Archives par étiquette : visite

Chaumont-sur-Loire 2012 (3), en bocaux et en sachets…

Chaumont-sur-Loire, festival des jardins 2012, jardin 5, 1, vue générale Cette année, je suis allée visiter le festival des jardins (sur le thème Jardins des délices, jardins des délires, voir le site du domaine de Chaumont-sur-Loire) le 15 juin 2012 avec Emmanuelle / le Marquoir d’Élise. Comme d’habitude, nous y sommes allées en train, arrêt en gare d’Onzain puis traversée de la Loire à pied (par le pont!)… Pas de grand soleil, mais pas de pluie non plus… Vous retrouverez les liens vers les articles de cette année avec ceux des années précédentes, sur cette page.

Je vous présente aujourd’hui trois jardins qui ont mis des éléments en sachets ou en bocaux…

On commence par le jardin 5, Un jardin psyché-délice, conçu par Christophe Baerwanger, Léa Dufour, Richard Mariotte, Sara Moreau et Charles Clément.

Chaumont-sur-Loire, festival des jardins 2012, jardin 5, 2, coin repos rouge Pas de jardin sans coin détente… tout en profitant des plantes variées tout autour… (trop humides, ces sièges, pas testés…). Les plantes n’ont pas encore complètement grimpé sur la structure pour créer une pergola ombragée…

Chaumont-sur-Loire, festival des jardins 2012, jardin 5, 3, coin repos en osier et sculpture

Chaque espace a un sol en matériau de récupération, ici, culs de bouteilles dans le coin détente (chaise longue, table en rouleau de câbles) et éclats de miroirs pour accueillir une sculpture en bois.

Chaumont-sur-Loire, festival des jardins 2012, jardin 5, 4, bocaux et sol en pots de confiture Sur les piquets qui vous ont peut-être intrigué, il y a des bocaux… je ne vous mets pas de vue rapprochée, le contenu est peu ragoutant: des bonbons, à l’origine, mais ils auraient dû sceller les bocaux… Mal fermés, l’eau de pluie s’est infiltrée, et les bonbons commencent à faire le bonheur des fourmis… En bas, un autre sol, en couvercles de bocaux…

Chaumont-sur-Loire, festival des jardins 2012, jardin 1, 1, vu depuis l'entrée Nous poursuivons avec le premier jardin, Coulisses d’un festin, conçu par Etienne Rivière, Aline Gayou, Mathilde Coineau, Marion Delage, Pauline Bertin et Laura Yoro. Ils ont choisi de mettre leur jardin en hauteur, dans des massifs surélevés à bordure tressée… C’est plus facile pour le désherbage et la récolte, il n’y a pas à se baisser trop!

Chaumont-sur-Loire, festival des jardins 2012, jardin 1, 2, capucines et autres Un jardin riche de nombreuses espèces de légumes et de fleurs, les capucines étaient déjà bien développées…

Chaumont-sur-Loire, festival des jardins 2012, jardin 1, 3, recettes en sachets Un jardin qui ne peut que rappeler des soirées de rangement de mini-et maxi-grip (les sachets à glissières) aux archéologues que nous sommes, avec Emmanuelle / le Marquoir d’Élise (c’est d’ailleurs sa main qui tient celui-ci)… Pas de silex ou de tessons de poterie, ici, mais des recettes inscrites sur des papiers dans des sachets lestés par des petits cailloux et suspendues au-dessus du jardin. On en a retenu quelques-unes à tester… tant qu’elles étaient encore lisibles! Parce que l’eau s’est infiltré dans les sachets, gare aux moisissures noires dans les prochaines semaines!

Chaumont-sur-Loire, festival des jardins 2012, jardin 24, 2, la bière en raccourci

Je poursuis avec le jardin de la bière (jardin n° 24), conçu par Joost Emmerik.

Chaumont-sur-Loire, festival des jardins 2012, jardin 24, 2, la bière en raccourci Un condensé des ingrédients pour fabriquer la bière… le houblon, l’orge, l’eau (oups, peut-être pas celle-ci!) et la levure…

Chaumont-sur-Loire, festival des jardins 2012, jardin 24, 3, levure Ah, oui, voici le flacon… de levure, sur la table… Avec un gros flacon comme ça, il va être possible de faire une grande cuvée

Chaumont-sur-Loire, festival des jardins 2012, jardin 24, 4, à travers le houblon Quand le houblon aura poussé, la vision de ce jardin sera sans doute plus touffue, avec un jeu de cache-cache entre les supports de pousse…

Pour retrouver les articles de 2012 / Jardins des délices, jardins des délires

  • La Loire haute en 2012 comparée aux années précédentes
  • le jardin n° 1, Coulisses d’un festin, conçu par Etienne Rivière, Aline Gayou, Mathilde Coineau, Marion Delage, Pauline Bertin et Laura Yoro
  • le jardin n° 2, Le jardin bleu d’Absolem, conçu par Jérôme et Christian Houadec
  • le jardin n° 3, Lèche-vitrine, conçu par Benjamin Jardel et Nicolas Epaillard et Yohimbé
  • le jardin n° 4, Le potager, conçu par le bureau d’études de Gally
  • le jardin n° 4bis, Liberté, Egalité, Fraternité, conçu par Sim Flemons et John Warland
  • le jardin n° 5, Un jardin psyché-délice, conçu par Christophe Baerwanger, Léa Dufour, Richard Mariotte, Sara Moreau et Charles Clément
  • le jardin n° 6, Le jardin bijou, conçu par Loulou de La Falaise
  • le jardin n° 7, Le jardin de la Belle au Bois Dormant, créé par Niels De Bruin et Nevena Krilic
  • le jardin n° 8, d’un mode à l’autre, conçu par Dominik Scheuch et Edina Massàny, de l’agence Yewo landscape.
  • le jardin n° 9, Locus genii : le génie est partout, conçu par GIGA-G (Genius Inspired Garden Admirers-Group)
  • le jardin n° 10, Toi et moi, une rencontre, conçu par Nicolas Degennes
  • le jardin n° 11, En pâtisserie, tout est permis, conçu par Simon Tremblais et Matthieu Gabillard et leurs professeurs
  • le jardin n° 12, Delirium tremens, conçu par Marine Vigier, Émilie Delerue, Marie-Laure Hanne, Jérôme Jolyet Frédéric Delcayrou
  • le jardin n° 13, Cordon bleu / Le Jardin d’Alain Passard et du jury
  • le jardin n° 14, Orange mécanique, conçu par Rudy Toulotte et Carola Iglesias Garcia De Sola, de l’AtelierDT
  • le jardin n° 15, Paradis terrestre / Mag mell, conçu par Rita Higgins et Peter Little
  • le jardin n° 16, Le jardin des renards rouges, conçu par Katya Crawford, Susan Frye et Veree Parker Simons
  • le jardin n° 17, émeraude , conçu par Dauphins architecture
  • le jardin n° 18, sens dessus dessous, conçu par Adrien Defosse, Damien Roidot et François Bosset
  • le jardin n° 19, Jardin des délires délicieux, conçu par Guillaume Vigan et Alexandre Granger
  • le jardin n° 19bis, En vert, créé par la superstructure, un collectif de créateurs
  • le jardin n° 20, Le délire des sens, conçu par l’école supérieure d’environnement de Nürtingen-Geislingen, en Allemagne
  • le jardin n° 21, Le calendrier des sept lunes, conçu par l’agence RCP
  • le jardin n° 22, Les chrysadélires, conçu par Laurent Fayolle et Noël Pinsard
  • le jardin n° 23, Fruit de l’imagination, conçu par l’institut national d’horticulture
  • le jardin n° 24, le jardin de la bière, conçu par Joost Emmerik
  • le jardin de sorgho, une création de Michel Blazy
  • Dans le parc : oeuvres de Giuseppe Penone (et de nouvelles photos des celles de Rainer Gross, Tadashi Kawamata et Erik Samakh), d’autres artistes (François Méchain, Bob Verschueren, Alex MacLean, Patrick Douherty)
  • Les Prés du Goualoup et les oeuvres de Pablo Reino
    so

La peste à Niort en 1603

Niort, maison de la peste, 1, les façades

A l’angle de la rue du Soleil et de la rue de la Juiverie à Niort se trouve une maison avec de la sculpture qui mérite un petit détour (et une petite montée à pied…).

Niort, maison de la peste, 2, la porte Elle se concentre sur la porte, encadrée de deux atlantes qui supportent un balcon et un relief sculpté.

Niort, maison de la peste, 3, la lucarne avec la date 1876 La date de 1876 est portée sur la lucarne, compatible avec l’architecture et la sculpture de la travée d’angle de l’immeuble. Il reste à l’intérieur (non visitable) plusieurs éléments de l’hôtel de voyageur dit l’hôtel d’Hercule mentionné dès le 16e siècle à cet endroit, notamment des cheminées des 16e, 17e et 18e siècles et des baies à coussièges (les parties anciennes sont inscrites à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques).

Niort, maison de la peste, 4, les atlantes Deux atlantes soutiennent le balcon au-dessus de la porte. Ils doivent vous rappeler ceux que je vous ai montrés à Poitiers et à Tours pour cette époque. Certains les qualifient d’Hercule, par référence au nom de l’ancien hôtel de voyageur, mais ils ne se distinguent nullement des atlantes habituels soutiens de balcons.

Niort, maison de la peste, 5, le relief sur la peste Mais la partie la plus intéressante est le relief sculpté, attribué au sculpteur Albert Ernest Carrier de Belleuse dit Carrier-Belleuse (Anizy-le-Château, 1824 – Sèvres, 1887). La légende encore partiellement lisible dit « Premier cas de ». En fait, cette maison est réputée être l’ancienne auberge dite Le Logis de l’Hercule, où un cas de peste s’est déclaré le 6 mai 1603. Elle avait déjà sévi dans la ville une génération plus tôt, de juillet 1584 à janvier 1585, avec 30 à 40 morts par jour, véhiculée et amplifiée par les guerres de religion. Cette fois, elle a été apportée dans une auberge, apportée par un voyageur.

Niort, maison de la peste, 6, le relief sur la peste, détail de la partie gauche Le relief est assez bien conservé dans sa partie gauche où l’on voit un noble, deux personnages debout et un personnage alité.

Niort, maison de la peste, 7, le relief sur la peste, détail de la partie droite La partie droite du relief est très dégradée.

Les photographies datent de juillet 2011.

PS: sur la mise au point du vaccin contre la peste, voir Peste et choléra de de Patrick Deville.

Chaumont-sur-Loire 2012 (2), Penone et autres dans le parc

Chaumont-sur-Loire 2012, Penone, l'arbre aux cailloux

Cette année, je suis allée visiter le festival des jardins (sur le thème Jardins des délices, jardins des délires, voir le site du domaine de Chaumont-sur-Loire) le 15 juin 2012 avec Emmanuelle / le Marquoir d’Élise. Comme d’habitude, nous y sommes allées en train, arrêt en gare d’Onzain puis traversée de la Loire à pied (par le pont!)… Pas de grand soleil, mais pas de pluie non plus…

Je n’ai pas encore eu le temps de mettre ne forme mes photographies des jardins, alors, je commence par le parc et un nouvel artiste invité cette année, Giuseppe Penone, à voir jusqu’au 7 novembre 2012 (pour découvrir d’autres œuvres de cet artiste, voir le dossier du Centre Pompidou pour la rétrospective de 2004). Ces œuvres seront encore là l’année prochaine… Impossible de rater le grand arbre mort avec des cailloux dans les branches…

Chaumont-sur-Loire 2012, Penone, 2, dans le bosquet De là, un chemin en écorce broyée mène au cœur d’un bosquet, un arbre avec une grosse cicatrice à l’entrée, puis des structures en fers à béton dessinent de futurs haies/œuvres d’art.

Chaumont-sur-Loire 2012, Penone, 3, la main en bronze A la sortie, une main en bronze semble tenir le tronc frêle d’un jeune tilleul. Là, nous avons vraiment hésité, est-ce bien ce qui est en photo sur le guide de visite? Il ne lui ressemble vraiment pas…

Chaumont-sur-Loire 2012, Penone, 4, la main, autre vue … même en tournant autour… Une charmante employée à vélo nous a rassuré, oui, c’est bien ça, la photo du guide est un photomontage de l’évolution probable dans quelques années, lorsque le tronc aura grandi en absorbant plus ou moins la main…

Je vous montrerai d’autres nouveautés dans les prochaines semaines, en attendant, revenons sur quelques œuvres plus anciennes…

Chaumont-sur-Loire 2012, passerelle sur la Loire Le plancher de Tadashi Kawamata, qui domine la Loire, s’est patiné au fil des mois, vous pouvez le revoir version plus jaune en 2011, avec les œuvres de Tadashi Kawamata qui sont aussi toujours en place (cabanes, grand plancher). [PS: vous pouvez aussi découvrir derrière un rideau d’eau son observatoire de Lavau-sur-Loire vu à la fin de ma croisière de Nantes à Saint-Nazaire].

Chaumont-sur-Loire 2012, toit à terre Voici une nouvelle vue de Le Toi(t) à terre de Rainer Gross à revoir en 2011 et en 2010, je n’ai pas repris de photographie du Toi(t) en perspective. Voir aussi Flux et exposition de Rainer Gross à Poitiers en 2014.

Chaumont-sur-Loire 2012, luciole de Samakh Plusieurs des lucioles solaires de Erik Samakh pendaient dans les arbres, je ne les verrai toujours pas à Chaumont , puisqu’elles ne fonctionnent que la nuit et que les nocturnes ne sont que le vendredi en juillet et août… mais je les déjà vues ailleurs, à Melle et au centre d’art du lac de Vassivière…

Je n’ai pas repris de photographies d’autres œuvres qui ont peu évolué, je vous invite à suivre les liens des années précédentes pour les revoir:

Dominique Perrault, dans le parc en 2011. Au passage, la vidéo de Victoria Klotz n’a toujours pas été réparée

L’abri, la grande œuvre de Dominique Bailly sous le château d’eau (que je vous ai présenté ici),

Anne et Patrick Poirier (voir de nouvelles photographies en 2011). Au passage, leur œil est toujours dans la glaciaire à la sortie du vallon des brumes, mais Colorès, de Michel Racine et Béatrice Saurel (qui avait évolué depuis 2009), et les fers ne sont plus visibles, la partie du chemin est marquée comme accès privé, on ne peut plus les apercevoir que de loin..

– l’arbre aux échelles de François Méchain est toujours là, à revoir en 2009, 2010 et 2011

– le jardin de Méditation de Erik Borja et Simon Crouzet (en 2010), car la précédente image n’était pas terrible…

Pour retrouver les articles de 2012 / Jardins des délices, jardins des délires

  • La Loire haute en 2012 comparée aux années précédentes
  • le jardin n° 1, Coulisses d’un festin, conçu par Etienne Rivière, Aline Gayou, Mathilde Coineau, Marion Delage, Pauline Bertin et Laura Yoro
  • le jardin n° 2, Le jardin bleu d’Absolem, conçu par Jérôme et Christian Houadec
  • le jardin n° 3, Lèche-vitrine, conçu par Benjamin Jardel et Nicolas Epaillard et Yohimbé
  • le jardin n° 4, Le potager, conçu par le bureau d’études de Gally
  • le jardin n° 4bis, Liberté, Egalité, Fraternité, conçu par Sim Flemons et John Warland
  • le jardin n° 5, Un jardin psyché-délice, conçu par Christophe Baerwanger, Léa Dufour, Richard Mariotte, Sara Moreau et Charles Clément
  • le jardin n° 6, Le jardin bijou, conçu par Loulou de La Falaise
  • le jardin n° 7, Le jardin de la Belle au Bois Dormant, créé par Niels De Bruin et Nevena Krilic
  • le jardin n° 8, d’un mode à l’autre, conçu par Dominik Scheuch et Edina Massàny, de l’agence Yewo landscape.
  • le jardin n° 9, Locus genii : le génie est partout, conçu par GIGA-G (Genius Inspired Garden Admirers-Group)
  • le jardin n° 10, Toi et moi, une rencontre, conçu par Nicolas Degennes
  • le jardin n° 11, En pâtisserie, tout est permis, conçu par Simon Tremblais et Matthieu Gabillard et leurs professeurs
  • le jardin n° 12, Delirium tremens, conçu par Marine Vigier, Émilie Delerue, Marie-Laure Hanne, Jérôme Jolyet Frédéric Delcayrou
  • le jardin n° 13, Cordon bleu / Le Jardin d’Alain Passard et du jury
  • le jardin n° 14, Orange mécanique, conçu par Rudy Toulotte et Carola Iglesias Garcia De Sola, de l’AtelierDT
  • le jardin n° 15, Paradis terrestre / Mag mell, conçu par Rita Higgins et Peter Little
  • le jardin n° 16, Le jardin des renards rouges, conçu par Katya Crawford, Susan Frye et Veree Parker Simons
  • le jardin n° 17, émeraude , conçu par Dauphins architecture
  • le jardin n° 18, sens dessus dessous, conçu par Adrien Defosse, Damien Roidot et François Bosset
  • le jardin n° 19, Jardin des délires délicieux, conçu par Guillaume Vigan et Alexandre Granger
  • le jardin n° 19bis, En vert, créé par la superstructure, un collectif de créateurs
  • le jardin n° 20, Le délire des sens, conçu par l’école supérieure d’environnement de Nürtingen-Geislingen, en Allemagne
  • le jardin n° 21, Le calendrier des sept lunes, conçu par l’agence RCP
  • le jardin n° 22, Les chrysadélires, conçu par Laurent Fayolle et Noël Pinsard
  • le jardin n° 23, Fruit de l’imagination, conçu par l’institut national d’horticulture
  • le jardin n° 24, le jardin de la bière, conçu par Joost Emmerik
  • le jardin de sorgho, une création de Michel Blazy
  • Dans le parc : oeuvres de Giuseppe Penone (et de nouvelles photos des celles de Rainer Gross, Tadashi Kawamata et Erik Samakh), d’autres artistes (François Méchain, Bob Verschueren, Alex MacLean, Patrick Douherty)
  • Les Prés du Goualoup et les oeuvres de Pablo Reinoso

La Rochelle, le monument aux soldats et marins morts en 1870

En mars 2017, le square Valin de La Rochelle était en plein travaux…

Article du 21 juin 2012 Dans le square Valin de La Rochelle, entre les deux bassins du vieux port, se trouve le monument aux soldats et marins de la Charente-Inférieure morts pendant la guerre de 1870.

La Rochelle, monument aux soldats et marins, 1, de loin dans le squareComme pour celui de Tours (à revoir ici), il n’a été inauguré qu’à la veille de la première guerre mondiale, avec de grandes fêtes du 15 au 17 août 1913, en présence de Jean Morel, alors ministre des Colonies. L’érection de ce monument a traîné… Pourtant, la souscription avait été lancée dès 1885, puis une loterie avait été lancée pour son financement en août 1901 par le Souvenir Français (association qui gère toujours l’entretien de la plupart des monuments aux morts en France). Il se compose d’un haut socle sur lequel sont apposées plusieurs inscriptions (voir ci-dessous), d’un obélisque au sommet duquel se trouve un coq, et d’un groupe sculpté en pierre composé de trois soldats / marins.

La Rochelle, monument aux soldats et marins, 2, la signature de Pierre Laurent Il porte la signature du sculpteur Pierre Laurent, et une date presque illisible, « 191? ». Ce sculpteur a aussi réalisé Héro et Léandre dans la cour du muséum de La Rochelle.

La Rochelle, monument aux soldats et marins, 3, dédicaces et textes Sur la face principale (en haut à gauche), en majuscules, se trouve la dédicace, encadrée de branches de laurier,  » Aux / soldats et marins / de la / Charente-Inférieure / morts pour la patrie ».

Au dos (en haut à droite), l’inscription « mémorial édifié en 1913 / par le souvenir français / avec le concours / de la ville de La Rochelle ».

Sur un côté se lit cet hommage aux soldats (en bas à gauche):

« Combien dorment encore dans leur funèbre couche
En ces pays lointains où le soleil se couche
Sur des sables déserts
Et là-vas dans la brousse il en est beaucoup d’autres
Par les fièvres vaincus soldats autant qu’apôtres
Que l’herbe a recouverts ».

Sur l’autre côté (en bas à droite), on peut lire:

« Depuis l’heure où César a soufflé la tourmente
Partout vous trouverez des fils de la Charente
Pour venger leur pays
Et si jamais leurs noms échappent à l’Histoire
Du moins ce monument gardera la mémoire ».

La Rochelle, monument aux soldats et marins, 4, le soldat central

Le soldat central, vêtu de son uniforme, semble être un porte drapeau.

La Rochelle, monument aux soldats et marins, 5, le soldat mourant et son casque Sur la droite, un soldat mourant est allongé sur le sol. Son casque a glissé derrière lui.

La Rochelle, monument aux soldats et marins, 10, détail du marin mourant Ah, on voit mieux sous cet angle… Il est en appui sur son avant-bras gauche et lève le bras droit.

La Rochelle, monument aux soldats et marins, 6, le troisième soldat

Le troisième soldat, sur la gauche, est un marin.Il est censé être armé d’un fusil qui a une forme curieuse…

La Rochelle, monument aux soldats et marins, 9, détail du béret du troisième marin On tourne un peu, pas de doute, couvre-chef (un bachie?) à pompon tenu par une jugulaire, c’est bien un marin.

La Rochelle, monument aux soldats et marins, 7, ancre et coq Au dos du monument, à la base de l’obélisque, est posée une couronne funéraire avec une ancre et une palme.

Tout en haut du monument se trouve un coq, symbole de force et de la France.

La Rochelle, monument aux soldats et marins, 8, de dos Une dernière petite vue de dos…

Toutes ces photographies datent de juin 2011.

Le festival des jardins 2012 à Chaumont-sur-Loire

Chaumont-sur-Loire, la Loire qui déborde le 15 juin 2012 Les années de festival des jardins se suivent et ne se ressemblent pas… Cette année, j’y suis allée vendredi dernier (15 juin 2012) avec Emmanuelle / le Marquoir d’Élise. Comme d’habitude, nous y sommes allées en train, arrêt en gare d’Onzain puis traversée de la Loire à pied (par le pont!)…La Loire était très haute, envahissant encore ses bras mineurs… (à comparer ci-dessous avec l’image de 2010, une semaine plus tôt, prise à peu près du même endroit. Pas de grand soleil, mais pas de pluie non plus…

Le thème cette année est Jardins des délices, jardins des délires. En attendant la suite, vous pouvez déjà faire la visite sur le site du domaine de Chaumont-sur-Loire. Sinon, je montrerai ici chaque samedi midi quelques-uns de ces jardins dans les prochaines semaines… Mais pas d’énorme coup de cœur comme avec le jardin n° 2, Sculptillonnages, conçu par Corinne Julhiet-Detroyat et Claude Pasquer en 2011 ou le jardin 20, Le vilain petit jardin de Jean-Michel Vilain, conçu par Arno Denis, Pauline Robiliard et Xavier Coquelet en 2010.

Et qui dit délices dit réconfort des visiteurs… Emmanuelle / le Marquoir d’Élise avait préparé des barres aux céréales maison et moi des cookies tout chocolat. Depuis, j’ai aussi testé la recette des barres de céréales.

Château de Chaumont-sur-Loire, 2011, des gargouilles, 12, la Loire et ses abords grillés En 2011, j’étais allée visiter le festival des jardins de Chaumont-sur-Loire (sur le thème Jardins d’avenir ou l’art de la biodiversité heureuse) le 10 juin 2011, en train comme d’habitude (jusqu’à Onzain), avec Dalinele. Les bords de Loire étaient alors très secs… Il y avait eu un gros orage dans la nuit précédente. J’y suis retournée le 30 septembre.

Chaumont-sur-Loire, festival des jardins 2010, l'arrivée au château, vu depuis l'autre rive de la Loire En 2010, j’y étais allée avec Jardin zen le vendredi 11 juin et ce fut une très belle journée bien réussie.

En 2009, j’y étais allée début septembre…

Vous retrouverez aussi les liens vers les articles de cette année avec ceux des années précédentes, sur cette page.

Pour retrouver les articles de 2012 / Jardins des délices, jardins des délires

  • La Loire haute en 2012 comparée aux années précédentes
  • le jardin n° 1, Coulisses d’un festin, conçu par Etienne Rivière, Aline Gayou, Mathilde Coineau, Marion Delage, Pauline Bertin et Laura Yoro
  • le jardin n° 2, Le jardin bleu d’Absolem, conçu par Jérôme et Christian Houadec
  • le jardin n° 3, Lèche-vitrine, conçu par Benjamin Jardel et Nicolas Epaillard et Yohimbé
  • le jardin n° 4, Le potager, conçu par le bureau d’études de Gally
  • le jardin n° 4bis, Liberté, Egalité, Fraternité, conçu par Sim Flemons et John Warland
  • le jardin n° 5, Un jardin psyché-délice, conçu par Christophe Baerwanger, Léa Dufour, Richard Mariotte, Sara Moreau et Charles Clément
  • le jardin n° 6, Le jardin bijou, conçu par Loulou de La Falaise
  • le jardin n° 7, Le jardin de la Belle au Bois Dormant, créé par Niels De Bruin et Nevena Krilic
  • le jardin n° 8, d’un mode à l’autre, conçu par Dominik Scheuch et Edina Massàny, de l’agence Yewo landscape.
  • le jardin n° 9, Locus genii : le génie est partout, conçu par GIGA-G (Genius Inspired Garden Admirers-Group)
  • le jardin n° 10, Toi et moi, une rencontre, conçu par Nicolas Degennes
  • le jardin n° 11, En pâtisserie, tout est permis, conçu par Simon Tremblais et Matthieu Gabillard et leurs professeurs
  • le jardin n° 12, Delirium tremens, conçu par Marine Vigier, Émilie Delerue, Marie-Laure Hanne, Jérôme Jolyet Frédéric Delcayrou
  • le jardin n° 13, Cordon bleu / Le Jardin d’Alain Passard et du jury
  • le jardin n° 14, Orange mécanique, conçu par Rudy Toulotte et Carola Iglesias Garcia De Sola, de l’AtelierDT
  • le jardin n° 15, Paradis terrestre / Mag mell, conçu par Rita Higgins et Peter Little
  • le jardin n° 16, Le jardin des renards rouges, conçu par Katya Crawford, Susan Frye et Veree Parker Simons
  • le jardin n° 17, émeraude , conçu par Dauphins architecture
  • le jardin n° 18, sens dessus dessous, conçu par Adrien Defosse, Damien Roidot et François Bosset
  • le jardin n° 19, Jardin des délires délicieux, conçu par Guillaume Vigan et Alexandre Granger
  • le jardin n° 19bis, En vert, créé par la superstructure, un collectif de créateurs
  • le jardin n° 20, Le délire des sens, conçu par l’école supérieure d’environnement de Nürtingen-Geislingen, en Allemagne
  • le jardin n° 21, Le calendrier des sept lunes, conçu par l’agence RCP
  • le jardin n° 22, Les chrysadélires, conçu par Laurent Fayolle et Noël Pinsard
  • le jardin n° 23, Fruit de l’imagination, conçu par l’institut national d’horticulture
  • le jardin n° 24, le jardin de la bière, conçu par Joost Emmerik
  • le jardin de sorgho, une création de Michel Blazy
  • Dans le parc : oeuvres de Giuseppe Penone (et de nouvelles photos des celles de Rainer Gross, Tadashi Kawamata et Erik Samakh), d’autres artistes (François Méchain, Bob Verschueren, Alex MacLean, Patrick Douherty)
  • Les Prés du Goualoup et les oeuvres de Pablo Reinoso

L’Herakles archer d’Antoine Bourdelle à Toulouse

Herakles archer de Bourdelle à Toulouse, 01, dans son square

Au bout des allées de Barcelone, près du canal de Brienne à Toulouse, à proximité de l’ancien stade des Ponts Jumeaux, se trouve L’Héraklès archer d’Antoine Bourdelle, monument dédié aux sportifs morts pour la France en 1914-1918. Le comité des Pyrénées de la Fédération française de rugby voulait, lors de la commande en 1922, avant tout rendre hommage à Alfred Mayssonnié, mort dès les premiers jours de combat, le 6 septembre 1914 et qui est aussi associé au monument par une stèle (voir plus bas).

Dès 1922, Antoine Bourdelle (Montauban, 1861 – Le Vésinet, 1929) accepte de céder juste pour le prix du bronze l’un des tirages de son Héraklès archer et dessine pour l’abriter un temple constitué de huit colonnes sans base ni chapiteau. Le monument est inauguré le 19 avril 1925. Cet Héraklès archer ou Héraklès tue les oiseaux du lac Stymphale est l’une des œuvres les plus connues d’Antoine Bourdelle, peut-être parce qu’elle a orné pendant des années les cahiers de la marque Héraklès… Le plâtre original, réalisé en 1909, de grandes dimensions (250X240X100 cm), est aujourd’hui conservé au musée Ingres à Montauban, sa ville natale, don de sa veuve Cléopâtre Bourdelle en 1953 (le plâtre était resté jusqu’alors dans l’atelier de l’artiste). Plusieurs tirages en bronze sont conservés dans des collections publiques en France (au jardin-musée Bourdelle d’Égreville en Seine-et-Marne, au musée Bourdelle – tirage et plusieurs plâtres préparatoires – et au musée d’Orsay à Paris, au musée des beaux-arts de Lyon) et à l’étranger (au Metropolitan Museum of Art à New York, au National Museum of Western Art à Tokyo, dans un parc de Buenos Aires en Argentine).

Herakles archer de Bourdelle à Toulouse, 02, vues de face et de dos Cette sculpture représente le sixième des douze travaux d’Hercule, celui où il doit abattre de ses flèches les oiseaux du lac Stymphale. On ne voit qu’Hercule / Herakles bandant son arc, en appui contre un rocher.

 

Herakles archer de Bourdelle à Toulouse, 03, signature de Bourdelle sur l'Hercule Antoine Bourdelle, qui a apposé sa marque et la signature « ANTOINE / BOURDELLE / SCULP / 1909 / PARIS ».

Herakles archer de Bourdelle à Toulouse, 04, signature de Rudier sur l'Herkule Le fondeur, Alexis Rudier, a également apposé sa marque (que je vous ai déjà montrée sur la statue du maréchal Joffre à Paris et les monuments aux morts de La Rochelle et Angers).

Herakles archer de Bourdelle à Toulouse, 05, de dos Malgré les tags qui salissent l’œuvre, on peut admirer la position de l’archer…

Herakles archer de Bourdelle à Toulouse, 05, deux vues de profil

Sur ces deux vues, on voit toute la puissance de l’archer… et de son modèle, le commandant André Doyen-Parigot, ami d’Auguste Rodin chez qui Antoine Bourdelle travaillait… Il a dû poser nu pendant des séances qui se sont étalées sur plusieurs mois, avec pour exigence qu’il ne puisse pas être reconnu… Nous voyons donc son corps, mais pas son visage… remplacé par un visage un peu figé, à l’Antique.

Herakles archer de Bourdelle à Toulouse, 06, relief de l'hydre et Herakles gravé Au-dessus de la signature se trouve un petit relief qui porte la scène complète de la lutte d’Hercule contre l’hydre de Lerne (le deuxième des douze travaux d’Hercule), identifiée par les inscriptions « HYDRE » et en grec « YΔPA ». Sur le côté sont inscrits les mots « HERAKLES » et en grec « HPAKΛHΣ ».

Herakles archer de Bourdelle à Toulouse, 07, relief avec le lion de Némée Un autre petit relief est inséré dans la sculpture, un homme luttant contre un lion, donc Hercule luttant contre le lion de Némée (le premier des travaux d’Hercule). Ces deux reliefs ont été ajoutés par Antoine Bourdelle seulement sur la version de 1923 de Herakles archer, même si la date apposée avec la marque du sculpteur est 1909…

Herakles archer de Bourdelle à Toulouse, 08, le relief de Messonier par Bourdelle Le monument est complété par une stèle à l’effigie d’Alfred Mayssonnié, positionnée sur l’un des petits côtés du « temple ».

Herakles archer de Bourdelle à Toulouse, 09, le relief de Messonier par Bourdelle, détail Voici un détail de ce portrait de Mayssonié…

Herakles archer de Bourdelle à Toulouse, 10, signature du relief de Messonier par Bourdelle Le bronze a également été réalisé par Antoine Bourdelle, qui a apposé sa marque et la signature « ANTOINE / BOURDELLE / A / MAYSSONIE / 1925 ».

Herakles archer de Bourdelle à Toulouse, 11, le relief de Voivenes par Andrau De l’autre côté par rapport à la stèle à Mayssonnié se trouve une autre stèle, dédiée « a[u] [d]octeur / Paul Voivenel / inspirateur / de ce / monument », (1881-1975), psychiatre, amateur de rugby, qui avait négocié avec Antoine Bourdelle la réalisation de ce monument.

Herakles archer de Bourdelle à Toulouse, 12, signature du relief de Voivenes par Andrau Elle porte la signature « Andrau », probablement le sculpteur toulousain Joseph Andrau (1907-1987). Je n’ai trouvé aucune information sur cette seconde stèle…

Les monuments aux morts de Toulouse dont j’ai déjà parlé ou dont je parlerai prochainement:

le monument aux morts de Haute-Garonne (inauguré en 1928) : vue générale de l’œuvre de l’architecte Jaussely, les reliefs de André Abbal, de Henri Raphaël Moncassin, et ceux de Camille Raynaud

– le monument aux morts de Toulouse en 1914-1918 dans le cimetière de Salonique

– le monument aux morts de Indochinois, au dos du précédent, dans le cimetière de Salonique

– le monument aux morts de Skikda (Philippeville) dans le cimetière de Salonique

– le monument aux sportifs morts (Héraklès archer d’Antoine Bourdelle)

– le monument aux morts des quartiers Bayard-Matabiau-Concorde-Chalets, non loin de la gare

– le monument aux mortsdes quartiers Colone, Arago, Juncasse, Marengo, près de l’observatoire

– le monument aux morts du quartier Saint-Michel, allées Jules Guesde, non loin du muséum

– et pour la guerre de 1870, le monument du Souvenir français dans le cimetière de Terre-Cabade

Théophraste Renaudot à Loudun

Le monument Théophraste Renaudot à Loudun, 1, vu de loin C’était fin mars 2012… j’avais inauguré mon tube de crème solaire qui n’a quasiment pas resservi depuis (sauf pour ma semaine à Toulouse)… Je commence par l’une des figures emblématiques de la ville, Théophraste Renaudot, dont je vous ai déjà parlé pour la rue Renaudot à Poitiers… Au passage, google a enfin corrigé et éliminé rue des Hautes-Treilles, de son nom d’il y a plus d’un siècle [dernière vérification 11 juin 2012, la ville avait réclamé ce changement après que je leur ai signalé l’erreur en octobre 2011].

Le monument Théophraste Renaudot à Loudun, carte postale ancienne, devant l'hôtel de ville Ce monument se trouve aujourd’hui devant l’hôtel de ville de Loudun, probablement non loin de son emplacement d’origine, puisque sur des cartes postales anciennes, on le voit tantôt avec en fond l’hôtel de ville…

Le monument Théophraste Renaudot à Loudun, carte postale ancienne … tantôt avec la caisse d’épargne qui lui fait face (à droite sur cette vue, à gauche, on aperçoit l’angle de l’hôtel de ville).

Le monument Théophraste Renaudot à Loudun, 2, la signature Charron et la date 1893 Il est signé et daté « ALFD CHARRON SCULP 1893 », pour Alfred [Joseph] Charron (Poitiers, 1863 – Ville-d’Avray, 1955). Cet artiste, qui a exposé au salon des artistes français de 1883, avait été l’élève de [Pierre] Jules Cavelier, Louis Barrias (voir la science et l’agriculture sur le fronton de l’hôtel de ville de Poitiers) et de Jules Coutan (voir également à Poitiers le monument aux morts de 1870-1871).

D’après sa fiche dans la base Monumen, il s’agit d’une copie à l’identique (l’original ayant été fondu comme nombre de bronzes en 1942), le modèle en plâtre patiné bronze avait été donné par l’artiste en 1895 ou 1896 au musée de Poitiers et des Antiquaires de l’ouest (ce modèle est déposé à l’hôtel de ville de Loudun depuis 1950 environ, voir sa fiche dans la base Joconde).

Le bronze original, fondu par Durenne, avait été inauguré le 12 mai 1894, inauguration relatée, d’après Monumen, le 20 mai 1894 dans le Journal de Loudun, non numérisé à ce jour [dernière vérification 11 juin 2012] par les archives départementales de la Vienne, mais, entre un jugement pour infanticide à Saint-Hilaire de Poitiers, un meurtre à Vouillé (les faits divers ne sont donc pas le monopole de la presse actuelle?) et une crise ministérielle (encore une, c’est récurrent à cette époque, avant l’affaire Dreyfus qui éclate à la fin de 1894 et qui noircit bien des pages à partir de l’année suivante), j’ai trouvé dans L’avenir de la Vienne de mai 1894 (si le lien ne fonctionne pas, faites l’interrogation à partir de la page d’accueil) toute une série d’articles intéressants:

– vues numérisées 27 (à droite) et 28 (à gauche et à droite), du jeudi 17 mai 1894, un long compte rendu de la visite d’Eugène Spuller, alors ministre de l’Instruction publique, des beaux-arts et des cultes (du 3 décembre 1893 au 30 mai 1894) dans le gouvernement Jean Casimir-Perier, aux fêtes de Loudun et à la conférence socialiste à Poitiers. Les fêtes de Loudun ont eu lieu le samedi précédent, soit le 12 mai, avec un départ en train depuis Poitiers… et de nombreuses escales en cours de route (Migné, Avanton, Neuville, Mirebeau, Moncontour, soit presque un arrêt tous les 10 km!). Sur la vue 28 sont représentées deux vues de la statue. L’artiste était présent et son œuvre est rappelée (ainsi que, auparavant, la composition des 5 voitures qui vont de la gare au centre-ville et … la sieste – enfin le repos – du ministre à 16h à la sous-préfecture), la soirée s’est terminé par un banquet… dont la presse donne, comme à son habitude à cette époque, le menu détaillé ; sans oublier le coup de griffe « M. Bazile ne récolte que cette épithète de « fumiste » qui lui convient si bien » (qui a parlé de dégradation de l’ambiance politique?);

– vue numérisée n° 31, du samedi 19 mai 1894, le point de vue d’un journaliste sur la visite de M. Spuller à Poitiers ;

– vue numérisée n° 37, du mercredi 23 mai 1894, discours de M. Spuller à Poitiers

vue numérisée n° 41, du samedi 26 mai 1894, transcription du texte du long discours prononcé à
Loudun par Eugène Spuller.

J’ai pu raté des notes intermédiaires, la consultation des scans de grand format nécessite de jongler entre différents grossissements…

Le monument Théophraste Renaudot à Loudun, 3, vue de trois quarts et détail du visage

Revenons au sujet du jour… Théophraste Renaudot est représenté debout, un peu plus grand que nature, sur un haut piédestal. Il est déjà âgé, le front dégarni, les sourcils broussailleux, la moustache et la barbe soigneusement taillées. Il porte une sorte de cape par dessus son habit. A sa droite se trouve une pile d’ouvrages (posés sur une sorte de lutrin à plat autour duquel s’enroule un serpent buvant dans une coupe), avec à son sommet un livre ouvert (probablement un registre) sur lequel il s’apprête à écrire de la main droite et tient de l’autre main un exemplaire de sa gazette (voir des vues de détail plus bas).

Le monument Théophraste Renaudot à Loudun, 4, les faces avant et droite du piédestal Sur le piédestal, à l’avant (photographie de gauche), le sujet est identifié par cette dédicace écrite en majuscules : « Théophraste Renaudot / conseiller / médecin ordinaire / et historiographe / de Louis XIII / ministre / de la charité publique / né à Loudun / en 1586″. En-dessous se trouve un médaillon en bronze sur lequel je reviendrai plus bas. Sur le côté droit du piédestal (photographie de droite) se trouve ce texte écrit en majuscules :  » J’en viens aux pauvres / l’objet de mes labeurs / et la plus agréable fin / que je me sois / jamais proposée / … me recognoissant / né au bien public / j’y ai sacrifié / le plus beau / de mon aage [SIC] / sans autre récompense / que celle dont la vertu / se paye par ses mains ».

Le monument Théophraste Renaudot à Loudun, 5, les faces gauche et arrière Sur le piédestal, à gauche (photographie de gauche), se lit en majuscules un hommage aux réalisations de Théophraste Renaudot,  » La France lui doit / le journal / l’office de publicité / et de renseignements / le bureau de placement / le mont de piété / l’hôtel des ventes / et sous le nom de consultations / charitables pour les malades / ce que nous appelons aujourd’hui / un dispensaire / auquel il consacra / tout son temps et toute sa fortune ».

Oups, ma photographie de dos est floue et celle de trois-quarts ne permet pas de relever la très longue inscription sur la face arrière… Il faudra que je retourne à Loudun… ou sollicite une amie qui y travaille !

Le monument Théophraste Renaudot à Loudun, 6, détail de la gazette et de la reconnaissance royale D’après les dictionnaires de référence, journaliste n’est pas attesté avant 1718… et c’est bien un exemplaire de sa « Gazette » et non un journal qu’il tient dans sa main gauche (détail sur la photographie de gauche).

Sur la pile de livres (photographie de droite), on peut lire, gravé dans le bronze, toujours en majuscules, « traité des pauvres » et sur une feuille déroulée, « Aujourd’hui / le 14e jour / d’octobre le / Roy désirant / favorablement / traiter Théoph. / Renaudot / le nomme / conseiller g[énéra]l / des pauvres du / royaume ».

Le monument Théophraste Renaudot à Loudun, 7, la pile de livres Sur les autres livres, on peut lire sur la couverture du premier « textes et nouvelles » et sur la tranche du troisième « …ais charitables ».

Le monument Théophraste Renaudot à Loudun, 8, le médaillon à Eugène Hatin Sur le piédestal a été apposé un médaillon dédié à « Eug[ène] Hatin historien de la presse et de Renaudot ». Eugène [Louis] Hatin (Auxerre, 1809 – Paris, septembre 1893) est notamment l’auteur de Théophraste Renaudot et ses « innocentes inventions », Oudin imprimeur, Poitiers, 1883 (à lire sur Gallica), réédité sous le titre La Maison du Grand Coq et le bureau d’adresses, le berceau de notre premier journal, du Mont-de-piété, du dispensaire et autres innocentes innovations de Théophraste Renaudot, Champion éditeur, Paris, en 1885.

Le monument Théophraste Renaudot à Loudun, 9, initiales et date 1893 sur le médaillon Il a été réalisé également par Alfred [Joseph] Charron, ainsi qu’en témoignent les initiales et la date  » 1893 A. CH. ».

Le musée Théophraste Renaudot à Loudun et sa plaque commémorative L’association des amis de Théophraste Renaudot gère dans sa maison natale (signalé par une plaque commémorative) le musée Renaudot… Si ce musée a besoin d’un « petit coup de jeune », vous pouvez aussi vous y arrêter si vous passez par là (tout au nord du département de la Vienne).

Le musée Théophraste Renaudot à Loudun, 2, le buste dans la cour Dans la cour (la photographie) et dans le musée se trouvent d’autres représentations (sculpture, gravure, reconstitution en cire) de Théophraste Renaudot.

Mes articles sur Loudun:

De l’eau et une météorite au museum de Toulouse

Le muséum de Toulouse, façade côté jardin

Le muséum de Toulouse présente actuellement deux expositions. Dans les salles, au bout de la dernière section au premier étage (celle qui est plus ethnographique, qui m’avait le moins plu lors de ma première visite, et qui était encore déserte cette fois-ci alors qu’il y avait beaucoup de visiteurs dans le muséum), une exposition-dossier est consacrée à la météorite qui était tombée il y a juste 200 ans près de Toulouse (jusqu’au 2 septembre 2012).

L’exposition météorite : elle retrace surtout la dispersion des morceaux retrouvés après la chute de cette météorite le 10 avril 1812 et l’enquête pour les retrouver à Genève, Paris, New-York ou Chicago. Plusieurs morceaux ont été prêtés au muséum de Toulouse pour le temps de l’exposition.

Mon avis : La reconstitution vidéo sur grand écran n’apporte pas grand-chose. Pour le reste, l’exposition est plutôt destinées aux adultes et à ceux que le sujet intéresse.

Dans la salle d’exposition au sous-sol se trouve une exposition sur l’eau (les voyageurs de l’eau, jusqu’au 30 décembre 2012).

L’exposition sur l’eau : La scénographie est basée sur des fonds de couleur (bleu/vert/orange) et des socles en carton. Après l’eau et la vie sur terre, la deuxième section aborde l’homme et le fleuve et les eaux domestiques. La troisième section parle de l’eau et de la société, avec les conflits liés à l’eau à travers le monde, la mort de la mer d’Aral, les pollutions et le changement climatique. Après une série de jeux (« aquacitoyens »), la dernière section est consacrée à l’avenir de l’eau, avec notamment la présentation d’un système de capteurs de brume, qui permet de recueillir la rosée en montagne par exemple.

Mon avis : Je n’y ai pas appris grand-chose et ai trouvé agaçant que le message soit porté par EdF, par exemple pour le film sur la Garonne amont, où l’entreprise a mis en place un système de prise des saumons à la remonte et à la descente pour éviter qu’ils ne s’épuisent à remonter les échelles à poisson à la remonte ou qu’ils ne passent dans les turbines à la descente. Certes, ce système est sans doute plus efficace que les échelles ou l’ascenseur à poissons du barrage de Tuilières près de Bergerac sur la Dordogne par exemple, mais il manque de recul sur cette technique et surtout, d’un regard extérieur plus neutre avec une vraie évaluation en terme de survie des poissons.

D’un point de vue technique, la muséographie n’est pas terrible. Le choix d’un matériau recyclé et recyclable (mais pas économe en haut…) est une bonne idée, mais la mise en œuvre a été mal faite. Les socles en carton alvéolé de ont été mal conçus et étaient déjà très dégradés lors de ma visite (le 10 mai 2012). Il y a de trop nombreux déboîtages des assemblages en fausse queue d’aronde, des porte-à-faux qui entraînent des déchirements, et les panonceaux « ne pas monter » ne sont pas suffisants pour éviter les accidents… Certains dispositifs « ludiques » ont été aussi mal conçus et très peu ergonomiques. Ainsi, il y a un lavabo avec un robinet. Il faut tourner le robinet pour avoir la suite des mini-films sur l’alimentation et le traitement de l’eau, avec des intervalles très longs entre chaque écran, mais bon, là, ça va encore… En revanche, pour obtenir le circuit des eaux usées, il faut laborieusement (la roue sous-jacente doit être un peu faussée) tourner la plaque en résine bleutée au fond de l’évier pour passer chaque nouvel écran.

(Photographie de mars 2010)

Le monument aux morts de Skikda (Philippeville) à Toulouse

Le monument aux morts de Skikda (Philippeville) à son emplacement d'origine, carte postale ancienne Le monument aux morts de la guerre 1914-1918, inauguré en 1926 à Philippeville, aujourd’hui Skikda en Algérie, transféré en 1969 à Toulouse, ville avec laquelle elle était jumelée, à l’initiative de Pierre Baudis, le maire de l’époque et son adjoint aux anciens Combattants Pierre Maubec. Cette carte postale ancienne montre son emplacement initial. Le socle est resté sur place, seul le bronze a été démonté et transporté.

Monument aux morts de Skikda/Philippeville à Toulouse, 1, vue générale Il a été déplacé donc dans le cimetière de Salonique à Toulouse : il faut remonter la côte après le cimetière de Terre-Cabade, traverser le petit chemin, entrer dans le cimetière de Salonique et longer le mur de l’autre côté du chemin, vous ne pouvez pas le rater.Il fait face, au bout de l’allée, au monument des Toulousains morts pour la France, dont je vous reparlerai.

Monument aux morts de Skikda/Philippeville à Toulouse, 3, signature Alaphilippe et date Le bronze de grandes dimensions (plus de 8m de long sur 3 de large) est signé et daté « C. Alaphilippe / 1922 », soit quatre ans avant la date de l’inauguration du monument. Je vous ai déjà parlé du sculpteur Camille Alaphilippe pour les mystères douloureux dans le parc Mirabeau et la messe miraculeuse de saint Martin dans la basilique Saint-Martin à Tours ou encore le Premier miroir dans le jardin des plantes de Nantes. Il a réalisé tout un ensemble de monuments aux morts de 1914-1918 après s’être installé en Algérie dans les années 1920, au moins ceux de Aïn Témouchent, Batna, Béjaïa (ancienne Bougie), Bordj Bou Arréridj, Bordj el kiffan,Guelma, Mostaganem, Saïda, Tebessa, Tipaza…

Monument aux morts de Skikda/Philippeville à Toulouse, 2, deux vues de la Victoire centrale Le centre du monument est dominé par une grande Victoire ailée, les seins dénudés, le bas du corps drapé dans un grand tissu, bras largement ouverts, vers laquelle semblent se hisser deux groupes de soldats disposés de part et d’autre.

Monument aux morts de Skikda/Philippeville à Toulouse, 4, deux vues du côté gauche Sur la partie gauche du monument, un groupe de soldats (souvent torse nu) et de chevaux tractent du matériel.

Monument aux morts de Skikda/Philippeville à Toulouse, 5, deux détails de chevaux A gauche (photo du haut), des chevaux peinent à tirer une lourde pièce d’artillerie. A droite (photo du bas), des soldats des « troupes indigènes » (celles si mal récompensées par la France, qui ont donné leurs vies mais jamais reçu les mêmes compensations que les soldats de métropole) se tiennent près d’un autre groupe de chevaux.

Monument aux morts de Skikda/Philippeville à Toulouse, 6, deux vues du côté droit, dont un chien Tous les détails sont très soignés, ici la partie droite du monument. En bas, on peut voir ce soldat avec un brassard de la croix rouge qui caresse son chien…

Monument aux morts de Skikda/Philippeville à Toulouse, 7, deux groupes de soldats

Les deux groupes de soldats, à droite et à gauche de la Victoire, cherchent à atteindre la grande Victoire centrale… La position de leurs corps et de leurs bras accentuent l’impression de pyramide qui s’élève vers la Victoire.

Monument aux morts de Skikda/Philippeville à Toulouse, 8, deux détails de la partie centrale

Ces deux détails de la zone centrale montrent les soldats qui s’agrippent ou cherchent à atteindre la Victoire, mais aussi le mauvais état des soudures réalisées lors de la reconstruction du monument, qui aurait bien besoin d’une restauration ou au moins d’une stabilisation avant qu’il ne soit encore plus endommagé. Sur le détail, on voit aussi le soldat blessé au centre, avec sa chemise à moitié déchirée…

Monument aux morts de Skikda/Philippeville à Toulouse, 9, détail de la Victoire
Cette dernière image vous montre la force de la sculpture de Camille Alaphilippe, regardez notamment les cheveux et les mains de la Victoire…

Pour en savoir plus:

Monuments en exil, de Alain Amato, éd. de l’Atlanthrope, Paris, 1979, p. 211.

Les monuments aux morts de Toulouse dont j’ai déjà parlé ou dont je parlerai prochainement:

le monument aux morts de Haute-Garonne (inauguré en 1928) : vue générale de l’œuvre de l’architecte Jaussely, les reliefs de André Abbal, de Henri Raphaël Moncassin, et ceux de Camille Raynaud

– le monument aux morts de Toulouse en 1914-1918 dans le cimetière de Salonique

– le monument aux morts de Indochinois, au dos du précédent, dans le cimetière de Salonique

– le monument aux morts de Skikda (Philippeville) dans le cimetière de Salonique

– le monument aux sportifs morts (Héraklès archer d’Antoine Bourdelle)

– le monument aux morts des quartiers Bayard-Matabiau-Concorde-Chalets, non loin de la gare

– le monument aux morts des quartiers Colone, Arago, Juncasse, Marengo, près de l’observatoire

– le monument aux morts du quartier Saint-Michel, allées Jules Guesde, non loin du muséum

– et pour la guerre de 1870, le monument du Souvenir français dans le cimetière de Terre-Cabade

Bienvenue en arabeUn article qui entre dans le cadre du défi sur le monde arabe organisé par Schlabaya.

Ernest Pérochon à Niort

Niort, Ernest Pérochon, 1, la façade de sa maison En face de l’ancien lycée de jeunes filles de Niort (aujourd’hui musée Bernard-d’Agesci), avenue de Limoges (au n° 25), se trouve la maison d’Ernest Pérochon, qui aurait grand besoin d’un petit lifting… Elle a été léguée à la ville en 2002, mais les projets successifs (dont une maison d’écrivains) n’ont jamais vu le jour [finalement, en 2013 a ouvert dans ce lieu un centre d’art contemporain photographique].

Niort, Ernest Pérochon, 2, la stèle commémorative Une stèle, inaugurée en 1970 au bout de la rue Ernest Pérochon, lui rend hommage. Né en 1885 à Courlay, dans les Deux-Sèvres, il devient instituteur et écrit des romans, mais aussi des livres pour enfants (certains sont présentés dans la partie conservatoire de l’éducation du musée Bernard-d’Agesci. En 1921, suite à son prix Goncourt pour Nêne (1920), il démissionne et déménage à Niort. Il est mort d’une crise cardiaque en 1942 (voir sa biographie sur le site de la ville de Niort).

Niort, Ernest Pérochon, 3, le médaillon en bronze avec le profil de Pérochon Le monument est composé d’une stèle en granite avec un texte gravé (peu lisible) et d’un médaillon en bronze avec le profil droit d’Ernest Pérochon.

Niort, Ernest Pérochon, 4, la signature du sculpteur Albert Bouquillon sur le médaillon Le médaillon porte la signature et la date « A. Bouquillon / 1970 » pour Albert Bouquillon (Douai, 1908 – 1997).

Les photographies datent de juillet 2011.

PS: en avril 2013, cette maison a été restaurée et abrite désormais un centre de la photographie contemporaine. Voir le reportage sur France 3 Poitou-Charentes (28 avril 2013).