Archives par étiquette : femme

L’Alcazar à Angers

L'Alcazar à Angers, 1, les deux façades Chose promise, chose due, après le monument aux morts de 1914-1918 aux Sables-d’Olonne, voici l’Alcazar à Angers (en attendant le Palace, également à Angers), dont la sculpture est également l’œuvre de Maurice Legendre, situé à l’angle de la rue Saint-Laud et de la rue Claveau. Il s’agit d’un ancien café-concert ouvert en 1902, construit avec une façade sur chaque rue et une entrée dans l’angle en pan coupé.

L'Alcazar à Angers, 2, signatures de l'architecte, du statuaire, de l'entrepreneur, du sculpteur

Il porte les signatures suivantes : « O. David ent. / L. André sculp. / 1901 / G. Réchin arch. / M. Legendre stat. / 1902 ». Nous avons donc un bâtiment conçu par l’architecte Gaston Réchin et construit par l’entrepreneur Olivier David, un décor dessiné par le statuaire Maurice Legendre et exécuté par le sculpteur Louis André.

L'Alcazar à Angers, 3, bacon et sculpture au-dessus de la porte

L’entrée principale est surmontée d’un balconnet en pierre. Deux têtes monumentales souriantes encadrent la porte, au milieu d’un décor végétal foisonnant de feuilles et de fleurs.

Carte postale ancienne montrant l'alcazar à Angers avec encore son bow-window rue Claveau Sur les façades latérales lui répondaient des bow-windows détruits dans les années 1930, que l’on peut voir sur cette carte postale ancienne.

L'Alcazar à Angers, 4, verrière à gauche

Les baies « art nouveau » du rez-de-chaussée ont été préservées sur les deux façades.

L'Alcazar à Angers, 5, sculptures de la façade gauche

Sous la corniche du dernier niveau, dans les angles, des femmes en buste, aux seins nus, attendent le client, alors que de grandes marguerites ont pris place entre les fenêtres du troisième étage. Voici trois détails sur la rue Claveau…

L'Alcazar à Angers, 6, sculptures de la façade droite … et les deux dames de la rue Saint-Laud. Les quatre femmes ramènent l’une de leur main sous le menton ou contre l’une de leur joue.

Pour aller plus loin:

Voir le dossier documentaire établi par le service régional de l’inventaire des Pays-de-la-Loire, vous y trouverez notamment les plans de l’architecte qui a modifié les façades en 1932/1933 et d’autres vues anciennes.

Le monument aux morts de 1914-1918 à Cahors

Cahors, monument aux morts de 1914-1918, 1, vue de face

Pour cette semaine qui se terminera le 11 novembre, j’ai choisi de vous présenter chaque jour un monument aux morts de 1914-1918 dont j’ai fait les photographies ces trois dernières années… Ne vous étonnez donc pas de voir cette semaine trois articles par jour, pour les lectures (cet après-midi et mercredi), je suis restée dans le thème des deux dernières guerres mondiales…

Le monument aux morts de Cahors a été inauguré tardivement, le 10 novembre 1935. Il a été conçu par l’architecte Maurice Barthet (1887-1958) à partir d’un groupe sculpté de François Sicard (1862-1934), sculpteur dont je vous ai parlé pour les atlantes de l’hôtel de ville de Tours et pour le buste du poète Racan.

Ce groupe se compose de deux statues debout, représentant le soldat de retour de la guerre et sa femme qui l’a attendu. À l’origine, il s’agit d’une commande de l’État de plâtres à différents artistes pour le défilé de la victoire en 1918 à Paris sur les Champs-Élysées. Le soldat fut ensuite présenté au salon des artistes français de 1927, sous le numéro 3562. Acheté par l’État, ce Retour du soldat n’a pas été affecté à une commune et ne l’est finalement qu’en décembre 1934, juste après la mort de l’artiste, à la ville de Cahors. Le modèle en plâtre du groupe complet est conservé au musée des beaux-arts de Tours. Les deux statues du groupe sculpté encadrent une large stèle portant la liste des soldats morts, surmontée de l’inscription « Aux enfants de Cahors / morts pour la France / 1914 / 1918 ». Les noms des morts des autres conflits ont été ajoutés postérieurement, ceux de 1939-1945 sont peu lisibles, masqués par les statues.

Cahors, monument aux morts de 1914-1918, 2, dédicace Au dos se trouve la dédicace :  » Ce monument a été érigé / par souscription publique / monsieur Jacquier / étant préfet / monsieur A. de Monzie / député du Lot / président du conseil général / étant maire de Cahors / MCMXXXV « .

Cahors, monument aux morts de 1914-1918, 3, signatures

La signature mentionne : « F. Sicard statuaire / membre de l’institut / M. Barthet architecte SADG / E. Mompart sculpteur / G. Soupiré entrepreneur « . La sculpture ornementale du monument a été réalisée par Émile Mompart, qui signa plusieurs monuments aux morts dans le Lot.

Cahors, monument aux morts de 1914-1918, 4, le soldat, la mère et le bébé

La stèle sépare les deux éléments du groupe sculptés, comme deux étrangers qui se ré-apprivoisent peu à peu, à gauche le soldat, en face, sa femme portant leur bébé.

Cahors, monument aux morts de 1914-1918, 7, vue de côté On voit peut-être mieux ainsi la distance qui les séparent.

Cahors, monument aux morts de 1914-1918, 5, deux vues du soldat Le soldat porte sa tenue réglementaire, avec le casque de Poilu, mis en service en 1915.

Cahors, monument aux morts de 1914-1918, 6, deux vues de la mère et du bébé

Voici un détail de la mère, aux traits raides, vêtue d’une longue robe recouverte d’une cape, tenant au creux de son bras gauche leur enfant endormi.

Cahors, monument aux morts de 1914-1918, 8, vue de dos Le dos est massif, dominé par l’inscription patriotique « Pro Patria » (à la patrie).

Louis Pasteur à Dole

Louis Pasteur à Dole, 01, maison natale Il y a déjà longtemps, je vous ai parlé du monument à Pasteur par Alexandre Falguière, avec des vues d’hier et d’aujourd’hui, à Paris (place de Breteuil), je vous renvoie à ces articles pour quelques repères sur la vie de Louis Pasteur. Début août 2012, lors de mes vacances dans le Jura, j’ai fait une halte de quelques heures à Dole… j’en ai rapporté cette photographie de la maison où il est né le 27 décembre 1822, aujourd’hui transformée en musée, dans le quartier des tanneurs.

Louis Pasteur à Dole, 02, monument près de la maison natale Dans le jardin voisin (passage de l’abreuvoir) a été élevé un petit monument le 14 juillet 1931 (date inscrite sur le socle)…

Louis Pasteur à Dole, 03, buste près de la maison natale Il renferme un buste en bronze… Il ne porte pas de signature, mais d’après le site du musée, il s’agit d’une copie récente du buste réalisé en 1877 par Paul Dubois (Nogent-sur-Seine, 1829 – Paris, 1901). En cherchant, j’ai trouvé le plâtre original qui semble correspondre à ce tirage dans la base Joconde, mais date de 1880 d’après la notice (présenté au présentée au salon des artistes français de 1880 sous le n° 6285, la notice fait bien allusion au tirage de Dole). Ce plâtre original se trouve aujourd’hui au musée Paul Dubois-Alfred Boucher à Nogent-sur-Seine. Le monument de Dole de 1931 a été conçu par Jean Hézard.

Louis Pasteur à Dole, 04, monument dans le parc Mais le grand monument à Louis Pasteur se trouve un peu plus loin, dans le jardin public près du cours Saint-Mauris (un jardin dont je vous reparlerai dans les prochaines semaines). Il se compose d’une colonne au sommet de laquelle se trouve une statue en bronze représentant Louis Pasteur pensant et au pied, une mère tenant sur ses genoux deux enfants et une allégorie féminine figurant l’humanité. Sur la colonne se trouvent également des reliefs sculptés. Le projet a été choisi à l’issue d’une souscription internationale et un concours lancés en 1898, sous le patronage de Félix Faure, soit trois ans après la mort de Pasteur. Le monument a été inauguré le 3 août 1902, donc avant le monument parisien.

Louis Pasteur à Dole, 05, signatures de Antonin Carles Plusieurs signatures sur le monument, celle du sculpteur, [Jean] Antonin Carlès (Gimont, 1851 – Paris, 1919) qui se trouve à la fois sur les plis de la femme (pas de photo), sur le socle avec la date 1902 et sur la terrasse (le rebord) de la statue de Pasteur. Celle de l’architecte, [Jules] Léon Chifflot (Lyon, 1869 – Bréhat, 1949, grand prix de Rome d’architecture en 1898, l’architecte en 1920 de la Casa Velasquez) se trouve sur le socle, désolée, pas de photographie, elle était floue.

Louis Pasteur à Dole, 06, Pasteur debout et pensant au sommet Au sommet donc se tient Louis Pasteur, représenté debout et pensif… Une statue de bronze assez classique…

Louis Pasteur à Dole, 08, la mère et les enfants Au pied du monument, voici le groupe en bronze avec la mère éplorée tenant sur ses genoux deux enfants, et devant elle, une femme qui désigne l’inscription  » A / LOUIS / PASTEUR / NE A DOLE / LE 27 DECEMBRE / 1822  » … et qui se prolonge donc en bas (voir photographie précédente) … « L’HUMANITE RECONAISSANTE ».

Louis Pasteur à Dole, 09, l'humanité

La femme debout, qui lève la main droite vers Pasteur, peut être assimilée à une allégorie de « l’humanité reconnaissante ».

Louis Pasteur à Dole, 10, les reliefs sur la colonne Au dos de la colonne, l’inscription rappelle l’origine des fonds…  » SOUSCRIPTION / INTERNATIONALE ».

Louis Pasteur à Dole, 11, reliefs avec la vigne, le loup enragé et les moutons Voici de plus près les reliefs où l’on reconnaît de la vigne et du raisin (travaux sur la fermentation autour de 1865) des moutons (allusion au vaccin contre le charbon du mouton qu’il mit au point en 1881), un loup enragé (travaux sur la rage à partir de 1881, premiers essais du vaccin en 1885).

PS: si vous êtes « fans » de maisons natales, vous pouvez aussi aller lire mon article sur Théophraste Renaudot à Loudun (Vienne).

Quand je serai vieille et autres histoires, de Gabrielle Bell

Couverture de Quand je serai vieille et autres histoires, de Gabrielle Bell

Logo BD for Womenpioche-en-bib.jpgAprès Cecil et Jordan à New-York, j’ai trouvé cette bande dessinée dans les bacs de la médiathèque

Le livre : Quand je serai vieille et autres histoires de Gabrielle Bell (scénario et dessin), traduit de l’anglais (États-Unis) par Jean-Paul Jennequin, collection Traits féminins, éditions de l’an 2, 2005, 83 pages, ISBN 9782848560502.

L’histoire : plus ou moins de nos jours, dans des lieux pas toujours bien définis. L’album rassemble neuf histoires. L’une d’elle, une après-midi, m’a donné une impression de déjà vue… et pour cause, elle se trouve, sous le même titre, dans Cecil et Jordan à New-York (je n’ai pas ressorti l’album pour vérifier si c’étaient les mêmes dessins): une jeune femme pense pendant quelques heures que son mari est mort dans un accident d’avion (et se réjouit de la fin des contraintes de la vie conjugale)… mais il était chez sa maîtresse, pas dans l’avion. Sinon, des tranches de vie de femmes, une baby-sitter, une jeune mère (mais est-elle vraiment mère ou le rêve-t-elle?), une serveuse, une prof de dessin pour deux ados en pleine crise d’adolescence, une dessinatrice qui fait des piges en terminant des dessins pour une dessinatrice confirmée, etc.

Mon avis : je pense que j’ai préféré cet album à Cecil et Jordan à New-York. Il y a moins d’histoires futiles (cf. le pigeon qui couve sur la fenêtre), les situations de chaque femme sont plus approfondies. Les éditions de l’an 2 présentaient alors cette dessinatrice comme une jeune femme prometteuse de la scène indépendante américaine, et pas de doute, elle est douée… et peut-être influencée par Art Spiegelman et sa revue Raw (l’assistante de l’artiste), que j’avais découverte à l’exposition ou plutôt dans le musée de la BD d’Angoulême transformé en 2012 en musée privé par Art Spiegelman… (ses albums Maus, un survivant raconte : tome 1 : mon père saigne l’histoire ; tome 2 : Et c’est là que mes ennuis ont commencé restent parmi ceux qui m’ont le plus marqué en bande dessinée…).

Logo 2012 du Top BD des blogueurs, nouvelle version Cette BD sera soumise pour le classement du TOP BD des blogueurs organisé par Yaneck / Les chroniques de l’invisible. Mes chroniques BD sont regroupées dans la catégorie pour les BD et par auteur sur la page BD dans ma bibliothèque.

Je ne suis pas celle que je suis de Chahdortt Djavann

Couverture de Je ne suis pas celle que je suis de Chahdortt Djavann

J’ai acheté ce gros livre à la librairie la Belle Aventure à Poitiers… Il faut faire vivre un peu les librairies indépendantes, mises à mal surtout ces derniers mois (concurrence d’internet, hausse de la TVA, etc.), et c’est un livre que j’ai pris un peu au hasard il y a un moment, mis en avant sur une table…

Le livre : Je ne suis pas celle que je suis de Chahdortt Djavann, éditions Flammarion, 2011, 536 pages, ISBN 9782081227545 .

L’histoire : à Bandar Abbas en Iran en 1990-1991 (avec une escapade de cinq jours à Istanbul, d’une nuit à Dubaï, d’une nuit terrible à Ispahan, quelques mois à Téhéran), quelques années plus tard à Paris. Donya alterne le récit d’une année universitaire à Bandar Abbas et des séances de psychanalyses à Paris, parfois un court chapitre sur sa vie parisienne… originaire de Téhéran, après un dur concours d’entrée à l’université, Donya est étudiante à Bandar Abbas, sur le golfe persique, à 20 minutes de bateau de Dubaï, sur l’autre rive. Elle étouffe sous le contrôle des délateurs et des Mollahs, mais réussit quand même à voir en secret Armand, à avoir des relations sexuelles avec lui, au risque d’une arrestation, d’une bastonnade et d’un mariage forcé. Un jour, lors d’un mariage, une amie de la famille lui propose d’aller rencontrer (et de se marier) à son fils, exilé à Londres depuis ses douze ans… La rencontre aura lieu à Istanbul, la mère de Donya l’accompagne… Quelques jours de liberté, Donya y voit l’occasion de s’évader de l’Iran, mais elle n’est pas amoureuse… et avoue son stratagème avant le mariage à son promis… C’est la rupture, le retour en Iran, la prise de risques de plus en plus importants, la dégringolade… L’analyse, pendant ce temps, est longue et douloureuse, beaucoup de silences au début, des mois avant que la parole ne se libère…

Mon avis : les chapitres s’entremêlent, une ou plusieurs séances chez l’analyste, la vie en Iran. Un livre terrible sur la condition de la femme en Iran, la torture à douze ans pour avoir distribué des tracts, le viol collectif à vingt ans pour avoir enlevé ses chaussettes après une longue journée de marche, pour soulager des ampoules, la prostitution comme seul moyen de se payer un avortement suite à la grossesse qui résulte du viol… Et peu à peu, chez le psy, émerge la violence familiale, la folie du père, la pédophilie d’un oncle. Mais que ces crimes ne vous rebutent pas dans la lecture, il y a de longues pages plus légères, beaucoup d’humour, ou de souffrance (comme lors de ces longues séances de blocage pendant l’analyse)… Une belle découverte grâce au libraire!

PS [juillet 2012]: et sur l’Iran toujours, si vous le pouvez, n’hésitez pas à aller voir en salle les enfants de Belle Ville de Asghar Farhadi.

Logo rentrée littéraire 2011Ce livre est le dernier lu dans le cadre du défi 1 % rentrée littéraire 2011, coordonné cette année par Hérisson

logo tour du monde en lecture Ce livre entre dans le cadre du défi du tour du monde des livres, organisé par Livresque, au titre de l’Iran.

Surtout ne te retourne pas de Maïssa Bey

Couverture de Surtout ne te retourne pas de Maïssa Bey

Bienvenue en arabeCe livre m’a été prêté par une amie… qui a ainsi participé à sa manière au défi sur le monde arabe organisé par Schlabaya… Je vous ai déjà parlé de La mémoire mutilée de Mohamed Cherid, Une enfance algérienne sous la direction de Leïla Sebbar et Les honneurs perdus de Calixthe Beyala, et vous montrerai le marque-page fleuri qui a accompagné leur retour. Voici aujourd’hui un livre de Maïssa Bey, dont je vous ai déjà parlé de Pierre Sang Papier ou Cendre.

Le livre : Surtout ne te retourne pas de Maïssa Bey, collection Aube Poche, éditions de L’aube, 2006, 207 pages, ISBN 978-2752602190.

L’histoire : 21 mai 2003. Alors qu’un tremblement de terre a ravagé le nord de l’Algérie, Amina fuit sa famille et son village natal pour échapper à un mariage forcé. La voici dans un bus, officiellement vers chez sa tante, puis dans un camp de réfugiés à El Asnam. Dans l’odeur de la mort, la vie se réorganise, un camp de tentes est monté, Amina prétend avoir perdu la mémoire, y compris son nom, et devient Wahida. Une dame d’un certain âge, Dada Aïcha, la recueille, ainsi qu’une autre jeune fille, Nadia, la voici, grâce à la pagaille qui suit le tremblement de terre, grand-mère de deux jeunes filles. Mais quelques semaines plus tard, voici que survient une femme qui reconnaît en elle sa fille… elle la suit jusqu’à sa maison, commence une nouvelle vie de découverte mutuelle au-delà des souvenirs absents…

Mon avis : un livre court qui réussit le tour de force de parler de l’organisation des secours après un tremblement de terre et le retour à une vie plus organisée, la condition de la femme en Algérie et la question de la quête de l’identité. Car quelle meilleure opportunité qu’un tremblement de terre pour disparaître et réapparaître sous une autre identité? En quelques phrases, l’auteure témoigne aussi de la corruption, des immeubles construits sans respecter les normes de sécurité, les prédicateurs arabes extrémistes (qui réussissent à transformer une jeune fille ouverte et moderne en un fantôme tapis derrière un voile intégral grillagé), les profiteurs, l’aide humanitaire revendue dans des boutiques… Le tout intercalé avec un texte en italique, l’histoire d’une jeune fille, comme racontée à elle-même et à un psychanalyste, du moins est-ce ce que suggère le dernier passage en italique…

Le monument aux morts d’Angers

Angers, monument aux morts, 1, devant le palais de justice

Le monument aux morts d’Angers se trouve depuis 1988 devant le palais de justice.

Carte postale ancienne, le monument aux morts d'Angers à son ancien emplacement Il avait été inauguré le 29 octobre 1922 à l’entrée du jardin du Mail voisin.

Angers, monument aux morts, 2, vue de la sculpture Il se compose d’un groupe sculpté comprenant, du bas vers le haut, un soldat mourant, sa femme qui l’enlace et une Victoire qui domine, installé sur un haut piédestal qui porte l’inscription  » A LA GLOIRE / DES ENFANTS D’ANGERS ET DE D’ANJOU / COMBATTANTS DE LA GRANDE GUERRE 1918 « .

Angers, monument aux morts, 3, le groupe sculpté de plus près Voici de plus près l’ensemble du groupe sculpté. Les plâtres préparatoires de la tête du Poilu mourant, le buste de la Victoire et l’Angevine ont été déposés par le musée de Tours au musée Jules-Desbois à Parçay-les-Pins (également dans le département du Maine-et-Loire, mais très à l’est d’Angers, en limite de l’Indre-et-Loire).

Angers, monument aux morts, 4, signature du sculpteur Desbois Il porte la double signature de  » Desbois / et / Grégoire », Jules Desbois (Parçay-les-Pins, 1851 – Paris, 1935) ayant été assisté du sculpteur H. Grégoire.

Angers, monument aux morts, 5, marque du sculpteur Rudier Le fondeur est Alexis Rudier, de Paris, dont on peut voir aussi la marque « Alexis RUDIER / Fondeur. Paris »..

Angers, monument aux morts, 6, vue de côté Quand on tourne, on voit le mouvement aérien de la Victoire, qui semble flotter dans l’air au-dessus de la femme penchée sur son mari, le Poilu mourant.

Angers, monument aux morts, 7, vue de dos De dos, désolée, à contre-jour, on voit le mouvement « enroulant » de la Victoire.

Angers, monument aux morts, 8, visages des trois personnages Le mouvement de la superposition des trois personnages est très fort…

Angers, monument aux morts, 9, détail du visage de la femme Voici un détail de la tête de la femme du soldat, qui porte une coiffe angevine.

Poitiers, tête de femme de Raymond Couvègnes

Poitiers, le lycée Victor Hugo et la fontaine avec la tête de femme de Couvègnes

Lorsque le lycée de jeunes filles de Poitiers (aujourd’hui lycée -mixte bien sûr- Victor-Hugo) a été agrandi par les frères Martineau (je vous reparlerai plus longuement de ce lycée, dont les nouveaux bâtiments furent inaugurés en 1933), le ministère de l’éducation nationale a fait appel à un sculpteur qui venait de recevoir le grand prix de Rome en 1927, Raymond [Émile] Couvègnes. Il sculpte alors une tête de jeune fille, qui fait partie intégrante d’une fontaine située entre les bâtiments et la rue Victor-Hugo, dont le lycée ne porta pas encore le nom. Cet espace a depuis été transformé en parking, puis en espace assez libre. La tête de jeune fille a disparu avec la fontaine à la fin des années 1950 (voir en fin d’article), et n’a été retrouvée que bien plus tard dans les années 1980 en vrac avec des tas d’autres choses dans un dépôt de la ville (et non au musée, qu’elle intégra alors), elle a été remise dans une cour du lycée en 2004, à l’occasion d’une restauration/rénovation/restructuration et du centenaire du lycée.

Poitiers, la tête de femme de Couvègnes dans la cour du lycée, 1, vue lointaine La voici à son nouvel emplacement.

Poitiers, la tête de femme de Couvègnes dans la cour du lycée, 2, vue rapprochée Et de plus près, les traits un peu raides, je trouve, même si ses cheveux ondulent… Très « sculpture des années 30″…

Poitiers, la tête de femme de Couvègnes dans la cour du lycée, 3, la signature Pas de doute pour l’identification, l’œuvre est signée… C’est sans doute suite à cette première expérience de collaboration que les frères Martineau ont fait appel à Raymond Couvègnes (1893-1985), spécialiste de la sculpture sur béton frais, pour la réalisation de la sculpture de l’entrée de chambre de commerce à Poitiers également. Je vous ai également montré la Femme au bain dans le square de la butte du chapeau rouge à Paris.

Poitiers, la tête de femme de Couvègnes dans la cour du lycée, 4, vue de trois quarts et de dos Et voici deux autres vues…

Pour en savoir plus, lire

– la brève de Alain Quella-Villéger, Raymond Couvègnes, retour de la jeune fille, dans L’actualité Poitou-Charentes n° 68, avril 2005, p. 43

– l’article de Maryse Alessio-Redien, « Le mystère de la Tête de jeune fille de Raymond Couvègnes », publié dans Le Picton, n° 168 (novembre-décembre 2004), pages 30-32

– Un lycée dans la ville, Lycée Victor Hugo, Poitiers (1904-2004), Association des anciens du lycée Victor-Hugo, 119 pages.

– Sur Raymond Couvègnes, sa ville natale d’Ermont lui consacre une page sur son site internet.

Les bien-aimés de Christophe Honoré

Affiche de Les bien-aimés de Christophe Honoré

J’ai vu ce film dans le cadre du festival télérama.De Christophe Honoré, je vous ai déjà parlé de Non ma fille, tu n’iras pas danser.

L’histoire : Paris, 1964. Madeleine (jeune, elle est jouée par Ludivine Sagnier, puis plus tard par Catherine Deneuve) est vendeuse de chaussures de luxe, elle en vole une paire, accepte une proposition de prostitution (occasionnelle, dans son appartement), ce premier client lui en envoie un autre, Jaromil (jeune, joué par Raša Bukvić, plus vieux, par Miloš Forman), médecin endocrinologue tchèque en formation à Paris. Ils tombent amoureux, partent à Prague… 1968, en plein Printemps de Prague, Madeleine découvre que Jaromil la trompe, elle décide de rentrer à Paris avec leur fille, Véra. 1978, à Paris, Madeleine a épousé François, un garde républicain. Jaromil, de passage à Paris pour un congrès, revoit Madeleine et Véra… cette dernière devient le personnage principal de la deuxième partie du film, qui commence en 1997 à Londres…

Mon avis : Je n’étais pas allée voir le film à sa sortie car je craignais sa longueur (plus de 2h30) avec l’annonce de nombreux intermèdes chantés… Je me suis copieusement ennuyée pendant ces passages, nombreux, je n’aime pas les comédies musicales, encore moins leur intrusion forcée dans un film… Alors certes, il y a des répliques drôles, des passages poignants (comme dans l’hôtel de Montréal où Véra a été détournée dans la nuit du 11 septembre 2001), mais l’imbrication des histoires de la mère et de la fille rend ce film un peu confus, les passages chantés sont beaucoup trop longs et ennuyeux à mon goût…

Ce film était sélectionné pour le festival télérama 2012. Voici les dix films que j’ai vus dans cette sélection de quinze films:

En chemin elle rencontre… BD contre la violence faite aux femmes

Achats au festival de la BD d'Angoulême en 2011 Logo BD for WomenDans la bulle des indépendants, lors du dernier festival de la bande dessinée d’Angoulême (janvier 2011), j’avais acheté ce volume, dédicacé par Marie Moinard, éditrice du volume et dont la terrible histoire est mise en scénario et en dessins (respectivement par Eric Corbeyran et Damien Vanders) dans le dernier récit.

Le livre : En chemin elle rencontre… les artistes se mobilisent contre la violence faite aux femmes (collectif), voir en fin d’article), édité par Des ronds dans l’O et Amnesty International, 2009, 96 pages, ISBN : 978-2-917237-06-9 (un second volume est paru en février 2011, après le festival d’Angoulême).

L’histoire : des histoires tragiques de femmes, mariages forcés, viols conjugaux, viols comme arme de guerre, excisions, prostitution forcée, violence conjugale, etc.

Mon avis : des récits très forts, entrecoupés d’extraits de textes légaux, de numéros d’urgence… pour que les victimes osent enfin porter plainte, que les témoins arrêtent de fermer les yeux. Un volume que chacun devrait lire…

Retrouvez tous les auteurs du volume (les liens sont ceux proposés par l’éditeur Des ronds dans l’O …) : Adeline Blondieau / Isabelle Bauthian / Philippe Caza / Daphné Collignon / Eric Corbeyran / Carine De Brab / Lucien De Gieter / Didjé / Renaud Dillies / Christian Durieux / René Follet / André Geerts / Fred Jannin / Kness / Kris / Kroll / Denis Lapière / Emmanuel Lepage / Magda / Malik / Charles Masson / Alain Maury / Marie Moinard / Rebecca Morse / Nicoby / Jeanne Puchol / Guy Raives / Sergio Salma / Aude Samama / Séraphine / Bernard Swysen / Turk / Damien Vanders / Philippe Xavier

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