Archives par étiquette : rentrée littéraire

Le pays que j’aime, de Caterina Bonvicini

pioche-en-bib.jpgJ’ai trouvé ce livre parmi les nouvelles acquisitions de la médiathèque. Il entre aussi dans les lectures de la rentrée littéraire 2016.

Le livre : Le pays que j’aime, de Caterina Bonvicini, traduit de l’italien par Lise Caillat, Collection Du monde entier, éditions Gallimard, 311 pages, 2016, ISBN 9782070143153.

L’histoire : à Bologne (puis Rome), de 1975 à nos jours. Olivia est la fille de riches entrepreneurs en BTP, Valerio le fils du jardinier et homme à tout faire. Petits, ils sont élevés ensembles, sous la houlette de Manon, la truculente grand-mère, et du grand-père qui craint de se faire assassiner. Riche villa du XVIIIe siècle, avion privé, vacances à la neige et à la mer, c’est la vie aisée pour les deux enfants, jusqu’à ce jour où la mère de Valerio tombe amoureuse d’un escroc et parte avec lui et son fils à Rome… Direction un quartier populaire, la vie de la rue. L’assassinat du grand-père est l’occasion de retrouvailles à Rome, puis ils s’éloignent à nouveau, se retrouvent, au gré des aléas de la vie, de la ruine et du rebond des Morganti…

Mon avis : l’histoire entre les deux personnages principaux, racontée du point de vue de Valerio, est le prétexte à raconter l’histoire de l’Italie des années rouges (attentat de la gare de Bologne), de la corruption des entreprises de travaux publics, entre mafia et recherche de profits maximums, promesses aux édiles et utilisation « optimisée » des fonds européens, ruines et rebonds, prison et bracelet électronique ne découragent pas la récidive. Le style est agréable, la lecture facile, cela ne va pas au-delà, l’histoire des deux protagonistes est prévisible, celle de l’Italie corrompue – pas que dans les années Berlusconi – reste superficielle.

Logo rentrée littéraire 2016En 2016, le projet de 1% rentrée littéraire est organisé par Hérisson et Léa.

Celui-là est mon frère, de Marie Barthelet

pioche-en-bib.jpgJ’ai trouvé ce livre parmi les nouvelles acquisitions de la médiathèque. Il entre aussi dans les lectures de la rentrée littéraire 2016.

Le livre : Celui-là est mon frère, de Marie Barthelet, éditions Buchet-Chastel, 2016, 167 pages, ISBN 978-2-283-02974-9.

L’histoire : de nos jours dans un pays africain ou du Proche-Orient fictif. Un dictateur, marié avec un enfant, reçoit la visite de son « frère », adopté quand ils étaient enfants par son père, avec qui ils ont passé des moments complices, qui lui reviennent en souvenir, jusqu’à ce qu’il disparaisse il y a dix ans, après avoir tué un policier… Ce retour coïncide avec une série de catastrophes et de fléaux qui vont aller croissants.

Mon avis : les fléaux qui s’abattent sur ce pays imaginaire m’ont semblé bien trop bibliques… et du coup, le souverain et son frère, au lieu de refléter deux frères de deux ethnies différentes qui s’affrontent, héritage d’un passé pas si lointain (deux générations auparavant), renvoient plus aux grands duels de la Bible (Caïn et Abel / Moïse et Pharaon, avec les sauterelles, la peste etc.) qu’à l’histoire de l’Afrique et aux séquelles post-coloniales (qui aurait pu être abordé avec cet affrontement de deux frères de deux ethnies différentes), beaucoup, beaucoup trop de relents bibliques à mon goût. Le pays et le nom des deux frères ne sont jamais proposés, contrairement à la femme, au fils, au garde du corps ou au médecin officiel, à consonance arabe / hébraïque. La narration, alternant le présent et le passé, à la première personne du singulier, dans la bouche du dictateur, qui s’adresse à son frère directement (« tu »), est assez efficace. Mais franchement, ce remake des fléaux et plaies d’Égypte de la Bible, très peu pour moi… Ce premier roman de Marie Barthelet ne m’a pas plu.

Cathédrale de Metz, vitraux de Marc Chagall, déambulatoire, baie gauche, Moïse et le buisson ardent

Disons que pour ce qui est de Moïse, je préfère la vision de sur ce vitrail de la cathédrale de Metz (Moïse devant le buisson ardent)…

Façade de Notre-Dame-la-Grande à Poitiers, les prophètes … ou quelques représentations romanes, ici sur cette représentation des prophètes Daniel, Jérémie, Isaïe et Moïse, sur la façade de , il y en a aussi un qui fait face au Saint-Nicolas que je vous ai montré sur la façade du prieuré Saint-Michel à Champagne-Mouton en Charente (clic clic pour le voir) ou faisant le pendant à son frère Aaron sur la façade de l’église Notre-Dame à Genouillé

… à ce livre ou aux réflexions de Sylvie Germain sur des thèmes voisins dans  Rendez-vous nomades.

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Le mobile de Javier Cercas

pioche-en-bib.jpgAprès un gros livre qui m’a ennuyée (Le coma des mortels de Maxime Chattam), parmi les nouvelles acquisitions de la médiathèque, j’ai trouvé ce tout petit livre, dont l’auteur explique à la fin qu’il faisait partie d’un recueil de cinq récits qu’il avait publié en 1987 et sauvé uniquement celui-ci pour une ré-édition légèrement retouchée. Il peut entrer dans la rentrée littéraire 2016.

Le livre : Le mobile de Javier Cercas, traduit de l’espagnol par Aleksandar Grujicic et Elisabeth Beyer, éditions Actes sud, 90 pages, 2016, ISBN 978-2-330-06896-7.

L’histoire : de nos jours dans une ville espagnole (où il y a une usine Seat qui licencie…). Álvaro travaille l’après-midi dans un cabinet d’avocats, il veut s’attaquer le matin à la rédaction d’un roman. Chaque jour, il s’y colle à 9h, commence par la trame, puis s’attaque à la rédaction… et à ses voisins aux occupants de son immeuble qui vont lui servir de modèle, la gardienne, le vieux monsieur qui joue aux échecs (un jeu qu’il doit apprendre pour entrer en contact avec lui), le couple qu’il espionne en les enregistrant via les canalisations de sa salle de bain…

Mon avis : ce court roman (ou cette longue nouvelle) est dense et brillant! En quelques pages, il réussit à brouiller les pistes entre ce qui relève du script, de la vie de l’immeuble, du roman en cours de rédaction… jusqu’à la chute finale. Jusqu’où l’écrivain en herbe peut-il influencer les habitants de son immeuble pour les faire « coller » davantage à la trame de son polar? A l’inverse, jusqu’où la vie de ses voisins va-t-elle nourrir les faiblesses initiales de son roman? En tout cas, ce livre me donne envie de découvrir d’autres ouvrages de Javier Cercas.

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Une nuit, Markovitch, de Ayelet Gundar-Goshen

livres, critiques citations et bibliothèques en ligne sur Babelio.comCouverture de Une nuit, Markovitch, de Ayelet Gundar-GoshenJ’ai reçu ce livre dans le cadre d’une opération Masse critique de Babelio, merci à eux et aux Presses de la cité.

Logo rentrée littéraire 2016C’est le premier dans la catégorie roman pour le défi de la rentrée littéraire organisé en 2016 par Hérisson et Léa.

Le livre : Une nuit, Markovitch, de Ayelet Gundar-Goshen, traduit de l’hébreu par Ziva Avran, Arlette Pierrot et Laurence Sendrowicz, Presses de la cité, 2016, 476 pages, ISBN 978225813385.

L’histoire : à la veille de la Seconde Guerre mondiale, dans un petit village de Palestine sous mandat britannique. Zeev Feinberg couche avec la femme du boucher, il se fait surprendre, il doit fuir. Avec son ami Yaacov Markovitch et un groupe d’une vingtaine d’hommes, il est envoyé en Europe par l’Organisation, objectif se marier en Allemagne nazie, revenir en Palestine avec elle et divorcer immédiatement, et ainsi contribuer au sauvetage de ces femmes. Tous jouent le jeu, sauf Markovitch, qui refuse de libérer Bella, faute d’accord du mari, fût-il fictif, les rabbins refusent de prononcer le divorce, Bella fera tout pour retrouver sa liberté… et se retrouve finalement à vivre dans ce petit village où l’on suit la vie de trois couples…

Mon avis : j’avoue que j’ai eu un peu de mal avec les cent premières pages, sans doute parce qu’il y a beaucoup de personnages, qu’il faut se familiariser avec chacun, qui est en couple (légitime ou pas) avec qui… L’écriture de ce roman est très particulière, avec de longs développements très imagés, comme des « zooms » ou des « arrêts sur image », sur des instants particuliers, puis en quelques phrases, on saute un certain temps, quelques semaines ou plusieurs années, on passe progressivement de 1939 à 1958 (et bien au-delà dans le dernier chapitre). Sur un fond d’histoires d’amour, de haine (la limite entre les deux est ténue), d’enfants, des sujets graves apparaissent en toile de fond, la Shoah, la fondation d’Israël, des commandos envoyés par l’Organisation (sioniste) en Europe assassiner des criminels nazis, la guerre des Six Jours, la Cisjordanie… Un livre à découvrir pour ce style très particulier plus que pour l’histoire, même si je me suis laissé prendre au sauvetage des adolescents perdus dans le désert.

Madame H., de Régis Debray

pioche-en-bib.jpgCouverture de Madame H., de Régis DebrayJe pense que je n’avais jamais lu de livre de Régis Debray, de l’académie Goncourt, j’ai trouvé ce livre sur le présentoir des nouvelles acquisitions de la médiathèque.

Le livre : Madame H., de Régis Debray, collection blanche, éditions Gallimard, 158 pages, 2015, ISBN 9782070108039.

La quatrième de couverture :

«Madame H. nous a quittés. Nous voilà veufs. Et s’il n’y avait pas de quoi pleurer?
H. ou l’Histoire avec une majuscule. Notre haschich officiel, depuis des lustres, en France, où la consommation a toujours été plus élevée qu’ailleurs.
Le stupéfiant Histoire, avatar halluciné de l’Histoire sainte, nous a légué autant de héros que de tyrans, de défricheurs que de fossoyeurs.
La fin récente de l’ère chrétienne et progressiste ne nous oblige-t-elle pas à reconsidérer nos rapports avec cette grande puissance d’enthousiasme et d’illusion?
Dans ce récit fantasque à la première personne, où le drolatique le dispute au sérieux, le lecteur pourra trouver à la fois le compte rendu d’une désintoxication et l’esquisse d’un mode d’emploi : comment sortir de l’Histoire sans broyer du noir? Comment changer de civilisation sans verser dans une nouvelle barbarie?
Pour substituer, autant que faire se peut, à une espérance sans gaieté – la perpétuelle attente du Jour des récompenses – quelque chose comme une gaieté sans espérance, un meilleur usage du monde.»
Régis Debray.

Mon avis : il est très rare que je ne propose pas un résumé personnel d’un ouvrage, mais cette fois, je n’ai pas su comment faire et vous ai mis à la place la quatrième de couverture. Au fil des pages de ce court essai (dans mon esprit, essai est un gros pavé souvent illisible), Régis Debray présente à la première personne l’Histoire avec un grand H et l’histoire, son histoire personnelle, la façon dont il a vécu certains événements de ces 50 (60) dernières années et s’aperçoit, au-delà de son militantisme, qu’il n’a eu aucune influence (ou si peu). Un ton badin pour dire que le monde, avec sa globalisation, et l’Europe, impuissante, tourneraient vers leur fin? Certaines phrases sentent le mauvais populisme, d’autres sont si alambiquées que je n’ai pas compris (voulu comprendre) ses idées sur la laïcité, sur Daech, le déclin perpétuel de l’histoire. Pas convaincue par cet essai…

Logo rentrée littéraire 2015Ce livre entre dans la catégorie essais témoignages pour le défi de la rentrée littéraire organisé à nouveau en 2015 par Hérisson.

Rentrée littéraire

Depuis plusieurs années, je participe à la lecture des livres parus d’août à octobre, dans le cadre de la rentrée littéraire… Je viens de faire une mise à jour pour mes lectures. Après une toute petite année 2013 avec mes problèmes de nerfs optiques, seulement 8 romans lus contre 20 à 25 les années précédentes, en 2014, avec mon visioagrandisseur maison, j’ai pu à nouveau lire au lit le matin, mon instant préféré! Si la typographie le permet et si le papier n’est pas trop transparent, j’arrive même à me passer de ma caméra pendant une trentaine de pages. J’avais pu lire 8 romans et 5 BD de la rentrée littéraire 2014. Cette année 2015, preuve que ça va mieux, et alors qu’il reste 3 gros mois, j’ai déjà lu 12 romans et un témoignage… sans compter quelques livres qui n’appartiennent pas à la rentrée littéraire. Voici la mise à jour de la page des liens!

Logo rentrée littéraire 2016En 2016, le projet de 1% rentrée littéraire est organisé par Hérisson et Léa. Il s’agira de lire et chroniquer avant fin juillet 2017 au moins 1% des 607 livres annoncés (une quinzaine de moins que l’année dernière, soit 6 livres) des livres qui paraîtront dans le cadre de la rentrée littéraire 2015, entre mi août et mi octobre. Outre la catégorie romans, on peut aussi chroniquer pour les catégories littérature jeunesse, essai et bandes dessinées. A suivre dans les prochains mois!

 

  1. Une nuit, Markovitch, de Ayelet Gundar-Goshen

Logo rentrée littéraire 2015En 2015, le projet de 1% rentrée littéraire est organisé à nouveau par Hérisson. Il s’agira de lire et chroniquer avant fin juillet 2016 au moins 1% des 589 livres annoncés (une quinzaine de moins que l’année dernière, soit 6 livres) des livres qui paraîtront dans le cadre de la rentrée littéraire 2015, entre mi août et mi octobre. Outre la catégorie romans, on peut aussi chroniquer pour les catégories littérature jeunesse, essai et bandes dessinées. A suivre dans les prochains mois!

  1. Tourner la page, de Audur Jónsdóttir
  2. La ballade du calame, de Atiq Rahimi
  3. Fox-trot, de Michel Quint
  4. Les bannis, de Laurent Carpentier
  5. Courir après les ombres, de Sigolène Vinson
  6. Les étrangères d’Irina Teodorescu
  7. Un mauvais garçon, de Deepti Kapoor
  8. Il faut tenter de vivre, d’Éric Faye
  9. Les infâmes, de Jax Miller
  10. Le metteur en scène polonais, d’Antoine Mouton
  11. Cœur tambour, de Scholastique Mukasonga
  12. À ce stade de la nuit, de Maylis de Kerangal

Catégorie essais, témoignages

  1. Au royaume de l’espoir il n’y a pas d’hiver, d’Élise Boghossian

Logo rentrée littéraire 2014En 2014, le projet de 1% rentrée littéraire est organisé à nouveau par Hérisson. Il s’agira de lire et chroniquer avant fin juillet 2015 au moins 1% des 604 livres annoncés (50 de plus que l’année dernière, mais un peu moins qu’en 2012, soit 6 livres) des livres qui paraîtront dans le cadre de la rentrée littéraire 2014, entre mi août et mi octobre. Outre la catégorie romans, on peut aussi chroniquer pour les catégories littérature jeunesse, essai et bandes dessinées. A suivre dans les prochains mois!

Catégorie romans…

Catégorie bande dessinée

Logo du défi rentrée littéraire 2013 chez HérissonEn 2013, le projet de 1% rentrée littéraire est organisé à nouveau par Hérisson. Il s’agira de lire et chroniquer avant fin juillet 2014 au moins 1% des 555 livres annoncés (soit 5,5, moins de livres cette année, arrondis à 6…) des livres qui paraîtront dans le cadre de la rentrée littéraire 2013, entre mi août et mi octobre. Une toute petite saison pour moi à cause de mes problèmes dus à un méningiome.

En 2012, le projet de 1% rentrée littéraire est organisé à nouveau par Hérisson. Il s’agira de lire et chroniquer avant fin juillet 2013 au moins 1% des 646 livres annoncés (soit 6,5, moins de livres cette année, arrondis à 7…) des livres qui paraîtront dans le cadre de la rentrée littéraire 2012, entre le 18 août et fin octobre.

Logo rentrée littéraire 2011En 2011, le projet de 1% rentrée littéraire est repris par Hérisson. Il s’agira de lire et chroniquer avant fin juillet 2012 au moins 1% (soit 6,5, moins de livres cette année) des livres qui paraîtront dans le cadre de la rentrée littéraire 2011, entre le 18 août et fin octobre. C’est parti pour le troisième pour cent…

logo du chalenge 1% rentrée littéraire 2010En 2010, le projet de 1% rentrée littéraire est repris par Schlabaya,
qui m’a gentiment invitée à poursuivre l’aventure. Il s’agira de lire et chroniquer avant fin juillet 2011 au moins 1% (soit 7) des livres qui paraîtront dans le cadre de la rentrée littéraire
2010, entre le 12 août et le 29 octobre. J’ai franchi le troisième pour cent…

Hors défi (essais politiques) :

Logo du challenge du un pour cent rentrée littéraire 2009Ce challenge du 1 % rentrée littéraire 2009, organisé par la Tourneuse de page, prévoit de lire et chroniquer d’ici juillet 2010 au moins 7 livres parus entre le 13 août et le 28 octobre 2009. J’ai dépassé l’objectif maintenant…

1. Les Veilleurs de Vincent Message
2. La patience de Mauricette de Lucien Suel
3. Mon père est femme de ménage de Saphia Azzedine
4. Le dernier homme qui parlait catalan de Carles Casajuana
5. Peur noire de Harlan Coben
6. Le tailleur de pierre de Camilla Läckberg
7. Le dernier rêve de la colombe Diamant, d’Adrian Hyland
8. L’aiguille dans la botte de foin, d’Ernesto Mallo

À ce stade de la nuit de Maylis de Kerangal

pioche-en-bib.jpgCouverture de À ce stade de la nuit de Maylis de KerangalIl n’y a que quelques semaines que j’ai lu Réparer les vivants (voir aussi Tangente vers l’est). J’ai trouvé son dernier titre parmi les nouvelles acquisitions de la médiathèque.

Le livreÀ ce stade de la nuit de Maylis de Kerangal, collection Minimales, éditions Verticales, 2015, 74 pages, ISBN 9782070107544.

L’histoire : à Paris, une nuit d’octobre 2013. La radio rapporte un nouveau naufrage au large de Lampedusa. Au-delà du drame, ce nom fait écho à de multiples références dans sa vie, cinéma, lecture, îles italiennes…

Mon avis : ce livre est un récit très court (encore plus court que Tangente vers l’est), petit format, moins de 60 pages si on enlève les pages blanches, il a bien sa place dans une collection intitulée « Minimales ». La forme est intéressante, chaque chapitre commence par « à ce stade de la nuit », avec un à minuscule (mais les phrases qui suivent ont leur majuscule). Écrit à la première personne, il reflète le rythme d’une nuit d’insomnie avec la radio en bruit de fond. Burt Lancaster apparaît d’abord, dans une évocation de la nouvelle version du Guépard de Visconti. Il ouvre une longue série de références, je n’aurais sans doute pas pensé au Chant des pistes de Bruce Chatwin (page 41 – que l’auteure-narratrice dit avoir lu lors de son voyage en Sibérie) en entendant parler de Lampedusa, le trajet de ce chant ancestral qui se propage à travers l’Australie évoque plus pour moi l’ethnographie que les migrations, mais c’est aussi un livre qui m’a beaucoup marquée. En empruntant ce livre, je pensais lire une réflexion sur les dizaines de milliers de migrants morts en Méditerranée ces derniers années, j’ai plutôt lu un livre sur les tourments d’une nuit d’insomnie, mais la forme de l’écriture vaut de faire ce court voyage littéraire…

Logo rentrée littéraire 2015Ce livre entre dans la catégorie romans pour le défi de la rentrée littéraire organisé à nouveau en 2015 par Hérisson.

Cœur tambour de Scholastique Mukasonga

pioche-en-bib.jpglogo tour du monde en lectureCouverture de Cœur tambour de Scholastique MukasongaCela fait des années que lorsque j’entends ou lis un entretien de Scholastique Mukasonga, j’ai envie de lire l’un de ses livres (notamment Notre-Dame du Nil pour lequel elle a reçu le prix Renaudot), mais je n’avais pas eu l’occasion de le faire avant de voir son dernier titre parmi les nouvelles acquisitions de la médiathèque. Et c’est aussi l’occasion d’alimenter mon Tour du monde en lecture auquel je n’ai ajouté aucun nouveau pays depuis des mois!

Le livre : Cœur tambour, de Scholastique Mukasonga,
collection blanche, éditions Gallimard, 176 pages, 2015, ISBN 9782070149810.

L’histoire : en Amérique (Carïbes et Amérique du Nord) puis au Rwanda. La célèbre chanteuse rwandaise d’un groupe rasta, Kitami, est morte écrasée par son grand tambour dans des conditions mystérieuses (accident, meurtre, suicide?) il y a un an lorsqu’un journaliste reçoit une valise qui contient un manuscrit autographe dans lequel est raconte sa vie au Rwanda sous le nom de Prisca jusqu’à sa rencontre avec trois joueurs de tambours rastas à la recherche de leurs racines africaines. Enfant brillante, elle arrive à poursuivre des études malgré les transes qui déjà l’envahissent de temps à autre…

Mon avis : j’ai eu un peu de mal avec la première partie,
Kitami (jusqu’à la page 60, sur les tambourinaires du groupe de Kitami) et préféré les deux suivantes, qui chronologiquement se placent avant, Nyabongui (souveraine légendaire dont elle est -serait- la réincarnation) et Ruguina (le nom de son grand tambour). Le récit au Rwanda m’a particulièrement plu, tant pour l’histoire que pour le style. Le lecteur assiste aux études d’une fille brillante, entre école au village, cours supplémentaire par le missionnaire, puis la bourse pour aller au collège puis au lycée à la capitale. En parallèle, après une première transe, on croise le monde des esprits, des superstitions. Pas de chance pour cette jeune fille, elle appartient à la mauvaise ethnie, elle ne pourra pas poursuivre ses études au-delà. Au village, elle est crainte (ses pouvoirs sont-ils bénéfiques ou maléfiques?), elle va devoir fuir. Mythe, réalité, passé colonial, cohabitation ethnique difficile entre hutus et tutsis, recherche des origines par certains américains descendants d’esclaves, rôle des tambours, légendes et mythes ancestraux confrontés aux Églises chrétiennes (catholique et évangélique), pouvoirs thaumaturgiques ou maléfiques, transmission du passé, des légendes, des pouvoirs, rapports hommes / femmes, … Ce roman aborde de nombreux sujets avec beaucoup de « douceur », comme dans un murmure à l’oreille du lecteur…

 

Logo rentrée littéraire 2015Ce livre entre dans la catégorie romans pour le défi de la rentrée littéraire organisé à nouveau en 2015 par Hérisson.

Le metteur en scène polonais, d’Antoine Mouton

Couverture de Le metteur en scène polonais, d'Antoine Moutonpioche-en-bib.jpgUn livre trouvé parmi les nouvelles acquisitions de la médiathèque.

Le livre : Le metteur en scène polonais, d’Antoine Mouton, éditions Christian Bourgeois, 117 pages, 2015, ISBN 978-2-267-02884-3.

L’histoire : à une époque indéterminée, en France, en Pologne, ailleurs… Un directeur de théâtre (français) a commandé l’adaptation d’un roman (ou est-ce une pièce de théâtre?) d’un auteur (autrichien) mort depuis quinze ans à  un metteur en scène (polonais). Une pièce qu’un traducteur (tchèque) avait tenté de traduire pendant deux ans avant de disparaître: travail impossible, le texte n’arrête pas de changer. Le metteur en scène devient fou, insulte son équipe, en est à 8h de spectacle et à des dépassements de frais faramineux… Parviendra-t-il au bout du projet?

Mon avis : Court roman (classement de la médiathèque) ou longue nouvelle (classement de l’éditeur)? Un texte court en tout cas, avec des phrases interminables et de nombreuses répétitions qui doivent être censées rendre compte de la montée de la folie du metteur en scène. Les personnages ne sont jamais nommés (avec un nom propre ou un prénom) mais désignés par leur fonction et leur nationalité (« le metteur en scène polonais », « le directeur de théâtre français », etc.), ce qui alourdit considérablement le texte et la lecture au fil des pages. Une réflexion sur la folie, l’amour, la mort plus que sur le théâtre, qui ne m’a pas passionnée, mais le dénouement inattendu vaut la peine d’aller jusqu’à la dernière page…

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Au royaume de l’espoir il n’y a pas d’hiver, d’Élise Boghossian

Couverture de Au royaume de l'espoir il n'y a pas d'hiver, d’Élise BoghossianUne amie m’a prêté ce livre de témoignage. J’avais vu l’auteure il y a quelques semaines dans l’émission 28 minutes sur Arte.

Le livre : Au royaume de l’espoir il n’y a pas d’hiver, d’Élise Boghossian, éditions Robert Laffont, 229 pages, 2015, ISBN 978-2221190272.

L’histoire : ces quinze dernières années à Paris et dans le monde. A l’occasion d’un pépin de santé personnel alors qu’elle poursuit des études de neurosciences, Élise Boghossian découvre la médecine chinoise, à Paris, en Chine, au Vietnam. Elle y découvre la puissance de l’acupuncture dans le traitement de la douleur, notamment dans les douleurs neuropathiques des amputés du Vietnam ou même comme alternative à l’anesthésie générale. Entre son activité dans son cabinet parisien, sa vie de famille -elle est mère de trois enfants- elle se rend auprès de ceux qui sont les plus démunis et qui souffrent le plus sans pouvoir avoir accès aux médicaments traditionnels : hier les réfugiés en Irak (lors de la « première guerre »), aujourd’hui avec les deux bus-dispensaires mobiles qu’elle a créé en Jordanie pour aller à la rencontre des blessés de guerre, des grands brûlés, des femmes victimes de viols par Daech, là où ils sont le plus nombreux, disséminés hors des camps.

Mon avis : j’ai découvert, par son témoignage, la puissance de l’acupuncture, et les difficultés à faire accepter cette pratique peu coûteuse auprès des grandes ONG… C’est donc par l’intermédiaire de son association Shennong & Avicenne, créée en 2002 pour promouvoir la médecine chinoise en France, qu’elle intervient à son échelle, formant à la technique des médecins réfugiés qui viennent en aide à tous ceux qui en ont besoin en périphérie des zones de guerre du Proche-Orient. Un témoignage poignant!

Logo rentrée littéraire 2015Ce livre entre dans la catégorie essais témoignages pour le défi de la rentrée littéraire organisé à nouveau en 2015 par Hérisson.