Archives de catégorie : Visites, musées et expositions

Mes visites, expositions et patrimoine, à l’exception de ce qui concerne Poitiers, classé à part…

Défi photo: et si l’homme s’arrêtait…

Metz, Cyrille André, 3, au jardin des plantes, grand homme noir deboutJ’ai « séché » le  de la semaine dernière de Monique / Bidouillette / Tibilisfil, du coup, après on va faire des vagues, je passe directement à « et si l’homme s’arrêtait »… Dans le même style qu’elle nous propose en introduction au thème, il y a les hommes bien campés de Cyrille André à Metz l’année dernière, revoir la série complète ici

Poitiers, façade occidentale de Notre-Dame-la-Grande, lutte de l'ancienne et de la nouvelle loiOn traverse la France d’est en ouest… pour revenir à Poitiers, direction Notre-Dame-la-Grande avec cet élément sculpté de la façade que je ne vous ai pas encore montré… Deux hommes luttent et se neutralisent (s’arrêtent mutuellement), la lutte de l’ancienne et de la nouvelle loi ou une accolade amicale? Ils se trouvent juste en dessous de Joseph contemplant Jésus enfant (en bas à droite de la Nativité et Jésus au bain).

Miroir de l'ancien théâtre de Poitiers, 09, la critiqueEt voici le critique qui,, immobile (arrêté!), observe le spectacle qui se déroule sur le grand miroir de Pansart dans l’ancien théâtre, mais il n’est plus visible, non seulement l’ancien théâtre est fermé (voir une parodie de concertation), mais en plus, la mairie a fait poser de l’occultant sur les vitres, histoire que plus personne ne regarde à l’intérieur!

Euh, après, je n’ai pas trop d’idées, sur ce thème…

Le monument de Clemenceau à Sainte-Hermine

Le monument de Clemenceau à Sainte-Hermine, vue générale, cliché DalineleIl y a quelques semaines, Dalinele m’a fait parvenir les photographies qu’elle avait faites en mai 2013 à Sainte-Hermine, en Vendée (elle m’a aussi envoyé il y a quelques mois un monument aux morts que j’ai programmé pour le mois de novembre…). Un grand merci à elle, voici donc une visite du monument à Georges Clemenceau, inauguré du vivant et en présence de Georges Clemenceau (1841-1929) le 2 octobre 1921 (le projet et la souscription avaient été lancés dès 1919, au lendemain de la Première Guerre mondiale). Il était né à Mouilleron-en-Pareds et a passé son enfance au Château de l’Aubraie, à quelques kilomètres de Sainte-Hermine.

Les archives départementales de la Vendée proposent un dossier complet sur ce monument, et deux albums photos (83 Fi 3-1-14, 14 vues dans l’atelier du sculpteur François Sicard à Sainte-Hermine et 1 Num 59 3/223-9, six cartes postales); dommage, impossible de faire des liens directs sur les albums photos (il faut l’IP de l’ordinateur pour accéder à la visionneuse, un lien enregistré ne fonctionne donc pas sur un autre ordinateur, vous pouvez y accéder à partir de l’inventaire des fonds concernant les monuments commémoratifs). Une partie des images sont reprises dans le dossier. Une partie de ces photographies sont de André Bujeaud (1861-1943), maire de Sainte-Hermine et ami de Clemenceau.

Le monument de Clemenceau à Sainte-Hermine, la signature de François Sicard, cliché DalineleLe monument porte la signature de , dont je vous ai déjà montré, à Tours, les atlantes de l’hôtel de ville et la statue du poète Racan dans le parc des prébendes d’Oe, et à Cahors, le monument aux morts de 1914-1918. Il a été choisi par Clemenceau lui-même et ne figurait pas parmi les quatre artistes proposés par le comité de souscription, Arthur Guéniot (je ne vous en ai jamais parlé), Émile (revoir les cariatides de l’hôtel de ville de Tours),  (revoir Héro et Léandre et le monument aux soldats et marins morts de 1870 à La Rochelle) et Georges Bareau (revoir Jules Verne à Nantes). Clemenceau a suivi de près la réalisation des maquettes en plâtre, est venu en mai 1921 à Sainte-Hermine pour voir le monument avant la mise en place des grilles, puis à l’inauguration en octobre.

Le monument de Clemenceau à Sainte-Hermine, le groupe sculpté, cliché DalineleLe monument en pierre (du calcaire provenant de Pouillenay, en Bourgogne, d’après le dossier des archives de Vendée) se compose d’un groupe sculpté sur un rocher, au sommet se tient Georges Clemenceau, encadré un cran plus bas par des soldats, un caporal un peu au-dessus et à l’écart des cinq (d’après le dossier, je n’en vois que quatre sur les photographies et les cartes postales du dossier en ligne…) hommes de troupe tout en bas, des Poilus originaires de Vendée.

Le monument de Clemenceau à Sainte-Hermine, Clemenceau domine le monument, cliché DalineleSur ces deux vues, on voit bien le détachement hiérarchique… les soldats en bas, Clemenceau en haut, et le caporal à un niveau intermédiaire, détaché de ses hommes et semblant en admiration devant Clemenceau, chapeauté et appuyé sur sa canne.

Le monument de Clemenceau à Sainte-Hermine, détail d'un fusil et du barda, cliché DalineleLes soldats portent tout leur équipement, du fusil au barda en passant par les cartouchières (à comparer par exemple à l’équipement de Poilu du monument aux morts de Loudun).

Photographies de  Dalinele, mai 2013.

Incendie de l’hôtel de ville de La Rochelle

Hôtel de ville de La Rochelle, statue de Henri IV, 1, position
L’hôtel de ville de La Rochelle, classé monuments historiques, est en feu (28 juin 2013)… Je vous avais montré l’année dernière la statue de Henri IV qui le domine (photographies de juin 2011), et attendant une nouvelle série de photos après restauration du reste des bâtiments, les échafaudages étaient encore en place dans la cour, je vous programmerai assez vite une série sur les allégories telles qu’elles étaient en juin 2011.

Apparemment, les dégâts sont très importants!  Voir le reportage en photographies par le journal Sud-Ouest

Aux salons des artistes français…

Je commence à vous avoir montré beaucoup d’œuvres présentées aux Salons des artistes français… Voici un petit récapitulatif sans doute très incomplet…

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Salon de 1841

 

Tombeau de Théodore Géricault par Antoine Etex au Père Lachaise à Paris, le gisant de Géricaultle gisant de Théodore Géricault par Antoine Etex (dans une version en marbre aujourd’hui à Rouen)

Salon de 1850

Metz, cheval pur sang en bronze de Christophe Fratin, deux vues presque de facen° 3394, Le cheval pur-sang, bronze, par Christophe Fratin

Salon de 1852

Jardin des plantes de Mets, aigles de Fratin, vue généralen° 1397, Le triomphe de l’aigle par Christophe Fratin

Salon de 1859

Poitiers, la douleur maternelle par Etex à Blossac, 2, vu de facen° 3214, La douleur maternelle par Antoine Etex

Salon de 1864


Toulouse, le combat de coq de Falguière au Grand rond, carte postale anciennele Vainqueur du combat de coq par Alexandre Falguière

Salon de 1866

Poitiers, le bonheur maternel par Etex, 4, vu de trois quartsn° 2757, Le bonheur maternel par Antoine Etex

Salon de 1869

Poitiers, le lion amoureux de Maindron dans le parc de Blossac, 1, vu de faceLe lion amoureux par Étienne Hippolyte Maindron

Salon de 1874

Niort, Gloria Victis de Mercié, vue de face, rapprochéeGloria Victis par Antonin Mercié

Salon de 1880

 

Niort, la statue d'Amable Ricard devant le donjon, vue rapprochéen° 6085, buste de Amable Ricard par Jean Baptiste Baujault

Louis Pasteur à Dole, 03, buste près de la maison natalen° 6285, buste de Louis Pasteur par Paul Dubois

Tours, la statue de Rabelais, 3, vue de trois quartsn° 6290, François Rabelais par Henri Dumaige

Paris, l'ancien palais du Trocadéro, carte postale ancienne, l'éléphant, 2, avec la tour Eiffeln° 6338, l’éléphant pris au piège par Emmanuel Frémiet

Niort, place Saint-Jean, le monument Spes détruitn° 6452, Spes (l’Espérance) de André Laoust

Angoulême, cour de l'hôtel de ville, buste de Paul Abadie,n° 6700, buste de Paul Abadie par Gabriel Jules Thomas

Salon de 1881

Poitiers, plafond de la salle du blason de l'hôtel de ville, 6, la Boivre en haut et le Clain en basn° 196 La rivière le Clain et 197 La rivière la Boivre par Émile Bin, voir les plafonds peints de Émile Bin

 

Salon de 1882

Poitiers, plafond de la salle du blason de l'hôtel de ville, 2, partie centralen° 259, Plafond destiné à l’hôtel de ville de Poitiers par Émile Bin

Poitiers, salle des mariages de l'hôtel de ville, 1, le plafondn° 2091, le Triomphe de l’Hyménée, plafond pour la salle des mariages de l’hôtel de ville de Poitiers, par Léon Perrault

Parthenay, Le pain de Albert Lefeuvre, 4, détail de la mère et des deux enfantsn° 4054, le pain de Louis Albert-Lefeuvre

Salon de 1883

n° 3517 à venir bientôt, la République de Dalou

Salon de 1884

statue de Béranger dans le square du Temple à Parisn° 3472 à venir bientôt (mieux que sur la vignette), Béranger (pour le square du Temple à Paris), par A.D. Doublemard

Salon de 1886

La tombe de la famille Herbette, cimetière du Montparnasse à Paris, vue générale4879, la tombe de la famille Herbette par Henry Poussin

Salon de 1888

La République de Peynot à Lyon, deux vues de face4525, La République d’Émile Peynot à Lyon

Salon de 1890

La tombe de la famille Herbette, cimetière du Montparnasse à Paris, vue rapprochée de la femme 3713 « Statue, marbre, destinée au tombeau de Mme Louis Herbette » par Jules Coutan

Salon de 1893

Tombe de Guérinot au père Lachaise à Paris, l'allégore de l'architecture par Barriasno 2544, l’Architecture pour la tombe de Guérinot par Barrias

Salon de 1895

3553, Mgr Sebaux par Raoul Verlet (à venir)

Salon de 1897

n° 3441, le monument de Guy de Maupassant par Raoul Verlet au parc Monceau à Paris (à venir)

Salon de 1898

La fontaine Bartholdi à Lyon, 2, vue générale de côtéle n° 3127, la Saône emportant ses affluents par Bartholdi

Salon de 1899

Le monument à Adrien Dubouché à Limoges, 1, vue généralen° 3988, Adrien Dubouché par Raoul Verlet

Salon de 1901

Nantes, le monument à Villebois-Mareuil, deux vues rapprochées, de face et de côtén° 3587, portrait du colonel de Villebois-Mareuil par Raoul Verlet

Salon de 1902

Monument à Villebois-Mareuil à Grez-en-Bouèren° 2915, monument à Villebois-Mareuil par Raoul Verlet

Le Rhône et la Saône de Vermare devant la bourse de Lyon, vue de trois quartsn° 2917, Le Rhône et la Saône par André Vermare (première présentation)

Salon de 1903

Le Grand Rond à Toulouse, carte postale ancienne, monument à Clémence Isaure de Paul Ducuing, sans bassinn° 2735, La Toulousaine présentée par Paul Ducuing correspondant probablement au monument à Clémence Izaure ou les gloires de Toulouse

Héro et Landre par Pierre Laurent à La Rochelle, 4, vue de trois quartsn° 2905, Héro et Léandre par Pierre Laurent

Salon de 1904

La tombe de Hoff par Bartholdi, Paris, cimetière du Père Lachaise, la statue du soldat Hoffn° 2645, Le sergent Hoff par Bartholdi

Le monument au docteur Tarnier à Paris, le relief en marbre 3234, monument au docteur Tarnier par Denys Puech

Salon de 1905

Tours, les mystères douloureux de C. Alaphilippe, 1, vue généralen° 2786, les mystères douloureux de Camille Alaphilippe

Le Rhône et la Saône de Vermare devant la bourse de Lyon, vue de trois quartsn° 2699, Le Rhône et la Saône par André Vermare (deuxième présentation)

Salon de 1906

La Rochelle, monument à Fromentin par Dubois, 02, vu de prèsn° 3062, monument à Eugène Fromentin par Ernest Dubois

Salon de 1907

n° 3250 : Buste de Louis Audiat par Émile Peyronnet (à voir dans le cimetière de Saintes, en attendant des photos ici)

Salon de 1908

Nantes, cerf et biche du jardin des plantes, quatre vues après démontage de l'oeuvre contemporainen° 3155/3156 : le Cerf, faon et biche de Georges Gardet
Paris, monument à Ludovic Trarieux, vues générales de face et de dosLudovic Trarieux par Jean Boucher (sculpteur) et Victor Lesage (architecte) à Paris

Salon de 1909

Le monument à André Lemoyne à Saint-Jean-d'Angély, carte postale anciennen° 3718 : monument à André Lemoyne par Émile Peyronnet à  Saint-Jean-d’Angély

Salon de 1913

L'orpheline de Paul Niclausse à Paris, vue généralel’Orpheline de Paul Niclausse à Cahors (première version)

Salon de 1914

Poitiers, le monument au comte de Blossac par Sudre, 12, la dame avec son bouquet et sa coiffe Offrande fleurie, esquisse pour La Vienne du monument au comte de Blossac par Raymond Sudre

Salon de 1921

L'orpheline de Paul Niclausse à Paris, vue généralel’Orpheline de Paul Niclausse à Cahors (version définitive)

Salon de 1922

Le 29 janvier 2011 à Poitiers, 5, dans le jardin anglais du parc de Blossac le monument au comte de Blossac par Raymond Sudre

Salon de 1924

Niort, le chemin de croix de l'église Saint-Etienne-du-Port, 2, les stations 1 à 8le chemin de croix de l’église Saint-Étienne-du-Port de Niort par Madeleine Nasouska-Chantrel

Angoulême, monument aux morts de 1914-1918, 1, vue de loin et de la République n° 3813: le monument aux morts de 1914-1918 d’Angoulême par Émile Peyronnet

Salon de 1926

Châtellerault, monument à la révolution et aux morts de 1914-1918, 13, soldatn° 3588: : modèle en plâtre du monument aux morts de 1914-1918 de Châtellerault par Aymé Octobre

Salon de 1927

Châtellerault, monument à la révolution et aux morts de 1914-1918, 13, soldatn° 3435 : tirage en bronze du monument aux morts de 1914-1918 de Châtellerault par Aymé Octobre

Salon de 1934

Monument des mères françaises par Petit à Metz, la mère et le bébéle monument aux mères françaises par Henri Marius Petit

Ludovic Trarieux par Jean Boucher à Paris

Paris, monument à Ludovic Trarieux, vues générales de face et de dos

Ludovic Trarieux est né le 30 novembre 1840 à Aubeterre-sur-Dronne (un village à visiter!) au sud de la Charente (et mort à Paris le 13 mars 1904), il fut le fondateur et le premier président de la Ligue française des droits de l’Homme de 1898 à 1903., il s’est notamment battu pour la révision du procès du capitaine Dreyfus, pour une biographie plus complète, voir le site du Sénat.

Paris, monument à Ludovic Trarieux, mention de la souscription et de l'inaugurationUn monument lui rend hommage à Paris, tout près de la place Denfert-Rochereau, dans le square Nicolas Ledoux. Comme le dit la mention au dos, il a été « élevé par souscription publique / et inauguré le 12 mai 1907 ». Il semblerait que la famille de Dreyfus ait largement participé à cette souscription.

Paris, monument à Ludovic Trarieux, signatures du sculpteur Jean Boucher et de l'architecte Victor LesageIl porte les signatures difficilement lisibles « Jean Boucher Stat. » et « V. Lesage Arch. », il s’agit du sculpteur Jean Boucher (Cesson, 1870 – Paris, 1939) et de l’architecte Victor Lesage (1873-1953), qui a notamment réalisé, avec Charles Mitgen, la maison de la Mutualité à Paris. Le plâtre du monument a été présenté au salon des artistes français de 1908 (la même année que le Cerf, faon et biche de Georges Gardet, à voir à Nantes, mais en catégorie architecture et pas en sculpture).

Paris, monument à Ludovic Trarieux, vue générale rapprochéeUne veuve et son enfant se présentent au pied du socle dominé par une grande stèle dédiée « Ludovic Trarieux / 1840-1904 » contre laquelle s’appuient de part et d’autre un homme et une femme, allégories du Travail et de la Justice. Au centre de la stèle est dessiné une grande table de la loi portant l’inscription « Les / droits de l’homme / I / II / III ».

Paris, monument à Ludovic Trarieux, carte postale ancienne avec le buste en placeAu sommet de la stèle se trouvait un buste en bronze représentant Ludivic Trarieux et qui a été fondu sous l’occupation, en 1942, on peut le voir sur cette carte postale ancienne. Seuls les éléments en pierre sont donc conservés.

Paris, monument à Ludovic Trarieux, l'hommeL’homme, allégorie du Travail, porte de grosses chaussures et des vêtements de travail, manches relevées et outils glissés dans la ceinture.

Paris, monument à Ludovic Trarieux, la femme allégoriqueLa femme est une allégorie de la Justice, elle est vêtue à l’Antique et pieds nus.

Paris, monument à Ludovic Trarieux, femme et enfant

La femme avec l’enfant montent les marches du socle. La femme porte un manteau avec un un grand manteau, tête couverte en signe de deuil, tandis que l’enfant (garçon ou fille?), en sabots et cheveux courts et en robe (ce qui n’en fait pas obligatoirement une fillette à l’époque), porte des objets assez indéfinissables (un livre et ?).

 

Photographies de mai 2013.

Le cheval de Fratin à Metz

Metz, cheval pur sang en bronze de Christophe Fratin, deux vues presque de faceEn vous montrant il y a quelques semaines les aigles attaquant un cerf de Christophe Fratin (Metz, 1801  – Le Raincy, 1864) au jardin des plantes de Metz (à Montigny-lès-Metz), je vous avais annoncé qu’il y avait dans la même ville, devant le palais de justice, un grand cheval du même artiste, commandé en 1848 par le ministère de l’Intérieur, exposé au Salon des artistes français de 1850 sous le n° 3394, « cheval pur sang, bronze » (voir page 273 du catalogue illustré), arrivé à Metz en 1852.

Metz, cheval pur sang en bronze de Christophe Fratin, signature du sculpteurIl porte la signature du sculpteur, « Fratin »…

Metz, cheval pur sang en bronze de Christophe Fratin, marque des fondeurs De Eck et Durand, 1850… et la marque du fondeur, « De Eck et Durand, 1850 ».

Metz, cheval pur sang en bronze de Christophe Fratin, vue des deux profilsCe cheval a été l’objet de critiques lors de sa présentation: au lieu d’être représenté dans une position classique et figée, l’artiste a choisi de le mettre en mouvement avec sa queue au vent et sa tête fièrement dressée, comme aux aguets. Il est quand même beaucoup plus calme que celui du monument à Eugène Fromentin à La Rochelle!

Photographies de août 2012.

Pour rebondir sur la sculpture animalière réaliste du 19e siècle et du 20e siècle avant la première guerre mondiale, je vous invite à revoir les cerfs du jardin des plantes de Nantes (Georges Gardet, 1910), la chienne et la louve de Pierre Rouillard (1865) à Toulouse ou les animaux de l’ancienne fontaine du Trocadéro à Paris (1878), avec l’ancienne fontaine et ses éléments transportés devant le musée d’Orsay, le cheval à la herse de Pierre Rouillard, l’éléphant pris au piège d’Emmanuel Frémiet, le rhinocéros de Henri Alfred Jacquemart (le bœuf d’Auguste Cain est à Nîmes), les aigles de Christophe Fratin au jardin des plantes de Metz.

Pour aller plus loin : Henri Navel, Le cheval de l’esplanade, Académie nationale de Metz, 1954-1955 [paru 1956], p. 115-116.

Le baron Taylor par Gabriel Jules Thomas au Père Lachaise à Paris

Le baron Taylor par Gabriel Jules Thomas au Père Lachaise à Paris, vue générale du tombeauRetour au cimetière du Père Lachaise pour un tombeau d’un personnage aujourd’hui oublié mais qui fut très célèbre en son temps, le baron Isidore Taylor… Sa tombe, composé d’un hémicycle et d’un haut piédestal avec une statue en marbre,  est si bavarde qu’elle raconte sa vie… à condition de réviser les chiffres romains 😉 . Allez, je suis dans un bon jour, je vous les ai traduit en chiffres arabes entre crochets… Sous la statue d’abord, on peut lire « Au baron Taylor / membre de l’institut / M.DCCC.LXXXIV [1884] ». Au dos :

XV [15] août M.DCC.LXXXIX [1789] / VI [6] septembre M.DCCC.LXXIX [1879] /
M.DCCC.XXV [1825] / Commissaire royal / près la comédie française /
M.DCCC.LXIX [1869] / sénateur /
M.DCCC.LXXVII [1877] / Grand officier de la légion d’honneur

Outre son œuvre littéraire et artistique (il faut inspecteur général des Beaux-Arts), Isidore Taylor a notamment créé des sociétés de secours mutuel, ancêtres de la sécurité sociale, de la caisse de retraite et des mutuelles, dans différents domaines inscrits dans les médaillons tout autour du monument :

Premier médaillon à gauche : « M.DCCC.XL [1840] / association / des / artistes dramatiques »
Deuxième médaillon : « M.DCCC.XLIII [1843] / association / des / artistes musiciens »
Médaillon central, sous la statue : « M.DCCC.XLIV [1844] / association / des artistes / peintres sculpteurs / architectes graveurs / et dessinateurs »
Quatrième médaillon : « M.DCCC.XLIX [1849] / association / des inventeurs / et des / artistes industriels »
Cinquième médaillon : « M.DCCC.LVIII [1858] / association / des / membres / de / l’enseignement »

Le baron Taylor par Gabriel Jules Thomas au Père Lachaise à Paris, la signature G.J. ThomasLa sculpture porte la signature « G. J. Thomas », pour Gabriel Jules THOMAS (Paris , 1824 – Paris, 1905), premier prix de Rome de sculpture en 1848 (après avoir reçu le deuxième prix en 1844), dont je vous ai déjà parlé pour le buste de Paul Abadie à Angoulême.

Le baron Taylor par Gabriel Jules Thomas au Père Lachaise à Paris, de côté et la pile de livresLe baron Taylor est représenté debout, en appui sur une pile de livres posée au-dessus d’une colonne à chapiteau. Ces piles de livres que vous avez déjà vu pour un certain nombre de monuments dédiés à des intellectuels (voir par exemple René Descartes et François Rabelais à Tours ou  Théophraste Renaudot à Loudun)…

Photographies de novembre 2012

Niort, le chemin de croix de l’église Saint-Étienne-du-Port

Niort, le chemin de croix de l'église Saint-Etienne-du-Port, 1, la signature Nazouska-Chantrel Le chemin de croix de l’église Saint-Etienne-du-Port de Niort, (revoir l’église et ses mosaïques), est l’œuvre de Madeleine Nasouska-Chantrel, qui a signé sur le chanfrein (la partie en biais) inférieur de la dernière station: « chemin de croix NASOUSKA CHANTREL » . Présenté et primé au salon des artistes français de 1924, ce chemin de croix en métal argenté a été béni le 15 mars 1935. Elle est aussi l’auteur du chemin de croix de l’église de Drancy. Le chemin de croix traditionnel comporte  les 14 stations très standardisées. Je vous ai fait deux montages (pas très grands, mes photographies n’étant pas toujours très nettes, et parfois déformées, il n’est pas toujours possible de se mettre en face). Impossible de mettre le flash, le métal se réfléchissant trop, mais l’appareil photo a eu du mal à faire le point dans certains cas. Je vous mets donc le thème traditionnel de chaque station et quelques précisions si nécessaire. Alors que beaucoup d’artistes de cette époque osent des interprétations très modernes du chemin de croix (voir le chemin de croix de Jean Claro dans l’église Saint-Hilaire de Poitiers ou le chemin de croix de Rosine Sicot dans l’église Saint-Hilaire de Niort), nous avons ici une figuration très classique et traditionnelle.

Niort, le chemin de croix de l'église Saint-Etienne-du-Port, 2, les stations 1 à 8

Station 1. Jésus est condamné à être crucifié. Pilate est assis sur son trône, un juge lit la sentence inscrite sur un parchemin, Jésus est debout, un soldat derrière lui le tient par l’épaule.

Station 2. Jésus est chargé de sa croix. Jésus est debout au centre, présentant ses paumes vers l’avant. Il est encadré de deux soldats dont l’un lève la croix.

Station 3. Jésus tombe pour la première fois sous le poids de la croix. Jésus est agenouillé et tente de relever la croix, aidé par un homme alors qu’un autre derrière lui semble lui tendre une éponge. A l’arrière se tient un soldat.

Station 4. Jésus rencontre sa mère. Devant un décor d’architecture urbaine (que l’on retrouve sur la plupart des stations, tantôt simple mur, tantôt forteresse), Jésus ploie sous le poids de la croix alors que Marie, voilée, se présente devant lui.

Station 5. Simon de Cyrène aide Jésus à porter sa croix. Jésus est de plus en plus plié sous le pods de la croix que Simon tente de soutenir alors qu’un soldat semble protester.

Station 6. Sainte Véronique essuie le visage de Jésus. Véronique, agenouillée devant Jésus, lui tend un linge.

Station 7. Jésus tombe pour la deuxième fois. Jésus est prosterné au sol. Un passant le bat avec un bâton, un autre tire la croix pour la redresser, un soldat observe la scène.

Station 8. Jésus rencontre les femmes de Jérusalem qui pleurent. Trois femmes en prière et un enfant font face à Jésus qui les bénit. Il est debout et semble moins épuisé que dans les stations précédentes.

Niort, le chemin de croix de l'église Saint-Etienne-du-Port, 3, les stations 9 à 14

Station 9. Jésus tombe pour la troisième fois. Jésus semble évanoui, allongé sur le sol, un soldat le tire par le bras, un autre relève la croix pendant que le troisième observe la scène.

Station 10. Jésus est dépouillé de ses vêtements. Jésus est debout, deux soldats lui tirent la tunique vers le bas.

Station 11. Jésus est cloué sur la croix. Trois soldats procèdent à la mise en place des clous, la couronne d’épines est posée au sol à côté des clous restant.

Station 12. Jésus meurt sur la croix. Jésus est en position relâchée sur sa croix, sa mère et deux personnages, l’un priant, l’autre pleurant à ses côtés.

Station 13. Jésus est détaché de la croix et son corps est remis à sa mère. Jésus a été descendu de la croix, Marie l’embrasse sur le front alors que deux hommes s’apprêtent à le mettre dans son linceul.

Station 14. Le corps de Jésus est mis au tombeau. Les deux hommes portent en terre Jésus enfermé dans son linceul, deux autres personnes éplorées se tiennent à l’arrière.

Photographies de mi-juillet 2011.

Le mémorial du champ de tir du Bêle à Nantes

Nantes, le camp du Bêle, rue Claude et Simon Millot, cliché MamazertyIl y a quelques semaines, en cherchant de la documentation pour mon article sur le monument aux Cinquante Otages à Nantes, je suis « tombée » sur plusieurs articles qui parlaient très brièvement du champ de tir du Bêle, également à Nantes, où les otages avaient été fusillés. Intriguée, je questionne ma « nantaise préférée », Mamazerty. Elle n’en avait jamais entendu parlé, mais décide de se renseigner et d’aller faire des photographies… que voici dans cet article. Ce fut pour elle une vraie aventure de le trouver: lieu de mémoire, mais inconnu de l’office du tourisme… Après plusieurs tentatives, ils l’ont envoyée au terminus de la ligne 1 du tram, en lui disant que c’était à 5 minutes à pied… et en fait, il n’était pas du tout où ils lui avaient dit, elle a mis plus d’une heure et demie à le trouver! Un grand merci à Mamazerty pour ces photographies! Et si vous cherchez l’adresse, entrez dans votre GPS ou votre logiciel de cartographie préféré (pour moi, open street map) la rue Claude et Simone Millot (« résistants nantais, victimes de la barbarie Nazie »)

Nantes, le camp du Bêle, vue générale, cliché MamazertyComme il y a très peu d’informations sur ce champ de tir dans la documentation dont je dispose, je me suis permis de retranscrire le panneau d’information présent sur place :

Le Bêle, un champ de tir devenu lieu de mémoire
Camp d’entrainement militaire depuis 1879, le champ de tir du Bêle devient pendant la Seconde Guerre mondiale le principal lieu d’exécution des résistants à Nantes. Le 30 août 1941, on y fusille Marin Poitiers, premier résistant nantais à tomber sous les balles de l’Occupant. En octobre 1941, 16 des 50 otages y trouvent la mort. Suite au « procès des 42 », mes 37 condamnés à mort y sont exécutés les 29 janvier, 13 février et 7 mai 194.
Cette même année, le « procès des 16 » s’achève par 15 condamnations à mort : 11 résistants sont fusillés au Bêle, le 25 août 1943. En tout, ce sont plus de 80 personnes qui seront fusillées au champ de tir du Bêle pendant la guerre.

Nantes, le camp du Bêle, les Otages de Jules Paressant, cliché MamazertyUn autre panneau, posé visiblement récemment, raconte l’histoire des cinquante otages, je vous renvoie pour celle-ci aux liens dans mon article sur le monument aux Cinquante Otages à Nantes.

Nantes, le camp du Bêle, Signature de Jules Paressant, 1991, cliché MamazertyPour les 50 ans de cette tragique première exécution, la ville de Nantes a inauguré en 1991 un monument commandé à Jules Paressant. La stèle que vous apercevez en avant du monument rappelle le contexte de son érection :

Les otages, Jules Paressant, 1991

Le 20 octobre 1941, le lieutenant-colonnel Hotz
commandant de la place de Nantes
était exécuté par la résistance.

En représailles et sur ordre du régime Nazi,
16 otages emprisonnés à Nantes
furent fusillés en ce site du Bêle, le 22 octobre,
ainsi que 27 autres à Châteaubriant
et 5 autres résistants nantais au Mont-Valérien.

Le thème des Otages a depuis lors profondément
marqué m’ouvre de Jules PARESSANT,
sculpteur, peintre et mosaïste nantais.
L’artiste a réalisé cette œuvre en commémoration
du cinquantenaire de l’exécution des Otages.

 Nantes, le camp du Bêle, casemate de tir, cliché MamazertyVoici une vue rapprochée de la casemate de tir qui a été conservée…

Nantes, le camp du Bêle, casemate de tir, deux détails, cliché MamazertyEt deux détails de cette casemate.

Nantes, le camp du Bêle, parc, cliché MamazertyLe parc autour invite au recueillement…

Nantes, le camp du Bêle, vue d'ensemble, cliché MamazertyUne dernière vue avant de repartir sur la pointe des pieds…

Et comme Mamazerty a fait des vues rapprochées de la stèle avec le nom des victimes fusillées sur ce lieu, en voici la liste, j’espère que je n’ai pas sauté de ligne:

L’A.N.F.F.M. de la résistances française à ses glorieux martyrs fusillés en ces lieux de 1941 à 1944.
Adam H., Allano M., Aubert C., Bale L., Barbeau C., Birien P., Blot J., Blouin A., Blanco B., Blasco M., Boissard M., Bosquet M. , Bouvier J., Bregeon A., Brisson Y., Carrel R., Chrarriol E.,Chauvin A., Chauvin E., Chevy R., Cléro V., Coiffe L., Colas J., Creuze F., Dabat M., David J., Bronstein S.

De Feliquier H., Douineau R., Dréant, Duguy M., Fougeard R., Fourny A., Fraix J., Cabaret A., Garbatz M., Gautier H., Gautrer A., Gil J., Glou J.P., Gomez A., Grassineau R., Grelleau P., Grolleau J.P., Juilloux J., Guinolseau A., Hervé R., Héry J., Héry J., Ignasiac L., Jamet G., Jost L., Jouaud M., Lacazette M., Lagathu M.

Lebris E., Leeièvre H., Legendre M. Legrand R., Lelan C., Lemée E., Le Moal A., Lepaih L., Le Parc E., Lerrend, Losq J., Michel M., Millot C., Mougenot F., Pérocheau A., Platiau J., Poirier M., Prietteau, Rouault A., Royer F., Sanchez, Sérot J., Temple J., Thomazeau F., Tompousky G., Turpin C., Viaud M.

 

Photographies de Mamazerty en mai 2013.

PS du 8 août 2016 : voir aussi le commentaire ci-dessous concernant Y ont été également injustement fusillées Manuela Alvarez et Victorine Faucher le 6 mai 1918

 

 

 

Adolphe Thiers par Henri Chapu au Père Lachaise à Paris

Tombeau d'Adolphe Thiers par Henri Chapu au Père Lachaise à Paris, le tombeauAdolphe Thiers (1797-1877), premier président de la troisième République, a une tombe imposante, façon mausolée, dans le cimetière du Père Lachaise à Paris. En haut, l’épitaphe « Patriam dilexit, Veritatem coluit » (Aima sa patrie, cultiva la vérité) choisie de son vivant par Thiers. Voir sa biographie sur le site de l’Académie française, où il fut élu en 1833 sur le fauteuil 38.

Tombeau d'Adolphe Thiers par Henri Chapu au Père Lachaise à Paris, le frontonLe fronton en marbre comprend deux figures allégoriques, le patriotisme sous les traits d’un homme ailé et la République (la France), assise et tenant un drapeau (à l’intérieur du tombeau, une autre République est assise, vaincue, sur un canon, garde son gisant).

Tombeau d'Adolphe Thiers par Henri Chapu au Père Lachaise à Paris, la signature de Henri ChapuLa sculpture du fronton est signée « H. Chapu » pour Henri [Michel Antoine] Chapu (Mée-sur-Seine, 1833 – Paris, 1891), grand prix de Rome en 1855, conjointement avec Amédée Doublemard. Le musée qui lui est dédié dans sa ville natale conserve aussi les plâtres des écoinçons du fronton, qui représentent des enfants tenant des couronnes.

Tombeau d'Adolphe Thiers par Henri Chapu au Père Lachaise à Paris, le Patriotisme et la RépubliqueVoici un détail des visages bien sales et très classiques des allégories.

 

Tombeau d'Adolphe Thiers par Henri Chapu au Père Lachaise à Paris, l'enfant allongéAu pied du patriotisme, un enfant git… mort ou endormi?
Photographies de novembre 2012