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Surtout ne te retourne pas de Maïssa Bey

Couverture de Surtout ne te retourne pas de Maïssa Bey

Bienvenue en arabeCe livre m’a été prêté par une amie… qui a ainsi participé à sa manière au défi sur le monde arabe organisé par Schlabaya… Je vous ai déjà parlé de La mémoire mutilée de Mohamed Cherid, Une enfance algérienne sous la direction de Leïla Sebbar et Les honneurs perdus de Calixthe Beyala, et vous montrerai le marque-page fleuri qui a accompagné leur retour. Voici aujourd’hui un livre de Maïssa Bey, dont je vous ai déjà parlé de Pierre Sang Papier ou Cendre.

Le livre : Surtout ne te retourne pas de Maïssa Bey, collection Aube Poche, éditions de L’aube, 2006, 207 pages, ISBN 978-2752602190.

L’histoire : 21 mai 2003. Alors qu’un tremblement de terre a ravagé le nord de l’Algérie, Amina fuit sa famille et son village natal pour échapper à un mariage forcé. La voici dans un bus, officiellement vers chez sa tante, puis dans un camp de réfugiés à El Asnam. Dans l’odeur de la mort, la vie se réorganise, un camp de tentes est monté, Amina prétend avoir perdu la mémoire, y compris son nom, et devient Wahida. Une dame d’un certain âge, Dada Aïcha, la recueille, ainsi qu’une autre jeune fille, Nadia, la voici, grâce à la pagaille qui suit le tremblement de terre, grand-mère de deux jeunes filles. Mais quelques semaines plus tard, voici que survient une femme qui reconnaît en elle sa fille… elle la suit jusqu’à sa maison, commence une nouvelle vie de découverte mutuelle au-delà des souvenirs absents…

Mon avis : un livre court qui réussit le tour de force de parler de l’organisation des secours après un tremblement de terre et le retour à une vie plus organisée, la condition de la femme en Algérie et la question de la quête de l’identité. Car quelle meilleure opportunité qu’un tremblement de terre pour disparaître et réapparaître sous une autre identité? En quelques phrases, l’auteure témoigne aussi de la corruption, des immeubles construits sans respecter les normes de sécurité, les prédicateurs arabes extrémistes (qui réussissent à transformer une jeune fille ouverte et moderne en un fantôme tapis derrière un voile intégral grillagé), les profiteurs, l’aide humanitaire revendue dans des boutiques… Le tout intercalé avec un texte en italique, l’histoire d’une jeune fille, comme racontée à elle-même et à un psychanalyste, du moins est-ce ce que suggère le dernier passage en italique…

Lecture : Pierre Sang Papier ou Cendre de Maïssa Bey

Couverture de Pierre Sang Papier ou Cendre de Maïssa Bey Le livre : Pierre Sang Papier ou Cendre de Maïssa Bey, aux éditions de l’Aube, 2008, ISBN 978-2-7526-04460.

L’histoire : il s’agit d’un tableau de l’Algérie depuis la colonisation par la France en 1830 jusqu’au départ des colons en 1962. Cette suite de petits tableaux met en scène un enfant et Mme Lafrance (colonisatrice, institutrice, etc.), parfois avec M. Laloi.

Mon avis : L’auteure a directement été concernée par cette période, son père, instituteur, a été capturé et assassiné pendant la guerre d’Algérie. Personne ne peut rester indifférent face à ce livre, n’hésitez pas à vous y plonger. À noter que ce livre a été joué (lu ?) par la Compagnie de l’œil du tigre à Reims en février 2008, sous le titre de Mme Lafrance. Il semblerait qu’elle soit prochainement (6 et 7 mai) présentée au théâtre d’Épernay.

Et pour mes fidèles amies brodeuses et tous mes visiteurs, je vous rappelle que j’ai brodé pour un colis de nouvelle année une carte d’Algérie au point de croix, qui est maintenant dans un joli intérieur près de Constantine.

Logo du challenge ABC critique de BabelioJ’ai sélectionné ce livre pour le défi ABC critique organisé par Babelio.

De la même auteure, j’ai aussi lu Surtout ne te retourne pas.