Archives par étiquette : roman graphique

Kaboul disco tome 2, de Nicolas Wild

Couverture de Kaboul disco tome 2, de Nicolas Wild

pioche-en-bib.jpgJ’ai trouvé cet album en cherchant la suite du tome 1 dans les bacs de la médiathèque.

Le livre : Kaboul disco tome 2, Comment je ne suis pas devenu opiomane en Afghanistan de Nicolas Wild (dessin et scénario) , éditions La boîte à bulles, 2008, 163 pages plus le bonus non paginé, ISBN 978-2-84953-054-2.

L’histoire : juin 2005, essentiellement à Kaboul. Après un bref passage à Paris, Nicolas Wild retourne en Afghanistan où il est embauché par l’agence Zendagui pour mettre en place une campagne de sensibilisation contre l’opium, « L’opium c’est mal », déclinée sur les boîtes d’allumettes, des autocollants et de grands panneaux dans les rues. La vie façon auberge espagnole s’organise dans la boîte de communication et entre les expatriés, dans des lieux clos et protégés, mais aussi avec des sorties parfois étonnantes (un pique-nique en Kâpîssâ). En septembre ont lieu les premières élections législatives, avec ses collègues, il décide d’aller voir le bureau de vote voisin… où ils ne trouvent guère que des observateurs!

 Mon avis : un album en noir et blanc assez dépouillé (peu de décors) qui rend compte de la vie des expatriés à Kaboul, interrompus par de brefs séjours en France pour l’auteur et pour d’autres membres de l’agence. Une journée d’émeute montre le décalage avec les forces militaires françaises (qui les évacuent, l’ambassade étant trop petite) : un soldat est éberlué de voir des civils à Kaboul, depuis plusieurs années, d’apprendre qu’ils peuvent rencontrer leurs voisins ou la population, être là volontairement alors qu’eux sont cloîtrés dans leur caserne… Nicolas Wild et ses collègues gardent un regard critique sur leur boulot, sur l'(in)efficacité des campagnes contre la production de pavot et d’opium qu’ils organisent. Un récit qui ne manque pas d’humour sur une expérience assez particulière…

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Kaboul disco tome 1, de Nicolas Wild

Couverture de Kaboul disco tome 1, de Nicolas Wild

pioche-en-bib.jpgJ’ai trouvé cet album en fouillant dans les bacs de la médiathèque, la suite très bientôt avec le tome 2.

Le livre : Kaboul disco tome 1, Comment je ne me suis pas fait kidnapper en Afghanistan de Nicolas Wild (dessin et scénario) , collection contrecœur, éditions La boîte à bulles, 2007, 145 pages plus le bonus non paginé, ISBN 978-2849530535.

L’histoire : janvier 2005, essentiellement à Kaboul. A Paris, dessinateur de bandes dessinées, Nicolas Wild squatte chez un copain, mais il devient urgent de trouver un boulot. Une amie lui fait suivre une petite annonce qu’elle a trouvé de l’agence de communication Zendagui Media : ils cherchent justement un dessinateur, embauche immédiate… à Kaboul! Enfin, pas tout de suite Kaboul, l’avion – et ses passagers, surtout des humanitaires – est bloqué quelques jours à Bakou pour cause de mauvaises conditions météorologiques. Il finit par arriver à Kaboul, où il doit illustrer la nouvelle constitution Afghane avec Tristan, qui a déjà commencé le boulot. Il faut faire vite, les élections approchent. Il se retrouve coincé entre l’agence (un grand bureau partagé entre tous), la guest-house des employés (un grand appartement avec tous les employés de l’agence), les patrons logent ailleurs, le milieu des expatriés, les contraintes de sécurité (une humanitaire est d’ailleurs enlevée puis libérée)…

Mon avis : un album en noir et blanc assez dépouillé (peu de décors) qui raconte avec humour la vie d’un expatrié en Afghanistan, arrivé là un peu par hasard, au milieu d’humanitaires qui eux ont fait le choix de venir ici… Une vision très différente et moins profonde que celle de la série Le Photographe (qui se passe aussi en Afghanistan, mais dans les montagnes, le milieu des humanitaires pendant la guerre avec les Soviétiques, revoir le tome 1, le tome 2 et le tome 3). Car de l’Afghanistan et même de Kaboul, il est très peu question, à part la constitution et le milieu très fermé des expatriés, qui se retrouvent dans quelques lieux, entre eux, avec quasiment aucun contact à l’extérieur, si on excepte le chauffeur et la femme de ménage de l’agence… Un grand moment quand même, les candidats à l’élection sont représentés par des symboles dans ce peuple en grande partie illettré… avec par exemple un gros méchant dont le symbole sur le bulletin de vote et les affiches est un couple de nounours…

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Ça ne coûte rien, de Sylvain Saulne

Couverture de Ca ne coûte rien, de Sylvain Saulne

pioche-en-bib.jpgUn livre trouvé dans les nouvelles acquisitions de la médiathèque.

Le livre : Ça ne coûte rien de Sylvain Saulne (dessin, scénario et couleurs), collection KSTR, éditions Casterman, 2011, 190 pages, ISBN 9782203030572.

L’histoire : à Shanghai en 2008. Pierre vient de débarquer avec un visa de trois mois dans l’attente de toucher un héritage. Il a de quoi vivre en attendant… Caroline, l’amie qu’il devait rejoindre, est occupée et lui envoie Daniel, qui va lui faire découvrir la ville et lui présente ses deux colocataires, une française, Marianne, et une chinoise, Emmanuelle. Côté face, Shanghaï est une ville riche, pleine de plaisirs, où Pierre commence à dépenser sans compter aux côtés de ses amis expatriés… Côté pile, où il tombe un jour par hasard, ce sont des taudis, des logements en ruine, la grande misère… Le visa arrive à expiration, l’héritage n’est toujours pas arrivé, mais Pierre décide de rester, avec 789 € en poche, commence une deuxième partie de sa vie beaucoup plus économe…

Mon avis : un album aux couleurs pastel, puis de plus en plus sombre et gris, vers la fin la nourriture, quand elle devient une obsession pour le narrateur, qui maigrit au fil des pages, prend des couleurs plus vives. Cette bande dessinée, comme d’autres dont je vous ai déjà parlé, aborde la question des expatriés qui vivent entre eux, coupés de la réalité du pays où ils vivent… Une Shanghaï à deux visages, le côté fête et pimpant des quartiers pour touristes et expatriés, le côté sordide un peu à l’écart, où vit la majorité de la population.

Pour aller plus loin : voir le site officiel de Sylvain Saulne.

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Chroniques de Jérusalem de Guy Delisle

Couverture de Chroniques de Jérusalem de Guy Delisle pioche-en-bib.jpgBienvenue en arabeJe vous ai parlé des Chroniques birmanes, de Pyongyang et de Shenzhen de Guy Delisle. La suite des aventures, cette fois à Jérusalem, a obtenu le prix du meilleur album au festival international de la bande dessinée d’Angoulême, j’ai mis un certain temps à l’avoir à la médiathèque (dans une annexe). Une lecture qui entre dans le cadre du défi sur le monde arabe organisé par Schlabaya.

Le livre : Chroniques de Jérusalem, de Guy Delisle, collection Shampooing, éditions Delcourt, 2011, 334 pages, ISBN 978-2756025698.

L’histoire : à partir d’août 2008, à Jérusalem où Nadège, la compagne de Guy Delisle est envoyée pour un an par médecins sans frontière comme logisticienne, Guy l’accompagne bien sûr, avec leurs deux enfants. Ils logent à Jérusalem-est, dans le quartier arabe. Guy Delisle découvre au fil des jours le pays, sa complexité, les colonies, le mur de séparation, les check-points, les lieux saints des trois religions (judaïsme, christianisme et islam et toutes leurs variantes), réussit à aller dans les territoires occupés (enfin, dans certains), rencontre des étudiants en beaux-arts, s’échappe quelques jours en Europe pour un festival et subit de grandes difficultés à l’embarquement au retour…

Mon avis : la complexité d’Israël et de la Palestine vues au fil des mois, sur un an en 2008-2009, les territoires occupés, le mur de séparation, les jours de fermetures et de fêtes qui varient pour les trois religions, le tout avec des dessins et par petites touches, le plus en plus engagé au fil des pages dans la condamnation du mur de séparation, des check-points, de la limitation de circulation des Palestiniens mais aussi des Arabes israéliens (dont une partie sont chrétiens…), des colonies, des spoliations… Mais au final, j’ai préféré les épisodes précédents, Chroniques birmanes et de Pyongyang.

Pour aller plus loin : voir la page Jérusalem sur le site de Guy Delisle.

Apprenti, mémoires d’avant-guerre de Bruno Loth

COuverture de Apprenti, mémoires d'avant-guerre de Bruno Loth pioche-en-bib.jpgUn album trouvé au hasard dans les bacs de la médiathèque.

Le livre : Apprenti, mémoires d’avant-guerre de Bruno Loth (dessin, scénario et couleurs), collection Hors Champ, éditions La boîte à bulles, 2010, 94 pages (77 planches plus un reportage d’une dizaine de pages), ISBN 978-2-84953-110-5.

L’histoire : 1935, sur un chantier naval à Bordeaux. Jacques (le père de l’auteur), alors bon élève, quitte l’école pour entrer comme apprenti aux Chantiers du Sud-Ouest, sa mère est malade, il faut aider son père, traminot, à faire bouillir la marmite. Accompagné par son père, il se présente aux Chantiers, entre directement dans le vif d’un atelier où règne la hiérarchie des ouvriers, des apprentis plus anciens, les derniers arrivés corvéables à merci, dans les tâches les plus risquées. Mais à côté, il y a aussi la montée du Front populaire, les filles, la naissance des mouvements d’auberge de jeunesse…

Mon avis : décidément, j’aime bien les bandes dessinées sociales, qui racontent une tranche de vie de la société, entre témoignage et histoire… Je vous le recommande chaudement, même si je ne suis pas complètement séduite par le graphisme et la mise en couleur de cet album…

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La communauté de Tanquerelle et Yann Benoît (tome 2)

Couverture de La communauté de Tanquerelle et Yann Benoît (tome 2)

pioche-en-bib.jpgLe contexte de lecture de cette bande dessinée est assez particulier, je vous renvoie à mon avis sur la première partie pour vous le remémorer. Sinon, sachez juste que je l’ai emprunté à la médiathèque suite à un avis de Zazimuth.

Le livre : La communauté [entretiens] deuxième partie de Hervé Tanquerelle (dessin et scénario) et Yann Benoît (scénario), éditions Futuropolis, 2010, 174 pages, ISBN 9782754802321.

L’histoire : dans la région de Nantes, de 1974 à 1985 et de nos jours. Hervé mène un entretien avec Yann, son beau-père, pour reconstituer l’expérience qu’il a vécue, la création et la vie d’une communauté à la campagne. Nous avons quitté dans le premier tome la communauté à son apogée, après une grande fête avec tout le voisinage, en 1974. La minoterie a été aménagée, l’atelier de sérigraphie fonctionne bien, chacun participe aux tâches communes (jardin, petit élevage, courses, atelier, garde des enfants, repas du midi et du vendredi soir). Si l’artisanat ne se vend pas bien, ils trouvent très vite un nouveau créneau, la fabrication de jouets en bois qu’ils vendent dans des salons d’abord, puis à des boutiques qui constituent leur carnet d’adresses. Avec l’extension, la vie communautaire devient pesante à chacun, surtout l’absence de budget privé: tout est mis en commun dans des caisses dédiées à chaque type d’activité ou de besoin de la communauté. L’individualisme finit par reprendre ses droits peu à peu, au fil des tensions, des coucheries (qui étrangement sont aussi partagées avec tout le groupe). AU début des années 1980, les premiers quittent la communauté, le début de la fin d’une utopie…

Mon avis : j’ai adoré, tant sur le fond, le récit de l’expérience sans en cacher ses aspects négatifs, que sur le graphisme. Les astuces de narration, qui permettent de voir tout le temps que l’on est dans le récit et la transcription d’un entretien (renforcé par la présence dans le champ de certaines cases du micro, ou l’interrogatoire de la femme de Hervé, fille de ), la vision « de haut », à la façon de témoins, la façon de montrer aussi le fossé entre la minoterie et le monde extérieur, que ce soit l’environnement proche (le village et ses habitants) ou plus lointain (les clients étrangers qui viennent visiter l’atelier de fabrication).

Pour aller plus loin : voir le site de Hervé Tanquerelle

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La communauté de Tanquerelle et Yann Benoît (tome 1)

Couverture de La communauté de Tanquerelle et Yann Benoît (tome 1) pioche-en-bib.jpgLe contexte de lecture de cette bande dessinée est assez étrange, je vais prendre le temps de vous situer le contexte, pour une fois. C’était il y a quelques semaines, début septembre. Quelques jours avant, Zazimuth avait parlé de cette bande dessinée et je l’avais fait venir d’une autre bibliothèque du réseau de la médiathèque. Ce vendredi soir, temps lourd, orage menaçant, je me fais une soirée BD au lit… Une pile de livres, une pile d’oreillers, un fond de musique classique… Il faut dire que j’étais revenue de la médiathèque avec un sac lourd, deux mangas de Tatsumi (mes premiers mangas!, voir Les larmes de la bête), quatre bandes dessinées (en respectant la parité, deux volumes d’auteures féminines, Une chance sur un million de Cristina Durán et Miguel A. Giner Bou et Anna en cavale de Lucie Lomová, et les deux tomes de La communauté), deux volumes de nouvelles (Sept histoires qui reviennent de loin de Jean-Christophe Ruffin et La lettre de Buenos Aires de Hubert Mingarelli), deux polars (La chambre des morts et Le syndrome [E], de Thilliez)… Le week-end était annoncé pluvieux, je voulais un minimum de réserve et pouvoir abandonner un livre s’il ne me plaisait pas… J’avais déjà lu les deux mangas et les deux BD de femmes quand j’ai attaqué La communauté vers 22h. Surprise dès la première page, il s’agit de la transcription d’un entretien de type sociologique… alors que je sortais de la deuxième journée d’une formation à … l’entretien sociologique (pour mon boulot). Je n’avais pas repéré qu’il s’agissait de ce type de travail! Je pensais juste tomber sur une BD de reportage dans le genre de celles d’Étienne Davodeau… (pour lequel je vous ai parlé de chute de vélo, Lulu femme nue, le tome 1 et le tome 2, Rural!, un monde si tranquille, 1 La gloire d’Albert, 2 Anticyclone, 3 Ceux qui t’aiment, je dois encore vous parler des Mauvaises gens, acheté l’année dernière en 2010 lors du festival Filmer le travail à Poitiers). J’ai lu ce soir là le tome 1, et le tome 2 le lendemain matin. Voilà, vous savez tout… ou presque. J’ai rédigé tous mes avis le samedi matin, programmés pour les semaines suivantes, en attendant une éclaircie pour aller au marché. Ah, au fait, je vous parlerai aussi du tome 2 de La communauté.

Le livre : La communauté [entretiens] première partie de Hervé Tanquerelle (dessin et scénario) et Yann Benoît (scénario), éditions Futuropolis, 2008, 173 pages, ISBN 9782754801614.

L’histoire : dans la région de Nantes, de 1968 à 1974 et de nos jours. Hervé mène un entretien avec Yann, son beau-père, pour reconstituer l’expérience qu’il a vécue, la création d’une communauté à la campagne. En mai 1968, Hervé était étudiant à Nantes. En 1972, avec ses frères, deux de ses sœurs et des amis (et l’aide de son père), il rachète le site d’une ancienne minoterie à moitié en ruine à la campagne. Ils y déménagent l’atelier de sérigraphie qu’ils avaient en ville, font le minimum de travaux pour rendre le lieu habitable par plusieurs familles, avec des espaces collectifs et des espaces individuels. Deux ans plus tard, le projet est bien lancé, la communauté est assez différente d’autres expériences de ce type: pas de drogue (mais pas mal de vin…), pas de sexe libre, du travail (à la sérigraphie pour des clients du monde capitaliste). Un récit de l’installation, du potager, des animaux, de la rénovation (puis de la construction de nouveaux bâtiments), les décisions collectives, l’intégration dans le tissu local avec les voisins méfiants, les amis devenus agriculteurs dans les Pyrénées-Orientales, etc.

Mon avis : j’ai adoré, tant sur le fond, le récit de l’expérience, que sur le graphisme. Les astuces de narration, qui permettent de voir tout le temps que l’on est dans le récit et la transcription d’un entretien, la vision « de haut », à la façon de témoins, de l’expérience, de la minoterie qui se transforme, de Hervé qui prend les traits d’un enfant au début, etc. L’alternance aussi de dessin à la plume et de dessins estompés, à l’encre, avec un effet presque photographique.

Pour aller plus loin : voir le site de Hervé Tanquerelle.

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Les ignorants d’Etienne Davodeau

Couverture de Les ignorants d'Etienne Davodeau

Étienne Davodeau était venu l’année dernière (en 2010) avec Richard Leroy, le vigneron, à Poitiers, lors du festival Filmer le travail, pour un spécial « dessiner le travail », avec une exposition et une interview par un sociologue (voir un extrait ici). J’ai acheté le volume dès sa sortie à la librairie, mais n’avais pas pris le temps de rédiger cet article… indispensable avant le festival d’Angoulême (fin janvier), il est dans la sélection finale…

Le livre : Les ignorants, récit d’une initiation croisée de Étienne Davodeau (scénario et dessin), éditions Futuropolis, 2011, 268 pages, ISBN 9782754803823.

L’histoire : début 2010, dans le vignoble de Montbenault, à Rablay-sur-Layon, en Anjou (Maine-et-Loire). En voisin, Étienne Davodeau propose à Richard Leroy de venir travailler bénévolement dans ses vignes (et ses chais) et en échange, de lui faire découvrir le monde de la bande dessinée. Commence alors une bonne année de découverte mutuelle, qui commence par trois mois de taille. Échange de savoirs et de savoirs-faire, découverte du travail au fil de l’année de la vigne suivant les principes de la biodynamie, escapades chez le tonnelier ou à l’imprimerie, échanges avec d’autres auteurs de bande dessinée, découverte du travail d’autres vignerons dans le Jura ou à côté de Bergerac…

Mon avis : un échange très riche, qui nous permet de découvrir une culture de la vigne respectueuse de la nature, avec peu de mécanisation, le respect du sol, le rejet maximal de l’utilisation de soufre… La découverte aussi du métier de dessinateur, de la chaîne de l’édition (il ne manque que les libraires…). Au fil des pages, j’ai revu différemment des titres que j’avais aimé ou pas ces derniers mois, noté d’autres à lire… Comme Richard Leroy , j’ai du mal avec l’univers de Moebius, à relire peut-être… Un dessin en noir et blanc que j’aime beaucoup, un gros album à découvrir absolument… Quant au vin… le chenin de Richard Leroy est un vin de France, il a quitté volontairement l’AOC… Ah, si, très pratique, à la fin, il y a une liste des vins goûtés et des albums lus (la dernière ligne imprimée trop bas, la moitié inférieure est en dehors du cadre d’impression)…

Les albums cités ou lus dont je vous ai parlé ici (en attendant une descente à la médiathèque…):

Depuis, j’ai aussi lu:

 

Pour rappel, je vous ai parlé de nombreux albums d’Étienne Davodeau

de Kris et Davodeau

et de Davodeau et Joub

Pour découvrir l’auteur : voir le site d’Étienne Davodeau, que je trouve très riche… et la venue à Poitiers de l’auteur.

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Le fils de Rembrandt de Robin

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pioche-en-bib.jpgJ’avais lu il y a quelques semaines l’avis de Zazimuth et l’ai emprunté à la médiathèque… La prolongation d’octobre en L’automne Fritissime me l’a fait programmé plus tôt que prévu…

Le livre : Le fils de Rembrandt de Robin (dessin et scénario), éditions Sarbacane, 2010, 300 pages, ISBN 978-2848654003.

L’histoire : Amsterdam, 1675. Une petite fille demande à une femme, Cornelia, qui semble être sa mère (en fait, sa tante) de lui raconter l’histoire de son père, Titus. Retour en arrière, toujours à Amsterdam, Rembrandt Van Rijn et sa femme Saskia viennent d’avoir un fils, Titus. Au travers du petit garçon se trace l’histoire de son père, Rembrandt, pour qui la peinture passe avant tout et même les créanciers. Ses apprentis non seulement préparent son travail, mais en plus payent pour pouvoir le côtoyer… Titus a à peine un an quand sa mère meurt de la tuberculose. Geertje Dircks est chargée d’élever Titus, elle devient vite le modèle et la maîtresse de Rembrandt, qui va bientôt la remplacer par une autre femme… Parallèlement, Titus grandit, joue avec ses cousines dont Magdalena, un peu garçon manqué, doit surmonté la réputation de son père, coureur, poursuivit par les religieux (calvinistes) pour son concubinage, acculé par ses dettes…

Mon avis : un gros album avec un dessin aux traits très simples, seuls les tableaux de Rembrandt sont traités de manière différente). J’ai beaucoup aimé ce récit qui nous plonge dans l’Amsterdam du milieu du 17e siècle, avec un Rembrandt amateur de femmes, colérique, mais aussi tendre, négligeant avec ses affaires. La peste, qui n’épargne pas Hendrickje Stoffels, la bonne qui a succédé à Geertje, mère de Cornelia, la demi-sœur de Titus. Les jeux d’enfant de Titus et Magdalena, qui vont finir par s’aimer et se marier (avec une belle manipulation de Magdalena pour faire accepter Titus par sa famille)… Un récit tantôt grave, tantôt léger, que j’ai dévoré…

Pour aller plus loin : le blog de Robin, l’auteur.

Logo de Octobre, le mois Fritissime Cet article entre dans le cadre de L’automne Fritissime, organisé par Schlabaya / Scriptural et Elizabeth Bennet, à retrouver sur Facebook : Le lion des Flandres, Tintin, Max Havelaar : vive le mois des 17 provinces! Il s’agit au cours du mois de parler de tout ce que l’on veut en rapport avec les 17 anciennes provinces annexés par Charles Quint et les états de Bourgogne… et qui constituent aujourd’hui à peu près le Nord-Pas-de-Calais, la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg.

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Blast t. 1, grasse carcasse, de Manu Larcenet

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À l’occasion de la dernière opération de masse critique spéciale bande dessinée proposée par Babelio, j’avais reçu le tome 2 de Blast de Manu Larcenet (j’ai aussi lu les tomes 3 la tête la première, et 4 : pourvu que les bouddhistes se trompent). J’ai donc d’abord sorti le tome 1 de la médiathèque… dont je vous parle donc aujourd’hui.

Le livre : Blast, tome 1, grasse carcasse de Manu Larcenet (scénario et dessin), éditions Dargaud, 2009, 204 pages, ISBN 9782205063974.

L’histoire : dans un commissariat quelque part dans une grande ville française, il y a quelques années (les policiers fument dans le bureau…). Polza Mancini, un monsieur très obèse, est en garde à vue, il est soupçonné d’avoir battu Carole Oudinot, qui est dans un état critique. Face à lui, deux flics (maigres) tentent de lui faire avouer tout en comprenant comment et pourquoi il a commis ce crime. Polza Manzini décide de commencer par le commencement et de raconter sa vie à son rythme. Il raconte la mort de son frère d’un accident de voiture, les relations qui se distendent avec son père, qu’il retrouve amaigri et à l’hôpital à la fin de sa vie. Il explique comment, après la mort de son père, il a décidé de prendre la route, de quitter son confort d’écrivain (de livres de cuisine), de devenir clochard, attention pas SDF, dit-il. Un jour, après avoir mangé trop de barres chocolatées, trop bu et pris des médicaments, il a une sorte de flash, le blast, comme il l’appelle. Pour retrouver cet état de bien-être intense et bref, il vit seul, sale, mal vêtu, dans la forêt et picole, picole encore… croise un groupe de clodos qui vivent en communauté dans la forêt mais préfère rester seul. Automutilations, hallucinations, excès d’alcool, saignements (dus à une l’excès d’alcool) le conduisent à l’hôpital. Mais il n’y restera pas…

Mon avis : un trait de dessin noir, très noir, très fort. La couleur n’explose que lors des flashs de Polza Manzini. Qu’est-ce que la folie, qu’est-ce que la normalité? Clochard peut-il vraiment être un choix de vie? Le jugement des flics, qui ont déjà condamné cet homme parce qu’il les écœure, trop gros, trop sale… Un livre fort, qui interroge sur de nombreux sujets…

De cet auteur, je vous ai déjà parlé de:

Larcenet

Le combat ordinaire

Blast

Larcenet et Casanave

  • Crevaisons (Une aventure rocambolesque du Soldat inconnu, tome 5)

Ferri et Larcenet

Le retour à la terre

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