Archives par étiquette : Romain Gary

La vie devant soi de Emile Ajar

Couverture de légendes du je, de Gary et AjarJe poursuis la lecture des légendes du je, sélection de romans de Romain Gary/Émile Ajar (liste ci-dessous). Je l’ai relu dans le cadre des coups de cœur de la blogosphère, challenge organisé par Theoma (clic sur le logo en fin d’article pour accéder à la liste). J’avais aussi revu il y a quelques mois l’adaptation cinématographique de Moshé Mizrahi avec Simone Signoret dans le rôle de madame Rosa.

Le livre : La vie devant soi de Émile Ajar. Première édition en 1975. Je l’ai lu dans Romain Gary, Émile Ajar, Légendes du Je, récits, romans, collection Quarto, éditions Gallimard, 2009, 1428 pages (pages 1093-1262), ISBN 978-2070121861.

L’histoire : À Paris, quartier de Belleville, au début des années 1970. Madame Rosa est une ancienne prostituée « aux colonies » (Maroc et Algérie), juive d’origine polonaise, revenue d’Auschwitz et devenue obèse. Elle accueille chez elle, moyennant finance mais sans hors du contrôle de « l’assistance » (publique), des enfants de prostituées, six ou sept au moment du récit. Parmi eux, Momo, onze ans, le narrateur. Il traîne dans le quartier, en particulier chez monsieur Hamil, le marchand de tapis presque aveugle (lecteur du Coran et de Victor Hugo), apprend à l’école qu’il est arabe. Quand madame Rosa tombe malade, elle ne veut surtout pas aller à l’hôpital. Momo lui organise une fin de vie digne, se transforme en infirmier attentif, négocie avec le médecin pour qu’elle ne soit pas hospitalisée…

Mon avis : j’ai relu ce livre avec plaisir, ma première lecture remonte à bien loin… Pas de doute, les prix Goncourt des années 1950 à 1970 ont couronné de grands livres (dont les deux de Gary, enfin, un à Gary en 1956 pour Les Racines du ciel et l’autre à Ajar en 1975 pour La vie devant soi, justement). Au-delà de l’histoire d’amour quasi filial entre Momo et madame Rosa, dans une langue d’enfant d’une dizaine d’années, nous découvrons le quartier de Belleville dans les années 1970.

Les titres du volume :

Logo des coups de coeur de la blogosphère Je l’ai lu dans le cadre des coups de cœur de la blogosphère, challenge organisé par Theoma dont je regroupe mes articles sur cette page. Il était recommandé par Praline.

Les enchanteurs de Romain Gary

Couverture de légendes du je, de Gary et AjarJe poursuis la lecture des légendes du je, sélection de romans de Romain Gary/Émile Ajar (liste ci-dessous). Je l’ai lu dans le cadre des coups de cœur de la blogosphère, challenge organisé par Theoma (clic sur le logo en fin d’article pour accéder à la liste).

Le livre : Les enchanteurs de Romain Gary. Première édition en 1973. Je l’ai lu dans Romain Gary, Émile Ajar, Légendes du Je, récits, romans, collection Quarto, éditions Gallimard, 2009, 1428 pages (pages 797-1092), ISBN 978-2070121861.

L’histoire : de 1770 à 1970 en Russie et plus particulièrement dans la région de Saint-Pétersbourg pour l’essentiel (à Prague et sur le chemin de Venise à la fin du livre). Le narrateur, Fosco Zaga, doit être un vieillard (dans les deux cents ans) puisqu’il parle d’abord de son adolescence dans les années 1773… Il raconte l’histoire de sa famille et surtout de son père, Giuseppe Zaga, venu de Venise, juif, magicien, magnétiseur, alchimiste, astrologue, comédien (il joue Goldoni et la Comedia del Arte), utilisateur d’automates, et surtout guérisseur de la Catherine de Russie, en un mot enchanteur. Si sa mère est morte à sa naissance, Giuseppe a une nouvelle et jeune compagne, Teresina, aussi venue d’Italie, dont Fosco va tomber fou amoureux, d’un amour impossible.

Mon avis : c’est sans doute le roman le plus déroutant de ce volume, mais j’ai beaucoup aimé cette lecture. Par la magie des enchanteurs, nous découvrons par la bouche du narrateur à la première personne la tyrannie de Catherine de Russie, la Révolution russe (et la guerre civile), et plus brièvement Staline, Hitler. Aussi la vie sexuelle du père, du fils, de Teresina, les prostituées, les automates si à la mode à la fin du 18e siècle, les juifs boucs émissaires, etc.

Les titres du volume :

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Les trésors de la mer rouge de Romain Gary

Couverture de légendes du je, de Gary et AjarJe poursuis la lecture des légendes du je, sélection de romans de Romain Gary / Émile Ajar (liste ci-dessous). Je l’ai lu dans le cadre des coups de cœur de la blogosphère, challenge organisé par Theoma (clic sur le logo en fin d’article pour accéder à la liste).

Le livre : Les trésors de la mer rouge de Romain Gary. Première édition en 1971 (en 1970 en articles dans France-Soir). Je l’ai lu dans Romain Gary, Émile Ajar, Légendes du Je, récits, romans, collection Quarto, éditions Gallimard, 2009, 1428 pages (pages 729-796), ISBN 978-2070121861.

L’histoire : de Djibouti au Yemen à la fin des années 1970. Romain Gary, en narrateur et témoin, décrit Djibouti comme une terre délaissée, avec une armée française vouée à des actions humanitaires, des bataillons d’Afrique qui ressemblent à des bataillons humanitaires, un ambassadeur, Dominique Ponchardier, hanté par l’assassinat de son fils par l’OAS, des prostituées étrangères (les femmes du pays étant toutes infibulées), un fou, etc. Jusqu’au Yémen où, attendant au bord d’une route, il sera pris pour un autochtone et photographié comme tel par un Américain…

Mon avis : une série de portraits très touchants, comme celui de l’ambassadeur ou celui de l’instituteur, la description de la lutte des Afars et des Issas. Mais aussi au passage la dénonciation de pratiques comme l’infibulation, mutilation sexuelle qui touche à l’époque toutes les petites filles et qui est, à son grand désespoir, défendu par les femmes elles-mêmes (malheureusement, cette pratique recule mais existe toujours…). Des descriptions croquignolesques encore avec des tornades de sable, des invasion de crabes ou des serpents mortels qui s’insinuent partout…

Les titres du volume :

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Chien blanc de Romain Gary

Couverture de légendes du je, de Gary et Ajar Logo des coups de coeur de la blogosphère Je poursuis la lecture des légendes du je, sélection de romans de Romain Gary/Émile Ajar (liste ci-dessous).

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Le livre : Chien blanc de Romain Gary. Première édition en 1970. Je l’ai lu dans Romain Gary, Émile Ajar, Légendes du Je, récits, romans, collection Quarto, éditions Gallimard, 2009, 1428 pages (pages 561-726), ISBN 978-2070121861.

L’histoire : à Beverly Hills, puis à Nice et Paris, à partir du 17 février 1968, date d’arrivée de Batka, un grand berger allemand qui fait irruption dans la vie de l’auteur et de sa femme, l’actrice Jean Seberg. Batka se révèle très vite être un « chien blanc », un chien élevé par des blancs dans un états du sud des États-Unis et dressé à attaquer spécifiquement les noirs. Romain Gary ne peut se résoudre à le faire piquer et décide de le « rééduquer », avec l’aide de Keys, un grand black jusqu’alors employé dans un centre d’extraction des venins de serpents. Y arriveront-ils ?

Mon avis : Garry écrit ce livre en pleine lutte des noirs Américains pour leurs droits civiques. Le chien arrive en février 1868, le 4 avril 1968 est assassiné Martin Luther King. C’est l’époque aussi de la guerre du Viêt Nam et des « évènements » de mai 68 à Paris. Jean Seberg était très impliquée dans ce combat contre le racisme des blancs. Romain Gary entend, par ce beau récit, dénoncer tous les racismes : celui des blancs envers les noirs, mais aussi le racisme en retour des noirs envers les blancs, ou l’hypocrisie de certains artistes hollywoodiens engagés dans la lutte pour la déségrégation avec des arrières pensées bien mercantiles… Un texte à lire et relire, dans le contexte de l’époque, mais aussi dans celui d’aujourd’hui, avec l’intolérance, le racisme et le populisme qui re-fleurissent partout en Europe ces derniers mois.

Les titres du volume :

Je l’ai lu dans le cadre des coups de cœur de la blogosphère, challenge organisé par Theoma dont je regroupe mes articles sur cette page. Il était recommandé par Praline.

La promesse de l’aube de Romain Gary

Couverture de légendes du je, de Gary et Ajar Je poursuis la lecture des légendes du je, sélection de romans de Romain Gary/Émile Ajar (liste ci-dessous).

Je l’ai lu dans le cadre des coups de cœur de la blogosphère, défi organisé par Theoma (voir en bas de l’article).

Le livre : La promesse de l’aube de Romain Gary. Première édition en 1960. Je l’ai lu dans Romain Gary, Émile Ajar, Légendes du Je, récits, romans, collection Quarto, éditions Gallimard, 2009, 1428 pages (pages 267-540), ISBN 978-2070121861.

L’histoire : à Vilnius après 1914, en Californie en 1960, à Varsovie dans les années 1920, à Nice dans les années 1930, à Paris en fac de droit en 1935-1938, à Salon-de-Provence en 1938-1939, en Afrique du Nord et en Europe avec la résistance de 1939 à 1945… Alors qu’il est consul général de France à Los Angelès, il se rappelle son passé, son enfance, sa jeunesse, la résistance, mais surtout sa mère, juive non pratiquante, l’absence du père, la relation de plus en plus fusionnelle avec sa mère, qui voit en lui un futur ambassadeur dès son enfance… Sa vie pauvre à Varsovie, où sa mère est modiste, à la tête d’un atelier de confection de chapeaux. La grave maladie de Roman, qui l’entraîne à l’amener en convalescence sur la Côte-d’Azur. Le retour à Varsovie, la crise de 1929, qui provoque la faillite. L’installation à Nice, les débuts difficile, puis l’esprit d’entreprise de sa mère qui prend le dessus, elle ouvre une pension de famille, mais tombe à son tour malade (diabétique)… Le départ à la guerre, puis l’entrée dans la résistance dès juin 1940, en culpabilisant de laisser sa mère malade à Nice.

Mon avis : un livre fort… un récit autobiographique… réécrit et romancé (notamment pour ce qui concerne la place du père et la minimisation de son rôle dans la résistance, rejointe dès les premiers jours de manière rocambolesque, tentative de vol d’avion comprise). Surtout un portrait de mère hyper-possessive et étouffante. Un passage est cité dans La tête en friche de Jean Becker (je venais de terminer le livre quand j’ai vu le film). Un livre à lire absolument dans le contexte actuel de xénophobie, de haine des autres et de retrait de nationalité française… En 1938, Roman Kacew (futur Romain Gary, son nom de résistance adopté à l’état civil à la restauration), polonais né à Vilnius, a suivi la préparation militaire supérieure. Mais contrairement à ses camarades, il n’est pas intégré, à l’issue des classes, comme officier. Il apprendra plus tard que c’est parce qu’il a été naturalisé trois ans avant qu’il a été mis sur la touche, pas pour ses capacités. Nationalité à deux vitesses… Et le régime de Vichy ôtera la nationalité française à tous ceux qui avaient été naturalisés dans les 15 dernières années, afin de pouvoir déporter plus de juifs (dont une bonne partie de la famille paternelle et maternelle de Gary) et de tziganes! Alors, attention aux tentations populistes, cela est en train de revenir dans la tête de nos gouvernants!

Les titres du volume :

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L’éducation européenne de Romain Gary

Couverture de légendes du je, de Gary et Ajar Dans le cadre du défi J’aime les classiques proposé par les Carabistouilles de Marie, j’ai choisi cette fois un livre de Romain Gary.

Je l’ai aussi lu dans le cadre des coups de cœur de la blogosphère, challenge organisé par Theoma (voir en bas de l’article).

Le livre : L’éducation européenne de Romain Gary. Première édition en anglais en 1944, pour cause de deuxième guerre mondiale, puis en français en 1945. Gary a remanié ensuite son texte, c’est la version de 1956 publiée dans Romain Gary, Émile Ajar, Légendes du Je, récits, romans, collection Quarto, éditions Gallimard, 2009, 1428 pages (pages 75-259), ISBN 978-2070121861.

L’histoire : au début de l’hiver 1942 dans une forêt près de Wilno (Vilnius, aujourd’hui en Lituanie), alors sous domination polonaise. Janek Twardowski, adolescent, est mis à l’abri par son père médecin dans un trou dans la forêt, pour le protéger des exactions nazies après la mort de ses deux frères aînés, avec des vivres pour une longue durée. Très vite, son père ne vient plus le voir et disparaît (il a en fait voulu libérer sa femme capturée par les Allemands, a tué un certains nombre d’entre eux avant d’être abattu). Le jeune garçon rentre alors en contact avec un groupe de partisans qui vivent dans la forêt et participe avec eux à des opérations à Wilno. Résistera-t-il à la faim et au froid ? Comment, avec des étudiants, apprendre la littérature ? Que deviendra-t-il avec la jeune Zosia, utilisée par les résistants pour recueillir par la prostitution des informations ?

Mon avis : un livre fort sur la résistance (Gary était lui-même résistant dans l’aviation au moment où il écrit ce livre), mais aussi sur la maladie, sur l’amour, la vie qui continue malgré tout, la lointaine et si présente bataille de Stalingrad… Un plaidoyer aussi envers l’éducation (incarnée par un groupe d’étudiants), qui seule permettra de faire reculer la folie des hommes.

Les titres du volume :

Logo du défi J'aime les classiques Je l’ai lu dans le cadre du défi J’aime les classiques proposé par les Carabistouilles de Marie.

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