Archives par étiquette : vigne

La gare de Limoges, l’intérieur

Gare de Limoges, la coupoleAprès vous avoir montré l’extérieur de la gare des Bénédictins à Limoges, voici une petite visite de l’intérieur, qui a été fortement restauré après l’incendie de février 1998. Les verrières de Francis Chigot (Limoges, 1879- 1960), réalisées entre 1924 et 1929, ont en particulier été presque entièrement reconstituées dans la coupole de 26m de hauteur. Je sais que quelques lecteurs sont fans de ces verrières, mais je préfère m’attarder sur les allégories qui occupent les angles, dues comme les allégories extérieures à Henri [Frédéric] Varenne (1860 – 1933), qui a réalisé pour la même compagnie des chemins de fer Paris-Orléans la sculpture de la façade de la gare de Tours (mais pas les allégories de Limoges et Nantes par Jean Hugues, les allégories de Bordeaux et Toulouse par Antoine Injalbert) et beaucoup d’autres œuvres (revoir le décor général de l’hôtel de ville, la charité de Martin devant la basilique Saint-Martin et la statue du général Meunier dans le jardin des Prébendes-d’Oe à Tours).

Intérieur de la gare de Limoges, allégorie du Limousin

Je commence logiquement par l’allégorie du Limousin, une femme nue qui tient dans sa main droite un grand vase en porcelaine et est surmontée d’une profusion de blés, de feuilles de châtaignier et de châtaignes.

Intérieur de la gare de Limoges, allégorie de la Bretagne

Curieusement, il y a une allégorie de la Bretagne, dont l’accès n’est pas le plus simple depuis Limoges… Poitrine dénudée, la femme qui symbolise la Bretagne est vêtue d’un léger voile qui laisse apparaître ses formes. Debout, elle ouvre largement les bras sur ce qui symbolise la Bretagne, algues, poissons, coquillages, étoiles de mer…

Intérieur de la gare de Limoges, allégorie de la Touraine

La présence de la Touraine est plus compréhensible. Elle est vêtue d’un léger voile qui cache à peine sa nudité et tient dans sa main gauche un bouquet de rose qu’elle va compléter probablement de celle qu’elle cueille élégamment de la main droite. Si les feuilles de vigne peuvent bien figurer la Touraine, les roses moins, sauf à penser à Ronsard et sa « mignonne allons voir si la rose… »

Intérieur de la gare de Limoges, allégorie de la Gascogne

La quatrième allégorie représente la Gascogne. Curieusement, elle est représentée sous les traits d’une femme nue, mais de dos, qui semble embrasser une profusion de sarments de vigne qui portent de lourdes grappes de raisin.

Mais… point de Poitou dans ces allégories??? Encore moins de Charente ou Charente-Maritime? Et le futur Plouc (PoitouLimOUsinCentre) alors? Il n’y a que la Touraine qui pourrait être rattachée dans ce hall de gare… Quid du mariage à venir de gré ou de force de Poitou-Charentes avec le Limousin et le Centre, formant au choix des internautes Police (POitou LImousin CEntre), CCCP (façon URSS en cyrillique, Centre Charentes Corrèze Poitou)?

L'intérieur de la gare de Limoges avec ses guichets sur une carte postale ancienneLa gare avait, jusqu’en 1978, des en bois de style art déco, qui ont été détruits, comme ceux de la poste d’Angers ou ceux bien abîmés de la poste de Poitiers! Je vous ai trouvé une carte postale ancienne où on peut les voir… (et en fin d’article, retrouvez d’autres guichets de gare).

Départ des trains sous la grande verrière de la gare de Limoges, carte postale ancienne… et c’est parti, il n’y avait pas de grève ce jour là!

PS: pour rebondir à une remarque de Laurent Prysmicki, voici d’autres (nouveau mot-clef) de gare aujourdh’ui détruits dont je vous ai montré des images:

La Rochelle, l'intérieur de la gare sur une carte postale ancienne la gare de La Rochelle

Les guichets de l'ancienne gare de Poitiers, carte postale anciennela gare de Poitiers avant et après le bombardement de 1944

Les anciens guichets de la gare de Tours, carte postale anciennela gare de Tours

Photographies de novembre 2010.

Louis Pasteur à Dole

Louis Pasteur à Dole, 01, maison natale Il y a déjà longtemps, je vous ai parlé du monument à Pasteur par Alexandre Falguière, avec des vues d’hier et d’aujourd’hui, à Paris (place de Breteuil), je vous renvoie à ces articles pour quelques repères sur la vie de Louis Pasteur. Début août 2012, lors de mes vacances dans le Jura, j’ai fait une halte de quelques heures à Dole… j’en ai rapporté cette photographie de la maison où il est né le 27 décembre 1822, aujourd’hui transformée en musée, dans le quartier des tanneurs.

Louis Pasteur à Dole, 02, monument près de la maison natale Dans le jardin voisin (passage de l’abreuvoir) a été élevé un petit monument le 14 juillet 1931 (date inscrite sur le socle)…

Louis Pasteur à Dole, 03, buste près de la maison natale Il renferme un buste en bronze… Il ne porte pas de signature, mais d’après le site du musée, il s’agit d’une copie récente du buste réalisé en 1877 par Paul Dubois (Nogent-sur-Seine, 1829 – Paris, 1901). En cherchant, j’ai trouvé le plâtre original qui semble correspondre à ce tirage dans la base Joconde, mais date de 1880 d’après la notice (présenté au présentée au salon des artistes français de 1880 sous le n° 6285, la notice fait bien allusion au tirage de Dole). Ce plâtre original se trouve aujourd’hui au musée Paul Dubois-Alfred Boucher à Nogent-sur-Seine. Le monument de Dole de 1931 a été conçu par Jean Hézard.

Louis Pasteur à Dole, 04, monument dans le parc Mais le grand monument à Louis Pasteur se trouve un peu plus loin, dans le jardin public près du cours Saint-Mauris (un jardin dont je vous reparlerai dans les prochaines semaines). Il se compose d’une colonne au sommet de laquelle se trouve une statue en bronze représentant Louis Pasteur pensant et au pied, une mère tenant sur ses genoux deux enfants et une allégorie féminine figurant l’humanité. Sur la colonne se trouvent également des reliefs sculptés. Le projet a été choisi à l’issue d’une souscription internationale et un concours lancés en 1898, sous le patronage de Félix Faure, soit trois ans après la mort de Pasteur. Le monument a été inauguré le 3 août 1902, donc avant le monument parisien.

Louis Pasteur à Dole, 05, signatures de Antonin Carles Plusieurs signatures sur le monument, celle du sculpteur, [Jean] Antonin Carlès (Gimont, 1851 – Paris, 1919) qui se trouve à la fois sur les plis de la femme (pas de photo), sur le socle avec la date 1902 et sur la terrasse (le rebord) de la statue de Pasteur. Celle de l’architecte, [Jules] Léon Chifflot (Lyon, 1869 – Bréhat, 1949, grand prix de Rome d’architecture en 1898, l’architecte en 1920 de la Casa Velasquez) se trouve sur le socle, désolée, pas de photographie, elle était floue.

Louis Pasteur à Dole, 06, Pasteur debout et pensant au sommet Au sommet donc se tient Louis Pasteur, représenté debout et pensif… Une statue de bronze assez classique…

Louis Pasteur à Dole, 08, la mère et les enfants Au pied du monument, voici le groupe en bronze avec la mère éplorée tenant sur ses genoux deux enfants, et devant elle, une femme qui désigne l’inscription  » A / LOUIS / PASTEUR / NE A DOLE / LE 27 DECEMBRE / 1822  » … et qui se prolonge donc en bas (voir photographie précédente) … « L’HUMANITE RECONAISSANTE ».

Louis Pasteur à Dole, 09, l'humanité

La femme debout, qui lève la main droite vers Pasteur, peut être assimilée à une allégorie de « l’humanité reconnaissante ».

Louis Pasteur à Dole, 10, les reliefs sur la colonne Au dos de la colonne, l’inscription rappelle l’origine des fonds…  » SOUSCRIPTION / INTERNATIONALE ».

Louis Pasteur à Dole, 11, reliefs avec la vigne, le loup enragé et les moutons Voici de plus près les reliefs où l’on reconnaît de la vigne et du raisin (travaux sur la fermentation autour de 1865) des moutons (allusion au vaccin contre le charbon du mouton qu’il mit au point en 1881), un loup enragé (travaux sur la rage à partir de 1881, premiers essais du vaccin en 1885).

PS: si vous êtes « fans » de maisons natales, vous pouvez aussi aller lire mon article sur Théophraste Renaudot à Loudun (Vienne).

Les ignorants d’Etienne Davodeau

Couverture de Les ignorants d'Etienne Davodeau

Étienne Davodeau était venu l’année dernière (en 2010) avec Richard Leroy, le vigneron, à Poitiers, lors du festival Filmer le travail, pour un spécial « dessiner le travail », avec une exposition et une interview par un sociologue (voir un extrait ici). J’ai acheté le volume dès sa sortie à la librairie, mais n’avais pas pris le temps de rédiger cet article… indispensable avant le festival d’Angoulême (fin janvier), il est dans la sélection finale…

Le livre : Les ignorants, récit d’une initiation croisée de Étienne Davodeau (scénario et dessin), éditions Futuropolis, 2011, 268 pages, ISBN 9782754803823.

L’histoire : début 2010, dans le vignoble de Montbenault, à Rablay-sur-Layon, en Anjou (Maine-et-Loire). En voisin, Étienne Davodeau propose à Richard Leroy de venir travailler bénévolement dans ses vignes (et ses chais) et en échange, de lui faire découvrir le monde de la bande dessinée. Commence alors une bonne année de découverte mutuelle, qui commence par trois mois de taille. Échange de savoirs et de savoirs-faire, découverte du travail au fil de l’année de la vigne suivant les principes de la biodynamie, escapades chez le tonnelier ou à l’imprimerie, échanges avec d’autres auteurs de bande dessinée, découverte du travail d’autres vignerons dans le Jura ou à côté de Bergerac…

Mon avis : un échange très riche, qui nous permet de découvrir une culture de la vigne respectueuse de la nature, avec peu de mécanisation, le respect du sol, le rejet maximal de l’utilisation de soufre… La découverte aussi du métier de dessinateur, de la chaîne de l’édition (il ne manque que les libraires…). Au fil des pages, j’ai revu différemment des titres que j’avais aimé ou pas ces derniers mois, noté d’autres à lire… Comme Richard Leroy , j’ai du mal avec l’univers de Moebius, à relire peut-être… Un dessin en noir et blanc que j’aime beaucoup, un gros album à découvrir absolument… Quant au vin… le chenin de Richard Leroy est un vin de France, il a quitté volontairement l’AOC… Ah, si, très pratique, à la fin, il y a une liste des vins goûtés et des albums lus (la dernière ligne imprimée trop bas, la moitié inférieure est en dehors du cadre d’impression)…

Les albums cités ou lus dont je vous ai parlé ici (en attendant une descente à la médiathèque…):

Depuis, j’ai aussi lu:

 

Pour rappel, je vous ai parlé de nombreux albums d’Étienne Davodeau

de Kris et Davodeau

et de Davodeau et Joub

Pour découvrir l’auteur : voir le site d’Étienne Davodeau, que je trouve très riche… et la venue à Poitiers de l’auteur.

Logo 2012 du Top BD des blogueursCette BD sera soumise pour le classement du TOP BD des blogueurs organisé par Yaneck / Les chroniques de l’invisible. Mes chroniques BD sont regroupées dans la catégorie pour les BD et par auteur sur la page BD dans ma bibliothèque.

Le monument à Louis Pasteur par Alexandre Falguière à Paris

Paris, monument à Pasteur par Falguière, 01, vue générale du monument Si vous allez à pied (ben oui, quand je vais à Paris pour du repos, en général, je marche…) de la gare Montparnasse à la tour Eiffel, au musée du Quai Branly, aux Invalides ou au Grand Palais à Paris, vous passerez comme moi place de Breteuil devant cet imposant monument à Louis Pasteur, situé en fait pas très loin de l’institut Pasteur. Comme c’était hier l’anniversaire de sa mort, il m’a semblé que vous présenter son monument aujourd’hui était une bonne idée… Louis Pasteur est donc né à Dole dans le Jura le 27 décembre 1822 et mort à Marnes-la-Coquette en Seine-et-Oise le 28 septembre 1895. Son monument est la dernière œuvre réalisée en 1900 [donc bien après le monument que Dole, sa ville natale, lui a consacré] par Alexandre Falguière (Toulouse, 1831 – Paris, 1900). Il n’eut d’ailleurs pas le temps de l’achever, tâche qui fut réalisée à partir de ses modèles préparatoires par Victor Peter (1848-1918, collaborateur et ami de Falguière) et Louis Dubois, ça, c’est ce que dit le dossier sur la sculpture animalière de Paris, mais je pense qu’il s’agit plutôt de Paul Dubois (Nogent-sur-Seine, 1829 – Paris, 1905), qui a aussi réalisé plusieurs bustes de Louis Pasteur (dont un tirage à Dole). Je vous ai déjà parlé de cet auteur pour le groupe sculpté représentant Pierre Goudouli ou le Vainqueur du combat de coq, tous deux à Toulouse, et le monument à Léon Gambetta à Cahors.

Le groupe sculpté de Pasteur à Paris ne fut mis en place qu’en 1908 par l’architecte Charles Girault sur le massif de maçonnerie de l’ancienne tour monumentale du puits artésien de Breteuil, encore qu’il y ait un doute pour la date, la ville de Paris dit 1908, mais une carte postale place l’inauguration le 16 juillet 1904.

Paris, monument à Pasteur par Falguière, 02, le groupe sculpté de face En haut du monument siège Louis Pasteur.

Paris, monument à Pasteur par Falguière, 03, la dédicace En cas de doute, c’est confirmé par une inscription, qui souligne aussi le financement par souscription publique internationale.

Paris, monument à Pasteur par Falguière, 04, Louis Pasteur assis en haut du monument Louis Pasteur est représenté assis, vêtu d’une robe de chambre ample… et bien sale aujourd’hui (enfin, au moins couverte de mousses et d’algues quand j’ai pris ces photographies en novembre 2010, il faut dire que c’est la face nord du monument).

Paris, monument à Pasteur par Falguière, 05, détail de Louis Pasteur Il a un air un peu sévère sous sa moustache, la main gauche doucement posée sur sa cuisse.

Paris, monument à Pasteur par Falguière, 06, la victoire sur la mort Sur chaque face du socle se trouve un autre groupe sculpté avec les grandes victoires dues à Pasteur. Ainsi, à ses pieds, la Mort avec sa grande faux (et le dos qui a besoin d’un bon nettoyage!) tourne le dos, n’ayant pas pu emporter avec elle…

Paris, monument à Pasteur par Falguière, 07, la mère soutenant la fille mourante … la jeune fille mourante soutenue par sa mère qui porte déjà le voile du deuil.

Paris, monument à Pasteur par Falguière, 08, la face avec le berger On tourne vers la gauche, avec une face orientale complexe.

Paris, monument à Pasteur par Falguière, 09, la mort de face Sur la droite, on voit la face de la mort (enfin, elle détourne la tête) qui fuit la scène précédente, à laquelle elle est rattachée.

Paris, monument à Pasteur par Falguière, 10, le pâtre et ses moutons Sur cette face est figuré un jeune pâtre (berger) qui garde ses moutons en jouant de la flûte.

Paris, monument à Pasteur par Falguière, 11, détail du pâtre N’est-il pas mignon, pieds nus sur son rocher ? Allusion à la mythologie ? Que nenni…

Paris, monument à Pasteur par Falguière, 12, détail des moutons L’important dans cette scène, ce sont les moutons… allusion au vaccin contre le charbon du mouton qu’il mit au point en 1881.

Paris, monument à Pasteur par Falguière, 13, la face avec les boeufs On tourne encore et nous voici face à une paire de bœufs et son bouvier, du côté sud.

Paris, monument à Pasteur par Falguière, 14, le bouvier Comme le pâtre, le bouvier est pieds nus, mais il est debout et en pleine forme… En fait, il s’agit ici d’une allusion à la découverte de la vaccine. Pasteur et ses collaborateurs avaient remar
qué que les bouviers et vachers étaient moins atteints par la variole que les autres, en fait parce qu’ils étaient immunisés par une maladie proche de la variole mais bénigne, transmise par les vaches, d’où le nom de vaccine…

Paris, monument à Pasteur par Falguière, 15, les poulets sous les boeufs Entre les pattes des boeufs se cachent des poulets… Cette fois, il s’agit sans doute à une allusion au vaccin contre le choléra des poules, sur lequel il travailla en 1879, avec ses collaborateurs Émile Duclaux et Émile Roux… pour les picto-charentais, le même qui a donné son nom au lycée de Confolens et dont vous pouvez voir le buste à Confolens.

Paris, monument à Pasteur par Falguière, 16, la face avec la vigne On termine avec la dernière face, à l’ouest…

Paris, monument à Pasteur par Falguière, 17, la vigneronne Une paysanne est assise, avec sa vendange dans un grand panier et le raisin de l’autre côté sur la vigne. Il s’agit là des travaux menés dans les années 1865 sur la fermentation… Grâce à eux, vous buvez aujourd’hui du bon vin qui ne tourne plus au vinaigre dans l’année qui suit…

Paris, monument à Pasteur par Falguière, 18, mûrier? Quant aux vers à soie, dont parlent tous ceux qui présentent ce monument, je ne les ai pas trouvés, sans doute sont-ils cachés dans un mûrier… Mais où est le mûrier? Est-ce lui ici, derrière les boeufs?

Paris, monument à Pasteur par Falguière, 19, mûrier ? Ou bien là, derrière la paysanne? Aucune des deux ne ressemble vraiment au mûrier. En quoi consistaient ces travaux? En fait, à essayer de vaincre une maladie du ver à soie, mais Louis Pasteur a alors mélangé deux maladies, la pébrine et la flacherie.
Bon, pas de chien, pas de victoire contre la rage sur ce monument (à moins que ce ne soit la première face?). Ce monument est vraiment très riche et mériterait une étude plus approfondie… J’en ai aussi des vues anciennes, mais ça sera pour le prochain article sur Paris, dans deux semaines… En attendant, vous pouvez lire des milliers de pages écrites par Louis Pasteur dans Gallica.

Le poète Racan par Sicard au jardin des Prébendes d’Oe à Tours

Tours, le buste de Racan par Sicard au jardin des Prébendes, 1, vu de loin

Dans le jardin des Prébendes d’Oe à Tours se trouvent plusieurs statues. Je vous présente aujourd’hui le monument au poète Racan. Je tire une partie des données du dossier documentaire établi par le service régional de l’inventaire de la région Centre. Le monument est constitué d’un buste en bronze posé sur un piédestal (haut socle) en pierre.

Tours, le buste de Racan par Sicard au jardin des Prébendes, 2, la signature F. Sicard 1907 Le bronze est signé et daté, « F. Sicard 1907 ». Pour le sculpteur François Sicard, je vous renvoie à mon article sur les atlantes de l’hôtel de ville de Tours (vous pouvez aussi voir du même sculpteur le monument aux morts de 1914-1918 à Cahors). Au passage, vous pouvez apercevoir la vigne et le raisin sculptés sur le socle en pierre.

Tours, le buste de Racan par Sicard au jardin des Prébendes, 3, l'inscription en bas du socle Sur ce dernier (ma photographie rapprochée était floue…), la signature de l’architecte, « CH. DUPUY ARCHITECTE », et d’autres indications illisibles.

Tours, le buste de Racan par Sicard au jardin des Prébendes, 4, la dédicace La face principale du socle porte l’identification du buste, « Racan / Poète / 1589-1680 », et le côté la dédicace « Monument / élevé par souscription / sous le patronage / des sociétés littéraires / artistiques et scinetifiques / de la Touraine / inauguré le 30 juin 1907 ». Il s’agit du poète Honorat de Bueil de Racan, dit Racan, dont vous pouvez découvrir les oeuvres dans Gallica (ou si vous avez la flemme, juste une sélection ici consacre une page). Une communauté de communes a pris son nom

Tours, le buste de Racan par Sicard au jardin des Prébendes, 5, le buste en bronze vu de face Le poète, pommeau le son épée au côté gauche, penché vers la droite, tient une plume de la main droite et une liasse de papiers dans sa main gauche.

Tours, le buste de Racan par Sicard au jardin des Prébendes, 6, vu de profil De profil, on voit peut-être mieux sa plume.

Ces photographies datent de mai 2011.

Pierre de Ronsard par Delperier au jardin des Prébendes d’Oe à Tours

Tours, Ronsard par Delpérier aux jardins d'Oe, 1, vu de loin Dans le jardin des Prébendes d’Oe à Tours se trouvent plusieurs statues. Je vous présente aujourd’hui le monument au poète Pierre de Ronsard (château de la Possonnière, Couture-sur-Loir, 1524 – prieuré de Saint-Cosme, 1585), installé au milieu d’un petit bassin. Je tire une partie des données du dossier documentaire établi par le service régional de l’inventaire de la région Centre.

Tours, Ronsard par Delpérier aux jardins d'Oe, 2, la signature Delperier Le monument porte la signature « G. Delperier / sculpteur ». Il s’agit de Georges Delperier (Paris, 1865 – Tours, 1936). En Poitou-Charentes, il a par exemple réalisé le monument aux morts de Chabanais. Le premier projet date de 1898, il s’agissait alors d’installer dans le jardin une réplique du monument funéraire du prieuré Saint-Cosme pour lequel Henri Varenne fournit un croquis (un sculpteur dont je vous ai déjà beaucoup parlé, pour le décor de la façade (1898) de la gare, le décor général (1900) de l’hôtel de ville, la charité de Martin devant la basilique Saint-Martin (1928), le tout à Tours). La maquette du monument a été présentée par Georges Delperier au salon des artistes français de 1912. Le plâtre grandeur nature du monument est prêt en 1913, mais à cause de la première Guerre mondiale, le groupe sculpté en pierre n’est mis en place qu’en 1924 (inauguration le 16 novembre en présence de M. de Moro-Giaferri, sous-secrétaire d’État à l’enseignement technique).

Tours, Ronsard par Delpérier aux jardins d'Oe, 3, vu de près Le monument se compose d’une sorte de rocher avec des fleurs, des grappes de raisin, des feuilles et des amours sur lequel se dresse une colonne avec au sommet un buste représentant Pierre de Ronsard.

Tours, Ronsard par Delpérier aux jardins d'Oe, 4, le buste de Ronsard Un air assez sévère (sans doute renforcé par les lichens qui lui donnent une dominante grise) pour le poète… Des fleurs tombent depuis le dessous de son buste…

Tours, Ronsard par Delpérier aux jardins d'Oe, 5, le socle Un pied de vigne grimpe lui depuis le socle, sur lequel jouent les amours, sous la forme de ces petits enfants qui inspirent le poète…

Tours, Ronsard par Delpérier aux jardins d'Oe, 6, les trois enfants jouant sur le socle On voit mieux ici les trois enfants…

Tours, Ronsard par Delpérier aux jardins d'Oe, 7, de dos Et de dos, la vigne et l’empilement qui sert de socle.

Ces photographies datent de mai 2011.

Le monument à François Rude, par Just Becquet, à Tours

Tours, le monument à Rude par Becquet, 1, vue générale Dans le jardin du musée, dont je vous ai déjà parlé, se trouve un groupe sculpté en marbre (voir plus bas).

Tours, le monument à Rude par Becquet, 2, la dédicace Il a été érigé  » A LA MEMOIRE DE F. RUDE « , ainsi qu’il est écrit sur le socle. François Rude, sculpteur né à Dijon le 4 janvier 1784 et mort à Paris le 3 novembre 1855, a reçu le grand prix de Rome de sculpture en 1812. Installé en Belgique en 1815, il y réalise notamment un ensemble de neuf bas-reliefs pour le palais de Tervuren. De retour à Paris, il est surtout connu pour le Départ des volontaires de 1792, surnommé La Marseillaise, haut-relief pour l’arc de triomphe de l’Étoile à Paris. Il est aussi l’auteur du monument au Maréchal Ney (1853), avenue de l’Observatoire à Paris (je dois avoir des photos quelque part sur mon ordi…). La ville de Dijon lui consacre un musée (installé depuis 1947 dans le transept de l’église Saint-Étienne) où vous verrez notamment un moulage de ses principales œuvres.

Tours, le monument à Rude par Becquet, 3, la signature Just Bocquet Revenons à Tours… Le monument à François Rude est signé de Just Becquet (Besançon 1829 – Paris 1907), un élève de François Rude. J’ai eu beaucoup de mal à le pister. Aucune information sur ce monument sur le site du musée des Beaux-Arts ni dans mes bases de données préférées, qui ont bien des œuvres de Just Becquet mais aucune qui correspond, ni dans Mérimée (architecture), Palissy (objets), ou Joconde (collections des musées), il y a bien un faune à Amboise et un buste de Rude à Paris, mais aucun ne correspond. J’ai fini par trouver une photographie du modèle en plâtre dans la base de données des fonds figurés des archives nationales : la statue a été présentée en 1880 dans la cour de l’école des Beaux-Arts, au salon des artistes français… Retour donc aux catalogues des salons sur Gallica (ouvrages numérisés de la bibliothèque nationale de France). Avec l’année, c’est plus facile… Je l’ai trouvé page 564 sous le numéro 6089 :  » Faune jouant avec une panthère, statue, marbre, h 2m00, App. à État « . Si quelqu’un à un indice sur la date du monument de Tours, je complèterai cet article, mais bon, un peu après 1880. À moins qu’il ne s’agisse d’un dépôt de l’original du salon de 1880, il est si sale qu’il est impossible de dire s’il est en calcaire ou en marbre. Il en existe un tirage en bronze dans le square Brignole Galliera, dans le 16e arrondissement à Paris (j’ai voulu vérifier en y allant en octobre, mais il y avait des travaux… Je n’ai pas pu le prendre en photo, derrière les barrières). En attendant que j’y retourne, vous pouvez en voir une photographie sur le blog couleur du temps. Et en poursuivant les recherches dans le catalogue des Artistes français, j’ai trouvé une première version en plâtre dans le catalogue de 1857, page 302, sous le n° 2732 « Faune jouant avec une panthère, statue, plâtre ». D’après le site racines comtoises, cette œuvre aurait été repérée par Baudelaire… Allons voir les textes critiques de Baudelaire : je n’ai pas trouvé celui de 1857… Edmond About ne semble pas en parler dans son ouvrage de 1858, Nos artistes au Salon de 1857 (à lire chez Gallica), pas plus que Maxime Du Camp dans Le salon de 1857, peinture, sculpture (à lire aussi chez Gallica). Mais si vous voulez vous amuser sur ce salon, je vous conseille Nadar jury au Salon de 1857, texte et caricature de Nadar (Félix Tournachon dit Nadar). Et on le trouve également sous le n° 1674 de l’Exposition universelle de Paris en 1889, avec la mention « faune jouant avec une panthère, groupe, marbre, musée de Tours, E.N. 1883 », voir la vue numérisée 89 du catalogue, et un autre Faune avec une panthère est présenté sous le n° 3211 au salon des artistes français de 1896….

Tours, le monument à Rude par Becquet, 4,<br /><br /><br /><br /><br />
le monument vu de face Arrivons à notre groupe sculpté. Il représente un faune sous les traits d’un jeune homme debout, bras gauche levé, dans une position proche de celle d’un discobole, avec une panthère à ses pieds.

Tours, le monument à Rude par Becquet, 5, le monument vu de dos Tournons un peu, le jeune homme tient dans sa main droite une flûte de pan, normal me direz-vous pour un faune.

Tours, le monument à Rude par Becquet, 6, détail de la flûte de pan La voici de plus près …

Tours, le monument à Rude par Becquet, 7, détail du lion …la tête de la panthère qui lève la patte avant droite…

Tours, le monument à Rude par Becquet, 8, détail de la vigne … encore un détail, la vigne et le raisin entre les pieds du jeune homme et la panthère, devant un tambourin posé au sol.

Rural! Chronique d’une collision politique de Etienne Davodeau

Couverture de Rural de Davodeau pioche-en-bib.jpgJe poursuis mes lectures des BD d’Étienne Davodeau, et ai enfin trouvé à la médiathèque Rural, signalé dans le classement du TOP BD des blogueurs organisé par Yaneck / Les chroniques de l’invisible.

Le livre : Rural! Chronique d’une collision politique, de Étienne Davodeau (scénario et dessin), collection encrages, éditions Delcourt, 139 pages, 2001, ISBN 978-2840555834.

L’histoire : février 2000, dans la campagne angevine, près de Chanzeaux. Etienne Davodeau vient faire une enquête d’un an dans un GAEC, ici une exploitation agricole de trois associés convertis au bio, éleveurs de vaches. Il déboule à la ferme pour assister à une mise bas. Mais il est ici pour comprendre comment la future autoroute A 87 (Angers – La Roche-sur-Yon par Cholet) perturbe la vie de ce coin paisible, comment le trajet fait un crochet pour éviter certains vignobles plus prestigieux quitte à devoir détruire plus de terres, plus d’exploitations (plus petites), etc. Le remembrement qui s’ensuit va faire perdre au GAEC des terres converties au bio (celles qu’ils recevront en échange ne seront pas bio avant au moins deux ans), comment une famille va perdre la maison qu’ils ont restaurées pendant des années…

Mon avis : j’ai beaucoup aimé ce reportage, qui montre bien la vie rurale mais aussi le fonctionnement des travaux d’aménagement (ici autoroute, ailleurs LGV), le choix des fuseaux, de plus en plus proches du résultat final, les pressions diverses, les commissions d’enquête publique. Le passage sur les fouilles archéologiques préventives est très bien, du sondage à la fouille. La règlementation a changé depuis cette bande dessinée, l’Afan (association pour les fouilles archéologiques nationales) est devenu un établissement public, l’Inrap (Institut national de recherches d’archéologie préventive), mais le principe reste le même, un album à conseiller à tous les « aménageurs ». À lire pour mieux comprendre notre monde (enfin, la France) qui marche parfois à l’envers dans ces projets d’aménagement… [voir aussi la venue à Poitiers de l’auteur].

Pour rappel, je vous ai parlé de nombreux albums d’Étienne Davodeau, avant ou après celui-ci

de Kris et Davodeau

et de Davodeau et Joub

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