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Gourmandises à Lyon

Couverture du catalogue Gourmandises à Lyon

Au musée Gadagne de Lyon (qui rassemble le musée des marionnettes et le musée d’histoire de la ville de Lyon, dans le vieux Lyon) se tient jusqu’au 29 avril 2012 l’exposition Gourmandises! Histoire de la gastronomie à Lyon…

L’exposition, qui a connu un grand succès (il ne reste que des livrets d’accompagnement en anglais, ceux en français ont tous été distribués…), présente tous les aspects de la gastronomie lyonnaise, que ce soit celle des bouchons ou celle des grands chefs… Une scénographie que j’ai beaucoup appréciée, avec des textes essentiels aux murs et plein de compléments cachés dans des placards et des meubles à tiroir… Un parcours pour enfant se cache au milieu de l’exposition, dont trois jeux « sous la table » au sens propre! Deux grandes tables occupent le centre de la plus grande salle, avec les jeux en-dessous… Mon préféré, c’est celui qui fait partager un moment agréable entre parents (ou grands-parents) et enfants… Au-dessus de la table, l’adulte passe commande… En dessous, l’enfant enfile une sorte de plateau-gant et dispose dessus, grâce à des scratchs, les plats commandés… et réalisés au crochet par une designer textile. Cela m’a un peu rappelé les cônes de glace que j’avais tricotés il y a déjà un moment…

Pour aller plus loin, il y a beaucoup d’animations autour de cette exposition, à découvrir sur place ou en ville (visites hors-les-murs, etc.). Et allez voir le site internet, où vous pouvez notamment voir les films de l’INA présentés sur place, découvrir la mise en scène, etc. Je vous laisse visiter l’exposition sur place si vous le pouvez, sinon à travers tous les onglets du site internet. Le catalogue (la photo de couverture illustre cet article) est très riche aussi!

Le musée privé d’Art Spiegelman à Angoulême

Angoulême, la cité de la BD, le batiment des chais Cette année, je ne suis pas allée au festival international de la bande dessinée d’Angoulême (revoir ici l’édition le festival 2011), et j’ai donc raté l’exposition autour de Maus d’Art Spiegelman dans le bâtiment Castro (revoir Maus, un survivant raconte : tome 1 : mon père saigne l’histoire ; tome 2 : Et c’est là que mes ennuis ont commencé). Mais le musée privé d’Art Spiegelman reste dans le bâtiment de la cité de la BD jusqu’au 6 mai 2012 et je l’ai visitée avec Emmanuelle / le Marquoir d’Élise (qui pour l’occasion m’a offert ces beaux cadeaux)… Ah, la photo est une ancienne photo, cette fois-ci, il y avait un grand soleil!

L’exposition : c’est tout le parcours de la cité qui a été revu par Art Spiegelman. Il y retrace ce qu’est pour lui l’histoire de la bande dessinée, avec les précurseurs (au premier rang desquels il place Töpffer) et jusqu’à nos jours, le tout ponctué de nombreuses courtes vidéos de commentaires (interviews réalisées par un jour de pluie à New-York, et avec toujours une cigarette allumée à la main). Exit Bécassine, qui a d’habitude droit à une grande place dans les vitrines, bonjour la diversité renouvelée… Un parcours riche de plus d’une centaine d’auteurs (voir la liste ici). Ne pas rater non plus la salle annexe avec la revue Raw, qu’il a créée avec sa femme, Françoise Mouly.

Est-ce l’effet du printemps à Poitiers???

Poitiers, rue des Trois Rois le 6 avril 2012, chaussures suspendues Après de petites promenades en ville cette semaine, j’ai reporté l’article patrimoine prévu pour vus montrer ces quelques photographies prises à Poitiers… Tout d’abord vendredi, rue des Trois-Rois… Est-ce un effet des soirées estudiantines trop arrosées le jeudi soir? [PS: il paraît que c’est une sorte de nouveau rituel estudiantin (fin d’études, etc.), mais cela cause des courts-circuits et d’autres ennuis aux villes… j’en ai aussi trouvé à Nantes].

Poitiers, rue des Trois Rois le 6 avril 2012, chaussures suspendues, vue rapprochée Voici de plus près… chaussures suspendues… Peut-être un geste artistique, après tout…

Avril 2012, dégradations des étudiants, rétroviseurs cassés Des étudiants bourrés peuvent aussi arriver à commettre des délits… dans la nuit de vendredi à samedi (du 6 au 7 avril 2012), un groupe d’étudiants de l’Escem (l’école supérieure de commerce de Tours et Poitiers, ils en portaient les couleurs) s’est défoulé en hurlant à tue-tête et en cassant les rétroviseurs de voitures garées dans la rue de la Cathédrale et de la rue Montgautier… riverains réveillés, arrestations (pour une fois, la police est intervenue), comment cette école (qui a perdu certains labels internationaux) peut-elle justifier le débordement de ses étudiants apparemment rassemblés ce week-end à Poitiers??? Le service vie associative et ouverture sociale de cette école a du boulot, j’espère que ces étudiants répareront l’intégralité des dégâts, y compris le coût de remplacement des rétroviseurs, et qu’ils auront droit à une journée de prévention de l’alcoolisme la prochaine fois qu’ils se retrouveront en groupe… Une condamnation pénale avec peine d’intérêt général et mise à l’épreuve leur feraient peut-être enfin prendre conscience de la gravité de leurs débordements.

Avril 2012, dégradations des étudiants, sacs poubelles sur un toit Encore dans la rue Montgautier, des sacs poubelles ont été balancés sur un toit assez bas… mais qui va aller les chercher? Sûrement pas la propriétaire âgée, un petit geste de réparation des étudiants est-il envisageable?

Avril 2012, dégradations des étudiants, enseigne cassée Rue Scévole-de-Sainte-Marthe, juste à côté, je vous avais montré cette enseigne d’Arsène couture avec d’autres enseignes du même artiste… Des étudiants s’y sont suspendus (la barre était déjà dessoudée vendredi matin, ce n’est donc pas le même groupe qui est l’auteur de cette dégradation, ou bien ils étaient passés aussi le jeudi)… Une autre du même artiste a lui eu un accident de chantier: l’enseigne de Roberte et Julienne a été en partie emportée par un engin de chantier…

Poitiers, recépage des berbéris près du musée (3 avril 2012), vue générale Cette fois, c’était mardi en fin d’après-midi… le matin, Monsieur Echo avait fait état d’un étrange communiqué de presse de la mairie, sur le recépage de la haie de béribéris près du musée Sainte-Croix, qui avait gelé cet hiver…

Poitiers, recépage des berbéris près du musée (3 avril 2012), vue rapprochée C’est peut-être parce qu’ils ont été coupés très ras et recouverts de copeaux de bois que la ville a pris des précautions pour dire qu’elle ne les avait pas coupés… Il a fallu que je regarde de très près pour découvrir les touffes… reprendront ou pas? A suivre… (PS: la plupart ont bien repris)

Contournement des plots voitures rue du Marché à Poitiers Comment dépasser les bornes? Au rayon incivisme à nouveau, une pratique que j’avais observée plusieurs fois ces derniers mois, mais je n’avais pas réussi à photographier… Puisqu’une borne bloque la rue le long de la place du Marché (place de Gaulle de son vrai nom), le nouveau sport consiste à la contourner en montant sur le trottoir, la bordure est haute, en accélérant fort, au moment du passage de la bordure, j’ai vu une fois un piéton frôlé par ces abrutis qui pratiquent ce nouveau sport… Espérons que la ville trouvera vite la parade à cette pratique dangereuse… [PS : la ville de Poitiers a mis en place des poteaux qui empêchent désormais cette attitude dangereuse].

Voitures mal garées rue Sainte-Radegonde à Poitiers, 3 et 7 avril 2012 Enfin, je suis passée rue Sainte-Radegonde, à deux pas de chez le maire, le 3 (en haut) et le 7 avril (en bas)… toujours une voiture mal garée… à comparer avec celle de ce précédent article.

La grande poste d’Angers (suite)

Poste d'Angers, façade rue Saint-Julien, 1, la façade

Cet automne, je vous ai montré la façade principale rue Franklin-Roosevelt de la grande poste d’Angers… je vous invite à relire ce premier article pour son historique. Rappelons juste qu’elle a été construite à partir de 1934 par l’architecte des PTT Gabriel Guchet (ouverte en 1937). Un déplacement intempestif de la molette de mon appareil photographique et j’étais rentrée avec des clichés flous de la façade rue Saint-Julien… Ma petite visite mi-mars à Bouchemaine a été l’occasion de faire les photographies manquantes…

Poste d'Angers, façade rue Saint-Julien, 2, la partie haute sculptée La sculpture se concentre sur les parties hautes…

Poste d'Angers, façade rue Saint-Julien, 3, le relief central avec Mercure Au centre, Mercure, messager des dieux, et lui-même dieu du commerce et des voleurs, fréquemment représenté sur les postes… Il est beaucoup plus viril que la tête de celui qui surplombe la porte de la grande poste de Poitiers.

Poste d'Angers, façade rue Saint-Julien, 4, détails du relief central avec Mercure Le sculpteur (j’ai dû mal chercher, je n’ai pas pu l’identifier) lui a donné tous les attributs possibles, les foudres dans sa main droite, le casque ailé, le caducée dans sa main gauche, les ailes aussi aux pieds (et oui, le dieu aux pieds ailés)… Sur le droite, un bateau vogue sur les flots…

Poste d'Angers, façade rue Saint-Julien, 6, l'Ancien monde … car ce Mercure relie l’Ancien continent (sur la droite, avec une vue de Paris…)

Poste d'Angers, façade rue Saint-Julien, 5, New-York … au Nouveau monde symbolisé par New-York à gauche de la façade, avec la statue de la Liberté et les gratte-ciel.

La préfecture des Deux-Sèvres à Niort

La préfecture des Deux-Sèvres à Niort, 1, le corps central La préfecture des Deux-Sèvres, inscrite à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques, a été construite à côté du donjon de Niort, à l’emplacement du premier jardin botanique de la ville. Le corps central a été construit en 1828 sur les plans de l’architecte  (1798-1864), qui à Niort a aussi construit l’église Saint-Hilaire, l’église Saint-André, le palais de justice et la prison. A noter la large marquise qui protège l’entrée d’honneur.

La préfecture des Deux-Sèvres à Niort, 2, le fronton sculpté Le fronton porte la figure allégorique des Deux-Sèvres sous la forme de deux femmes nues aux cheveux longs (la Sèvre nantaise et la Sèvre niortaise) avec des jarres d’où jaillissent les eaux des deux rivières. Je n’ai pas réussi à trouver de signature du sculpteur…

La préfecture des Deux-Sèvres à Niort, 3, la marianne du fronton sculpté Au centre, en très faible relief, sur un médaillon inscrit dans un décor de parchemin se trouve une figure de Marianne, l’allégorie de la République coiffée du bonnet phrygien.

La préfecture des Deux-Sèvres à Niort, 4, une des deux Sèvres La Sèvre à gauche a les jambes allongées, la gauche légèrement fléchie, et le corps redressé, elle s’appuie du bras gauche sur la jarre d’où l’eau s’échappe, et étend souplement son autre bars sur sa jambe.

La préfecture des Deux-Sèvres à Niort, 5, la deuxième Sèvre Et voilà l’autre Sèvre en symétrie a aussi les jambes allongées, mais elle a ramené sa main droite sous son menton.

La préfecture des Deux-Sèvres à Niort, 6, l'aile droite Les ailes datent de 1894 et ont été réalisées selon les plans de l’architecte , dont je vous ai parlé à propos d’un magasin rue Victor-Hugo. Voici l’aile droite (quand on est face à la façade…)

La préfecture des Deux-Sèvres à Niort, 7, l'aile gauche … et l’aile gauche.

La préfecture des Deux-Sèvres à Niort, 8, le décor d'arhitecture de l'aile gauche Et pour finir, un détail du décor d’architecture, qui utilise un appareil lisse et un appareil en bossage, des baies en plein cintre et en arc segmentaire, et un fronton triangulaire, une entrée secondaire en légère avancée.

Pour aller plus loin, lire :

Callais, Chantal, À corps perdu, Pierre-Théophile Segretain architecte (Niort, 1798-1864). Les architectes et la fonction publique d’État au XIXe siècle, Niort, Geste éditions et Société historique et scientifique des Deux-Sèvres (ouvrage issu de la thèse de doctorat soutenue en janvier 2009), 2010.

 

Callais, Chantal, La triple carrière de Pierre-Théophile Segretain, architecte dans les Deux-Sèvres au milieu du XIXe siècle, catalogue de l’exposition éponyme, Musées de la Communauté d’Agglomération de Niort, à paraître 2012.

Sur le site de la bataille d’Austerlitz…

Le site de la bataille d'Austerlitz en 1993, 1, l'ossuaire Quand vous allez à Bruxelles, personne ne vous propose d’aller visiter le site de la bataille de Waterloo (pourtant sur la « tentative list » du patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2008, défaite de Napoléon le 18 juin 1815, au titre des panoramas)… mais quand je suis allée à Brno (c’était il y a presque 20 ans, en juin 1993, lors d’un stage à l’institut d’archéologie), impossible de ne pas savoir que le site de la bataille d’Austerlitz (aujourd’hui Slavkov u Brna, en République tchèque) est tout proche… Sur place, les classes se succédaient d’ailleurs à un rythme assez soutenu au pied du grand ossuaire qui rassemble les restes des soldats morts, y compris ceux que les agriculteurs trouvent toujours de nos jours… Il faut dire qu’avant la première guerre mondiale, cette bataille fut un vrai massacre, les pertes sont estimées à 15000 morts côté coalition (11000 Russes et 4000 Autrichiens), et plus de 11500 prisonniers. Côté Français, il y a eu 1300 morts (et 7000 blessés).

Le site de la bataille d'Austerlitz en 1993, 2, l'emplacement de Napoléon Nous sommes en pleines guerres napoléoniennes, le lundi 2 décembre 1805 (11 frimaire an XIV). Peu avant, le 21 octobre 1805, la flotte française avait été battue par les Anglais à Trafalgar (voir l’article sur le monument à Nelson à Londres)… Cette fois, les troupes françaises menées par Napoléon, en infériorité numérique (73000 hommes et 140 canons contre 85000 hommes et 278 canons pour la coalition rassemblant les Russes, les Austro-hongrois et les Anglais), ont soigneusement choisi le terrain de la bataille, ont amené les troupes à en découdre dans cette plaine entourée de petites collines qui va se refermer comme un piège. En face, les troupes de coalition sont menées par le tsar Alexandre Ier et l’Empereur François II d’Autriche… Du beau monde et une grande foule dans ces quelques kilomètres-carrés. Il faut ajouter dans le paysage la pluie, la boue, il avait aussi neigé les jours précédents la bataille, des marais aujourd’hui asséchés. La table d’orientation que vous voyez au fond se trouve à l’emplacement choisi par Napoléon pour diriger les opérations…

Le site de la bataille d'Austerlitz en 1993, 3, la carte de la bataille Et là se trouve une plaque en bronze avec la carte qui montre l’emplacement de chaque régiment… Comprenne qui pourra cette stratégie militaire, toujours étudiée dans les écoles de guerre! Le site de la bibliothèque nationale propose plusieurs cartes de cette bataille.

Le lendemain, Napoléon a envoyé cette fameuse déclaration d’Austerlitz (voir le fac-similé sur le site du ministère de la défense, elle est signée du 12 frimaire an XIV, donc du 3, pas du 2 décembre comme il est souvent dit…) qui commence par « Soldats, je suis content de vous »… et qui se termine par « Mon peuple vous reverra avec des transports de joie, et il vous suffira de dire : j’étais à la bataille d’Austerlitz pour que l’on réponde : voilà un brave »… un modèle de propagande pour galvaniser les troupes!

Pour info, à Slavkov même, il y a un château baroque qui mérite la visite…

Pour en savoir plus, vous trouverez des dizaines de sites internet et de livres sur les batailles napoléoniennes… qui font aussi l’objet de reconstitutions chaque année par des fous de reconstitutions historiques! A voir par exemple ici pour celle de … Waterloo (je l’ai choisi parce qu’il est en français et le plus complet que j’ai trouvé sur la présentation d’une bataille napoléonienne dans toutes ses dimensions, y compris la mise en valeur… touristique).

Le château de Schönbrünn à Vienne en Autriche en 1993, 2, de plus près Un article pour le défi Mars, mois de l’Europe centrale organisé par Schlabaya

Une visite au château de Schönbrünn à Vienne en 1993…

Le château de Schönbrünn à Vienne en Autriche en 1993, 1, de loin

En juin 1993, j’ai fait un stage à Brno et Dolni Vestonice, dans la République Tchèque qui venait juste de se séparer de la Slovaquie…j’en avais aussi profité pour aller visiter quelques villes autour, Prague, Vienne et Bratislava notamment. Depuis le début du défi du mois de l’Europe centrale organisé par Schlabaya, j’avais l’intention de scanner quelques-unes de mes photographies (tirage papier argentique…), mais n’avais pas pris le temps de le faire… Et voilà, je m’y suis mise, et vais même ajouter dans tous mes autres articles une vignette de cet article comme logo… (c’est Yaneck / Les chroniques de l’invisible qui sera content!). Je vous emmène donc aujourd’hui à Vienne, en Autriche, visiter le château de Schönbrunn, résidence d’été des Habsbourg-Lorraine…

Le château de Schönbrünn à Vienne en Autriche en 1993, 2, de plus près Si vous voulez plus d’informations sur ce château, je vous invite à aller voir le site officiel du domaine de Schönbrunn ou la page de synthèse du patrimoine mondial de l’Unesco, puisque le parc et le palais sont protégés depuis 1996. C’est en effet un chef-d’œuvre de l’art baroque, résidence impériale des Habsbourg de la fin du 17e siècle (la halte de chasse antérieure avait été détruite en 1683 par une attaque turque) à 1918, dû en particulier aux architectes Johann Bernhard Fischer von Erlach (à partir de 1696) et Nicola Pacassi (pour les constructions de 1743-49 et 1753-63).

Le château de Schönbrünn à Vienne en Autriche en 1993, 3, la gloriette Les jardins, superbement entretenus, sont l’œuvre de Johann Ferdinand Hetzendorf von Hohenberg. Impossible de rater la « gloriette »…

Le château de Schönbrünn à Vienne en Autriche en 1993, 4, la fontaine de Neptune …et la fontaine de Neptune, du même architecte, comme aussi la ruine romaine.

Le château de Schönbrünn à Vienne en Autriche en 1993, 5, les serres La grande serre à palmiers, tout en verre et métal, construite en 1880, est impressionnante avec ses 114 m de long.

Poitiers, Anne d’Autriche en sainte Radegonde…

Poitiers, Anne d'Autriche en sainte Radegonde, 1, vue de face

Le château de Schönbrünn à Vienne en Autriche en 1993, 2, de plus près

Pour le défi Mars, mois de l’Europe centrale organisé par Schlabaya, j’ai choisi de vous présenter à nouveau la princesse allemande la plus célèbre à Poitiers… Je vous ai déjà montré le tombeau de sainte Radegonde, qui se trouve dans la crypte de l’église Sainte-Radegonde et parlé de l’histoire de sainte Radegonde. J’avais alors promis de vous montrer une autre statue…

Poitiers, Anne d'Autriche en sainte Radegonde, 2, vue plus lointaine Il s’agit d’une statue en marbre blanc, réalisée par le sculpteur parisien Nicolas Legendre. Radegonde est représentée vêtue d’un manteau fleurdelisé, avec un sceptre et un livre ouvert (représentation fréquente pour Radegonde, qui avait fait des études au palais royal après son rapt par Clotaire).

Poitiers, Anne d'Autriche en sainte Radegonde, 3, détail de la tête En 1649, Anne d’Autriche était entrée dans la confrérie de Sainte-Radegonde, puis venue se recueillir sur place en 1651. A cette occasion, elle avait commandé un autel et cette statue [voir article de Grégory Vouhé, en fin d’article, qui précise la date de la statue, 1653, et non 1658 comme il apparaît dans de nombreux articles].

Poitiers, église Sainte-Radegonde, les ex-votos royaux

A gauche, vous voyez la plaque de l’ex-voto posée par Anne d’Autriche en remerciement de la guérison de son fils Louis XIV en 1658. A droite, un autre des prestigieux ex-votos, daté de 1870/1871 (sainte Radegonde aurait protégé Poitiers de l’avancée des Prussiens…).

Bon, si Radegonde, princesse Thuringienne, entre bien dans le défi, je pense qu’il serait tiré par les cheveux d’y faire entrer Anne d’Autriche (1601-1666) qui, si elle a porté le titre d’archiduchesse d’Autriche, n’a pas dû y mettre les pieds… Pour rappel, elle est la fille du roi Philippe III (1578-1621), roi d’Espagne (1598-1621) et de l’archiduchesse Marguerite d’Autriche (1584-1611). Elle est infante d’Espagne, infante de Portugal, archiduchesse d’Autriche, princesse de Bourgogne et des Pays-Bas… Après son mariage avec Louis XIII, elle devient reine de France et de Navarre de 1615 à 1643. A la mort de son mari, elle devient régente de son fils Louis XIV de 1643 à 1651. Elle meurt à Paris en 1666.

Poitiers, carte postale ancienne de Anne d'Autriche en sainte Radegonde, 1 Radegonde, comme je vous l’ai déjà dit, a fait l’objet de nombreuses dévotions et pèlerinages… La statue d’Anne d’Autriche en sainte Radegonde a beaucoup bougé dans la crypte, mais sur les cartes postales anciennes, elle est souvent devant le tombeau, entourée de feuillages dorés…

Poitiers, carte postale ancienne de Anne d'Autriche en sainte Radegonde, 2 Elle encourage les dons…

Poitiers, carte postale ancienne de Anne d'Autriche en sainte Radegonde, 5 … est mise en avant…

Poitiers, carte postale ancienne de Anne d'Autriche en sainte Radegonde, 6 …même pour la restauration du tombeau et des vitraux, ici, on dirait qu’on lui a ajouté un calice entre les mains…

Anne d'Autriche en Radegonde (Poitiers, église Sainte-Radegonde) avec des rubans sur son sceptre

PS : Elle fait toujours l’objet de cultes obscurs, comme on le voit sur ces photographies prises le 10 octobre 2012. Qui a mis ces rubans de satin et quels vœux ont alors été prononcés?

Pour aller plus loin : Grégory Vouhé, Nicolas Legendre, Anne d’Autriche et Radegonde, L’actualité Poitou-Charentes, n° 98, octobre-décembre 2012, p. 36.

Un buste de Goethe à Strasbourg

Strasbourg, le buste de Goethe, 1, dans l'allée de l'université

Le château de Schönbrünn à Vienne en Autriche en 1993, 2, de plus près

Pour le défi Mars, mois de l’Europe centrale organisé par Schlabaya, j’ai ressorti quelques photographies prise à Strasbourg fin octobre 2010. Je vous ai déjà montré le monument à Goethe, qui se trouve devant le palais de l’université, voici maintenant le buste qui se trouve à proximité, dans l’allée qui relie le palais de l’université au jardin des plantes. Vous apercevez le haut socle à droite de l’allée, quand on va vers le jardin des plantes.

Petit rappel déjà publié dans l’article précédent… Johann Wolfgang von Goethe a fait un bref passage à l’université de Strasbourg, de 1769 à 1771, où il a terminé son droit commencé à Leipzig de 1765 à 1768 (et est tombé amoureux de Frédérique Brion, la fille du pasteur de Sessenheim). Pour mémoire, Goethe est né le 28 août 1749 à Francfort et mort le 22 mars 1832 à Weimar, avocat puis magistrat, poète, romancier, passionné de sciences, etc.

Strasbourg, le buste de Goethe, 2, vu de face Goethe est représenté ici déjà âgé, et donc pas lorsqu’il était étudiant à Strasbourg.

Strasbourg, le buste de Goethe, 3, l'inscription au dos
Au dos du buste se trouve une longue inscription, avec l’identification du sculpteur H[einrich] Manger (né en 1833 à Odessa, je n’ai pas trouvé sa date de décès, après 1896 sans doute aux États-Unis), la date du modèle en 1820, l’identification du fondeur Lauchhammer et la date de fonte en 1872. Pour la transcription de l’inscription, j’ai triché, je l’ai trouvée dans un article sur les traces de Goethe à Strasbourg (Auf den Spuren von Jung-Stilling und Goethe in Straßburg):  » Modelliert von H. Manger / mit Benutzung von Frd. Tiecks / im Jahre 1820 nach der Natur gefertigten / lebensgroßen Büste Goethes. / Gegossen Lauchhammer 1872″ (traduction personnelle… modelé par H. Manger avec l’aide de Frd. Tiecks, achevé d’après nature en 1820, buste grandeur nature de Goethe, fondu par Lauchhammer 1872).

Strasbourg, le buste de Goethe, 4, l'inscription du socle Sur le socle du buste est gravée une inscription difficile à lire. D’après le dictionnaire historique des rues de Strasbourg, il s’agit d’une citation de Faust de Goethe : « Es kann die Spur von meinen Erdentagen nicht in Äonen untergehen » (la trace de mes jours terrestres ne saurait disparaître au fil des millénaires).

Poitiers, saint Martin dans l’église Saint-Hilaire-le-Grand

Poitiers, la charité de Martin, peinture murale dans l'église Saint-Hilaire

Le château de Schönbrünn à Vienne en Autriche en 1993, 2, de plus près

Pour le défi Mars, mois de l’Europe centrale organisé par Schlabaya, j’ai longuement hésité à vous « refaire le coup de saint Martin »… Mais il n’est pas facile de tenir la chronique sur Poitiers et de répondre en même temps à ce défi… Pour la semaine hongroise en 2011, je vous avais donc présenté saint Martin, né en Hongrie (à Sabaria ou Savaria en Pannonie, aujourd’hui Szombathely) et fondateur de l’abbaye de Ligugé dans la Vienne. Je vous ai ensuite reparlé de ce personnage à Tours, avec un aperçu de la basilique, la charité de Martin par Varenne, la messe miraculeuse de saint Martin par Alaphilippe… Donc, si vous voulez relire son histoire, je vous invite à relire mon article sur Ligugé, et à aller aussi sur place visiter l’abbaye, sa librairie et sa boutique (plus d’informations sur son site officiel).

Cette fois-ci, je vous emmène à Poitiers, dans l’église Saint-Hilaire-le-Grand, dont je vous ai déjà parlé plusieurs fois avec la mort d’Hilaire sur un chapiteau, le chevet et une autre vue ici, l’inscription d’Hugo le trésorier, le tombeau de Constantin de Melle, le chemin de croix de Jean Claro. Un important ensemble de peintures murales du 11e siècle y a été mis au jour. Il y a notamment des évêques, des scènes en rapport avec l’Apocalypse, mais cela, ça sera pour un autre article. Je vous emmène aujourd’hui dans l’absidiole nord. Si vous regardez la fenêtre, l’ébrasement gauche nous concerne aujourd’hui, il faut regarder assez haut. Il s’agit de l’une des scènes les plus fréquemment représentées dans la vie de saint Martin, dite la Charité de Martin. La scène se passe en 337, alors que Martin, soldat romain, est en garnison à Amiens. Il partage la moitié de son manteau avec un pauvre: c’est alors qu’il est frappé par la foi et se convertit au christianisme. En général, dans les Charités, il est représenté à cheval. Ici, il est représenté debout, vêtu en soldat romain, son nimbe (le disque jaune derrière sa tête) indique sa sainteté. il tient son manteau et son épée devant lui, en faisant face au pauvre, maigre, à moitié dévêtu, les genoux pliés.

Poitiers, verrière de saint Martin dans l'église Saint-Hilaire La fenêtre située au nord du chœur, donc à gauche de l’absidiole précédente, est fermée par une verrière qui porte également une représentation de saint Martin, cette fois vêtu de ses vêtements épiscopaux. Cette verrière a été réalisée en 1921 par les ateliers de Luc Fournier, peintre verrier à Tours.