Archives par étiquette : salon des artistes français

Nicolas-Joseph Beaurepaire par Maximilien Bourgeois à Angers

Nicolas-Joseph Beaurepaire par Maximilien Bourgeois à Angers, vue généraleJe n’ai quasiment pas bougé de Poitiers depuis juillet dernier, mais j’ai plein de photographies en stock… Direction aujourd’hui, avec des clichés pris en octobre 2011, sur le pont de Verdun.

 

Nicolas-Joseph Beaurepaire par Maximilien Bourgeois à Angers, dédicaceLe monument est dédié « à / Beaurepaire » et porte la mention « 14 juillet 1889/ De Guignard Maire ». Si l’on se réfère à la fiche de la base de données e-monumen, un premier projet de 1836, par Louis David d’Angers, n’a pas abouti, un piédestal dont la première pierre est posée en 1848 reste vide. Un nouveau projet, en 1881, aboutit à l’érection de ce monument inauguré le 14 juillet 1889 par le Dr Guignard, porteur du projet depuis plusieurs années alors qu’il n’était que conseiller municipal. Nicolas-Joseph Beaurepaire (Coulommiers, 1740 – Verdun, 1792) fut officier sous l’Ancien Régime puis au début de la Révolution, a pris sa retraite en Anjou en 1791 avant de « rempiler » quelques mois plus tard à la tête du bataillon des volontaires de Mayenne-et-Loire et de se retrouver à Verdun, bientôt assiégée par les Prussiens où il trouve la mort le 2 septembre 1792 au moment de la reddition de la ville (assassiné ou suicidé, les versions divergent). Il aurait dû faire partie de « l’armée de généraux » qui peuplent le Panthéon à Paris, mais son corps ne fut pas retrouvé au moment du transfert…

Nicolas-Joseph Beaurepaire par Maximilien Bourgeois à Angers, signature de Maximilien Bourgeois

La ville d’Angers a choisi de reproduire le monument érigé à Coulommiers, la ville natale de Beaurepaire, avec une statue en pied de Maximilien [Louis] Bourgeois (Paris, 1839 – Paris, 1901) présentée au salon des artistes français de 1884 sous le n° 3310. Comme beaucoup de statues en bronze, elle fut fondue en 1942 sous le régime de Vichy. Un nouveau tirage est réalisé et inauguré en 1987 (d’après le modèle en plâtre aujourd’hui conservé au musée municipal des Capucins à Coulommiers?). La signature porte la trace de cette péripétie: Il porte la signature « Max(lien) Bourgeois scup(t) / Fond. Joly Nantes ». La statue de Coulommiers a également été fondue en 1942…

Nicolas-Joseph Beaurepaire par Maximilien Bourgeois à Angers, trois vues, de trois quarts et de côtéIl est représenté en uniforme, debout, en appui de la main gauche sur son épée reposant au sol, bras droit ramené sur la poitrine, poing serré.

Nicolas-Joseph Beaurepaire par Maximilien Bourgeois à Angers, vue de profil avec la tableDerrière lui se trouve une table où est étalée une carte avec la mention « France », sur laquelle sont posés un pistolet, une plume, de l’encre et des feuilles de papier.

Nicolas-Joseph Beaurepaire par Maximilien Bourgeois à Angers, détail du visageOh, il a l’air bien sévère et pas commode, le sieur Beaurepaire avec ses sourcils froncés…

 

 

 

 

La défense de la famille… par Emile André Boisseau

La défense de la famille par Boisseau à Paris, dans le square d'AjaccioD’aucuns défendent ces dernières semaines une vision très rétrograde de la famille. J’en ai retrouvé une qui doit bien leur plaire dans mes photographies (prises en février 2012): elle se trouve dans le square d’Ajaccio, dans le 7e arrondissement de Paris, un square créé en 1865 par Jean-Charles Alphand (Grenoble, 1817 – Paris, 1891, enterré au cimetière du Père-Lachaise avec sur sa tombe un buste de Jules Coutan) et qui longe le côté nord-est de l’hôtel des Invalides.

La défense de la famille par Boisseau à Paris, signature de Emile André BoisseauCe groupe sculpté en marbre a pour titre « La défense du foyer » et porte la signature « É[mile André] Boisseau » (Varzy, 1842 – Paris, 1923). Cette allégorie de la famille a été sculptée en 1887 et il en existe des versions en bronze et des réductions. Il semble avoir été présenté au salon des artistes français de 1881, mais c’est l’année qui manque dans les catalogues numérisés par la Bibliothèque nationale de France (base Gallica).

La défense de la famille par Boisseau à Paris, vue de face et de profilUn homme debout (un valeureux gaulois), une femme assise (toute menue et apeurée), un bébé… L’homme tenait un glaive brisé (comme le soldat du Gloria Victis d’Antonin Mercié) dans la main droite mais il n’en reste que le pommeau. Vous pouvez le voir dans son état d’origine sur le plâtre patiné attribué musée d’Orsay (et mis en dépôt au musée de Clamecy), il figure dans le catalogue des sculptures du musée d’Orsay, dirigé par une certaine… Anne Pingeot, et Antoinette Le Normand-Romain et Laure de Margerie.

La défense de la famille par Boisseau à Paris, le pagne en peau de fauve, la mère et le bébéUn père, une mère, un bébé. Le père est nu, vêtu d’une peau de fauve (tigre?) comme d’un pagne retenu par son baudrier. Il domine la scène et « protège » sa femme et le bébé qu’il ne porte pas (ça serait attenter à sa virilité?) mais qui repose sur les genoux de la mère.

La défense de la famille par Boisseau à Paris, les pieds du père et de la mèreLe père est chaussé, mais la mère pieds-nus…

La défense de la famille par Boisseau à Paris, le bébé tout nu… et le bébé tout nu, même s’il a perdu sa main droite et son pénis. Il semble pleurer, grimaçant bouche ouverte et yeux fermés.

Extrait de centre Presse avec une coquille autour de Copé et Tous à poilA poil, ça doit plaire à M. Copé, LOL! (si, si, j’ai lu ça dans Centre presse du 13 février 2014: « L’UMP a pris mercredi la défense de son président Jean-François Copé, objet de vives critiques après sa dénonciation du livre Tous à poil, qu’il a recommandé [sic] pour les classes primaires ». Pour ceux qui veulent ce livre « recommandé pour les classes primaires », c’est Tous à poils, de Claire Franek et Marc Daniau, aux éditions du Rouergue).

La défense de la famille par Boisseau à Paris, le bébé tout nu, détail du sexe coupé(PS: pour répondre à Marlie, voici un détail, il y a bien le scrotum, mais le zizi est cassé presque au ras, pauvre bébé! Euh, j’ai retaillé dans ma photo pas très lourde, si un(e) ami(e) parisien(ne) a l’occasion de passer par là, de faire une photo rapprochée et de me l’envoyer, je remplacerai)

La défense de la famille par Boisseau à Paris,  coiffure du pèreDans le même esprit, vous croyez que des cheveux longs, c’est en accord avec « un homme »??? Bon, ça doit aller avec « Notre ancêtre le Gaulois bien fort ». Ah les stéréotypes… Belle sculpture mais vision pour le moins rétrograde de la famille et du Gaulois!

Dans le même square se trouvent un monument à Hippolyte Taine et une statue du Général Gouraud, mais je vous les montrerai une autre fois…

Vous pouvez aussi revoir d’autres « familles » sur mon blog… Clic sur les vignettes et sur les liens pour en savoir plus. Petite sélection:

Mairie de Montreuil-Bonnin, mur 1, partie droite, repas familialla famille représentée par l’artiste catholique engagée Marie Baranger dans la mairie de Montreuil-Bonnin

Pons, monument à Emile Combe par Paul Landowski, 1, vue généralele monument à Émile Combes par Paul Landowski à Pons (allégorie de l’éducation)

Cahors, monument aux morts de 1914-1918, 7, vue de côtéLe soldat, sa femme et le bébé sur le monument aux morts 1914-1918 par François Sicard à Cahors

Tours, les mystères douloureux de C. Alaphilippe, 1, vue généraleles mystères douloureux de Camille Alaphilippe dans le parc Mirebeau à Tours.

La statue de Béranger dans le square du Temple à Paris

Statue de Béranger par Henri Lagriffoul square du Temple à Paris, deux vues généralesDans un autre contexte, au tout début de ce blog en 2008, je vous ai présenté des lieux de mémoire autour de Pierre-Jean de Béranger (1780-1857). D’un ton très libertaire pour certaines, nombre de ses chansons sont disponibles sur le portail Gallica de la Bibliothèque nationale de France, par exemple dans l’album illustré par Grandville. Je vous présente aujourd’hui de plus près sa statue érigée dans le square du Temple à Paris, réalisée  en 1953 par Henri [Albert] Lagriffoul (Paris, 1907 – 1981), premier grand prix de Rome de sculpture en 1932 (voir une biographie sur le site du collège Joliot-Curie à Châtillon-sur-Indre). Béranger est représenté assis, pensif…

Statue de Béranger par Amédée Doublemard square du Temple à Paris, carte postale ancienneElle remplace la statue de Amédée [Donatien] Doublemard (Flavigny-le-Grand-et-Beaurain, 1826 – Paris, 1900), grand prix de Rome de sculpture en 1855, conjointement avec Henri Chapu. Elle avait été présentée au salon des artistes français de 1884  sous le numéro 3472 et fondue en 1942. Béranger y était alors représenté debout.

Statue de Béranger par Henri Lagriffoul square du Temple à Paris, dédicace illisibleLa dédicace à Béranger sur la statue actuelle est peu visible à cause de la végétation…

Statue de Béranger par Henri Lagriffoul square du Temple à Paris, signature illisible… de même que la signature.

Photographies d’octobre 2011.

Aux salons des artistes français…

Je commence à vous avoir montré beaucoup d’œuvres présentées aux Salons des artistes français… Voici un petit récapitulatif sans doute très incomplet…

Navigation dans la page

Salon de 1841

 

Tombeau de Théodore Géricault par Antoine Etex au Père Lachaise à Paris, le gisant de Géricaultle gisant de Théodore Géricault par Antoine Etex (dans une version en marbre aujourd’hui à Rouen)

Salon de 1850

Metz, cheval pur sang en bronze de Christophe Fratin, deux vues presque de facen° 3394, Le cheval pur-sang, bronze, par Christophe Fratin

Salon de 1852

Jardin des plantes de Mets, aigles de Fratin, vue généralen° 1397, Le triomphe de l’aigle par Christophe Fratin

Salon de 1859

Poitiers, la douleur maternelle par Etex à Blossac, 2, vu de facen° 3214, La douleur maternelle par Antoine Etex

Salon de 1864


Toulouse, le combat de coq de Falguière au Grand rond, carte postale anciennele Vainqueur du combat de coq par Alexandre Falguière

Salon de 1866

Poitiers, le bonheur maternel par Etex, 4, vu de trois quartsn° 2757, Le bonheur maternel par Antoine Etex

Salon de 1869

Poitiers, le lion amoureux de Maindron dans le parc de Blossac, 1, vu de faceLe lion amoureux par Étienne Hippolyte Maindron

Salon de 1874

Niort, Gloria Victis de Mercié, vue de face, rapprochéeGloria Victis par Antonin Mercié

Salon de 1880

 

Niort, la statue d'Amable Ricard devant le donjon, vue rapprochéen° 6085, buste de Amable Ricard par Jean Baptiste Baujault

Louis Pasteur à Dole, 03, buste près de la maison natalen° 6285, buste de Louis Pasteur par Paul Dubois

Tours, la statue de Rabelais, 3, vue de trois quartsn° 6290, François Rabelais par Henri Dumaige

Paris, l'ancien palais du Trocadéro, carte postale ancienne, l'éléphant, 2, avec la tour Eiffeln° 6338, l’éléphant pris au piège par Emmanuel Frémiet

Niort, place Saint-Jean, le monument Spes détruitn° 6452, Spes (l’Espérance) de André Laoust

Angoulême, cour de l'hôtel de ville, buste de Paul Abadie,n° 6700, buste de Paul Abadie par Gabriel Jules Thomas

Salon de 1881

Poitiers, plafond de la salle du blason de l'hôtel de ville, 6, la Boivre en haut et le Clain en basn° 196 La rivière le Clain et 197 La rivière la Boivre par Émile Bin, voir les plafonds peints de Émile Bin

 

Salon de 1882

Poitiers, plafond de la salle du blason de l'hôtel de ville, 2, partie centralen° 259, Plafond destiné à l’hôtel de ville de Poitiers par Émile Bin

Poitiers, salle des mariages de l'hôtel de ville, 1, le plafondn° 2091, le Triomphe de l’Hyménée, plafond pour la salle des mariages de l’hôtel de ville de Poitiers, par Léon Perrault

Parthenay, Le pain de Albert Lefeuvre, 4, détail de la mère et des deux enfantsn° 4054, le pain de Louis Albert-Lefeuvre

Salon de 1883

n° 3517 à venir bientôt, la République de Dalou

Salon de 1884

statue de Béranger dans le square du Temple à Parisn° 3472 à venir bientôt (mieux que sur la vignette), Béranger (pour le square du Temple à Paris), par A.D. Doublemard

Salon de 1886

La tombe de la famille Herbette, cimetière du Montparnasse à Paris, vue générale4879, la tombe de la famille Herbette par Henry Poussin

Salon de 1888

La République de Peynot à Lyon, deux vues de face4525, La République d’Émile Peynot à Lyon

Salon de 1890

La tombe de la famille Herbette, cimetière du Montparnasse à Paris, vue rapprochée de la femme 3713 « Statue, marbre, destinée au tombeau de Mme Louis Herbette » par Jules Coutan

Salon de 1893

Tombe de Guérinot au père Lachaise à Paris, l'allégore de l'architecture par Barriasno 2544, l’Architecture pour la tombe de Guérinot par Barrias

Salon de 1895

3553, Mgr Sebaux par Raoul Verlet (à venir)

Salon de 1897

n° 3441, le monument de Guy de Maupassant par Raoul Verlet au parc Monceau à Paris (à venir)

Salon de 1898

La fontaine Bartholdi à Lyon, 2, vue générale de côtéle n° 3127, la Saône emportant ses affluents par Bartholdi

Salon de 1899

Le monument à Adrien Dubouché à Limoges, 1, vue généralen° 3988, Adrien Dubouché par Raoul Verlet

Salon de 1901

Nantes, le monument à Villebois-Mareuil, deux vues rapprochées, de face et de côtén° 3587, portrait du colonel de Villebois-Mareuil par Raoul Verlet

Salon de 1902

Monument à Villebois-Mareuil à Grez-en-Bouèren° 2915, monument à Villebois-Mareuil par Raoul Verlet

Le Rhône et la Saône de Vermare devant la bourse de Lyon, vue de trois quartsn° 2917, Le Rhône et la Saône par André Vermare (première présentation)

Salon de 1903

Le Grand Rond à Toulouse, carte postale ancienne, monument à Clémence Isaure de Paul Ducuing, sans bassinn° 2735, La Toulousaine présentée par Paul Ducuing correspondant probablement au monument à Clémence Izaure ou les gloires de Toulouse

Héro et Landre par Pierre Laurent à La Rochelle, 4, vue de trois quartsn° 2905, Héro et Léandre par Pierre Laurent

Salon de 1904

La tombe de Hoff par Bartholdi, Paris, cimetière du Père Lachaise, la statue du soldat Hoffn° 2645, Le sergent Hoff par Bartholdi

Le monument au docteur Tarnier à Paris, le relief en marbre 3234, monument au docteur Tarnier par Denys Puech

Salon de 1905

Tours, les mystères douloureux de C. Alaphilippe, 1, vue généralen° 2786, les mystères douloureux de Camille Alaphilippe

Le Rhône et la Saône de Vermare devant la bourse de Lyon, vue de trois quartsn° 2699, Le Rhône et la Saône par André Vermare (deuxième présentation)

Salon de 1906

La Rochelle, monument à Fromentin par Dubois, 02, vu de prèsn° 3062, monument à Eugène Fromentin par Ernest Dubois

Salon de 1907

n° 3250 : Buste de Louis Audiat par Émile Peyronnet (à voir dans le cimetière de Saintes, en attendant des photos ici)

Salon de 1908

Nantes, cerf et biche du jardin des plantes, quatre vues après démontage de l'oeuvre contemporainen° 3155/3156 : le Cerf, faon et biche de Georges Gardet
Paris, monument à Ludovic Trarieux, vues générales de face et de dosLudovic Trarieux par Jean Boucher (sculpteur) et Victor Lesage (architecte) à Paris

Salon de 1909

Le monument à André Lemoyne à Saint-Jean-d'Angély, carte postale anciennen° 3718 : monument à André Lemoyne par Émile Peyronnet à  Saint-Jean-d’Angély

Salon de 1913

L'orpheline de Paul Niclausse à Paris, vue généralel’Orpheline de Paul Niclausse à Cahors (première version)

Salon de 1914

Poitiers, le monument au comte de Blossac par Sudre, 12, la dame avec son bouquet et sa coiffe Offrande fleurie, esquisse pour La Vienne du monument au comte de Blossac par Raymond Sudre

Salon de 1921

L'orpheline de Paul Niclausse à Paris, vue généralel’Orpheline de Paul Niclausse à Cahors (version définitive)

Salon de 1922

Le 29 janvier 2011 à Poitiers, 5, dans le jardin anglais du parc de Blossac le monument au comte de Blossac par Raymond Sudre

Salon de 1924

Niort, le chemin de croix de l'église Saint-Etienne-du-Port, 2, les stations 1 à 8le chemin de croix de l’église Saint-Étienne-du-Port de Niort par Madeleine Nasouska-Chantrel

Angoulême, monument aux morts de 1914-1918, 1, vue de loin et de la République n° 3813: le monument aux morts de 1914-1918 d’Angoulême par Émile Peyronnet

Salon de 1926

Châtellerault, monument à la révolution et aux morts de 1914-1918, 13, soldatn° 3588: : modèle en plâtre du monument aux morts de 1914-1918 de Châtellerault par Aymé Octobre

Salon de 1927

Châtellerault, monument à la révolution et aux morts de 1914-1918, 13, soldatn° 3435 : tirage en bronze du monument aux morts de 1914-1918 de Châtellerault par Aymé Octobre

Salon de 1934

Monument des mères françaises par Petit à Metz, la mère et le bébéle monument aux mères françaises par Henri Marius Petit

Ludovic Trarieux par Jean Boucher à Paris

Paris, monument à Ludovic Trarieux, vues générales de face et de dos

Ludovic Trarieux est né le 30 novembre 1840 à Aubeterre-sur-Dronne (un village à visiter!) au sud de la Charente (et mort à Paris le 13 mars 1904), il fut le fondateur et le premier président de la Ligue française des droits de l’Homme de 1898 à 1903., il s’est notamment battu pour la révision du procès du capitaine Dreyfus, pour une biographie plus complète, voir le site du Sénat.

Paris, monument à Ludovic Trarieux, mention de la souscription et de l'inaugurationUn monument lui rend hommage à Paris, tout près de la place Denfert-Rochereau, dans le square Nicolas Ledoux. Comme le dit la mention au dos, il a été « élevé par souscription publique / et inauguré le 12 mai 1907 ». Il semblerait que la famille de Dreyfus ait largement participé à cette souscription.

Paris, monument à Ludovic Trarieux, signatures du sculpteur Jean Boucher et de l'architecte Victor LesageIl porte les signatures difficilement lisibles « Jean Boucher Stat. » et « V. Lesage Arch. », il s’agit du sculpteur Jean Boucher (Cesson, 1870 – Paris, 1939) et de l’architecte Victor Lesage (1873-1953), qui a notamment réalisé, avec Charles Mitgen, la maison de la Mutualité à Paris. Le plâtre du monument a été présenté au salon des artistes français de 1908 (la même année que le Cerf, faon et biche de Georges Gardet, à voir à Nantes, mais en catégorie architecture et pas en sculpture).

Paris, monument à Ludovic Trarieux, vue générale rapprochéeUne veuve et son enfant se présentent au pied du socle dominé par une grande stèle dédiée « Ludovic Trarieux / 1840-1904 » contre laquelle s’appuient de part et d’autre un homme et une femme, allégories du Travail et de la Justice. Au centre de la stèle est dessiné une grande table de la loi portant l’inscription « Les / droits de l’homme / I / II / III ».

Paris, monument à Ludovic Trarieux, carte postale ancienne avec le buste en placeAu sommet de la stèle se trouvait un buste en bronze représentant Ludivic Trarieux et qui a été fondu sous l’occupation, en 1942, on peut le voir sur cette carte postale ancienne. Seuls les éléments en pierre sont donc conservés.

Paris, monument à Ludovic Trarieux, l'hommeL’homme, allégorie du Travail, porte de grosses chaussures et des vêtements de travail, manches relevées et outils glissés dans la ceinture.

Paris, monument à Ludovic Trarieux, la femme allégoriqueLa femme est une allégorie de la Justice, elle est vêtue à l’Antique et pieds nus.

Paris, monument à Ludovic Trarieux, femme et enfant

La femme avec l’enfant montent les marches du socle. La femme porte un manteau avec un un grand manteau, tête couverte en signe de deuil, tandis que l’enfant (garçon ou fille?), en sabots et cheveux courts et en robe (ce qui n’en fait pas obligatoirement une fillette à l’époque), porte des objets assez indéfinissables (un livre et ?).

 

Photographies de mai 2013.

Le cheval de Fratin à Metz

Metz, cheval pur sang en bronze de Christophe Fratin, deux vues presque de faceEn vous montrant il y a quelques semaines les aigles attaquant un cerf de Christophe Fratin (Metz, 1801  – Le Raincy, 1864) au jardin des plantes de Metz (à Montigny-lès-Metz), je vous avais annoncé qu’il y avait dans la même ville, devant le palais de justice, un grand cheval du même artiste, commandé en 1848 par le ministère de l’Intérieur, exposé au Salon des artistes français de 1850 sous le n° 3394, « cheval pur sang, bronze » (voir page 273 du catalogue illustré), arrivé à Metz en 1852.

Metz, cheval pur sang en bronze de Christophe Fratin, signature du sculpteurIl porte la signature du sculpteur, « Fratin »…

Metz, cheval pur sang en bronze de Christophe Fratin, marque des fondeurs De Eck et Durand, 1850… et la marque du fondeur, « De Eck et Durand, 1850 ».

Metz, cheval pur sang en bronze de Christophe Fratin, vue des deux profilsCe cheval a été l’objet de critiques lors de sa présentation: au lieu d’être représenté dans une position classique et figée, l’artiste a choisi de le mettre en mouvement avec sa queue au vent et sa tête fièrement dressée, comme aux aguets. Il est quand même beaucoup plus calme que celui du monument à Eugène Fromentin à La Rochelle!

Photographies de août 2012.

Pour rebondir sur la sculpture animalière réaliste du 19e siècle et du 20e siècle avant la première guerre mondiale, je vous invite à revoir les cerfs du jardin des plantes de Nantes (Georges Gardet, 1910), la chienne et la louve de Pierre Rouillard (1865) à Toulouse ou les animaux de l’ancienne fontaine du Trocadéro à Paris (1878), avec l’ancienne fontaine et ses éléments transportés devant le musée d’Orsay, le cheval à la herse de Pierre Rouillard, l’éléphant pris au piège d’Emmanuel Frémiet, le rhinocéros de Henri Alfred Jacquemart (le bœuf d’Auguste Cain est à Nîmes), les aigles de Christophe Fratin au jardin des plantes de Metz.

Pour aller plus loin : Henri Navel, Le cheval de l’esplanade, Académie nationale de Metz, 1954-1955 [paru 1956], p. 115-116.

Niort, le chemin de croix de l’église Saint-Étienne-du-Port

Niort, le chemin de croix de l'église Saint-Etienne-du-Port, 1, la signature Nazouska-Chantrel Le chemin de croix de l’église Saint-Etienne-du-Port de Niort, (revoir l’église et ses mosaïques), est l’œuvre de Madeleine Nasouska-Chantrel, qui a signé sur le chanfrein (la partie en biais) inférieur de la dernière station: « chemin de croix NASOUSKA CHANTREL » . Présenté et primé au salon des artistes français de 1924, ce chemin de croix en métal argenté a été béni le 15 mars 1935. Elle est aussi l’auteur du chemin de croix de l’église de Drancy. Le chemin de croix traditionnel comporte  les 14 stations très standardisées. Je vous ai fait deux montages (pas très grands, mes photographies n’étant pas toujours très nettes, et parfois déformées, il n’est pas toujours possible de se mettre en face). Impossible de mettre le flash, le métal se réfléchissant trop, mais l’appareil photo a eu du mal à faire le point dans certains cas. Je vous mets donc le thème traditionnel de chaque station et quelques précisions si nécessaire. Alors que beaucoup d’artistes de cette époque osent des interprétations très modernes du chemin de croix (voir le chemin de croix de Jean Claro dans l’église Saint-Hilaire de Poitiers ou le chemin de croix de Rosine Sicot dans l’église Saint-Hilaire de Niort), nous avons ici une figuration très classique et traditionnelle.

Niort, le chemin de croix de l'église Saint-Etienne-du-Port, 2, les stations 1 à 8

Station 1. Jésus est condamné à être crucifié. Pilate est assis sur son trône, un juge lit la sentence inscrite sur un parchemin, Jésus est debout, un soldat derrière lui le tient par l’épaule.

Station 2. Jésus est chargé de sa croix. Jésus est debout au centre, présentant ses paumes vers l’avant. Il est encadré de deux soldats dont l’un lève la croix.

Station 3. Jésus tombe pour la première fois sous le poids de la croix. Jésus est agenouillé et tente de relever la croix, aidé par un homme alors qu’un autre derrière lui semble lui tendre une éponge. A l’arrière se tient un soldat.

Station 4. Jésus rencontre sa mère. Devant un décor d’architecture urbaine (que l’on retrouve sur la plupart des stations, tantôt simple mur, tantôt forteresse), Jésus ploie sous le poids de la croix alors que Marie, voilée, se présente devant lui.

Station 5. Simon de Cyrène aide Jésus à porter sa croix. Jésus est de plus en plus plié sous le pods de la croix que Simon tente de soutenir alors qu’un soldat semble protester.

Station 6. Sainte Véronique essuie le visage de Jésus. Véronique, agenouillée devant Jésus, lui tend un linge.

Station 7. Jésus tombe pour la deuxième fois. Jésus est prosterné au sol. Un passant le bat avec un bâton, un autre tire la croix pour la redresser, un soldat observe la scène.

Station 8. Jésus rencontre les femmes de Jérusalem qui pleurent. Trois femmes en prière et un enfant font face à Jésus qui les bénit. Il est debout et semble moins épuisé que dans les stations précédentes.

Niort, le chemin de croix de l'église Saint-Etienne-du-Port, 3, les stations 9 à 14

Station 9. Jésus tombe pour la troisième fois. Jésus semble évanoui, allongé sur le sol, un soldat le tire par le bras, un autre relève la croix pendant que le troisième observe la scène.

Station 10. Jésus est dépouillé de ses vêtements. Jésus est debout, deux soldats lui tirent la tunique vers le bas.

Station 11. Jésus est cloué sur la croix. Trois soldats procèdent à la mise en place des clous, la couronne d’épines est posée au sol à côté des clous restant.

Station 12. Jésus meurt sur la croix. Jésus est en position relâchée sur sa croix, sa mère et deux personnages, l’un priant, l’autre pleurant à ses côtés.

Station 13. Jésus est détaché de la croix et son corps est remis à sa mère. Jésus a été descendu de la croix, Marie l’embrasse sur le front alors que deux hommes s’apprêtent à le mettre dans son linceul.

Station 14. Le corps de Jésus est mis au tombeau. Les deux hommes portent en terre Jésus enfermé dans son linceul, deux autres personnes éplorées se tiennent à l’arrière.

Photographies de mi-juillet 2011.

Les bustes de Raoul Verlet et de Paul Abadie à Angoulême

Angoulême, cour de l'hôtel de ville, bustes de Raoul Verlet et Paul AbadieDans la cour de l’hôtel de ville d’Angoulême se trouvent deux bustes en pierre, copies réalisées par surmoulages des plâtres originaux, les bronzes ayant été fondus pendant la deuxième guerre mondiale. A gauche se trouve le sculpteur et à droite l’architecte Paul Abadie, tous deux membres de l’Institut. Les deux bustes sont très classiques, s’arrêtant aux épaules.

Angoulême, cour de l'hôtel de ville, buste de Raoul VerletJe vous ai déjà montré plusieurs œuvres de Raoul Verlet (Angoulême, 1857 – Cannes, 1923): vous pouvez revoir à Limoges, le monument à Adrien Dubouché, et à Angoulême, le monument aux morts de 1870, dit monument aux mobiles de la Charente et le monument à Sadi Carnot. L’original en plâtre est conservé au musée d’Angoulême. Il est représenté en costume/cravate, moustachu et à moitié chauve…

Angoulême, cour de l'hôtel de ville, buste de Raoul Verlet,, signature de Peyronnet Le buste porte la signature « E. Peyronnet », pour Émile Peyronnet (Rougnac, 1872 – Angoulême, 1956), dont je vous ai montré le monument aux morts de 1914-1918 à Angoulême et le monument à Joseph Lair à Saint-Jean-d’Angély. La ville d’Angoulême lui consacre une page ici. Le buste a été payé en octobre 1928.

Angoulême, cour de l'hôtel de ville, buste de Paul Abadie,Paul Abadie fils (Paris, 1812 – Chatou, 1884) a été un architecte qui s’est assez violemment affronté à Prosper Mérimée pour la restauration notamment des cathédrales de Périgueux, d’Angoulême et de Bordeaux avant d’être l’architecte du Sacré-cœur à Paris, dont les travaux, commencés en 1875, se sont achevés en 1914, trente ans après sa mort. Il est aussi l’auteur du nouvel hôtel de ville (aujourd’hui bien sale!) d’Angoulême, en savoir plus ici. Il est représenté en costume/nœud papillon, avec des favoris fournis et de grosses poches sous les yeux… Sous son buste sont sculptés les outils de l’architecte, équerre et compas. Un autre moulage du buste en plâtre de Paul Abadie se trouve aussi au musée d’Angoulême. L’original, aujourd’hui dans une collection particulière, porte la mention « à mon ami Abadie ».

Angoulême, cour de l'hôtel de ville, buste de Paul Abadie, signature THOMASLe buste de Paul Abadie est signé « J. Thomas » alors que l’original porte « G.J. Thomas 1879 », pour Gabriel Jules THOMAS (Paris , 1824 – Paris, 1905), premier prix de Rome de sculpture en 1848 (après avoir reçu le deuxième prix en 1844), dont je vous reparlerai bientôt pour une œuvre autrement plus monumentale, la tombe du baron Isidore Taylor au cimetière du Père Lachaise. Il a réalisé le buste en 1880, du vivant d’Abadie, et présenté au salon des artistes français de 1880 sous le n° 6700.

Pour aller plus loin, voir le catalogue réalisé par Béatrice Rolin, Fantômes de pierre : La sculpture à Angoulême 1860-1930, éditions du Germa à Angoulême (1995).

Photographies de novembre 2010.

Théodore Géricault par Antoine Etex au Père Lachaise à Paris

Tombeau de Théodore Géricault par Antoine Etex au Père Lachaise à Paris, vue généraleJe poursuis la visite du  sous le point de vue des artistes… Aujourd’hui, je vous emmène voir la tombe de Théodore Géricault (Rouen, 26 septembre 1791 – Paris, 26 janvier 1824)… que vous connaissez sans aucun doute pour son Radeau de la méduse. Ce tombeau a une longue histoire narrée ici par Jean-Charles Hachet. D’abord réalisé en marbre, présenté au salon de 1841, le tombeau se dégrade rapidement… Le gisant est mis à l’abri au musée de Rouen et remplacé par une simple palette, puis, à la mort du fils naturel de Géricault qui lègue une partie de sa fortune pour cela, les sculptures du premier tombeau sont fondues en bronze. Le tombeau, entouré d’une grille, se compose aujourd’hui d’un piédestal sur lequel repose le peintre gisant, en bronze, avec trois reproductions de ses tableaux sur des plaques de bronze, le radeau de la méduse sur la face principale et des chevaux guidés par un soldat sur les petites faces. Cette histoire mouvementée explique les dates des différents éléments : 1840 / 1883 sur le gisant, 1839 sur le radeau de la méduse, 1884 sur les plaques latérales.

Tombeau de Théodore Géricault par Antoine Etex au Père Lachaise à Paris, signature Etex sur le gisantC’est donc Antoine Etex (Paris, 1808 – Chaville, 1888) qui a réalisé les sculptures du tombeau. Voici la signature sur le gisant… le nom de l’architecte n’a pas été complété : « sculpteur Etex 1840, architecte 1883 ».

Tombeau de Théodore Géricault par Antoine Etex au Père Lachaise à Paris, le gisant de Géricault

Par sa position allongée en appui sur un bras, ce gisant rappelle les tombeaux étrusques… mais il s’agit de la position qu’avait le peintre à la fin de sa vie, paralysé suite à une chute de cheval. Avec une fine moustache et un béret sur la tête, Géricault est représenté tenant un pinceau et une palette.

Tombeau de Théodore Géricault par Antoine Etex au Père Lachaise à Paris, deux détails du gisantVoici deux détails du gisant.

Tombeau de Théodore Géricault par Antoine Etex au Père Lachaise à Paris, le radeau de la méduseLe radeau de la méduse, réinterprété par Antoine Etex, occupe la face principale du piédestal.

Tombeau de Théodore Géricault par Antoine Etex au Père Lachaise à Paris, signature Etex sur le radeauIl porte la signature « Etex 1839 » sur un élément du radeau.

Tombeau de Théodore Géricault par Antoine Etex au Père Lachaise à Paris, deux détails du radeauVoici deux détails du radeau, des rescapés et des mourants.

Tombeau de Théodore Géricault par Antoine Etex au Père Lachaise à Paris, les deux plaques latéralesDeux soldats en arme sont représentés avec leurs chevaux sur les petites faces. Bon, un cimetière n’est pas un musée, les tombes voisines gênent pour faire une photographie de face…

Tombeau de Théodore Géricault par Antoine Etex au Père Lachaise à Paris, signature Géricault et Etex sur les chevauxLes plaques latérales (en haut celle de gauche, en bas celle à droite) portent la signature « T. Géricault 1814 / Etex 1884 »

Tombeau de Théodore Géricault par Antoine Etex au Père Lachaise à Paris, deux détails du panneau gaucheVoici deux détails de la plaque gauche où l’on reconnaît un hussard sabre au clair sur son cheval (Hussard chargeant). A droite (impossible de faire des photographies de détail, l’espace est trop étroit) est représenté un Cuirassier blessé, debout à côté de son cheval.

 

Photographies de novembre 2012.

Le monument à Villebois-Mareuil par Raoul Verlet à Nantes

Nantes, monument à Villebois-Mareuil, carte postale ancienneAllez, nous poursuivons la découverte de l’œuvre de Raoul Verlet (Angoulême, 1857 – Cannes, 1923), après le  monument aux morts de 1870, dit monument aux mobiles de la Charente et le monument à Sadi Carnot à Angoulême, puis le monument à Adrien Dubouché à Limoges, voici le monument à Georges de Villebois-Mareuil à Nantes (place de la bourse).

Nantes, monument à Villebois-Mareuil, signature de Deglane sur le socle, cliché MamazertyJuste après la mort de Villebois-Mareuil, un comité de souscription publique est mis en place et siège à Paris. Il s’agit de réunir la somme nécessaire à l’érection d’un monument à Nantes, la ville où il a passé son enfance, par l’intermédiaire du journal La liberté. Il lance un concours et choisit le projet présenté par l’architecte Henri [Adolphe Auguste] (Paris, 1857 – Paris, 1931, oups, ma photographie de sa marque était floue, je ne l’ai pas mise, mais depuis, Mamazerty m’a fait une belle photographie bien nette!) et le sculpteur Raoul Verlet (« R. Verlet sculpt. »), qui avaient déjà collaboré pour  le monument à Sadi Carnot à Angoulême.

Nantes, le monument à Villebois-Mareuil,  signature de Raoul Verlet sculpteur

La maquette en plâtre, datée de 1900, a été donnée en 1926 avec le fond d’atelier de l’artiste par sa veuve au musée des Beaux-Arts d’Angoulême. D’après la fiche du musée, cette maquette a été détruite après 1955. Un « portrait du colonel de Villebois-Mareuil » est présenté par Raoul Verlet au salon des artistes français de 1901 sous le n° 3587 et « monument à Villebois-Mareuil » au salon des artistes français de 1902 sous le n° 2915 (sur la même page que Le Rhône et la Saône par André Vermare).

Nantes, monument à Villebois-Mareuil, signature de Raoul Verlet sur le socle, cliché MamazertyEt voici une deuxième signature du sculpteur Raoul Verlet, sur le socle, trouvée par Mamazerty.

Monument à Villebois-Mareuil à Grez-en-BouèreCe dernier pourrait être cet autre monument plus modeste, à Grez-en-Bouère en Mayenne, le village où il était né le 22 mars 1847, réalisé (avec le reliquat de la souscription?) également avec l’architecte Henri Deglane.

Nantes, le monument à Villebois-Mareuil, marque du fondeur Durenne

revenons à Nantes.. La fonte est réalisée par Antoine Durenne, dont on voit ici la marque : « Etabents métallurgiques A. Durenne Paris ». Une très belle version de la marque (que l’on trouve aussi sur le monument aux morts de Saint-Benoît près de Poitiers)…

Nantes, monument à Villebois-Mareuil, carte de l'inauguration du monumentLe monument a été inauguré le 26 octobre 1902. Vous pouvez voir la couverture de la plaquette (voir page 5 du document) et une photographie de cette cérémonie d’inauguration sur le site des archives municipales de Nantes. L’une des plaques apposées sur le socle témoigne de cette inauguration :

Ce monument / offert à la ville de Nantes / et le comité d’organisation / de la souscription publique / ouverte pas le journal la Liberté / a été inauguré le 26 octobre 1902 / sous les auspices de la municipalité.

La grille n’est mise en place qu’en 1903. En 1909, un projet de déplacement est abandonné.

Nantes, le monument à Villebois-Mareuil, deux vues générales

Le monument se compose d’un haut piédestal avec la dédicace à l’avant et la mention de la souscription à l’arrière, d’une plaque de bronze à droite et à gauche, et au sommet, d’un groupe sculpté en bronze (Villebois-Mareuil et une allégorie). La maquette en plâtre montrait un projet un peu différent: si le groupe sculpté avec le soldat et l’allégorie dominent bien le monument, à leurs pieds se trouvait sur l’arrière une entrée de mine avec des outils, une vieille femme et des enfants, devant, une femme allongée nue, et sur le côté, tirailleur boer armé. Je n’ai pas trouvé de document sur le changement de programme entre la maquette et la réalisation, ce n’était pas une question d’argent, pour une fois, puis que projet était chiffré à 42.000 francs alors que la souscription en avait rassemblé 45.000…

La dédicace sur le socle résume en quelques lignes la vie de Villebois-Mareuil:

Au colonel / de / Villebois-Mareuil / né à Nantes / le 22 mars 1847 / mort / au champ d’honneur / à Boshof Transvall / le 5 avril 1900.

Nantes, le monument à Villebois-Mareuil, deux vues rapprochées, de face et de côté

Villebois-Mareuil est représenté mortellement touché, encore debout mais tombant en arrière, retenu par une allégorie (représentant l’Afrique?) portant un drapeau déployé. La statue a échappé aux fontes de 1943/1944, un journal ayant mis en avant que Villebois-Mareuil avait combattu contre les Anglais, mais a perdu son épée lors du démontage et du remontage.

Nantes, le monument à Villebois-Mareuil, détail des visages et de la besaceL’allégorie embrasse (au sens propre) le soldat mourant. Ce dernier est représenté en tenue de combat avec son équipement.

Nantes, le monument à Villebois-Mareuil, plaque de la bataille de Blois, vue générale

Lors de la guerre de 1870-1871, il est affecté à une compagnie de chasseurs à pied à Tours, siège du gouvernement provisoire. En janvier 1871, il combat, avec l’armée de la Loire, dans les faubourgs de Blois, lorsqu’il est blessé. Cette blessure lui vaut d’être élevé au rang de capitaine.

Nantes, le monument à Villebois-Mareuil, plaque de la bataille de Blois, trois vues de détail

Il est représenté galvanisant ses troupes au centre du relief. Sur la droite, un soldat a été mortellement touché, remarquez son couvre-chef fixé hors du cadre du relief.

Après avoir combattu dans les troupes coloniales (en Tunisie en 1881, nommé colonel en 1892), il démissionne de l’armée en 1895 et participe à la création de la ligue royaliste et antisémite de l’Action Française.

Nantes, le monument à Villebois-Mareuil, plaque de la bataille de Boshof, vue générale

En 1899, lors du déclenchement de la seconde Guerre des Boers après l’affaire de Fachoda, il s’enrôle aux côtés des Boers contre l’Empire britannique. Il débarque en Afrique le 22 novembre 1899, au Mozambique. Il rejoint le Transvaal et est nommé à la tête de plusieurs unités de la Légion des étrangers. Il est tué le  5 avril 1900 à Boshof au nord de la colonie du Cap, aujourd’hui en Afrique-du-Sud.

Nantes, le monument à Villebois-Mareuil, plaque de la bataille de Boshof, deux vues de détailSur le côté gauche du relief, Villebois-Mareuil, touché, est à la tête des troupes étrangères qui semblent équipées de bric et de broc (dénoncé par Villebois-Mareuil avant le combat), alors qu’en face, les Anglais sont correctement armés avec de nombreuses munitions.

Photographies de juillet 2012.

Pour aller plus loin, lire  le catalogue réalisé par Béatrice Rolin, Fantômes de pierre : La sculpture à Angoulême 1860-1930, éditions du Germa à Angoulême (1995).