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La tombe de la famille Herbette par Jules Coutan dans le cimetière du Montparnasse à Paris

La tombe de la famille Herbette, cimetière du Montparnasse à Paris, vue généraleCela fait un moment que je ne vous ai pas emmenés dans le cimetière du Montparnasse à Paris. Cette fois, je vous propose de découvrir la tombe somptueuse de la famille Herbette.

La tombe de la famille Herbette, cimetière du Montparnasse à Paris, mention des artistes et sculpteursTrois artistes sont intervenus sur cette tombe: Jules Coutan (Paris, 1848 – 1939), prix de Rome en 1872, Léon Eugène Longepied (Paris, 1849 – Paris, 1888) et [Louis] Oscar Roty (Paris, 1846 – Paris, 1911). La tombe se compose d’un décor architecturé dessiné par Henry Poussin devant lequel est assise une femme encadrée de deux médaillons. La signature générale, sur le côté, porte « De tout cœur / à cette œuvre / se sont associés / Coutan et Longepied / Roty, Poussin architecte / 1885-1890 ». Je ne sais pas quelle est exactement la contribution de Longepied, décédé en 1888, pendant l’exécution du projet. La tombe a été commandée de son vivant par Louis Herbette, directeur des prisons au ministère de l’Intérieur, pour rendre hommage à sa femme, Jeanne Barreswil. Henry Poussin, l’architecte de la tombe, a aussi été l’architecte de nombreuses prisons, dont celle de Fresnes qu’il construisit entre 1895 et 1898, après cette tombe… Il a présenté au salon des artistes français de 1886 sous le n° 4879 : « Sépulture de la famille H… au cimetière du Mont-Parnasse; – deux cadres ».

La tombe de la famille Herbette, cimetière du Montparnasse à Paris, inscriptions sur le socleElle porte aussi beaucoup de textes avec des déclarations d’amour, sur le socle (photo surexposée, zut, on doit pouvoir trouver la citation avec Vita et Amor), sur le rebord de la sculpture de la femme (j’aime…).

La tombe de la famille Herbette, cimetière du Montparnasse à Paris, inscription sur le décor et médaillon… et aussi sur le fond architecturé: « A ma bien-aimée femme / en unissant / dans la même pensée / pour toujours / nos deux enfants et sa mère / Louis Herbette.

La tombe de la famille Herbette, cimetière du Montparnasse à Paris, médaillon d'Oscar Roty représentant Louis HerbetteJuste à côté de cette inscription a été scellé un médaillon de [Louis] Oscar Roty (Paris, 1846 – Paris, 1911), dont je vous ai déjà parlé pour le médaillon d’Hippolyte Taine dans le square d’Ajaccio à Paris, et représentant « Louis Herbette, conseiller d’État, 1848-1922 », comme dit l’inscription. Je n’ai pas trouvé la signature du médailleur, qui a réalisé une autre médaille avec des inscriptions différentes, conservée au musée d’Orsay.

La tombe de la famille Herbette, cimetière du Montparnasse à Paris, médaillon représentant une jeune femmeDe l’autre côté de la sculpture féminine est inclus un médaillon en marbre représentant un profil de jeune femme, peut-être l’un des enfants du couple?

La tombe de la famille Herbette, cimetière du Montparnasse à Paris, vue rapprochée de la femmeJeanne Barreswil, la femme de Louis Herbette, est le sujet principal de la tombe. Elle y est sculptée de manière monumentale, en marbre, assise sur un beau siège.

La tombe de la famille Herbette, cimetière du Montparnasse à Paris, signature de Jules CoutanJules Coutan, dont je vous ai déjà parlé pour le monument aux morts de 1870-1871 à Poitiers, a apposé sa signature sur la femme qui trône au centre de la tombe. Elle a été présentée au salon des artistes français de 1890 sous le n° 3713 « Statue, marbre, destinée au tombeau de Mme Louis Herbette ».

La tombe de la famille Herbette, cimetière du Montparnasse à Paris, la femme vue de profilLa femme est représentée abandonnée, la tête recouverte d’un voile (de deuil?).

La tombe de la famille Herbette, cimetière du Montparnasse à Paris, les pieds de la femme reposant sur les racinesSes pieds nus reposent sur un réseau de racines qui se termine par un rameau de chêne…

La tombe de la famille Herbette, cimetière du Montparnasse à Paris, la femme avec son dos appuyé sur un arbre mort… et son dos est appuyé sur un tronc d’arbre mort.

La tombe de la famille Herbette, cimetière du Montparnasse à Paris, le visage de la femmeJe vous quitte avec ce beau visage idéalisé, avec peu d’expression…

Photographies de juin 2013, il y a juste un an, il faudra que je repasse faire des photographies complémentaires, un jour où j’arriverai trop tôt pour prendre un train à Montparnasse…

Pour aller plus loin :

Le fils d’Oscar Roty, Georges Roty, lui a consacré un livre (Le médailleur Louis Oscar Roty (1846-1911), sa vie, son œuvre, Presses du Compagnonnage, 1971) et un musée géré par une fondation à Jargeau dans le Loiret.

Le monument au docteur Tarnier à Paris

Le monument au docteur Tarnier à Paris, vue d'ensemble lointaine et rapprochée
Il y a une quinzaine de jours, je suis allée à Paris et Eragny notamment pour la rencontre annuelle de l’association Valentin Apac, association de porteurs d’anomalies chromosomiques. Au passage, je suis allée refaire des photographies, avenue de l’Observatoire, du monument au maréchal Ney (par Rude) et de la fontaine Carpeaux, pour lesquels je dois faire quelques vérifications avant de vous en parler. Juste à côté, à l’angle de la rue d’Assas, se trouve l’ancienne clinique du docteur Stéphane Tarnier, construite par l’architecte Louis Henri Georges Scellier de Gisors (Meudon, 1844 – Paris, 1905), devenue une annexe de l’hôpital Cochin voisin. Au fond, le bâtiment en briques rouges est l’institut d’art et d’archélogie (universités de Paris I et Paris IV).

Le monument au docteur Tarnier à Paris, le relief en marbreSous un décor d’architecture est inséré un relief en marbre dû à Denys Puech (Bozouls, 1854 – Rodez, 1942), avec lequel l’architecte avait déjà travaillé en 1896 pour le monument à Leconte de Lisle dans le jardin du Luxembourg voisin. Le marbre a été présenté au salon des artistes français de 1904, sous le n° 3234. Le monument, qui porte sur le cartouche sous le fronton « Tarnier / 1828-1897 », a été inauguré en 1905. Stéphane Tarnier (Aiserey, 1828 – Paris, 1897), a notamment permis de réduire l’hécatombe des fièvres puerpérales en mettant en place des mesures d’asepsie, recommandées avant lui sans grand succès par Ignace Philippe Semmelweis et Lister..

Le monument au docteur Tarnier à Paris, la dédicace

La dédicace porte cette inscription: « Au maître qui consacra sa vie / aux mères et aux enfants / ses
collègues, ses élèves, ses amis / ses admirateurs ».
Le monument au docteur Tarnier à Paris, le docteur

Le docteur Tarnier est représenté debout au lit d’une jeune mère, en tenue d’hôpital avec blouse et tablier…

Le monument au docteur Tarnier à Paris, l'accouchée et son enfant

L’accouchée est assise sur son lit et tient dans ses bras le bébé, qu’elle embrasse tendrement. Le nourrisson a malheureusement perdu ses bras.

Le monument au docteur Tarnier à Paris, détail de la couveuse

Au pied du lit se trouve une couveuse avec un bébé bien emmailloté. La chaleur semble venir d’une sorte de brique réfractaire posée dans un compartiment sous le plancher de la couveuse. Il est l’inventeur en 1880 des couveuses qui, si elles se sont modernisées, fonctionnent toujours avec un système de chauffage et une vitre (du plexiglass) pour éviter les pertes de chaleur. Son premier modèle était une caisse en bois avec une vitre et un système de chauffage par un réservoir d’eau chaude dont la température était maintenue par une lampe à alcool placée au-dessous.

Pour aller plus loin, voir l’article de E. Bonnaire, Inauguration du monument Tarnier, Presse médicale, 1905, pages 353-354.

Photographies de juin 2014

Une vie chinoise, 3, le temps de l’argent, de Ôtié et Li Kunwu

pioche-en-bib.jpgUne vie chinoise, tome 3, le temps de l'argent, de Ôtié et Li KunwuJ’ai emprunté à la médiathèque les trois tomes de Une vie chinoise. Après le temps du père, et le temps du parti voici le temps de l’argent pour clore cette plongée dans la grande mutation de la Chine ces cinquante dernières années, par le prisme d’une histoire personnelle et autobiographique de Li Kunwu dans le Yunnan.

Le livre : Une vie chinoise, tome 3, le temps de l’argent, de Philippe Ôtié (scénario) et Li Kunwu (dessin), collection Made in, éditions Kana, 2011, 271 pages, ISBN 9782505008828.

L’histoire : dans le Yunnan, à partir de 1982 et surtout dans les années 1990 et 2000. La Chine est en pleine évolution vers la société de consommation, de nombreux commerces privés voient le jour, des familles éclatent, la corruption semble généralisée. A Kunming, la capitale du Yunnan, des gratte-ciel vient le jour au détriment des vieux quartiers dont les maisons à cour carrée sont peu à peu détruites. Xiao Li, qui vient d’épouser FengFeng, une jeune doctoresse, fille d’un ami de son père, est journaliste-dessinateur au journal officiel de la province, le Yunnan Ribao (et bientôt aussi pour des campagnes publicitaires). En parallèle, quelques flashs vers sa vie actuelle, des entretiens avec son éditeur, l’interrogation sur comment parler du 6-4 (nom donné aux événements de la place Tien an Men en juin 1989) alors qu’il n’y a pas assisté.

Mon avis : comme les précédents, cet album est en noir et blanc, à la plume et au pinceau. Le mode narratif est un peu différent, avec des planches sur la réalisation de l’album en cours et des interrogations de l’auteur. Une trilogie à découvrir absolument pour sa découverte assez différente de la Chine par rapport à ce que rapportent les médias occidentaux ou les dissidents chinois… et particulièrement ce troisième tome, où les messages publicitaires remplacent sur les murs les messages de la propagande officielle… A la fin de l’album, il découvre Paris… et Angoulême, au festival international de la bande dessinée (revoir mes articles autour de la bande dessinée à Angoulême : le musée, transformé en 2012 en musée privé par Art Spiegelman, le festival 2011, le buste d’Hergé, les murs peints : Margerin et Morris, façade d’une mutuelle par Sineux).

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Trois fois un, de Gabrielle Piquet

Couverture de trois fois un, de Gabrielle PiquetLogo BD for Womenpioche-en-bib.jpgUn album trouvé à la médiathèque, adapté de trois nouvelles de Tonino Benacquista (La volière, La pétition, QI, revoir de cet auteur Les morsures de l’aube).

Le livre : Trois fois un, de Gabrielle Piquet (scénario et dessins), éditions Futuropolis, 2007, 160 pages, ISBN 9782754801539.

Les histoiresLa volière: à Paris. Jean, qui avait rompu depuis un certain temps les contacts avec son oncle, arrive juste à temps de Budapest pour assister à son décès et recueillir sa dernière volonté, être enterré près de la Volière… Il rentre de Budapest et part à la recherche de la signification de ce lieu (non sans surprises). Dans La pétition, encore à Paris. Alain, journaliste dans une petite radio, vient de décrocher l’interview de sa vie mais est interrompu par des amis qui veulent à tout prix lui faire signer une pétition pour sauver la vie d’un opposant politique qui risque d’être exécuté dans les prochaines heures au San Lorenzo. Au moment de signer, il trouve les coordonnées de l’une de ses ex et décide de reprendre contact avec elle au motif de cette pétition. Que deviendra l’interview de sa vie et la vie de l’opposant? Dans QI, un garçon de 9 ans, surdoué, a du mal à trouver sa place dans sa famille, à l’école et dans le monde des adultes en général…

Mon avis : un album en noir et blanc au dessin assez simplifié, sans « bulles » ni cases dessinées mais avec des textes qui prennent place au-dessus ou en dessous des dessins auxquels ils se rapportent, dessins débarrassés de la contrainte de la case et qui prennent des dimensions très variables. Les trois nouvelles adaptées ont des univers et des thèmes très différents, qui vous feront passer du milieu de la prostitution à la défense des droits de l’homme, à la peine de mort et au monde des enfants surdoués.

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Au bord du monde de Claus Drexel

Affiche de Au bord du monde de Claus DrexelDepuis plus semaines et jusqu’à mi-juin, le film Au bord du monde de Claus Drexel passe chaque lundi à 18h au TAP cinéma à Poitiers. A force de me dire que j’avais le temps pour le voir, j’aurais pu finir par le rater…

Le film : à Paris, de nos jours, presque exclusivement de nuit. Blottie le long des grilles du jardin des plantes, dans une cabane aménagée sous un pont, dans une tente (à plier avant 5h30 pour ne pas « déranger les gens du quartier), dans un réduit sous le pont Alexandre III, dans le métro, dans un refuge d’un tunnel routier, certains boivent trop, d’autres sont sobres, certains sont malades (psychiques ou autre), plus ou moins (plutôt moins) soignés (pas de médicament aujourd’hui, la maraude ne les a pas déposés), Jeni, Wenceslas, Christine, Pascal et les autres racontent leur vie à Claus Drexel.

Mon avis: un documentaire filmé de nuit, au fil des mois, en laissant la parole aux sans-abris, juste relancés par quelques questions. Des vies cassées, parfois par l’émigration, d’autres par des accidents de la vie (cette dame qui passe ses nuits près du jardin des Plantes en dit juste assez pour laisser deviner son enfer conjugal), des destins individuels, comme  celui de cet homme qui va devoir abandonner le réduit qu’il a trouvé et aménagé depuis 23 ans, ou de Wenceslas très organisé avec son charriot de gare qu’il réussit à rentrer chaque soir dans sa tente, et sur lequel il porte une encyclopédie (et se déplace à une vitesse incroyable!), cet autre qui vit sous un pont dans une cabane aménagée et qui a reçu des cadeaux (victuailles) de riverains « et même d’un flic » pour noël, tous racontent leur vie d’invisibles dans la ville, dans la rue. Des images de nuit, avec peu d’éclairage (pas d’éclairage rapporté), un montage tout en pudeur, qui laisse la parole aux personnes interrogées, sans jugement, des personnes qui ont des choses à dire, à partager, loin de ce que les autorités ou les services sociaux peuvent dire « sur eux », sans leur donner la parole. Alors, prenez un peu de temps, allez écouter ce qu’ils ont à dire, à partager, par l’intermédiaire du documentariste, et la prochaine fois, peut-être, arrêtez-vous dans la rue pour échanger avec eux au lieu de détourner le regard…

Ce film a été inclus dans le festival Télérama 2015, dans lequel j’ai vu:

La statue de la Liberté de Poitiers a retrouvé un flambeau… à comparer avec le modèle de 1878

Poitiers, la statue de la liberté, carte postale ancienne, vue de près avec des enfants

Je vous ai déjà montré il y a longtemps la copie de la statue de la Liberté de Poitiers (et celle de Châteauneuf-la-Forêt). Je vous renvoie à ce premier article pour sa description et celle des centaines de copies qui existent, avec quelques variantes. A l’origine, elle portait un flambeau avec un globe, comme on peut le voir sur cette carte postale ancienne. Ce globe avait disparu depuis longtemps, on peu en voir une image sur sa fiche dans e-monumen.

Poitiers, la statue de la Liberté, 8, la tête de la statue, son diadème et le flambeauUn artiste (?) ou un restaurateur l’avait pourvue d’un flambeau doré en forme de suppositoire…

Statue de la Liberté de Poitiers, avec son nouveau globeMi-avril 2014, sur le budget participatif du quartier (un investissement de 2800€ d’après la presse locale…), elle a retrouvé un flambeau avec un globe.

Statue de la Liberté de Poitiers, avec son nouveau globe, vue rapprochéeVoici ce que ça donne de plus près… Il ne s’illumine pas la nuit!

La liberté de Châteauneuf-sur-Charente Un globe tout rond, différent de celui que porte la copie de Châteauneuf-la-Forêt.

Paris, arts et métiers, chapelle et copie de la statue de la Liberté devant le muséeEn cherchant dans mes photographies, j’ai retrouvé celles-ci qui datent d’octobre 2011. Il s’agit d’un tirage en bronze réalisé en 2010 du modèle d’exécution en plâtre au 1/16e, daté de 1878 et présenté dans la chapelle du musée des arts et métiers à Paris…

Paris, arts et métiers, chapelle et copie de la statue de la Liberté devant le musée, vue rapprochéeOups, elle est cachée dans l’ombre, la voici donc de plus près… flambeau plein, cannelé, différent des deux premiers. Vous remarquerez au passage qu’il n’y a pas d’inscription sur la table de la loi.

Paris, arts et métiers, copie de la statue de la Liberté devant le musée, signature de BartholdiElle porte donc la signature « A. Bartholdi, 1878, 1/8 ». Une autre version, de 3m de haut, a été présentée à l’exposition universelle de 1900, aujourd’hui conservée au musée d’Orsay.

De [Frédéric] Auguste Bartholdi (Colmar, 1834 – Paris, 1904), je vous ai déjà montré la fontaine monumentale à Lyon (1888), le sergent Hoff au cimetière du Père Lachaise à Paris, le monument à Rouget-de-Lisle à Lons-le-Saunier et les répliques des statues de la Liberté à Poitiers et Châteauneuf-la-Forêt, etc.

Paris, arts et métiers, chapelle et copie de la statue de la Liberté devant le musée, marque de la fonteLa marque de fonte est accompagnée d’un cachet « Édition du modèle du conservatoire national des arts et métiers ».

Paris, arts et métiers, chapelle et copie de la statue de la Liberté devant le musée, de dos, détail des piedsComme elle est présentée sur un socle beaucoup plus bas que les autres, on peut y distinguer des détails que l’on voit mal sur les autres, comme ses pieds chaussés de sandales et les fers de l’esclavage dont elle s’est libérée.

Paris, arts et métiers, chapelle et copie de la statue de la Liberté devant le musée, de dos, détail des fersVoici de plus près le détail de ces fers… Ça tombe bien, c’était hier la « journée de commémoration de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions » (revoir le mémorial de l’esclavage à Nantes).

Transat de Aude Picault

Logo BD for Womenpioche-en-bib.jpgCouverture de Transat de Aude PicaultIl y a quelques mois, j’avais lu de cette auteure Eva, J.F. se cherche désespérément, j’ai emprunté un autre album à la médiathèque pour voir s’il me plaisait plus.

Le livre : Transat d’Aude Picault (scénario et dessins), collection Shampoing, éditions Delcourt, 2009, 170 pages, ISBN 978-2-7560-1798-3.

L’histoire : de nos jours à Paris puis sur l’île de Stagadon et un voilier. Aude, graphiste, la trentaine, en a marre de sa vie parisienne. Une opportunité s’offre à elle pour traverser l’Atlantique comme passagère payante sur un voilier mené par Yvon Fauconnier… Mais avant, elle part se ressourcer sur une île bretonne, au large de Plouguerneau, dont elle sera la seule habitante pendant une semaine. Avec l’électricité, un poêle à bois mais pas d’eau chaude. Avant la grande aventure… mais je vous laisse la découvrir!

Mon avis : l’album est réalisé à la plume en noir et blanc. Je l’ai préféré à Eva, J.F. se cherche désespérément! Avec beaucoup d’humour, l’auteure parle à la fois de son aventure qui s’annonce, de l’ennui de sa vie parisienne métro (et vélo)-boulot-dodo, mais aussi les relations à son père (breton des Glénans, il a appris à naviguer à ses amis mais pas à sa fille), de son apprentissage des termes de navigation, avant la découverte de la vie collective sur le (petit) voilier. Elle me donnerait presque l’envie de faire un vrai « break », de partir un certain temps au calme après ces derniers mois un peu compliqués. Bon, pour l’instant, pas encore question de prendre un avion ni de m’éloigner trop d’un CHU, mais dans quelques mois, qui sait?

Pour aller plus loin: voir le site de Aude Picault.

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Dans la tête, le venin, de Andrea Japp

Logo de pioché en bibliothèqueCouverture de Dans la tête, le venin, de Andrea JappJe commence à avoir du mal à trouver des livres qui m’intéressent au rayon « large vision » de la médiathèque. Cette fois, j’ai opté pour un polar [de la même auteure, voir aussi La femelle de l’espèce].

Le livre: Dans la tête, le venin, de H. Andrea Japp [Lionelle Nugon-Baudon], éditions Calmann-Lévy, 2009, 266 pages, ISBN 9782702139677 (lu en large vision aux éditions Libra Diffusio).

L’histoire: en 2008, à Neuilly et Paris, deux adolescents gothiques à tendance satanisque sont assassinés à quelques heures d’écart, la fille égorgée, le garçon sauvagement écorché encore vivant. La villa où la fille a été retrouvée appartenait à un homme, un pédophile, lui aussi assassiné il y a quelques mois mais à New-York. Yves, un profileur français formé il y a quelques années par Diane Silver à Quantico, aux Etats-Unis, fait appel à sa mentor, toujours en pleine déprime, qui boit et fume trop, 15 ans après le meurtre sauvage de sa propre fille, Leonor. Un quatrième meutre est rapproché des autres, un homme également écorché, également pédophile, au Mexique cette fois. En parallèle, elle est confrontée à un tueur en série qui tue des prostituées à Boston et doit supporter un étrange stagiaire, un avocat d’affaire qui dit vouloir se convertir au droit pénal. Qu’est-ce qui relie toutes ces affaires?

Mon avis: Un polar noir et violent, moins néanmoins que ceux de . Les premières victimes sont des « salauds », pédophiles ou adolescents qui envisagent le meurtre de leurs proches (le garçon a déjà étouffé un bébé dans sa poussette). La profileuse est désagréable, alcoolique, déprimée, favorable à la peine de mort voire au meurtre pur et simple des psychopathes. Malgré l’inefficacité de la peine de mort sur la prévention de la criminalité et les erreurs judiciaires, les Etats-Unis ne semblent pas près d’y renoncer, Claude Gueux de Victor Hugo reste une lecture à recommander à chacun! Ce polar est bien mené et j’aime bien la fin qui reste ouverte, au lecteur d’interpréter la dernière page… en attendant de lire la suite, Une ombre plus pâle. J’ai bien envie de lire d’autres titres de cette auteure française que je découvre (finalement, les problèmes de vue  n’ont pas que du mauvais), s’ils sont disponibles en large vision à la médiathèque. Sinon, il faudra que j’attende quelques mois de plus!

Petit clin d’oeil à Zazimuth, le chat de la flic qui annonce à Sara la mort de sa fille s’appelle Mousse (p. 89 de l’édition que j’ai lue)! Par ailleurs, j’ai relevé des expressions bizarres. Un exemple parmi d’autres, je n’ai jamais entendu parler de bleu bébé mais plutôt de bleu layette. Par ailleurs, Victor a l’âge d’être au collège, pas au lycée… Mais bon, ce sont des détails!

Des nouvelles d’Alain de Guibert, Keller et Lemercier

Couverture de Des nouvelles d'Alain de Guibert, Keller et Lemercierpioche-en-bib.jpgEn cherchant dans les bacs de bandes dessinées de la médiathèque, j’ai trouvé cet album avec des auteurs que j’apprécie, (L’enfance d’Alan, La guerre d’Alan, tome 1tome 2 et tome 3), qui a aussi écrit avec et , le Photographe (voir tome 1, tome 2 et  tome 3).

Le livre: Des nouvelles d’Alain de Alain Keller (photographies et récits), Emmanuel Guibert (dessins et rédaction) et Frédéric Lemercier (couleurs et mise en page), éditions Les Arènes, 2011, 95 pages, ISBN 9782352041382 (l’ouvrage rassemble quatre récits parus de 2009 à 2011 dans la revue XXI, augmentés de deux chapitres inédits et d’annexes pleines de ressources sur le sujet).

L’histoire: depuis 1999, Alain Keller sillonne l’Europe au volant de sa vieille Skoda à la rencontre des Roms et des Tsiganes au Kosovo à la fin de la guerre de Yougoslavie, dans le village de Ljubenic (chapitre 1), dans le bidonville de Gazela près de Belgrade en Serbie (chapitre 2), en République Tchèque (chapitre 3), en Italie, à Milan puis dans le sud, en particulier à Lamezia Terme près de Naples (avec la coopérative Ciarapani, chapitre 4), en Slovaquie (chapitre 5) et en région parisienne avec des expulsions de Roms venus pour une part de Roumanie (chapitre 6). Partout, ils sont victimes de ségrégation, d’expulsions, d’exactions (dramatiques incendies volontaires).

Mon avis: dans le premier chapitre, on retrouve , le photographe de la série éponyme (voir tome 1, tome 2 et  tome 3), décédé depuis et qui a fait connaître ses co-auteurs de cette série, et , à Alain Keler. Comme pour le Photographe, l’album mêle photographies et dessins, avec d’importantes annexes. J’ai beaucoup aimé ce style de photo/BD reportage très intéressant, que ce soit sur le plan graphique, avec un savant mélange de photographies (pleines pages et plus petites), de dessins et de textes. A côté du reportage, il y a aussi l’interrogation du photographe sur son métier, l’intrusion dans la vie de gens souvent maltraités et mal-aimés, il comprend donc quand il est chassé d’un camp et se blesse en prenant la fuite (page 49: « il m’arrive souvent de penser que si un inconnu sonnait chez moi, entrait et commençait à photographier ma chambre à coucher, je le foutrais sans doute à la porte, moi aussi »). Un album à lire absolument!

Pour aller plus loin sur le même thème:

Couverture de Tsiganes, camp de concentration de Montreuil-Bellay, par Kkrist MirrorJe vous ai parlé de deux livres proposés à la fin dans la sélection de lecture : l’excellente bande dessinée Tsiganes, camp de concentration de Montreuil-Bellay, par Kkrist Mirror, et Tsiganes, sur la route avec les Roms Lovara de Jan Yoors. Vous trouverez d’autres suggestions sous le mot-clef tsigane.

Dans les annexes, j’ai relevé, parmi beaucoup d’autres, ces ressources sur le sujet: l’association Ecodrom à Montreuil-sous-Bois, le groupe Kesaj Tchave, la FNASAT / Fédération nationale des associations solidaires d’action avec les Tsiganes et les Gens du voyage en France. Dans la Vienne, l’ADAPGV 86 (association départementale pour l’accueil et la promotion des Gens du Voyage, affiliée à la FNASAT) gère un centre social qui fait un formidable travail sur Châtellerault, et, à Poitiers, une des seules aires de gens du voyage (avec Toulouse) installée à proximité d’un CHU, pour permettre aux familles de visiter leurs malades.

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Le tombeau de Soitoux par Bourgeois et Bartholdi au cimetière du Montparnasse à Paris

Le tombeau de Soitoux par Bourgeois et Bartholdi au cimetière du Montparnasse à Paris, vue générale et stèleCela fait un moment que je ne vous ai pas emmené au à Paris. Cette fois, je vous montre la tombe dédiée « A / notre ami / J. Soitoux / statuaire / chevalier / de la légion d’honneur ». Il s’agit de Jean-François Soitoux (Besançon, 1816 – Paris, 1891), dont je vous ai montré il y a longtemps la République. Je vous renvoie à ce premier article pour en savoir plus.

Le tombeau de Soitoux par Bourgeois et Bartholdi au cimetière du Montparnasse à Paris, signature de Maximilien Bourgeois sur le médaillonCurieusement, le catalogue du musée Bartholdi de Colmar donne l’année 1891 pour ce tombeau réalisé par Auguste Bartholdi (dont je n’ai pas trouvé la signature, suivre le lien pour découvrir les nombreux monuments dont je vous ai parlé), qui fut l’un des élèves de Jean-François Soitoux, et Maximilien Bourgeois, dont je vous ai montré récemment le monument à Nicolas-Joseph Beaurepaire à Angers. La signature de Maximilien Bourgeois se truve sur le médaillon en bronze, dont un tirage daté de 1883 est conservé au musée des Beaux-Arts d’Angers. Il a présenté au salon des artistes français en 1883 sous le n° 3380 un ensemble de sept portraits / médaillons en bronze, il en faisait peut-être partie. Le monument, dessiné donc par Bartholdi qui a intégré dans la stèle un tirage du médaillon de Maximilien Bourgeois, a été inauguré le 21 mai 1892.

Le tombeau de Soitoux par Bourgeois et Bartholdi au cimetière du Montparnasse à Paris, médaillon en bronze

Maximilien Bourgeois a réprésenté le profil gauche de Jean-François Soitoux. Il a l’air fatigué, grassouillet, avec des poches sous les yeux, des rides sur le front, barbu et moustachu, les cheveux assez longs…

Photographies de juin 2013.