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Au royaume de l’espoir il n’y a pas d’hiver, d’Élise Boghossian

Couverture de Au royaume de l'espoir il n'y a pas d'hiver, d’Élise BoghossianUne amie m’a prêté ce livre de témoignage. J’avais vu l’auteure il y a quelques semaines dans l’émission 28 minutes sur Arte.

Le livre : Au royaume de l’espoir il n’y a pas d’hiver, d’Élise Boghossian, éditions Robert Laffont, 229 pages, 2015, ISBN 978-2221190272.

L’histoire : ces quinze dernières années à Paris et dans le monde. A l’occasion d’un pépin de santé personnel alors qu’elle poursuit des études de neurosciences, Élise Boghossian découvre la médecine chinoise, à Paris, en Chine, au Vietnam. Elle y découvre la puissance de l’acupuncture dans le traitement de la douleur, notamment dans les douleurs neuropathiques des amputés du Vietnam ou même comme alternative à l’anesthésie générale. Entre son activité dans son cabinet parisien, sa vie de famille -elle est mère de trois enfants- elle se rend auprès de ceux qui sont les plus démunis et qui souffrent le plus sans pouvoir avoir accès aux médicaments traditionnels : hier les réfugiés en Irak (lors de la « première guerre »), aujourd’hui avec les deux bus-dispensaires mobiles qu’elle a créé en Jordanie pour aller à la rencontre des blessés de guerre, des grands brûlés, des femmes victimes de viols par Daech, là où ils sont le plus nombreux, disséminés hors des camps.

Mon avis : j’ai découvert, par son témoignage, la puissance de l’acupuncture, et les difficultés à faire accepter cette pratique peu coûteuse auprès des grandes ONG… C’est donc par l’intermédiaire de son association Shennong & Avicenne, créée en 2002 pour promouvoir la médecine chinoise en France, qu’elle intervient à son échelle, formant à la technique des médecins réfugiés qui viennent en aide à tous ceux qui en ont besoin en périphérie des zones de guerre du Proche-Orient. Un témoignage poignant!

Logo rentrée littéraire 2015Ce livre entre dans la catégorie essais témoignages pour le défi de la rentrée littéraire organisé à nouveau en 2015 par Hérisson.

Chroniques de Jérusalem de Guy Delisle

Couverture de Chroniques de Jérusalem de Guy Delisle pioche-en-bib.jpgBienvenue en arabeJe vous ai parlé des Chroniques birmanes, de Pyongyang et de Shenzhen de Guy Delisle. La suite des aventures, cette fois à Jérusalem, a obtenu le prix du meilleur album au festival international de la bande dessinée d’Angoulême, j’ai mis un certain temps à l’avoir à la médiathèque (dans une annexe). Une lecture qui entre dans le cadre du défi sur le monde arabe organisé par Schlabaya.

Le livre : Chroniques de Jérusalem, de Guy Delisle, collection Shampooing, éditions Delcourt, 2011, 334 pages, ISBN 978-2756025698.

L’histoire : à partir d’août 2008, à Jérusalem où Nadège, la compagne de Guy Delisle est envoyée pour un an par médecins sans frontière comme logisticienne, Guy l’accompagne bien sûr, avec leurs deux enfants. Ils logent à Jérusalem-est, dans le quartier arabe. Guy Delisle découvre au fil des jours le pays, sa complexité, les colonies, le mur de séparation, les check-points, les lieux saints des trois religions (judaïsme, christianisme et islam et toutes leurs variantes), réussit à aller dans les territoires occupés (enfin, dans certains), rencontre des étudiants en beaux-arts, s’échappe quelques jours en Europe pour un festival et subit de grandes difficultés à l’embarquement au retour…

Mon avis : la complexité d’Israël et de la Palestine vues au fil des mois, sur un an en 2008-2009, les territoires occupés, le mur de séparation, les jours de fermetures et de fêtes qui varient pour les trois religions, le tout avec des dessins et par petites touches, le plus en plus engagé au fil des pages dans la condamnation du mur de séparation, des check-points, de la limitation de circulation des Palestiniens mais aussi des Arabes israéliens (dont une partie sont chrétiens…), des colonies, des spoliations… Mais au final, j’ai préféré les épisodes précédents, Chroniques birmanes et de Pyongyang.

Pour aller plus loin : voir la page Jérusalem sur le site de Guy Delisle.

Le photographe, t. 3, de D. Lefèvre, E. Guibert et F. Lemercier

Couverture du tome 3 du photographe pioche-en-bib.jpgJ’ai pu emprunter à la médiathèque les trois tomes du Photographe. Je vous ai parlé de l’un après l’autre, aujourd’hui, le tome 3, qui a reçu le Prix Essentiel au Festival international de la Bande dessinée d’Angoulême en 2007. Didier Lefèvre est décédé quelques mois plus tard… D’Emmanuel Guibert, j’ai aussi lu L’enfance d’Alan et la guerre d’Alan (tome 1tome 2 et tome 3) et Des nouvelles d’Alain (Keller Alain, Guibert Emmanuel et  Lemercier Frédéric).

Le livre : Le photographe, t. 2, de Didier Lefèvre (scénario et photographies) et Emmanuel Guibert et Frédéric Lemercier (dessin et couleur), collection Aire Libre, éditions Dupuis, 96 planches,4 pages de présentation des protagonistes vingt ans après, 2006, ISBN 978-2-8001-3544-1 (plus un DVD avec un film réalisé lors de la même mission par la responsable de la mission MSF, Juliette Fournot).

L’histoire : septembre 1986, le temps du retour est venu pour la mission de Médecins Sans Frontières, seul un médecin et une infirmière passeront l’hiver à l’hôpital de campagne du village de Zaragandara, au fin fond des montagnes afghanes. Didier Lefèvre, le photographe, en a assez de la vie collective (ils dorment tous ensembles dans une pièce depuis un mois, plus le mois de trajet à l’aller). Juliette Fournot, la chef de mission, souhaite faire un détour d’une semaine pour voir un autre village au passage, il ne veut pas, s’entête à partir seul, avec un guide. Son périple sera long, très long, très périlleux. Il n’a pas mesuré les conséquences de son choix…

Mon avis : le mélange de dessins et photographies rend ce récit poignant, même si cette fois, il ne s’agit plus d’un pays en guerre, mais d’un homme qui lutte, presque seul, dans la montagne himalayenne. Un DVD avec un film réalisé par la chef de mission est joint à ce troisième tome, il donne un point de vue terrible de la même aventure de la mission de MSF, en insistant peut-être plus sur la terrible réalité de la guerre menée par les Soviétiques. Il faut absolument lire la BD et voir ce film… même si j’ai préféré le tome 2.

Logo du classement BD de Yaneck Cette BD sera soumise pour le classement du TOP BD des blogueurs organisé par Yaneck / Les chroniques de l’invisible. Mes chroniques BD sont regroupées dans la catégorie pour les BD et par auteur sur la page BD dans ma bibliothèque.

Le photographe, t. 2, de D. Lefèvre, E. Guibert et F. Lemercier

Couverture du tome 2 du Photographe pioche-en-bib.jpgJ’ai pu emprunter à la médiathèque les trois tomes du Photographe. Je vais vous en parler l’un après l’autre, aujourd’hui, le tome 2 (le tome 1 est ici et le tome 3 par là). D’Emmanuel Guibert, j’ai aussi lu L’enfance d’Alan et la guerre d’Alan (tome 1tome 2 et tome 3) et Des nouvelles d’Alain (Keller Alain, Guibert Emmanuel et  Lemercier Frédéric).

Le livre : Le photographe, t. 2, de Didier Lefèvre (scénario et photographies) et Emmanuel Guibert et Frédéric Lemercier (dessin et couleur), collection Aire Libre, éditions Dupuis, 76 planches, 2004, ISBN 978-2-8001-3540-9.

L’histoire : août 1986, au fin fond des montagnes afghanes. La mission de Médecins Sans Frontières et son photographe, Didier Lefèvre, vient d’arriver après un mois de dur trajet, dans le village de Zaragandara où se trouve l’hôpital sommaire et où ils vont rester un mois à soigner la population locale, victime de la guerre d’Afghanistan menée par les Soviétiques. Dès le premier jour, les patients affluent. Des malades ordinaires, des blessés de guerre, des blessés accidentels. Avec des moyens rudimentaires, ils soignent, opèrent, et forment une équipe afghane. Avant la neige, la plus grande partie de l’équipe va repartir, ne laissant qu’un médecin et une infirmière pour l’hiver, le temps presse…

Mon avis : le mélange de dessins et photographies rend ce récit poignant. Dans ce monde isolé et en guerre, les médecins et infirmiers se démènent pour aider la population, qui leur rend bien en leur assurant la nourriture, quitte à se priver eux-mêmes. Une plongée au cœur de la guerre, d’une équipe de MSF et de la médecine et chirurgie de guerre. À lire absolument, j’ai encore préféré ce tome 2 au tome 1.

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Le photographe, t. 1, de D. Lefèvre, E. Guibert et F. Lemercier

Couverture du tome 1 du photographe pioche-en-bib.jpgJ’ai pu emprunter à la médiathèque les trois tomes du Photographe, qui figurent régulièrement dans le classement du TOP BD des blogueurs organisé par Yaneck / Les chroniques de l’invisible. Je vais vous en parler l’un après l’autre, aujourd’hui le tome 1? plus tard le tome 2 et le tome 3. D’Emmanuel Guibert, j’ai aussi lu L’enfance d’Alan et la guerre d’Alan (tome 1tome 2 et tome 3) et Des nouvelles d’Alain (Keller Alain, Guibert Emmanuel et  Lemercier Frédéric).

Le livre : Le photographe, t. 1, de Didier Lefèvre (scénario et photographies) et Emmanuel Guibert et Frédéric Lemercier (dessin et couleur), collection Aire Libre, éditions Dupuis, 78 planches, 2003, ISBN 978-2-8001-3372-4.

L’histoire : fin juillet 1986. Didier Lefèvre, photographe, vient d’arriver à Peshawar, au Pakistan, en pleine guerre d’Afghanistan. Il va accompagner une équipe de Médecins Sans Frontières qui se rend à pied dans un hôpital afghan, clandestinement, sans se faire prendre par les Soviétiques (qui refusent leur aide), pour soigner la population locale et les combattants Moudjahidin. Didier Lefèvre est chargé par MSF de photographier la progression de la mission puis la mission sur place. Après de longs préparatifs (dont l’achat des chevaux et ânes de bât), l’équipe se joint à une caravane de transport d’armes et s’engage pour une lente et longue progression à travers l’Himalaya.

Mon avis : cette BD, qui mêle dessins et planches contacts (si c’étaient des films positifs, sinon, ce sont des tirages petit format des négatifs), est un reportage très vivant et très réaliste de cette mission de MSF. Elle a été publiée presque vingt ans après le retour de cette mission, mais nous avons l’impression de suivre pas à pas et au jour le jour la lente progression de l’équipe et de la caravane de cols en cols, la difficulté et la souffrance de chacun.

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Chroniques birmanes de Delisle

Couverture de Chroniques birmanes de Guy Delisle pioche-en-bib.jpgCette bande dessinée est en 17e place dans le classement de novembre calculé par Yaneck / Mes BD à moi, mais était plus haut en septembre lorsque je l’ai inscrit sur un petit papier puis recopié parmi les premiers dans le petit carnet offert par Emmanuelle. Mais j’ai mis du temps pour réussir à le trouver à la médiathèque. Pour les volumes précédents, Shenzhen (qui m’intéresse car le département de la Vienne est jumelé avec cette région de Chine qui, il y a quelques années, tenaient le triste record des exécutions capitales) et Pyongyang, je devrai encore attendre un peu. [Depuis, j’ai aussi lu Chroniques de Jérusalem].

Le livre : Chroniques birmanes, de Guy Delisle, collection Shampooing, éditions Delcourt, 263 pages, 2007, ISBN 2-7560-0933-9.

L’histoire : Nadège, la compagne de Guy Delisle, travaille pour Médecins sans frontières. Elle est nommée pour un an en Birmanie (au lieu du Guatemala pressenti), ils s’y rendent donc en famille, avec leur bébé, Louis. Le récit raconte le séjour sur place à Rangoon, les pénuries dans les magasins, les problèmes des différentes ONG avec la junte, qui refuse l’accès à certaines zones où des  » rebelles  » se trouveraient mais qui sont aussi celles qui ont le plus besoin d’aide, le milieu des expatriés, leurs clubs, leurs quartiers réservés, les problèmes de connexions à internet alors qu’il attend des nouvelles de son coloriste pour un album en cours de fabrication. Aussi les relations louches de certaines multinationales (comme Total), qui collaborent sans scrupules…

Mon avis : le séjour est raconté de l’intérieur. Guy Delisle a eu peu de contacts avec les locaux, sauf lors de deux brefs séjours avec sa femme dans les cliniques éloignées, et avec quelques dessinateurs à qui ils donnent des cours d’animation. J’aime beaucoup ce long récit autobiographique, en noir et blanc, lucide, qui ne cache pas l’ambiguïté de la présence des ONG, des multinationales, de la junte, évoque  » la dame « . Le déménagement de la capitale par la junte est un grand moment. À lire vraiment, surtout pour les archéologues que je connais et qui vont y participer à des missions, est-ce bien raisonnable ? Pas un sujet très gai pour un jour de noël, mais n’est-ce pas aussi le moment de s’interroger sur l’Humanité avec un grand H ?

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