Archives de catégorie : Visites, musées et expositions

Mes visites, expositions et patrimoine, à l’exception de ce qui concerne Poitiers, classé à part…

Un mouton… mexicain!

Juin 2014, Poitiers, M. Mouton dans une voiture qui tracte une caravaneDepuis quelques mois, je partage avec vous les messages de moutons collés régulièrement en ville à Poitiers (revoir la première série et la suite ou encore ici…, et là en format environ A5 ou beaucoup plus grands, voir la synthèse)… J’en ai d’ailleurs toute une série à vous montrer, dont celui-ci, qui annonce peut-être son départ en vacances (en caravane?). Ses autres messages sont surtout pour une réflexion sur l’excès de consommation et une politique pour « moutons suiveurs ». Maryse, qui passe ses vacances dans sa belle-famille au Mexique, nous en envoie un autre, peint au pochoir… Voici le texte de Maryse:

Mouton peint au pochoir trouvé par Maryse au Mexique_mexique

Les moutons passent au vert dans la campagne mexicaine. Celui-ci regarde la télé d’un air désabusé. Ça se passe à Tepotzlán, état de Morelos, à une soixantaine de kilomètres au sud de Mexico, un état toujours fébrile avec des guérillas et qui vote toujours à gauche. Je n’ai pas résisté quand je l’ai vu sur ce mur et je l’ai envoyé aussitôt à Véronique.

Voici la traduction du message: « Est-ce que tu continues à croire en ceux qui vendent les peuples » (ou les villages)? Pueblo, c’est le même mot pour peuple ou village.

Le monument aux mères françaises par Henri Marius Petit à Metz

Scène d'accouplement, sculpture gothique sur un chapiteau dans l'église de Payroux, Vienne, vue rapprochéeJ’ai déjà abordé plusieurs fois sur mon blog la famille… depuis Comment on fait des bébés? (A poil, au Moyen-Âge aussi!)

Poitiers, le bonheur maternel par Etex, 4, vu de trois quarts jusqu’au bonheur maternel

Poitiers, la douleur maternelle par Etex à Blossac, 3, vu de trois quartscontrebalancé par La douleur maternelle d’Antoine Etex,

Affiche des fêtes des mères 1942, 1943 et 1944en passant par les  affiches de la France de Pétain pour la fête des mères

La défense de la famille par Boisseau à Paris, dans le square d'Ajaccioou La défense de la famille par Émile André Boisseau

Mairie de Montreuil-Bonnin, mur 1… ou la famille nombreuse de Marie Baranger dans la mairie de Montreuil-Bonnin.

Monument des mères françaises par Petit à Metz, vue éloignée de dosAujourd’hui, direction Metz, à nouveau sur l’Esplanade (boulevard Poincarré, revoir le cheval de Fratin et Paul Verlaine par James Vibert).

Monument des mères françaises par Petit à Metz, la signature de Henri Marius PetitIl porte la signature de Henri Marius Petit (Paris, 1913 – Boulogne-Billancourt, 2009), élève de Paul Niclausse. Il a présenté cette œuvre au salon des artistes français de 1934 sous le titre de La Maternité et a reçu la médaille d’argent. La ville de Metz l’achète et lui donne un nouveau titre, Monument aux Mères Françaises et l’installe sur l’Esplanade en 1938. Caché pendant la guerre, elle a échappé aux fontes par les Allemands des sculptures en bronze.

Monument des mères françaises par Petit à Metz, la statue de dosLe sculpteur s’est inspiré de Louis Forest, de son vrai nom Louis Nathan, né à Metz le 4 mars 1872, dont il place une citation au dos du socle de la sculpture:

Monument des mères françaises par Petit à Metz, la citation de Forest

« S’il prenait fantaisie à mes amis / après ma mort de vouloir honorer / ma mémoire, qu’ils s’abstiennent de / donner mon nom à une voie publique / ou de graver mes traits dans le bron- / ze ou la pierre. Ils seront mieux ins- / pirés en édifiant sur une place / une statue représentant une jolie femme / de France, avec un bel enfant dans / ses bras, cet hommage me sera le / plus agréable parce qu’il sera ren- / du à la natalité et à la famille / française / Louis Forest »

Monument des mères françaises par Petit à Metz, vue de faceL’artiste a donc choisi de représenter une femme coiffée d’un chignon, assise torse nu, les jambes drapées, et tenant dans ses bras un bébé…

Monument des mères françaises par Petit à Metz, la mère et le bébé… qu’elle allaite…

Monument des mères françaises par Petit à Metz, le visage de la mère… tout en détournant le regard!

Monument des mères françaises par Petit à Metz, le bébé et la poitrine de sa mèreSi elle a les seins bien gonflés, elle a aussi les clavicules bien saillantes!

Le réseau Facebook refuse les photos de nu(e)s, même artistiques (voir l’affaire de l’origine du monde de Courbet ou les photographies du jeu de paume qui a cédé), mais vient d’accepter celles des mères d’allaitantes. Vous croyez que celle-ci passerait??? Je vais essayer!

Pour aller plus loin:  voir le site de Henri Marius Petit

Le général Lecourbe par Antoine Étex à Lons-le-Saunier

Le général Lecourbe par Antoine Étex à Lons-le-SaunierCela fait un moment que je ne vous ai pas emmené(e)(s) en promenade à Lons-le-Saunier (photographies de juillet 2012, revoir le monument et la maison natale de Rouget-de-Lisle, le monument aux morts de 1914-1918 et le monument à la gloire de la résistance jurassienne). Direction la grande place devant le théâtre, dominée par le monument au général Lecourbe: c’est marqué dessus, « Lecourbe » sur la statue en bronze et « La France au général Lecourbe » sur le socle… Et oui, Lecourbe n’est pas qu’associé à une case du Monopoly! C’est aussi un « homme célèbre ». Claude-Jacques Lecourbe (Besançon, 1759- Belfort, 1815) fut élu en 1789 commandant de la garde nationale de Ruffey-sur-Seille, où il est enterré, village dont je vous ai déjà parlé, suivre le lien, mais je n’avais même pas eu (pris) le temps d’aller jusqu’au cimetière. Après Ruffey-sur-Seille, il a rejoint l’armée du Haut-Rhin à la tête d’un bataillon du Jura, puis eu une carrière bien chargée, résumée dans la notice de son dossier aux archives nationales

Le général Lecourbe par Antoine Étex à Lons-le-Saunier, exploits de Lecourbe… ou sur le monument lui-même: « Armées du Rhin, du Nord, / de Mayence, du Danube, / de la Moselle, du Bas-Rhin, / de Sambre-et-Meuse. / Batailles de Hondschoote, / de Fleurus, de Kehl, / de Zurich, Moeskirch, / Belfort »

Le général Lecourbe par Antoine Étex à Lons-le-Saunier, carte postale ancienne avec le théâtre à l'arrière planLe monument fut inauguré à Lons-le-Saunier, place de la Liberté, en 1857. La statue en pied a été donné par Napoléon III. Mais il s’est promené sur la place et a changé de côté… on peut le voir sur cette carte postale ancienne devant le théâtre

Le général Lecourbe par Antoine Étex à Lons-le-Saunier, carte postale ancienne… et aussi ici.

Le général Lecourbe par Antoine Étex à Lons-le-Saunier, les lions déplacésDepuis, il a perdu son socle à emmarchement et les lions ont été déplacés devant le théâtre où ils entourent la « fontaine » (voir d’autres précisions en fin d’article).

Le général Lecourbe par Antoine Étex à Lons-le-Saunier, vue rapprochée de faceLe général Lecourbe est représenté debout, dans son uniforme…

Le général Lecourbe par Antoine Étex à Lons-le-Saunier, de profil et de dos… son couvre-chef posé sur un piédestal derrière lui.

Le général Lecourbe par Antoine Étex à Lons-le-Saunier, signature Etex 1853La statue porte la signature « Etex 1853 », pour Antoine Étex (Paris, 1808 – Chaville, 1888), dont je vous ai déjà présenté La douleur maternelle (1859) et  Le bonheur maternel (1866) dans le parc de Blossac à Poitiers.

Le général Lecourbe par Antoine Étex à Lons-le-Saunier, marque du fondeur CharnodElle porte aussi la mention (plus qu’une marque, elle s’étale sur tout un rebord, pas question de la rater!) du fondeur: « F(s) Charnod. Fondeur. 1855 / à Montrouge, près Paris ». La statue avait été commandée par l’État en 1852, Étex a rendu son modèle très vite (la date de 1853 sur sa statue), la fonte a pris du temps (1855) et en 1856, le sculpteur réclame un supplément de prix, il est relancé début 1857, d’après le dossier de e-monumen.

Le général Lecourbe par Antoine Étex à Lons-le-Saunier, les deux plaques en bronzeSur le piédestal ont été ajoutés deux reliefs commandés par la ville de Lons-le-Saunier et représentant la bataille du pont de Seefeld (1799) et la défense de Belfort en 1815, le général Lecourbe est mort (de maladie) peu après dans cette ville. D’après le dossier d’inventaire, les plaques des reliefs datent de 1857, année de l’inauguration.

Le général Lecourbe par Antoine Étex à Lons-le-Saunier, signature Etex sur chacune des plaquesChacune porte la signature du sculpteur.

Le général Lecourbe par Antoine Étex à Lons-le-Saunier, relief de la bataille du pont de SeefeldLa bataille du pont de Seefeld (1799) est quasiment tombée dans l’oubli. D’après ce relief, elle a été acharnée et menée à la baillonnette!

Le général Lecourbe par Antoine Étex à Lons-le-Saunier, bataille de Belfort de 1815La défense de Belfort de 1815 a été éclipsée par celle de 1870 (celle du « lion de Belfort« ).

Le général Lecourbe par Antoine Étex à Lons-le-Saunier, les trophéesLes trophées apposés à la base du socle…

Le général Lecourbe par Antoine Étex à Lons-le-Saunier, détails des trophées… portent la date 1828 et une inscription que je ne peux pas lire entre la couronne. Le dossier d’inventaire général donne d’autres précisions et explique cette date qui m’avait intriguée. La ville de Lons-le-Saunier a recyclé un ancien monument. Il y eut d’abord une fontaine, en 1725. Puis l’architecte Auguste Robert a dessiné et mené à bien l’aménagement de la place de 1826 à 1846 en redessinant la place, en y édifiant (1826-1828) un monument commémorant le général Jean-Charles Pichegru (Planches-près-Arbois, 1761 – Paris, 1804), puis en construisant le théâtre, la gendarmerie et la prison. Le monument comportait une statue une marbre du général, des ornements de bronze (ceux que l’on voit ici avec la date 1828), quatre lions de fonte provenant des fonderies Baudin à Toulouse-le-Château dans le Jura (ceux que l’on a vu plus haut) et quatre bassins. La statue a été renversée pendant la révolution de 1830. En 1857, l’architecte Achille Paillot (Bletteran, Jura, 1816 – 1897) finalise la remise en état du monument… désormais consacré au général Lecourbe! Le dernier réaménagement date de 1999 (l’ensemble est protégé monument historique).

Le général Lecourbe par Antoine Étex à Lons-le-Saunier, armoiriesSur l’autre face se trouvent les armoiries de la ville.

Il me manque quelques précisions: qui était précisément l’architecte Auguste Robert? Qui a dessiné les lions et surtout la statue détruite du général Pichegru? Le projet a-t-il été présenté au salon des artistes français? Marlie a peut-être des compléments sous le coude…

Photographie de juillet 2012.

La tombe de la famille Herbette par Jules Coutan dans le cimetière du Montparnasse à Paris

La tombe de la famille Herbette, cimetière du Montparnasse à Paris, vue généraleCela fait un moment que je ne vous ai pas emmenés dans le cimetière du Montparnasse à Paris. Cette fois, je vous propose de découvrir la tombe somptueuse de la famille Herbette.

La tombe de la famille Herbette, cimetière du Montparnasse à Paris, mention des artistes et sculpteursTrois artistes sont intervenus sur cette tombe: Jules Coutan (Paris, 1848 – 1939), prix de Rome en 1872, Léon Eugène Longepied (Paris, 1849 – Paris, 1888) et [Louis] Oscar Roty (Paris, 1846 – Paris, 1911). La tombe se compose d’un décor architecturé dessiné par Henry Poussin devant lequel est assise une femme encadrée de deux médaillons. La signature générale, sur le côté, porte « De tout cœur / à cette œuvre / se sont associés / Coutan et Longepied / Roty, Poussin architecte / 1885-1890 ». Je ne sais pas quelle est exactement la contribution de Longepied, décédé en 1888, pendant l’exécution du projet. La tombe a été commandée de son vivant par Louis Herbette, directeur des prisons au ministère de l’Intérieur, pour rendre hommage à sa femme, Jeanne Barreswil. Henry Poussin, l’architecte de la tombe, a aussi été l’architecte de nombreuses prisons, dont celle de Fresnes qu’il construisit entre 1895 et 1898, après cette tombe… Il a présenté au salon des artistes français de 1886 sous le n° 4879 : « Sépulture de la famille H… au cimetière du Mont-Parnasse; – deux cadres ».

La tombe de la famille Herbette, cimetière du Montparnasse à Paris, inscriptions sur le socleElle porte aussi beaucoup de textes avec des déclarations d’amour, sur le socle (photo surexposée, zut, on doit pouvoir trouver la citation avec Vita et Amor), sur le rebord de la sculpture de la femme (j’aime…).

La tombe de la famille Herbette, cimetière du Montparnasse à Paris, inscription sur le décor et médaillon… et aussi sur le fond architecturé: « A ma bien-aimée femme / en unissant / dans la même pensée / pour toujours / nos deux enfants et sa mère / Louis Herbette.

La tombe de la famille Herbette, cimetière du Montparnasse à Paris, médaillon d'Oscar Roty représentant Louis HerbetteJuste à côté de cette inscription a été scellé un médaillon de [Louis] Oscar Roty (Paris, 1846 – Paris, 1911), dont je vous ai déjà parlé pour le médaillon d’Hippolyte Taine dans le square d’Ajaccio à Paris, et représentant « Louis Herbette, conseiller d’État, 1848-1922 », comme dit l’inscription. Je n’ai pas trouvé la signature du médailleur, qui a réalisé une autre médaille avec des inscriptions différentes, conservée au musée d’Orsay.

La tombe de la famille Herbette, cimetière du Montparnasse à Paris, médaillon représentant une jeune femmeDe l’autre côté de la sculpture féminine est inclus un médaillon en marbre représentant un profil de jeune femme, peut-être l’un des enfants du couple?

La tombe de la famille Herbette, cimetière du Montparnasse à Paris, vue rapprochée de la femmeJeanne Barreswil, la femme de Louis Herbette, est le sujet principal de la tombe. Elle y est sculptée de manière monumentale, en marbre, assise sur un beau siège.

La tombe de la famille Herbette, cimetière du Montparnasse à Paris, signature de Jules CoutanJules Coutan, dont je vous ai déjà parlé pour le monument aux morts de 1870-1871 à Poitiers, a apposé sa signature sur la femme qui trône au centre de la tombe. Elle a été présentée au salon des artistes français de 1890 sous le n° 3713 « Statue, marbre, destinée au tombeau de Mme Louis Herbette ».

La tombe de la famille Herbette, cimetière du Montparnasse à Paris, la femme vue de profilLa femme est représentée abandonnée, la tête recouverte d’un voile (de deuil?).

La tombe de la famille Herbette, cimetière du Montparnasse à Paris, les pieds de la femme reposant sur les racinesSes pieds nus reposent sur un réseau de racines qui se termine par un rameau de chêne…

La tombe de la famille Herbette, cimetière du Montparnasse à Paris, la femme avec son dos appuyé sur un arbre mort… et son dos est appuyé sur un tronc d’arbre mort.

La tombe de la famille Herbette, cimetière du Montparnasse à Paris, le visage de la femmeJe vous quitte avec ce beau visage idéalisé, avec peu d’expression…

Photographies de juin 2013, il y a juste un an, il faudra que je repasse faire des photographies complémentaires, un jour où j’arriverai trop tôt pour prendre un train à Montparnasse…

Pour aller plus loin :

Le fils d’Oscar Roty, Georges Roty, lui a consacré un livre (Le médailleur Louis Oscar Roty (1846-1911), sa vie, son œuvre, Presses du Compagnonnage, 1971) et un musée géré par une fondation à Jargeau dans le Loiret.

Le monument au docteur Tarnier à Paris

Le monument au docteur Tarnier à Paris, vue d'ensemble lointaine et rapprochée
Il y a une quinzaine de jours, je suis allée à Paris et Eragny notamment pour la rencontre annuelle de l’association Valentin Apac, association de porteurs d’anomalies chromosomiques. Au passage, je suis allée refaire des photographies, avenue de l’Observatoire, du monument au maréchal Ney (par Rude) et de la fontaine Carpeaux, pour lesquels je dois faire quelques vérifications avant de vous en parler. Juste à côté, à l’angle de la rue d’Assas, se trouve l’ancienne clinique du docteur Stéphane Tarnier, construite par l’architecte Louis Henri Georges Scellier de Gisors (Meudon, 1844 – Paris, 1905), devenue une annexe de l’hôpital Cochin voisin. Au fond, le bâtiment en briques rouges est l’institut d’art et d’archélogie (universités de Paris I et Paris IV).

Le monument au docteur Tarnier à Paris, le relief en marbreSous un décor d’architecture est inséré un relief en marbre dû à Denys Puech (Bozouls, 1854 – Rodez, 1942), avec lequel l’architecte avait déjà travaillé en 1896 pour le monument à Leconte de Lisle dans le jardin du Luxembourg voisin. Le marbre a été présenté au salon des artistes français de 1904, sous le n° 3234. Le monument, qui porte sur le cartouche sous le fronton « Tarnier / 1828-1897 », a été inauguré en 1905. Stéphane Tarnier (Aiserey, 1828 – Paris, 1897), a notamment permis de réduire l’hécatombe des fièvres puerpérales en mettant en place des mesures d’asepsie, recommandées avant lui sans grand succès par Ignace Philippe Semmelweis et Lister..

Le monument au docteur Tarnier à Paris, la dédicace

La dédicace porte cette inscription: « Au maître qui consacra sa vie / aux mères et aux enfants / ses
collègues, ses élèves, ses amis / ses admirateurs ».
Le monument au docteur Tarnier à Paris, le docteur

Le docteur Tarnier est représenté debout au lit d’une jeune mère, en tenue d’hôpital avec blouse et tablier…

Le monument au docteur Tarnier à Paris, l'accouchée et son enfant

L’accouchée est assise sur son lit et tient dans ses bras le bébé, qu’elle embrasse tendrement. Le nourrisson a malheureusement perdu ses bras.

Le monument au docteur Tarnier à Paris, détail de la couveuse

Au pied du lit se trouve une couveuse avec un bébé bien emmailloté. La chaleur semble venir d’une sorte de brique réfractaire posée dans un compartiment sous le plancher de la couveuse. Il est l’inventeur en 1880 des couveuses qui, si elles se sont modernisées, fonctionnent toujours avec un système de chauffage et une vitre (du plexiglass) pour éviter les pertes de chaleur. Son premier modèle était une caisse en bois avec une vitre et un système de chauffage par un réservoir d’eau chaude dont la température était maintenue par une lampe à alcool placée au-dessous.

Pour aller plus loin, voir l’article de E. Bonnaire, Inauguration du monument Tarnier, Presse médicale, 1905, pages 353-354.

Photographies de juin 2014

Deux maisons à pan de bois à Niort

Niort, maison à pan de bois rue du pont, 1, la façadeJe vais vous montrer aujourd’hui deux maisons à pans de bois protégées au titres des monuments historiques à Niort (photographies de juillet 2011) et qui peuvent dater du 15e ou du 16e siècle (voir ou revoir aussi à Niort l’ancienne auberge du Dauphin ou maison de la Vierge). Toutes les deux sont couvertes d’un toit à un seul pan. La première se trouve en bas de la rue du Pont. Sur une photographie des années 1950, vous pouvez voir que devant, là où il y a le toit en rez-de-chaussée, se trouvait une autre maison de même type, et bien sûr aucune ouverture sur le côté.

Niort, maison à pan de bois rue du pont, 2, détail de la façade Les bois transversaux, qui permettent la rigidité de la maison, sont de grande longueur et assemblés avec de grandes chevilles en bois et l’on peut parfois y voir des repères (voir à la fin de l’article sur ce défi photographique sur le bois).

Niort, maison à pan de bois rue du pont, 3, la façade en contre-plongéeSi l’on regarde par en-dessous, en contre-plongée, on voit mieux les appuis de fenêtre constitués d’une planche de bois débordant et les encorbellements avec les poutres de plancher qui reposent directement sur les sablières (grosses poutres porteuses posées dans le sens de la façade).

Niort, la maison dite du disciple de Palissy, 1, trois vues générales La seconde se trouve dans la rue Saint-Jean et est surnommée l’atelier du disciple de Palissy. Sa façade principale, sur la rue du Rabot, était la façade principale, construite en pierre de taille. Sur la droite se trouve littéralement un banc (au sens des bancs du marché), pierre plate en pierre qui servait de boutique. La façade secondaire, rue Saint-Jean, est construite en pans de bois pour le premier étage et le second qui est plutôt un comble à surcroît, avec un toit à un seul pan (le rez-de-chaussée ne conserve rien de l’agencement d’origine).

Niort, la maison dite du disciple de Palissy, 2, le linteauLa porte la plus à gauche est surmontée de jours d’éclairage avec une pierre sculptée d’une tête de diable aujourd’hui très érodée.

Photographies de mi juillet 2011

La gare de Limoges, l’intérieur

Gare de Limoges, la coupoleAprès vous avoir montré l’extérieur de la gare des Bénédictins à Limoges, voici une petite visite de l’intérieur, qui a été fortement restauré après l’incendie de février 1998. Les verrières de Francis Chigot (Limoges, 1879- 1960), réalisées entre 1924 et 1929, ont en particulier été presque entièrement reconstituées dans la coupole de 26m de hauteur. Je sais que quelques lecteurs sont fans de ces verrières, mais je préfère m’attarder sur les allégories qui occupent les angles, dues comme les allégories extérieures à Henri [Frédéric] Varenne (1860 – 1933), qui a réalisé pour la même compagnie des chemins de fer Paris-Orléans la sculpture de la façade de la gare de Tours (mais pas les allégories de Limoges et Nantes par Jean Hugues, les allégories de Bordeaux et Toulouse par Antoine Injalbert) et beaucoup d’autres œuvres (revoir le décor général de l’hôtel de ville, la charité de Martin devant la basilique Saint-Martin et la statue du général Meunier dans le jardin des Prébendes-d’Oe à Tours).

Intérieur de la gare de Limoges, allégorie du Limousin

Je commence logiquement par l’allégorie du Limousin, une femme nue qui tient dans sa main droite un grand vase en porcelaine et est surmontée d’une profusion de blés, de feuilles de châtaignier et de châtaignes.

Intérieur de la gare de Limoges, allégorie de la Bretagne

Curieusement, il y a une allégorie de la Bretagne, dont l’accès n’est pas le plus simple depuis Limoges… Poitrine dénudée, la femme qui symbolise la Bretagne est vêtue d’un léger voile qui laisse apparaître ses formes. Debout, elle ouvre largement les bras sur ce qui symbolise la Bretagne, algues, poissons, coquillages, étoiles de mer…

Intérieur de la gare de Limoges, allégorie de la Touraine

La présence de la Touraine est plus compréhensible. Elle est vêtue d’un léger voile qui cache à peine sa nudité et tient dans sa main gauche un bouquet de rose qu’elle va compléter probablement de celle qu’elle cueille élégamment de la main droite. Si les feuilles de vigne peuvent bien figurer la Touraine, les roses moins, sauf à penser à Ronsard et sa « mignonne allons voir si la rose… »

Intérieur de la gare de Limoges, allégorie de la Gascogne

La quatrième allégorie représente la Gascogne. Curieusement, elle est représentée sous les traits d’une femme nue, mais de dos, qui semble embrasser une profusion de sarments de vigne qui portent de lourdes grappes de raisin.

Mais… point de Poitou dans ces allégories??? Encore moins de Charente ou Charente-Maritime? Et le futur Plouc (PoitouLimOUsinCentre) alors? Il n’y a que la Touraine qui pourrait être rattachée dans ce hall de gare… Quid du mariage à venir de gré ou de force de Poitou-Charentes avec le Limousin et le Centre, formant au choix des internautes Police (POitou LImousin CEntre), CCCP (façon URSS en cyrillique, Centre Charentes Corrèze Poitou)?

L'intérieur de la gare de Limoges avec ses guichets sur une carte postale ancienneLa gare avait, jusqu’en 1978, des en bois de style art déco, qui ont été détruits, comme ceux de la poste d’Angers ou ceux bien abîmés de la poste de Poitiers! Je vous ai trouvé une carte postale ancienne où on peut les voir… (et en fin d’article, retrouvez d’autres guichets de gare).

Départ des trains sous la grande verrière de la gare de Limoges, carte postale ancienne… et c’est parti, il n’y avait pas de grève ce jour là!

PS: pour rebondir à une remarque de Laurent Prysmicki, voici d’autres (nouveau mot-clef) de gare aujourdh’ui détruits dont je vous ai montré des images:

La Rochelle, l'intérieur de la gare sur une carte postale ancienne la gare de La Rochelle

Les guichets de l'ancienne gare de Poitiers, carte postale anciennela gare de Poitiers avant et après le bombardement de 1944

Les anciens guichets de la gare de Tours, carte postale anciennela gare de Tours

Photographies de novembre 2010.

Paul Verlaine par James Vibert à Metz

Metz, le monument à Paul Verlaine, dans son massif fleuriEn ce samedi, je vous emmène à nouveau à Metz, cette fois boulevard Poincaré (au bout de l’Esplanade, presque à l’opposé du cheval de Fratin), toujours avec des photographies prises début août 2012.

Metz, le monument à Paul Verlaine, carte postale ancienneLe socle a été modifié par rapport à son socle d’origine, qui portait la dédicace « A Paul Verlaine / 1844-1896 », comme on peut le voir sur cette carte postale ancienne. Désormais, c’est « Paul Verlaine / né à Metz 1844-1896 ».

Metz, la maison natale de Paul VerlaineLors de ma visite en 2012, la rue était en travaux devant la maison natale de Paul Verlaine (gérée par l’association des amis de Paul Verlaine), à l’angle de la rue Poncelet et de la rue de la Haute-Pierre.

Metz, le monument à Paul Verlaine, détail de l'inscription Pauvre LélianSur la base du bronze se trouve aussi la mention « Pauvre Lélian », anagramme de Paul Verlaine.

D’après la fiche de la base e-monumen, la statue (plus probablement le prix du tirage par un fondeur de Decauville), inaugurée en juin 1925, a été financée par Les Amis de Verlaine, « le buste est offert par le sculpteur », Alexandre Vibert, et la ville a financé les frais du socle. Il doit y avoir un os quelque part, car Alexandre Vibert, né en 1847, est mort en 1909… Un don depuis l’au-delà? Ou de ses héritiers? Non, et le style ne correspond pas du tout, c’est juste une coquille et une confusion de la base de données, en fait, l’auteur est James Vibert (Carouge, Suisse, 1872 – 1942, frère du graveur Pierre-Eugène Vibert)! Cet élève de Rodin avait connu Verlaine (voir dans cet article).

Metz, le monument à Paul Verlaine, trois vues de face et de trois quarts

Le buste est représenté de manière très simplifiée, tout en rondeur, avec les deux mains reportées sur le côté gauche de la statue.

Metz, le monument à Paul Verlaine, détail du visageLes coulures de la patine donnent un air bien sévère à Paul Verlaine, avec sa moustache bien taillée…

Pour aller plus loin : voir cet article de Philippe Hoch sur Gustave Kahn et Paul Verlaine. Il faut que je vous montre aussi le monument à Gustave Kahn à Metz également!

Scandales au pays du Bocage bressuirais. Transsexualité et disparition de bébé!

Aujourd’hui, c’est Maryse qui vous présente le résultat de ses dernières recherches généalogiques… La parole à Maryse! Les saisies d’écran ne sont pas en haute résolution, pour les curieux, suivez les liens et allez chercher la bonne vue numérisée…

Scandales au pays du Bocage. Transsexualité et disparition de bébé!

Qui a dit que la généalogie était chronophage et ennuyeuse ? Non seulement je la trouve passionnante car j’y trouve plein d’informations sur des branches de ma famille encore bien dénudées, en plus la confirmation qu’il y a bien 2 Deux-Sèvres, celle du sud, laïque, plutôt protestante et très ouverte et celle du nord, fermée, très catholique, familles très nombreuses… et bien plus encore.

J’ai commencé par le sud (famille paternelle), grâce au torchon d’Adorise donné à Véronique (merci à elle…pour m’avoir lancée sur cette recherche familiale) et à la lettre de la guerre 70-71 de Louis Poplineau (respectivement la mère et le grand-père de ma grand-mère paternelle).

Après avoir écumé le côté paternel dans les communes de La Chapelle-Bâton, Cherveux et Echiré avec les Redien, Ecotière et Popelineau, très riche mais assez facile car j’avais plein d’informations familiales, je suis partie dans le nord du département, à l’ouest de Bressuire, proche de la Vendée, pour voir ce qui se passait du côté de la famille de mes grands-parents maternels. Pour moi c’était l’inconnu.

Impressionnant : 12 enfants et environ 15 tontons et tatas de chaque côté. Overdose des noms Bernier, Baudin et Fradin avec, qui plus est, plusieurs familles du même nom dans chaque commune et des prénoms identiques. J’ai cru craquer, mais c’est le lot des chercheurs. J’ai dû faire un travail de fourmi minutieux pour ne pas me perdre entre les Joseph, les Louis, les Constant… et autres Pétronille et Florine. Donc passage obligatoire : les registres d’état civil en ligne des Archives départementales et les registres de recensement des Deux-Sèvres.

Au hasard des pages j’ai découvert des informations inédites et pour le moins surprenantes, voire croustillantes, et en en parlant à Véronique, elle m’a dit que je devrais faire un article sur ces anomalies.

Situons là où se passent les évènements surprenants: commune de Courlay, canton de Cerizay, arrondissement de Bressuire, à la recherche des Bernier (côté de ma grand-mère maternelle, ça se complique !).

Archives départementales et les registres de recensement des Deux-Sèvres, Courlay, registre des naissances 1903-1912, vue numérisée n° 125, acte de rectificationLecture donc des tables décennales (de 1803 à 1893), registres de recensement jusqu’en 1906 et registres de l’état civil.

Bousculade des noms et méli-mélo des naissances ; il y en a tous les ans, voire 3 (des jumeaux en janvier et un bébé en décembre). Très prolifique. C’est là que des découvertes inattendues m’ont interpelée. En cherchant un des nombreux Bernier, je « tombe » sur un titre qui me surprend dans le registre des naissances de l’année 1909 [Archives départementales et les registres de recensement des Deux-Sèvres, Courlay, registre des naissances 1903-1912, vue numérisée n° 125] : « Transcription d’un jugement de Rectification d’un acte de naissance de Thibaud Marceline, née le 27 septembre 1888 ». C’est quoi une « rectification » ? Tout simplement il y a eu erreur sur le sexe du bébé à sa naissance, pourtant présenté à la mairie lors de sa déclaration par son père, donc il a fallu « rectifier » l’erreur. Par jugement du tribunal de Bressuire retranscrit dans le registre de l’état civil on y signale une «indignité dûment constatée » et que Marcellin allait devenir Marceline 21 ans plus tard. Ouf ! Ma curiosité piquée au vif, je vais voir l’acte de naissance du fameux « Marcellin » et les surprises continuent.

Archives départementales et les registres de recensement des Deux-Sèvres, Courlay, registre des naissances 1883-1892, vue numérisée n° 131

Il y a des inscriptions très fines en marge à l’encre décolorée, l’une d’entre elles notifie précisément [Archives départementales et les registres de recensement des Deux-Sèvres, Courlay, registre des naissances 1883-1892, vue numérisée n° 131] : «  Par jugement du tribunal civil de Bressuire du 13 janvier 1909, l’acte ci-contre demeure rectifié en ce sens que le prénom de Marcellin sera remplacé par celui de Marceline et que l’enfant y sera désigné comme étant du sexe féminin sur le sexe masculin. Bressuire le 14 janvier 1909, Le Greffier » (sic). Ouaouh, coquin le greffier du tribunal de Bressuire, ou maladresse de style ?

Une autre notre précise son mariage à Bressuire le 28 octobre 1915 à « Marie Joseph Hauleau », bizarrerie des prénoms qui veut qu’il peut être aussi bien féminin que masculin.

Pour terminer cet acte (manqué), il y a aussi la mention du décès de Marcelin(e), avec le tampon officiel : « Décédé (sans « e », NDLR) à La Chapelle-Saint-Laurent le 10 août 1968 ». Décidément, oubli ou pas cette pauvre « femme »  n’aura jamais été vraiment sûre de son sexe.

Archives départementales et les registres de recensement des Deux-Sèvres, Courlay, registre des naissances 1903-1912, vue numérisée n° 61

Je reviens au registre des naissances des années 1900, et en 1906, même anomalie [Archives départementales et les registres de recensement des Deux-Sèvres, Courlay, registre des naissances 1903-1912, vue numérisée n° 61]. (Il faut dire que ces textes sont beaucoup plus longs que les simples actes de naissance qui prennent un quart de page alors que les autres occupent une page et demi et on les remarque facilement). Donc même titre : « Transcription d’un jugement de Rectification d’un acte de naissance de Rouger Eugène, né le 16 février 1885 ». On y parle toujours d’ « indignité dûment constatée ». Et 21 ans après sa naissance, Eugénie devient Eugène tout comme pour Marcellin est devenu Marceline, les gens ne se souciaient pas de leurs actes de naissance comme maintenant, ils n’en avaient besoin que lorsqu’ils voulaient se marier. Je vais donc voir l’acte de naissance d’Eugénie (oups, Eugène) et je vois les mêmes notes marginales de confirmation du jugement du tribunal civil de Bressuire avec toutefois la mention de changement de sexe plus soft et la mention de son mariage à Angers.

Archives départementales et les registres de recensement des Deux-Sèvres, Courlay, registre des naissances 1903-1912, vue numérisée n° 23Toujours dans la série des actes manqués, le troisième m’a laissé pantoise [Archives départementales et les registres de recensement des Deux-Sèvres, Courlay, registre des naissances 1903-1912, vue numérisée n° 23] ; le 7 février 1904 à Courlay, dans le registre des naissances, je vois encore deux pages de texte en petite écriture fine et je m’attends de nouveau à voir le mot « Rectification » et non, il s’agit d’une « Fixation », de quoi et pourquoi? Je continue ma lecture et je lis « Fixation de la Naissance de Marie-Mélanie Benaîteau »… à la lecture du texte j’ai compris que cette petiote avait tout simplement été oubliée sur les actes de naissance et n’avait donc jamais été inscrite sur les registres de l’état civil, alors qu’elle était née le 20 novembre 1880. En un mot, elle n’existait pas officiellement parlant, deux pages ont alors été nécessaires au tribunal civil de Bressuire pour corriger que par « négligence regrettable, il n’a pas été dressé d’acte de naissance de cette enfant » (sic). Toutefois il est précisé que « La naissance […] est cependant établie tant par l’enquête officieuse que par les déclarations des parents…». J’ai cru avoir des hallucinations avant de réaliser que cette personne avait bel et bien été « zappée » tout simplement…

Archives départementales et les registres de recensement des Deux-Sèvres, Courlay, registre des naissances 1873-1882, vue numérisée n° 198

Bien sûr je suis aller voir ce qui se passait dans le registre des naissances de 1880 : une inscription manuscrite était portée en haut de la page entre le n°82 et 83 (avec le n° 82bis) [Archives départementales et les registres de recensement des Deux-Sèvres, Courlay, registre des naissances 1873-1882, vue numérisée n° 198] confirmant que « Lors d’un jugement rendu […] il résulte que Benaîteau Marie-Mélanie est née à Courlay [… ] de Benaîteau Mathurin et de Husseau Marie-Athalie… ». Puis une autre mention nous informe son mariage à Saint-Même-les-Carrières en Charente le 15 février 1904 à [ill.]vert Henri, soit peu de temps après que le jugement a été rendu. Quel choc j’imagine lorsqu’elle est venue chercher son acte de naissance et qu’elle s’est entendue répondre qu’elle n’existait pas! Ceci dit, elle doit être bien morte, car je n’ai pas vu de « Fixation d’acte de Décès ». Mais que faisait le maire de l’époque, car c’est le même pour ces trois cas ? Je tairai son nom. 🙁

Je tiens à vous préciser que cette histoire n’est pas un roman de science fiction faisant changer de sexe les êtres humains, ni un polar faisant disparaître et réapparaître les gens manu militari, mais bel et bien des faits ayant véritablement existé… sur le papier heureusement…Happy end ! 😉

La gare de Limoges, l’extérieur

La gare de Limoges, vue rapprochéeLe président de la République l’a décidé, dans la fusion des régions, Poitou-Charentes sera mariée de gré ou de force avec le Limousin et le Centre, formant au choix des internautes Police (POitou LImousin CEntre), CCCP (façon URSS en cyrillique, Centre Charentes Corrèze Poitou) ou, mon préféré, Plouc (PoitouLimOUsinCentre)… Puisque le mariage est annoncé et que l’on ne sait pas encore quelle sera la capitale (Orléans est peu probable, trop excentrée, Poitiers et Limoges trop petits, peut-être Tours?), penchons-nous sur le patrimoine… J’ai déjà consacré une longue série d’articles à Tours, parle de Poitiers chaque dimanche, mais ai peu abordé Limoges, la dernière fois l’année dernière contre le projet de LGV Poitiers-Limoges… Retournons-y, avec des photographies de novembre 2010.

[PS: et pour mettre de l’huile sur le feu, à côté de l’Aquitaine d’Aliénor (et des Guillaume, comte de Poitou-duc d’Aquitaine), il y a aussi Charles II de Poitou, futur roi Charles VII, comte de Poitou, duc de Touraine, duc du Berry, LOL!]

La gare de Limoges, vue du parc voisinDébarquement à la gare des Bénédictins, en centre-ville et au coeur des voitures, mieux vaut s’éloigner un peu pour voir l’ensemble.

L'ancienne gare de Limoges de 1856, vue sur une carte postale ancienne antérieure à 1914La première gare construite en 1856, que l’on peut voir sur cette acrte postale ancienne, a été remplacée par la gare actuelle entre 1925 et 1929 par Roger Gonthier (1884-1978), architecte de la compagnie du Paris-Orléans dont les initiales PO parsèment la façade.

La gare de Limoges, vue extérieure du dômeDominée par son campanile (haut d’une soixantaine de mètres) et surtout célèbre pour son dôme d’une trentaine de mètres de diamètre, la gare a été inscrite parmi les monuments historiques en 1975, elle a failli être détruite par un incendie en février 1998. Deux ans de travaux de restauration ont été nécessaires et le dôme presque entièrement reconstruit à l’identique.

La gare de Limoges, signatures H. Varenne, 1927, sur les statuesLa large façade est encadrée par deux petites entrées sous marquise, départs à gauche et arrivées à droite. Cette façade est cernée par deux statues monumentales dues à Henri [Frédéric] Varenne (1860 – 1933), qui a réalisé pour la même compagnie la sculpture de la façade de la gare de Tours (mais pas les allégories de Limoges et Nantes par Jean Hugues, les allégories de Bordeaux et Toulouse par Antoine Injalbert) et beaucoup d’autres œuvres. Henri [Frédéric] Varenne a laissé sa signature, H. Varenne et 1927 sur les statues, 1926 sur les reliefs qui ont pris place dans les écoinçons monumentaux.

La gare de Limoges, allégorie de Cérès par VarenneA gauche, Cérès, déesse de l’agriculture, est représentée nue, accoudée sur l’arc avec un bœuf et des gerbes de céréales.

La gare de Limoges, allégorie de Mercure par VarenneA droite se prélasse Mercure, dieu des voyageurs (du commerce et des voleurs), avec son caducée et coiffé de son casque ailé mais accompagné d’attributs industriels plus inhabituels. On retrouve le couple Cérès/Mercure par exemple sur les halles de Niort (1871) ou sur l’ancienne chambre de commerce de Poitiers (1935, par Raymond Couvègnes).

La gare de Limoges, allégorie de la porcelaine par VarenneLes deux statues monumentales sont des allégories des activités industrielles de la ville de Limoges, liées aux arts du feu, la porcelaine et l’émail. Les deux sont représentées sous les traits d’une femme assise accompagnée d’un enfant qui se tient par terre, en appui sur les genoux de la femme. La figure de la porcelaine tient un vase…

La gare de Limoges, allégorie de l'émail par Varenne… alors que celle qui figure l’émail tient un petit coffret (en cours d’émaillage?).

La gare de Limoges, allégorie de l'émail et fronton du hall d'arrivéeLe jour de ces photographies, il faisait beau mais … j’avais un train à prendre, lors de mon passage suivant (il y a presque un an, en mai 2013, il y avait de belles giboulées), du coup, je ne peux pas vous montrer de belles photographies dela tête de Mercure sur la façade nord, ni, côté ouest, les armes des villes desservies par le Paris-Orléans (et au-delà), les actuelles gares sur le POLT (revoir LGV Poitiers-Limoges versus Polt) / Paris-Orléans-LimogesToulouse via Montauban, ainsi que les armoiries d’Agen, Périgueux, Blois, Bourges,  BordeauxPoitiers et Tours, la boucle du futur PLOUC (et de l’option abandonnée de l’union avec l’Aquitaine) est bouclée! Allez, j’ai quand même quelques photographies prises sous le dôme… pour un autre article! [à lire maintenant ici: La gare de Limoges, l’intérieur].

Photographies de novembre 2010.