Jeudi dernier (7 février 2013), le maire de Poitiers avait invité les comités de quartier et les commerçants du centre-ville à une « réunion de concertation » sur l’ancien théâtre de Poitiers… Quelques jours plus tôt, la presse locale faisait état du vote en commission plénière du conseil municipal de la mise en vente du bâtiment… Et le panneau à l’entrée donnait clairement la teneur des décisions déjà prises : « cession de l’ancien théâtre ». Pourquoi annoncer une concertation? Depuis le déménagement de l’activité de théâtre et concerts au TAP/théâtre et auditorium de Poitiers, en 2008, puis celle de cinéma il y a deux mois dans les murs désormais partagés du cinéma commercial, le bâtiment est sans affectation.
Les enjeux: le bâtiment, construit au début des années 1950 par l’architecte Édouard Lardillier, spécialiste en construction de salle de spectacles, comprend une intéressante façade et surtout, parmi son mobilier d’origine, un grand miroir en verre églomisé (suivre le lien pour en savoir plus) des ateliers Pansart, un grand maître miroitier qui a notamment réalisé des œuvres pour des paquebots (à découvrir par exemple dans cet article paru dans L’Oeil, n° 499, en septembre 1998). C’est probablement le plus grand miroir conservé pour cet artiste.
La réunion fut à la hauteur du peu d’espoir mis en elle: le maire a expliqué pendant une demi-heure qu’il y avait beaucoup d’efforts pour la culture dans les quartiers, avec de nouveaux projets en cours (rénovation du centre de Beaulieu, construction d’une médiathèque à Saint-Eloi, rénovation du confort moderne) qui coûtent cher… Garder un établissement culturel en ville (genre maison des associations ou maison de la culture) n’est donc pas envisageable et comme il ne veut pas augmenter les impôts, la mise en vente du bâtiment pour y installer des commerces (encore, alors que beaucoup soufrent et ferment en centre-ville) est pour lui la seule solution… puis, si j’ai bien compris, le rachat ou la prise en bail d’une partie pour y installer une salle d’exposition d’art plastique (tiens, mais ce n’est pas de la culture?). Il a renvoyé d’un revers de main les « propositions de café du commerce », parues dans la presse le matin même mais discutées depuis des mois, comme celles proposées par Poitiers jeunes (qui, entre autres, organise le carnaval et le festival des expressifs), ou celles des Verts (dans la majorité municipale) et de Pour une alternative à gauche (dans l’opposition de gauche au conseil municipal) qui demandent le maintien du bâtiment dans le domaine public, comme lieu d’échange culturel. Réponse du maire: « une fausse bonne idée » pour la maison des jeunes, pas dans nos moyens pour garder le théâtre dans les biens municipaux… mais aucun argument chiffré n’a été donné… En réponse, les partisans d’un maintien du théâtre dans le domaine public (avec un projet culturel et/ou associatif) annoncent une manifestation devant le théâtre le samedi 16 février 2013 à 14h.
Quels risques pour le bâtiment? Actuellement, le théâtre ne fait l’objet d’aucune protection propre au titre des monuments historiques. Lors des travaux récent de ravalement, les lettres « théâtre » ont mystérieusement disparu. La mairie a saisi l’architecte des bâtiments de France pour inclure son avis dans le cahier des charges, il recommande:
– la conservation des deux façades principales, de l’escalier, du grand miroir et des ferronneries (dont les lustres)
– la possibilité de modifier les adjonctions sur le toit et de construire un étage supplémentaire vers l’arrière, ainsi que d’ouvrir des vitrines rue du Plat-d’Etain (aujourd’hui aveugle)
– la demande de protection au titre des monuments historiques du bâtiments et du miroir, immeuble par destination. Cette hypothèse a été balayée d’un revers de main par Maurice Monange, conseiller municipal à qui le maire avait donné la parole, estimant que le théâtre était déjà protégé par le secteur sauvegardé et par sa situation aux abords de plusieurs monuments historiques. Or aucune de ces deux protections ne vaut une protection du bâtiment en lui-même:
– à ma connaissance, le nouveau secteur sauvegardé n’est pas promulgué et opposable aux tiers, puisque, ainsi que cela a été dit, le règlement est encore en cours de rédaction!
– le premier secteur sauvegardé de Poitiers date de 1966, ce qui n’a pas empêché, dans son premier périmètre, une dizaine d’années plus tard, la construction de la « pénétrante » jusqu’aux pieds de Notre-Dame-la-Grande, la destruction de l’ancien marché Notre-Dame et des vestiges romains pour construire un parking souterrain alors même qu’une instance de classement au titre des monuments historiques était en cours
– les abords des monuments historiques sont bien peu pris en compte à Poitiers. Le scandale le plus récent est l’affaire du Clos Saint-Hilaire, avec le massacre du cloître et du réfectoire de la collégiale Saint-Hilaire, sans respecter les prescriptions pourtant minimes de l’architecte des bâtiments de France (voir (voir les photographies de Didier Rykner dans son article de la Tribune de l’art, Saint-Hilaire dénaturé) alors même que l’un des murs (en bord de rue) est protégé monument historique et que l’église voisine est l’église fait également fait partie depuis 1998 des 77 édifices / jalons du bien culturel « chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France » sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco.
– aux abords des monuments historiques et dans le périmètre de l’extension prévue du secteur sauvegardé, nous avons aussi vu ces derniers mois des restaurations approximatives et le massacre de la patine du monument aux morts de 1870-1871… sans parler de la destruction du square du paysagiste Édouard André. Permettez moi donc de douter de ces protections « suffisantes »!
– et si l’argent est le nerf de la guerre, la protection au titre des monuments historiques permet d’obtenir quelques subventions lors de la restauration (qui sera de toute façon nécessaire pour le miroir, il y a des copeaux de métal qui se décollent du verre).
Pour en savoir plus :
Grégory Vouhé, Théâtre de Poitiers, pour Pansart et Lardillier, L’Actualité Poitou-Charentes, n° 97, juillet 2012, p. 25.
Daniel Clauzier et Laurent Prysmicki, Poitiers. Le théâtre municipal, une salle de spectacle du milieu du XXe siècle, Bulletin monumental, tome 172-1, 2014, p. 65-68.
PS: Grégory me signale que le cadre du dessin original qui se trouvait en bas de l’escalier a été cassé juste avant la fermeture du lieu… Espérons que ce dessin précieux a été conservé! Par ailleurs, il m’a envoyé un scan de son article sur le miroir, clic sur les vignettes pour les voir en grand…
PPS : voir le blog du Comité de défense de l’ancien théâtre de Poitiers, avec de très belles photographies de Laurent Prysmicki.


Pour son nouveau défi photo,
Bon, que trouver d’autre comme couleur? J’ai d’abord pensé au mauve des panneaux de 

Ah, et je ne résiste pas à vous montrer celui-ci, posé rue Charles-Gide, avec le silicone qui déborde, pas très propre pour une mise en place d’un panneau siglé « Communauté d’agglomération de Poitiers » (en retard d’un logo et d’une appellation, maintenant, c’est « Grand Poitiers »)… Et d’une efficacité nulle, j’aurais dû faire la photographie de plus loin, il y avait des poubelles presque en dessous!
PS:
Retour à l’hôtel de ville de Poitiers… Après les plafonds peints de
Aliénor d’Aquitaine confirme devant les échevins (avec deux chiens comme témoins 
Sur la droite, les échevins se tiennent devant la reine (le maître verrier a donné à l’un d’eux les traits de l’architecte de l’hôtel de ville, Antoine-Gaétan Guérinot.

Au passage, à nouveau (revoir dans l’article
Arrivée à Blossac, j’aurais voulu prendre l’hôtel des insectes (une des variantes de
La partie principale du parc était ouverte, avec
En début d’après-midi, en allant assister à un film au Diétrich, j’ai pris au passage 
La façade sur cour porte une longue frise sculptée avec des scènes de la vie quotidienne encadrée par la musique et la comédie, dans un style fort différent de
Elle porte la date et la signature « 1966 Claro ». Je vous ai déjà parlé de Jean Claro à propos du
A gauche de la frise, une femme nue assise écoute la musique jouée par les deux personnages suivants.


… et s’achève dans le loisir par une représentation de la comédie. Il y a toujours du théâtre dans la salle de spectacle du Local.

Je n’ai pas eu le temps de préparer un montage, mais pour les Poitevins, regardez la 
Ceci dit, la cheffe des défis photos,
Mardi premier janvier, j’ai profité d’une éclaircie pour sortir en ville, il faut dire que je rentrai de dix jours de pluie dans le Nord (idéal pour la lecture et les expositions), et j’avais des fourmis dans les jambes… Pas possible de vous montrer cette année la patinoire, elle a disparu depuis trois ans (d’abord en raison des
Du côté du marché de noël, il se terminait officiellement le 31 décembre et certains commerçants commençaient le rangement… Bof, de toute façon, je n’y ai rien acheté…
Seule consolation, le sapin de noël est toujours en place (un vrai, hein,
A l’approche de noël, et pour changer de la Nativité et du Bain de Jésus sur la façade de 

Je vous ai déjà parlé plusieurs fois de l’hôtel de ville de Poitiers…
La toile centrale porte la signature et la date « Léon Perrault 1882 », revoir son portrait et sa maison natale dans
Comment dire, j’ai beaucoup de mal avec le style de Léon Perrault, les nuées, les puttis (dont certains sont armés d’un arc comme Eros), la vision très allégorique…
Dans la même salle, il a aussi réalisé le tableau qui se situe sur le manteau de la cheminée.
Ici, il a signé « L. Perrault ».
Là encore, un tableau très allégorique et « pompier… ».
Les premières photographies sont du 23 novembre 2012. Les premières piles sont reconstruites entre les voies, et au sol, l’assemblage des éléments métalliques, en provenance de Venise (enfin, de la zone industrielle à côté), avance à grands pas… Vive la ronde des camions de livraison la nuit (ils pourraient quand même utiliser le rail, vu l’emplacement du chantier, le trafic est interrompu la nuit pour les travaux, mais le transport pourrait s’effectuer de jour…
Et voici ce que cela donnait vendredi dernier (7 décembre), après des aléas climatiques (vent, en particulier), deux travées sont en place sur les piles… Il en reste une dizaine à poser pour relier les deux rives, à couler le béton, à modifier le carrefour côté ouest, pour permettre l’accès du bus (à haut niveau de service, enfin, c’est ce qui est annoncé): dans un an, il y aura sur la passerelle des vélos, des piétons et des bus, avec une nouvelle station au bout de la passerelle qui sort du parking (au premier plan à gauche de la photographie du milieu).