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Les derniers jours de Stefan Zweig de Sorel et Seksik

pioche-en-bib.jpgCouverture de Les derniers jours de Stefan Zweig de Sorel et SeksikUn album trouvé parmi les nouvelles acquisitions de la médiathèque.

Le livre : Les derniers jours de Stefan Zweig de Guillaume Sorel (dessins) et Laurent Seksik (roman et adaptation du scénario), éditions Casterman, 2012, 88 pages, ISBN 9782203041769.

L’histoire: septembre 1941. Un bateau quitte New-York, à son bord, Stefan Zweig et sa femme, Lotte, qui ont fui l’Autriche annexée par l’Allemagne nazie et poursuivent leur exil vers le Brésil. De leur arrivée à leur suicide le 22 février 1942  à Petropolis, sur les hauteurs de Rio, Stefan Zweig et sa femme avaient été accueillis avec brio dans la bonne société. Mais l’auteur est nostalgique du passé, des fastes de Vienne, ne se remet pas de l’autodafe de ses ouvrages puis de sa fuite en Angleterre, s’inquiète de la situation en Europe, n’arrive pas à se concentrer sur son nouveau livre (Le monde d’hier) ou sa nouvelle vie.

Mon avis: un album qui figure depuis plusieurs mois dans le TOP BD des blogueurs organisé par Yaneck / Les chroniques de l’invisible, sur un auteur que j’ai pas mal lu en VO en prépa… et plus jamais depuis plus de 20 ans! Laurent Seksik a adapté en scénario son roman écrit deux ans auparavant. Il a choisi de « boucher les trous » dans ces six derniers mois de la vie de Stefan Zweig et de sa femme, qu’il présente comme un homme désespéré par la situation en Europe, nostalgique du passé (avec de belles planches autour de Gustav Klimt à Vienne), mais ne se remettant pas de l’autodafe de ses ouvrages, de la disparition ou de l’exil de ses amis (Max Ernst, Walter Benjamin), un homme que la vie intellectuelle à Rio (des locaux rejoints par de nombreux exilés) et l’amour de sa femme sont incapables de le sortir de ses idées noires. Guillaume Sorel a peint de très beaux paysages qui contrastent avec les intérieurs sombres des intérieurs de la vie à Rio ou les tons ocres du passé viennois.

Logo top BD des bloggueurs Cette BD sera soumise pour le classement du TOP BD des blogueurs organisé par Yaneck / Les chroniques de l’invisible. Mes chroniques BD sont regroupées dans la catégorie pour les BD et par auteur sur la page BD dans ma bibliothèque.

De retour… coucou à Max Ernst à Amboise et Paris?

La fontaine aux génies de Max Ernst à Amboise est en travaux (août 2014)

Il y a quelques mois, en février 2014, Grégory me signalait un article qui parlait de la restauration de la fontaine Aux cracheurs, aux drôles, au génie, de Max Ernst, à Amboise. La semaine dernière (20 août), les herbes avaient poussé sur le chantier, mais les travaux n’étaient pas finis!

Le Grand assistant de Max Ernst rue Brantôme à ParisDu coup, j’ai fait un petit coucou quelques jours plus tard au Grand assistant, toujours de Max Ernst, daté de 1967, rue Brantôme, à Paris, juste à côté du centre Pompidou. Le pauvre est négligé par les passants, qui, indifférents, le contournent, et les clochards qui s’en servent de support pour oser leurs affaires…

Le Grand assistant de Max Ernst à Paris, vues rapprochées de face et de dosHeureusement qu’il est haut perché, de face ou de dos, il les méprise de ses bras écartés (prêt à s’envoler vers des cieux plus cléments?).

Photographies août 2014.

Aux cracheurs, aux drôles, au génie, la fontaine de Max Ernst à Amboise

Amboise, la Fontaine de Max Ernst, 1, vue générale

Le château de Schönbrünn à Vienne en Autriche en 1993, 2, de plus près

J’entame ce Mars, mois de l’Europe centrale organisé par Schlabaya avec la fontaine de Max Ernst à Amboise…

Max Ernst est né le 2 avril 1891 à Brühl en Rhénanie-du-Nord-Westphalie et mort le 1er avril 1976 à Paris, où il était arrivé en 1922. En 1918, il avait fondé avec Johannes Theodor Baargeld le groupe Dada de Cologne. Il eut un atelier en Touraine à Huismes de 1955 à 1968.

Les photographies datent d’octobre 2011.

La fontaine d’Amboise a été réalisée en 1967 et inaugurée en 1968 par Michel Debré, elle a été réalisée à partir d’œuvres déjà existantes de Max Ernst. Juridiquement, elle appartient au fond national d’art contemporain et est déposée à Amboise (Indre-et-Loire). Lorsque je l’ai vue, elle était en cours de restauration et hors d’eau. Le bassin et les socles sont en pierre, les sept tortues du tour et les deux petites grenouilles sont en résine (et souvent remplacées suite à des vols), le reste est en bronze. Elle a pour titre « Aux cracheurs, aux drôles, au génie« . Pour l’artiste, cette fontaine était à la fois un hommage à la Touraine où il résidait à Huismes et à Léonard de Vinci, qui avait vécu au Clos-Lucé (aussi à Amboise). Il a d’ailleurs eu l’aide pour la taille de pierre à son voisin et ami, l’artiste et taille de pierres Gilles Chauvelin.

Amboise, la Fontaine de Max Ernst, 2, le génie Au centre de la fontaine se dresse le génie, sur un haut socle lui même installé au-dessus d’un assemblage qui rappelle un peu un dolmen avec sa table et ses montants. Il s’agit d’une reprise du Génie de la Bastille (1961), en quatre fois plus grand. Max Ernst voulait en lui rappeler un oiseau de la Liberté, rappelant le génie romain de la liberté qui se trouvait depuis 1830 au sommet de la colonne de la place de la Bastille à Paris.

Amboise, la Fontaine de Max Ernst, 3, la signature Max Ernst La signature de Max Ernst est portée au dos, un peu sur le côté, du grand génie.

Amboise, la Fontaine de Max Ernst, 4, tortue et grenouille Les autres animaux de la fontaine sont des tortues et des grenouilles…

Amboise, la Fontaine de Max Ernst, 5, la grande tortue Au centre, un peu en avant du génie, une grande tortue crache de l’eau… quand la fontaine est en service!

Amboise, la Fontaine de Max Ernst, 6, la grande grenouille Sur la droite de la fontaine, une grande grenouille stylisée, aux yeux globuleux, se tient debout sur son socle. En temps normal, elle crache aussi de l’eau, qui a laissé une grande trace sur le devant de la sculpture.

Amboise, la Fontaine de Max Ernst, 7, les deux petites grenouilles Un peu sur le côté à gauche quand on regarde la fontaine trône sur un haut socle de pierre un couple de grenouilles… en résine et posées à l’envers par rapport aux vues lors de l’inauguration de la fontaine. Sans doute une erreur lors du remplacement de la énième copie après un énième vol?

Photographies octobre 2011

PS: 18 août 2014, elle est en travaux…

La fontaine aux génies de Max Ernst à Amboise est en travaux (août 2014)

Des expositions à Tours

L'entrée du jardin du musée des beaux-arts de Tours Il y a une dizaine de jours, j’ai fait un marathon d’expositions à Tours

Dès la descente du train, je prends la direction du musée des Beaux-Arts. C’est pour voir l’exposition  que j’allais à Tours, certes, j’avais encore un peu de temps (jusqu’au 18 janvier 2010), mais le temps file si vite… Le parti de l’exposition est de montrer les œuvres créées en Touraine par Max Ernst, qui résida à Huismes de 1955 à 1968 (voir Aux cracheurs, aux drôles, au génie, la fontaine de , à ).

La façade du musée des beaux-arts de Tours Ce n’est pas un très grande exposition en nombre de pièces présentées, mais elle est très importante par leur qualité… Peinture (vous ne pourrez pas être insensible à la Loire endormie…), collages, sculpture, livres, correspondance, photographies, à découvrir, vraiment. Vous pouvez en avoir un aperçu sur cette page, ou mieux encore dans le dossier de presse. En sortant de l’exposition, n’oubliez pas de visiter le reste du musée… Mes préférés ? Les travaux préparatoires à la Aux cracheurs, aux drôles, au génie, la fontaine à Amboise avec des tortues géantes, des collages qui utilisent des imitations de frivolité en plastique, des règles et des équerres, et une lithographie intitulée Humanae vitae (si vous ne vous souvenez pas de cette encyclique, j’en ai déjà parlé ici), cette lithographie est plutôt une réaction à chaud contre elle…

Le château de Tours Le château de Tours organise depuis plusieurs années des expositions gratuites d’art contemporain, après avoir accueilli un aquarium jusqu’au début des années 2000. La plus fameuse exposition que j’y ai vue était celle de Buren, qui avait monté un grand cube qui dépassait de la façade…

Couverture du catalogue Yves Elleouet à QUimper et Tours en 2009Tout en haut, il y a une exposition sur Yves Elleouët (1932-1975), le gendre d’André Breton, puisqu’il a épousé Aube Breton en 1956. L’exposition avait d’abord été présentée au musée des Beaux-Arts de Quimper au cours de l’été 2009, leur dossier de presse est très bien fait et vous permettra de découvrir l’exposition si vous ne pouvez y aller avant le 10 Janvier 2010. Allez aussi voir ce site consacré à Yves Elléouët.

Le catalogue est très beau aussi (dans ma bibliothèque maintenant). Yves Elléouët est peintre, proche dans les années 1955-1960 du mouvement surréaliste, mais aussi poète et écrivain. Vous savez quoi, il est aussi passé en 1957/1958 à Saint-Cirq-Lapopie (il va vraiment falloir que j’aille visiter ce village que m’a fait découvrir la Petite fée Nougat). Il a aussi réalisé des dessins humoristiques sous le nom de Björk, Emmanuelle, quand tu passeras par ici, il faudra que je te montre la reproduction d’un dessin sur l’art préhistorique… avec un mammouth qui pose comme modèle devant la caverne. J’ai bien aimé ces dessins et les œuvres du début, surtout les fresques sur ciment frais dans des tons ocres, moins celles des années 1970, où il a changé de style.

Le château de Tours Le premier et le deuxième étages accueillent des œuvres prêtées par la fondation des Treilles et vous pouvez la voir ici jusqu’au 17 janvier 2010 (elle a été présentée en 2007 à Milan et Ixelles, en 2008 à Dinan). Cette collection est constituée avant tout d’un legs de Anne Gruner Schlumberger. La plupart des grands artistes du 20e siècle y sont présentés, dont certains que j’aime beaucoup, Max Ernst, Victor Brauner, Henri Laurens, Hans Harp, Fernand Léger, Luis Fernandez, des encres et des fusains (et quelques grands formats) de Joseph Sima, des assiettes de Picasso, des dessins de Giacometti, etc.

Je suis aussi allée voir la nouvelle exposition du muséum d’histoire naturelle, mais vous avez le temps, elle y est pour presque un an et je vous en reparlerai, comme de la cathédrale, l’abbaye Saint-Martin, l’abbaye Saint-Julien, le quartier canonial… Quand je vous disais marathon, c’était presque un semi-marathon, j’avais pris mon podomètre, il marquait plus de 20 km le soir… le tout avec un petit lest de deux catalogues et un livre.

Pour aller plus loin : mes collègues du service de l’inventaire de la région Centre ont numérisé et mis à la disposition de chacun le dossier sur le château ou celui sur le musée des Beaux-Arts.

Tours

En 2009 : abbaye Saint-Julien, les expositions Max Ernst, Yves Elléouët et sur la fondation des Treilles, le muséum d’histoire naturelle, la cathédrale Saint-Gatien, la basilique Saint-Martin, la collégiale Saint-Pierre-le-Puellier et la place Plumereau.

En 2010-2011: voir les liens sur cette page.