Archives de catégorie : Visites, musées et expositions

Mes visites, expositions et patrimoine, à l’exception de ce qui concerne Poitiers, classé à part…

Les vitraux de Jacques Villon dans la cathédrale de Metz

Cathédrale de Metz, vitraux de Marc Chagall, déambulatoire, baie gauche, lutte de Jacob et de l'AngeDans l’édition du 6 août 2014 du Canard enchaîné, je découvre les déboires de l’artiste-verrier Jean-Pierre Raynaud, démarché il y a un an par un chanoine de la cathédrale de Metz qui vient de découvrir une de ses créations à Noirlac. Commande est passée pour un projet, il reste des baies non refaites après les bombardements de la Deuxième guerre mondiale. Il dessine un carton avec un damier de carreaux blancs et de carreaux portant le signe nucléaire en noir, sa « thématique du bien et du mal à partir de l’atome » (dixit le chanoine), n’a pas été comprise. L’État propriétaire ne bronche pas, projet rejeté! Les prédécesseurs à la cathédrale avaient plus d’ouverture d’esprit en acceptant les vitraux de Marc Chagall (l’illustration, revoir le paradis terrestre, la baie gauche des prophètes et des rois, la baie droite des rois et des prophètes), de Roger Bissière et de Jacques Villon… objets de l’article du jour!

Cathédrale de Metz, chapelle du sacrement, vitraux de Jacques VillonLes vitraux de la cathédrale de Metz sont les seuls réalisés par l’artiste Jacques Villon (frère de Marcel Duchamps… revoir l’exposition Jacques Villon en 2012 au musée des Beaux-Arts d’Angers pour quelques éléments biographiques). Ils se situent dans la chapelle du Saint-Sacrement (la deuxième à droite en entrant) et les thèmes ont été imposés par le Commanditaire…

Cathédrale de Metz, vitraux de Jacques Villon, signature et 1957… et ont été réalisés en 1957, comme en atteste la signature,

Cathédrale de Metz, vitraux de Jacques Villon, signature, date et atelier de Simon et Marq… par les ateliers l’atelier de Charles Marq, Brigitte et Jacques Simon à Reims (maître-verrier de père en fils depuis 1640), comme quelques années plus tard les vitraux de Marc Chagall.

Cathédrale de Metz, vitraux de Jacques Villon, première baie, l'exodeLa première baie à gauche illustre l’Exode (vitraux aussi appelés La Pâque ou l’Agneau pascal). Certes, le réseau de plomb, les lignes abondantes, les nuances de bleu en bas, de rouge, de jaune et de vert en haut, ne sont pas très figuratifs, mais prouvent l’audace des commanditaires à insérer ces vitraux lors de la Restauration / reconstruction de la cathédrale. Dans la zone claire un peu jaune, je pense que vous distingués quand même l’Agneau de Dieu.

Cathédrale de Metz, vitraux de Jacques Villon, deuxième baie, la CèneLa deuxième verrière illustre la Cène. Cette fois, je pense qu’il est facile de reconnaître la table, la vaisselle et les apôtres, disposés en diagonale, ce qui change des Cènes « frontales » de l’art classique. Le premier personnage en bas à gauche est Juda (en jaune) qui, contrairement aux autres, tend son assiette (en bleu de l’autre côté de la table).

Cathédrale de Metz, vitraux de Jacques Villon, troisième baieLa troisième verrière, dans l’axe de la chapelle, est consacrée à la Crucifixion. Là encore, le Christ sur sa croix, en blanc/jaune dans la zone verte en haut, est facilement identifiable. En bas à droite, sur fond bleu, se détachent le visage et les mains de Marie.

Cathédrale de Metz, vitraux de Jacques Villon, quatrième baieLes Noces de Cana occupent la quatrième verrière. Au premier plan, les jarres dans lesquelles le Christ aurait transformé l’eau en vin (Jean, 2, 1-11)… L’Évangile parle de six jarres, j’en compte cinq… mais le Christ (tête sur fond bleu au-dessus des jarres) en tient peut-être une dans les mains…

Cathédrale de Metz, vitraux de Jacques Villon, cinquième baieLa dernière verrière quand on compte à partir de la gauche (donc la première à droite) est consacrée au rocher de l’Horeb, frappé par Moïse pour en faire jaillir une source (Exode 17, 6).

Cathédrale de Metz, vitraux de Marc Chagall, déambulatoire, baie gauche, Moïse et le buisson ardentCe rocher est plus célèbre pour son buisson ardent (Exode, 3, 1 ; 1Rois, 19, 8), où Moïse a reçu de Dieu les Tables de la Loi avec les 10 commandements. On trouve juste un peu plus loin dans la cathédrale une version du Buisson ardent, par Marc Chagall réalisée quelques années plus tard.

Pour aller plus loin : voir Christian Schmitt, Les Vitraux de Jacques Villon – Cathédrale Saint-Étienne de Metz, éditions des Paraiges, 2014.

Voir aussi le livre 101 vues de la cathédrale de Metz, par la Médiathèque de Metz sur Calaméo (pages 42 et suivantes, article d’Anne Dell’essa).

Photographies de juillet 2012.

Des immeubles de Le Sauter à Niort

Niort, l'hôtel de la gare par les architectes Le Sauter Non loin de la gare se trouve un hôtel de voyageurs qui porte la signature « L & R Le Sauter / architectes DPLG / 1949 ». Il est l’œuvre de deux architectes niortais, Léon et Roland Le Sauter. Le premier a construit beaucoup d’immeubles dans l’après-guerre et jusque dans les années 1980 à Niort (notamment des sièges de mutuelles, la ZUP de Niort, etc.), le second s’est installé à Paris.

Niort, la DDE et le rond-point avec une sculpture Ils sont aussi les auteurs de ce bâtiment que je trouve beaucoup moins réussi… le siège de la direction départementale de l’équipement (enfin, ça doit être maintenant la Dreal DTT / direction des territoires), avenue de Paris à Niort. Et un cauchemar énergétique avant rénovation!

Pour en savoir plus : le fonds des archives privées de ces architectes est conservé aux  archives départementales des Deux-Sèvres.

A lire : le catalogue de l’exposition réalisée en 2009/2010 par Atemporelle à Parthenay, par Stéphanie Tézière Les architectes Le Sauter en Deux-Sèvres (1941-1975) ou, plus facile à trouver, l’article publié à cette occasion par la même auteure dans la revue Le Picton, n° 198 (novembre-décembre 2009), pages 72 et suivantes, « L’œuvre des architectes Le Sauter, 1941-1975 ».

Photographies de mi juillet 2011.

De retour… coucou à Max Ernst à Amboise et Paris?

La fontaine aux génies de Max Ernst à Amboise est en travaux (août 2014)

Il y a quelques mois, en février 2014, Grégory me signalait un article qui parlait de la restauration de la fontaine Aux cracheurs, aux drôles, au génie, de Max Ernst, à Amboise. La semaine dernière (20 août), les herbes avaient poussé sur le chantier, mais les travaux n’étaient pas finis!

Le Grand assistant de Max Ernst rue Brantôme à ParisDu coup, j’ai fait un petit coucou quelques jours plus tard au Grand assistant, toujours de Max Ernst, daté de 1967, rue Brantôme, à Paris, juste à côté du centre Pompidou. Le pauvre est négligé par les passants, qui, indifférents, le contournent, et les clochards qui s’en servent de support pour oser leurs affaires…

Le Grand assistant de Max Ernst à Paris, vues rapprochées de face et de dosHeureusement qu’il est haut perché, de face ou de dos, il les méprise de ses bras écartés (prêt à s’envoler vers des cieux plus cléments?).

Photographies août 2014.

C’est parti pour le festival de Confolens!

Affiche du festival de Confolens 2014 Le 57e festival de Confolens, art et traditions populaires est lancé avec le prélude ce soir, si l’alerte météo orange lancée pour cette nuit le permet, ça serait vraiment dommage que ce spectacle soit annulé! Du 12 au 17 août 2014, la ville vibrera au son des musiques du monde et au mouvement des danseurs, certains venus de très loin comme le groupe micronésien Mimar Bamboo (plusieurs heures de vol rien que pour aller faire établir les visas… plus de 24h de trajet, ils vont subir un sacré choc de culture entre l’île de Wap et Confolens! Si vous êtes dans le secteur, n’hésitez pas à aller y passer une soirée, mais aussi une journée, il y a de nombreuses animations gratuites, d’autres payantes, plein d’ateliers pour vous initier à ces danses, plein de rencontres pour vous évader très loin tout en restant… en Charente, aux confins du Limousin!

couverture du parcours du patrimoine sur Confolens Habituellement, la ville de Confolens (moins de 3.000 habitants, plus petite sous-préfecture de France) est plutôt déserte, je sais de quoi je parle, j’y ai étudié la quasi totalité des maisons du centre-ville il y a quelques années dans le cadre de l’inventaire du patrimoine du Confolentais, qui a donné lieu à deux livres, voir le parcours du patrimoine Confolens. Charente et l’Image du patrimoine sur le Confolentais. Mais pendant la semaine du festival et quelques jours avant, la ville est envahie par des centaines de danseurs (650 cette année, 28 groupes de presque autant de pays) et 20.000 visiteurs payants (presque 50.000 billets vendus, chacun assiste à plusieurs soirées), 100.000 visiteurs en cumulé avec les journées gratuites.

Ce festival est l’un de ceux qui ont fait l’objet d’une étude économique détaillée en 2012 financée par  par le conseil général de Charente (avec le ministère de l’économie et des finances (méthodologie tourisme, le ministère de la culture) : chaque euro de subvention rapporte 1,6€ de retombées économiques sur place (2,3€ si on inclut les tournées annexes des groupes): 217.000€ de subventions cette année là (l’association du festival a un budget global de 900.000€, le plus gros budget étant l’acheminement des groupes) ont rapporté presque 364.000€ de dépenses sur place des visiteurs, des organisateurs et des bénévoles. Non négligeable pour un territoire très rural, en 2003, je préférais calculer la densité de population des moutons que celle des habitants… Confolens sans le festival, ce serait sans doute une ville sans restaurant, sans hôtel, avec des commerces encore plus en difficulté!

Pour les 100 ans de l’assassinat de Jaurès… monument de Dole

Dole, le monument à Jaurès devant le pavillon de l'arquebusierIl y a juste cent ans, à quelques heures près (21h40 le 31 juillet 1914), Jean Jaurès, dirigeant socialiste pacifiste, était assassiné par Raoul Villain au café du Croissant, rue de Montmartre à Paris, près du siège de L’Humanité. Plusieurs monuments en France lui rendent hommage, il faudra que je vous montre celui de Toulouse… Son assassinat marque un coup dur pour les pacifistes qui essayaient d’éviter la guerre qui se profilait depuis un bon mois (28 juin 1914, assassinat à Sarajevo de l’archiduc François-Ferdinand, héritier de l’Empire austro-hongrois, et de son épouse la duchesse de Hohenberg, par le nationaliste serbe de Bosnie Gavrilo Princip)…

Dole, le monument à Jaurès devant le pavillon de l'arquebusierA Dole, le monument à Jean Jaurès a été érigé devant le « Pavillon de l’Arquebuse » dit aussi « des Arquebusiers » (18e siècle), devenu plus tard la bourse du travail, comme on peut encore le lire sur cette carte postale ancienne. des rassemblements pacifistes y sont organisés chaque année.

Dole, le monument à Jaurès, vue d'ensemble, face avec le semeur Le monument est constitué d’une grande stèle et a été inauguré en janvier 1924. Sur cette face se trouve une sculpture de Félix [Alexandre] Desruelles (Valenciennes, 1865 – La Flèche, 1943), qui a également réalisé le monument commémoratif à Jean Jaurès de l’hôtel de ville de Lille, réalisé en 1932 (qui était en 2002 déposé dans un local technique) et qui comprend un tirage en bronze (réduit) du semeur et du médaillon de Dole. On y voit donc un semeur qui semble marcher et tient de sa main gauche sa sacoche de grains et fait de sa main droite le geste du semeur, poing serré sur la semence, dans un geste qui rappelle beaucoup celui de la Semeuse (Mariane) dessinée en 1887 par Oscar Roty. En-dessous est gravée une célèbre phrase de Jean Jaurès : « J’ose dire avec / des millions / d’hommes que / la grande paix / humaine est /  possible / Jean Jaurès ».

Dole, le monument à Jaurès, face avec le médaillon

Sur la face opposée est gravée la dédicace (« A / Jean Jaurès / mort pour le peuple / le 31 juillet 1914 » et « Hommage de la démocratie Jurassienne »), encadrée de deux flambeaux.

Dole, le monument à Jaurès, détail du médaillon, de face et de trois quarts

Un médaillon en bronze montre le profil droit de Jean Jaurès en relief assez marqué, comme on peut le voir sur la vue de trois-quarts.

Dole, le monument à Jaurès, les citations des petits côtés

Sur les deux petits côtés sont gravés des textes de Jaurès:

« La vraie classe intellec_ / tuelle c’est la classe / ouvrière car elle n’a / jamais besoin du men- / songe. /

La vie et la liberté, ces / grandes éducatrices / auront le dernier mot./ L’humanité est mau-/ dite si pour faire preu- / ve de courage, elle / est condamnée à tuer / éternellement. /

Le courage c’est / de chercher la vérité / et de la dire, c’est de / ne pas subir la loi du / mensonge triom- / phant qui passe / et de ne pas faire / écho de notre âme, / de notre bouche et / de nos mais aux / applaudissements / imbéciles et aux / huées fanatiques. /

Le capitalisme, c’est la haine, la convoitise / sans frein, le capita- / lisme, c’est la guerre. / Jean Jaurès »

Et sur le petit côté opposé:

« La guerre détestable / et grande tant qu’elle / était nécessaire est / atroce et scélérate / quand elle commen- / ce à paraître inutile. / Arracher les patries / aux maquignons / de la patrie aux cas- / tes de militarisme et / aux bandes de la / finance pour permettre à / toutes les nations / le développement / infini de la démocra- /tie et de la paix c’est / servir la patrie elle- /même / c’est dans l’interna- / tionale que l’indé- / pendance des nations / a sa plus haute garan-/ tie, c’est dans les / nations indépendan-/ tes que l’internationa- / le a ses organes les / plus puissants et les / plus nobles / Jean Jaurès « .

Mais pourquoi ont-ils tué Jaurès, chantait Jacques Brel? Surtout pourquoi ont-ils acquitté Raoul Villain, son assassin? Jugé en mars 1919, il a été acquitté, par 11 voix contre 1, et pas pour folie, ce qui aurait été compréhensible (les asiles à l’époque étaient peut-être pire que les prisons, voir Chez les fous d’Albert  Londres). Au civil, Mme Jaurès est condamnée à payer les dépens du procès (frais de l’Etat et de Raoul Villain). Après une vie rocambolesque (trafic d’argent, troubles psychiatriques, tentatives de suicide, construction d’une curieuse villa), il sera finalement assassiné par des anarchistes le 17 septembre 1936 à Ibiza, lors de la guerre civile espagnole.

Photographies prises en août 2012.

La Meilleraye au musée de Parthenay jusqu’au 31août 2014

Affiche de l'exposition sur La Meilleraye au musée de Parthenay, 2014Je n’avais pas pu aller à l’inauguration au mois de février, mais comme l’exposition sur La Meilleraye a été prolongée jusqu’au 31 août 2014 au Musée municipal Georges Turpin à Parthenay (entrée libre et gratuite), j’y suis allée en car SNCF. Merci à Maria Cavaillès, conservatrice du musée, pour son accueil (et la petite virée aux alentours)!

Les ducs de La Meilleraye avaient leur château, aujourd’hui en ruines, à Beaulieu-sous-Parthenay. Quelque peu tombé dans l’oubli, le duc Charles de La Porte fut maréchal de France, cousin de Richelieu, a participé à de nombreuses batailles sous le règne de Louis XIV (Port-Louis, Hesdin, siège de Perpignan, etc.). En 1663, à la fin de sa vie, ses principaux fiefs en Poitou (baronnies de Parthenay et de Saint-Maixent, comté de Secondigny) sont érigés en duché-pairie. Son fils, Armand-Charles de La Porte de La Meilleraye, épouse Hortense Mancini, nièce de Mazarin, qui ose le quitter, il se venge sur ses sculptures remarquables accumulées (notamment de belles sculptures antiques)… la famille, l’une des plus riches d’Europe, est ruinée en moins de 40 ans.

Si la splendeur du château est difficile à reconstituer, l’exposition et le catalogue (au prix défiant toutes concurrence! 15€ pour 368 pages en couleur, en vente uniquement au Musée municipal Georges Turpin de Parthenay) retracent l’histoire de cette famille.

Si vous ne pouvez pas y aller ou pour avoir un aperçu avant de partir pour Parthenay, voir une vidéo sur l’exposition proposée par le musée (visualiseur ci-dessous si ça fonctionne). Le 26 avril, le prince Albert II de Monaco, descendant de cette famille et qui a prêté plusieurs objets, est venu en visite privée.

Voir mes autres articles sur Parthenayet notamment une précédente exposition, Un travail d’orfèvre à Parthenay et en Gâtine.

Monument à Victor Nessler à Strasbourg

Strasbourg, parc de l'orangerie, monument à Victor Nessler, vue d'ensembleLe samedi, quand je peux, après le marché, j’assiste au concert qui est donné à Poitiers à Notre-Dame-la-Grande. En cherchant dans mes photographies, j’ai retrouvé ce compositeur très peu joué de nos jours, Victor [Ernst] Nessler (Baldenheim, 1841 – Strasbourg, 1890) comme le dit en partie son monument… qui se trouve dans le parc de l’Orangerie à Strasbourg. Il est peut-être plus joué en Allemagne, je ne me souviens pas d’avoir entendu une de ses œuvres… à découvrir dans sa biographie sur ce site de musicologie. J’ai trouvé quelques CD: découvrir par exemple son opéra Der Trompeter Von Sackingen (j’ai testé le prélude et le premier acte…). Le monument a été dessiné par l’architecte Joseph Hug, avec un haut socle en grès rouge sur lequel est installé un buste en bronze, coulé à Munich, œuvre du sculpteur [Frédéric] Alfred Marzolff (Strasbourg, 1867 – Rountzenheim, 1936), dont je n’ai pas trouvé la signature.

Strasbourg, parc de l'orangerie, monument à Victor Nessler, le buste et le haut du socleLe monument a été inauguré pendant la grande exposition industrielle, le 28 mai 1895. Caché en 1941, le buste a été ré-installé dans le parc seulement en 1953.

Strasbourg, parc de l'orangerie, monument à Victor Nessler, le socle en grèsLe texte inscrit à la base du socle en grès est illisible. Une lyre repose sur une branche de laurier.

Strasbourg, parc de l'orangerie, monument à Victor Nessler, le buste en bronzeMèche au vent, belle barbe, joli nœud papillon, Victor Nesler le porte beau sur ce buste!

Strasbourg, parc de l'orangerie, monument à Victor Nessler, vue rapprochée du visageDe plus près, le nez un peu froncé, les sourcils proéminents, lui donne un air plus concentré que de loin, les poches sous les yeux et les pattes d’oie le vieillissent, il est pourtant mort à moins de 50 ans (d’une hépatite).

Photographies d’octobre 2010.

Les reliefs de la façade du musée d’Aquitaine à Bordeaux

Bordeaux, façade du musée d'AquitaineLa plupart des élus de Poitou-Charentes ne veulent pas du Plouc (PoitouLimOUsinCentre) ou de la Police (POitou LImousin CEntre). L’assemblée nationale propose maintenant des réunions Aquitaine-Limousin et Centre-Poitou-Charentes, mais les élus de Charente et Charente-Maritime de tous bords politiques exigent l’Aquitaine, c’est plus partagé pour les élus de la Vienne et des Deux-Sèvres. Un peu normal, le sud de la région est en tuile creuse et en zone occitane, le nord en langue d’oil, une bonne partie en tuiles plates, et le Poitou (bas et haut, donc Vienne, Deux-Sèvres et … Vendée) est plus tourné vers le nord. La région sera-t-elle partagée? Bon, après quelques articles sur Limoges, et toute la série sur Tours et Poitiers, ne sachant pas où nous irons dans quelques mois/années, je vous propose un article sur… Bordeaux! Avec des photographies prises en janvier 2013, quand j’étais allée voir les expositions sur Les désastres de la guerre de Francisco de Goya et Au temps des Gaulois. Direction le musée d’Aquitaine où se tenait cette dernière. Non, on n’entre pas voir les collections d’archéologie (quand même, un petit coup d’œil à la Vénus de Laussel!) ou sur l’histoire de Bordeaux (notamment une salle sur la traite des esclaves ouverte en 2009), on regarde la façade sur le cours Pasteur (en attendant le tram, par exemple…). Désolée pour la qualité de certaines photos, je les avais faites juste pour moi, pas en vue d’un article… Le bâtiment fut d’abord la faculté de lettres, de sciences et de théologie, d’où les thèmes retenus sur ces reliefs. Il fut inauguré en janvier 1886, après cinq ans de travaux sur les plans de l’architecte municipal de Bordeaux, Charles Durand. Je n’ai pas pu chercher de la documentation citée dans l’article de Marion Lagrange et Florent Miane, Le Musée archéologique de la faculté des lettres de Bordeaux (1886) (référence complète en fin d’article), mais vous y trouverez plein de renseignements, plans, etc. Cette partie centrale abritait le musée d’archéologie de la faculté.

Bordeaux, façade du musée d'Aquitaine, le relief de gaucheLe relief de gauche, une ribambelle (procession, si vous préférez) d’hommes se dirige vers le relief central. Il s’agit des « progrès de la science »!

Bordeaux, façade du musée d'Aquitaine, le relief de gauche, signature de Edmond PrévotIl est signé « E. Prévot », pour Edmond Prévot (Bordeaux, 1838 – Bordeaux, 1892), le musée des Beau-Arts conserve quelques-unes de ses œuvres, il a également réalisé deux allégories du palais Rohan, toujours à Bordeaux.

Bordeaux, façade du musée d'Aquitaine, le relief de gauche, détail de la partie gaucheSur la partie gauche, l’homme à gauche est vêtu d’un costume, les autres de toges. On devrait y reconnaître Lavoisier, Ptolémée et Galilée.

Bordeaux, façade du musée d'Aquitaine, le relief de gauche, détail de la partie droiteDans la partie droite, d’autres hommes célèbres… il me faudrait approfondir la question pour les identifier un par un, les coiffures et les attributs devraient aider avec un peu de patience.

Bordeaux, façade du musée d'Aquitaine, le relief centralLe relief central est dominé par l’allégorie centrale dont la tête déborde du cadre.

Bordeaux, façade du musée d'Aquitaine, le relief central, signature de Pierre GranetIl porte la signature « P. Granet », pour Pierre Granet (Villeneuve-d’Ornon, 1843 – Neuilly-sur-Seine, 1910)

Bordeaux, façade du musée d'Aquitaine, le relief central, allégorieLa femme centrale centrale est assise et vêtue à l’Antique, portant une palme et coiffée d’une couronne. Certains disent qu’il s’agit d’Athéna, déesse notamment de l’intelligence. Mais elle ne porte pas les symboles d’Athéna (l’égide, par exemple). Avec sa petite couronne et les armoiries de la ville de Bordeaux qu’elle soutient de la main gauche, j’y verrai bien une allégorie de la ville de Bordeaux. Pierre Paris, cheville ouvrière du musée, ayant été directeur de l’école française d’Athènes, le sculpteur a peut-être joué sur l’ambiguïté avec une Athéna qui possède les attributs d’une allégorie de ville!

Bordeaux, façade du musée d'Aquitaine, le relief central, personnages à gaucheLes personnages à gauche se pressent vers elle, de l’enfant (nu) à l’adulte (barbu) en passant par des jeunes gens (glabres), autour d’une colonne cannelée.

A droite, je verrai plutôt Athéna ici, dans cette femme accroupie qui porte un casque et tient une tablette, autour de laquelle se pressent trois jeunes gens glabres et un homme barbu peut-être un peu plus âgé.

Bordeaux, façade du musée d'Aquitaine, le relief de droiteJe n’avais pas pris bien en face le relief de droite, désolée pour la déformation du relief… On y voit à nouveau une procession masculine qui se dirige vers le relief central. Il s’agit des progrès des lettres (y compris la philosophie et la théologie).

Bordeaux, façade du musée d'Aquitaine, le relief de droite, signature de CoëffardIl porte la signature « Coëffard », pour Louis (André) de Coëffard de Mazerolles (Arveyres, 1818 – Bordeaux (?), 1887).

Bordeaux, façade du musée d'Aquitaine, le relief de droite, partie gauche avec lyre et phinxSur la partie gauche se trouve un sphinx (archéologie), un personnage qui tient une grande lyre et un petit masque (la tragédie antique), Moïse, juste devant le sphinx, tient les tables de la loi avec un texte en hébreu

Bordeaux, façade du musée d'Aquitaine, le relief de droite, partie droite de la processionDans la partie droite se trouve, à l’extrémité droite, la seule femme de ce relief, vêtue d’un long manteau et la tête couverte d’un voile. Avec un peu d’effort, il devrait être possible de retrouver dans cette procession des lettres Homère, Horace, Eschyle et Dante…

Pour aller plus loin: voir l’article de Marion Lagrange et Florent Miane, Le Musée archéologique de la faculté des lettres de Bordeaux (1886). L’institutionnalisation des collections pédagogiques et scientifiques, In Situ, n°17, décembre 2011.

Photographies de janvier 2013.

La grande lessive de Nans

Nans-sous-Sainte-Anne 2014, cloître du prieuré, torchons en cours d'installation le samedi matinDe retour de Nans-sous-Sainte-Anne, je vous avais montré un rapide aperçu du 7e salon Les aiguilles se mettent au vert et mes achats. Depuis, j’ai fini de vous montrer les étapes de la broderie jusqu’au torchon fini (voir détail en fin d’article) et son retour avec plein de cadeaux!

Nans 2014, le cloître, étandage de torchons, Marlie en pleine actionMerci à Maddy et à Marlie… en pleine action au fond sur cette photo!Allez voir chez elle, il y a d’autres photos et des liens vers d’autres blogs qui ont publié des albums. Et très bientôt, vous pourrez aussi commander chez elle l’album souvenir avec l’ensemble des torchons!

Nans 2014, le cloître, étandage de torchons, avec le mien le samedi et le dimancheJe peux à présent vous montrer quelques images supplémentaires de la grande lessive, sous la pluie le samedi… et plus au sec le dimanche. L’étendage et la place des torchons a changé entre les deux jours… Je commence par les vues où on aperçoit le mien, na!

Nans 2014, le cloître, étandage de torchonsVoici quelques vues, mélange des deux jours…

Nans 2014, le cloître, étandage de torchonsEt d’autres merveilles…

Nans 2014, le cloître, étandage de torchonset d’autres encore!

Nans-sous-Sainte-Anne 2014, cloître du prieuré, torchonsplace le dimanche matin, installation de Sabine Divoux Gaunet et visite de MTSAAvant l’ouverture, quelques exposants (Marie-Thérèse Saint-Aubin/MTSA à gauche, fidèle de Nans, qu’elle a même « grillé », voir mon interprétation) avaient profité du calme pour faire un petit tour de cloître, tandis que Sabine Divoux Gaunet (à droite) termine d’installer son stand avec ses torchons brodés au fil des saisons et ses tricoboules

Gigny-sur-Suran, exposition autour du fil 2012, 3, marquoir de 1867Maintenant, il va falloir réfléchir au concours d’idées 2015 (suivre le lien qui vous emmènera chez Marlie), organisé autour du marquoir d’Artémis(e) Chevassus que vous aviez aperçu sur ce blog en 2012 à Gigny-sur-Suran)!

Nans, mes achats 2014Si vous ne souhaitez pas participer, il y a un très beau livret avec les grilles établies à partir de ce marquoir ancien! Renseignements avec le concours d’idées 2015, mon marquoir brodé.

Affiche pour le salon de Nans 2014Mon torchon est arrivé juste à temps pour le concours d’idées 2014 (merci à Marlie qui m’a accordé un délai supplémentaire!) et le salon de Nans-sous-Sainte-Anne 2014. Vous trouverez chez Marlie un feuilleton autour de l’histoire du beau torchon ancien d’Irénée Gerriet. J’ai déjà participé à ce concours en 2011 avec un motif brodé inspiré des bannières de Cluny terminé en trousse à deux compartiments, en 2012 avec des vaches rouges, en 2013 ma prairie fleurie, et aussi brodé le village de Nans-sous-Sainte-Anne sur une grille de Marie-Thérèse Saint-Aubin/MTSA.

Clic clic sur les liens pour voir les détails au fil de la réalisation!

Le torchon de Véronique D pour le concours d'idées de Nans-sous-Sainte-Anne 2014Revoir les étapes du torchon (voir le torchon fini):

– le torchon brut

– la couture, pour ramener ses coutures à 53 sur 80 cm

– l’école sur une grille de Raquel Blasco trouvée dans Mains et merveilles n° 98, rêves d’automne, septembre/octobre 2013: le début avec enfants et chats, les autres enfants, l’école, les arbres et le banc

– Adorise, avec des lettres tirées de la grille l’atelier de couture de Pic et Pic et Petits points, parue dans Passion fil n° 17 (octobre 2012), le cadre sur une grille de Toute une vie à broder de Sophie Delaborde et Sylvie Castellano (et sa ferme)

– le lustre (Pampilles et cristal), grille d’Histoires de lin et parue dans Passion fil n° 17 (octobre 2012), le centre, la partie gauche, le lustre terminé.

– Bannières brodées pour Gigny, Baume, Cluny : le laboureur et le semeur (grilles de Christiane Vo-Ha),  la cuve à fouler et les vendangeurs (grille de Marie-Jeanne Lambert)

– Rêve de roses, grille de Rachida Collewette pour 123 Citrouille, parue dans Mains et merveilles n° 90, mai/juin 2012: le petit couple, l’ensemble

–  100% couture, grille Pic et Pic et Petits points parue dans Passion fil n° 18 (janvier 2013): le mannequin, le mètre et les bobinesterminée.

– des oiseaux: un oiseau tiré de la mercerie d’antan de Passion bonheur, parue dans Passion fil n° 14, janvier 2012, un deuxième et un troisième oiseaux tirés d’une grille proposée par V. Eninger dans De fil en aiguille n° 69, mars-avril 2009.

– une vache tirée de Les poyas à broder et à coudre de Bernadette Baldelli : le début et l’ensemble

– un bélier, grille de C. Lacroix parue dans De fil en aiguille n° 61, mars-avril 2008

– oies, poule, poussin et coq dans Tendres animaux brodés au point de croix, de Brigitte Roquemont: le début, la suite, la fin

Le monument à Washington à Paris

Paris, monument à George Washington, de face et de profilC’était hier (4 juillet) le jour de la fête nationale des États-Unis, j’ai choisi de vous présenter le monument à George Washington (héros de l’indépendance et premier président des États-Unis), place d’Iéna, …

Paris, musée Guimet et monument à Wahington, carte postale ancienne… devant le musée Guimet à Paris (ici sur une carte postale ancienne). Il regarde vers l’avenue Wilson (vers le musée d’art moderne de la ville de Paris) et tourne le dos à la statue équestre du maréchal Foch, en haut de l’avenue, devant le Trocadéro.

Paris, monument à George Washington, signature des sculpteursLa statue en bronze porte la signature « Daniel C. French – Edward C. Potter – Sculptors ». Daniel Chester French (Exeter, New-Hampshire, 1850 – Concord, Massachusettes, 1931) est surtout connu pour le monument à Abraham Lincoln au Lincoln Memorial de Washington. Edward Clark Potter (1857 – 1923) a notamment réalisé les allégories de la Bibliothèque publique de New-York.

Le monument, dédié à « Washington / February, 22 1732 / December, 14 1799 » et, selon l’inscription portée sur le côté du piédestal, a été « Offert par les femmes des États-Unis / d’Amérique en mémoire de l’amitié et / de l’aide fraternelle données par / la France à leurs pères pendant leur / lutte pour l’indépendance ». Il a été inauguré le 3 juillet 1900.

Paris, monument à George Washington, la statue des deux côtés
Il s’agit d’une statue équestre très classique posée sur un haut socle, gare aux voitures pour s’approcher. George Washington, dans son grand uniforme de soldat (officier) est représenté à cheval, brandissant son sabre de la main droite. Le cheval semble avancer doucement, levant sa patte avant droite.

Paris, monument à George Washington, détail de Wasington et de la tête du cheval

Les détails de Washington et du cheval sont très réalistes, relevant plus de la tradition du 19e siècle que de la sculpture « moderne » du début du 20e siècle.

Photographies d’octobre 2010