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Mapuche, de Caryl Férey

Couverture de Mapuche, de Caryl FéreyParmi ses recommandations d’été, le magazine Causette. recommandait cet auteur, son dernier polar mais aussi celui-ci, que j’ai acheté en livre de poche… Il a reçu en 2012 le prix Landernau du polar et le prix du meilleur polar français du magazine Elle.

Le livre : Mapuche, de Caryl Férey, Collection Série Noire, Thrillers, éditions Gallimard, 464 pages, 2012,ISBN 9782070130764 [lu en Folio policier n°° 716, 549 pages, 2013].

L’histoire : en Argentine de nos jours. Rubén Calderón est détective privé et recherche des enfants volés lors de la dictature, lui-même fut torturé il y a trente ans, alors qu’il avait 15 ans, assistant dans les geôles clandestines de l’École de Mécanique de la Marine à mort de son père poète célèbre et sa sœur de 12 ans. Sa mère fait partie des mères (et désormais grands-mères) de la place de Mai. Un jour, on le charge de retrouver Maria, une photographe disparue depuis deux jours, fille du principal soutien financier au maire de Buenos Aires, sans savoir qu’il s’agit aussi d’une enfant volée par la dictature. De son côté, Jana, indienne mapuche réfugiée en ville après la crise financière de 2001-2002, est plus ou moins sortie du tapin et arrive à survivre comme sculptrice engagée sur le sort des indiens. A la demande expresse de son ami(e) Paula / Michele, elle tente de convaincre Rubén d’enquêter sur la mort de Luz, leur ami travesti dont le corps mutilé a été retrouvé dans le port, sans grand espoir du côté de la police. Les deux affaires vont s’avérer étroitement liées, sur les traces des pires moments de la dictature, avec des personnes prêtes à tout pour sauvegarder leurs sales secrets…

Mon avis : un thriller qui plonge dans le passé ou plutôt les passés sombres de l’Aregntine (en frôlant le Chili, mais ça, je vous laisse le découvrir): les geôles de la dictature (et les enfants volés) d’un côté, le sort des Indiens de la forêt amazonienne de l’autre. Il ne s’agit pas d’un documentaire, ceux qui veulent en savoir plus seraient plus inspirés de lire des livres d’histoire, mais bien d’une toile de fond sur laquelle se trace une chasse à l’homme sans merci, entre ceux qui cherchent à faire éclater la vérité et ceux qui sont près à tout pour la garder soigneusement enfouie. La violence se déchaîne, les morts s’accumulent dans les deux camps, la morale n’est pas toujours sauve, la nature humaine se révèle sous ses plus sombres aspects… Une idée de lecture au frais pour les deux prochains jours annoncés très chauds… ou à garder pour cet hiver au coin du feu??? A vous de choisir!

Profession du père, de Sorj Chalandon

pioche-en-bib.jpgCouverture de Profession du père, de Sorj ChalandonEn attendant la nouvelle rentrée littéraire (nouveau défi organisé par Hérisson par en vue?), j’ai lu un roman salué lors de celle de 2015, c’est la première fois que je lisais un livre de Sorj Chalandon, dont je lis les critiques cinéma chaque semaine dans Le Canard enchaîné. J’ai emprunté ce livre à la médiathèque.

Le livre : Profession du père, de Sorj Chalandon, éditions Grasset, 320 pages, 2015, ISBN 9782246857136.

L’histoire : dans les années 1960, quelque part dans une ville de province. Émile, 12 ans, a un père qui a plein de métiers, à l’entendre… Que répondre dans la case « profession du père », sur la fiche du collège? Champion du monde de judo, prêtre, agent secret, ami intime de De Gaulle?Et qui est ce mystérieux parrain américain? La vie du petit garçon n’est pas simple, entre entraînement pour la cause de l’OAS (allant jusqu’à lui faire prendre des risques pour déposer des lettres anonymes) et punitions qui vont au-delà de la maltraitance… Qu’est devenu ce petit garçon, comment s’en est-il sorti?

Mon avis : le roman (autobiographique) parle avec légèreté et beaucoup d’humour des « missions » confiées par ce père mythomane à son jeune fils, mais on souffre avec lui dans l’armoire où il est enfermé, puni, au pain et à l’eau, avec la mère au minimum complice passive du bourreau… quoiqu’elle encaisse aussi sa part de la violence du mari. Un fils chassé de chez ses parents le jour de ses 18 ans (ils déménagent en lui laissant le dernier mois dans l’ancien appartement). Il faut attendre que ce père devienne vieux, incontrôlable, enfin enfermé à l’hôpital psychiatrique pour que le fils fasse admettre à sa mère la folie de ce père qui a pourri leurs deux vies. Que lui aussi admette quelque part cette terrible emprise du père, pour lequel il était prêt à tout faire, pour une parcelle d’amour (ou juste d’une levée de punition?). La folie qui a aussi eu des conséquences tragiques pour l’un de ses camarades de classe, mais ça, je vous laisse le découvrir en lisant ce roman poignant!

La Madone de Notre-Dame, par Alexis Ragougneau

pioche-en-bib.jpgCouverture de La Madone de Notre-Dame, par Alexis RagougneauJ’ai choisi de commencer mes vacances avec des polars… J’ai emprunté à la médiathèque un livre de cet auteur que je ne connais pas, en faisant confiance à l’éditeur dont j’apprécie en général les choix. Et aussi parce qu’il se passe pendant la procession de Notre-Dame (le 15 août), qui avait bloqué un certain temps notre bateau au retour de notre croisière l’année dernière sur la Seine le 14 août au soir.

Le livre : La Madone de Notre-Dame, par Alexis Ragougneau, éditions Viviane Hamy, 2013, 202 pages, ISBN 9782878585919.

L’histoire : de nos jours à Paris, le 16 août. Les gardiens de Notre-Dame ont repéré une très belle jeune fille habillée de blanc, figée depuis un moment sur un banc… mais c’est une touriste qui s’aperçoit qu’elle est morte. Le palais de justice et le quai des Orfèvres étant à deux pas, la procureure Claire Kauffmann, le commandant Landard et le jeune lieutenant Gombrowicz déboulent rapidement. Mais qui est cette inconnue, habillée dans une tenue peu décente? Le père Kern, qui effectue chaque été un remplacement à Notre-Dame, est chargé d’éviter le scandale et de faire en sorte que la police parte au plus vite. L’enquête révèle vite que la victime avait  la veille troublé la procession, avec sa tenue voyante dans les premiers rangs, et avait été prise à parti par Thibaut, un jeune habitué de Notre-Dame plutôt dérangé. Mais voilà qu’il se suicide pendant sa garde à vue, et le commandant n’est pas convaincu de sa culpabilité…

Mon avis : il s’agit du premier polar publié d’Alexis Ragougneau et il est construit de manière plutôt classique, avec des personnages que l’on retrouve souvent, le vieux flic grognon en fin de carrière, le jeune lieutenant qui y croit, la procureure torturée par ses problèmes personnels, le prêtre hanté par le suicide de son frère il y a des années, la victime mystérieuse. Il s’ouvre néanmoins par une description très réaliste de Notre-Dame. Côté face, une usine à touristes, avec ses bigotes habituées, ses SDF et ses gardiens qui tentent de maintenir un équilibre dans ce petit monde. Côté pile, le clergé qui ne veut pas de vagues et souhaite la réouverture rapide de l’édifice, sans scandale. Et il y a le père Kern, prêtre de banlieue et aumônier des prisons, qui devient peu à peu un personnage clef. Le dénouement final (chut…) n’est pas une grosse surprise, mais ce court roman (200 pages) est bien écrit… donc pas mal pour une petite lecture d’été sans prise de tête! Je vais lire le second roman de cet auteur, deux fois plus gros, emprunté en même temps…

Histoire d’une mouette et d’un chat qui lui apprit à voler, de Luis Sepúlveda

Cela fait un moment que je ne suis pas venue sur mon blog, mais je vais profiter de mes vacances pour rédiger une série d’articles pour chaque jour des prochaines semaines. En attendant, c’est Maryse qui m’a envoyé un article sur l’une de ses lectures estivales…

Histoire d’une mouette et d’un chat qui lui apprit à voler par Luis Sepúlveda (par Maryse)

Couverture de Histoire d'une mouette et d'un chat qui lui apprit à voler, de Luis SepúlvedaQuelques mots sur l’auteur Luis Sepúlveda, né au Chili le 4 octobre 1949:

Son œuvre est fortement marquée par son engagement politique et écologique et par sa lutte contre les dictatures des années 1970. Engagé très jeune dans les Jeunesses communistes, il fut emprisonné pendant deux ans et demi par le régime de Pinochet dans la tristement célèbre prison de Temuco. C’est grâce à l’intervention d’Amnesty International qu’il est libéré en 1977. Exilé, il voyage beaucoup en Amérique latine, puis il part en Europe; en 1982 il s’installe en Allemagne jusqu’en 1996, date à laquelle il va vivre en Espagne jusqu’à ce jour.
Le roman qui l’a fait connaître est « Le Vieux qui lisait des histoires d’amour« .

Le livre: Histoire d’une mouette et du chat qui lui apprit à voler, de Luis Sepúlveda, traduit de l’espagnol par Anne-Marie Métailié, 1996, collection Métailié Suites en co-édition avec le Seuil jeunesse.

L’histoire : Zorbas le chat grand noir et gros a promis à la mouette qui est venue mourir sur son balcon de couver son dernier oeuf, de protéger le poussin et de lui apprendre à voler. Tous les chats du port de Hambourg vont se mobiliser pour l’aider à tenir ces promesses insolites.

A travers les aventures rocambolesques et drôles de Zorbas et Afortunada, on découvre la solidarité, la tendresse, la nature et la poésie.

Mon avis: Plus qu’un roman, c’est une nouvelle poétique, un conte fantastique inclassable où les animaux parlent, se comprennent entre eux et comprennent le langage des hommes.
L’histoire commence dans un appartement du port d’Hambourg où un jeune garçon part en vacances pour deux mois laissant seul son chat « Zorbas le chat gros et noir » qu’un ami de la famille doit venir nourrir quotidiennement.
Puis, comme dans tous les ports, il y a des mouettes dont Kengah qui se prépare à partir vers le Sud avec ses congénères. Malheureusement pour elle, le sort en décide autrement, et lors d’une plongée pour s’approvisionner en harengs, un bateau fait sa vidange et elle se retrouve engluée dans le pétrole. Avec peine, elle arrive à reprendre son vol et atterrit sur le balcon de l’appartement où vit Zorbas. Celui-ci surpris de cette arrivée inattendue promet à la mouette qui sait qu’elle va mourir, de couver l’œuf qu’elle va pondre, de prendre soin du bébé et de lui apprendre à voler.
Ce n’est pas une mince affaire et seul il ne se sent pas capable d’y arriver alors il demande l’aide de ses amis, les chats du port aux noms savoureux qui ont chacun leur spécialité: Colonello qui a sa phrase fétiche : « vous m’enlevez les miaulements de la bouche », Secrétario, Jesaistout détenteur d’une encyclopédie à laquelle il se réfère sans cesse pour trouver des explications à tout.

C’est alors une véritable chaîne de solidarité qui se met en route pour venir en aide à Zorbas et lui permette de tenir les promesses faites à Kengah. La solidarité des chats et leur ingéniosité pour parvenir à leurs fins peut donner des leçons à bien des humains dans ce domaine. D’ailleurs ils ne ménagent pas quelques critiques bien senties à leur égard notamment en ce qui concerne la pollution du port.

La maladresse de Zorbas couvant le petit œuf, son ingéniosité pour le protéger de l’ami qui lui apporte ses croquettes, le premier mot du bébé mouette quand il naît en disant « Maman », son baptême, les tentatives pour la faire voler sont autant de moments délicieux et inoubliables.

Je l’ai lu d’une traite, ce fut un super bon moment de lecture émaillée d’anecdotes savoureuses et tendres. Bref, un bonheur!

Les maraudeurs de Tom Cooper

livres, critiques citations et bibliothèques en ligne sur Babelio.comCouverture de Les maraudeurs de Tom CooperJ’ai reçu ce livre dans le cadre d’une opération Masse critique de Babelio, merci à eux et aux éditions Albin Michel.

Le livre : Les maraudeurs de Tom Cooper, traduit de l’anglais (États-Unis) par Pierre Demarty, éditions Albin Michel, 2016, 399 pages, ISBN 9782226325754.

L’histoire : Août 2010, à Jeanette, en Louisiane. Cinq ans après l’ouragan Katrin, une nouvelle catastrophe frappe le bayou, une pollution due  la fuite d’un pipeline de BP. Alors que la saison des crevettes devrait battre son plein, celles-ci sont petites et se vendent à bas prix, les consommateurs se méfient des conséquences de la pollution. Dans le bayou se croisent ou s’évitent Gus Lindquist, un pêcheur manchot qui survit grâce aux antidouleurs et qui recherche un trésor au détecteur de métaux, Wes Trench, adolescent qui n’a pas pardonné à son père d’avoir voulu coûte que coûte rester pendant l’ouragan, causant la mort de sa mère, Brady Grimes, originaire de la région et mandaté par BP pour acheter le silence des sinistrés (un gros chèque tout de suite contre l’abandon des poursuites), les jumeaux Troup, qui cultivent une marijuana de première qualité, Hanson et Cosgrove, deux repris de justice qui viennent s’embaucher pour le nettoyage des oiseaux…

Mon avis : l’auteur fait varier les points de vue au fil des chapitres, mais le lecteur n’est jamais perdu, le titre de chaque chapitre précise le nom du protagoniste principal… Il nous plonge dans un monde violent, où chacun lutte pour sa survie, une lutte qui peut être sans merci, comme le vol du bras artificiel de Linquist. Un monde qui fascine auteurs et cinéastes (La descente de Pégase de James Lee Burke ; Baton Rouge de Patricia Cornwell ; Dans la brume électrique, de Bertrand Tavernier ; etc.), mais jamais avec une telle évocation de la pêche aux crevettes et des conséquences pour les pêcheurs, usure prématurée du corps, épaules déformées, alcool et médicaments pour tenir. Un trésor perdu par un flibustier et la culture de la marijuana finissent par se télescoper dramatiquement, les pratiques de BP, cynique, le danger des produits dispersants autant que du pétrole, le manque d’aide des victimes de Katrina, c’est une petite société à dominante masculine qui se croise au fil des pages… jusqu’à ne plus pouvoir contenir la violence des hommes (et des alligators). Je me suis laissée porter par ces 400 pages, à louvoyer dans les marais… Prêts à embarquer à votre tour sur un crevettier?

Kobra, de Deon Meyer

Couverture de Kobra, de Deon MeyerUn livre acheté en poche pour le dernier voyage à Paris… J’arrive à lire maintenant une trentaine de pages dans ce format sans ma caméra  s’il y a assez de lumière et si les pages ne pas trop de transparentes 😉 . De Deon Meyer, j’ai déjà lu 13 heures.

Le livre : Kobra, de Deon Meyer, traduit de l’anglais (Afrique-du-Sud) par Estelle Roudet, collection Seuil policier, éditions du Seuil, 2014, 448 pages, ISBN 9782021155006 (lu en poches, Point Policier n°4211, 2015).

L’histoire : de nos jours en Afrique-du-Sud. Trois morts sont retrouvés dans la maison d’hôtes d’un domaine viticole de Franschhoek, un employé de la propriété et deux gardes du corps, anciens policiers d’élite, embauchés par un client britannique, Paul Anthony Morris, qui a disparu. Les douilles des balles sont toutes gravées d’une tête de cobra. Très vite, grâce aux données d’interpol, Benny Griessel, l’enquêteur, s’oriente sur la trace d’un tueur professionnel qui a exécuté divers contrats en Europe. Mais qui est Paul Morris, le consulat, la hiérarchie, un autre service de police, tout le monde semble se liguer pour qu’il ne le découvre pas… Sur le port, aux abords d’un centre commercial, le jeune Tyrone Kleinboo, pickpocket professionnel pour payer les études de médecine de sa sœur, dérobe une portefeuille dans le  sac d’une touriste. Alors qu’il est arrêté et conduit au poste de sécurité, tous les vigiles sont à leur tour abattus, à nouveau des douilles gravées, mais Tyrone a visiblement réussi à s’échapper…

Mon avis : un polar dans le milieu de l’intelligence économique. Le disparu est en fait un mathématicien qui a écrit un algorithme pour traquer l’argent sale dans le flux des transactions financières mondiales. Paradoxalement, il milite aussi pour que le gouvernement britannique flique moins les données numériques des citoyens. En parallèle à l’enquête, cet aspect de la finance internationale, de la complicité des grandes banques, à peine ébauchée, de l’argent du crime mais aussi des politiciens corrompus, aurait mérité d’être plus développé (même en dehors du contexte récent des Panama papers…). Le suspense est maintenu au fil des pages, avec une efficace technique narrative de changement de points de vue, mais j’aime bien les thrillers qui en même temps ouvrent les yeux sur un aspect de la société.

 

Madame H., de Régis Debray

pioche-en-bib.jpgCouverture de Madame H., de Régis DebrayJe pense que je n’avais jamais lu de livre de Régis Debray, de l’académie Goncourt, j’ai trouvé ce livre sur le présentoir des nouvelles acquisitions de la médiathèque.

Le livre : Madame H., de Régis Debray, collection blanche, éditions Gallimard, 158 pages, 2015, ISBN 9782070108039.

La quatrième de couverture :

«Madame H. nous a quittés. Nous voilà veufs. Et s’il n’y avait pas de quoi pleurer?
H. ou l’Histoire avec une majuscule. Notre haschich officiel, depuis des lustres, en France, où la consommation a toujours été plus élevée qu’ailleurs.
Le stupéfiant Histoire, avatar halluciné de l’Histoire sainte, nous a légué autant de héros que de tyrans, de défricheurs que de fossoyeurs.
La fin récente de l’ère chrétienne et progressiste ne nous oblige-t-elle pas à reconsidérer nos rapports avec cette grande puissance d’enthousiasme et d’illusion?
Dans ce récit fantasque à la première personne, où le drolatique le dispute au sérieux, le lecteur pourra trouver à la fois le compte rendu d’une désintoxication et l’esquisse d’un mode d’emploi : comment sortir de l’Histoire sans broyer du noir? Comment changer de civilisation sans verser dans une nouvelle barbarie?
Pour substituer, autant que faire se peut, à une espérance sans gaieté – la perpétuelle attente du Jour des récompenses – quelque chose comme une gaieté sans espérance, un meilleur usage du monde.»
Régis Debray.

Mon avis : il est très rare que je ne propose pas un résumé personnel d’un ouvrage, mais cette fois, je n’ai pas su comment faire et vous ai mis à la place la quatrième de couverture. Au fil des pages de ce court essai (dans mon esprit, essai est un gros pavé souvent illisible), Régis Debray présente à la première personne l’Histoire avec un grand H et l’histoire, son histoire personnelle, la façon dont il a vécu certains événements de ces 50 (60) dernières années et s’aperçoit, au-delà de son militantisme, qu’il n’a eu aucune influence (ou si peu). Un ton badin pour dire que le monde, avec sa globalisation, et l’Europe, impuissante, tourneraient vers leur fin? Certaines phrases sentent le mauvais populisme, d’autres sont si alambiquées que je n’ai pas compris (voulu comprendre) ses idées sur la laïcité, sur Daech, le déclin perpétuel de l’histoire. Pas convaincue par cet essai…

Logo rentrée littéraire 2015Ce livre entre dans la catégorie essais témoignages pour le défi de la rentrée littéraire organisé à nouveau en 2015 par Hérisson.

L’immeuble Yacoubian de Alaa el Aswany

Couverture de L'immeuble Yacoubian de Alaa el AswanyL'immeuble Yacoubian de Alaa el AswanyUne amie m’a prêté ce premier roman de Alaa el Aswany. Il a été porté à l’écran par Marwan Hamed en 2006 mais je n’ai pas vu ce film.

Le livre : L’immeuble Yacoubian de Alaa el Aswany, traduit de l’arabe (Égypte) par Gilles Gauthier, éditions Actes sud, collection Babel, n° 843, 336 pages, 2007, ISBN 978-2-7427-6934-6.

L’histoire : au Caire, des années 1930 au début du 21e siècle. Construit dans les années 1930 pour l’automobile club naissant, l’immeuble Yacoubian est le témoin de la vie de ses habitants, légaux ou moins (certains occupants de la terrasse). On croise le vieux libidineux avec son employé et sa maîtresse, le fils du concierge qui fait de brillantes études mais est exclu et qui finit par rejoindre un camp d’entraînement islamiste, le petit entrepreneur qui annexe peu à peu l’espace du toit, le gros entrepreneur qui paye pour devenir député, un couple d’homosexuels, quelques (!) verres d’alcool, …

Mon avis : même s’il a été écrit avant les printemps arabes, ce livre aborde de nombreux sujets qui sont pour partie à l’origine du ras le bol qui a amené aux révolutions plus ou moins pacifistes: viol des femmes par leur employeur (pour garder leur emploi, pour un complément de revenu), viol et torture des opposants politiques (ici les frères musulmans), corruption (de l’entrepreneur pour se faire élire député, des candidats au concours de police, …), la montée du terrorisme. L’auteur a d’ailleurs été menacé en 2012 par le nouveau régime en place, et les censeurs qui se sont attaqués il y a quelques semaines à Kamel Daoud (Meursault, contre-enquête) suite à sa tribune sur les viols du nouvel an 2016 à Munich feraient bien de lire ce livre qui met en avant le problème de la relation au sexe des hommes égyptiens (sauf peut-être le harcèlement dans les transports en commun, voir Les femmes du bus 678 de Mohamed Diab). Dans le tableau que dresse Alaa el Aswany, rien n’est tout blanc ni tout noir, l’auteur mêle les points de vue, chacun semble avoir une bonne raison d’arriver là où il est, même l’étudiant devenu islamiste et bientôt terroriste, après avoir été violé en prison. La lecture est agréable, dressant au fil des pages un tableau d’une société miniature que l’on peut élargir à la société égyptienne.

Rentrée littéraire

Depuis plusieurs années, je participe à la lecture des livres parus d’août à octobre, dans le cadre de la rentrée littéraire… Je viens de faire une mise à jour pour mes lectures. Après une toute petite année 2013 avec mes problèmes de nerfs optiques, seulement 8 romans lus contre 20 à 25 les années précédentes, en 2014, avec mon visioagrandisseur maison, j’ai pu à nouveau lire au lit le matin, mon instant préféré! Si la typographie le permet et si le papier n’est pas trop transparent, j’arrive même à me passer de ma caméra pendant une trentaine de pages. J’avais pu lire 8 romans et 5 BD de la rentrée littéraire 2014. Cette année 2015, preuve que ça va mieux, et alors qu’il reste 3 gros mois, j’ai déjà lu 12 romans et un témoignage… sans compter quelques livres qui n’appartiennent pas à la rentrée littéraire. Voici la mise à jour de la page des liens!

Logo rentrée littéraire 2016En 2016, le projet de 1% rentrée littéraire est organisé par Hérisson et Léa. Il s’agira de lire et chroniquer avant fin juillet 2017 au moins 1% des 607 livres annoncés (une quinzaine de moins que l’année dernière, soit 6 livres) des livres qui paraîtront dans le cadre de la rentrée littéraire 2015, entre mi août et mi octobre. Outre la catégorie romans, on peut aussi chroniquer pour les catégories littérature jeunesse, essai et bandes dessinées. A suivre dans les prochains mois!

 

  1. Une nuit, Markovitch, de Ayelet Gundar-Goshen

Logo rentrée littéraire 2015En 2015, le projet de 1% rentrée littéraire est organisé à nouveau par Hérisson. Il s’agira de lire et chroniquer avant fin juillet 2016 au moins 1% des 589 livres annoncés (une quinzaine de moins que l’année dernière, soit 6 livres) des livres qui paraîtront dans le cadre de la rentrée littéraire 2015, entre mi août et mi octobre. Outre la catégorie romans, on peut aussi chroniquer pour les catégories littérature jeunesse, essai et bandes dessinées. A suivre dans les prochains mois!

  1. Tourner la page, de Audur Jónsdóttir
  2. La ballade du calame, de Atiq Rahimi
  3. Fox-trot, de Michel Quint
  4. Les bannis, de Laurent Carpentier
  5. Courir après les ombres, de Sigolène Vinson
  6. Les étrangères d’Irina Teodorescu
  7. Un mauvais garçon, de Deepti Kapoor
  8. Il faut tenter de vivre, d’Éric Faye
  9. Les infâmes, de Jax Miller
  10. Le metteur en scène polonais, d’Antoine Mouton
  11. Cœur tambour, de Scholastique Mukasonga
  12. À ce stade de la nuit, de Maylis de Kerangal

Catégorie essais, témoignages

  1. Au royaume de l’espoir il n’y a pas d’hiver, d’Élise Boghossian

Logo rentrée littéraire 2014En 2014, le projet de 1% rentrée littéraire est organisé à nouveau par Hérisson. Il s’agira de lire et chroniquer avant fin juillet 2015 au moins 1% des 604 livres annoncés (50 de plus que l’année dernière, mais un peu moins qu’en 2012, soit 6 livres) des livres qui paraîtront dans le cadre de la rentrée littéraire 2014, entre mi août et mi octobre. Outre la catégorie romans, on peut aussi chroniquer pour les catégories littérature jeunesse, essai et bandes dessinées. A suivre dans les prochains mois!

Catégorie romans…

Catégorie bande dessinée

Logo du défi rentrée littéraire 2013 chez HérissonEn 2013, le projet de 1% rentrée littéraire est organisé à nouveau par Hérisson. Il s’agira de lire et chroniquer avant fin juillet 2014 au moins 1% des 555 livres annoncés (soit 5,5, moins de livres cette année, arrondis à 6…) des livres qui paraîtront dans le cadre de la rentrée littéraire 2013, entre mi août et mi octobre. Une toute petite saison pour moi à cause de mes problèmes dus à un méningiome.

En 2012, le projet de 1% rentrée littéraire est organisé à nouveau par Hérisson. Il s’agira de lire et chroniquer avant fin juillet 2013 au moins 1% des 646 livres annoncés (soit 6,5, moins de livres cette année, arrondis à 7…) des livres qui paraîtront dans le cadre de la rentrée littéraire 2012, entre le 18 août et fin octobre.

Logo rentrée littéraire 2011En 2011, le projet de 1% rentrée littéraire est repris par Hérisson. Il s’agira de lire et chroniquer avant fin juillet 2012 au moins 1% (soit 6,5, moins de livres cette année) des livres qui paraîtront dans le cadre de la rentrée littéraire 2011, entre le 18 août et fin octobre. C’est parti pour le troisième pour cent…

logo du chalenge 1% rentrée littéraire 2010En 2010, le projet de 1% rentrée littéraire est repris par Schlabaya,
qui m’a gentiment invitée à poursuivre l’aventure. Il s’agira de lire et chroniquer avant fin juillet 2011 au moins 1% (soit 7) des livres qui paraîtront dans le cadre de la rentrée littéraire
2010, entre le 12 août et le 29 octobre. J’ai franchi le troisième pour cent…

Hors défi (essais politiques) :

Logo du challenge du un pour cent rentrée littéraire 2009Ce challenge du 1 % rentrée littéraire 2009, organisé par la Tourneuse de page, prévoit de lire et chroniquer d’ici juillet 2010 au moins 7 livres parus entre le 13 août et le 28 octobre 2009. J’ai dépassé l’objectif maintenant…

1. Les Veilleurs de Vincent Message
2. La patience de Mauricette de Lucien Suel
3. Mon père est femme de ménage de Saphia Azzedine
4. Le dernier homme qui parlait catalan de Carles Casajuana
5. Peur noire de Harlan Coben
6. Le tailleur de pierre de Camilla Läckberg
7. Le dernier rêve de la colombe Diamant, d’Adrian Hyland
8. L’aiguille dans la botte de foin, d’Ernesto Mallo

À ce stade de la nuit de Maylis de Kerangal

pioche-en-bib.jpgCouverture de À ce stade de la nuit de Maylis de KerangalIl n’y a que quelques semaines que j’ai lu Réparer les vivants (voir aussi Tangente vers l’est). J’ai trouvé son dernier titre parmi les nouvelles acquisitions de la médiathèque.

Le livreÀ ce stade de la nuit de Maylis de Kerangal, collection Minimales, éditions Verticales, 2015, 74 pages, ISBN 9782070107544.

L’histoire : à Paris, une nuit d’octobre 2013. La radio rapporte un nouveau naufrage au large de Lampedusa. Au-delà du drame, ce nom fait écho à de multiples références dans sa vie, cinéma, lecture, îles italiennes…

Mon avis : ce livre est un récit très court (encore plus court que Tangente vers l’est), petit format, moins de 60 pages si on enlève les pages blanches, il a bien sa place dans une collection intitulée « Minimales ». La forme est intéressante, chaque chapitre commence par « à ce stade de la nuit », avec un à minuscule (mais les phrases qui suivent ont leur majuscule). Écrit à la première personne, il reflète le rythme d’une nuit d’insomnie avec la radio en bruit de fond. Burt Lancaster apparaît d’abord, dans une évocation de la nouvelle version du Guépard de Visconti. Il ouvre une longue série de références, je n’aurais sans doute pas pensé au Chant des pistes de Bruce Chatwin (page 41 – que l’auteure-narratrice dit avoir lu lors de son voyage en Sibérie) en entendant parler de Lampedusa, le trajet de ce chant ancestral qui se propage à travers l’Australie évoque plus pour moi l’ethnographie que les migrations, mais c’est aussi un livre qui m’a beaucoup marquée. En empruntant ce livre, je pensais lire une réflexion sur les dizaines de milliers de migrants morts en Méditerranée ces derniers années, j’ai plutôt lu un livre sur les tourments d’une nuit d’insomnie, mais la forme de l’écriture vaut de faire ce court voyage littéraire…

Logo rentrée littéraire 2015Ce livre entre dans la catégorie romans pour le défi de la rentrée littéraire organisé à nouveau en 2015 par Hérisson.