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Le collège / lycée Fontanes à Niort

Niort, le collège Fontanes, 1, l'entrée et la date 1861

Alors que le lycée Jean-Macé  (aujourd’hui musée Bernard d’Agescy) était le lycée de jeunes filles (inauguré en 1886), les garçons niortais avaient eu droit bien plus tôt à un enseignement laïque au lycée Fontanes. Voici un résumé de l’enseignement secondaire à Niort. En 1792, la suppression de l’ordre des oratoriens entraîne la fermeture du collège des oratoriens. Les bâtiments servent alors à l’école centrale des Deux-Sèvres de 1796 à 1802. Le 7 juin 1802, un arrêté municipal de Niort établit une école secondaire, aux frais de la commune. Cette école secondaire est transformée en collège municipal en 1808. De 1808 à 1858 verront les lieux s’agrandir, mais en 1857, une visite signale que le collège est dans « un état de ruine imminente ». En 1858, le collège municipal de Niort est transformé par décret en lycée impérial. En 1859 (et non 1869, comme je l’ai lu dans plusieurs documents), un terrain est acheté par la municipalité au nord de la place de la Brèche pour y construire le lycée et l’église Saint-Hilaire. Les plans sont dressés par Auguste Thénadey, qui a succédé en 1835 à son père Matthieu au poste d’architecte de la ville de Niort (Matthieu Thénadey y a notamment réaménagé, à la fin des années 1810, le système hydraulique au moulin du Pissot). En août 1861 (date portée sur le portail d’entrée), par décret, le lycée prend le nom de Fontanes juste avant d’ouvrir ses portes aux jeunes gens…

[Jean Pierre] Louis de Fontanes, écrivain, était né à Niort en 1757 (il est mort en 1821). Sous le Premier Empire, il est député en 1802, membre de l’Académie française en 1803, membre du Corps législatif en 1804 (il en devient président en 1805), premier Grand maître de l’Université en 1808, il crée les lycées, sénateur en 1810. Mais dès la chute de Napoléon, il rallie la royauté et prononce un discours en faveur de Louis XVIII. Nommé comte de l’Empire en 1808, il est fait marquis par Louis XVIII en 1817!

Niort, le collège Fontanes, 2, vue de la rue du 14 juillet Partons à la découverte du bâtiment. Sur la rue du 14 juillet, il ne paye pas trop de mine…

Niort, le collège Fontanes, 3, angle de la rue Barra er de la rue Paul François Proust … un peu de verdure à l’angle de la rue Barra et de la rue Paul-François-Proust.

Niort, le collège Fontanes, 4, la chapelle

De ce côté là se trouve l’ancienne chapelle. La fermeture des ouvertures par du pastique pour éviter l’entrée des oiseaux (enfin, c’était comme ça au moment de ces photographies prises en juillet 2011) n’est pas très réussie…

Niort, le collège Fontanes, 5, le cercle laïque situé à proximité, rue du 14 juillet Juste à côté à été construit en 1931 le patronage laïque… qui dans d’autres villes s’appelle le cercle laïque, chargé de donner des loisirs aux jeunes en concurrence aux patronages catholiques…

Pour en savoir plus : sur Louis de Fontanes, voir dans le bulletin de l’AMOPA (association des membres de l’ordre des palmes académiques), section des Deux-Sèvres, n° 17 (2005-2006).

Photographie de juillet 2011.

Poitiers, tête de femme de Raymond Couvègnes

Poitiers, le lycée Victor Hugo et la fontaine avec la tête de femme de Couvègnes

Lorsque le lycée de jeunes filles de Poitiers (aujourd’hui lycée -mixte bien sûr- Victor-Hugo) a été agrandi par les frères Martineau (je vous reparlerai plus longuement de ce lycée, dont les nouveaux bâtiments furent inaugurés en 1933), le ministère de l’éducation nationale a fait appel à un sculpteur qui venait de recevoir le grand prix de Rome en 1927, Raymond [Émile] Couvègnes. Il sculpte alors une tête de jeune fille, qui fait partie intégrante d’une fontaine située entre les bâtiments et la rue Victor-Hugo, dont le lycée ne porta pas encore le nom. Cet espace a depuis été transformé en parking, puis en espace assez libre. La tête de jeune fille a disparu avec la fontaine à la fin des années 1950 (voir en fin d’article), et n’a été retrouvée que bien plus tard dans les années 1980 en vrac avec des tas d’autres choses dans un dépôt de la ville (et non au musée, qu’elle intégra alors), elle a été remise dans une cour du lycée en 2004, à l’occasion d’une restauration/rénovation/restructuration et du centenaire du lycée.

Poitiers, la tête de femme de Couvègnes dans la cour du lycée, 1, vue lointaine La voici à son nouvel emplacement.

Poitiers, la tête de femme de Couvègnes dans la cour du lycée, 2, vue rapprochée Et de plus près, les traits un peu raides, je trouve, même si ses cheveux ondulent… Très « sculpture des années 30″…

Poitiers, la tête de femme de Couvègnes dans la cour du lycée, 3, la signature Pas de doute pour l’identification, l’œuvre est signée… C’est sans doute suite à cette première expérience de collaboration que les frères Martineau ont fait appel à Raymond Couvègnes (1893-1985), spécialiste de la sculpture sur béton frais, pour la réalisation de la sculpture de l’entrée de chambre de commerce à Poitiers également. Je vous ai également montré la Femme au bain dans le square de la butte du chapeau rouge à Paris.

Poitiers, la tête de femme de Couvègnes dans la cour du lycée, 4, vue de trois quarts et de dos Et voici deux autres vues…

Pour en savoir plus, lire

– la brève de Alain Quella-Villéger, Raymond Couvègnes, retour de la jeune fille, dans L’actualité Poitou-Charentes n° 68, avril 2005, p. 43

– l’article de Maryse Alessio-Redien, « Le mystère de la Tête de jeune fille de Raymond Couvègnes », publié dans Le Picton, n° 168 (novembre-décembre 2004), pages 30-32

– Un lycée dans la ville, Lycée Victor Hugo, Poitiers (1904-2004), Association des anciens du lycée Victor-Hugo, 119 pages.

– Sur Raymond Couvègnes, sa ville natale d’Ermont lui consacre une page sur son site internet.

Niort, le lycée de jeunes filles devenu musée Bernard d’Agesci

Niort, l'ancien lycée devenu musée d'Agesci, 1, la façade avenue de Limoges

L’ancien lycée de jeunes filles de Niort a eu une gestation difficile dans les années 1890. Le maire d’alors, Ludovic Martin-Bastard, a été traîné dans la boue par la presse locale et ses adversaires politiques de l’époque pour avoir voulu construire un lycée de jeunes filles. C’est vrai, quoi, quelle idée de vouloir instruire les filles??? Heureux hasard, j’avais programmé cet article il y a une quinzaine de jours (et beaucoup d’autres… Niort reviendra ici le jeudi toutes les 4 semaines pendant de nombreux mois), et j’ai vu quelques jours plus tard que la presse locale lui consacrait un article… Le débat qui fit rage fut pire que ce que j’avais lu ailleurs… Depuis quelques années, il est devenu le musée Bernard-d’Agesci. Jusqu’au 2 Octobre 2011, vous pouvez y voir une exposition sur Cent ans d’automobile en Deux-Sèvres.

Niort, l'ancien lycée devenu musée d'Agesci, 3, la porte et la signature Le bâtiment a été construit sur les plans de Georges Lasseron, qui a laissé sa signature sur la façade principale…

Niort, l'ancien lycée devenu musée d'Agesci, 4, l'horloge et la date La date 1896-1897 est portée sous l’horloge de l’entrée principale de ce qui était le lycée de jeunes filles Jean Macé jusqu’en 1993.

Niort, l'ancien lycée devenu musée d'Agesci, 2, détail de l'ornementation de la façade Le décor est sobre, un peu de motifs gravés, quelques céramiques non vernissées.

Niort, l'ancien lycée devenu musée d'Agesci, 5, façade rue Mazagran L’autre façade, rue Mazagran, est plus qu’austère.

Niort, l'ancien lycée devenu musée d'Agesci, 6, la coursive du premier étage Il a été transformé ensuite par les architectes Bochet, Lajus et Pueyo en musée, rassemblant les collections du conservatoire de l’école, du muséum (qui était jusque là dans les locaux de l’ancienne école d’art) et le musée des Beaux-Arts. Les collections archéologiques sont elles présentées dans le donjon. Voici une vue depuis une salle largement vitrée du premier étage, qui donne sur la coursive (non accessible au public) et la cour.

Côté musée, il vaut vraiment la visite. Parmi mes œuvres préférées, voici un sélection très très subjective:

  • le meuble du cabinet de curiosité, création contemporaine de Zette Cazalas
  • le plafond en faïence de Parthenay, chef-d’œuvre réalisé par Prosper Jouneau pour l’exposition universelle de 1889 (à voir ici), plafond à caissons avec une coupole centrale encadrée de personnage en tenue Henri II. Prosper Jouneau refusa de le vendre à de riches collectionneurs, comptant sur un achat promis par l’État, achat qui ne vint jamais et le mena au bord de la ruine. Le plafond fut finalement vendu par son associé Henri Amirault pour un prix dérisoire, à Auguste Tolbecque, musicien et luthier niortais, dont les collections sont aussi présentées au musée d’Agesci
  • les collections issues du legs Piet-Lataudrie (1914) et notamment les splendides miniatures en ivoire du 14e siècle, dont il est vraiment dommage qu’il n’y ait pas de catalogue ni même de carte postale en vente à la boutique
  • la salle avec les sculptures de Pierre-Marie Poisson
  • la collection d’orfèvrerie et surtout le meuble alévolé qui les accueille
  • les panneaux peints du château détruit de La Mothe-Saint-Héray

Niort, rue Rabot, sculptures du musée

Alors que la ville, officiellement pour cause de travaux, a enlevé toutes les sculptures de la place de la Brèche et le groupe sculpté à Amable Ricard par Baujault près du donjon, et s’interroge sur leur remise en place à l’issue des travaux, le musée a mis dans la rue Rabot quelques-unes de ses œuvres, dont les deux montants de cheminée que vous voyez à droite. J’ai aussi mis la fontaine qui se trouve un peu plus loin, rue Sainte-Marthe.

Les photographies datent de mi juillet 2011.

Pour en savoir plus : voir Georges Lasseron 1844-1932, Un architecte au service de la Ville, par Daniel Courant, éditions du musée de Niort 1998, 109 pages, ISBN 2-911017-09-9.

Les bâtiments de Georges Lasseron à Niort (j’en parlerai ici prochainement). La plupart portent en façade sa signature et la date de construction…

  • 1891 : l’école de dessin, dit pavillon Grapelli, aujourd’hui pôle régional des métiers d’art
  • 1891 : les escaliers monumentaux de la place de la Brèche,
  • 1892 : l’immeuble de la caisse d’épargne
  • v. 1895 : un hôtel particulier dans la rue Yvers
  • 1896-1897: l’ancien lycée de jeunes filles Jean Macé (aujourd’hui musée d’Agesci)
  • 1897-1901 : l’hôtel de ville
  • 1906 : le magasin A la ménagère
  • 1908 : le Grand café
  • 1913 : bains-douches dans la rue basse
  • 1884 à 1905 : les bâtiments de l’octroi
  • 1882 à 1910 : les écoles maternelles et primaires
  • et à la Mothe-Saint-Héray, la maison des Rosières

Emile Roux par René Pajot à Confolens

Emile Roux par René Pajot, 1937, à Confolens, 1, vue générale du monument En mars 2010, j’ai profité d’une belle journée printanière à Confolens (pour un colloque) pour faire une série de photographies et partager avec vous quelques-unes d’entre elles. Pour plus d’informations sur Confolens et la communauté de communes du Confolentais, deux livres sont toujours en librairie, Parcours du patrimoine n° 325 consacré à Confolens, ou encore l’image du patrimoine Le Confolentais : entre Poitou, Charente et Limousin… Aujourd’hui, je vous montre le buste d’Émile Roux réalisé en 1937 par René Pajot et mis en place devant l’ancien lycée Émile Roux, où son père était directeur et où il est né le 17 décembre 1853.

Confolens, l'ancien lycée Emile Roux Voici une vue de cet ancien lycée (aujourd’hui désaffecté, le lycée est désormais en périphérie de la ville).

Il travailla avec Louis Pasteur sur le choléra des poules puis le charbon des moutons, et découvrit le sérum antidiphtérique, la première thérapie efficace contre cette maladie. Il était d’ailleurs directeur de l’Institut Pasteur à Paris (depuis 1904) à sa mort le 3 novembre 1933 (voir le monument à Pasteur à Paris).

Emile Roux par René Pajot, 1937, à Confolens, 2, la signature Revenons à notre buste en bronze. Posé sur un haut piédestal (refait depuis), il est signé R[ené] Pajot et daté de 1937. Il fut inauguré le 14 novembre 1937 en présence du ministre de la santé, Marc Rucart.

Emile Roux par René Pajot, 1937, à Confolens, 3, le buste Je trouve que le sculpteur lui a donné un air sévère,…

Emile Roux par René Pajot, 1937, à Confolens, 4, détail du visage …peut-être accentué par les rides, les sourcils fournis, la barbe et la moustache, les joues creusées…