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Derniers jours pour aller à la plage!!!

Non, je ne vous emmène pas sur le front de mer en pleine tempête! Ce week-end, je suis allée voir à Paris, l’exposition Tous à la plage! à la Cité de l’architecture et du patrimoine, qui se termine dans quelques jours, le 13 février 2017. A la fin de l’article, je vous mets quelques articles à (re)lire sur le quartier…

L’exposition se tient dans la salle habituelle, en sous-sol du palais de Chaillot, avec une entrée modifiée à cause de travaux.

Elle s’ouvre sur les bains de mer « médicaux », avec ces cabines de bain mobiles venues d’Angleterre qui permettent d’entrer dans la mer (en voiture à cheval) et de plonger le « baigneur » dans l’eau censée le revivifier… Au travers de nombreux documents, cartes postales, photographies anciennes, maquettes, affiches, films (je vous conseille particulièrement la colonie italienne sous Mussolini), vous pourrez aborder des thèmes allant des bains de mer à vocation médicale donc, avec également les hôpitaux et sanatoriums pour traiter notamment les tuberculeux, aux loisirs, casinos, champs de course, à l’aménagement de lotissements, de grandes villas, au bétonnage des côtes, aux colonies et centres de vacances… La construction de la Grande-Motte, la reconstruction de Royan, les aménagements réalisés ou non du Touquet, toutes les côtes françaises sont illustrées.

Les amateurs d’architecture seront comblés par les plans et les maquettes, ainsi que les compléments donnés dans le catalogue, mais je vous rassure, avec les autres documents graphiques, les films et même les produits dérivés à vocation touristique, cette exposition intéressera tout le monde!!! Alors, amis parisiens, sortez le maillot de bain en plein hiver et filez au musée!!!

Deux toutes petites réserves très personnelles, l’aspect « mode » avec deux dessins de tenues de plage aurait pu être plus développé, et la vitrine avec les bandes dessinées ne prend pas de risque, du classique de chez classique (Bécassine aux bains de mer, paru en 1932, Iznogoud, Boule et Bill, Gaston, les Bidochon, Reiser, et Les vacances de Claude Serre, 1984). En cherchant très peu, il y a beaucoup de bandes dessinées plus récentes qui auraient pu donner lieu à une présentation. Je propose par exemple Lulu femme nue (voir le tome 1 et le tome 2, d’Étienne Davodeau).

Pour aller plus loin: n’hésitez pas à acheter le catalogue, Tous à la Plage!, sous la direction de Bernard Toulier, avec la collaboration de Corinne Bélier et Franck Delorme, co-édition Éditions Lienart / Cité de l’architecture & du patrimoine, 2016, ISBN 978-2-35906-169-7, 35€.

Voir les dossiers réalisés sur le front de mer de Royan dans le cadre de l’inventaire du patrimoine de l’estuaire de la Gironde par l’inventaire du patrimoine de Nouvelle-Aquitaine (site de Poitiers pour la rive charentaise)… publicité plus que méritée pour le travail de l’un de mes collègues 😉

Autour du Trocadéro sur mon blog :

Le cimetière de Passy : la tombe de Louis Ernest et Joseph Félix Barrias (sculpteur) ; la tombe d’Ernest Lavigne par Laurent Marqueste

Le monument aux morts de la place du Trocadéro

L’ancienne fontaine du Trocadéro : l’ancienne fontaine et ses éléments transportés devant le musée d’Orsay, le cheval à la herse de Pierre Rouillard, l’éléphant pris au piège d’Emmanuel Frémiet, le rhinocéros de Henri Alfred Jacquemart (le bœuf d’Auguste Cain est à Nîmes)

Anciennes expositions du musée d’art moderne de la ville de Paris

L’hôpital de Niort

L'hôpital de Niort, 1, entrée rue de Saint-Jean-d'Angély L’entrée rue de Saint-Jean-d’Angély de l’hôpital de Niort n’est pas l’entrée principale actuelle…

L'hôpital de Niort, 2, le relief sculpté On peut cependant y voir un relief sculpté dont je vous parlerai dans un prochain article (je cherche désespérément le nom du sculpteur, sans réussir à le trouver). [PS du 13 décembre 2011 : Merci à Daniel C. pour sa piste, après vérification, l’auteur de ce relief est René Letourneur (Paris, 1898 – Paris, 1990), grand prix de Rome en 1926, œuvre de 1935, reprise en 1954, j’y reviendrai, à lire désormais cet article sur le relief de l’hôpital de Niort].

L'hôpital de Niort, 3, le cloître Si l’on entre et que l’on se retourne, on voit que se côtoient des bâtiments du 17e au 20e siècles… De la fondation en 1665, il reste notamment le cloître que l’on voit ici. Le bâtiment à droite de cette image date plutôt du 19e siècle.

Niort, le sanatorium de l'hôpital sur une carte postale ancienne
Entre 1930 et 1940, à la demande de l’administrateur et chirurgien de cet hôpital, Georges Renon (1875-1942, son buste est toujours visible à l’hôpital ou dans cet article), André Laborie (1899-1979) entreprend de construire un hôpital neuf, correspondant aux idéaux de l’époque.

Comme à Poitiers, un sanatorium avait été construit (il a été démoli il y a quelques années pour laisser la place à un parking) dès la première tranche de travaux en 1930. Les bâtiments sont organisés en pavillons permettant de séparer les femmes, les hommes, les enfants, la chirurgie, les vieillards, etc. Sur cette carte postale ancienne, on voit l’hospice (la partie pour les vieillards), le sanatorium et le pavillon des femmes.

L'hôpital de Niort, 5, le pavillon Trousseau Le pavillon des enfants ou pavillon Trousseau, en bien piètre état, que l’on voit ici, a été inscrit à l’inventaire des monuments historiques en 2003… Je me demande quel est le sort qui l’attend… il figure sur plusieurs sites d’investisseurs pour y construire des logements… Il a été construit lors de la dernière tranche de travaux en 1935-1938 avec la maternité et les consultations externes.

Niort, le service de chirurgie de l'hôpital sur une carte postale ancienne De la cour, si l’on se tourne vers l’entrée, on trouve l’ancien bâtiment de chirurgie… d’abord sur une carte postale ancienne.

L'hôpital de Niort, 4, la succession des batiments et le pavillon de chirurgie Et puis tel qu’on peut le voir aujourd’hui sur les deux vues du bas, les autres montrant le cloître et le bâtiment entre les deux.

Niort, la chapelle de l'hôpital sur une carte postale ancienne La chapelle Notre-Dame du Sacré-Cœur a été construite en style néogothique en 1874.

L'hôpital de Niort, 6, la chapelle Elle n’a guère changé… Sur le pignon se trouve une statue du Sacré-Coeur.

L'hôpital de Niort, 7, la grotte de Lourdes Derrière elle se trouve une imitation grotte de Lourdes avec de nombreux ex-votos…un peu de croyances ou de superstitions ne peuvent sans doute pas faire de mal avant d’entrer dans l’hôpital…

L’ancien sanatorium de Poitiers

Poitiers, l'ancien sanatorium, 1, l'escalier d'accès depuis l'hôtel-Dieu

A Poitiers comme dans beaucoup de villes en France, dans l’entre deux guerres (c’est une obligation d’une loi de 1919, voir en fin d’article ou celui de Niort), un sanatorium a été construit pour soigner les tuberculeux… Il se trouve rue Guillaume-le-Troubadour – du nom du grand-père d’Aliénor-d’Aquitaine, Guillaume VII comte de Poitou ou Guillaume IX duc d’Aquitaine (1071-1126)… cette double numérotation des comtes et ducs est l’objet de nombreux quiproquos… mais revenons à nos moutons ou plutôt à notre sanatorium, construit pas loin du Clain, mais assez loin des autres bâtiments de l’hôtel-Dieu. Il fallait franchir toute une série d’escaliers pour le rejoindre. Les contagieux étaient mieux à l’écart des autres… Le bâtiment accueille aujourd’hui les services centraux du CROUS et des chambres universitaires.

Poitiers, l'ancien sanatorium, 2, la façade principale Le bâtiment a été conçu par l’architecte Marcel Boudouin (Poitiers, 1906 – Poitiers, 1986), avec des étages formant des gradins, comme il était courant à l’époque. Il fallait aérer les malades, ce qui explique aussi la présence des terrasses devant les chambres. Les malades qui ne pouvaient pas aller au bon air de la montagne devaient prendre le bon air de la ville… pas trop humide (ces terrasses tournent le dos à la rivière). Je vous reparlerai de cet architecte, qui est aussi l’auteur à Poitiers de la cité Gabillet, de l’église Saint-Cyprien, de la première partie du boulevard du Grand-Cerf, la cité de Bel Air et de la clinique des Hospitalières (ces deux derniers détruits ou remaniés ces dernières années). Dans le domaine hospitalier, il a aussi travaillé pour les hôpitaux de Montmorillon et de Lusignan dans la Vienne et de Cadillac en Gironde. Il est aussi l’auteur d’une partie du CHU de la Milétrie à Poitiers (qui a remplacé l’hôtel-Dieu du centre-ville).

Poitiers, l'ancien sanatorium, 3, vue générale... masquée par les arbres Bon, on ne voit rien de son sanatorium avec le rideau d’arbres, j’essayerai de penser à faire une photographie cet hiver… Le soleil devait pouvoir rentrer jusqu’au fond des chambres.

Poitiers, l'ancien sanatorium, 4, l'avancée centrale en demi-cercle Les deux ailes s’organisent de part et d’autre de l’acceuil (dans l’avancée en demi-cercle) et des espaces de soin.

Poitiers, l'ancien sanatorium, 5, l'aile gauche D’ici, on voit mieux l’aile gauche.

Poitiers, l'ancien sanatorium, 6, la façade postérieure La façade postérieure aurait bien besoin d’une petite rénovation… Les fenêtres d’époque (suite à une question en commentaire, pas des années 1930, mais de la transformation en résidence universitaire, à la fin des années 1960) ont leur charme… mais doivent laisser passer un maximum d’air!

Poitiers, l'ancien sanatorium, 7, le bâtiment central De ce côté, un bâtiment administratif fait le pendant de l’avancée en cercle encadrée de ses deux tours… Remarquez au passage le verre cathédrale qui sert à l’éclairage…

Poitiers, l'ancien sanatorium, 8, la façade postérieure et l'entrée de service Et voilà, une dernière vue sur l’entrée administrative… Un peu tristoune pour le CROUS, un témoignage d’une architecture du 20e siècle pas si loin de nous…

PS: suite à une question de Virjaja, je vois que j’ai oublié de signaler que la loi Honnorat de 1919 a imposé à chaque département français d’avoir un sanatorium… La guerre de 1914-1918 a favorisé la grippe espagnole… mais aussi la tuberculose, propagation favorisée par la promiscuité des tranchées, les organismes affaiblis ne résistant pas aux microbes, les migrations (retour des soldats, mais aussi début d’exode rural dans de nombreuses régions).