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Hippolyte Taine et le général Gouraud square d’Ajaccio à Paris

Le monument à Hippolyte Taine dans le square d'Ajaccio à Paris, vue généralePuisque nous étions la semaine dernière dans le square d’Ajaccio à Paris (près des Invalides) avec La défense du foyer… par Emile André Boisseau, retournons y cette semaine avec les deux autres monuments qui s’y trouvent, toujours avec des photographies de février 2012.

Le monument à Hippolyte Taine dans le square d'Ajaccio à Paris, dédicaceLe premier monument, réalisé par l’architecte Dessauer, se compose d’un gros bloc en pierre sur lequel sont apposés un médaillon en bronze et la dédicace « A la / mémoire / de / Hippolyte Taine / 1828-1893 / Causas rerum altissimas / candido et constanti animo / in philosophia historia literis / perscrutatus / veritatem unice dilexit ».

Le monument à Hippolyte Taine dans le square d'Ajaccio à Paris, signature de Oscar Roty sur le médaillonLe médaillon en bronze porte la signature de O. Roty, pour [Louis] Oscar Roty (Paris, 1846 – Paris, 1911). Son fils, Georges Roty, lui a consacré un livre (Le médailleur Louis Oscar Roty (1846-1911), sa vie, son œuvre, Presses du Compagnonnage, 1971) et un musée géré par une fondation à Jargeau dans le Loiret [du même artiste, voir le médaillon de Louis Herbette].

Le monument à Hippolyte Taine dans le square d'Ajaccio à Paris, le médaillon en bronzeIl porte l’inscription « Hippolythe Adolphe Taine » au-dessus de son portrait de profil gauche… à moitié chauve, moustache et barbiche portées fièrement. L’érection du monument a été décidée en 1928 pour le centenaire de sa naissance, il est finalement inauguré en 1931 (voir la fiche de la base de données e-monument). Hippolyte (Adolphe) Taine (Vouziers, 1828 – Paris, 1893), agrégé de philosophie, fut professeur de philosophie… à Poitiers (si, si!), à Nevers et à Besançon, mais comme de nombreux érudits de son époque, il est difficile à classer avec son Histoire de la littérature anglaise (5 volumes, 1863-1866) et son Histoire des origines de la France contemporaine (1875-1893). Il a à son tour fait l’objet de nombreuses études, dont la plus récente est parue en 2013 (Nathalie Richard, Hippolyte Taine : Histoire, psychologie, littérature, Classiques Garnier, je ne l’ai pas lue!).

Le monument au général Henri Gourauddans le square d'Ajaccio à Paris, dédicaceLe troisième monument du square est dédié à « Général / Henri / Gouraud / 1867 – 1946 / gouverneur militaire / de Paris 1923-1937 ». Le général Henri [Joseph Eugène] Gouraud s’est illustré « aux colonies », notamment en Afrique (adjoint de Lyautey au Maroc de 1911 à 1914), puis en Champagne pendant la Première Guerre mondiale, et à nouveau dans les colonies, au Liban et en Syrie, avant de terminer sa carrière comme gouverneur militaire de Paris (voir sa biographie sur le site des lycées français Gouraud et Descartes). Il est inhumé dans le monument-ossuaire de la ferme de Navarin (Monument aux morts des Armées de Champagne), à Souain-Perthes-lès-Hurlus, qu’il avait inauguré en 1924 (par l’architecte Bauer et le sculpteur Maxime Real del Sarte)… pour être « auprès de ses hommes morts pour la France ».

Le monument au général Henri Gourauddans le square d'Ajaccio à Paris, vue généraleRevenons à Paris… Le monument se compose d’un haut socle portant le buste du général en pierre. Je n’ai pas trouvé la signature du sculpteur.

Le monument au général Henri Gourauddans le square d'Ajaccio à Paris, le buste de face et de profilet ai vu sur plusieurs sites que le monument date de 1899, ce qui est impossible, le général est représenté vieux, en 1899, il aurait eu 33 ans et ne porterait pas toutes ces décorations obtenues plus tard! Si le buste est contemporain de la dédicace, il doit dater des années 1950…

La défense de la famille… par Emile André Boisseau

La défense de la famille par Boisseau à Paris, dans le square d'AjaccioD’aucuns défendent ces dernières semaines une vision très rétrograde de la famille. J’en ai retrouvé une qui doit bien leur plaire dans mes photographies (prises en février 2012): elle se trouve dans le square d’Ajaccio, dans le 7e arrondissement de Paris, un square créé en 1865 par Jean-Charles Alphand (Grenoble, 1817 – Paris, 1891, enterré au cimetière du Père-Lachaise avec sur sa tombe un buste de Jules Coutan) et qui longe le côté nord-est de l’hôtel des Invalides.

La défense de la famille par Boisseau à Paris, signature de Emile André BoisseauCe groupe sculpté en marbre a pour titre « La défense du foyer » et porte la signature « É[mile André] Boisseau » (Varzy, 1842 – Paris, 1923). Cette allégorie de la famille a été sculptée en 1887 et il en existe des versions en bronze et des réductions. Il semble avoir été présenté au salon des artistes français de 1881, mais c’est l’année qui manque dans les catalogues numérisés par la Bibliothèque nationale de France (base Gallica).

La défense de la famille par Boisseau à Paris, vue de face et de profilUn homme debout (un valeureux gaulois), une femme assise (toute menue et apeurée), un bébé… L’homme tenait un glaive brisé (comme le soldat du Gloria Victis d’Antonin Mercié) dans la main droite mais il n’en reste que le pommeau. Vous pouvez le voir dans son état d’origine sur le plâtre patiné attribué musée d’Orsay (et mis en dépôt au musée de Clamecy), il figure dans le catalogue des sculptures du musée d’Orsay, dirigé par une certaine… Anne Pingeot, et Antoinette Le Normand-Romain et Laure de Margerie.

La défense de la famille par Boisseau à Paris, le pagne en peau de fauve, la mère et le bébéUn père, une mère, un bébé. Le père est nu, vêtu d’une peau de fauve (tigre?) comme d’un pagne retenu par son baudrier. Il domine la scène et « protège » sa femme et le bébé qu’il ne porte pas (ça serait attenter à sa virilité?) mais qui repose sur les genoux de la mère.

La défense de la famille par Boisseau à Paris, les pieds du père et de la mèreLe père est chaussé, mais la mère pieds-nus…

La défense de la famille par Boisseau à Paris, le bébé tout nu… et le bébé tout nu, même s’il a perdu sa main droite et son pénis. Il semble pleurer, grimaçant bouche ouverte et yeux fermés.

Extrait de centre Presse avec une coquille autour de Copé et Tous à poilA poil, ça doit plaire à M. Copé, LOL! (si, si, j’ai lu ça dans Centre presse du 13 février 2014: « L’UMP a pris mercredi la défense de son président Jean-François Copé, objet de vives critiques après sa dénonciation du livre Tous à poil, qu’il a recommandé [sic] pour les classes primaires ». Pour ceux qui veulent ce livre « recommandé pour les classes primaires », c’est Tous à poils, de Claire Franek et Marc Daniau, aux éditions du Rouergue).

La défense de la famille par Boisseau à Paris, le bébé tout nu, détail du sexe coupé(PS: pour répondre à Marlie, voici un détail, il y a bien le scrotum, mais le zizi est cassé presque au ras, pauvre bébé! Euh, j’ai retaillé dans ma photo pas très lourde, si un(e) ami(e) parisien(ne) a l’occasion de passer par là, de faire une photo rapprochée et de me l’envoyer, je remplacerai)

La défense de la famille par Boisseau à Paris,  coiffure du pèreDans le même esprit, vous croyez que des cheveux longs, c’est en accord avec « un homme »??? Bon, ça doit aller avec « Notre ancêtre le Gaulois bien fort ». Ah les stéréotypes… Belle sculpture mais vision pour le moins rétrograde de la famille et du Gaulois!

Dans le même square se trouvent un monument à Hippolyte Taine et une statue du Général Gouraud, mais je vous les montrerai une autre fois…

Vous pouvez aussi revoir d’autres « familles » sur mon blog… Clic sur les vignettes et sur les liens pour en savoir plus. Petite sélection:

Mairie de Montreuil-Bonnin, mur 1, partie droite, repas familialla famille représentée par l’artiste catholique engagée Marie Baranger dans la mairie de Montreuil-Bonnin

Pons, monument à Emile Combe par Paul Landowski, 1, vue généralele monument à Émile Combes par Paul Landowski à Pons (allégorie de l’éducation)

Cahors, monument aux morts de 1914-1918, 7, vue de côtéLe soldat, sa femme et le bébé sur le monument aux morts 1914-1918 par François Sicard à Cahors

Tours, les mystères douloureux de C. Alaphilippe, 1, vue généraleles mystères douloureux de Camille Alaphilippe dans le parc Mirebeau à Tours.

Mauvais genre de Chloé Cruchaudet

Logo BD for Womenpioche-en-bib.jpgJe vous parle rarement deux jours en suivant de bandes dessinées… Mais cela faisait plusieurs semaines que j’étais sur la liste d’attente de la médiathèque pour avoir cet album, dont on parle beaucoup en ce moment, récupéré hier et en lice pour le prix du meilleur album qui sera remis demain à Angoulême à l’occasion du  41e festival international de la Bande dessinée (revoir autour de la bande dessinée à Angoulême : le musée, transformé en 2012 en musée privé par Art Spiegelman, le festival 2011, le buste d’Hergé, les murs peints : Margerin et Morris, façade d’une mutuelle par Sineux). Il a déjà reçu le Grand prix de la critique de bande dessinée 2014. [PS: il a finalement reçu le prix du jury, le grand prix est revenu à Come prima d’Alfred, le prix spécial du jury à La propriété, de l’israelienne Rutu Modan, une auteure dont je vous ai parlé pour Exit wounds. Le grand prix revient à Bill Watterson, le créateur de Calvin et Hobbes, qui présidera le festival 2015].

Le livre : Mauvais genre de Chloé Cruchaudet (scénario, dessins et couleurs), collection Mirages, éditions Delcourt, 2013, 160 pages, ISBN 978-2-7560-3971-8.

L’histoire : Dans un prétoire dans les années 1920. Une femme comparaît, on ne comprend pas pourquoi au premier abord. Retour en arrière, quelque part sur le front lors de la Première guerre mondiale. Paul, séparé de Louise juste après leur mariage, est confronté à la mort de trop, celle d’un camarade décapité devant lui, alors qu’il venait de « pêter les plombs ». Il décide de se mutiler un doigt, fera tout pour que sa blessure se sur-infecte. Mais voilà, un doigt en moins, ça ne suffit pas à être réformé. Il décide de déserter, retrouve Louise qui le cache dans un hôtel à Paris. Un peu par hasard, parce qu’il veut sortir prendre l’air et s’acheter une bouteille, il revêt les habits de Louise. Vient alors l’idée de continuer à vivre au grand jour, sous les traits d’une femme, Suzanne… ce qui va le mener à prendre un métier féminin, puis au bois de Boulogne.

Mon avis: La première guerre mondiale est à la mode en cette année de commémoration du centenaire, en voici une histoire singulière, celle d’un déserteur. Dans le concert de louanges autour de cet album, je vais avoir une note un peu discordante. J’ai beaucoup aimé le scénario, mais eu beaucoup plus de mal avec le dessin, noir et blanc aquarellé en gris, sauf, au fil des pages, des rehauts de rouge, notamment pour des vêtements. L’alcool semble jouer un rôle important: lors de la rencontre avant guerre dans une guinguette, pour la première sortie de Paul après sa désertion, pour faire la fête avec les collègues de travail, ce qui l’amènera à découvrir le bois de Boulogne. J’ai préféré la première partie, l’ambiance des tranchées rappelle les sombre tableaux d’Otto Dix par exemple. La suite est une belle histoire d’amour, un travestissement presque « par accident », de plus en plus assumé au fil des jours et des mois, des années même… puisqu’il a fallu attendre 1928 pour que les déserteurs soient amnistiés. Le retour à la vie de Paul sera tragique pour « Suzanne ».

PS: j’ai aussi reçu l’avis de Maryse, sans blog, à qui j’avais prêté l’album avant son retour à la médiathèque. Le voici:

Cette BD m’a été prêtée par Véronique, et moi qui ne suis pas trop BD, je l’ai lue d’un trait et relue. Scénario et graphisme superbes. Pour moi, enfin un contre-héros. Le poilu classique honoré et glorifié, terminé! Ici, c’est un homme qui déserte, qui se travestit pour vivre et survivre. On ne sait pas trop si on le plaint ou si on le déteste. Il se transforme en femme et on est surpris d’être tenu en haleine pour savoir jusqu’où il est capable d’aller. En face, sa femme qui l’a épousé avant qu’il ne parte à la guerre. Au début, elle est effacée, timide puis son personnage devient de plus en plus important, elle encourage son mari dans sa transformation, lui donne des conseils. Elle évolue et partage ses goûts homosexuels et « pervers » dans les bois où tout est permis. Elle devient plus putain que lui, jusqu’au bout…sans vous révéler la fin bien sûr. Vraiment à lire et relire… Très Bien +++++

Pour aller plus loin : voir le site officiel de Chloé Cruchaudet.

Logo du top BD des blogueurs 2013 Cette BD sera soumise pour le classement du TOP BD des blogueurs organisé par Yaneck / Les chroniques de l’invisible. Mes chroniques BD sont regroupées dans la catégorie pour les BD et par auteur sur la page BD dans ma bibliothèque.

Frances Ha de Noah Baumbach

Affiche de Frances Ha de Noah BaumbachJe poursuis ma participation au festival Télérama 2014 avec Frances Ha de Noah Baumbach.

Le film: de nos jours à New-York. A 27 ans, Frances [Greta Gerwig] rêve de devenir chorégraphe. Plus étudiante ais toujours « apprentie » dans une compagnie, elle espère participer au spectacle de noël pour notamment avoir l’argent pour payer le loyer de sa colocation. Elle vient d’ailleurs de quitter l’appartement qu’elle partageait avec Sophie [Mickey Sumner], sa meilleure amie, trop cher, pour un autre, chez Benji [Michael Zegen], artiste et un peu amoureux d’elle. Entre la danse, les repas (avec la famille à Sacramento, avec les copains qui eux se sont établis dans la vie), elle peut prendre des décisions irrationnelles, comme s’endetter pour aller passer deux jours à Paris… et apprendre au retour qu’elle n’aura pas de place dans le spectacle de noël. Finira-t-elle par avoir un appartement à elle et un vrai boulot? Son amité avec Sophie survivra-t-elle au nouvel amour de cette dernière, qui va le suivre au Japon?

Mon avis : une option risquée choisie par la réalisatrice, faire un film en noir et blanc qui se passe de nos jours… Il ne m’avait pas tenté lors de sa sortie en salle, le festival Télérama 2014 a été une occasion de le repêcher. Je ne suis pas complètement convaincue par cette histoire d’adulescente, ado attardée qui peine à entrer dans la vie active. L’amitié avec Sophie semble un peu artificielle, alors qu’elle est censée être profonde et de longue date. Finalement, ce sont le week-end à Paris et le job d’été dans son ancienne université qui m’ont le plus plu.

Festival Télérama 2014:

les films que j’ai vus avant le festival

– les films que j’ai vus dans le cadre du festival

– les films que je ne verrai pas parce qu’ils ne passent pas à Poitiers

  • Inside Llewyn Davis de Joel et Ethan Coen
  • Heimat, Edgar Reitz (dommage, il me tentait bien, il est sorti au mauvais moment pour moi)
  • Mon âme par toi guérie de François Dupeyron

– les films que je n’ai pas vus

  • Le Géant égoïste de Clio Barnard
  • A touch of Sin de Jia Zhang Ke
  • Snowpiercer, Le Transperceneige de Bong Joon-ho
  • La Danza de la Realidad de Alejandro Jodorowsky

 

Yves Saint-Laurent de Jalil Lespert

Affiche du film Yves Saint-Laurent de Jalil LespertEn attendant le festival Télérama 2014 qui commence mercredi prochain, je suis allée voir Yves Saint-Laurent de Jalil Lespert.

Le film : Oran, 1957. Yves Saint-Laurent [], 21 ans, est en vacances chez ses parents et termine de préparer la collection de Christian Dior [Patrice Thibaud]. Quelques mois plus tard, ce dernier décède, voici Yves Saint-Laurent propulsé directeur artistique de la grande maison de couture. A la suite du défilé de la première collection qu’il réalise en solo, lors d’un dîner, il fait la connaissance de Pierre Bergé []. Yves Saint-Laurent n’a pas envie d’aller passer ses vacances à Oran, où la situation se dégrade, le voici dans la maison de vacances de Pierre Bergé, qui vit alors avec le peintre Bernard Buffet [Jean-Édouard Bodziak]. Commence alors leur histoire d’amour. Quand Yves Saint-Laurent est mobilisé pour la guerre d’Algérie, il fait une crise psychotique au Val-de-Grâce. interné, il est licencié de la maison Dior. Soutenu par Pierre Bergé, qui règle toutes les questions en dehors de la création des modèles, la maison de couture Yves Saint-Laurent réussit à être montée, il débauche chez Dior sa modèle préférée, Victoire Doutreleau [Charlotte Le Bon, commence alors une vie difficile entre les deux hommes, Yves Saint-Laurent se débattant entre la drogue et l’alcoolisme, Pierre Bergé essayant avec plus ou moins de succès de l’en protéger, à Paris comme à Marrakech.

Mon avis : après Paris à tout prix de Ree Kherici, voici le deuxième film sur la mode que je vois en quelques mois. J’ai beaucoup aimé ce film, je ne comprends pas les critiques « cinéma » entendues sur France Inter ces derniers jours et disant qu’il n’y a pas de mode dans ce film… A chaque défilé, on voit les très belles collections créées par Yves Saint-Laurent! Et pour la plupart avec des robes originales prêtées par plusieurs musées, dont le musée Christian Dior à Granville et la fondation Pierre-Berger-Yves-Saint-Laurent (il faudrait que j’y aille un jour, c’est dans le 16e arrondissement, à l’angle de la rue Léonce-Reynaud et de l’avenue Marceau, à deux pas du musée de la mode/Galliera, du , du  et du musée Guimet…). Les deux acteurs principaux, et , sont excellents, voici de quoi dépoussiérer l’image de la Comédie française dont le premier, très jeune (né en 1989), est pensionnaire et le second, sociétaire (né en 1972, il n’y a pas que de vieux acteurs ventripotents qui jouent des classiques du répertoire français dans cette noble maison). Contrairement à certains films récents, s’il est bien question d’amour et d’homosexualité, tout est dans la suggestion, pas de scène de fesses crues, à peine quelques baisers, des débuts de scène dont la suite ne fait aucun doute mais sans la montrer, le seul nu du film est une modèle de dos en train de se changer en arrière-plan lors d’un défilé de mode. Un film que j’ai bien aimé!

 

Un week-end meurtrier d’Alain Gandy

pioche-en-bib.jpgCouverture de Un week-end meurtrier d'Alain GandyUn livre trouvé au rayon large vision de la médiathèque.

Le livreUn week-end meurtrier d’Alain Gandy éditions Presse de la Cité, 2009, 240 pages, ISBN 9782258076808 (lu en large vision, éditions Feryane, il ne semble plus être au catalogue).

La présentation de l’éditeur :

«  Semaine de Pâques, 1980. Un autocar d’Aveyronnais nostalgiques de leur région natale a dérapé sous un orage et basculé dans les gorges de l’Aveyron. Il n’y a aucun survivant… On charge le juge d’instruction Massac de l’affaire, qu’il croit liée à de sombres magouilles immobilières. Il recommande comme enquêteur son vieil ami Joseph Combes, devenu détective privé après une brillante carrière dans la gendarmerie. Fidèlement épaulé par son épouse Claire, – qui s’occupe activement de leurs deux enfants et sait lui inspirer des pistes judicieuses pour ses enquêtes – Combe découvre qu’en réalité le conducteur du car a été tué par une arme à feu et que huit des passagers inscrits s’étaient désistés. Alors, quelle est la cause réelle de cet accident présumé ? Malveillance ? Machination financière aux allures de complot ? Ou bien crime ordinaire ?»

Mon avis : je ne connaissais pas du tout cet auteur, mais le rayon basse vision regorge de romans (polars ou non) dits « du terroir ». Quoique, ici, il est plus questions des différents personnages, Aveyronnais de Paris ou en Aveyron, que des paysages. Retour quelques décennies en arrière, pas de TGV puis correspondance avec des trains régionaux, mais un train de nuit entre Paris et Rodez… et bien sûr pas de téléphone portable, une enquête « de terrain » à l’ancienne, un enquêteur privé recruté par un juge (qui embauche sa femme et ses enfants), pas de police scientifique! Ça repose, finalement, un polar calme…

Le tombeau de César Frank par Auguste Rodin au cimetière du Montparnasse à Paris

Médaillon par Auguste Rodin sur la tombe de césar Franck, cimetière du Montparnasse à Paris, le tombeauLe musicien César Frank (Liège, 1822 – Paris, 1890) est enterré au cimetière du Montparnasse à Paris. Le tombeau a été dessiné par l’architecte Gaston Redon (1853-1921): voir le dessin au musée d’Orsay.

Médaillon par Auguste Rodin sur la tombe de césar Franck, cimetière du Montparnasse à Paris, signature d'Auguste RodinLe tombeau porte un médaillon sculpté par (Paris, 1840 –  Meudon, 1917) dont on peut lire la signature. L’original du médaillon ayant été volé une première fois puis restitué (et mis à l’abri), c’est un tirage moderne, de 1995, qui orne la tombe…

Médaillon par Auguste Rodin sur la tombe de césar Franck, cimetière du Montparnasse à Paris, le médaillonLe musicien est représenté par son profil droit cerné par une branche de laurier.

Médaillon par Auguste Rodin sur la tombe de césar Franck, cimetière du Montparnasse à Paris, le médaillon face au visage

Si on tourne un peu, on s’aperçoit que le portrait est réalisé en haut relief et le visage de César Franck apparaît en entier avec ses favoris qui descendent assez bas, laissant juste le menton glabre.

Médaillon par Auguste Rodin sur la tombe de césar Franck, cimetière du Montparnasse à Paris, détail de l'épaule et du colSur le col se lit l’inscription BEATITUDES et une portée avec quelques notes de musique est gravée sur l’épaule.

Photographies de juin 2013.

La confrérie des moines volants, de Metin Arditi

Couverture de La confrérie des moines volants, de Metin ArditiLogo du défi rentrée littéraire 2013 chez HérissonUn livre offert en large vision par Philippe / Tout Poitiers, lors de mon séjour « momie à l’hôpital« . C’est aussi le premier livre de la rentrée littéraire 2013 que je lis (le projet de 1% rentrée littéraire est organisé par Hérisson).

Le livre : La confrérie des moines volants de Metin Arditi, éditions Grasset, 2013, 352 pages, ISBN 9782246804390 (lu en large vision, aux éditions Feryane).

L’histoire : 1937, près de Saint-Petersbourg. Alors que les milices du NKVD pillent et brûlent les églises, assassinent les religieux, un moine, Nikodime, se réfugie dans la forêt, bientôt rejoint par d’autres moines venus d’autres monastères. Ils décident de sauver des icônes en allant les récupérer dans les églises parfois au péril de leur vie, puis Nikodime les enterre dans une tombe abandonnée, aidé par une jeune fille, Irina. Paris, 2000. Alors qu’il inaugure sa dernière exposition de photographies, Mathias apprend la mort de son père, qui lui a laissé un meuble précieux confectionné pour lui et un secret de famille… qui va le mener en Russie sur la piste des icônes.

Mon avis : le roman comprend deux parties très différentes, la première en 1937 en Russie, la deuxième en 2000 à Paris puis en Russie. Les deux parties sont parsemées de morts (plus dans la première partie), la première pour sauver des biens de l’église orthodixe russe, surtout des icônes, la deuxième pour les retrouver. La première partie est menée à un rythme plus soutenu, avec le pillage des églises et les massacres, les doutes du moine Nikodime (qui restent mystérieux sur le volet du péché), la petite communauté recréée qui finit par s’insérer dans « le monde terrestre », au grand désespoir du fondateur, puis qui se concentre sur le sauvetage d’icônes, l’apparition d’Irina, puis Nikodime qui se livre aux autorités. La deuxième partie est plus convenue, la fin en Russie peut-être pas assez travaillée et un cran en dessous du début du roman. Mais c’est une histoire qui nous tient en haleine du début à la fin, à découvrir! Un grand merci à Philippe / Tout Poitiers pour cette découverte!

 

Le carditaphe de Jacques-Louis David au Père-Lachaise à Paris

Le carditaphe de Jacques Louis David au Père Lachaise à Paris, vue généraleVous connaissez probablement le peintre [Jacques] Louis David, au moins pour La mort de Marat ou Marat assassiné (voir l’original à Bruxelles ou la copie du Louvre) ou Le Serment du jeu de paume, peut-être aussi pour le Serment des Horaces ou Les Sabines. Il a reçu le prix de Rome de peinture en 1779. Né le 30 août 1748 à Paris, il est mort le 29 décembre 1825 à Bruxelles, où il est enterré (d’abord au cimetière du quartier Léopold, puis, depuis 1877 au cimetière d’Evere), le gouvernement français ayant refusé le transfert de son corps à Paris. Son cœur a été rapporté dans le tombeau familial au cimetière du Père Lachaise, que l’on peut donc qualifier de « carditaphe », auprès de son épouse.

 

Le carditaphe de Jacques Louis David au Père Lachaise à Paris, le médaillon

Le médaillon en bronze est l’œuvre de Normand. Il a sculpté son profil droit, imberbe et échevelé.

Photographies de novembre 2012.

Nous n’irons plus ensemble au canal Saint-Martin

pioche-en-bib.jpgLogo BD for WomenCouverture de Nous n'irons plus ensemble au canal Saint-MartinUne bande dessinée trouvée dans les bacs de la médiathèque.

Le livre : Nous n’irons plus ensemble au canal Saint-Martin de Loïc Dauvillier et Sibylline (scénario), Jérôme d’Aviau, Francois Ravard et Capucine (dessins), éditions Les enfants rouges, 2007, 78 pages, ISBN 9782354190088.

L’histoire : de nos jours au bord du canal Saint-Martin à paris. Ambiance nuit pour trois récits qui se succèdent. Un homme sur un banc, une fille s’assied à côté de lui, la soirée se poursuit au bistrot… avant de se terminer dans un appartement. Un autre homme, marginal, la cinquantaine, reçoit une lettre de sa fille qui lui annonce qu’elle attend un bébé. De jour, le lendemain matin, un couple se promène au bord du canal, s’arrête au bistrot pour faire le point sur leur relation…

Mon avis : deux scénaristes, trois dessinateurs, un par histoire (même si les personnages se croisent d’une histoire à l’autre), en noir et blanc, un lieu, les bords du canal Saint-Martin à Paris, pas le côté pile, bobo, mais le côté sombre, de nuit (et même le lendemain, de jour), au bistrot, sur un banc. Des histoires ordinaires d’êtres qui se cherchent, se trouvent, se déchirent. J’ai bien aimé cette ambiance du bord du canal, du bistrot, lieu de sociabilité et bouée de sauvetage des gens en perdition ou à la recherche d’eux-mêmes, des clients aux profils différents mais qui tous, piliers alcooliques ou juste de passage, donnent cette ambiance si particulière.

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