Archives mensuelles : décembre 2010

Presses à copier

Couverture du Memoria Monumenti n° 25, de la société archéologique de Chauvigny, sur les pressesComme annoncé l’autre jour, je suis allée lundi à l’inauguration au conseil général de la Vienne (jusqu’au 31 décembre 2010) d’une exposition sur les presses à copier réalisée par la MJC et la société de recherches archéologiques de Chauvigny. Une exposition sur panneaux (que vous pouvez aussi découvrir chez vous) accompagnée d’objets, des presses, de l’encre, mais aussi ces cahiers de papier pelure et ces encres qui permettaient d’écrire d’abord un texte sur papier normal, puis à le transférer sur le cahier à pelure pour en garder une copie… Un sujet très intéressant, approfondi dans le n° 25 (septembre 2009) de Memoria Momenti, la revue de la société de recherches archéologiques de Chauvigny consacré à ces presses (à découvrir et commander ici). Ah, et s’il y a des messieurs égarés ici, c’est le même Chauvigny dont le club de foot a éliminé hier 10 décembre 2010 Châteauroux au football.

Serge, magasin général tome 2 de Loisel et Tripp

pioche-en-bib.jpg Couverture de Serge, de Loisel et Trip J’avais entamé la série du Magasin général de Loisel et Trip par le tome 3 : les hommes, seul disponible à ce moment là à la médiathèque. J’ai repris la série par le début (Marie)… et poursuis avec le tome 2. J’ai aussi lu le tome 4, Confessions, le tome 5, Montréal, le tome 6, Ernest Latulippe, le tome 7, Charleston et le tome 8, Les femmes.

Le livre : Magasin général, tome 2, Serge, de scénario et dessins de Régis Loisel et Jean-Louis Tripp, couleurs de François Lapierre, adaptation des textes en québécois: Jimmy Beaulieu, éditions Casterman, 72 pages, 2007, ISBN 9782203370135.

L’histoire : Notre-Dame-des-Lacs, petit village québécois, dans les années 1920. Serge, un étranger en perdition, en panne de moto au bord de la route, a été recueilli au début de l’hiver par Marie, qui tient le magasin général et qui revenait de s’approvisionner à la ville voisine. Le curé intervient, aide à préparer une dépendance pour qu’il puisse dormir à l’écart de la jeune veuve… Très vite, il s’intègre en ouvrant dans le magasin un espace pour offrir de bons dîners aux villageois, il a appris la cuisine à Paris…

Mon avis : J’ai bien aimé la suite de la vie de ce petit village des années 20 au Québec, le tableau de ces hommes – et surtout de ces femmes – pourrait sans problème être transposé aujourd’hui, commérages, médisances, abus de la gentillesse de Marie… et de la cuisine de Serge.

Logo du classement BD de Yaneck Cette BD sera soumise pour le classement du TOP BD des blogueurs organisé par Yaneck / Les chroniques de l’invisible. Mes chroniques BD sont regroupées dans la catégorie pour les BD et par auteur sur la page BD dans ma bibliothèque.

Concours Loups 2011

Concours loups 2011 : le logo de défi de toile Un nouveau concours loup est organisé en 2011 par Défi de toile, j’y avais déjà participé en 2009 et en 2010 (retrouvez d’autres liens en fin d’article).

Concours loups 2011 : un tissu avec des loups Vous pouvez encore aller vous inscrire au concours chez Défi de toile, les ouvrages sur le thème du loup seront vendus au profit d’un centre de protection du loup ibérique au Portugal. Je participerai bien sûr de mon côté, j’ai même trouvé un tissu « qui va bien » avant de savoir que le concours était reconduit, acheté à Magnac-sur-Touvre.

Tous les loups que j’ai réalisés

pour 2009

pour 2010

pour 2011

Chaumont-sur-Loire, festival 2010 (24), rêverie…

Chaumont-sur-Loire, festival 2010, le jardin 8, 1, l'entrée En ces temps frisquets, un peu de soleil de début d’été vous fera du bien. Encore que, hier, en début d’après-midi, il faisait 15° à Jarnac… et seulement 2°, 150 km plus loin, à Poitiers, brrr! La météo a parlé de choc de masses chaudes et de masses froides (qui expliquent la pagaille parisienne d’hier), la frontière entre les deux, je l’ai franchie hier, c’était impressionnant de voir le thermomètre de la voiture chuter d’1° tous les 10 km, jusqu’à se stabiliser à 2° à 20 km au sud de Poitiers. Depuis quelques semaines, chaque jeudi après-midi (quand je ne me trompe pas de date de publication…), je vous emmène à Chaumont-sur-Loire. Je vous rappelle que j’y suis allée avec Jardin zen le vendredi 11 juin 2010. Aujourd’hui, je vous conduit à une Rêverie dans la nature, le jardin n° 8, conçu par deux Italiennes, Francesca Fornasari et Elisabetta Fermani.

Chaumont-sur-Loire, festival 2010, le jardin 8, 2, un peu de zénitude Un peu de zénitude au milieu des fleurs, ça fait du bien, n’est ce pas?

Chaumont-sur-Loire, festival 2010, le jardin 8, 3, fer et plantes Même si je ne partage pas trop la philosophie qui sous-tend à la conception de ce jardin, je vous laisse aller voir sur la page de visite du festival 2010 (clic sur le n° 8)…

Chaumont-sur-Loire, festival 2010, le jardin 8, 4, du fer encore Mais si l’on se laisse porter par le seul jardin, le mélange de fer et de plantes variées est assez réussi…

Chaumont-sur-Loire, festival 2010, le jardin 8, 5, les graviers Un soin particulier a été aussi porté au traitement des sols…

Chaumont-sur-Loire, festival 2010, le jardin 8, 6, on biaise... Regardez ce que cela donne si l’on se glisse sur le côté… C’est l’un des jardins qui bénéficiait d’un éclairage nocturne coloré, mais nous sommes rentrées à Poitiers bien avant la nuit…

Si vous souhaitez déjà faire un tour, je vous conseille d’aller sur le site du domaine de Chaumont-sur-Loire, vous y trouverez toutes les informations pratiques et une description de chaque jardin du concours 2010, sur le thème Jardins corps et âmes.

Pour retrouver les articles de 2010 / Jardins corps et âmes :

  • un premier aperçu
  • le premier jardin, Métempsycose , conçu par Timothée Blancpain et Philippe Caillaud
  • le deuxième jardin, Hommage à Lady Day, Anne Zaragoza, Jasper Springeling, Berno Strootman et Matthijs Willemsen
  • le troisième jardin, Ma terre, mater, conçu par Olivier Hostiou, ingénieur paysagiste, Marie Forêt et Laurent Weiss
  • le jardin 4, Signes de vie, conçu par Flavio Pollano et Maurice Kanah
  • le jardin 4 bis, Le Labyrinthe de la Mémoire, de Anne et Patrick Poirier
  • le jardin n° 5, Jardi-nez, conçu par Guylaine Piketty et Sylvie Polo, pas chroniqué
  • le jardin n° 6, le carré des simples, une alchimie du corps à l’âme ?, conçu par Jean-Claude Charlet, Anne Ribes, Elaine Jarvis et Cécile Halley des Fontaines.
  • le jardin 7, jardin de la terre gaste, conçu par Jean-Pierre et Tangi Le Dantec Le Dantec, avec l’aide de Julien Fleischl
  • le jardin 8, Rêverie dans la nature, conçu par Francesca Fornasari et Elisabetta Fermani
  • le jardin 9, rêve de Pantagruel, conçu par Carlotta Montefoschi, Niccolo Cau, Elsa Pandozi, Maria Cecilia Villanis Ziani, Nelda Tripicchio et Ricardo Walker Campos
  • le jardin 10, Un divan au jardin, conçu par Emeline Escats, Raphaël Beuchot, Fanny Perrot, Camille Picot et Leila Si Moussa
  • le jardin 11, Philocephalus Hortus, conçu par François Laborie, Jérôme Fortin, Sibila Jaksic, Alain Cousseran, Philippe Borderieux, Patrick Latour et Alain Weiss
  • le jardin 12, Hortithérapie sensorielle, conçu par Stefano Marinaz, Francesca Vacirca et Daniela Tonegatti
  • le jardin 13, L’arbre à prières, conçu par le collectif First republik
  • le jardin14, Contactez-moi, conçu par Loic Nys, Sébastien Roussel, Cécile Larcher et Sébastien Migné
  • le jardin15, Cupidon s’en fout, conçu par Didier Courant, Phillip Robert, Gilles Pujol, Ronan Séné et Yann Bruneau
  • le jardin 16, Bon thé bon genre, conçu par PiP Partnership – George Richardson et Jules Arthur
  • le jardin 17, Dix pieds sous terre, conçu par Tony Balmé, Ingrid Saumur, David Fabien, Franck Boulanger et Fabrice Ramalinghom,
  • le jardin 18, Le jardin qui chante, conçu par Rosalie Zeile et Amalia Besada
  • le jardin 19, jardin de la terre gaste, conçu par Christophe Marchalot et Félicia Fortuna
  • le jardin 19bis, Main dans la main, conçu par aroline Bourgeois, Virginie Brana, Marie Carayon, Annabelle Guehria, Nicolas Houdin, Christophe Lemoing, Cécile Mercat, Marcos Sampaio et Marie-France Taudière
  • le jardin 20, Le vilain petit jardin de Jean-Michel Vilain, conçu par Arno Denis, Pauline Robiliard et Xavier Coquelet
  • le jardin 21, calligrâme, conçu par Hélène Le Merdy, Michaël Ripoche, Jean-Michel Letellier et Miki Nakamura
  • le jardin 22, Des racines du corps à la bulle de l’âme, conçu Géraldine Gerin-Bougrain, Caroline Foulonneau et Julie Colin
  • le jardin 23, Igloolik ultima, conçu par Julien Lachal, Julie Bernard et Agathe Faure
  • le jardin n° 24, Le creux de la main, conçu par Juliette Berny, Fanny Cassat et Renaud Le Creff
  • le vallon des brumes
  • les oeuvres de Anne et Patrick Poirier
  • les oeuvres de Marc Deneyer, Patrick Blanc, Benoît Mangin et Marion Laval-Jeantet
  • les oeuvres de François Méchain, Rainer Gross, Erik Borja et Simon Crouzet
  • le Bob Verschueren, Karine Bonneval, Marie-Jésus Diaz
  • le Marie Denis
  • Colorès, de Michel Racine et Béatrice Saurel, qui a été complété depuis l’année dernière.
  • et les liens vers les articles des années précédentes

Un nouveau marque-page en frivolité

Marque page en frivolité pour Pat à bois Aujourd’hui, la loi du 9 décembre 1905 de séparation des églises et de l’État a 105 ans… ce qui n’empêche pas la laïcité d’être souvent menacée. Des rassemblements auront lieu pour rappeler l’importance de cette loi dans de nombreuses villes en France. À Poitiers, le rendez-vous est fixé à midi et quart devant la copie de la statue de la Liberté (j’y serai, bien sûr, sauf empêchement de dernière minute) et il y aura une conférence à 19h30 à la MJC Aliénor d’Aquitaine (je n’y serai pas). Le seul site où j’ai trouvé le plus de lieux et heures de rassemblement, c’est ici (ils ont oublié le rassemblement de 12h15… mais vous aurez confirmation ici). Partout à travers la France seront aussi plantés des arbres de la laïcité… Voilà un excès de politique pour mon blog cette semaine… Revenons à la frivolité… à la navette!

Je ne pouvais pas envoyer à Pat-à-Bois seulement un cordon à la lucette, même si cela lui donne une idée de ce que je voulais faire avec ce petit objet, ce n’est pas très fun… J’ai choisi un modèle pour frivolité à la navette créé par Jon Yusoff, qui nous propose plusieurs modèles gratuits sur son blog écrit depuis la Malaisie, ici, c’est Two-by-two bookmark (merci à Monique / Bidouillette / Tibilisfil pour l’idée du marque-page). J’ai utilisé deux fils assez fin de Défi de toile acheté à l’AEF en début d’année 2010. Je l’ai réalisé avec une seule navette et la bobine de fil. Un ou deux anneaux ne sont pas assez serrés, le fil a tournicoté, e une fois, en voulant mieux serrer, il a cassé… J’ai oublié de mettre une échelle sur la photo, désolée… je dirais qu’il mesure une douzaine de centimètres de long…Et pour qu’Odine ne se sente pas délaissée, j’ai ajouté des ciseaux avec leur petite pendouille et leur étui.

Apocalypse bébé de Virginie Despentes

Couverture de Apocalypse bébé, de Despentes pioche-en-bib.jpglogo du chalenge 1% rentrée littéraire 2010Ce livre a reçu le prix Renaudot 2010, mais je l’avais réservé avant à la médiathèque, ayant vu qu’il revenait souvent dans les critiques dans les revues et sur les blogs… avec des avis très contrastés, certains ont adoré, d’autres détesté… Il rentre aussi dans le cadre du challenge du 1 % rentrée littéraire 2010, repris par Schlabaya.

Le livre : Apocalypse bébé de Virginie Despentes, Éditions Grasset, 2010, 343 pages, ISBN 978-2246771715.

L’histoire : à Paris aujourd’hui. Lucie, employée dans une agence de détectives privés spécialisée dans la surveillance d’ados paumés et de nettoyage de pages web, prend un savon par une cliente dans le bureau de son chef… Elle a perdu la trace de Valentine, 15 ans, qu’elle surveillait depuis 15 jours, et sa grand-mère n’est pas contente… mais lui demande quand même de retrouver sa petite-fille. Pas formée à ce type de recherche, Lucie demande l’aide de la Hyène, un mythe du milieu des détectives, free lance, lesbienne militante (Lucie a peur de tomber entre ses griffes). Très vite, il apparaît que Lucie a changé ces derniers mois, changement vestimentaire, rejet du portable, des copains (en fait, elle n’en a pas vraiment, dans sa nouvelle école pour riches paumés)… Son père, avec qui elle vit, écrivain sur le déclin, ne pense qu’à son nouveau livre qui vient de sortir, sa grand-mère est trop intrusive. Sa mère l’a abandonnée quand elle était bébé, mais il apparaît vite de Valentine a retrouvé ses cousins et son autre grand-mère… Enlèvement, fugue? En passant par Bourges, l’enquête mène les deux femmes à Barcelone…

Mon avis : trop trash à mon goût… les scènes de partouses bissexuelles sont de trop! Comme le père de la jeune disparue, j’imagine l’auteure… Je cite, page 41 :

Mais il y avait eu Internet. Aujourd’hui, il devait faire un effort constant pour ne pas passer ses journées à tourner en rond sur la toile, hagard et accablé. Les commentaires. Cet anonymat crapuleux, litanie d’insultes obstinées, délivrées par des incompétents. […] Les commentaires de la toile. Il ne s’y faisait même pas insulter. Il aurait voulu pouvoir s’affoler, s’offusquer, se plaindre du traitement qui lui était réservé. Mais il n’était même pas jugé assez intéressant pour que les veaux tarés lui fassent l’aumône d’un mauvais sort. Il en était réduit à écrire, lui-même et sous pseudonyme, quelques phrases de louange subtilement critique sur les forums et blogs littéraires.

Les lecteurs incompétents de la toile, peut-être, mais ils disent ce qu’ils pensent des livres, genre j’aime / j’aime pas, sans se laisser corrompre comme les critiques littéraires ou les jurés de prix littéraires… (vous pouvez relire ma position sur la critique ici). Alors sur ce coup là, moi, je n’ai pas aimé! Pas seulement à cause des pages de sexe trash, aussi pour le manque de consistance des personnages, le style qui ne me convient pas, l’histoire improbable (avec la bonne-sœur à Barcelone, la fin du roman, par exemple). Passer du point de vue d’un narrateur à l’autre ne me gène pas, d’habitude, mais là, c’est un peu trop hermétique entre chaque point de vue. Le portrait d’une époque, conclut la quatrième de couverture… j’espère bien que ce n’est pas le cas!

Un cordon à la lucette… et débat ma santé et moi

La lucette et le cordonJe n’ai pas été très présente sur les blogs des amis et fidèles lecteurs ces deux derniers jours… Lundi soir, je suis allée à l’inauguration d’une exposition au conseil général de la Vienne sur les presses à copier réalisée par la MJC de Chauvigny, un sujet sur lequel je reviendrai dans mon article « sortie » samedi prochain. Et non, je n’étais pas hier soir à la leçon de cinéma de Nicolas Saada aux rencontres Henri Langlois à Poitiers (qui devait pourtant être un grand moment de cinéma… j’en verrai le résultat dans quelques semaines avec la scène d’Hitchcok reconstitutée), mais à une rencontre « Ma santé et moi » organisée par la mutuelle générale de l’éducation nationale (MGEN), en présence du président, Thierry Beaudet, avec des adhérents, des militants, mais aussi 1/3 de non adhérents de la mutuelle, des acteurs de la santé (ARS, caisse primaire d’assurance maladie, CHU, médecins généralistes, prothésiste, acteurs de quartiers, etc.), et au total environ 300 personnes intéressées par l’avenir de l’assurance maladie et le rôle des mutuelles dans un contexte de privatisation de plus importante de la santé. Promis, je ne vous reparlerai plus du sujet, (enfin, pas tout de suite…) mais si vous souhaitez contribuer d’une manière ou d’une autre à ce grand débat national lancé par la MGEN, chacun peut écrire sur le site dédié « Ma santé et moi ». Je suis d’ailleurs en train de préparer un texte de contribution sur un sujet qui me tient à cœur et qui n’a pas été abordé, celui du parcours de soin et dans le cas des maladies rares, sur le recours (trop souvent ignoré) aux centres de référence créés pour coordonner les maladies rares par grande famille à travers toute la France…

Revenons au sujet de ce matin… Il y a quelques mois, je vous parlais d’une envie de lucette et vous présentais alors l’engin et un lien vers une vidéo… Finalement, je trouve qu’elle est beaucoup trop rapide et je vous en ai trouvé une plus lente, plus facile à suivre. Cet été, Pat-à-Bois avait eu la très grande gentillesse de venir m’apporter en main propre, avec , Odine, au Grand-Bornand où j’étais avec mon père, une magnifique lucette. Je l’ai tout de suite essayé, avec un coton assez fin arlequin de DMC, voici ce que cela donne… La lucette fonctionne parfaitement.

Le cordon réalisé à la lucetteEnsuite, j’ai laissé le cordon de côté, je ne savais pas quoi en faire… Finalement, je l’ai transformé en tour de cou avec un bidule pour suspendre ce que l’on veut… et il est parti chez Pat-à-Bois (si la poste daigne le distribuer, à retrouver ici et ou encore ) !

La gare de Tours (4), des céramiques peintes

Les anciens guichets de la gare de Tours, carte postale ancienneLes anciens guichets ont disparu…

Tours, la gare, l'intérieur, 01, vue ancienne … mais dans la gare de Tours, dont vous pouvez voir les deux grandes nefs sur cette carte postale ancienne, se trouve une série de 18 panneaux de céramique peinte. Chaque panneau est composé de 120 carreaux de 15 cm de côté , 8 carreaux dans le sens de la largeur et 15 dans le sens de la hauteur. Ils représentent des sites touristiques de Touraine, de Bretagne, d’Auvergne, du Sud-Ouest et des colonies. Ils ont été placés sur les murs nord et sud de la gare, sur chaque pilier qui soutient l’imposante charpente métallique.

Tours, la gare, l'intérieur, 15, Amboise déposéIl s’agit bien de céramique peinte, et non de fresque, comme le laisserait supposer cette affichette de la SNCF apposée devant le panneau de la ville d’Amboise. La fresque a un sens très précis, il s’agit d’une technique particulière de peinture murale réalisée sur un enduit (appelé intonaco) quand il est encore frais (a fresco) et humide. Nous avons donc ici non pas des fresques, mais des carreaux de céramique peinte puis cuite. Cette technique était très prisée pour décorer l’intérieur comme l’extérieur de certaines demeures et lieux publics au tournant du 20e siècle et jusqu’à la Première Guerre Mondiale.

D’après le dossier documentaire établi par le service de l’inventaire du patrimoine culturel de la région Centre et les inscriptions portées sur les panneaux, celles-ci ont été réalisées à Sarreguemines. Il porte sur 16 des 18 panneaux, mettant à part Langeais et Chinon.

Tours, la gare, l'intérieur, 08, Chinon, signature J’ai en revanche un problème pour l’un des auteurs des peintures sur céramique. D’après le dossier documentaire, elles seraient de Eugène Martial Simas. Mais sur le panneau de Chinon porte la signature  » Alain Mothes / le 20.01.[18]92 [? 8] « . Je lis 92, mais il doit plus probablement s’agir de 1898, comme pour les autres panneaux datés et les sculptures de la façade. En 1892, le projet de gare de Tours n’était de toute façon pas arrêté. Ou alors, c’est du recyclage d’un panneau prévu pour un autre projet…. La même signature, sans date, se trouve sur le panneau de Langeais.

Tours, la gare, l'intérieur, 24, Biarritz signature Pour mieux comprendre les signatures, il faut reconstituer l’histoire des productions de Sarreguemines, très bien exposée sur le site de l’association Sarreguemines Passion, sur le site du musée de Sarreguemines et sur celui du musée de Digoin. Je résume ici juste ce qui permet de comprendre les œuvres de la gare de Tours. Fondée par Utzschneider, la guerre de 1870 (voir sur ce sujet mon article de l’année dernière, à propos du monument aux morts de 1870 de Poitiers, l’histoire de ce conflit et des monuments érigés quelques années plus tard). L’héritier de la manufacture, Alexandre de Geiger, bavarois naturalisé français en 1843, s’exile à Paris et confie la gestion du site de Sarreguemines à son fils Paul. Cela explique les marques AJG 172 avenue de Choisy à Paris, que l’on retrouve sur les sept premiers panneaux à droite quand on rentre dans la gare, soit ceux consacrés à Azay-le-Rideau, aux gorges du Tarn, à Loches, à Biarritz (la photo), à Belle-Ile, au château de Josselin et à Erdeven (pas d’inquitétude, vous les verrez bientôt en grand).

Alexandre de Geiger décide de construire en 1876 une usine à Digoin en Saône-et-Loire, ouverte en 1877. Elle sera rejointe un peu plus tard par une autre usine à Vitry-le-François dans la Marne, qui produira les poêles en faïence à partir de 1899, puis, après la mort d’Alexandre en 1891, son fils Paul fit construire une usine aux portes de Paris, à Saint-Maurice près de Sceaux, avec pour signature Saint-Maurice à Paris.

Tours, la gare, l'intérieur, 12, Cahors, signature À partir des années 1880 et surtout 1890, Sarreguemines (sur place et celle exilée à Digoin et Paris) produit des céramiques du bâtiment et notamment des panneaux décoratifs qui sont exportés dans le monde entier. Et voilà pourquoi on retrouve la mention Sarreguemines Digoin Paris sur les panneaux de Carcassone, Cahors (la photo) et Fontarabié.

Tours, la gare, l'intérieur, 14, le Mont-Dore, signature Sur les panneaux d’Arcachon et du Mont-Dore (la photo), on lit UC Digoin Paris, UC pour Utzschneider et Compagnie.

Tours, la gare, l'intérieur, 34, Fontarabie, signature Simas Par ailleurs, les modèles sont peints dans l’atelier de la Porte Blanche à Paris par des peintres décorateurs qui acquièrent une certaine notoriété, comme Eugène Martial Simas (retrouvez ses œuvres dans la base Joconde, dont on retrouve la marque isolée sur le panneau de Luchon ou associée aux précédentes pour Arcachon, Cahors, le Mont-Dore, Saint-Jean-de-Luz et Fontarabie (la photo) où elle est dans le coin opposé à la marque de fabrique. Il a aussi réalisé la décoration du pavillon Lefèvre-Utile (LU) à l’Exposition universelle de 1900 ou un décor pour le château Laurens à Agde.

Et Alain Mothes, alors? Et bien, mystère… Il devait être un autre peintre de l’atelier.

Gare de Tours, panneaux en céramique déposés en 2016

PS: lors d’un passage dans la gare en novembre 2016, j’ai vu que les panneaux peints ont été déposés pour restauration…

Tous les articles sur la gare de Tours : l’ancien embarcadère, la façade par le sculpteur Henri Varenne et le projet de l’architecte Victor Laloux, les allégories de Limoges et Nantes par Jean Hugues, allégories de Bordeaux et Toulouse par Jean-Antoine Injalbert, les céramiques peintes du côté nord (Carcassonne, Langeais, Chinon, Arcachon, Cahors, Luchon et, pas photographiés, Vicq-sur-Cère et Amboise), du côté sud (Azay-le-Rideau, les gorges du Tarn, Loches, Biarritz, Belle-Isle -en-Mer, Josslin, Erdeven, Saint-Jean-de-Luz et Fontarabie) et leurs signatures (Utzschneider et Compagnie, Alexandre de Geiger, Digoin, Paris, Sarreguemines, Simas, Alain Mothes).

Décembre, fêtons noël (1 à 3)

SAL décembre de Petite fée Nougat, étapes 1 à 3, les contours, un bonnet et des étoiles Et voici déjà le dernier mois du calendrier de Petite fée Nougat. En décembre, fêtons noël… pour les contours, j’ai été un peu folle, j’ai brodé avec le fil métallique que je déteste… Puis j’ai choisi le bonnet du père noël et des attaches parisiennes en forme d’étoile… Toile DMC aïda vert pâle, même si ça ne se voit pas trop sur la photo… Me voilà à jour avec même une étape d’avance! Et bon repos à Petite Fée, qui fait une petite pause blog pour s’occuper calmement de sa famille et de ses élèves…

Retrouvez toutes les étapes de ces SAL

Drôle de chantier à Saint-Nazaire de Le Bourhis

Couverture de Drôle de chantier à Saint-Nazaire, de Le Bourrhis Je l’ai acheté chez un bouquiniste au marché du dimanche aux Sables-d’Olonne, pour le lire sur la plage (euh, avec un ciré, assise sur un rocher), juste après le salon de Moncoutant

Le livre : Drôle de chantier à Saint-Nazaire de Firmin Le Bourhis, collection Enquêtes et suspense, Éditions Alain Bargain, 2006, 302 pages (numérotées une page pour le feuillet gauche et droit), ISBN 978-2914532806.

L’histoire : Quimper, le 12 janvier… (2005 ou par là). Une voiture est repêchée à la sortie du port du Corniguel, dans les eaux de l’Odet, un cadavre côté passager, le capitaine François Le Duigou et le lieutenant Phil Bozzi sont chargés de l’enquête… Premier obstacle, le corps a séjourné un moment dans l’eau, et aucun élément pour l’identifier… La voiture appartient à une société de location, mais l’occupant n’est pas le locataire, un Polonais qui travaille comme co-réalisateur aux chantiers navals de Saint-Nazaire, mais celui-ci a signalé la disparition de sa voiture suite à une soirée en marge du chantier, où étaient présents trois types d’employés, ceux des chantiers, les intérimaires et les co-réalisateurs (des étrangers qui font le même travail, mais payé selon les salaires de leur pays d’origine). Très vite, une vieille dame arrive à Quimper, elle croit avoir reconnu son fils… ingénieur, chômeur, il est depuis quelques mois responsables des mêmes intérimaires à Saint-Nazaire, mais il est sensé être parti en voyage avec sa nouvelle petite amie en Asie le lendemain de la soirée où la voiture a disparu.. Qui était sa mystérieuse petite amie que ses collègues ne semblent pas connaître? Que s’est-il passé à cette fameuse soirée? L’enquête est transférée à Saint-Nazaire…

Mon avis : si ce polar permet de comprendre le fonctionnement des chantiers de Saint-Nazaire, la partie polar et enquête est vraiment trop lente et trop approximative à mon goût… Le recours à l’odorat pour identifier le meurtrier (qui finalement a commis un autre crime…), pourquoi pas, mais les multiples allusions à cette techniques sont un peu lourdes. Bref, avis très mitigé pour ce livre côté intrigue et enquête, il y a des polars beaucoup mieux écrits, qui permettent à la fois de découvrir un milieu (ici les chantiers) et de suivre une enquête avec moins de lourdeur… Et puis, si j’ai retrouvé un peu l’ambiance des chantiers, que j’ai visités il y a quelques années dans le cadre de ma formation pour les grues protégées monument historique (et le musée à l’extérieur de l’enceinte), puis de loin lors de Estuaire 2008, je trouve que cela manque un peu du chantier par lui même, si impressionnant, notamment le transport interne à vélo pour les employés…