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Retour sur les travaux du jardin du Puygarreau à Poitiers

En attendant que des corrections soient apportées aux problèmes d’accessibilité pour les handicapés moteurs (pente non réglementaire, absence de palier de repos et de main courante sur le plan incliné) et visuels (notamment problème des contremarches et de la main courante, une pas au norme et une manquante), comme je vous l’ai montré la semaine dernière dans mon article sur l’ouverture du jardin du Puygarreau à Poitiers

Escalier conforme aux normes devant la mutualité sociale agricole à Poitiers… je suis passée cette semaine sur un escalier bien plus conforme, devant la MSA (mutualité sociale agricole): bien qu’ayant vieilli, les première et dernière contremarches sont contrastées, les nez des marches aussi, la main courante déborde bien à l’horizontale.

Jardin du Puygarreau à Poitiers, 15 mai 2011, maison en cours de démolitionEn attendant de nouveaux travaux de mise aux normes (dommage que cela n’ait pas été bien conçu du premier coup, pas de report -inadmissible- sur l’accessibilité en ce qui concerne des travaux neufs), comme promis la semaine dernière, voici un petit retour en arrière sur les mois de travaux pour la réalisation de ce jardin. Tout a commencé par la destruction des maisons… Seule la dernière au fond sera gardée, les trois autres sont démolies et les matériaux récupérés (ici en mai 2011).

Jardin du Puygarreau à Poitiers, juin 2011, démolition achevéeFin juin 2011, la « déconstruction » est terminée, le terrain nivelé…

Jardin du Puygarreau à Poitiers, 15 septembre 2012, le chantier archéologique… puis les fouilles archéologiques ont commencé. En septembre 2012, grosse foule pour visiter le chantier, les vestiges médiévaux et gallo-romains.

Jardin du Puygarreau à Poitiers, fin septembre 2012, le chantier archéologique se termineSi vous voulez en savoir plus sur ce chantier, l’institut national de recherche archéologique (Inrap), qui a mené le chantier, a mis en ligne la plaquette distribuée à cette occasion. Les vestiges ont été recouverts et protégés avant la mise en place d’un remblai général où le jardin va prendre place [voir des précisions plus bas avec les commentaires].

Jardin du Puygarreau à Poitiers, fin septembre 2012, fontaine installée et hôtel de Beaucé échafaudéA côté, l’hôtel de Jean Beaucé est échafaudé et la fontaine (voir alter ego sur la place d’Armes) est installée (voir dans cet autre article, vers la fin, sa mise en place au milieu de vestiges archéologiques en mai 2012), mais pas encore les arbres…

Jardin du Puygarreau à Poitiers, fin août 2013, remblai du jardin et abandon du chantierFin août 2013, si le remblaiement est terminé, l’ensemble a un air d’abandon tristounet…

Jardin du Puygarreau à Poitiers, fin août 2013, le nouveau bâtimentLe bâtiment neuf est quasiment terminé et encore trop blanc…

Jardin du Puygarreau à Poitiers, 26 décembre 2013, obélisque brisé et premiers jeux installésNoël 2013,  « l’obélisque brisé » de Didier Marcel (je n’ai pas trouvé de site personnel, alors je vous ai sélectionné un dossier pédagogique du centre Pompidou) est en place, les premiers jeux de aussi, mais pas encore les plaques émaillées dont l’ensemble forme « Aire, air, erre, ère » de Pierre Joseph (il ne semble pas non plus avoir de site personnel, il y a un catalogue sur le site du ministère de la culture).

Jardin du Puygarreau à Poitiers, 26 décembre 2013, vue généraleEn revanche, l’installation des barreaux de prison (la grille « tourne-sol » d’Élisabeth Ballet) n’a pas encore commencé.

L’ouverture du jardin du Puygarreau à Poitiers

Jardin du Puygarreau à Poitiers, vu de l'extérieur la veille de son ouvertureLundi dernier (17 février 2014), un nouveau jardin public (pas un parc, comme j’ai pu le lire dans la presse locale) a ouvert à Poitiers, le jardin du Puygarreau, à l’arrière de l’hôtel de ville… ici photographié la veille de l’ouverture. Sauf mentions contraires, les photographies ont été prises entre le 17 et le 20 février 2014.

Jardin du Puygarreau à Poitiers, siègesUn nouveau jardin en ville, surtout avec beaucoup de sièges (du même fournisseur que le jardin du Luxembourg à Paris, mais en gris marron au lieu du vert), cela va faire du bien, même s’il ne mesure qu’à peine 1000m²…

Jardin du Puygarreau à Poitiers, ilôt central en herbe… avec très très peu de pelouse, juste un petit trapèze central, le reste est de l’allée stabilisée ou des copeaux de bois, …

Jardin du Puygarreau à Poitiers, îlot en copeaux de bois… quelques plantes devraient quand même pousser dans les prochaines semaines, je vais y revenir. Il y a encore besoin d’un certain nombre de réglages, comme pour le viaduc des Rocs/Léon Blum (il faudra que je vous montre les réglages de ces deux dernières semaines).

Jardin du Puygarreau à Poitiers, extrait de l'arrêté municipal avec du et de PuygarreauLe nom jardin au singulier ou au pluriel, de ou du Puygarreau a fait débat dans la presse locale et sur Facebook cette semaine, notamment entre Philippe et Grégory. Même l’affichage sur place est contradictoire… DE Puygarreau sur la feuille qui interdit le skate et les chiens, DU Puygarreau sur l’arrêté municipal affiché sur place (dans la liste des jardins publics) mais DE Puygarreau quelques lignes plus bas (arrêté municipal du 14 février 2014 modifiant les règlements des parcs et jardins de la ville)… J’ai retenu JARDIN au singulier et DU Puygarreau…

Jardin du Puygarreau à Poitiers, papiers gras par terreEn début de semaine, il a ouvert sans être complètement terminé, la grille et sa serrure semblaient poser beaucoup de problèmes mardi matin, les poubelles avaient été oubliées… A l’ouverture lundi, il y avait déjà plein de papiers par terre, sans doute des papiers envolés de la rue voisine, avec le dénivelé, ça risque d’être récurrent.

Jardin du Puygarreau à Poitiers, poubelleElles ont fini par arriver sur des supports mobiles moches et espérons provisoires… je n’en ai vu que deux, un peu juste. C’est le même modèle que celles choisies pour l’ensemble de coeur d’agglomération, coeur de pagaille…, après deux ans et demi, beaucoup ont déjà des tâches de rouille là où l’émail a sauté.

Jardin du Puygarreau à Poitiers, pente trop élevée de l'accès handicapAu rayon accessibilité des personnes en situation de handicap, il y a un énorme problème! J’ai fait des mesures approximatives : avec les pentes de la rue et du sol, pas facile avec juste un décamètre, ça serait mieux avec un théodolite (la partie surlignée en rouge sur la photo ci-contre). A l’arrière plan, on voit bien l’hôtel de Jean Beaucé rénové, il faut que je vous le montre avec de nouvelles photographies). Mais de toute façon, la partie en pente de la rampe principale fait presque 25 m de long pour un dénivelé de plus de 1,10 m (mesure au niveau du point le plus bas par rapport à la rue, avec la pente celle-ci, je pense qu’on doit être autour de 1,25m). Cela donne une pente de plus de 4%, je suppose que l’architecte a dû faire attention de rester en-dessous des 5% règlementaires (quoique, à vérifier de près, la partie plate aux deux extrémités ne doit pas entrer dans le calcul et on doit vraiment flirter avec ce seuil 5% ou même le dépasser légèrement), mais on ne doit pas en être loin. Au-dessus de 4%, elle n’est pas conforme, la loi prévoit qu’entre 4 et 5%, il faut un palier de repos d’une longueur minimale de 1,40 m, horizontal, tous les 10m. Je propose à l’architecte et aux élus de se placer en bas de la pente (à la place de la camionnette) et d’essayer de la remonter telle qu’elle est actuellement avec un fauteuil manuel… Il manque aussi une main courante pouvant servir de barre d’appui tout du long de cette pente, pour une personne qui a du mal à marcher (les personnes âgées par exemple), la main courante, surtout avec une telle pente sur 25m de long, est indispensable (recommandée à partir d’une pente à 4%).

Jardin du Puygarreau à Poitiers, barre d'appui de l'escalier non conformeEn parlant de barre d’appui, celle qui est le long de l’escalier ne doit pas non plus être conforme. Elle devrait être plus débordante, de 28cm, et à l’horizontale en haut et en bas. Ce n’est pas une lubie, ça permet de savoir que l’on est arrivé à une extrémité de l’escalier si on voit mal, surtout que comme partout à Poitiers, les nez des marches pêchent par leur manque de contraste. La barre elle-même devrait être de section ronde et non carrée, pas question de « faire dans l’art », il s’agit d’être utile et efficace. La norme prévoit aussi une barre d’appui de chaque côté des escaliers (on peut avoir besoin de s’aider pour monter ou descendre les marches et avoir mal à un bras, ou ne pouvoir se servir que du bras dominant), ce qui n’est pas le cas ici. Un petit bon point quand même pour l’escalier, contrairement à la place d’Armes (Leclerc) à son ouverture, les clous podotactiles étaient en place en haut de l’escalier dès lundi (revoir dans le quartier de la gare : des clous espacés et des piquets, Poitiers ville inaccessible, toujours des problèmes fin 2011, même s’il y a eu des progrès depuis). Nulle part en ville sur l’espace public je n’ai trouvé de première et dernière contremarche contrastée pour les escaliers. Avec ma vision actuelle, j’ai pu constater que ce « détail » avait une grande importance. Et la ville de Poitiers se targue d’avoir gagné des places dans l’accessibilité pour les personnes handicapées (il y a certes du mieux), mais cela ne concerne que le handicap moteur (délivré par une association qui comporte plus de parents et de proches dans les commissions que d’usagers handicapés eux-mêmes), ça serait bien de vérifier tous les types de handicap.

Le jardin du Puygarreau, ce sont aussi des œuvres d’art contemporain qui complètent la commande publique de coeur d’agglomération… Je vous ai déjà montré l’installation de Benoît-Marie Moriceau dans le nouveau square de la République raté et les messages de Radio-Londres par Christian Robert-Tissot dans la montée du faubourg du Pont-Neuf. Ici, nous avons de nouvelles œuvres d’art… qui curieusement me rappellent d’autres monuments ou événements de ces dernières années à Poitiers, je n’ai pas pu me retenir de faire quelques rapprochements 😉

Jardin du Puygarreau à Poitiers, obélisque brisé de Didier MarcelDans un coin de la pelouse se trouve « l’obélisque brisé » de Didier Marcel (je n’ai pas trouvé de site personnel, alors je vous ai sélectionné un dossier pédagogique du centre Pompidou). Blanc sur blanc à certaines heures avec le soleil…

Jardin du Puygarreau à Poitiers, pédiluve au pied de l'obélisque brisé de Didier MarcelSa base peut même faire pédiluve ou abreuvoir pour les oiseaux (zut, ils se sont envolés quand je me suis approchée).

Jardin du Puygarreau à Poitiers, obélisque brisé de Didier Marcel, masqué par un petit arbre juste plantéQuand l’arbre qui se situe devant le masquera-t-il vraiment? (photographie du 14 janvier 2014).

Jardin du Puygarreau à Poitiers, Tourne-sol de Elisabeth BalletLa grille a pour titre « tourne-sol » et a été conçue par Élisabeth Ballet. C’est une longue grille en aluminium, qui penche vers la gauche…(photographie du 12 janvier 2014)

Jardin du Puygarreau à Poitiers, Tourne-sol de Elisabeth Ballet… et donne une impression de prison, que ce soit de l’extérieur ou de l’intérieur.

Poitiers, square de la République,6, coupe des grilles le 29 novembre 2011Cette commande avait-elle pour but de faire oublier le massacre des grilles du square de la République voisin? (photographie de novembre 2011).

Jardin du Puygarreau à Poitiers, Tourne-sol de Elisabeth Ballet, détail des souduresEspérons quand même que ces soudures vont tenir…

Jardin du Puygarreau à Poitiers, photographies et aire de jeux de Pierre JosephPierre Joseph (il ne semble pas non plus avoir de site personnel, il y a un catalogue sur le site du ministère de la culture) a quant à lui conçu l’aire de jeux (« Aire, air, erre, ère »)… avec des photographies de jeux anciens au fond sur le mur…

Jardin du Puygarreau à Poitiers, nouveaux jeux pour enfants par Pierre Joseph… et des objets non identifiés comme des jeux par les visiteurs, dôme, bain de siège??? [PS: dimanche après-midi, des enfants osaient enfin monter sur la bulle].

Poitiers, le centre Mendès-France, le planétarium taggués par les casserus, l'abri bus en miettesLe dôme, tiens, cela me rappelle l’un des monuments que j’aime le moins à Poitiers, le planétarium de l’espace Mendès-France, surtout à cause de sa co-visibilité avec la cathédrale et le baptistère Saint-Jean (revoir dans l’interview par 86 and Co). (photographie d’octobre 2009).

Jardin du Puygarreau à Poitiers, cartel de chacune des trois oeuvresPS du dimanche 23 février, 19h. En y allant dans l’après-midi, j’ai trouvé les « cartels » (étiquettes donnant le titre et l’auteur) des œuvres!  Je ne sais pas quel jour ils ont été mis en place, ce sont en fait des plaques de fonte d’une quarantaine de cm de long, que j’ai d’abord prises pour des plaques d’égout bizarres à l’emplacement où elles sont. Elles portent le titre de l’œuvre, le nom de l’artiste, l’année (2013) et en petit en bas « commande publique de la ville de Poitiers avec le soutien du ministère de la culture et de la communication ».

Bon, mon article est très très long, j’avais fait des photographies au long des travaux ces derniers mois, je vous les montrerai dimanche prochain… [à lire maintenant: Retour sur les travaux du jardin du Puygarreau à Poitiers]

Des nouvelles des gravures de mon père…

La gravure pour la carte de voeux 2014 de Lucien DujardinChaque année, mon père, Lucien Dujardin, réalise une gravure pour sa carte de vœux. Voici sa version 2014…

La gravure pour la carte de voeux 2013 de Lucien DujardinEn cherchant mes précédents articles, je m’aperçois que je ne vous ai mas montré sa carte de vœux de 2013. Voici l’oubli réparé… Pour les autres versions, suivre les liens… je n’ai pas tout retrouvé, problème des mots clefs lors du transfert de mon blog… Voir celles de 2011 (avec une autre gravure de la même année), 2010, 2009, le stage pour encadrer celle reçue pour mon anniversaire en 2008.

Flyer de l'exposition Empreintes à Comine, février, mars 2014Il participe également en ce moment à une exposition à la MJC de Comine-Warneton (côté belge). il s’agit d’une exposition collective, Empreintes, du 12 février au mars 2014, vernissage vendredi 21 février (clic sur la vignette pour voir l’affiche en grand chez mon père). Vous pouvez aussi suivre son actualité et en savoir plus sur les techniques qu’il utilise sur son blog. Et vous pourrez agrandir chez lui toutes les images…

 

La Grande Bellezza de Paolo Sorrentino

Affiche de La Grande Bellezza de Paolo SorrentinoJe poursuis ma participation au festival Télérama 2014 avec La Grande Bellezza de Paolo Sorrentino, qui vient de recevoir le Golden Globes 2014 du meilleur film étranger.

Le film: de nos jours à Rome en plein été. Une grande fête est organisée pour célébrer les 65 ans de Jep Gambardella [Toni Servillo], écrivain qui n’a jamais écrit qu’un livre (L’apparato umano) il y a fort longtemps (40 ans), qui vit aujourd’hui comme journaliste et critique de théâtre. Il habite dans un grand appartement avec vue sur le Colisée, passe sa vie en dandy cynique, allant de soirées en soirées, sexe, drogue et performances d’art contemporain.

Mon avis : un film long, devenant de plus en plus flou vers la fin avec ma vue, en fermant l’oeil gauche, j’ai pu aller jusqu’au bout, tant pis pour la stimulation du nerf optique gauche qui a eu une heure supplémentaire (en plus de la sieste et des grosses nuits) sans informations. J’ai aussi été gênée par la bande son trop forte, surtout au moment des fêtes nocturnes. Bon, rien de cela n’est dû au réalisateur. Un film avec énormément de références cinématographiques, de belles vues de Rome, notamment de palais, de jardins, de l’aqueduc antique. Un manuel du parfait dandy aussi, vous saurez tout sur comment se tenir à un dîner, lors d’une performance d’art contemporain qui vous ennuie ou à un enterrement. Quelques scènes ou répliques très drôles, d’autres plus troublantes, comme ce chirurgien esthétique super-star qui administre en public à ses patients leur dose de Botox (pour 700 ou 1200 € la dose), ou ce cardinal obsédé par les recettes de cuisine… A côté des fêtards, on voit aussi beaucoup de religieuses, il y a beaucoup de couvents au centre de Rome, et Jep finit par recevoir chez lui une soirée en l’hommage d’une vieille religieuse (104 ans) qui vit en Afrique.

Festival Télérama 2014:

les films que j’ai vus avant le festival

– les films que j’ai vus dans le cadre du festival

– les films que je ne verrai pas parce qu’ils ne passent pas à Poitiers

  • Inside Llewyn Davis de Joel et Ethan Coen
  • Heimat, Edgar Reitz (dommage, il me tentait bien, il est sorti au mauvais moment pour moi)
  • Mon âme par toi guérie de François Dupeyron

– les films que je n’ai pas vus

  • Le Géant égoïste de Clio Barnard
  • A touch of Sin de Jia Zhang Ke
  • Snowpiercer, Le Transperceneige de Bong Joon-ho
  • La Danza de la Realidad de Alejandro Jodorowsky

 

Portes ouvertes des ateliers d’artistes dans le Nord… et chez mon père, version 2013

Ouverture de l'atelier d'artiste de mon père, flyer 2013Le week-end prochain (18 au 20 octobre 2013), le conseil général du Nord organise à nouveau les Poaa/portes ouvertes d’ateliers d’artistes. A nouveau, mon père ouvrira le sien à Mouchin (voir la vision des enfants dans les années 1930, revue Enfantines Tous à la douane), rendez-vous sur place!

Rendez-vous vendredi de 14h00 à 18h00, samedi et dimanche de 10h00 à 12h00 et de 14h00 à 17h00…

… et sur son blog.

Aux mêmes dates, les ateliers des artistes du département du Pas-de-Calais et de la province de Flandre occidentale (je n’ai trouvé que la version flamande) en Belgique ouvriront aussi!

Les messages de Radio-Londres par Christian Robert-Tissot ne remplacent pas les trous de mémoire de Poitiers

Poitiers, quartier du Pont-Neuf, oeuvre de Christian Robert-Tissot, vue généraleAprès l’installation de Benoît-Marie Moriceau dans le nouveau square raté de la République cadre de la commande publique liée à Poitiers coeur d’agglomération, coeur de pagaille…, et en attendant celles qui seront mises en place dans le nouveau jardin de Puygarreau encore en travaux, des messages issus de radio-Londres sont apparus sur six murs du quartier du Pont-Neuf, visibles dans le sens « montée » autour de la place de la Croix, que les riverains proposent de rebaptiser  place radio-Londres (le conseil municipal ne s’est pas encore prononcé). Les pignons, bien gris foncés et noirs dans ce secteur où passent des centaines de voitures chaque jour, poussant les gaz à fond à cause de la côte, ont été repeints et les messages réalisés au pochoir en blanc sur fond rouge sous le direction de l’artiste suisse Christian Robert-Tissot. Pour l’instant, ça a un aspect net et propre, mais ouvrons les paris sur la date où ils vont devenir grisonnants et dégoulinants de pollution… Six mois? Un an?

Poitiers, quartier du Pont-Neuf, oeuvre de Christian Robert-Tissot, deux messaagesL’un des pignons qui aurait dû recevoir un message a finalement été abandonné, faute d’accord du propriétaire… Voici les messages choisis par l’artiste :

Les girafes ne portent / pas de faux-cols

La vache saute / par-dessus / la lune

Poitiers, quartier du Pont-Neuf, oeuvre de Christian Robert-Tissot, trois messages

Demain la mélasse / deviendra du Cognac

Le canapé / est au milieu / du salon

Poitiers, quartier du Pont-Neuf, oeuvre de Christian Robert-Tissot, un message

L’acide / rougit le / tournesol

Poitiers, quartier du Pont-Neuf, oeuvre de Christian Robert-Tissot, deux messages

Il faut avoir / des pipes pour / trier les lentilles.

Dans le dossier de présentation, la ville souligne que le quartier du Pont-Neuf était habité de nombreux résistants. Soit, mais sans doute pas plus ni moins que dans d’autres quartiers, ou bien une vraie étude historique l’aurait prouvé? Cela m’étonnerait, d’autant que Poitiers a toujours un gros problème de mémoire des deux dernières guerres mondiales:

Le monument auxmorts pour 1914-1918 à Poitiers– aucun nom de soldat n’est porté sur le monument aux morts de 1914-1918 (ce qui est très rare, même s’il s’agit comme dans la plupart des préfectures, d’un monument dédié aux soldats du département morts pour la France, la quasi totalité de ces monuments portent le nom des morts pour la France de la ville, voir par exemple ceux dont je vous ai parlés, à Niort, La Rochelle, Lons-le-Saunier, Nantes, Skikda / PhilippevilleToulouse, etc.);

– le Frontstalag 230, le camp de la Chauvinerie et le camp de la route de Limoges n’ont aucune reconnaissance sur place, pas de noms de victimes (des centaines d’Allemands sont morts à la Chauvinerie suite à l’accaparement des vivres par la direction du camp), une plaque route de Limoges, rien aux Montgorges où se trouvaient les deux premiers camps, je vous laisse relire l’article en suivant le lien

– le monument au réseau Louis Renard dans le cimetière de Chilvert n’a pas non plus de plaque avec tous les fusillés du réseau, seulement quelques plaques avec le nom d’une partie d’entre eux (il faudra que je vous le montre un jour)

– où peut-on trouver le nom des victimes des bombardements alliés de 1944 (sans aller dépouiller les archives)? (sur le sujet, voir la gare avant et après le bombardement de 1944 ainsi que la reconstruction du quartier).

Défi photo: et si l’homme s’arrêtait…

Metz, Cyrille André, 3, au jardin des plantes, grand homme noir deboutJ’ai « séché » le  de la semaine dernière de Monique / Bidouillette / Tibilisfil, du coup, après on va faire des vagues, je passe directement à « et si l’homme s’arrêtait »… Dans le même style qu’elle nous propose en introduction au thème, il y a les hommes bien campés de Cyrille André à Metz l’année dernière, revoir la série complète ici

Poitiers, façade occidentale de Notre-Dame-la-Grande, lutte de l'ancienne et de la nouvelle loiOn traverse la France d’est en ouest… pour revenir à Poitiers, direction Notre-Dame-la-Grande avec cet élément sculpté de la façade que je ne vous ai pas encore montré… Deux hommes luttent et se neutralisent (s’arrêtent mutuellement), la lutte de l’ancienne et de la nouvelle loi ou une accolade amicale? Ils se trouvent juste en dessous de Joseph contemplant Jésus enfant (en bas à droite de la Nativité et Jésus au bain).

Miroir de l'ancien théâtre de Poitiers, 09, la critiqueEt voici le critique qui,, immobile (arrêté!), observe le spectacle qui se déroule sur le grand miroir de Pansart dans l’ancien théâtre, mais il n’est plus visible, non seulement l’ancien théâtre est fermé (voir une parodie de concertation), mais en plus, la mairie a fait poser de l’occultant sur les vitres, histoire que plus personne ne regarde à l’intérieur!

Euh, après, je n’ai pas trop d’idées, sur ce thème…

L’artiste Kôichi Kurita à Poitiers en 2006… et sur l’île d’Oléron en 2013

Actualité Poitou-Charentes n° 100, le carton d'invitationLe carton d’invitation pour le n° 100 de l’Actualité Poitou-Charentes a été commandé à l’artiste Kôichi Kurita. Il a réalisé un assemblage de cent carrés de terres provenant de 100 lieux de la région Poitou-Charentes (25 pour chaque département, Vienne, Deux-Sèvres, Charente et Charente-Maritime), voir sa démarche sur le site de la revue l’Actualité Poitou-Charentes et surtout dans l’article qui lui est consacré.

Ma première rencontre avec Kôichi Kurita a eu lieu en 2006 (je n’avais pas vu son œuvre à la biennale d’art contemporain de Melle en 2005), lors de son invitation au musée Sainte-Croix et au baptistère Saint-Jean à Poitiers. Impossible de remettre la main sur mes photographies, je ne suis même pas sûre d’en avoir pris, mais par l’intermédiaire de Grégory, Christian Vignaud, photographe au musée Sainte-Croix (© Musées de Poitiers/Christian Vignaud), m’en a envoyées, qu’il en soit cordialement remercié!

Performance de Kôichi Kurita dans le bapstistère Saint Jean à Poitiers, 2006, cliché Christian Vignaud, musées de PoitiersConcentration maximale pour disposer ces petits tas de terre soigneusement sélectionnée et triée…

Performance de Kôichi Kurita dans le bapstistère Saint Jean à Poitiers, 2006, cliché Christian Vignaud, musées de PoitiersJe garde un souvenir très ému de cette performance à laquelle seules quelques dizaines de personnes avaient pu assister, vue l’exiguïté des lieux… Une œuvre éphémère…

Performance de Kôichi Kurita au musée Sainte-Croix à Poitiers, 2006, cliché Christian Vignaud, musées de PoitiersL’œuvre réalisée au musée Sainte-Croix était restée présentée un peu plus longtemps.

L’espace Mendès-France à Poitiers avait fait réaliser un film à cette occasion à Jérémie Hayes, je l’ai retrouvé sur YouTube!

Jean-Luc Terradillos, responsable de l’Actualité Poitou-Charentes, m’a fait parvenir cette série de photographies de Kôichi Kurita, réalisées pour l’œuvre présentée sur l’île d’Oléron, à Saint-Pierre-d’Oléron (oups, c’était jusqu’au 20 mai 2013… je n’ai pas pu y aller)… où il présentait 30 terres de l’île d’Oléron et 400 de Poitou-Charentes.

Kôichi Kurita, prélèvement de terresLe prélèvement des terres dans les talus ressemble au travail des géologues ou des archéologues…

Kôichi Kurita, installation des terres de Poitou-Charentes au musée de l'île d'Oléron

Installation des terres de Poitou-Charentes au musée de l’île d’Oléron…

Kôichi Kurita, installation des terres de Poitou-Charentes au musée de l'île d'Oléron

Comme une immensité de terres variées…

Kôichi Kurita, les flacons de terres de l'île d'Oléron

Voici les bocaux de terres prélevées sur l’île d’Oléron…

terre de Fukushima par Kôchi KuritaLors de la biennale d’art contemporain de Melle en 2011, il présentait dans l’église Saint-Savinien  Innocence, Terre de Fukushima, prélevée en 2004 (bien avant la catastrophe!), voici la carte à publicité sur une photographie de Christian Vignaud, Musées de Poitiers, éditée par la revue l’Actualité Poitou-Charentes, à l’occasion de la présentation à Niort en 2012 de Positive Rio (lors de Rio+20)…

Pour aller plus loin

Pour l’exposition de Poitiers en 2006, la ville avait publié un petit livre avec un texte de François Bon.

Un autre petit livre a été publié par l’abbaye de Noirlac en 2009 avec un texte d’Alberto Manguel (suivre le lien, document en pdf).

Merci à Dominique Truco qui a fait venir cet artiste à Poitiers, Melle, Noirlac, etc.

Poitiers, le ratage du square de la République

Poitiers, square de la République, avril 2013, oeuvre en placeJe vous ai déjà montré plusieurs fois le square de la République à Poitiers, avec le monument aux morts de 1870-1871, qui a ensuite perdu ses grilles puis sa patine (la presse en parle), le début de la restauration, restauré, de nouvelles grilles moches… Avec des mois de retard, l’installation de Benoît-Marie Moriceau a été remise en place… Dans le projet d’extension du secteur sauvegardé, cet aménagement minéral est à nouveau justifié par un lieu de vie… plus en accord avec la vie actuelle (autrement dit, le square dessiné par Édouard André était trop passéiste) et sans doute contre les « anciennes habitudes », comme dit l’arrêté municipal que je vous ai déjà montré en février 2013… Bravo aux ateliers Lion pour ce grand ratage!

Poitiers, actualité juillet 2012, grilles du square de la République avant et après coeur d'aggloPetit rappel… les grilles avant et après…

Quelques arbres ont survécu au massacre et ont été entourés de machins mastocs qui doivent aussi servir de banc… En fait, au fil des semaines, ils sont de plus en plus noirs sur les bords, avec des ébréchures de plus en plus importants (je vous ai déjà montré des épaufrures de ce genre sur les bancs de la place d’Armes).

Poitiers, square de la République, avril 2013, effet des vélos sur le monument aux morts La cause? Ce mobilier urbain sert de skate park et de support de saut à vélo… J’en ai pris un l’autre jour, son activité explique aussi les marques sur le socle du monument aux morts de 1870-1871

Pour rappel, voici l’ancien aménagement du square, cette partie a été détruite anciennement

Photo : Paysagiste de renommée internationale, Edouard André avait créé en 1893-1894 le Square de la République. Cette carte postale garde seule mémoire de sa végétation luxuriante : une chape de béton a été coulée sur ce jardin, et désormais une rue passe à l'emplacement du bassin et des rocailles. ©Grégory Vouhé Pour en savoir plus : "Edouard André. Jardins pour Poitiers", L'Actualité Poitou-Charentes n° 96, p. 42-44.

Poitiers, coeur d'agglomération, bordure en calcaire exploséeLe calcaire choisi ne résiste pas plus aux voitures et camions, de nombreuses bordures sont déjà explosées moins de deux ans après leur mise en place…

Poitiers, avril 2013, état déplorable des rues piétonnesDans peu de temps, aurons-nous dans le secteur refait la même chose que quelques dizaines de mètres plus loin, un patchwork de dalles explosées, avec des trous et des réparations approximatives au ciment? Au passage, vous voyez que les voitures continuent à se garer n’importe où…

Poitiers, avril 2013, voitures à la place des piétons… et dans la zone de cœur d’agglomération, j’ai repris dimanche dernier une photographie au même endroit que la dernière photographie de cet article de novembre 2012… Pourquoi se gêner, puisque l’incivilité semble être le grand sport poitevin sans aucune répression (voir aussi la manifestation justifiée de mauvaise humeur des commerçants de la Grand’Rue, qui ont empilé au début de la rue il y a quelques jours les poubelles sorties à n’importe quelle heure sur les trottoirs)?

Poitiers, avril 2013, rue Magenta, arbresPuisque j’étais dans le secteur, j’ai aussi photographié les arbres de la rue Magenta, leur pied est encombré de déjections canines… j’en ai trouvé un où il y en a moins, leur entourage en terre et herbe (voir travaux en février 2013) a été remplacé par des pavés disposés en « impluvium » (en légère pente vers le centre), avec à peine 50 cm de côté en cailloux au pied des arbres…

Relire mes anciens articles sur le sujet : le monument aux morts de 1870-1871, qui a perdu ses grilles puis sa patine (la presse en parle), le début de la restauration, restauré

Pour aller plus loin : voir les articles de Grégory Vouhé, Édouard André et Jean-Camille Formigé. Le square de la République, L’Actualité Poitou-Charentes n° 95, janvier 2012, p. 45 et Edouard André, jardins pour Poitiers, L’Actualité Poitou-Charentes n° 96, avril 2012, p. 42-44 (clic sur les liens pour voir les pdf des articles).

Actualités poitevines…

Poitiers, viaduc des Rocs, février 2013, côté ouestRégulièrement, je vous propose une suite aux articles précédents, sur différents sujets… Je commence avec les travaux de la passerelle des Rocs, en train de devenir un viaduc… l’ouverture est toujours prévue en novembre 2013. La jonction avec le quartier ouest est réalisée. De gros travaux ont lieu aux abords pour la reprise des réseaux et la mise en place de l’accès au BHNS (bus à haut niveau de service).

Poitiers, viaduc des Rocs, février 2013, côté villeCôté est (plateau de la ville ancienne), la construction des piles en est encore aux fondations.

Les articles précédents : la passerelle des Rocs ou grande passerelle et sa démolition en plusieurs étapes : la démolition des premières travées et de la maison Rolland, la mise en place d’échafaudages sur les derniers piliers, la préparation de  la dépose de deux travées sur les voies, les deux travées sur les voies, la dernière travée sur les voies, le début de la reconstruction, les premières nouvelles travées,

Poitiers, février 2013, bandes podotactiles dans la gareSi on passe par la gare, les bandes podotactiles qui s’étaient dégradées juste après leur mise en place ont été enlevées et remplacées il y a quelques semaines par des bandes qui semblent plus solides et qui ont enfin un contraste par rapport au sol. c’est bien mieux… mais cela s’arrête aux portes de la gare, les bandes du parvis ont été grattées, mais pas remplacées. Le seront-elles? Les personnes aveugles et malvoyantes sont elles condamnées à se perdre à la sortie? Au moins, elles ne seront plus envoyées directement la forêt de piquets (revoir des clous espacés et des piquets, et aussi les autres articles, de la gare au centre-ville, Poitiers ville inaccessible et toujours des problèmes en novembre 2011).

Poitiers, février 2013, travaux sur les arbresPassons en centre-ville, où les barrières de Poitiers cœur d’agglomération, cœur de pagaille… ont fait leur retour… autour des « arbres »: revoir le massacre des arbres, la plantation des Sophoras ou encore les poiriers de Chine. Que se passe-t-il? Certaines informations disent qu’un pavage va être mis en place jusqu’au pied des arbres… En attendant, la terre de surface a été enlevée et sur certains arbres, un radier à base de ciment a été coulé. Euh, une petite question naïve, cela ne va pas encore imperméabiliser un peu plus les sols? Plus aucun arrosage naturel pour ces pauvres arbres??? [Voir le réaménagement avec le ratage du nouveau square de la République].

Poitiers, plaque erronée de la rue de la MarneJuste à côté, un lecteur de la presse locale avait signalé l’absurdité de cette plaque de rue… Il n’y a pas eu de bataille de la Marne en 1915, la première a eu lieu du 6 au 12 septembre 1914 (où le maréchal Joffre s’est distingué), la seconde du 15 au 20 juillet 1918. J’ai immortalisé la plaque erronée… les nouvelles plaques ont dû être posées, j’ai oublié d’aller prendre la photographie.

Poitiers, février 2013, plaques corrigées des rue de Blossac et Scheurer-KestnerEn revanche, voici deux des plaques que j’avais signalées et qui ont été refaites… Scheurer-Kestner a retrouvé son C et le comte de Blossac sa bonne date de décès, il aurait pu être « intendant du Poitou » plutôt qu’intendant, mais bon…

  • la « saga des nouvelles plaques de rue »:

rues Renaudot et Carnot (anciennes rues des Hautes Treilles, des Trois Piliers, des halles),
– rue de Blossac
rues Montgau(l)tier et du Souci(s),toujours du scotch sur le s de souci, mais la rue Montgautier a été corrigée

rue des frères Lumière(s) et cité de la Traverse, les Lumières ont enfin perdu leur S (voir ici la plaque corrigée)

– la rue Sainte-Radegonde scotchée
– les rues Scheurer-Kestner (sans C), Augouard, Foch.

– et Philippe de Tout Poitiers en a trouvé une excellente pour la rue de la Cueille aigüe / aiguë / aigüë!

Poitiers, février 2013, oeuvre d'art square de la RépubliqueDu côté de l’ex-square de la République, l’œuvre d’art n’est toujours pas réparée… Il y a eu des malfaçons dans la peinture sur l’installation de Benoît-Marie Moriceau, un panneau a fait son apparition pour dire que ce n’était pas l’état définitif…

Poitiers, novembre 2012, arrêté municipal interdisant les chiens dans le square de la RépubliqueEt sous blister, il y a aussi un arrêté municipal qui interdit le square aux… chiens (article 1: « interdiction de circulation des chiens ») pour « empêcher les anciennes pratiques ».

Poitiers, novembre 2012, arrêté anti-chiens du squareJe ne savais pas que « anciennes pratiques » pouvait être un motif valable d’interdiction… Surtout que le square étant devenu une place, comment interdire que les toutous ne traversent « même tenus en laisse et accompagnés de leur maître »? Sachant qu’en fait, ce ne sont pas les « toutous à mémère » qui sont visés, mais les jeunes marginaux (pas toujours SDF) qui s’y réunissaient…

Sur le square, voir mes articles précédents:

Le monument aux morts de 1870-1871, qui a ensuite perdu ses grilles puis sa patine (la presse en parle), le début de la restauration, restauré, de nouvelles grilles moches