En route pour Nans 2015 (3)

La corbeille brodée pour Nans 2015J’ai poursuivi mon projet pour le concours de Nans-sous-Sainte-Anne en terminant la corbeille, selon le modèle du marquoir ancien proposé au concours. Après le corps de la corbeille en marron foncé (DMC 779) et un bleu à variations (coloris Blue bird de Anne-So / Gardanimaux), j’ai utilisé d’autres fils à variation: le vert plus foncé est le même fil à que celui de la bordure (coloris Aventurine, de l’Atelier du Pic Vert, offert par Flo), le vert clair est le DMC 407 offert il y a longtemps par Brigitte / Boîte de Biscotte, le rose moyen à foncé DMC 57 et le rose clair Coqueirinko plage de Anne-So / Gardanimaux, offert il y a un an par Luna et utilisé récemment pour les carrés brodés transformés en carnet et le coussinet pique-aiguilles.

La corbeille brodée pour Nans 2015 dans le cadre complet

Affiche pour le salon de Nans 2015Le salon de  Nans-sous-Sainte-Anne s’annonce, les 2 et 3 mai 2015 (par ici le programme) avec son concours d’idées organisé par l’association Anim’à Nans et surtout Maddy et Marlie.

Gigny-sur-Suran, exposition autour du fil 2012, 3, marquoir de 1867Vous pouvez toujours commander le livret du marquoir (suivre le lien qui vous emmènera chez Marlie), même s’il n’est plus possible de s’inscrire au concours.

Pour Nans 2015, voir:

Le torchon de Véronique D pour le concours d'idées de Nans-sous-Sainte-Anne 2014Revoir mes participations précédentes :

Le chat et la souris de Günter Grass

Couverture de Le chat et la souris de Günter GrassJe réédite cet ancien article suite au décès ce jour (13 avril 2015) de Günter Grass.

Article du 11 août 2008

J’ai retrouvé dans ma bibliothèque un livre lu il y a longtemps (en prépa… et en VO, la VF était pour être sûre de la compréhension) et que j’ai relu avec plaisir : Le chat et la souris [alors que je venais de terminer la … septième étape du SAL à la poursuite des souris], de Günter Grass (Points R 143, 1984, ISBN 2.02.006771.4 pour mon édition, 1ère édition allemande en 1961).

L’histoire : au début de la Seconde Guerre mondiale, à Dantzig, alors en Prusse, aujourd’hui en Pologne. Des lycéens sur une plage, et à l’assaut d’une épave de dragueur de mines au large. L’histoire se focalise entre le narrateur et Mahlke, son aîné de quelques mois, qui devient leader de leur groupe, puis membre des Jeunesses hitlériennes. Pas vraiment leader, en fait. Le meilleur à la nage, il en impose mais reste distant des autres. Jusqu’à ce que, lors de la visite d’un aîné engagé dans la guerre au lycée, pour faire la propagande, la médaille militaire de ce dernier disparaisse dans le vestiaire de sport… et tout l’équilibre de ce groupe d’adolescents bascule.

Mon avis : Le chat et la souris est beaucoup moins connu que Le tambour, du même auteur, mais le thème est voisin et dont il est la suite directe, formant une trilogie avec Les années de chien. Un livre court, à (re)découvrir. Surtout en cette période de mise en avant de l’histoire [encore plus vrai en 2015 qu’en 2008!], des lieux de mémoire, de la résilience [lire depuis la parution de cet article Sauve-toi, la vie t’appelle de Boris Cyrulnik] et autre.

Avec ce livre, je voulais aussi vous signaler la page sur mes (re)lectures des livres des lauréats des prix Nobel de littérature… Günter Grass l’a reçu en 1999, puis a fait l’objet d’une polémique lorsqu’il révéla en 2006 qu’il s’était engagé à l’âge de 17 ans dans les Waffen SS en 1944. Lui qui était considéré comme un leader de la gauche allemande… Le personnage du roman membre des jeunesses hitlériennes prend un autre relief à l’éclairage de la vie personnelle de Günter Grass. Même s’il a dit qu’il reniait ce passé nazi qui n’a duré que quelques mois, son expérience a pu éclairer directement ses personnages.

Pablo, tome 3, Matisse, de Julie Birman et Clément Oubrerie

Logo BD for Womenpioche-en-bib.jpgCouverture de Pablo, tome 3, Matisse, de Julie Birman et Clément OubrerieJe vous ai parlé du tome 1, Max Jacob, pas du tome 2, Apollinaire, il faudra que je le fasse, en attendant, voici la suite de cette série conseillée par Zazimuth. Un album emprunté à la médiathèque.

Le livre : Pablo, tome 3, Matisse, de Julie Birman (scénario), Clément Oubrerie (dessin) et Sandra Desmazières (couleurs), éditions Dargaud, 2013, 84 planches, ISBN 9782205070187.

L’histoire : 1906. Pablo Picasso retourne en Espagne, Barcelone puis Gosol, un petit village reculé de Catalogne, avec Fernande. Plus de vie parisienne affriolante,  dans l’auberge, Pablo lie vite les relations avec des contrebandiers qui y ont installé leur quartier général. Pris de panique lorsqu’une fillette tombe malade (et si elle mourrait à cause de lui comme sa sœur morte à 13 ans de la typhoïde), Pablo décide de fuir et de revenir à Paris. Par l’intermédiaire de Gertrude Stein, dont il peint le portrait, il rencontre son rival du moment, Henri Matisse, et décide de le surpasser par une nouvelle œuvre…

Mon avis: comme dans les tomes précédents, la narratrice est Fernande (Olivier), l’une des égéries de Picasso… Le lettrage, manuscrit, présente toujours des difficultés de lecture pour moi, ce n’est pas toujours simple de reconstituer une lettre manuscrite un peu déformée, mon cerveau reste paresseux pour les interprétations et butte beaucoup… La première partie, en Espagne, est traitée façon western, un long trajet à dos d’âne qui aurait été très éprouvant pour Fernande alors que Picasso revit dans ce milieu isolé et interlope, entre trafics et création frénétique pendant les trois semaines du séjour. Après un épisode « mystique » (Dieu veut-il punir Picasso pour la mort de sa sœur?), il poursuit sa création, entre sexe, art « primitif » (devenus « premiers » dans le langage de l’histoire de l’art), soirées mondaines, rencontres avec ses amis (Apollinaire, Van Dongen…). La vie foisonnante du Paris du début du 20e siècle est bien rendue, avec énormément de détails dans les dessins, même si ce n’est pas le style graphique que je préfère. J’ai bien aimé y trouver sans les chercher de nombreuses références qui rendent l’ambiance de l’album très agréable malgré la difficulté de lecture.

Logo top BD des bloggueurs Cette BD sera soumise pour le classement du TOP BD des blogueurs organisé par Yaneck / Les chroniques de l’invisible. Mes chroniques BD sont regroupées dans la catégorie pour les BD et par auteur sur la page BD dans ma bibliothèque.

Le printemps de Monsieur Mouton…

Et vous faites vous tac tac? Affichette de Monsieur MoutonCela fait un moment que je ne vous ai pas parlé de Monsieur Mouton dans les rues de Poitiers (revoir l’index des précédents moutons, pas complètement à jour, je n’ai pas ajouté la dernière série de l’article M. Mouton est Charlie… PS : c’est fait depuis…). Pourtant, toutes les deux ou trois semaines, il y a de nouveaux affichages de ces petits formats sur les gouttières, les panneaux etc. Il y a quelques semaines, Monsieur Echo de Centre presse s’interrogeait sur ces affiches à cocher:

« FAITES-VOUS TAC TAC ?

  • Frénétiquement plusieurs fois par jour
  • Très régulièrement tous les jours
  • Régulièrement, une fois par semaine
  • Rarement, une fois par mois
  • Jamais, jamais… »

Faites-vous tac-tac, achète, consomme de Monsieur MoutonLa réponse est arrivée samedi dernier, ce n’était pas le printemps, un groupe d’étudiants en mal de « crac-crac », mais bien Monsieur Mouton qui a posé ces affichettes, et pour être sûr qu’il n’y ait plus de doute, il les a associées dans de nombreux collages… Il s’agissait plutôt à une réponse à un sondage sur le commerce en centre-ville et la fréquence de venue et d’achats en centre-ville mené par une agence immobilière.

Le TAC (travaille achète consomme ) de Monsieur MoutonVoici de plus près: en bas un troupeau de moutons, en haut la question « Faites-vous tac tac? Frénétiquement? »… et sur le côté, le symbole du recyclage avec « Travaille, Achète, Consomme » (TAC… Tac!), et retour aux précédents messages 😉

Mouton avec discours sur les richesses mondiales en 2015Pour rester dans sa ligne politique altermondialiste voire anarchiste, en tout cas bien à gauche, il délivre aussi deux messages avec beaucoup de texte et juste un petit mouton en bas: « 2015. 80 personnes possèdent 50 % des richesses mondiales. Vrai? »…

Mouton avec discours sur les richesses mondiales en 2016… et « 2016, dans le monde le patrimoine de 1% sera plus important que celui des 99% restants. Vrai? ».

Mouton avec dessin enfantinEn début de semaine, j’ai repéré deux exemplaires de cette version plus « cool », à classer plutôt dans la série des rebonds artistiques: un dessin enfantin coloré avec un personnage qui dit « t’es bizarre toi ! » et en bas la réponse du mouton: « avant j’étais comme toi, et puis j’sais pas ce qui s’est passé »…

Timbre avec Monsieur Mouton en Louis XIVEt puis il y a eu une série « postale ». La dernière livraison repérée est celle-ci, un mouton loup (merci Emmanuelle!) perruqué très chic sur un timbre « 1638 Louis XIV 1715 » surmonté du message « éthique et respect du vivant sont-ils à notre époque ce qu’étaient l’eau et l’hygiène au siècle de Louis XIV »?

Moutons en ballon, souvenir de Paris mai 1871Dans la série cartes postales historiques, il y a déjà un moment, j’avais vu plusieurs variantes. Un survol en ballon de Montmartre, « souvenir de Paris, mai 1871 » (il faut que je vous montre quand même un jour le mur des fédérés)…

Mouton survolant un bataillon d'artillerie en 1914…toujours dans sa nacelle, il survole des pièces d’artillerie tirées par des chevaux, « campagne de 1914″…

Moutons en ballon au-dessus d'un dollar en AfriqueSans timbre mais toujours en ballon, Monsieur Mouton se promène près d’une pyramide, au-dessus , d’un dollar et d’une caravane de chameaux… Il vient poser la nacelle du ballon comme sommet de la pyramide décapitée.

Moutons dans des quadrillagesEnfin pour finir un troupeau de moutons que je n’ai pas réussi à classer, dans une sorte de quadrillage complexe…

Portrait rouge de Monsieur Mouton… et un grand portrait rouge qui se trouvait près de la médiathèque.

Top BD des blogueurs, mars 2015

Logo top BD des bloggueursJe ne suis pas en avance pour partager le classement de mars du classement proposé par Yaneck / Les chroniques de l’invisible… merci à lui pour ces savants calculs et son organisation! Voir ses commentaires dans son article! Vous retrouverez en gras avec la couverture, les albums dont je vous ai parlés, avec en plus ce mois-ci La lune est blanche de François et Emmanuel Lepage, Ceux qui me restent, de Damien Marie et Laurent Bonneau (j’ai d’ailleurs complété mon avis suite à une remarque de Yanneck) et Pendant que le roi de Prusse… de Zidrou et Roger

Couverture de Yossel, 19 avril 1943, de Joe Kubert1- (=) Yossel, 19 avril 1943, 19, Joe Kubert, Delcourt, voir mon avis sur Yossel, 19 avril 1943
2- (=) Les Ogres-dieux tome 1- Petit, 18.83, Hubert, Bertrang Gatignol, Soleil
3- (=) Le journal de mon père, 18.67, Jiro Taniguchi, Casterman
4- (=) Asterios Polyp, 18.65, David Mazzuchelli, Casterman
5- (=) Persépolis, 18.64, Marjanne Satrapi, L’Association
6- (N) Le Sculpteur, 18.53, Scott McCloud, Rue de Sèvres
7- (=) NonNonBâ, 18.5, Shigeru Mizuki, Cornélius

Couverture du tome 1 de maus, de Spiegelman8- (=) Maus, 18.49, Art Spiegelmann, Flammarion, j’ai parlé ici du tome 1 : mon père saigne l’histoire, et du tome 2, Et c’est là que mes ennuis ont commencé
9- (=) Le pouvoir des Innocents Cycle 2- Car l’enfer est ici, 18.39, Tome 1, Tome 2, Tome 3
10- (=) Tout seul, 18.38, Christophe Chabouté, Vents d’Ouest
11- (=) Le sommet des dieux, 18.33, Yumemuka Bura, Jirô Taniguchi, Casterman, Tome 1,Tome 2,Tome 3, Tome 4, Tome 5.
12- (=) Le vieil homme et la mer, 18.33, Thierry Murat, Futuropolis
13- (-) Le loup des mers, 18.32, Riff Reb, Soleil
14- (=) Daytripper, 18.27, Fabio Moon, Gabriel Ba, Urban Comics

Couverture de Un printemps à Tchernobyl d'Emmanuel Lepage15- (-) Un printemps à Tchernobyl, 18.27, Emmanuel Lepage, Futuropolis, voir mon avis
Couverture de Ceux qui me restent, de Damien Marie et Laurent Bonneau16- (-) Ceux qui me restent, 18.25, Damien Marie, Laurent Bonneau, Bamboo, voir mon avis sur Ceux qui me restent
17- (=) V pour Vendetta, 18.22, Alan Moore, David Lloyd, Delcourt
18- (=) Le Grand pouvoir du Chninkel, 18.19, Van Hamme, Rosinski, Casterman
19- (-) Un océan d’amour, 18.14, Wilfrid Lupano, Grégory Panaccione, Delcourt
20- (=) Universal War One, 18.14, Denis Bajram, Soleil, Tome 1, Tome 2, Tome 3, Tome 4, Tome 5, Tome 6.
21- (=) Les ombres, 18.1, Zabus, Hippolyte, Phébus
22- (=) Abélard, 18.04, Régis Hautière, Renaud Dillies, Dargaud, Tome 1, Tome 2.
Couverture de La lune est blanche, d'Emmanuel et François Lepage23- (=) La lune est blanche, 18, Emmanuel Lepage, François Lepage, Futuropolis, voir mon avis sur La lune est blanche
24- (=) Chroniques outremer, 18, Bruno Le Floch, Dargaud
25- (=) La fille maudite du capitaine pirate, 18, Jérémy Bastian, Editions de la Cerise
26- (=) Le muret, 18, Pierre Bailly, Céline Fraipont, Casterman
27- (=) Il était une fois en France, 17.98, Fabien Nury, Sylvain Vallée, Glénat, Tome 1, Tome 2, Tome 3, Tome 4, Tome 5,Tome 6.
28- (=) Herakles, 17.92, Edouard Cour, Akileos, Tome 1, Tome 2,

Couverture de Gaza 1956, de Joe Sacco29- (=) Gaza 1956, 17.92, Joe Sacco, Futuropolis, voir mon avis : Gaza 1956
30- (=) Scalped, 17.89, Jason Aaron, R.M. Guerra, Urban Comics, Tome 1, Tome 2, Tome 3, Tome 4, Tome 5, Tome 6, Tome 7,
31- (-) Les vieux fourneaux, 17.88, Wilfrid Lupano, Paul Cauuet, Dargaud, Tome 1, Tome 2,
32- (=)Melvile, 17.88, Romain Renard, Le Lombard
33- (=) Les carnets de Cerise, 17.84, Joris Chamblain, Aurélie Neyret, Soleil, Tome 1, Tome 2, Tome 3,
34- (=) Manabé Shima, 17.83, Florent Chavouet, Editions Philippe Picquier
35- (=) Trois Ombres, 17.78, Cyril Pedrosa, Delcourt

Couverture de Les derniers jours de Stefan Zweig de Sorel et Seksik36- (=) Les derniers jours de Stefan Zweig, 17.75, L. Seksik, G. Sorel, Casterman, voir mon avis sur Les derniers jours de Stefan Zweig
37- (=) Anjin-san, 17.75, Georges Akiyama, Le Lézard Noir
38- (=) Joker , 17.75, Brian Azzarello, Lee Bermejo, Urban Comics
39- (=) Mon arbre, 17.75, Séverine Gauthier, Thomas labourot, Delcourt
40- (=) L’histoire des trois Adolf, 17.75, Osamu Tezuka, Tonkam
41- (=) Blankets, 17.73, Craig Thompson, Casterman
42- (=) Le pouvoir des innocents Cycle 3- Les enfants de Jessica tome 1, 17.73, L. Brunschwig, L. Hirn, Futuropolis
43- (=) Habibi, 17.71, Craig Thompson, Casterman
44- (=) Holmes, 17.7, Luc Brunschwig, Cecil, Futuropolis, Tome 1, Tome 2, Tome 3.
45- (=) Calvin et Hobbes, 17.7, Bill Watterson, Hors Collection, Tome 1, Tome 2, Tome 15, tome 17,
46- (=) Les seigneurs de Bagdad, 17.7, Brian K. Vaughan, Niko Henrichon, Urban Comics
47- (=) Urban, 17.69, Luc Brunschwig, Roberto Ricci, Futuropolis, Tome 1, Tome 2, Tome 3,
48- (=) Washita, 17.69, Tome 1, Tome 2, Tome 3, Tome 4, Tome 5.
Couverture de Pendant que le roi de Prusse faisait la guerre, qui donc lui reprisait ses chaussettes?, de Zidrou et Roger 49- (=) Pendant que le roi de Prusse faisait la guerre, qui donc lui reprisait ses chaussettes? , 17.67, Benoît Zidrou, Roger, Dargaud, voir mon avis sur Pendant que le roi de Prusse…
Couverture du tome 1 du photographe50- (=) Le Photographe, 17.67, Tome 1, Tome 2, Tome 3, voir mes avis sur les , tome 1, tome 2 et tome 3

En route pour Nans 2015 (2)

La bordure pour mon projet de Nans 2015J’ai vite terminé la bordure pour mon projet au concours de  Nans-sous-Sainte-Anne, facile avec la toile à gros trous et le fil finalement assez contrasté (coloris Aventurine, de l’Atelier du Pic Vert, offert par Flo). Pas de grille à suivre, un motif répétitif, où il est facile de repérer la moindre erreur. J’ai bien fait de réduire un peu le nombre de points en hauteur, cela donne la bonne proportion. J’ai donc enlevé le fil noir qui permettait de me repérer sur le nombre maximum de points autorisé pour le concours.

Alphabet arabe brodé terminéJ’ai bien fait de choisir cette toile, utilisée la dernière fois pour cet alphabet arabe, elle sera sans doute l’une des plus « grossières » du concours, mais elle me permet de suivre assez facilement les points. J’entends des petits commentaires au-delà du réseau, ah, elle a repiqué pour l’alphabet arabe! Et bien non, ça sera autre chose pour mon marquoir.

Gigny-sur-Suran, exposition autour du fil 2012, 3, marquoir de 1867Ça se complique pour la broderie de la corbeille du marquoir d’Artémis(e) Chevassus que vous aviez aperçu sur ce blog en 2012 à Gigny-sur-Suran.

Le début de la corbeille pour le concours de Nans 2015J’ai choisi de broder la corbeille centrée en bas du cadre. Suivre une grille à plusieurs couleurs reste compliqué pour moi. J’ai choisi pour la corbeille elle-même des couleurs contrastées pour la corbeille elle-même, un marron foncé (DMC 779) et un bleu à variations (coloris Blue bird de Anne-So / Gardanimaux).

Affiche pour le salon de Nans 2015Le salon de  Nans-sous-Sainte-Anne s’annonce, les 2 et 3 mai 2015 (par ici le programme) avec son concours d’idées organisé par l’association Anim’à Nans et surtout Maddy et Marlie.

Vous pouvez toujours commander le livret du marquoir (suivre le lien qui vous emmènera chez Marlie), même s’il n’est plus possible de s’inscrire au concours.

Pour Nans 2015, voir:

Le torchon de Véronique D pour le concours d'idées de Nans-sous-Sainte-Anne 2014Revoir mes participations précédentes :

Les leçons de ténèbres au TAP

Le théâtre et auditorium de Poitiers après l'ouverture du viaduc, février 2014Nouvelle sortie dans le cadre de ma saison 2014-2015 au  théâtre et auditorium de Poitiers / TAP, pour le troisième mardi consécutif (après le ciné-concert Oyuki la vierge de Kenji Mizoguchi et John Dowland par Thomas Dunford).

Le programme était composé par le groupe baroque Le concert spirituel (leur site internet ne fonctionnait pas ces derniers jours…) dirigé par Hervé Niquet, qui a fait un détour par le piano désaccordé de la gare (voir la vidéo sur sa page facebook). Sur scène donc, Hervé Niquet à la direction et à l’orgue, accompagné de cinq musiciens (clavecin, viole, violoncelle et deux théorbes -instruments à cordes pincées de la famille des luths- de taille différente) et d’un chœur de six sopranos. Le programme était impeccablement calé par rapport au calendrier, enfin à quelques jours près!

Cathédrale de Metz, vitraux de Marc Chagall, déambulatoire, baie droite, détails de Jérémie et l'exode

Nous étions le mardi et le programme se  basait sur Les leçons de ténèbres, données les trois jours avant Pâques et fondées sur les Lamentations de Jérémie [pour illustrer, j’ai choisi l’exil du peuple juif -à gauche- et Jérémie -à droite- par  sur un vitrail de la cathédrale de Metz, ce qui a une certaine cohérence puisque le groupe a été résident à Metz en 2014]. Bon, dans le livre des lamentations de Jérémie, il est question de la destruction de l’ancienne Jérusalem (en 586 avant notre ère). Aux Leçons de François Couperin (1668-1733 et non les dates  erronées de presque un siècle qui m’avaient fait tiqué dans le programme) répondent (Respons) de Marc-Antoine Charpentier (1643-1704). Dans les textes en latin, traduction gentiment donnée aux spectateurs, il est aussi question au passage de la nouvelle Jérusalem, de Juda et de sa trahison.

Entre les leçons étaient intercalées de courtes pièces instrumentales de Jacques-François Lochon (v. 1660- v.1710) et Louis Chein (1637-1694) et le programme s’est terminé par un Miserere de Michel-Richard Delalande (1657-1726).

L’interprétation était parfaite, et la salle visiblement emportée par la musique…

Annoncé sur le site du théâtre pour durer 1h30, sur le programme 1h30 et dans la réalité un peu moins d’une heure, sans aucun rappel consenti par les musiciens (une pensée pour un ami aujourd’hui décédé, grand amateur de musique classique et qui était contre les rappels), j’ai réussi à ne pas m’endormir à 21h15/21h30, d’autant plus que mon cerveau était encore branché sur l’heure d’hiver (il ne s’est d’ailleurs pas encore calé 10 jours plus tard).

Voici la captation du concert donné par le même ensemble (avec un musicien et trois chanteuses différentes), le 17 juillet 2014, à l’abbaye aux Dames à Saintes, sur le même programme.

Carreaux… rouge et écru

Carré au crochet à damier rouge et écru, fiche n° 26Le titre de la fiche crochet est carreaux bleus et gris, mais je poursuis en rouge et écru 😉 Aucune complexité, mise à par que l’explication ne correspond pas à la photo, il manque les deux fois deux rangs de points ajourés!

Mes huit premiers carrés au crochetVoici l’ensemble, je pense que je vais finir par avoir la couverture annoncée par les copines 😉

Modèles du coffret Carrés au crochet en boîte (de Louise Roberts, éditions Tutti frutti):

Hippocrate aux enfers, de Michel Cymes

Couverture de Hippocrate aux enfers, de Michel CymesAlors que les 70 ans de la libération des camps de concentration sont discrètement célébrés (à part celle d’Auschwitz et Birkenau en janvier 2015 et l’ouverture du Musée de l’Histoire des Juifs Polonais / Muzeum Historii Żydów Polskich ou Polin à Varsovie en octobre 2014), Michel Cymes, dont les deux grands-pères ont été exécutés dans les camps, se penche sur l’aspect éthique des médecins nazis.

Le livre : Hippocrate aux enfers, les médecins des camps de la mort, de Michel Cymes, éditions Stock, 2015, 214 pages, ISBN 9782234078031.

L’histoire : quelques mois après le grand procès de Nuremberg avait lieu le procès des médecins, où un certain nombre étaient absents (en fuite, suicidés, bien protégés par l’industrie pharmaceutique ou récupérés par les armées alliées). L’auteur revient, par de courtes biographies, sur les « travaux » des plus terribles d’entre eux, autorisés ou encouragés par Himmler, la « sélection » des cobayes humains dans les camps de concentration: Sigmund Rascher et Wilhem Beiglböck à Dachau, Aribert Heim à Mauthausen, August Hirt au Struthof, Josef Mengele et Carl Clauberg à Aushwitz et Birkenau, Herta Oberheuser à Ravensbrück.

Mon avis: on a beaucoup parlé de ce livre ces dernières semaines pour la réaction de l’université de Strasbourg (voir plus bas). Le livre est surtout une synthèse claire sur les expérimentations nazies et l’analyse qui montre que ces « recherches » n’avaient rien d’éthique (non consentement des « patients », recherches inutiles), et tout du sadisme. Les derniers chapitres montrent comment les armées américaine, alliées et russe, mais avec moins d’exemples, ont récupéré certains d’entre eux ou une partie des travaux ou hypothèses posées (sur les hautes altitudes), le rôle actif des firmes pharmaceutiques dans la fuite ou l’embauche après libération (anticipée) de certains de ces médecins… Rien de très neuf pour qui connaît un peu le sujet, mais une synthèse de travaux antérieurs qui a le mérite d’être claire et grand public. Je regrette que ne soit pas mentionnés les portraits de tziganes de Dinah Gottliebova réalisés à la « demande » du Dr Mengele juste avant qu’il ne les exécute…

Michel Cymes expose un témoignage (déformé selon son auteur?), selon lequel des pièces anatomiques « collectées » par August Hirt sur les 96 prisonniers qu’il a fait spécialement exécutés au camp voisin du Struthof auraient encore pu s’y trouver en 1970 et ne pas avoir toutes été enterrées au cimetière juif de Cronenbourg avec les restes des corps retrouvés dans les cuves de l’institut d’anatomie. Il a dû insister pour pouvoir visiter les lieux… sans rien y trouver. Si l’université avait vraiment joué la transparence et pu apporter des réponses convaincantes, et si elle avait abordé la question avec une vraie enquête indépendante plutôt que dans la polémique, ce débat n’aurait pas lieu d’être. Cette université n’a apposé une plaque commémorative sur la tragédie qui s’est passée dans ses murs qu’en 2005 et semble avoir un sérieux problème de relation à son histoire… Pour clore le débat, elle pourrait peut-être rendre public (ou à un collège d’historiens et d’anatomistes plus apte à en faire la synthèse) les constatations faites au moment de l’inhumation des corps et des pièces anatomiques qui ont été expertisées et définitivement clore cet épisode qui fait partie de son histoire : August Hirt a mené dans ces lieux des actes ignobles et voulu constituer une collection de pièces anatomiques de référence. [PS: le 19 juillet 2015, la ville de Strasbourg a annoncé que finalement, des bocaux contenant des restes humains issus de ces travaux ont bien été retrouvés à l’université de Strasbourg -un bocal et des éprouvettes- et seront remis à la communauté juive pour être inhumés avec les autres victimes du camp de Struthof. Raphaël Toledano, qui a travaillé sur les 86 victimes du Dr Hirt depuis des années, a pu les identifier grâce à une lettre/inventaire retrouvée récemment].

Pour aller plus loin, suivre le mot clef sur les camps de concentration, ou la sélection de liens suivants:

– Si c’est un homme et  Les naufragés et les rescapés, de Primo Levi,

– les témoignages et récits de , également déportée à Auschwitz, notamment Aucun de nous ne reviendra, Le convoi du 24 janvier, La mémoire et les jours,

– Maus, de Art Spiegelman, tome 1 : mon père saigne l’histoire, et tome 2 : Et c’est là que mes ennuis ont commencé, témoignage en bande dessinée sur la déportation de ses parents.

Lire La peinture à Dora de François Le Lionnais, mathématicien et co-fondateur de l’Oulipo,  déporté à Buchenwald et Mittelbau-Dora, un autre témoignage sur la manière de survivre.

Suivre les mots-clefs ci-dessous et notamment ceux sur les , et plus largement sur la … Revoir aussi L’empereur d’Atlantis, un opéra écrit dans un camp de concentration de Terezin, écrit par Viktor Ullmann avec un livret de Peter Kien, et de nombreux liens dans mon article sur Parce que j’étais peintre de Christophe Cognet, sur la peinture dans les camps de concentration.

Dans les prochaines semaines, je vous montrerai les différents monuments commémoratifs des camps de concentration au cimetière du Père-Lachaise, dont plusieurs pour Auschwitz et ses différents camps annexes (la tombe de Jean-Richard Bloch est juste à côté du monument aux déportés à Auschwitz-Birkenau).

Crosswind de Martti Helde

Affiche de Crosswind de Martti HeldeCrosswind, la croisée des vents, de Martti Helde, est sorti depuis plusieurs semaines et sa projection se termine aujourd’hui à Poitiers. Je n’ai pu le voir qu’hier, j’attendais qu’il passe à un horaire qui me convienne (18h)…

Le film: 14 juin 1941. Erna [Laura Peterson] et Eldur [Mirt Preegel] vivent heureux avec leur petite fille, Eliide [Ingrid Isotamm], quand ils sont arrêtés, embarqués sur des camions puis dans des wagons à bestiaux. Lui d’un côté, elle de l’autre avec la fillette. Direction la Sibérie, elle est placée avec d’autres Estoniens et surtout Estoniennes dans un village perdu, contrainte à travailler à l’abattage des arbres. Privée de nourriture, la fillette décède vite, au fil des mois, des années, elle continue à écrire ses peurs, ses espoirs à son mari…

Mon avis: un film tourné en noir et blanc de manière très originale. Les scènes en Estonie, au début et à la fin, sont tournées de « manière normale », avec une très belle lumière notamment sur le verger de pommiers en fleurs ou lors de la promenade en barque. Tout le reste du film est composé de longues scènes figées, avec des acteurs immobiles. Ici un oeil cligne, là un rideau bouge, mais pas les personnages, seule la caméra se déplace et film lentement la scène, embarquement dans les wagons, vie dans les masures, travail dans la forêt, etc. La scène de fête, avec danse un peu forcée entre les villageois et les déportés, où la mort de Staline est annoncée à la radio, le 5 mars 1953, est surréaliste, d’autres font tout pour associer dans l’imaginaire cette déportation à celles menées par l’Allemagne nazzie, notamment un énorme tas de bottes et chaussures. Je ne suis pas d’accord avec la dernière image, « en hommage aux victimes de l’Holocauste soviétique », Holocauste doit rester aux victimes des nazzis, génocide oui, Holocauste non. Épuration ethnique sans aucun doute, 10.000 Estoniens furent déportés sur ordre de Staline dans cette rafle du 14 juin 1941, la moitié n’en est pas revenu (dont le mari, fusillé 5 mois après son arrivée en Sibérie). Mais il s’agit d’une déportation d’opposants politiques (ou supposés politiques), pas d’une déportation d’hommes considérés comme « inférieurs », triés à l’arrivée pour être soit assassinés directement, soit d’abord utilisés comme du bétail pour finir à leur tour assassinés. Les déportés des Pays baltes ont eu en gros le même sort que les déportés politiques (résistants, etc.) par les nazzis (relire Les naufragés et les rescapés, de Primo Levi pour son analyse des profils de ceux qui ont survécu), ils ont constitué une main d’oeuvre corvéable à merci, avec un taux de mortalité énorme, mais sans plan d’élimination systématique. Les chiffres donnés à la fin mélangent aussi un peu tout. Aux 10.000 raflés de juin 1941 se sont ajoutés 90.000 Estoniens, Lituaniens et Lettons, arrêtés entre le 25 et le 29 mars 1949 et non mentionnés dans le générique, ou plutôt « amalgamés » avec les autres victimes. Pour arriver à plus de 580.000 victimes baltes annoncées à la fin du film, il faut ajouter les déportés en Sibérie, mais aussi les victimes des crimes nazzis (pensez à la famille de Roman Kacew / et relisez Éducation européenne), de la famine, etc. Ces déportations n’ont été dénoncées par Krouchtchev qu’en 1956, début du retour des survivants, et ce n’est que le 14 novembre 1989 que la Russie reconnaît les crimes staliniens et permet l’ouverture partielle des archives et l’annonce officielle des décès. Il ne faut pas minimiser ces crimes contre l’humanité, mais créer l’amalgame ne sert pas au propos ni à établir la « vérité historique ». A cette réserve près, qui concerne des mentions à la fin du film, en générique en quelque sorte, je vous conseille vivement de le voir pour ces longs tableaux quasi muets qui se succèdent, avec juste la lecture des lettres, le film d’un jeune réalisateur (27 ans) dont le grand-père a fait partie des victimes de cette rafle de 1941.