CRA, centre de rétention administrative, de Meybeck

pioche-en-bib.jpgJe vais essayer de reprendre la rédaction d’articles « culturels », j’ai lu pas mal de BD, suis allée au cinéma, au spectacle (une sieste musicale et les premiers 8h30 de la saga Henry VI de Shakespeare… également sieste involontaire, la suite ce dimanche) mais n’est rien rédigé sur ces sujets depuis quelques semaines… J’ai emprunté cet album à la médiathèque.

Le livre : CRA, centre de rétention administrative, de Jean-Benoît Meybeck, éditions Des Ronds dans l’O, 2014, 123 pages, ISBN 978-2-917237-76-2.

La présentation de l’éditeur :

En 2012, à Toulouse-Cornebarrieu, Meybeck participe à la campagne « Ouvrez les portes » organisée par Migreurop et Alternative Européenne, campagne visant à obtenir l’accès des journalistes et de la société civile aux centres de rétention pour lesquels nous n’avons pratiquement aucune information, ni sur ce qui
s’y passe, ni comment sont traités les migrants, ni sur le respect de leurs droits.

Mon avis: ce roman graphique en noir et blanc aborde de nombreux aspects des centres de rétentions administratives, lieu de privatisation de liberté sans réel contrôle de la justice, et pour lesquels le défenseur des droits a souvent fait des rappels à la loi. Jean-Benoît Meybeck est, avant d’être un auteur de bande dessinée, un citoyen engagé puisqu’il a fondé en 2008 le collectif Tournefeuille Sans Papiers. L’album alterne les actions menées à Cornebarrieu et des témoignages parfois plus anciens.

Les deux collectifs d’association qui veulent entrer pour témoigner, Migreurop (observatoire des frontières) et Alternative Européenne (collectif de citoyens) ont manifesté pendant 12 jours (du 26 mars au 6 avril 2012) en permanence devant le centre de Cornebarrieu près de Toulouse, ont pu discuter avec des familles, visiter certains « retenus » (pour ne pas dire détenus) après de longues attentes (visite du centre interdite mais parloir individuel autorisé), mener des actions avec les députés qui eux ont un droit permanent d’entrée comme dans les prisons. Une partie des témoignages ont été recueillis auprès la Cimade, l’une des associations présentes dans la plupart de ces centres et sont parfois plus anciens.  Tous ces témoignages sont édifiants, entre détention arbitraire (une personne en règle mais qui ne peut pas le prouver sur le champ), une personne pour laquelle le tribunal ordonne la remise en liberté mais qui retourne menottée au centre de d(r)étention au cas où le procureur ferait appel de la décision, les familles avec enfants alors que la France a été condamnée pour la rétention d’enfants avec des adultes, le mitard (oui, il y a un mitard au centre de rétention), les relations pas toujours faciles entre retenus. Ou encore Daouda, un Sénégalais, arrêté alors que son amie était enceinte de six mois, emmené en avion de Toulouse à Paris au consulat du Sénégal (il pensait monter dans un avion vers son pays) et retour pour un mois de rétention, le temps que sa situation soit « éclaircie »!

Un album qu’il faudrait offrir à chacun de nos députés et sénateurs, ceux qui font la loi et devraient exercer réellement leur droit (devoir)? de contrôle des lieux de privation de liberté, centres de rétentions comme prisons.

Logo rentrée littéraire 2014Cet album entre dans le cadre du défi de la rentrée littéraire 2014 organisé par Hérisson, catégorie bande dessinée.

 

Logo du top BD des blogueurs 2013 Cette BD sera soumise pour le classement du TOP BD des blogueurs organisé par Yaneck / Les chroniques de l’invisible. Mes chroniques BD sont regroupées dans la catégorie pour les BD et par auteur sur la page BD dans ma bibliothèque.

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