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Apocalypse bébé de Virginie Despentes

Couverture de Apocalypse bébé, de Despentes pioche-en-bib.jpglogo du chalenge 1% rentrée littéraire 2010Ce livre a reçu le prix Renaudot 2010, mais je l’avais réservé avant à la médiathèque, ayant vu qu’il revenait souvent dans les critiques dans les revues et sur les blogs… avec des avis très contrastés, certains ont adoré, d’autres détesté… Il rentre aussi dans le cadre du challenge du 1 % rentrée littéraire 2010, repris par Schlabaya.

Le livre : Apocalypse bébé de Virginie Despentes, Éditions Grasset, 2010, 343 pages, ISBN 978-2246771715.

L’histoire : à Paris aujourd’hui. Lucie, employée dans une agence de détectives privés spécialisée dans la surveillance d’ados paumés et de nettoyage de pages web, prend un savon par une cliente dans le bureau de son chef… Elle a perdu la trace de Valentine, 15 ans, qu’elle surveillait depuis 15 jours, et sa grand-mère n’est pas contente… mais lui demande quand même de retrouver sa petite-fille. Pas formée à ce type de recherche, Lucie demande l’aide de la Hyène, un mythe du milieu des détectives, free lance, lesbienne militante (Lucie a peur de tomber entre ses griffes). Très vite, il apparaît que Lucie a changé ces derniers mois, changement vestimentaire, rejet du portable, des copains (en fait, elle n’en a pas vraiment, dans sa nouvelle école pour riches paumés)… Son père, avec qui elle vit, écrivain sur le déclin, ne pense qu’à son nouveau livre qui vient de sortir, sa grand-mère est trop intrusive. Sa mère l’a abandonnée quand elle était bébé, mais il apparaît vite de Valentine a retrouvé ses cousins et son autre grand-mère… Enlèvement, fugue? En passant par Bourges, l’enquête mène les deux femmes à Barcelone…

Mon avis : trop trash à mon goût… les scènes de partouses bissexuelles sont de trop! Comme le père de la jeune disparue, j’imagine l’auteure… Je cite, page 41 :

Mais il y avait eu Internet. Aujourd’hui, il devait faire un effort constant pour ne pas passer ses journées à tourner en rond sur la toile, hagard et accablé. Les commentaires. Cet anonymat crapuleux, litanie d’insultes obstinées, délivrées par des incompétents. […] Les commentaires de la toile. Il ne s’y faisait même pas insulter. Il aurait voulu pouvoir s’affoler, s’offusquer, se plaindre du traitement qui lui était réservé. Mais il n’était même pas jugé assez intéressant pour que les veaux tarés lui fassent l’aumône d’un mauvais sort. Il en était réduit à écrire, lui-même et sous pseudonyme, quelques phrases de louange subtilement critique sur les forums et blogs littéraires.

Les lecteurs incompétents de la toile, peut-être, mais ils disent ce qu’ils pensent des livres, genre j’aime / j’aime pas, sans se laisser corrompre comme les critiques littéraires ou les jurés de prix littéraires… (vous pouvez relire ma position sur la critique ici). Alors sur ce coup là, moi, je n’ai pas aimé! Pas seulement à cause des pages de sexe trash, aussi pour le manque de consistance des personnages, le style qui ne me convient pas, l’histoire improbable (avec la bonne-sœur à Barcelone, la fin du roman, par exemple). Passer du point de vue d’un narrateur à l’autre ne me gène pas, d’habitude, mais là, c’est un peu trop hermétique entre chaque point de vue. Le portrait d’une époque, conclut la quatrième de couverture… j’espère bien que ce n’est pas le cas!