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Héro et Léandre de Pierre Laurent à La Rochelle

Héro et Landre par Pierre Laurent à La Rochelle, 1, vus de dos

Pour la Saint-Valentin, je réédite cet article sur l’amour tragique de Héro et Léandre…

Article du 7 juin 2012

Dans le jardin des plantes, juste à côté du muséum d’histoire naturelle de la Rochelle, se trouve un groupe sculpté en marbre, présenté au salon des artistes français en 1903, sous le n° 2905, installé à cet emplacement dès 1904, Héro et Léandre, du sculpteur Pierre [Antoine] Laurent (Montluçon, 8 juillet 1868* – ?), dont je vous reparlerai pour le monument aux soldats et marins morts de 1870 (érigé en 1913) dans cette même ville.

*Voir le registre des naissances 1867-1868 de Montluçon, archives départementales de l’Allier, vue numérisée n° 182/241, page de droite. Cet acte porte en mention marginale son mariage à Paris 15e, le 13 mai 1900, avec Marie Constance Monard (ou Momard?), mais aucune indication sur son décès. Son père, également prénommé Pierre, était déjà tailleur de pierres. Impossible de trouver sa date et son lieu de décès, il est encore vivant en 1920 (réalisation du buste de Poilu du monument aux morts de Saint-Clément-des-Baleines).

Héro, prêtresse d’Aphrodite, était amoureuse du beau et jeune Léandre, qui hélas une nuit d’orage va se noyer… (pour en savoir plus sur ce récit mythologique, voir ici, ou alors, (re)lire les Héroïdes d’Ovide).

Héro et Landre par Pierre Laurent à La Rochelle, 2, la signature Pierre Laurent Voici la signature et la date :  » Pierre Laurent / 1903 « .

Héro et Landre par Pierre Laurent à La Rochelle, 3, vue de face Bon, la vue de dos ne vous suffit pas ? Alors, faisons le tour…

Héro et Landre par Pierre Laurent à La Rochelle, 4, vue de trois quarts Héro, vêtue d’une robe moulante, soutient Léandre, nu et mourant…

Héro et Landre par Pierre Laurent à La Rochelle, 5, détail des deux visages Elle semble presque l’embrasser dans la mort qui arrive… même si elle a la tête ceinte d’une couronne végétale et semble-t-il d’un voile (c’est une prêtresse…).

Héro et Landre par Pierre Laurent à La Rochelle, 6, vus de côté En tournant un peu plus, Léandre, cabré, semble se retenir à la vague meurtrière.

Héro et Landre par Pierre Laurent à La Rochelle, 7, l'enlacement Oh, une déjection d’oiseau semble en plus faire saigner le cou des deux amoureux…

Toutes ces photographies datent du 25 juin 2011.

L’avenir du théâtre de Poitiers : parodie de concertation

Affiche de la réunion sur la cession du théâtre de Poitiers, 7 février 2013Jeudi dernier (7 février 2013), le maire de Poitiers avait invité les comités de quartier et les commerçants du centre-ville à une « réunion de concertation » sur l’ancien théâtre de Poitiers… Quelques jours plus tôt, la presse locale faisait état du vote en commission plénière du conseil municipal de la mise en vente du bâtiment… Et le panneau à l’entrée donnait clairement la teneur des décisions déjà prises : « cession de l’ancien théâtre ». Pourquoi annoncer une concertation? Depuis le déménagement de l’activité de théâtre et concerts au  TAP/théâtre et auditorium de Poitiers, en 2008, puis celle de cinéma il y a deux mois dans les murs désormais partagés du cinéma commercial, le bâtiment est sans affectation.

Miroir de l'ancien théâtre de Poitiers, 01, vue généraleLes enjeux: le bâtiment, construit au début des années 1950 par l’architecte Édouard Lardillier, spécialiste en construction de salle de spectacles, comprend une intéressante façade et surtout, parmi son mobilier d’origine, un grand miroir en verre églomisé (suivre le lien pour en savoir plus) des ateliers Pansart, un grand maître miroitier qui a notamment réalisé des œuvres pour des paquebots (à découvrir par exemple dans cet article paru dans L’Oeil, n° 499, en septembre 1998). C’est probablement le plus grand miroir conservé pour cet artiste.

La réunion fut à la hauteur du peu d’espoir mis en elle: le maire a expliqué pendant une demi-heure qu’il y avait beaucoup d’efforts pour la culture dans les quartiers, avec de nouveaux projets en cours (rénovation du centre de Beaulieu, construction d’une médiathèque à Saint-Eloi, rénovation du confort moderne) qui coûtent cher… Garder un établissement culturel en ville (genre maison des associations ou maison de la culture) n’est donc pas envisageable et comme il ne veut pas augmenter les impôts, la mise en vente du bâtiment pour y installer des commerces (encore, alors que beaucoup soufrent et ferment en centre-ville) est pour lui la seule solution… puis, si j’ai bien compris, le rachat ou la prise en bail d’une partie pour y installer une salle d’exposition d’art plastique (tiens, mais ce n’est pas de la culture?). Il a renvoyé d’un revers de main les « propositions de café du commerce », parues dans la presse le matin même mais discutées depuis des mois, comme  celles proposées par Poitiers jeunes (qui, entre autres, organise le carnaval et le festival des expressifs), ou celles des Verts (dans la majorité municipale) et de Pour une alternative à gauche (dans l’opposition de gauche au conseil municipal) qui demandent le maintien du bâtiment dans le domaine public, comme lieu d’échange culturel. Réponse du maire: « une fausse bonne idée » pour la maison des jeunes, pas dans nos moyens pour garder le théâtre dans les biens municipaux… mais aucun argument chiffré n’a été donné… En réponse, les partisans d’un maintien du théâtre dans le domaine public (avec un projet culturel et/ou associatif) annoncent une manifestation devant le théâtre le samedi 16 février 2013 à 14h.

Le nouveau théâtre de Poitiers, carte postale ancienne, vers 1955, façade sur la placeQuels risques pour le bâtiment? Actuellement, le théâtre ne fait l’objet d’aucune protection propre au titre des monuments historiques. Lors des travaux récent de ravalement, les lettres « théâtre » ont mystérieusement disparu. La mairie a saisi l’architecte des bâtiments de France pour inclure son avis dans le cahier des charges, il recommande:

– la conservation des deux façades principales, de l’escalier, du grand miroir et des ferronneries (dont les lustres)

– la possibilité de modifier les adjonctions sur le toit et de construire un étage supplémentaire vers l’arrière, ainsi que d’ouvrir des vitrines rue du Plat-d’Etain (aujourd’hui aveugle)

– la demande de protection au titre des monuments historiques du bâtiments et du miroir, immeuble par destination. Cette hypothèse a été balayée d’un revers de main par Maurice Monange, conseiller municipal à qui le maire avait donné la parole, estimant que le théâtre était déjà protégé par le secteur sauvegardé et par sa situation aux abords de plusieurs monuments historiques. Or aucune de ces deux protections ne vaut une protection du bâtiment en lui-même:

– à ma connaissance, le nouveau secteur sauvegardé n’est pas promulgué et opposable aux tiers, puisque, ainsi que cela a été dit, le règlement est encore en cours de rédaction!

– le premier secteur sauvegardé de Poitiers date de 1966, ce qui n’a pas empêché, dans son premier périmètre, une dizaine d’années plus tard, la construction de la « pénétrante » jusqu’aux pieds de Notre-Dame-la-Grande, la destruction de l’ancien marché Notre-Dame et des vestiges romains pour construire un parking souterrain alors même qu’une instance de classement au titre des monuments historiques était en cours

Poitiers, le clos Saint-Hilaire, le mur de clôture protégé monument historique – les abords des monuments historiques sont bien peu pris en compte à Poitiers. Le scandale le plus récent est l’affaire du Clos Saint-Hilaire, avec le massacre du cloître et du réfectoire de la collégiale Saint-Hilaire, sans respecter les prescriptions pourtant minimes de l’architecte des bâtiments de France (voir (voir les photographies de Didier Rykner dans son article de la Tribune de l’art, Saint-Hilaire dénaturé) alors même que l’un des murs (en bord de rue) est protégé monument historique et que l’église voisine est l’église fait également fait partie depuis 1998 des 77 édifices /  jalons du bien culturel  « chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France » sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco.

– aux abords des monuments historiques et dans le périmètre de l’extension prévue du secteur sauvegardé, nous avons aussi vu ces derniers mois des restaurations approximatives et le massacre de la patine du monument aux morts de 1870-1871… sans parler de la destruction du square du paysagiste Édouard André. Permettez moi donc de douter de ces protections « suffisantes »!

– et si l’argent est le nerf de la guerre, la protection au titre des monuments historiques permet d’obtenir quelques subventions lors de la restauration (qui sera de toute façon nécessaire pour le miroir, il y a des copeaux de métal qui se décollent du verre).

Pour en savoir plus :

Grégory Vouhé, Théâtre de Poitiers, pour Pansart et Lardillier, L’Actualité Poitou-Charentes, n° 97, juillet 2012, p. 25.

Daniel Clauzier et Laurent Prysmicki, Poitiers. Le théâtre municipal, une salle de spectacle du milieu du XXe siècleBulletin monumental, tome 172-1, 2014, p. 65-68.

Miroir de l'ancien théâtre de Poitiers, 03, schémaPS: Grégory me signale que le cadre du dessin original qui se trouvait en bas de l’escalier a été cassé juste avant la fermeture du lieu… Espérons que ce dessin précieux a été conservé! Par ailleurs, il m’a envoyé un scan de son article sur le miroir, clic sur les vignettes pour les voir en grand…

Article de Grégory Vouhé sur Pansart, haut de pageArticle de Grégory Vouhé sur Pansart, bas de page

PPS : voir le blog du Comité de défense de l’ancien théâtre de Poitiers, avec de très belles photographies de Laurent Prysmicki.

Niort, l’église Saint-Étienne-du-Port

Niort, église Saint-Etienne-du-Port, 1, vue du sud Détruite pendant la Révolution française, l’église Saint-Étienne-du-Port (près du port de Niort, comme son nom l’indique, sur la rive droite de la Sèvre Niortaise) a été reconstruite à partir de 1893 en style néo-gothique sur les plans de l’architecte diocésain Alcide Boutaud (dont je vous ai déjà parlé pour la chapelle du Pas-de-Dieu construite en 1912 à Poitiers). La première messe a été célébrée en 1901, mais la consécration n’eut lieu qu’en 1920 et les travaux ne furent complètement achevés qu’en 1926.

Niort, église Saint-Etienne-du-Port, 2, le clocher De dimensions impressionnantes à l’extérieur, elle l’est aussi à l’intérieur avec une nef unique dégageant un immense espace (d’après la fiche dans l’église, elle mesure 55m de long sur 15m de large, 26m de haut avec un clocher de 43m). Vu d’en bas, le clocher paraît encore plus grand…

Niort, église Saint-Etienne-du-Port, 6, un exemple de vitraux Je ne vous parlerai pas du cycle de vitraux (œuvre de M. Dagrant, maître verrier), bel ensemble de la fin du 19e siècle et du tout début du 20e siècle (voir leur description sur le site du diocèse de Poitiers), la lumière le jour où je suis passée (13 juillet 2011) ne permettant pas de les photographier sans équipement professionnel mais vous montrerai prochainement le chemin de croix.

Niort, église Saint-Etienne-du-Port, 3, la nef vue vers le choeur Le maître-autel en marbre blanc porte un Christ enseignant en mosaïque (je n’ai pas réussi à prendre de photographie rapprochée correcte). Dans la crypte sous l’autel est enterré le curé François Riquet, qui a collecté les fonds privés (notamment une importante donation du chamoiseur Boinot) pour la reconstruction de cette église.

Niort, église Saint-Etienne-du-Port, 4, le ciborium et l'autel Il est placé sous un ciborium (l’espèce de baldaquin en pierre), inauguré en 1903, dus aux sculpteurs niortais Trinité et Maché (dont je vous ai parlé pour l’école de dessin de Niort). Il est surmonté d’une crucifixion, encadrée des quatre évangélistes et au niveau inférieur d’anges qui portent les « instruments de la Passion ».

Niort, église Saint-Etienne-du-Port, 5, vue vers l'entrée avec la tribune et l'orgue Sur la tribune, l’orgue a été réalisé par le facteur d’orgues Brière, de Paris, pour une salle de concert bordelaise, acheté peu après par les donateurs niortais et installé en 1902 dans l’église.

Niort, église Saint-Etienne-du-Port, 7, le tympan en mosaïque En entrant dans l’église, vous ne pouvez pas manquer la mosaïque. Une autre mosaïque se trouve Celle du tympan représente un Christ assis, couronné, tenant un sceptre et une boule surmontée d’une croix.

Niort, église Saint-Etienne-du-Port, 8, la signature GP Dagrant de la mosaïque Elle est signée « G.P. Dagrant » et datée « RA 1930 ».

Niort, église Saint-Etienne-du-Port, 9, les pieds du Christ en mosaïque Voici une vue plus rapprochée des pieds chaussés de sandales…

Niort, église Saint-Etienne-du-Port, 10, la tête du Christ en mosaïque … et une autre de la tête du Christ, avec une grande maîtrise de la technique de la mosaïque.

Ces photographies datent de juillet 2011.

La gare de Niort

Niort, la gare Pas de sculpture ni de bâtiment impressionnant pour la gare de Niort. La ligne de Poitiers à La Rochelle a été ouverte en 1857, quatre ans après la grande ligne de Paris à Bordeaux (par Poitiers).

Niort, la gare et son architecture métallique (marquises, poteaux) Remarquez la très belle marquise à charpente métallique sur l’entrée principale de la gare et la marquise du quai. Dommage, la peinture recouvre sur tellement de couches les piliers qu’il est impossible d’y lire la marque du fondeur.J’espère que la mise en place prévue d’un pôle multimodal ne détruira pas cette marquise, comme dans de nombreuses gares…

Niort, les monuments à la résistance, 6, le monument de la gare Dans la gare se trouve également un monument en hommage aux cheminots morts pour la France, que je vous ai déjà montré à la fin de l’article sur le monument aux soldats sans uniforme et la résistance.

Et une petite remontée dans le temps…

Gare de Niort, carte postale ancienneavec des voitures anciennes devant la gare…

Callèches devant la gare de Niort, carte postale ancienne… ou même les voitures à chevaux!

Alienor d’Aquitaine sur le grand vitrail de l’hôtel de ville de Poitiers

Poitiers, hôtel de ville, Aliénor remet la charte de la ville aux échevins, 1, vue générale Retour à l’hôtel de ville de Poitiers… Après les plafonds peints de Émile Bin (salle du blason), de Jean Brunet (salle des fêtes) et de Léon Perrault (salle des mariages, plafond et cheminée), nous retournons aujourd’hui dans la salle des fêtes, devenue salon d’honneur, où la grande fenêtre est ornée d’un vitrail commandé en avril 1874 à A. C. E. Steinhel.

Poitiers, hôtel de ville, Aliénor remet la charte de la ville aux échevins, 2, vue rapprochée Aliénor d’Aquitaine confirme devant les échevins (avec deux chiens comme témoins ) la charte de la commune de Poitiers en 1199. Cette charte a été signée par Aliénor juste après la mort de son fils Richard-Coeur-de-Lion (son second époux, Henri II Plantagenêt, roi d’Angleterre, était mort dix ans plus tôt). Elle semble bien jeune, sur cette représentation, alors qu’elle a alors 75 ans et a beaucoup voyagé à travers l’Europe et le proche-Orient, a eu de nombreux enfants, dont Jean-Sans-Terre, qui a hérité à la mort de son frère du royaume d’Angleterre.

Poitiers, hôtel de ville, Aliénor remet la charte de la ville aux échevins, 3, la signature

C’est un moine qui est chargé de recopier la charte. Cette dernière confirme des privilèges accordés par Guillaume IX duc d’Aquitaine (grand-père d’Aliénor) à la ville, en espérant ainsi obtenir leur loyauté au nouveau roi. Les Poitevins peuvent élire leurs magistrats (dont les échevins, un peu des équivalents de nos conseillers municipaux, avec à leur tête le maire), rédiger les règlements de police de la ville et fixer l’impôt. Si l’original de cette charte est perdu, il en reste un Vidimus (« nous avons vu », sorte de certificat authentifiant la copie d’un acte) conservé aux archives municipales de Poitiers (et dont vous pouvez voir une reproduction dans cet article de l’Actualité Poitou-Charentes, n° 61, p. 41-46).

Poitiers, hôtel de ville, Aliénor remet la charte de la ville aux échevins, 4, les échevins Sur la droite, les échevins se tiennent devant la reine (le maître verrier a donné à l’un d’eux les traits de l’architecte de l’hôtel de ville, Antoine-Gaétan Guérinot.

Poitiers, hôtel de ville, Aliénor remet la charte de la ville aux échevins, 5, têtes des échevins

Voici de plus près ces échevins…

 

Photographies de septembre 2011.

Pour en savoir plus :

– Hôtels de ville de Poitou-Charentes, de Charlotte Pon-Willemsen et Geneviève Renaud-Romieux, Collection Itinéraires du patrimoine, n° 208, édition et diffusion C.P.P.P.C. (Connaissance et Promotion du Patrimoine en Poitou-Charentes), 1999, ISBN : 2-905764-19-8.

– Anne Benéteau-Péan, Grégory Vouhé, Un Louvre pour Poitiers, catalogue d’exposition du Musée Sainte-Croix, 2011. Voir notamment (merci à Grégory Vouhé qui a vite retrouvé les citations), p. 98 : c’est en avril 1874 qu’une commission municipale étudie la question des vitraux, et arrête que  » les cartons des verrières de la grande fenêtre au centre seraient confiés à un artiste justement renommé, Mr Steinel « , ajoutant que « Les projets de cartons à exécuter par Mr Steinel devront être préalablement acceptés par le conseil » (arch. mun. liasse 914, citée note 32).

– le numéro 65 de juillet 2004 de la revue L’actualité Poitou-Charentes, dont plusieurs articles sont consacrés à Aliénor d’Aquitaine. Voir notamment p. 18-19 l’article sur la charte communale de Poitiers.

– Bonnes villes du Poitou et des pays charentais (XIIe-XVIIIe siècles), sous la direction de R. Favreau, R. Rech, Y.-J. Riou, Société des Antiquaires de l’Ouest, 2003 (présentation dans cet article de l’Actualité Poitou-Charentes, n° 61, p. 41-46).

Mes articles sur l’hôtel de ville de Poitiers : l’hôtel de ville avant rénovation, en cours de rénovation et après rénovation, l’ancien musée dans l’hôtel de ville, la science et l’agriculture de Louis Barrias sur le fronton, les tigres chimères d’Auguste Cain, les plafonds peints de Émile Bin (salle du blason), de Jean Brunet (salle des fêtes) et de Léon Perrault (salle des mariages, plafond et cheminée),

La frise de Jean Claro à la MJC le Local (Poitiers)

Poitiers, MJC le Local, 1, façade sur cour

Je réédite cet article paru le30 décembre 2012, qui a été peu lu (vacances) et pour lequel j’ai eu des précisions de la part de Mme Claro, veuve de l’artiste.

La maison des jeunes et de la culture Le Local rue Saint-Pierre-le-Puellier à Poitiers est sortie de terre au milieu des années 1960. Des ami(e)s y participent à diverses activités (dans, théâtre, cuisine), le centre comprend également un foyer-logement pour les jeunes.

Poitiers, MJC le Local, 2, frise sculptée de Claro La façade sur cour porte une longue frise sculptée avec des scènes de la vie quotidienne encadrée par la musique et la comédie, dans un style fort différent de l’art du théâtre de Jonchère visibles quelques centaines de mètres plus loin, sur la façade du musée Sainte-Croix.

Poitiers, MJC le Local, 3, signature de Claro et date 1966 Elle porte la date et la signature « 1966 Claro ». Je vous ai déjà parlé de Jean Claro à propos du chemin de croix de l’église Saint-Hilaire de Poitiers. Je vous invite à vous reporter à cet article pour un bref rappel de sa biographie. En 1966, il était professeur à l’école des Beaux-Arts de Poitiers.

Poitiers, MJC le Local, 4, frise sculptée de Claro, détail à gauche A gauche de la frise, une femme nue assise écoute la musique jouée par les deux personnages suivants.

Poitiers, MJC le Local, 5, frise sculptée de Claro, détail vers la gauche

Si on se déplace un peu vers la droite, des oiseaux se réchauffent sur un fil électrique tandis que deux femmes rondelettes observent la scène suivante.

Poitiers, MJC le Local, 6, frise sculptée de Claro, détail au centre

Une mère serre un enfant dans ses bras (elle représente la garde des enfants) et fait face à un homme paisiblement assis, les jambes entourées d’un tissu drapé, laissant s’envoler une colombe [symbole de la photographie, merci à la famille de l’artiste pour cette précision].

Poitiers, MJC le Local, 7, frise sculptée de Claro, partie droite

La partie droite de la frise est consacrée au modélisme, d’après Mme Claro, pas évident à deviner devant ce décor d »écorchés de structures en balsa, qui évoquait pour moi plus le travail à la chaîne et des tapis roulants…

Poitiers, MJC le Local, 8, frise sculptée de Claro, détail à droite … et s’achève dans le loisir par une représentation de la comédie. Il y a toujours du théâtre dans la salle de spectacle du Local.

La salle des ventes de Niort

Niort, l'hôtel des ventes, 1, la façade La salle des ventes de Niort se trouve dans la rue de la gare, presque en face de deux autres immeubles dont je vous parlerai bientôt. En fait, une maison (le logement) sur la gauche et un passage couvert sur la droite, qui permettait l’accès à la cour, le tout construit au début du 20e siècle.

Niort, l'hôtel des ventes, 3, détail de la partie droite de la façade Elle est installée dans un ancien magasin de « matériaux de construction » (c’est écrit au-dessus de la porte). Aussi la façade est une sorte de catalogue à ciel ouvert, avec des céramiques peintes et la liste de ce qui est vendu, « tuiles, briques », « carreaux, mosaïques », « tuyaux et ciment », « plâtre et chau » (sic).

Niort, l'hôtel des ventes, 2, détail de la façade Sur la partie habitation, il y a surout des carreaux peints.

Niort, l'hôtel des ventes, 4, détail du décor de la façade

Zazimuth, si tu ne connais pas cette façade, il faudra passer la voir la prochaine fois, elle a deux jolis dragons, mais aussi d’autres carreaux peints et un très bel et très haut épi de faîtage (à gauche sur ce montage) en terre cuite.

Les photographies datent de mi juillet 2011.

Un hôtel de ville tout vert… (à Poitiers)

Poitiers, façade de l'hôtel de ville pleine d'algues vertes, 4 janvier 2013

Depuis quelques semaines, la façade récemment restaurée (en 2009) de l’hôtel de ville de Poitiers a vu l’apparition d’algues vertes… qui semblent fâcher M. le Maire, qui promet un traitement chimique… Avant d’intervenir, il faudrait peut-être se poser quelques questions:

– pourquoi ces algues vertes?

– sont-elles vraiment nuisibles?

– vont-elles revenir?

– un traitement chimique est-il compatible avec l’engagement « terre saine » (réduction de l’usage des pesticides et herbicides) de la commune?

Poitiers, façade de l'hôtel de ville pleine d'algues vertes, 4 janvier 2013, quatre détails
Je vous livre juste quelques réflexions pour alimenter le débat… Comme vous pouvez le voir sur ces vues de détail, les algues se développent sur les parties les plus humides, notamment les parties verticales saillantes, comme les bandeaux ou les sculptures de la science et l’agriculture de Louis Barrias. Ces algues ont besoin pour se développer d’humidité, de lumière, de douceur, de gaz carbonique, toutes les conditions sont très bien réunies cette année… Avant la rénovation, la façade était gris-noir, il s’agissait en partie de crasse venue notamment des pots d’échappement des voitures qui tournaient autour de la place en permanence, mais aussi le résultat du développement biologique au fil d’un gros siècle d’existence: colonisation par les algues vertes, puis les champignons, puis, selon les conditions locales, les lichens, les algues brunes ou les algues rouges. Le processus peut être ralenti par des traitements chimiques, mais il est NATUREL!

En nettoyant la pierre, le calcin (couche dure qui se forme au fil des ans en surface de la pierre) a été attaqué, ce qui facilité aussi le développement des algues vertes. Certaines sont dangereuses pour la pierre calcaire, comme les cyanophycées calcicoles en particulier, qui se nourrissent du calcaire, celles qui font déraper les avions sur les pistes d’aéroport ou qui attaquent les grottes ornées au niveau des spots de lumière… D’autres sont assez inoffensives et n’ont guère qu’un préjudice esthétique… Dans ce cas, il faut sans doute peser le rapport bénéfice/risque, certains traitements pouvant aussi être nocifs à court, moyen ou long terme pour la pierre. Et oui, c’est un peu comme les médicaments, on ne fait pas n’importe quoi (quoique, avec les scandales de ces dernières années, on peut se poser des questions) avant de traiter chimiquement (ou même mécaniquement, en enlevant le calcin) les façades…

Je n’ai pas eu le temps de préparer un montage, mais pour les Poitevins, regardez la façade de Notre-Dame-la-Grande. Elle a été nettoyée au début des années 1990, et a subi un traitement destiné à enlever les sels accumulés notamment à cause de boutiques adossées anciennement à l’église. Mais souvenez-vous des clochetons… Ils étaient noirs, en 1995, il sont revenus blancs, très blancs… dans les années qui ont suivi, ils ont également eu des épisodes « verts ». Aujourd’hui, ils sont de nouveau gris (photographie de 2010, ne tenez pas compte de la flèche qui indique le soleil et la lune), les lichens les ont recolonisés… Le phénomène est naturel.

Mes articles sur l’hôtel de ville de Poitiers : avant rénovation, en cours de rénovation et après rénovation, l’ancien musée dans l’hôtel de ville, la science et l’agriculture de Louis Barrias sur le fronton, les tigres chimères d’Auguste Cain, les plafonds peints de Émile Bin (salle du blason), de Jean Brunet (salle des fêtes) et de Léon Perrault (salle des mariages, plafond et cheminée)

PS: un traitement fongicide a été appliqué peu après cet article…

Défi photo : Noël beau ou moche???

Des bonbons brodés

Je m’offre à moi-même ces gourmandises inoffensives (lendemain de fête, restons prudents sur les calories, la galette se profile à l’horizon), mon blog a aujourd’hui 5 ans… presque 3500 articles (y compris une bonne centaine programmés d’avance), 788.000 pages vues par un peu plus de 398.000 visiteurs uniques (merci à chacun et chacune!), un peu plus de 28.800 commentaires… il y aura un petit cadeau pour le 33.333e!!! Et oui, au début du blog, on fête le 100e commentaire, le 500e, le 1.000e, et puis, on espace les jeux, 5000e, 10.000e, 25.000e ! Ce blog a été l’occasion de multiples rencontres virtuelles ou dans le monde réel, de nombreux contacts fructueux, MERCI A TOUS ET A TOUTES!

[Modèle tiré de péché de gourmandises à broder, de Martine Rigeade, gourmandises offertes pour le jeu du millième article… J’avais aussi tricoté quelques glaces Dans le même ouvrage, j’ai aussi réalisé le rouleau de réglisse et le berlingot et la pâte d’amande montés en porte-clefs et brodé des glaces].

Poitiers, décorations de noël début novembre, des boules dans des arbres encore verts... Ceci dit, la cheffe des défis photos, Monique / Bidouillette / Tibilisfil, nous a demandé de vous montrer des photographies belles ou moches de noël… Je vous ai déjà montré les boules de noël installées dans les arbres fin octobre, alors que les arbres avaient encore leurs feuilles…

Poitiers, 1er janvier 2013, crèche barricadée Mardi premier janvier, j’ai profité d’une éclaircie pour sortir en ville, il faut dire que je rentrai de dix jours de pluie dans le Nord (idéal pour la lecture et les expositions), et j’avais des fourmis dans les jambes… Pas possible de vous montrer cette année la patinoire, elle a disparu depuis trois ans (d’abord en raison des travaux sur la place, puis soit-disant parce que c’est trop cher, mais Orchies, petit chef-lieu de canton du Nord, peut en offrir une à ses habitants -avec plus de 8000 habitants, c’est un petit chef-lieu de canton dans le Nord, mais plus grand que la moitié des sous-préfectures de Poitou-Charentes: Confolens : 2798 habitants ; Jonzac : 6354 ; Montmorillon : 6387 ; Saint-Jean-d’Angély : 7581), ni la crèche vivante, le domaine de Dienné voulait garder ses animaux car il ouvrait cette année, et la fédération des acteurs économiques n’a pas trouvé d’uatre solution « dans son budget »… A la place, nous avons une ridicule crèche en carton pâte, dont tout le monde se moque et qui a même souffert d’un coup de vent (à voir chez M. Echo)… Impossible de vous la photographier, mardi à 10h, elle était soigneusement cachée derrière des panneaux de bois! Mercredi 2, matin et midi, elle était toujours close. Pourtant, la presse locale avait annoncé que les attractions du parc de Blossac et la crèche se poursuivaient jusqu’au 6 janvier… mais alors, sans doute seulement l’après-midi, elle était ouverte à 18h (il faisait nuit, pas de photo!).

Poitiers, 1er janvier 2013, marché de noël déserté Du côté du marché de noël, il se terminait officiellement le 31 décembre et certains commerçants commençaient le rangement… Bof, de toute façon, je n’y ai rien acheté…

Poitiers, 1er janvier 2013, sapin barricadé Seule consolation, le sapin de noël est toujours en place (un vrai, hein, Monique / Bidouillette / Tibilisfil), même s’il est protégé par des barrières!

Des sous… pour le pèlerin du cloître de la cathédrale de Cahors

Cloître de la cathédrale de Cahors, chapiteau du pèlerin, 1, vue de face En cette période de cadeaux et d’étrennes, je n’ai pas résisté à vous montrer cette console de la galerie nord du cloître de la cathédrale Saint-Étienne à Cahors. Il fait partie d’un très bel ensemble de chapiteaux, consoles, clefs de voûte, culots, etc. datant de 1493 à 1509 et qui mériterait un petit nettoyage et une mise en valeur.

Cloître de la cathédrale de Cahors, chapiteau du pèlerin, 2, le pèlerin Le personnage de droite est sans aucun doute possible un pèlerin, ainsi qu’en atteste la coquille Saint-Jacques sur son chapeau. Il porte une épaisse cape de voyage.

Cloître de la cathédrale de Cahors, chapiteau du pèlerin, 3, le personnage de gauche Il se dispute avec le personnage situé en face de lui, à gauche sur le chapiteau. Ce dernier est parfois interprété comme un usurier ou un prêteur sur gage (ceux de Cahors étaient réputés…). D’autres auteurs voient en lui un autre pèlerin et une métaphore de la dispute (de l’ancienne et de la nouvelle loi), telle qu’on peut la voir assez fréquemment dans l’art roman, plus rarement au tournant du 16e siècle.

Un bâtiment de l'octroi de Cahors Les pèlerins qui fréquentent aujourd’hui les chemins de Saint-Jacques de Compostelle (inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco et pour l’instant encore itinéraire culturel européen, même si ce label semble menacé) pourront faire halte à Cahors dans ce bâtiment de l’octroi (encore une histoire de sous… de taxe cette fois) transformé en halte jacquaire…

Photographies de mars 2011.