Archives par étiquette : restauration

L’amphithéâtre antique de Poitiers

Les arènes rue Bourcani à Poitiers

Du pain et des jeux… Ouf, on va enfin arrêter de nous parler à longueur de journée des jeux olympiques de Londres… Mais les jeux pour divertir le peuple, il y en a eu depuis fort longtemps… Je vous emmène à nouveau voir l’amphithéâtre de Poitiers, avec des photographies et un article de 2008 (avant travaux, avec panneau explicatif)…

En ce moment [août 2012], il est en plein travaux avec Poitiers cœur d’agglomération, cœur de pagaille… Ces travaux ont été l’occasion de nouvelles observations sur l’amphithéâtre, et de quelques destructions supplémentaires: heureusement que le béton romain est solide, sinon, une tranchée de gaz rue des Arènes romaines aurait eu la peau d’un bon morceau de fondations… Ben oui, quoi, comment savoir qu’il y avait des vestiges ici? La ville renvoie la responsabilité des destructions à Gaz de France, c’était à eux de prévoir le suivi archéologique, ben voyons, à qui appartient la chaussée d’une rue en ville, sinon à la ville? N’aurait-elle pas pu exiger ce suivi à l’opérateur de gaz? Bon, une fouille de sauvetage (à ce niveau là, c’est du sauvetage comme dans les années 1980, pas de l’archéologie « préventive », avant les travaux) avait pu avoir lieu un peu tardivement…

Article publié le 16 septembre 2008, à l’occasion des journées du patrimoine (liens actualisés)

Pour la visite virtuelle, désolée, il vous faudra attendre une prochaine chronique dominicale ! Mais pour les journées du patrimoine, je me dois quand même de vous signaler deux opérations qui sont liées au TAP/théâtre auditorium de Poitiers et aux manifestations autour de l’Amphithéâtre retrouvé, dans le cadre d’une manifestation Patrimoine et création, dont une première avait eu lieu en 2006.

D’abord, sur la terrasse du parking Carnot (je vous ai montré la reconstitution de Golvin) sera diffusée une ambiance sonore de Christina Kubisch (son site personnel, en allemand, n’a pas été mis à jour depuis 2006). Ce sera samedi 20 et dimanche 21 septembre 2008 à 14h, 15h, 16h, 17h, 18h et 19h précises (à Poitiers, ce n’est pas l’habitude d’avoir des événements à l’heure… les paris sont ouverts pour cette fois).

Par ailleurs, il y aura des visites guidées de l’amphithéâtre romain (appelé aussi les arènes) et de ses environs, la ville n’a pas honte de son état déplorable (voir les photographies jointes), certes, ce sont des propriétés privées, mais quand même… Vous pouvez admirer les poubelles et les boisages restaurés qui maintiennent l’ensemble. Et je vous épargne les adolescents avinés qui trouvent souvent refuge dans ce petit coin calme à deux pas de l’hôtel de ville.

Les arènes rue Bourcani à Poitiers, les boisages Cet amphithéâtre pouvait quand même accueillir 30000 spectateurs à l’époque romaine et était un des plus grands de la Gaule romaine… Les rendez-vous pour les visites guidées [attention, septembre 2008!!!] sont à 11h, 14h et 17h le samedi 20 et 10h, 11h, 14h, 15h et 17h le dimanche 21, au n° 6 de la rue Bourcani (où j’ai pris les photos), pas loin de la rue Magenta, plus connue. Mais promis, je vous en reparlerai… et la visite vaut la peine quand même.

Enfin, samedi 20 septembre 2008 à 20h, à l’auditorium du musée Sainte-Croix (accès par le 3 rue Jean-Jaurès), une conférence sur cet amphithéâtre par Jean-Claude Golvin et Jean Hiernard.

Et toujours tout le programme des journées du patrimoine 2008, sur le thème Patrimoine et création, par ces liens en Poitou-Charentes et dans toute la France. Je vous ajoute aussi celui de l’office de tourisme de Poitiers.

Les arènes rue Bourcani à Poitiers, les poubelles En rebond sur cette actualité, je vous en ai déjà parlé, mais mes collègues du service régional de l’inventaire (Région Poitou-Charentes) ont mis en ligne un album photographique avec des vues anciennes (dont la destruction d’une partie des arènes en 1856) et actuelles, et en clin d’œil sur les projets de liaison de la gare et des hauts quartiers au XIXe siècle, préoccupation qui est aussi celle du lieu d’implantation du nouveau TAP (théâtre-auditorium de Poitiers).

Une nouvelle destination demain, j’ai choisi la Charente…

Celui de Périgueux n’a guère le droit à un meilleur traitement…

PS, avril 2013:

Quatre vues de l'amphithéâtre de Poitiers, 2013Barrières et panneau ont disparu…

Amphithéâtre de Poitiers, 2014, poubelles et voitures… mais pas pas les poubelles ni les stationnements anarchiques(septembre 2014)!

Un peu d’actualité poitevine…

Poitiers, actualité juillet 2012, grilles du square de la République avant et après coeur d'agglo

Voici quelques petites nouvelles de Poitiers…

Le square de la République nouvelle version, c’est-à-dire devenu une place pavée, a été ré-ouvert au public avec des animations le 14 juillet… Sans vouloir remuer le couteau dans la plaie, voici une photographie prise avant les travaux de Poitiers cœur d’agglomération, cœur de pagaille… (depuis presque deux ans maintenant, on vit dans les travaux, le bruit et la poussière en centre-ville, seul point positif pour moi qui suis piétonne, il n’y a plus de voitures), et le 15 juillet… Cherchez l’erreur sur l’esthétique du muret et des grilles, seuls les arbres (enfin, pas tous) sont restés, dans des enclos et sans aucune autre plante… Ah, au fait, conversation entendue dans un bistrot le 13 juillet, devant un article annonçant cette ré-ouverture:

 » – square de la République?

– oui, square Magenta…

– ah bon, il a changé de nom? »

Et non, il s’appelle square de la République depuis l’inauguration du monument en 1895, et avant, c’était le square du lycée… mais il se trouve près de la rue Magenta…

Relire mes anciens articles sur le sujet : le monument aux morts de 1870-1871, qui a perdu ses grilles puis sa patine (la presse en parle), le début de la restauration, restauré

Pour aller plus loin : voir les articles de Grégory Vouhé, Édouard André et Jean-Camille Formigé. Le square de la République, L’Actualité Poitou-Charentes n° 95, janvier 2012, p. 45 et Edouard André, jardins pour Poitiers, L’Actualité Poitou-Charentes n° 96, avril 2012, p. 42-44 (clic sur les liens pour voir les pdf des articles).

Poitiers, actualité juillet 2012, canapés colorés devant l'hôtel de ville L’été semble enfin arrivé… et pour meubler la place d’Armes (oups, de son vrai nom la place Leclerc), à deux pas de là, des canapés en plastique colorés (Enzo) ont fait leur apparition… Une touche colorée bienvenue au milieu de ce désert blanc, et plus confortables que les bancs déjà plein d’épaufrures (écailles qui ont sauté) et dont une bonne partie se mélange dans les terrasses des cafés… Bon, il paraît que quand il fait vraiment beau (si, ça commence à arriver), ils brûlent… les fesses fragiles de Monsieur Écho… il n’a pas mis de photo sur son blog mais en a parlé dans Centre presse.

Relire mes anciens articles sur les bâtiments de la place : (en dehors des articles sur les travaux)

Pour aller plus loin : voir les articles de Grégory Vouhé qui concernent cette place:

La place d’armes rénovée, L’Actualité Poitou-Charentes, n° 95, janvier 2012, p.46-47

– Théâtre de Poitiers, pour Pansart et Lardillier, L’Actualité Poitou-Charentes, n° 97, juillet 2012, p. 25

Louis XIV à Poitiers, L’Actualité Poitou-Charentes, n° 91, janvier 2011, p. 42-43

Une blancheur de marbre, L’Actualité Poitou-Charentes, n°86, octobre 2009, p. 45 [sur la construction de l’hôtel de ville]

Poitiers hausmanien, L’Actualité Poitou-Charentes, n°83, janvier 2009, p. 46-47

– Et sur l’hôtel de ville: le catalogue de l’exposition Un Louvre pour Poitiers La construction du Musée – Hôtel de ville
1867 – 1875, par Anne Benéteau Péan et Grégory Vouhé, édition des Musées de la ville de Poitiers, 2010.

Poitiers, actualité juillet 2012, panneaux de la rue de l'hôtel-Dieu Et puisqu’il a été question d’anciens noms qui perdurent des dizaines d’années après les nouveaux noms (place d’Armes / place Leclerc, mais aussi place du Marché ou place Notre-Dame / place de Gaulle), quand les anciens noms ne ré-apparaissent pas plus de cent ans plus tard (rue des Hautes-Treilles/ Renaudot), ce sont les nouveaux panneaux posés dans la ville qui peuvent engendrer la confusion… Nous sommes en haut de la rue de l’Hôtel-Dieu, au carrefour avec la pénétrante… Sur le nouveau panneau (à gauche, posé côté université), signalé par un fidèle lecteur, on peut lire « conservatoire national de région « , alors que le ministère de la culture a réformé et changé les noms des conservatoires il y a plusieurs années… Il faut maintenant parler à Poitiers de  » conservatoire à rayonnement régional « … Trop long pour un panneau? « conservatoire » aurait peut-être suffit et été moins sensible aux réformes du ministère de la culture… Sur la photographie de droite, vous voyez l’ancien panneau, toujours en place sur le trottoir d’en face… Point de conservatoire, mais le visiteur attentif va se demander ce qui se passe… « Église St Germain » et de l’autre « Auditorium St Germain »… il s’agit du même édifice, une ancienne église devenue auditorium… du conservatoire! Quant à la présidence de l’université… elle est installée dans l’ancien hôtel Pinet, mais chacun a droit à sa flèche…

Jeanne d’Arc par Real del Sarte à Poitiers

Poitiers, Jeanne d'Arc de real del Sarte, plaque avant et après sablage

Je vous ai montré en janvier 2011 (voir à la suite de cet article) le monument réalisé en 1929 par Maxime Real del Sarte pour les 500 ans du passage de Jeanne-d’Arc à Poitiers. Le monument se compose d’une Jeanne-d’Arc dressée sur un haut socle sur lequel est apposée une plaque en bronze du même auteur, et qui avait sur les côtés deux autres plaques de dédicaces disparues depuis 1994, voir dans les commentaires de cet article et le relevé du texte dans la base Monumen. Fin 2011, elle a subi un nettoyage violent… qui se repatinait déjà en février 2012… Et pour mémoire, cette plaque de bronze avant (en 2010) et après traitement (photo du 22 février 2012)… Voir plus de détails dans l’article sur le décapage du monument aux morts de 1870. La société Tollis qui est intervenue pour restaurer le monument de 1870 est également intervenue sur cette plaque…

Poitiers, restauration de la plaque de Jeanne-d'Arc, 1, en cours … qui a bien failli disparaître! Alors qu’elle était en cours de restauration (ici une des phases du traitement), elle avait pris une couleur cuivrée… et des voleurs de métaux ont dû croire qu’elle était en cuivre et non en bronze! Une patrouille de police l’a retrouvée au sol et déposée dans la nuit à la mairie… Frayeur des restaurateurs qui l’ont crue volée le lendemain matin, dépôt de plainte au commissariat… avant qu’un autre service de la mairie ne la « retrouve » à la mairie… La plainte pour tentative de vol est toujours en cours d’instruction…

Poitiers, restauration de la plaque de Jeanne-d'Arc, 2, la plaque restaurée La restauration de la plaque a pu être achevée, et la plaque remise en place.

Poitiers, restauration de la plaque de Jeanne-d'Arc, 3, le monument complet Le choix d’un vert foncé peut se justifier pour le monument aux morts, et peut-être aussi ici d’un certain point de vue, plus proche de la couleur d’origine que le vert d’oxydation qu’elle avait pris, mais comme la statue en pied de Jeanne-d’Arc n’a pas été restaurée, il y a un gros décalage entre les deux éléments du monument…

Article publié le 9 janvier 2011 (légèrement complété après recherche sommaire dans des bases de données)

Poitiers, Jeanne-d-Arc de Real del Sarte, 01, de loin

Née le 6 janvier 1412 à Domrémy, Jeanne d’Arc arrive à Chinon le 6 mars 1429 où elle a une entrevue avec Charles VII de France. Elle est envoyée à Poitiers pour passer devant une commission de théologiens de Paris (réfugiés à Paris dans cette période difficile de la guerre de Cent Ans) qui l’interrogent à plusieurs reprises et chargent des matrones de s’assurer de sa virginité ; elle prend ensuite la tête de l’armée et marche à partir de 15 avril sur Orléans, qu’elle atteint le 29 avril, et réussit à contraindre les Anglais à lever le siège de la ville dans la nuit du 7 au 8 mai 1429.

Poitiers, Jeanne-d-Arc de Real del Sarte, 02, le pas de Jeanne À Poitiers, la légende veut que l’examen ait eu lieu dans ce square des Cordeliers, à l’arrière du palais des ducs d’Aquitaine, comtes de Poitou (la Tour Maubergeon, depuis palais de justice), square dont je vous ai déjà parlé pour le rempart romain. Ce caillou en serait le témoin…

Poitiers, Jeanne-d-Arc de Real del Sarte, 03, de plus près Bon, si vous voulez trouver l’histoire de Jeanne d’Arc, vous n’aurez guerre de difficulté. Je vous rappelle juste qu’elle a été béatifiée en 1909 et canonisée en 1920, et que la semaine du 29 avril au 7 mai donnait lieu à de grandes fêtes johanniques dans toute la France et particulièrement à Poitiers (je vous montrerai un jour des cartes postales des années 1920). Lors de la fête du 2 juin 1929, ce ne fut pas la statue mais une simple « maquette de la future statue en bronze » qui a été dévoilée (voir références dans la presse locale en fin d’article), en présence de François Poncet, sous-secrétaire d’État aux Beaux-Arts. Elle fut accompagnée d’un concours de décoration des rues…Il s’agit sans doute de la maquette en bronze de 115 cm de haut réalisée en 1929 (aujourd’hui au musée Sainte-Croix à Poitiers) plutôt que du modèle en plâtre, réalisé en 1928 et qui ne mesure que 50 cm de haut…(conservé dans le même musée). La maquette en plâtre de la plaque se trouve aussi dans ce musée.

Je n’ai pas eu le temps de chercher la date réelle de la mise en place du bronze dans sa taille actuelle, en tout cas, pas dans les mois qui ont suivi… Il semble y avoir eu un problème de financement (une troisième souscription est lancée en juin 1929…). La maquette de 115 cm ayant été donnée au musée en 1931 par le comité d’érection, il faut peut-être pousser la recherche jusqu’à cette année là… à raison de 60 à 70 vues numérisées par mois pour l’avenir de la Vienne, ça en fait des pages à feuilleter… je compléterai si je tombe dessus un jour (ou si quelqu’un le trouve avant moi et me le signale).

Poitiers, Jeanne-d'Arc de Real del Sarte, 04, signature sur le reliefJe vous montre aujourd’hui l’œuvre commandée en 1929 au sculpteur ultra-catholique et royaliste Maxime Real del Sarte, dont je vous ai déjà parlé pour les monuments aux morts de Sommières-du-Clain et de Briey (Meurthe-et-Moselle), qui portent aussi une représentation de Jeanne d’Arc. Le monument est composé d’un haut socle avec un bas-relief en bronze surmonté d’une statue en bronze de Jeanne-d’Arc représentée debout. La signature est portée à la fois sur le bas-relief (sous les pieds de Jeanne-d’Arc)…

Poitiers, Jeanne-d-Arc de Real del Sarte, 05, signature sur la statue … et sur la base de la statue. Les maquettes en plâtre de la statue et du bas-reliefs sont conservées au musée Sainte-Croix à Poitiers.

Poitiers, Jeanne-d-Arc de Real del Sarte, 06, le bas-relief en bronze Allez, on s’approche… Il y a toujours des dingues catholiques ou des étudiants avinés qui viennent la fleurir (en ce moment, il y a un collier rouge autour du cou de la statue). Dans un décor qui évoque une église (mais pourquoi pas non plus une partie de la tour Maubergeon), sous un arc brisé reposant sur des chapiteaux, huit personnages assis (les théologiens) écoutent Jeanne-d’Arc qui, debout face à eux, s’explique à grands gestes, bras droit levé, légèrement sur la pointe des pieds (ou en tout cas, talons décollés du sol).

Poitiers, Jeanne-d-Arc de Real del Sarte, 07, détail des théologiens et de Jeanne-d'Arc (relief) Voici encore plus près… Parmi les théologiens, vous repérez au moins un franciscain (reconnaissable à la cordelette) et au moins un moine encapuchonné. Les noms de ces théologiens est donné dans diverses chroniques, Real del Sarte donne juste l’idée qu’ils représentent diverses branches de l’église.

Poitiers, Jeanne-d-Arc de Real del Sarte, 08, la statue en pied La statue est beaucoup plus conventionnelle. Sa maquette a été présentée au salon des artistes français de 1930 sous le nom titre L’ange de la paix.

Poitiers, Jeanne-d-Arc de Real del Sarte, 09, détail de la statue de Jeanne-d'Arc Jeanne-d’Arc, debout, en armure sous sa robe, porte l’épée au côté gauche, un drapeau dans la main gauche et brandit un rameau de la main droite… Cette statue et le bas-relief sont un condensé de réinterprétation, de mystification, de préjugés sur les vêtements et sur la position de Jeanne-d’Arc. Une autre représentation classique de Jeanne-d’Arc est un groupe sculpté à cheval… C’est ce qui a été choisi pour la statue équestre de Jeanne d’Arc par Antonin Mercié à Toulouse par exemple, mais il y a beaucoup d’autres exemples (j’en ai quelques-uns en stock, si le sujet vous intéresse…, dont le médaillon en bronze (1929) de Georges Henri Prud’homme rue de la cathédrale à Poitiers).

Poitiers, carte postale ancienne, square des Cordeliers, Jeanne d'Arc et tour MaubergeonAh, si, encore une chose, la statue a été déplacée, en 1929, elle se tenait au milieu du square, ainsi qu’on peut le voir sur cette carte postale ancienne.

Dans L’Avenir de la Vienne:

juin 1929 : 4 juin (vue 8), les 500 ans du séjour de Jeanne d’Arc à Poitiers ; 27 juin (vue 60), liste de souscripteurs

juillet 1929 : 28 juillet (vue 58), résultat du concours de façades à l’occasion de la fête du 2 juin

Poitiers, des « erreurs d’appréciation » réparées…

Poitiers, square de la République après restauration, 1, le soldat restauré

Vous, fidèles lecteurs, vous souvenez certainement des événements de ces derniers mois sur le monument aux morts de 1870 et le square de la République à Poitiers… Je ne vous rappellerai pas son histoire ni les épisodes complet, je vous invite à relire les articles précédents pour vous remettre tout en mémoire… Avec la présentation du monument aux morts de 1870-1871, qui a ensuite perdu ses grilles puis sa patine (la presse en parle) et le début de la restauration.

Après donc le nettoyage trop brutal par une entreprise de BTP, qui avait massacré sa patine (une « erreur d’appréciation » selon la mairie), une entreprise spécialisée sur la restauration de ce type de monuments (la société Tollis) est intervenue ces dernières semaines… Le soldat et les autres éléments en bronze ont repris une couleur verte, plus foncée que celle qui avait évolué avec le temps, après accord avec la ville et la direction des affaires culturelles… l’obélisque en marbre a aussi été consolidé, et les lettres redorées, je reprendrai des photographies après la réouverture du square (devenu place pavée…) le 14 juillet…

Poitiers, square de la République après restauration, 2, le square devenu place Car si le soldat en bronze de Jules Félix Coutan et le monument par lui-même, dessiné par l’architecte Jean-Camille Formigé, ont retrouvé meilleure allure, il ne reste désormais plus rien de l’aménagement paysager ni des grilles dessinés par Édouard André…

Poitiers, square de la République après restauration, 3, les grilles Pour les grilles, les « barreaux de prison » ont été mis en place…sur un muret reconstitué qui n’a rien à voir avec l’ancien muret…

Il paraît que ces grilles n’étaient plus aux normes et ne pouvaient pas être remises en place… mais elles seront en partie installées au chevet de l’église Sainte-Radegonde : pas aux normes ici, mais aux normes 1 km plus loin? Bon, sans doute parce qu’il n’y a pas de dénivelé? j’avais cru comprendre que le problème était l’espacement des barres verticales… Mystère…

Poitiers, square de la République,6, coupe des grilles le 29 novembre 2011 Pour mémoire, voici les anciennes grilles en cours de découpe…

Poitiers, square de la République, 5, sans les grilles … et l’ancien muret…

Poitiers, monument aux morts de 1870, 2, le soldat

Et le soldat avant décapage….

Le monument aux morts de 1870 de Poitiers, après le sablage, le 22 février 2012 à 8h05 et 17h30

… en cours et après décapage…

A suivre la semaine prochaine avec la restauration de la plaque en bronze (1929) et la statue de Jeanne-d’Arc de Maxime Réal del Sarte dans le square des Cordeliers… Elle aussi avait été décapée trop brutalement… quelques mois plus tôt.

Le square et les aménagements d’Édouard André sont en revanche définitivement détruits, remplacés par des pavés et du béton.

Voici en complément une carte postale envoyée par Grégory montrant l’aménagement d’Édouard André, publiée dans l’actualité Poitou-Charentes, il y a maintenant à la place une rue bétonnée…

Photo : Paysagiste de renommée internationale, Edouard André avait créé en 1893-1894 le Square de la République. Cette carte postale garde seule mémoire de sa végétation luxuriante : une chape de béton a été coulée sur ce jardin, et désormais une rue passe à l'emplacement du bassin et des rocailles. ©Grégory Vouhé Pour en savoir plus : "Edouard André. Jardins pour Poitiers", L'Actualité Poitou-Charentes n° 96, p. 42-44.

 

Pour aller plus loin : voir les articles de Grégory Vouhé, Édouard André et Jean-Camille Formigé. Le square de la République, L’Actualité Poitou-Charentes n° 95, janvier 2012, p. 45 et Édouard André, jardins pour Poitiers, L’Actualité Poitou-Charentes n° 96, avril 2012, p. 42-44.

 

Le quartier de la gare de Poitiers… avant et après le 12 juin 1944

Poitiers, les hôtels de la gare, carte postale ancienne, 1, le boulevard du Grand Cerf La gare de Poitiers a été bombardée par les alliés et notamment par des bombardiers britanniques dans la nuit du 12 au 13 juin 1944, je vous en ai parlé l’année dernière. La gare, les hôtels en face mais aussi une rangée de maisons près du palais de justice (reconstruites exactement comme l’hôtel devant la gare) et le temple protestant sont détruits. Le bilan civil est de 173 morts et 198 blessés, je n’ai pas trouvé de chiffrage des victimes allemandes. La destruction des voies a néanmoins retardé la remontée de la division Das Reich vers la Normandie.

La photographe poitevine Hélène Plessis a photographié le quartier juste après ce bombardement, vous pouvez en voir une photographie ici.

L’année dernière, je vous ai montré la gare, aujourd’hui, le boulevard juste en face, avec ses hôtels. D’abord avant le bombardement, l’hôtel à l’angle du boulevard, vu de côté…

Poitiers, les hôtels de la gare, carte postale ancienne, 2, l'hôtel à l'angle du boulevard qui monte … et de face…

Poitiers, les hôtels de la gare, carte postale ancienne, 3, vus depuis la cour de la gare … ou encore ici depuis la cour de la gare, qui était alors fermée par une grille en fer (à peu près en bordure du passage actuel des taxis).

Poitiers, les hôtels de la gare, carte postale ancienne, 4, après reconstruction vers 1950 Et voici une carte postale après reconstruction… en moellons apparents. La reconstruction a été partagée par le MRU (ministère de la reconstruction et de l’urbanisme) entre les architectes Paul Maître, André Ursault et Paul Bonnin.

Poitiers, les hôtels de la gare en 2010, 1, bd du Grand Cerf Voici ce que cela donne aujourd’hui (enfin, ce sont des photos d’octobre 2010), d’abord l’alignement complet…

Poitiers, les hôtels de la gare en 2010, 2, bd du Grand Cerf …les hôtels au bord du boulevard (ils n’ont pas très bonne réputation, et les clients du bar tabac bouchent régulièrement la circulation en allant faire leurs achats en restant sur la route).

Poitiers, les hôtels de la gare en 2010, 3, face à la gare Enfin, une dernière vue avec un cadrage un peu comme sur la troisième carte postale.

Poitiers, immeubles de la reconstruction rue Gaston Hulin D’autres immeubles avaient été touchés par ce bombardement aux abords du palais de justice, les immeubles ont été reconstruits dans le même style qu’à la gare, en voici rue Gaston Hulin.

Poitiers, immeuble de la reconstruction après 1945, à l'angle des rues Boncenne et des Carmélites Si vous vous promenez dans Poitiers, vous en trouverez d’autres, par exemple celui-ci à l’angle de la rue Boncenne et de la rue des Carmélites. Si vous habitez dans d’autres villes bombardées en France, vous reconnaîtrez sans doute le style, ministère de la reconstruction, subventions et efficacité obligent, ils ont globalement tous un air de famille. Lors des mêmes événements, le monument aux coloniaux fut aussi détruit, je vous le montrerai… l’année prochaine, LOL!

Poitiers, passerelle et monument aux morts de 1870

Poitiers, démontage de la grande passerelle, juin 2012, 1, déplacement de la grue

Voici les dernières nouvelles de la passerelle des Rocs ou grande passerelle de Poitiers avant longtemps, la prochaine étape sera en juillet 2012 (la démolition du petit bout côté théâtre et la pile à côté du parking Toumaï), puis en fin d’année 2012, l’arrivée des premiers éléments du viaduc (bus, piétons, vélos), qui ne sera pas mis en service avant fin 2013 si tout va bien… Vous pouvez revoir les étapes précédentes sur la grande passerelle et sa démolition en plusieurs étapes : la démolition des premières travées et de la maison Rolland, la mise en place d’échafaudages sur les derniers piliers, la préparation de la dépose de deux travées sur les voies, les deux travées sur les voies. Elle aurait eu 60 ans cette semaine, comme l’a rappelé Ludovic Bonneau/Pourquoi pas Poitiers en publiant l’article de l’inauguration du 8 juin 1952. En attendant donc, la grande grue a été déménagée d’un côté à l’autre de la voie ferrée… Le démontage sera plus facile côté contraintes, puisque ce sont des voies de garage et non les voies de trafic voyageurs qui passent en-dessous.

Poitiers, démontage de la grande passerelle, juin 2012, 2, 6 juin, encore les piles Dans la nuit de jeudi à vendredi, avec 24h de retard (la veille, les responsables du chantier ont eu un doute sur leurs calculs et ont passé la nuit à faire des maths pour savoir s’ils avaient bien calculé la longueur des élingues… les gros câbles pour soulever le gros bloc de béton), la dernière travée a été enlevée, vendredi après-midi (la photo), elle a complètement été grignoté, il ne reste plus que les deux piles sur laquelle elle reposait.

Poitiers, démontage de la grande passerelle, juin 2012, 3, 9 juin, terminé Samedi matin, la démolition des piles est presque achevée, il n’en reste qu’un tout petit morceau… Il reste encore le démontage de la grue… et le passage de la bonne quarantaine de camions de nuit sur le boulevard… Ils auraient quand même pu prévoir de la transporter en train!

Poitiers, avril 2012, 08, démolition de la passerelle des Rocs, côté est Pour mémoire avec cette ancienne photographie (enfin, cet hiver), du côté est (vers la gare), un pilier trône toujours tout seul au bord du boulevard près du parking, et il reste le petit morceau du côté du boulevard en contrebas du théâtre et auditorium de Poitiers / TAP. Démolition prévue en juillet 2012.. [PS: à suivre la fin de la démolition et le début de la reconstruction].

Poitiers, le monument aux morts de 1870 emballé (juin 2012) Et depuis jeudi (7 juin 2012), le monument aux morts de 1870-1871, a été englobé dans un grand échafaudage bâché… « L’erreur d’appréciation » (comme dit la ville) du décapage par sablage de la patine (voir aussi la presse en parle) va être réparée par une entreprise spécialisée. En revanche, le square, en train de devenir une place pavée, a définitivement perdu ses grilles, il paraît qu’il est impossible de les remettre, elles ne sont plus aux normes (mais étaient là sans incident depuis plus de cent ans…) et l’aménagement paysager dessiné par le paysagiste Édouard André a été définitivement détruit.

PS: Il est maintenant restauré.

Pour aller plus loin : voir les articles de Grégory Vouhé, Édouard André et Jean-Camille Formigé. Le square de la République, L’Actualité Poitou-Charentes n° 95, janvier 2012, p. 45 et Édouard André, jardins pour Poitiers, L’Actualité Poitou-Charentes n° 96, avril 2012, p. 42-44.

Poitiers, un peu d’actualité…

Poitiers, fin mai 2012, 1, contournement de borne place d'Armes Les voitures ne pourront plus contourner la borne de la rue du Marché, comme je vous l’avais montré dans « est-ce l’effet du printemps 2012? ». J’avais aussi envoyé la photographie au service Pictavie, des poteaux empêchent désormais la manœuvre… Bravo à la ville pour la réactivité sur ce point (ce contournement était dangereux pour les piétons…).

Poitiers, fin mai 2012, 2, panneau rigolo en haut de la Grand'Rue Et juste à côté, à la limite avec le haut de la grand’rue, ce panneau routier qui a été agrémenté d’un bonhomme en autocollant à la manière (ou est-ce un original?) de CLET (et d’un autocollant de parti politique)… Plutôt rigolo, j’avoue que ce n’est pas moi qui l’ai vu le premier, mais Monsieur Écho de Centre presse, qui en a repéré deux autres, un sens interdit emporté par le bonhomme et un autre qui traverse la rue avec sa guitare…

Poitiers, fin mai 2012, 3, voiture ventouse sur le trottoir rue des Trois-Rois Le stationnement anarchique (voir dans le même article sur l’effet du printemps 2012 ou précédent article). Ainsi, un ami m’a envoyé cette photographie: la voiture est restée à l’angle de la rue des Trois-Rois pendant tout le week-end de l’Ascension, sans aucun PV… Il faut quand même être honnête, dans certaines rues, par exemple rue Magenta, les PV pleuvent, mais sans grand effet sur les incivilités des stationnements sur les trottoirs pour l’instant…

Poitiers, fin mai 2012, 6, panneaux rue carnot Toujours au rayon incivilité (et automobilistes exaspérés par Poitiers cœur d’agglomération, cœur de pagaille… depuis presque deux ans), de nombreux automobilistes décident de s’engager malgré les panneaux dans la rue Carnot certes, il y en a beaucoup sur deux carrefours successifs, mais en zone de travaux, on va au pas, on peut regarder, et un sens interdit (sauf riverains) et un panneau d’impasse (photo du bas), ça devrait être clair. Pourtant, de nombreuses voitures (plutôt des grosses et des 4 x 4, qui doivent se sentir plus forts que les autres) s’engagent, encore ce soir, alors que ça fait un presque un mois qu’on ne peut pas passer au bout, les paveurs sont à l’œuvre… Du coup, les voitures font demi-tour dans deux propriétés riveraines au bout…

Poitiers, fin mai 2012, 4, pharmacie Carnot avec façade défoncée … voir carrément dans la belle façade de la pharmacie, que j’ avais montrée dans cet article sur les façades en bois…

Poitiers, fin mai 2012, 5, deux détails de la pharmacie Carnot avec façade défoncée La partie droite est déboîtée, et nécessitera l’intervention d’un ébéniste plutôt spécialisé en monuments historiques pour être correctement réparée… Et les pharmacies semblent être particulièrement visées… je n’ai pas pris de photo, mais l’enseigne clignotante (verte et moche) de la pharmacie de la rue Magenta a été à moitié emportée par un camion…

Poitiers, fin mai 2012, 7, chapelle Saint-Louis, rampe peinte en blanc puis en gris La rampe blanche (en fin d’article) mise en place devant la chapelle Saint-Louis a été repeinte en gris… pas parfait comme intégration, mais plus discret…

Poitiers, fin mai 2012, 8, fontaine derrière l'hôtel de ville Enfin, derrière l’hôtel de ville, côté rue de Puygarreau (non loin de l’hôtel de Jean Beaucé daté de 1554), le mécanisme de la fontaine (qui sera aussi ridicule que son alter ego sur la place d’Armes) a été mis en place… dans la fontaine antique qui a été découverte à l’occasion des travaux (après deux semaines de fouilles et la préservation partielle des vestiges, conformément à la prescription archéologique).

Des demoiselles d’Auzay au clos Saint-Hilaire à Poitiers

Poitiers, le clos Saint-Hilaire, 1, aujourd'hui Suite au décapage intempestif du monument aux morts de 1870, Didier Rykner, directeur de la Tribune de l’art (qui avait publié un papier le 23 février 2012, Des « restaurations » décapantes à Poitiers, suivi le même jour Droit de réponse [de la ville de Poitiers] sur l’article Des « restaurations » décapantes à Poitiers et d’une Réponse au droit de réponse de la Mairie de Poitiers), est venu passer une journée à Poitiers, qu’il a pu visiter de long en large. Il a tiré de cette visite une première impression générale dans cet article, et annonce toute une série d’articles détaillés à venir. Il commence par la question du Clos Saint-Hilaire, un immeuble très moche et mal construit qui a fait beaucoup parler de lui tout au long du chantier, avec une très mauvaise prise en compte du patrimoine historique et archéologique. Je ne vous en avais pas encore parlé ici, car je pensais que c’était une affaire classée, même si je sais par des voisins qu’il reste des lots à vendre et que les travaux ne sont toujours pas réceptionnés suite à de multiples malfaçons.

La visite de Didier Rykner relance la question… puisqu’il a pu constater que les prescriptions du permis de construire n’ont pas été respectées. Ainsi, des piliers provisoires en béton, qui n’étaient pas dans le permis de construire et pour lesquels le préfet avait certifié qu’ils seraient enlevés à la fin du chantier, sont toujours en place. Une grosse poutre du 13e siècle, qui devait être préservée dans l’ancien réfectoire, finement sculptée sur ses bords, a été sciée (voir les photographies dans son article Saint-Hilaire dénaturé). Il n’y a donc eu aucun contrôle de l’administration préfectorale ou des monuments historiques à l’issue du chantier? (Didier Rykner souligne que ces deux administrations ont refusé de lui répondre, se cachant derrière le devoir de réserve en période électorale…).

Poitiers, institution des Mlles d'Auzay à Saint-Hilaire, 1, angle de la cour contre l'église Je vous rappelle juste que nous sommes au sud de l’église collégiale Saint-Hilaire, où se trouvait le cloître et auparavant à l’époque romaine le cimetière où avait était enterré Saint-Hilaire. L’église est classée monument historique sur la première liste établie sous l’égide de Prosper Mérimée en 1840, revoir sur ce blog par exemple son beau chevet roman, la mort d’Hilaire sur un chapiteau, la charité de Saint-Martin peinte à l’époque romane. Un étroit jardin public borde de ce coté l’église, où se trouve l’enfeu de Constantin de Melle avec ses graffitis médiévaux (dont un alphabet). Ce tombeau et la statue de la Vierge qui est toujours dans l’angle du square étaient au début du 20e siècle dans la cour de l’école privée dite institution des demoiselles d’Auzay, comme on peut le voir sur cette carte postale ancienne.

Poitiers, le clos Saint-Hilaire, 5, l'enfeu de Constantin de Melle et la statue aujourd'hui Et la vue aujourd’hui, à part le mur de clôture qui a été percé pour laisser passer l’escalier qui rejoint le chevet, ça n’a pas beaucoup changé.

Poitiers, institution des Mlles d'Auzay à Saint-Hilaire, 2, cour dans le cloître Dans le cloître et les anciens bâtiments monastiques se trouvait la cour principale de l’institution puis de l’école qui lui a succédé et avait quelque peu modifié le bâtiment (adjonction de préfabriqués, le grand toit que l’on voit à l’arrière du préau avait été remplacé par un toit en terrasse). Le mieux aurait été, au moment de la vente (la congrégation religieuse avait de l’argent) que la ville préempte ce terrain (adossé à un monument historique, voir plus haut, l’église est également inscrite depuis 1998 sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco, parmi 77 édifices au titre des  » chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France « ). Mais elle n’en a rien fait et accepté un premier permis de construire qui aurait enterré un parking dans l’ancien cloître. Les sondages archéologiques ayant confirmé la présence du cimetière et le coût des fouilles préventives étant dissuasif (plus que les protestations des historiens locaux), un deuxième permis de construire a été déposé, le parking a été aménagé en surface, les couches archéologiques étant protégées par un géotextile et une couche de sable (cela gèle les fouilles mais protège assez efficacement les sédiments pour des fouilles dans un lointain futur).

Poitiers, institution des Mlles d'Auzay à Saint-Hilaire, 3, cour haute Pour compléter la documentation sur cette institution, elle occupait aussi le bâtiment plus à l’est, la cour que l’on voit au premier plan ici sert en semaine de stationnement à des logements situés plus au sud. Sur l’image du bas, on voit à l’arrière le grand bâtiment qui contient l’ancien réfectoire et cellier monastique.

Poitiers, le clos Saint-Hilaire, 4, l'ancienne cour haute de l'institution Voici cette même cour haute prise en photographie un dimanche, donc sans voiture.

Poitiers, institution des Mlles d'Auzay à Saint-Hilaire, 4, quatre vues intérieures

Quelques vues intérieures, une salle d’étude, un dortoir, le parloir et la chapelle, il y a cent ans (et donc sans doute plus ainsi au moment du projet des années 2000).

Poitiers, le clos Saint-Hilaire, le bâtiment en cours de construction J’ai retrouvé des photographies pendant le chantier. Le bâtiment au sud conserve en élévation le cellier-réfectoire, à l’intérieur duquel se trouvent notamment les poutres datées du 13e siècle. Ce rez-de-chaussée n’a pas été aménagé pour l’immeuble d’habitation, mais celui-ci est construit tout contre et au-dessus (la flèche rouge sur la première photographie). Au passage, vous avez une vision de la très basse qualité de la construction, les appartements sont vendus comme des appartements de standing! En parpaings agglomérés!

Poitiers, le clos Saint-Hilaire, 7, dépotoir entre le garage et la clôture Et plusieurs années après la fin du chantier, il y a toujours des matériaux qui traînent, comme ces tuyaux entre le garage et la clôture du domaine public de Saint-Hilaire, une honte le long d’un monument historique!

Poitiers, le clos Saint-Hilaire, le mur de clôture protégé monument historique Du côté ouest, le mur en bordure de rue est le mur de clôture d’origine du cloître de la collégiale. Il est protégé au titre des monuments historiques (l’arrêté de protection, daté du 5 juin 1941, précise que sont protégés les vestiges du mur d’enceinte situés en bordure de la rue Saint-Hilaire) et ne devait pas être modifié (la flèche bleue du premier montage photographique, et ci-contre pendant le chantier).

Poitiers, le clos Saint-Hilaire, la porte de garage Il a été allègrement repris, parce qu’il faut bien faire entrer les voitures, et le bardage en bois a été réalisé n’importe comment, le bois qui ne devait pas être sec lors de la mise en œuvre a vrillé… Voir aussi la photographie n° 6 de Didier Rykner dans Saint-Hilaire dénaturé.

Une bien triste histoire… Rappelons juste que la ville de Poitiers souhaite toujours déposer un dossier de protection de la ville sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco, quand on voit ce qu’elle a autorisé (et laissé faire contre les prescriptions pourtant minimales du permis de construire) sur le seul bien (ou plutôt partie de bien culturel) de l’Unesco qu’elle possède, ça laisse rêveur…

Retour sur Poitiers, bilan des derniers mois…

Poitiers, avril 2012, 01, nouveaux meubles à la médiathèque Je vous ai beaucoup parlé de problèmes et travaux à Poitiers, il est temps de faire le point et de vous montrer les avancées ou pas de quelques endroits…

Du côté de la médiathèque

A la médiathèque, les nouveaux meubles en polystyrène inflammable (vous vous souvenez, ceux qui tenaient avec des serre-joints) ont été enlevés et remplacés par d’autres (la commission de sécurité est passée un peu après mon article…), mais ils étaient bien cachés pendant la dernière exposition, qui vient d’être démontée, je vous montre le nouvel agencement… Matériau ininflammable et plus costaud, mais les modules restes flottants, non fixés au sol mais reliés entre eux par de grosses attaches transparentes. Les personnes en fauteuil roulant n’ont plus les genoux dans la banque d’accueil, une tablette prolonge maintenant la partie surbaissée. Devant l’un des robots de prêt, la cloison a été aussi enlevée, ce qui leur permet aussi de se glisser sans problème pour atteindre le robot.

Poitiers, ville inaccessible au handicap, 13, WC handicapé de la médiathèque Il reste à attendre le réaménagement des toilettes (chasse d’eau trop haute, barre d’appui mal positionnée, lavabo trop haut, savon et bouton poussoir du lavabo inaccessibles…).

Dans le square de la République (Magenta)

Poitiers, avril 2012, 03, le monument aux morts de 1870 entouré d'une tranchée Il n’y a pas grand-chose de nouveau du côté du monument aux morts de 1870-1871, qui a perdu ses grilles puis sa patine, un marché est en cours de passation par la ville pour réparer les dégâts du décapage (j’espère que cela concerne tout le monument, le bronze bien sûr, mais aussi la pyramide de marbre du 17e siècle, qui semble avoir bien souffert aussi du « traitement » ; PS: Sa restauration a commencé en juin 2012). L’aménagement du square s’annonce toujours aussi minéral… Vous pourrez dans les prochains jours découvrir l’article de Grégory Vouhé sur ce square et d’autres jardins dans le nouveau numéro de l’Actualité Poitou-Charentes, et en particulier une vue sur une carte postale ancienne où l’on voit, au fond (en avant du mur peint) une cascade et une végétation luxuriante. Seule avancée visible, le niveau de sol d’origine a été marqué par une rigole autour du monument… cerné du béton qui va recevoir les pavés.

Poitiers, avril 2012, 02, le muret du square de la République … et le muret qui est en cours de remontage est très moche, avec des moellons récupérés sur une démolition voisine et des joints beaucoup trop larges…

Poitiers, square de la République, 5, sans les grilles …absolument pas avec les pierres du muret d’origine que l’on voit ici sur une photographie de décembre 2011.

Du côté de la Passerelle des Rocs…

Poitiers, avril 2012, 09, démolition de la maison Rolland La maison Rolland est maintenant complètement démolie, ainsi que le petit morceau de passerelle qui restait du côté ouest (pour les nostalgiques, il est encore possible de revoir la passerelle des Rocs ou grande passerelle avant sa démolition, mais le viaduc qui va la remplacer s’annonce plus fonctionnel). Sur la photographie du haut, il y a un bon mois, il y avait encore des gravats, sur la photographie du bas, qui date de lundi dernier, il ne reste plus rien…

Poitiers, avril 2012, 08, démolition de la passerelle des Rocs, côté est Du côté est (vers la gare), un pilier trône toujours tout seul au bord du boulevard, les morceaux déposés ont été complètement broyés et évacués, il reste encore un petit bout accroché au boulevard Solférino…

Poitiers, avril 2012, 07, passerelle des Rocs, côté est et au centre Pour la partie qui passe au-dessus de la voie ferrée et des caténaires, les piliers viennent d’être équipés d’échafaudages… La démolition est toujours prévue avec une coupure du trafic ferroviaire entre Paris et Bordeaux / la Rochelle pendant 45h (information recueillie en off) au cours du week-end de l’Ascension (entre le 17 et le 20 mai 2012) pour deux travées… puis à nouveau du 6 au 8 juin pour la dernière travée. Poitiers Magazine ne parle que de quelques heures de fermetures, et de quelques kilomètres en bus pour les usagers du train, mais cela m’étonnerait que la SNCF accepte de décharger les voyageurs des TGV en dehors des gares à quai assez long, soit la gare du Futuroscope au nord, mais Ruffec au sud vers Bordeaux et Saint-Maixent à l’ouest vers La Rochelle. Sur la photo de gauche, on devine (entouré) la partie où la passerelle était connectée au boulevard à l’ouest. [Voir la suite avec la démolition de deux travées sur les voies].

[Les étapes de la démolition : la démolition des premières travées et de la maison Rolland, la mise en place d’échafaudages sur les derniers piliers, la préparation de la dépose de deux travées sur les voies, les deux travées sur les voies, la dernière travée sur les voies, la fin de la démolition et le début de la reconstruction].

Au rayon accessibilité…

Poitiers, avril 2012, 05, bandes de guidage dégradées devant la gare Du côté de Poitiers ville inaccessible, il n’y a pas eu beaucoup de changement depuis le point que j’avais fait début novembre 2011. A la gare, les bandes de guidage pour les aveugles et mal-voyants se dégradent de plus en plus, et il n’y a toujours aucun système pour leur permettre de traverser la place d’Armes (place Leclerc).

Guidage pour aveugles devant le théâtre d'Angers Lors de ma visite à Bouchemaine, j’ai pris une photographie devant le grand théâtre d’Angers, qui montre qu’il est possible de faire un aménagement pérenne et bien intégré. La bande relie la sortie du tramway à l’escalier qui mène au théâtre, juste dans l’axe de la rampe… Au passage, vous voyez aussi la bande podotactile (les clous que l’on sent du pied) bien positionnée par rapport aux marches et le nez des marches indiquées en contraste (pour les mal voyants qui distinguent le clair du sombre) et rugueuses, ce que l’on n’arrive pas à avoir sur la place d’Armes (Leclerc) à Poitiers… revoir la première photographie et le texte d’accompagnement dans cet article.

Un aménagement hideux

Poitiers, avril 2012, 04, rampes devant la chapelle Saint-Louis Sans doute pour faciliter l’accès à la chapelle Saint-Louis, une rampe a été posée récemment… L’accès handicapé à la chapelle se situe dans la cour du collège Henri-IV. Cette double rampe est moche, blanche sur le fond noir de la chapelle (qui aurait besoin d’un bon nettoyage, pas au kärcher , mais par une entreprise spécialisée), scellée n’importe comment avec du ciment, un matériau qui en principe n’est pas autorisé sur les monuments historiques… ( La chapelle, la sacristie et le pavillon central du collège Henri-IV ont été classés monuments historiques par arrêté du 18 mai 1908). L’architecte des bâtiments de France aurait-il autorisé cela, ou bien la ville a-t-elle encore une fois oublié de le consulter??? L’accès handicapé par la cour pose certes problème le soir (le collège est alors fermé et il faut prévoir une logistique), mais ces rampes ne serviront pas à grand chose car les marches demeurent, et les rampes ne sont pas aux normes pour les mal-voyants, elles devraient déborder des marches, mission impossible vue l’étroitesse du trottoir. Il aurait peut-être encore une fois fallu mieux réfléchir à nouveau avant de se lancer dans ces travaux? La photographie date du 23 mars 2012, le ciment de scellement était encore frais… [PS, en mai 2012, les rampes ont été peintes en gris].

Au rayon plaques de rue

Poitiers, avril 2012, 06, plaque corrigée de la rue des Frères Lumière Dalinele est repassée rue des frères Lumière(s), où elle avait repéré il y a longtemps un S en trop sur l’une des deux plaques… Il y a maintenant une nouvelle plaque neuve et sans faute… quoique, pourquoi avoir mis une majuscule à Frères? Il reste encore quelques plaques à corriger comme celles de la rue de Blossac, mais ça progresse (voir aussi la rue Montgautier corrigée) en attendant de voir d’autres erreurs… et de voir les plaques avec des scotchs à leur tour corrigées (comme celles de la rue du Souci(s) ou la rue Sainte-Radegonde). Et Philippe de Tout Poitiers en a trouvé une excellente pour la rue de la Cueille aigüe / aiguë / aigüë, également avec une rustine bleue… Une rue qui monte bien, je vous l’avais montrée ici.

Au rayon stationnement…

Poitiers, avril 2012, 10, voitures mal stationnées de nuit rue des Trois-Rois Suite à mon dernier article, j’ai reçu d’un ami ces photographies de la rue des Trois-Rois. Depuis le grand bouleversement et le changement de sens de circulation il y a un an et demi, cette rue est l’une de celles où le trafic automobile a le plus augmenté, alors que c’est une rue étroite et très en pente. le soir, elle devient un grand parking…

Poitiers, avril 2012, 11, véhicule municipal sur le trottoir rue des Trois-Rois … mais dans la journée, les trottoirs servent aussi au stationnement des véhicules municipaux…Certes, ils sont tout petits pour se faufiler dans les étroites rues du centre-ville, mais pas faits pour bloquer le passage des piétons…

Poitiers, avril 2012, 12, voitures mal garées dans les rues piétonnes En rentrant d’une conférence au musée mardi dernier (3 avril 2012), j’ai aussi pris cette photographie dans la partie piétonne de la rue de la Cathédrale (en haut) et rue Saint-Porchaire (en bas), ce n’est guère brillant…

Poitiers, avril 2012, 13, piquets rue Augouard Faudra-t-il arriver à une forêt de piquets partout en ville pour garder les trottoirs aux piétons? Ceux posés récemment Rue Augouard semblent avoir résolu le problème dans cette rue…

J’ai encore quelques couacs de Poitiers cœur d’agglomération, cœur de pagaille… à vous montrer, mais je les garde pour la semaine prochaine, cet article est déjà long…

Poitiers, décapage du monument aux morts, la presse en parle…

Le monument aux morts de 1870 de Poitiers, après le sablage, le 22 février 2012 à 8h05 et 17h30

Suite au décapage violent et intempestif de la patine du monument aux morts de 1870-1871, qui avait déjà perdu ses grilles, la presse et les blogs en parlent, la mairie reconnaît une « erreur d’appréciation » et promet de réparer, je dirais restituer, parce que la patine du 19e siècle qui a été décapée ne pourra guère être que refaite et ne sera plus la patine d’origine. Si des articles m’ont échappé, n’hésitez pas à me signaler, je l’ajouterai ici… PS: Sa restauration a commencé en juin 2012. Il est désormais restauré.

En attendant, la ville étudie une manière de réparer les dégâts. Si elle pouvait aussi étudier la possibilité de remettre une partie des grilles et du muret, au moins au sud et à l’est du square, comme suggéré dans un précédent article il y a quelques semaines, cela serait enfin une bonne nouvelle… Et si en plus on pouvait retrouver le niveau de sol d’origine (à la base du socle encore sale que l’on voit sur les photographies ci-dessus, ainsi qu’on peut le voir sur des cartes postales anciennes), cela serait encore mieux… Et pourquoi pas rêver à quelques aménagements paysagers et fleuris à la place ou en bordure des pavés?Comme l’a justement souligné Didier Rykner dans La Tribune de l’Art, « Cet ensemble constituait dans son intégrité, et évidemment in situ, une œuvre d’art ».

Et pour en savoir plus sur ce monument et le square de la République (projet global d’Édouard André, monument de Jean-Camille Formigé, soldat en bronze de Jules Félix Coutan, fonte des frères Thiébaut, inauguré en 1895), il y a toujours les articles de Grégory Vouhé, Edouard André et Jean-Camille Formigé. Le square de la République, L’Actualité Poitou-Charentes n° 95, janvier 2012, p. 45 et Édouard André, jardins pour Poitiers, L’Actualité Poitou-Charentes n° 96, avril 2012, p. 42-44.

Venons-en à la revue de presse de ces derniers jours…

La Tribune de l’Art

– article de Didier Rykner, 23 février 2012, Des « restaurations » décapantes à Poitiers

– droit de réponse de la mairie de Poitiers, 23 février 2012 (conteste l’atteinte aux grilles il a quelques mois), Droit de réponse sur l’article Des « restaurations » décapantes à Poitiers

– réponse au droit de réponse de Didier Rykner, 23 février 2012, Réponse au droit de réponse de la Mairie de Poitiers

France 3 Poitou-Charentes

– Reportage du 23 février 2012, 19/20 (le reportage n’a pas fait l’objet d’un isolement, charger le 19/20 Poitou-Charentes du 23 février, le reportage est de environ 11 minutes 17 à 13 minutes 05)

La Nouvelle République

– premier signalement le 22 février 2012, le zouave du square passé au Karcher

– article du 23 février 2012, de Marie-Catherine Bernard, La bévue de la Ville au square de la République

– article du 24 février 2012, de Marie-Catherine Bernard, La Ville veut réparer son erreur

– article du 10 mars 2012, de Jean-Michel Gouin, La Ville a-t-elle une culture du patrimoine ?

– article du 10 mars 2012, de Marie-Catherine Bernard, Bronze : nettoyer n’est pas décaper…

Centre Presse

– la une et un article le 23 février 2012 (je mets les liens, mais les articles de Centre Presse ne sont en accès libre que le jour de leur parution…), de Élisabeth Royer, le nettoyage trop violent du soldat fait scandale

Au fil des blogs…

– Coccinelle Poitiers : article du 24 février 2012, Poitiers ville d’arts et d’histoire, mais surtout dans l’art des histoires, avec un récapitulatif de tous les ratés de ces derniers mois…

– Adane (archéologie poitevine) : article du 23 février 2012, Poitiers (86) saccage ses bronzes et ses parcs

– La bataille de Poitiers, une vision humoristique, article du 24 février 2012 : Pression sur la Ville

– chez moi, article du 22 février complété le 23 février 2012 : Poitiers, de l’effet du kärcher sur un monument en bronze