Archives par étiquette : François Sicard

Le monument de Clemenceau à Sainte-Hermine

Le monument de Clemenceau à Sainte-Hermine, vue générale, cliché DalineleIl y a quelques semaines, Dalinele m’a fait parvenir les photographies qu’elle avait faites en mai 2013 à Sainte-Hermine, en Vendée (elle m’a aussi envoyé il y a quelques mois un monument aux morts que j’ai programmé pour le mois de novembre…). Un grand merci à elle, voici donc une visite du monument à Georges Clemenceau, inauguré du vivant et en présence de Georges Clemenceau (1841-1929) le 2 octobre 1921 (le projet et la souscription avaient été lancés dès 1919, au lendemain de la Première Guerre mondiale). Il était né à Mouilleron-en-Pareds et a passé son enfance au Château de l’Aubraie, à quelques kilomètres de Sainte-Hermine.

Les archives départementales de la Vendée proposent un dossier complet sur ce monument, et deux albums photos (83 Fi 3-1-14, 14 vues dans l’atelier du sculpteur François Sicard à Sainte-Hermine et 1 Num 59 3/223-9, six cartes postales); dommage, impossible de faire des liens directs sur les albums photos (il faut l’IP de l’ordinateur pour accéder à la visionneuse, un lien enregistré ne fonctionne donc pas sur un autre ordinateur, vous pouvez y accéder à partir de l’inventaire des fonds concernant les monuments commémoratifs). Une partie des images sont reprises dans le dossier. Une partie de ces photographies sont de André Bujeaud (1861-1943), maire de Sainte-Hermine et ami de Clemenceau.

Le monument de Clemenceau à Sainte-Hermine, la signature de François Sicard, cliché DalineleLe monument porte la signature de , dont je vous ai déjà montré, à Tours, les atlantes de l’hôtel de ville et la statue du poète Racan dans le parc des prébendes d’Oe, et à Cahors, le monument aux morts de 1914-1918. Il a été choisi par Clemenceau lui-même et ne figurait pas parmi les quatre artistes proposés par le comité de souscription, Arthur Guéniot (je ne vous en ai jamais parlé), Émile (revoir les cariatides de l’hôtel de ville de Tours),  (revoir Héro et Léandre et le monument aux soldats et marins morts de 1870 à La Rochelle) et Georges Bareau (revoir Jules Verne à Nantes). Clemenceau a suivi de près la réalisation des maquettes en plâtre, est venu en mai 1921 à Sainte-Hermine pour voir le monument avant la mise en place des grilles, puis à l’inauguration en octobre.

Le monument de Clemenceau à Sainte-Hermine, le groupe sculpté, cliché DalineleLe monument en pierre (du calcaire provenant de Pouillenay, en Bourgogne, d’après le dossier des archives de Vendée) se compose d’un groupe sculpté sur un rocher, au sommet se tient Georges Clemenceau, encadré un cran plus bas par des soldats, un caporal un peu au-dessus et à l’écart des cinq (d’après le dossier, je n’en vois que quatre sur les photographies et les cartes postales du dossier en ligne…) hommes de troupe tout en bas, des Poilus originaires de Vendée.

Le monument de Clemenceau à Sainte-Hermine, Clemenceau domine le monument, cliché DalineleSur ces deux vues, on voit bien le détachement hiérarchique… les soldats en bas, Clemenceau en haut, et le caporal à un niveau intermédiaire, détaché de ses hommes et semblant en admiration devant Clemenceau, chapeauté et appuyé sur sa canne.

Le monument de Clemenceau à Sainte-Hermine, détail d'un fusil et du barda, cliché DalineleLes soldats portent tout leur équipement, du fusil au barda en passant par les cartouchières (à comparer par exemple à l’équipement de Poilu du monument aux morts de Loudun).

Photographies de  Dalinele, mai 2013.

Le monument aux morts de 1914-1918 à Cahors

Cahors, monument aux morts de 1914-1918, 1, vue de face

Pour cette semaine qui se terminera le 11 novembre, j’ai choisi de vous présenter chaque jour un monument aux morts de 1914-1918 dont j’ai fait les photographies ces trois dernières années… Ne vous étonnez donc pas de voir cette semaine trois articles par jour, pour les lectures (cet après-midi et mercredi), je suis restée dans le thème des deux dernières guerres mondiales…

Le monument aux morts de Cahors a été inauguré tardivement, le 10 novembre 1935. Il a été conçu par l’architecte Maurice Barthet (1887-1958) à partir d’un groupe sculpté de François Sicard (1862-1934), sculpteur dont je vous ai parlé pour les atlantes de l’hôtel de ville de Tours et pour le buste du poète Racan.

Ce groupe se compose de deux statues debout, représentant le soldat de retour de la guerre et sa femme qui l’a attendu. À l’origine, il s’agit d’une commande de l’État de plâtres à différents artistes pour le défilé de la victoire en 1918 à Paris sur les Champs-Élysées. Le soldat fut ensuite présenté au salon des artistes français de 1927, sous le numéro 3562. Acheté par l’État, ce Retour du soldat n’a pas été affecté à une commune et ne l’est finalement qu’en décembre 1934, juste après la mort de l’artiste, à la ville de Cahors. Le modèle en plâtre du groupe complet est conservé au musée des beaux-arts de Tours. Les deux statues du groupe sculpté encadrent une large stèle portant la liste des soldats morts, surmontée de l’inscription « Aux enfants de Cahors / morts pour la France / 1914 / 1918 ». Les noms des morts des autres conflits ont été ajoutés postérieurement, ceux de 1939-1945 sont peu lisibles, masqués par les statues.

Cahors, monument aux morts de 1914-1918, 2, dédicace Au dos se trouve la dédicace :  » Ce monument a été érigé / par souscription publique / monsieur Jacquier / étant préfet / monsieur A. de Monzie / député du Lot / président du conseil général / étant maire de Cahors / MCMXXXV « .

Cahors, monument aux morts de 1914-1918, 3, signatures

La signature mentionne : « F. Sicard statuaire / membre de l’institut / M. Barthet architecte SADG / E. Mompart sculpteur / G. Soupiré entrepreneur « . La sculpture ornementale du monument a été réalisée par Émile Mompart, qui signa plusieurs monuments aux morts dans le Lot.

Cahors, monument aux morts de 1914-1918, 4, le soldat, la mère et le bébé

La stèle sépare les deux éléments du groupe sculptés, comme deux étrangers qui se ré-apprivoisent peu à peu, à gauche le soldat, en face, sa femme portant leur bébé.

Cahors, monument aux morts de 1914-1918, 7, vue de côté On voit peut-être mieux ainsi la distance qui les séparent.

Cahors, monument aux morts de 1914-1918, 5, deux vues du soldat Le soldat porte sa tenue réglementaire, avec le casque de Poilu, mis en service en 1915.

Cahors, monument aux morts de 1914-1918, 6, deux vues de la mère et du bébé

Voici un détail de la mère, aux traits raides, vêtue d’une longue robe recouverte d’une cape, tenant au creux de son bras gauche leur enfant endormi.

Cahors, monument aux morts de 1914-1918, 8, vue de dos Le dos est massif, dominé par l’inscription patriotique « Pro Patria » (à la patrie).

Le poète Racan par Sicard au jardin des Prébendes d’Oe à Tours

Tours, le buste de Racan par Sicard au jardin des Prébendes, 1, vu de loin

Dans le jardin des Prébendes d’Oe à Tours se trouvent plusieurs statues. Je vous présente aujourd’hui le monument au poète Racan. Je tire une partie des données du dossier documentaire établi par le service régional de l’inventaire de la région Centre. Le monument est constitué d’un buste en bronze posé sur un piédestal (haut socle) en pierre.

Tours, le buste de Racan par Sicard au jardin des Prébendes, 2, la signature F. Sicard 1907 Le bronze est signé et daté, « F. Sicard 1907 ». Pour le sculpteur François Sicard, je vous renvoie à mon article sur les atlantes de l’hôtel de ville de Tours (vous pouvez aussi voir du même sculpteur le monument aux morts de 1914-1918 à Cahors). Au passage, vous pouvez apercevoir la vigne et le raisin sculptés sur le socle en pierre.

Tours, le buste de Racan par Sicard au jardin des Prébendes, 3, l'inscription en bas du socle Sur ce dernier (ma photographie rapprochée était floue…), la signature de l’architecte, « CH. DUPUY ARCHITECTE », et d’autres indications illisibles.

Tours, le buste de Racan par Sicard au jardin des Prébendes, 4, la dédicace La face principale du socle porte l’identification du buste, « Racan / Poète / 1589-1680 », et le côté la dédicace « Monument / élevé par souscription / sous le patronage / des sociétés littéraires / artistiques et scinetifiques / de la Touraine / inauguré le 30 juin 1907 ». Il s’agit du poète Honorat de Bueil de Racan, dit Racan, dont vous pouvez découvrir les oeuvres dans Gallica (ou si vous avez la flemme, juste une sélection ici consacre une page). Une communauté de communes a pris son nom

Tours, le buste de Racan par Sicard au jardin des Prébendes, 5, le buste en bronze vu de face Le poète, pommeau le son épée au côté gauche, penché vers la droite, tient une plume de la main droite et une liasse de papiers dans sa main gauche.

Tours, le buste de Racan par Sicard au jardin des Prébendes, 6, vu de profil De profil, on voit peut-être mieux sa plume.

Ces photographies datent de mai 2011.

L’hôtel de ville de Tours (1)

Tours, façade de l'hôtel de ville À l’occasion de mon stage de mosaïque à Tours, je suis allée faire quelques photographies en vue d’une nouvelle série d’articles que je publierai le mardi tous les quinze jours, en alternance avec les articles sur Toulouse. Lors de ma rencontre avec Véro bis, j’ai complété ma couverture photographique, il y aura donc une longue série sur cette ville…

Le  » nouvel  » hôtel de ville de Tours (l’ancien est abordé là) a été construit de 1896 (approbation du projet) à 1904 (inauguration officielle en septembre, la première pierre avait été posée le 24 mai 1898 par Félix Faure) sous la direction de l’architecte Victor Laloux (auteur aussi de la nouvelle basilique Saint-Martin et des façades des gares de Tours et d’Orsay à Paris). La commande du riche programme sculpté a été passée à plusieurs artistes en avril 1899 par le ministre de l’Instruction publique et des Beaux-arts, après consultation de l’architecte Victor Laloux. Il est inscrit au titre des monuments historiques depuis 1975.

L’hôtel de ville se compose d’un grand et majestueux corps de bâtiment central (composé de sept travées) encadré de deux ailes. Je vais revenir sur les différents éléments du décor dans la suite de l’article et dans les suivants (le décor central de Henri Varenne, Jean Antoine Injalbert et Émile Carlier, la force et le courage de Jean Hugues, l’éducation et la vigilance de Alphonse Amédée Cordonnier)… Je tire l’essentiel des données (auteurs, dates) du dossier documentaire du service régional de l’inventaire de la région Centre).

Tours, l'hôtel de ville, les Atlantes au rez-de-chaussée L’imposant balcon du premier étage est soutenu au rez-de-chaussée par quatre immenses Atlantes réalisés par le sculpteur François-Léon Sicard (Tours, 1862 – Paris, 1934), grand prix de Rome de sculpture en 1891 (à Tours, il a aussi réalisé le buste du poète Racan, et à Cahors, le monument aux morts de 1914-1918). Comme le balcon semble lourd à ces hommes pourtant bien musclés ! Sur les photos de détail, vous pouvez remarquer que seul le haut du corps (avec le torse, la tête et les bras) est figuré, les jambes sont suggérées par la forme des massifs piliers qui encadrent les baies centrales du rez-de-chaussée.

Tours, l'hôtel de ville, les Atlantes au rez-de-chaussée : le premier à gauche Voici le premier à gauche…

Tours, l'hôtel de ville, les Atlantes au rez-de-chaussée, le deuxième à gauche … le suivant…

Tours, l'hôtel de ville, les Atlantes au rez-de-chaussée, le troisème … le troisième…

Tours, l'hôtel de ville, les Atlantes au rez-de-chaussée, le plus à droite … et celui le plus à droite.

Tours, l'hôtel de ville, les Atlantes au rez-de-chaussée : la signature L. Sicard Chacun de ces atlantes porte la signature L. Sicard sur le support sous le buste, à gauche pour les deux les plus à gauche et à droite pour les deux plus à droite.Je vous reparlerai de cet artiste pour le buste du poète Racan dans le parc des Prébendes d’Oe, toujours à Tours, et le monument aux morts de Cahors.