Puisque nous étions la semaine dernière dans le square d’Ajaccio à Paris (près des Invalides) avec La défense du foyer… par Emile André Boisseau, retournons y cette semaine avec les deux autres monuments qui s’y trouvent, toujours avec des photographies de février 2012.
Le premier monument, réalisé par l’architecte Dessauer, se compose d’un gros bloc en pierre sur lequel sont apposés un médaillon en bronze et la dédicace « A la / mémoire / de / Hippolyte Taine / 1828-1893 / Causas rerum altissimas / candido et constanti animo / in philosophia historia literis / perscrutatus / veritatem unice dilexit ».
Le médaillon en bronze porte la signature de O. Roty, pour [Louis] Oscar Roty (Paris, 1846 – Paris, 1911). Son fils, Georges Roty, lui a consacré un livre (Le médailleur Louis Oscar Roty (1846-1911), sa vie, son œuvre, Presses du Compagnonnage, 1971) et un musée géré par une fondation à Jargeau dans le Loiret [du même artiste, voir le médaillon de Louis Herbette].
Il porte l’inscription « Hippolythe Adolphe Taine » au-dessus de son portrait de profil gauche… à moitié chauve, moustache et barbiche portées fièrement. L’érection du monument a été décidée en 1928 pour le centenaire de sa naissance, il est finalement inauguré en 1931 (voir la fiche de la base de données e-monument). Hippolyte (Adolphe) Taine (Vouziers, 1828 – Paris, 1893), agrégé de philosophie, fut professeur de philosophie… à Poitiers (si, si!), à Nevers et à Besançon, mais comme de nombreux érudits de son époque, il est difficile à classer avec son Histoire de la littérature anglaise (5 volumes, 1863-1866) et son Histoire des origines de la France contemporaine (1875-1893). Il a à son tour fait l’objet de nombreuses études, dont la plus récente est parue en 2013 (Nathalie Richard, Hippolyte Taine : Histoire, psychologie, littérature, Classiques Garnier, je ne l’ai pas lue!).
Le troisième monument du square est dédié à « Général / Henri / Gouraud / 1867 – 1946 / gouverneur militaire / de Paris 1923-1937 ». Le général Henri [Joseph Eugène] Gouraud s’est illustré « aux colonies », notamment en Afrique (adjoint de Lyautey au Maroc de 1911 à 1914), puis en Champagne pendant la Première Guerre mondiale, et à nouveau dans les colonies, au Liban et en Syrie, avant de terminer sa carrière comme gouverneur militaire de Paris (voir sa biographie sur le site des lycées français Gouraud et Descartes). Il est inhumé dans le monument-ossuaire de la ferme de Navarin (Monument aux morts des Armées de Champagne), à Souain-Perthes-lès-Hurlus, qu’il avait inauguré en 1924 (par l’architecte Bauer et le sculpteur Maxime Real del Sarte)… pour être « auprès de ses hommes morts pour la France ».
Revenons à Paris… Le monument se compose d’un haut socle portant le buste du général en pierre. Je n’ai pas trouvé la signature du sculpteur.
et ai vu sur plusieurs sites que le monument date de 1899, ce qui est impossible, le général est représenté vieux, en 1899, il aurait eu 33 ans et ne porterait pas toutes ces décorations obtenues plus tard! Si le buste est contemporain de la dédicace, il doit dater des années 1950…