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Des livres et vous à Marcq-en-Baroeul le week-end prochain (28 septembre 2014)

Affiche de Des livres et vous 2014 à Marcq-en-BaroeulAmis ch’tis et belges, rendez-vous dimanche prochain (28 septembre 2014) à Marcq-en-Baroeul (Parc du petit Prince) pour l’opération « des livres et vous ». Mon père y présentera, avec 11 autres artistes, des livres-objets. Si vous ne pouvez pas y aller, n’hésitez pas à aller lui rendre visite sur son blog, et notez déjà les 17, 18 et 19 octobre 2014 sur vos agendas: il ouvrira à nouveau son atelier à Mouchin dans le cadre des Poaa/portes ouvertes d’ateliers d’artistes organisées par le conseil général du Nord, celui du Pas-de-Calais et la région de Flandre occidentale.

Retrouvez ici quelques gravures de Lucien Dujardin et ses photographies pour illustrer .

Abel Pann au musée d’histoire du judaïsme

Wagons à bestiaux », planche n°16 (1916) tirée du portfolio In the name of Czar, New York, 1921 – Photo Christophe Fouin © Mahj

« Wagons à bestiaux », planche n°16 (1916) tirée du portfolio In the name of Czar, New York, 1921 – Photo Christophe Fouin © Mahj

Pendant mes vacances, j’ai privilégié des lieux avec un public peu nombreux, pour éviter au maximum les risques de bousculade. A Paris, j’ai choisi l’exposition Abel Pann au musée d’histoire du judaïsme, juste à côté du site des archives nationales, rue du Temple, non loin du square du Temple (revoir la statue de Béranger et Wilhelm et Eugène Delaporte). J’avais lu une petite note je pense dans Télérama pour cette exposition qui se poursuit jusqu’au 30 novembre 2014. 1ttention, passage sous portique, évitez tout objet suspect genre ciseaux, etc. En revanche, le jour où nous y sommes allé, à 10h alors que ça n’ouvrait qu’à 11h (pas douées, les filles…), les deux plantons policiers avaient l’air de s’ennuyer et prenaient leur casse-croute tranquillement avec leur sac posé sur le trottoir. Pas terrible comme garde, surtout après la tuerie du musée juif de Bruxelles, mais bon, heureusement, nous n’étions pas terroristes. Le renfort de gardiennage à l’ouverture et le portique avec sas blindé étaient eux beaucoup plus sérieux!

L’exposition: il s’agit d’une exposition-dossier qui présente plusieurs séries de lithographies -souvent coloriées- et d’estampes de Abel Pann, né Abba Pfeffermann (Kreslawka, Lettonie, 1883 – Jérusalem, 1963). Arrivé à Paris en 1905, il a fréquenté les artistes de La Ruche (cité d’artistes dans le 15e arrondissement, près du square Georges-Brassens, voir le site officiel). En 1914, après quelques années à Jérusalem, il décide de venir rechercher ses affaires pour un départ définitif… et se retrouve coincé par la première guerre mondiale. Il passe alors d’un registre de créateur d’affiches et de caricaturistes (quelques exemples présentés dans les vitrines) à des réalisations patriotiques. En 1917, il part pour New-york puis Jérusalem dans les années 1920 et se consacre alors aux études et à l’illustration de la Bible. L’exposition montre, sur deux salles, pour l’essentiel, des lithographies.

Mon avis : C’est la série In the name of Czar qui m’a le plus frappée, je vous en propose une illustration du dossier de presse. Cette série est consacrée aux exactions contre les juifs de la part de l’armée du tsar et des polonais dès 1914. Il a réalisé cette série sur une année, à partir de décembre 1915. Malgré la guerre et bientôt la Révolution d’octobre (1917), l’ambassadeur de Russie ne trouve rien de mieux que de faire interdire la publication de cette oeuvre! Il ne réussira à les publier qu’en 1921 à New-York. Vous ne trouvez pas que ces wagons à bestiaux qui déplacent des populations juives ont comme un avant-goût très amer des discriminations des juifs polonais à partir de 1937 puis leur élimination pendant la deuxième guerre mondiale? La population juive de Pologne est passée de plus de 3 millions de personnes en 1931 à moins de 12.000 aujourd’hui (en 2000, population qui se déclare juive, alors que plus de 50.000 personnes parleraient yiddish). Dans la première salle, ce sont surtout Les désastres de la guerre » (en référence à Goya, pas évoqué dans l’exposition), qui sont illustrés: difficultés des soldats et des populations civiles, évacuations, exactions. Celui qui m’a le plus marqué, réalisé en 1915, un bébé à quatre pattes au milieu des ruines, avec pour titre « La classe 1935 se débrouille », terrible quand on sait ce qui arrivera en 1935 ou dans les années qui ont suivi à ce bébé… Il est vraiment dommage que le musée n’ait pas réalisé de catalogue ni même de mini-dossier à cette occasion.

En tout cas, si vous allez sur Paris, n’hésitez pas à aller voir ces surprenantes estampes et lithographies, et si vous ne connaissez pas le musée d’histoire du judaïsme, à le visiter, dans ce cas, prévoyez un bon moment, je le trouve passionnant et l’ai revisité avec de nouvelles approches par rapport à mes précédentes visites.

Une fenêtre sur le monde, Jean-Richard Bloch à la Mérigotte (à Poitiers)

Poitiers, emplacement de la Mérigote sur une vue de Poitiers en 1950, extrait d'une photographie de l'IGNLors de l’avant-première du documentaire « Jean-Richard Bloch, la vie à vif« , un intellectuel engagé et témoin de son époque sur France 3, réalisé par Marie Christiani et co-produit par France 3 Poitou-Charentes et Anekdota production (voir La Mérigot(t)e à Poitiers, résidence de l’écrivain Jean-Richard Bloch), une exposition sur ce grand intellectuel avait été annoncée, à défaut de relancer le projet de faire de La Mérigot(t)e, qui domine la vallée du Clain, achetée en 2005 par la ville de Poitiers, « un centre culturel et un lieu de mémoire ». On a aussi évoqué une résidence d’écrivains dans cette maison qui en a vu beaucoup passer (Aragon, Jules Romains, Georges Duhamel, André Maurois, Diego Rivera, etc.)… Dans le programme électoral d’Alain Clayes en 2008 était inscrit le projet de « réalisation à la Mérigote de la maison Jean-Richard Bloch »… Plus rien ne figure dans son programme de 2014, aucune nouvelle pour l’instant sur ce projet. La propriété de la Mérigot(t)e sera-t-elle ouverte à l’occasion des journées du patrimoine 2014, au moins le parc, si la maison présente des risques à évaluer avant d’accueillir du public?

Cependant, après l’exposition de 1981 dans l’ancienne bibliothèque de Poitiers, celle de 1993 au musée Sainte-Croix toujours à Poitiers, l’exposition et le colloque en 1997 à la bibliothèque nationale de France…

Affiche de l'exposition Jean-Richard Bloch à Poitiers, jusqu'au 31 octobre 2014 à la médiathèque… la médiathèque  de Poitiers a inauguré début juillet une exposition intitulée Une fenêtre sur le monde, Jean-Richard Bloch à la Mérigotte, jusqu’au 31 octobre 2014, avec un catalogue annoncé pour septembre et tout un programme d’animations (conférences, visites guidées) en septembre et octobre. Merci à Jeanne-Marie Gazeau, du Service Action Culturelle de la médiathèque François-Mitterrand, et à Olivier Neuillé, photographe de la médiathèque, pour l’ensemble de photographies qu’ils m’ont transmises (et à Grégory qui nous a mis en relation).

Exposition Jean-Richard Bloch à la médiathèque de Poitiers, l'entrée, cliché O. NeuilléLe petit espace d’exposition au niveau « bas » de la médiathèque a été aménagé en deux « pièces », avec des fenêtres sur l’accès bas et une large ouverture qui permet de l’apercevoir sur la rampe qui monte au niveau de l’accueil principal, une invitation à entrer pour en savoir plus. Jean-Richard Bloch (Paris, 1884 – Paris, 1947), intellectuel, avait été nommé professeur au lycée de Lons-le-Saunier puis à Poitiers à la rentrée 1908, avant de se mettre en disponibilité dès l’année suivante.

Portrait Jean-Richard Bloch [avec ses chats] portrait par Dora Horowitz et Trude Geiringer, fonds J.-R. Bloch, Médiathèque de Poitiers

Portrait Jean-Richard Bloch [avec ses chats] portrait par Dora Horowitz et Trude Geiringer, fonds J.-R. Bloch, Médiathèque de Poitiers

Du plan de la maison conservé aux archives municipales aux nombreux documents du fond Jean-Richard Bloch, on découvre à la fois sa vie intime, comme ici sur ce portrait par Dora Horowitz et Trude Geiringer…

Exposition Jean-Richard Bloch à la médiathèque de Poitiers, documents autographes, cliché O. Neuillé… les relations avec les écrivains et artistes de son temps, notamment le monde du parti communiste, à travers les portraits, la correspondance,les dédicaces.

Exposition Jean-Richard Bloch à la médiathèque de Poitiers, statuette rapportée de Moscou en 1934, cliché O. NeuilléN’oublions pas qu’en 1941, il a fui vers Moscou et l’URSS après l’arrestation de son beau-fils Frédo (Frédéric) Sérazin en janvier 1940 (il mourra en 1944) et alors qu’il sait que sa fille France-Bloch Sérazin est recherchée (elle sera arrêtée le 16 mai 1942 par la police française et décapitée le 12 février 1943 à Hambourg, voir un extrait du documentaire France Bloch, Frédo Sérazin un couple en résistance). Il était déjà allé dans ce pays avant, et avait rapporté en 1934 cette figurine en porcelaine remise aux participants du Premier congrès de l’union des écrivains à Moscou en 1934 (André Malraux, Louis Aragon, Paul Nizan y étaient aussi).

Exposition Jean-Richard Bloch à la médiathèque de Poitiers, aperçu de l'exposition, cliché O. NeuilléLe fond gris et les vitrines sobres, avec des socles très simples sous les documents, mettent bien en valeur les livres, manuscrits et autres documents présentés.

Exposition Jean-Richard Bloch à la médiathèque de Poitiers, le bureau, cliché O. NeuilléLe bureau de Jean-Richard Bloch trône au milieu de l’une des « pièces » reconstituées. Mmm… les quelques traces de vers fraîches et les écailles dues à des manipulations peut-être pas idéales suggèrent un petit passage nécessaire chez un restaurateur.

J’avoue que je n’ai jamais lu son œuvre (contes, essais, romans, récits de voyage – Sur un cargo en 1924, Cacahouètes et bananes en 1929-, mais aussi sa correspondance publiée en partie en 1989, 1994,  2007 et 2009), mais maintenant que j’ai un visioagrandisseur maison, je vais pouvoir m’y mettre!

Pour aller plus loin : 

– sur le blog: La Mérigot(t)e à Poitiers, résidence de l’écrivain Jean-Richard Bloch

– voir aussi l’article d’Alain Quella-Villéger (avec des photographies de Marc Deneyer), Jean-Richard Bloch à la Mérigote, L’Actualité Poitou-Charentes n° 46, 1999, p. 18-23.

– voir le site de l’Association Études Jean-Richard Bloch.

– mes lectures de Jean-Richard-Bloch : Sur un cargo, Cacaouettes et bananes, Espagne, Espagne!, traduction de Karl et Anna, de Leonhard Frank.

La Meilleraye au musée de Parthenay jusqu’au 31août 2014

Affiche de l'exposition sur La Meilleraye au musée de Parthenay, 2014Je n’avais pas pu aller à l’inauguration au mois de février, mais comme l’exposition sur La Meilleraye a été prolongée jusqu’au 31 août 2014 au Musée municipal Georges Turpin à Parthenay (entrée libre et gratuite), j’y suis allée en car SNCF. Merci à Maria Cavaillès, conservatrice du musée, pour son accueil (et la petite virée aux alentours)!

Les ducs de La Meilleraye avaient leur château, aujourd’hui en ruines, à Beaulieu-sous-Parthenay. Quelque peu tombé dans l’oubli, le duc Charles de La Porte fut maréchal de France, cousin de Richelieu, a participé à de nombreuses batailles sous le règne de Louis XIV (Port-Louis, Hesdin, siège de Perpignan, etc.). En 1663, à la fin de sa vie, ses principaux fiefs en Poitou (baronnies de Parthenay et de Saint-Maixent, comté de Secondigny) sont érigés en duché-pairie. Son fils, Armand-Charles de La Porte de La Meilleraye, épouse Hortense Mancini, nièce de Mazarin, qui ose le quitter, il se venge sur ses sculptures remarquables accumulées (notamment de belles sculptures antiques)… la famille, l’une des plus riches d’Europe, est ruinée en moins de 40 ans.

Si la splendeur du château est difficile à reconstituer, l’exposition et le catalogue (au prix défiant toutes concurrence! 15€ pour 368 pages en couleur, en vente uniquement au Musée municipal Georges Turpin de Parthenay) retracent l’histoire de cette famille.

Si vous ne pouvez pas y aller ou pour avoir un aperçu avant de partir pour Parthenay, voir une vidéo sur l’exposition proposée par le musée (visualiseur ci-dessous si ça fonctionne). Le 26 avril, le prince Albert II de Monaco, descendant de cette famille et qui a prêté plusieurs objets, est venu en visite privée.

Voir mes autres articles sur Parthenayet notamment une précédente exposition, Un travail d’orfèvre à Parthenay et en Gâtine.

Flux et exposition de Rainer Gross à Poitiers…

La cour pavée avec des marches du musée Sainte-Croix à PoitiersJ’avais initialement prévu pour aujourd’hui un article sur les problèmes d’accessibilité qui perdurent à Poitiers, mais l’inauguration d’hier m’a fait changer d’avis… quoique! La cour du musée et le musée Sainte-Croix à Poitiers restent complètement inaccessibles aux personnes à mobilité réduite avec les marches, les pavés,etc. Je dois néanmoins souligner le gros effort fait dans la nouvelle exposition Rainer Gross: contrairement à l’exposition  La licorne et le bézoard, cette fois, les difficultés visuelles des visiteurs ont été prises en compte! La salle d’exposition est claire, les textes écrits en noir sur blanc et assez gros, et le visiteur peut emporter un document avec le texte des cartels soit écrit en petit (bon pour l’environnement), soit écrit en plus gros (parfait pour ceux qui ont des problèmes de vue)! Merci beaucoup à Rainer Gross, artiste allemand résident en Belgique et qui a partagé sa passion dans un français parfait (il est aussi traducteur auprès des instances européennes, au passage, n’oubliez pas de voter!).

Je vous avais donc annoncé la semaine dernière la mise en place de Flux, …

rainer Gross lors de l'inauguration de Flux… de Rainer Gross. Il était présent hier (samedi 24 mai 2014) pour l’inauguration à la fois de cette œuvre éphémère (elle sera démontée après le 5 octobre 2014) et d’une exposition dans le musée qui présente de très belles photographies d’une quinzaine de ses réalisations (dont Toi(t) à terre et  Toi(t) en perspective à Chaumont-sur-Loire) et un ensemble de sculptures de plus petit format… A l’origine, il était sculpteur sur pierre! Il est aussi un excellent photographe, toutes les photos de l’exposition sont les siennes… Je vous parlerai en fin d’article des autres manifestations liées à cette inauguration, commençons la visite dans le sens de la journée d’hier… et donc la fin du Flux, qui, à défaut de jaillir de la cuve baptismale (suite au refus catégorique de la société des Antiquaires de l’Ouest, gestionnaire du site), vient se terminer contre le mur du baptistère Saint-Jean dont les portes étaient soigneusement closes pour cette cérémonie! Je ne comprends toujours pas pourquoi cette société savante a refusé cette installation (en 2006, Kôichi Kurita y était intervenu) et pourquoi l’État, propriétaire du site, n’a pas contraint le gestionnaire à accepter la présence d’un artiste qui est intervenu dans les jardins de Le Nôtre au musée d’archéologie nationale à Saint-Germaine-en-Laye, dans l’abbaye de Noirlac, dans le cloître du prieuré Saint-Michel-de-Grandmont à Saint-Privat, etc., mais « pas touche à mon baptistère »! Absurde et réac, messieurs des Antiquaires de l’Ouest (cette société reste majoritairement une assemblée de vieux savants où la parité et le rajeunissement sont encore des utopies)!!! Comme disait Philippe Baudelot l’autre jour, c’est un endroit « collector », peut-être l’un des derniers en France où l’on tente de vendre des diapositives aux visiteurs! (Glissez quand même la tête quand, par miracle, la porte est ouverte, vous y verrez de belles peintures romanes et gothiques). Est-ce que ce sera le refus de trop? L’État aura-t-il le courage un jour de transférer sa gestion au musée Sainte-Croix? Il est loin le temps (dans les années 1830… bientôt deux siècles) où des érudits qui fonderont ensuite la Société des Antiquaires de l’Ouest avaient réussi à convaincre Prosper Mérimée et permis d’éviter que ce bâtiment soit rasé pour percer une route (l’actuelle rue Jean-Jaurès, qui l’a finalement contourné). [PS: suite à une question reçue en privé, en cherchant dans les délibérations du conseil municipal de Poitiers pour 2013, j’ai trouvé une subvention de 18000 € pour l’édition du bulletin en mars, une subvention exceptionnelle de 3500 € en septembre pour l’édition des comptes de la ville au XVe siècle].

Flux de Rainer Gross à Poitiers, mai 2014, dans la cour du muséeLe flux en lattes de bois (peuplier) oscille dans la cour du musée, devant l’art du théâtre de Jonchère… passe en sous-sol…

Flux de Rainer Gross à Poitiers, dans le tilleul centenaire… et se retrouve de l’autre côté de la cour, s’emmêle dans le tilleul centenaire…

… ouf! les orchidées boucs (en voir d’autres dans une sortie orchidées à Civaux) soigneusement sauvegardées par le service des espaces verts ont presque toutes survécu à l’inauguration… une seule a été piétinée, oups! par un ancien élu vert!

On voit bien ici les contrastes d’échelle, de lumière, d’occupation de l’espace voulus par l’artiste… même si le tilleul n’avait pas encore ses feuilles quand les lattes de bois ont été assemblées!

Le Flux sillonne ensuite au milieu du dépôt lapidaire qui a changé de place dans la cour du musée…

… jusqu’à traverser la Minerve!

Le Flux jaillit des entrailles de la terre au milieu des ruines romaines du musée.

Rainer Gross aime jouer avec l’éphémère, les strates du temps, les hasards de l’installation… n’hésitez pas à jouer avec les perspectives possibles, ici avec la cathédrale au fond…

Il a parlé de la Grand’Goule, le dragon serpentiforme de Poitiers, parmi les collections du musée, j’aurais volontiers vu en clin d’œil le retour en salle de la maquette du Rhône et la Saône, par André Vermare: la sculpture est à Lyon, mais la maquette a été depuis fort longtemps reléguée aux oubliettes (pardon, dans les réserves) du musée de Poitiers et le visiteur n’a plus accès qu’aux « fiches » non illustrées de la base Joconde: la tête du Rhône (moulage grandeur nature) et le groupe sculpté réduit (maquette originale au tiers pour le projet d’édition de luxe du Rhône). Le mélange des eaux du Rhône et de la Saône sont un bel exemple de flux…

Dommage que cette inauguration n’ait pas attiré un public plus nombreux et surtout plus varié… car y assistait surtout le « tout Poitiers culturel », professionnels surtout et auditeurs fidèles des conférences et aux concerts (du centre d’études supérieures de musique et de danse et du conservatoire) donnés au musée, à l’espace Mendès-France, à la médiathèque, abonnés au théâtre et auditorium… Il est certes agréable de se retrouver « entre soi », de poursuivre nos conversations d’événements en événements (c’était mon « grand retour » dans ce cercle), mais est-ce le but de ces inaugurations? Visiteurs de toutes origines, de tous milieux, n’hésitez pas à venir découvrir cette exposition. Si vous hésitez à pousser la porte du musée (gratuit le mardi et le premier dimanche de chaque mois), glissez-vous dans la cour, lisez en introduction les pupitres explicatifs… Bravo à Rainer Gross et aux commissaires de l’exposition, à Pascal Faracci, le nouveau directeur du musée, et surtout à Dominique Truco, qui organise toujours de belles manifestations d’art contemporain à Poitiers (et à Melle et ailleurs…). Il reste à patienter un bon mois, si j’ai bien compris, pour découvrir le catalogue qui accompagne cet événement.

Le week-end inaugural avait commencé par une conférence fort intéressante de Claude Andrault-Schmitt, autour des dernières découvertes et du livre qu’elle vient de diriger sur la cathédrale de Poitiers, La cathédrale Saint-Pierre. Enquêtes croisées, 2013, chez Geste éditions (416 pages, 55€). Mais pourquoi avoir choisi une police de caractères aussi petite? Du 4 ou du 5, à vue de nez! Complètement inaccessible pour moi avant fort longtemps (peut-être pour toujours s’il n’y a pas d’édition numérique), la reliure trop épaisse et les colonnes écrites trop près de la reliure rendent (ce qui est rare) le visio-agrandisseur inefficace sur les deux-tiers des pages! Je n’ai pas assisté au concert qui a suivi (trop tard encore pour moi), ni aux visites de la cathédrale et du quartier, mais ai assisté aussi à la projection publique de Cap Sud-ouest sur Poitiers sur France 3, de belles images grâce aux drones, mais qui sautent parfois, et un commentaire pas toujours au niveau (cf. en particulier l’arrivée du présentateur dans l’amphithéâtre romain), puis au « surprenant » concert donné par quatre étudiants de conservatoire, au violoncelle, avec Four de John Cage: chaque musicien choisi 12 « sons » qu’ils jouent selon une « partition » qui porte non les notes, mais le numéro des sons et les plages auxquelles ils doivent commencer et finir (avec des fourchettes de quelques secondes). Je n’en ai pas trouvé de version vraiment « audible » en ligne…

Voir ou revoir des articles sur des sujets voisins:

Chaumont-sur-Loire 2012, toit à terreVous pouvez revoir sur mon blog ses œuvres à Chaumont-sur-Loire,Toi(t) à terre

Chaumont-sur-Loire 2011, le parc, suite, 12, toit en perspective de Gross … et Toi(t) en perspective, à voir aussi dans cet article de 2011.

Poitiers, square de la République, avril 2013, oeuvre en placeL’opération Poitiers coeur d’agglomération, coeur de pagaille… a aussi été l’occasion d’une commande publique avec l’installation de Benoît-Marie Moriceau dans le nouveau square de la République raté

Poitiers, quartier du Pont-Neuf, oeuvre de Christian Robert-Tissot, vue généraleles messages de Radio-Londres par Christian Robert-Tissot dans la montée du faubourg du Pont-Neuf

Jardin du Puygarreau à Poitiers, 26 décembre 2013, obélisque brisé et premiers jeux installéset dans les jardins du Puygarreau, l’obélisque brisé de Didier Marcel,

Jardin du Puygarreau à Poitiers, photographies et aire de jeux de Pierre JosephAire, air, erre, ère de Pierre Joseph

Jardin du Puygarreau à Poitiers, Tourne-sol de Elisabeth Balletet les barreaux de prison, pardon, la grille « tourne-sol » d’Élisabeth Ballet.

Performance de Kôichi Kurita dans le bapstistère Saint Jean à Poitiers, 2006, cliché Christian Vignaud, musées de PoitiersL’artiste Kôichi Kurita à Poitiers en 2006… et sur l’île d’Oléron en 2013

Glen Baxter à Poitiers, été 2010, sur le mur en contrebas du TAP L’expédition Glen Baxter (juin à septembre 2010) : l’annonce de l’expédition du 12 juin 2010 et la sérigraphie du parking Effia, aperçu global de l’expéditionet la sérigraphie du 12 juin 2010, dans le quartier de Bellejouaneen centre-villeen centre-ville, la suite, le livre Le safari historico-gastronomique en Poitou-Charentes (dessins de Glen Baxter, texte d’Alberto Manguel).

Le Rhône et la Saône, par André Vermare, à Lyon et à Poitiers

La licorne et le bézoard, derniers jours de l’exposition à Poitiers

Affiche de l'exposition La licorne et le bézoard au musée de PoitiersJe n’avais pas pu aller à l’inauguration de l’exposition en octobre dernier au musée Sainte-Croix à Poitiers, puis j’ai pensé que les objets présentés nécessitaient un faible éclairage, pour des raisons de conservation, et ne me seraient sans doute pas très visibles dans le contexte actuel (même si je récupère bien, ma vue n’est pas encore revenue normale), mais la venue d’Emmanuelle / le Marquoir d’Élise mercredi a été l’occasion d’y aller enfin. Attention, elle ferme à la fin de la semaine prochaine, le 16 mars 2014. Avant de vous parler du contenu de l’exposition, je ne peux pas me taire sur les conditions d’accessibilité catastrophiques de celle-ci. Je croyais que le musée avait un muséographe depuis quelques années, il doit connaître les règles, je ne comprends pas comment on peut faire une telle catastrophe et même des aménagements si dangereux que, s’il y a eu une commission de sécurité, je ne vois pas comment elle a pu donner son feu vert.

Si vous avez des problèmes de mobilité, bien que l’exposition soit en rez-de-chaussée, le seul niveau du musée accessible en fauteuil (ou avec un déambulateur ou même des béquilles), vous ne pourra pas y aller: elle se présente sous la forme d’un étroit couloir qui ne doit pas respecter les 1,4m de largeur nécessaire à la manœuvre d’un fauteuil. Et ensuite, vous serez « prisonnier », retour interdit par l’exposition (ça peut peut-être se négocier?), il faut franchir des escaliers et soit passer par le sous-sol et les salles d’archéologie (plus court mais avec des pavés) soit passer par les salles de peinture à l’étage (plus long et avec plus de marches)!!!

Côté visuel, il y a deux obstacles majeurs, j’ai failli tomber (ma « rondelle osseuse » découpée dans le crâne n’aurait sans doute pas beaucoup aimé) car je ne les ai pas vus, une estrade et deux marches, peintes en noir sur sol noir dans des salles (couloirs plutôt) sombres, sans aucune marque de contraste! C’est une spécialité poitevine, l’absence de contraste (revoir récemment l’ouverture du jardin du Puygarreau à Poitiers), mais là, noir sur noir, c’est la palme de l’ineptie!

Le muséographe, les commissaires d’exposition et autres responsables du musée et de la tutelle municipale doivent aussi tous bien voir, car de mon côté, je n’ai pu lire aucun panneau explicatif! Ils sont écrits en blanc sur fond noir, ce qui pour moi donnait quelque chose de gris et mouvant, impossible de suivre les lettres et les lignes! Je ne pourrai donc pas vous dire si ces textes sont intéressants ou non. Dans la plupart des pièces aussi, la tête du visiteur se trouve entre l’éclairage et la vitrine, projetant des ombres sur l’oeuvre ou le cartel (l’étiquette explicative) qu’il souhaiterait voir, ailleurs, des plexiglas (et non des vitres anti-reflets) protègent les œuvres même du regard grâce aux reflets.

Bon, si donc vous n’avez aucun problème de mobilité, de claustrophobie ou de vision, vous avez peut-être envie de voir l’exposition…

L’exposition La Licorne et le bézoard, sous-titrée, Une histoire des cabinets de curiosités d’hier à aujourd’hui, se propose donc de présenter les cabinets de curiosité… voir la présentation officielle et le site internet Curiositas créé paru l’occasion. La licorne, je pense que tout le monde voit ou s’image… Le bézoard, voici la définition du centre national de ressources textuelles et littéraires (CNRTL): « Concrétion pierreuse qui se forme dans le corps de certains animaux et à laquelle on attribuait autrefois des propriétés curatives et des vertus magiques […]. P[ar] ext[ension] Anciennes préparations pharmaceutiques à composants animaux (bézoard animal), minéraux (antimoine, étain, etc.) ou végétaux (bézoard végétal)« .

Il y a de beaux objets, mais je trouve très dommage (point de vue de conservatrice) de ne pas savoir ce que l’on voit ni d’où cela provient… Je m’explique, comme dans l’exposition Amor à mort, les cartels (étiquettes explicatives) donnent le contenu global de la vitrine, sans n° ou petit schéma qui permet au visiteur non initié de faire le rapprochement entre le nom et l’objet, sans compter que certains mots ne sont pas décodés… Donc soit le visiteur connaît ce qu’il voit et il n’a pas besoin du cartel, soit il ne le connaît pas mais ne trouvera pas pour un objet précis ce dont il s’agit. Les cartels n’indiquent pas non plus où l’on peut voir habituellement l’objet, certes, cela doit être noté dans le catalogue, mais d’abord, on se promène rarement dans une exposition avec le catalogue (et lire dans la quasi nuit des salles, c’est illusoire), et en plus, pour l’instant, il est écrit trop petit pour que je puisse espérer en lire plus de quelques lignes à la fois dans les prochaines semaines!

Il y a aussi de beaux objets… soigneusement cachés à la vue du visiteur! J’ai bien compris que le muséographe et les commissaires d’expositions ont voulu montrer l’accumulation foisonnante dans les cabinets de curiosité, mais pourquoi présenter une belle urne cinéraire sculptée si c’est pour la cacher derrière un gros oiseau? En décalant celui-ci de quelques centimètres sur la gauche, il aurait été devant la petite face non sculptée et aurait permis de voir (d’entrevoir, derrière l’ombre de sa tête) la face sculptée.

Voici un autre exemple de muséographie bizarre. Il y a une superbe armure de samouraï, mais elle est présentée avec les genoux quasiment au niveau du sol. Je m’explique, cette armure protégeait aussi les cuisses mais pas les jambes (ou bien il manque sa partie basse). Mais au lieu de la présenter sur un socle à la bonne hauteur, en la remontant donc un peu, elle est quasi posée au sol, du coup, on a la fausse impression qu’elle devait protéger un tout petit guerrier.

Dans la dernière salle, consacrée à l’art contemporain, j’aurais personnellement choisi d’autres œuvres pour Jan Fabre: à la place des deux bustes en métal doré, j’aurais plutôt opté pour l’une de ses œuvres constituées d’insectes (d’élevage), comme ceux présentés en 2003 dans l’exposition Jan Fabre à la fondation Salomon à Alex près d’Annecy ou ceux qui étaient à l’exposition C’est la vie, vanités au musée Maillol, ou alors y aller carrément, comme avec son mariage par exemple (vue dans une galerie parisienne il y a aussi longtemps), mais là, il n’y aurait pas eu la place de la montrer et le musée de Poitiers sans doute pas les moyens du prêt…

La licorne et le bézoard, schéma de la reconstitutionJ’ai aussi mal compris l’intérêt de la reconstitution du premier cabinet de Chevalier à Amsterdam. Elle est censée permettre au visiteur de se rendre compte du volume, avec des dessins reconstituant les objets et les livres sur les parois, à savoir le mur au fond et des parois très hautes (1,20 ou 1,30 m) côté visiteur. J’ai essayé de vous faire un schéma de mémoire: en noir (et hachures) les murs, le rectangle noir est un pilier (séparé de moins de 20 cm de l’estrade), en bleu les parois très hautes, en orange l’estrade (peinte en noir sur le sol noir et dont j’ai parlé plus haut), en vert, des objets (crâne d’éléphant sur un haut socle et meuble), les flèches marquent le cheminement du visiteur. Si vous êtes un enfant ou pas assez grand, cette étroite estrade occupe deux côtés (sur le troisième, près de l’éléphant, ce sont des marches), mais une partie vous restera alors invisible (celle qui est devant l’estrade et qu’il faudrait voir en se penchant). Si vous êtes en fauteuil roulant et avez décidé d’affronter malgré tout les nombreux obstacles (peu probable, il y a cinq marches et des pavés dans la cour pour accéder à l’entrée du musée), alors vous devrez passer cette salle, enfin, si vous arrivez à vous faufiler dans le passage parfois étroit à l’extrême, que j’estime (mesuré en pieds puis converti) à 1m. Vous ne pourrez pas non plus voir le cabinet à voir par le « trou d’une serrure » (avec les deux autres marches noires)…

En guise de conclusion, il y a de (très) beaux objets, mais de très mauvaises conditions de visite imposées par la muséographie qui ne m’ont pas permis de les apprécier à leur juste valeur!

Autour de l’exposition, il y a encore une conférence le 11 mars 2014 (à 18h30) et deux visites guidées le 16.

PS: Sinon, pour le bézoard, il y a aussi cette définition de Philippe Geluck signalée par Maryse, trouvée dans les 365 jours du chat pour le 11 février: Définition du bézoard: « Bézoard (n. m.) Comme le parloir est l’endroit où l’on parle, le fumoir l’endroit où l’on fume, et le promenoir l’endroit où l’on se promène, le bézoard est cette pièce, à la Cité du Vatican où l’on baise l’anneau papal » 😉

Revoir mes avis sur de précédentes expositions ou oeuvres du Musée Sainte-Croix à Poitiers

Des nouvelles des gravures de mon père…

La gravure pour la carte de voeux 2014 de Lucien DujardinChaque année, mon père, Lucien Dujardin, réalise une gravure pour sa carte de vœux. Voici sa version 2014…

La gravure pour la carte de voeux 2013 de Lucien DujardinEn cherchant mes précédents articles, je m’aperçois que je ne vous ai mas montré sa carte de vœux de 2013. Voici l’oubli réparé… Pour les autres versions, suivre les liens… je n’ai pas tout retrouvé, problème des mots clefs lors du transfert de mon blog… Voir celles de 2011 (avec une autre gravure de la même année), 2010, 2009, le stage pour encadrer celle reçue pour mon anniversaire en 2008.

Flyer de l'exposition Empreintes à Comine, février, mars 2014Il participe également en ce moment à une exposition à la MJC de Comine-Warneton (côté belge). il s’agit d’une exposition collective, Empreintes, du 12 février au mars 2014, vernissage vendredi 21 février (clic sur la vignette pour voir l’affiche en grand chez mon père). Vous pouvez aussi suivre son actualité et en savoir plus sur les techniques qu’il utilise sur son blog. Et vous pourrez agrandir chez lui toutes les images…

 

Autour de Charlotte Delbo à Poitiers

À l’occasion de l’accueil d’une exposition itinérante sur Charlotte Delbo à la médiathèque de Poitiers, plusieurs manifestations sont organisées. Je ne suis pas allée à l’inauguration de cette exposition, ni de celle qui la complète au CRDP (voir plus bas), pas plus qu’aux lectures ou aux concerts qui ont déjà eu lieu. Mais je vais voir la semaine prochaine au théâtre et auditorium de Poitiers / TAP un opéra écrit dans un camp de concentration de Terezin, L’empereur d’Atlantis, écrit par Viktor Ullmann avec un livret de Peter Kien  (sélectionné dans ma saison 2013-2014, à l’époque des réservations, ce n’était pas du tout annoncé comme faisant partie d’un ensemble de manifestations, récupération???). J’ai aussi emprunté à la médiathèque l’un des livres de Charlotte Delbo, Aucun de nous ne reviendra, Le convoi du 24 janvier, La mémoire et les jours. Et j’ai vu les deux expositions…

Charlotte Delbo à la médiathèque

Charlotte Delbo, secrétaire de Louis Jouvet, a été déportée dans le convoi du 24 janvier 1943, en tant que résistante. Voici la présentation officielle:

« Un parcours au cœur de l’Histoire du XXe siècle, qui met en lumière l’intelligence et l’imagination d’une grande femme de lettres. L’exposition aborde les thèmes de l’engagement, de l’écriture, et dresse un portrait de femme militante. Exposition conçue par l’Institut de la Résistance de Bergame (Italie) en collaboration avec le Centre d’histoire de la Résistance et de la déportation de Lyon, la Bibliothèque nationale de France et l’Association des amis de Charlotte Delbo. La Médiathèque d’agglomération de Niort présente également une partie de l’exposition. »

L’exposition (jusqu’au 1er mars 2014), traduite de l’italien, est présentée sous la forme de grandes pages de papier étalées sur des supports en carton. Dommage, surtout pour une exposition destinée en grande partie aux scolaires, que les relecteurs mentionnés sur le panneau générique de l’exposition n’aient pas mieux fait leur travail, les panneaux fourmillent de coquilles (« la liste que tu m’avait [sic] confiée », « c’est celui que j’ai du [sic] », « ces photos d’Eric Schwab se trouvait [sic] dans les archives », « où Charlotte est enfermée avant sa déportatin [sic] », etc.).

J’ai appris beaucoup de choses sur Charlotte Delbo dans cette exposition, son œuvre, sa déportation et son travail au retour des camps. Il manque cependant un élément d’éclairage: le sort des résistants, dans les camps de concentration, était très différent de celui des juifs et des tsiganes dirigés directement dans la partie « extermination » des camps après « triage ». Pour ceux qui ne pourront pas voir cette exposition (qui est itinérante et sera visible dans de nombreuses villes), je vous invite à découvrir l’œuvre littéraire de Charlotte Delbo et notamment ses témoignages sur la déportation (voir Aucun de nous ne reviendra, Le convoi du 24 janvier, La mémoire et les jours).

Pour aller plus loin, voir la présentation de l’exposition sur le site de la médiathèque de Poitiers et un dossier en pdf sur le site du Centre régional de documentation pédagogique (lien vers le dossier Charlotte Delbo).

Convoi vers l’Est et retour, photographies de Claude Pauquet

Au Centre régional de documentation pédagogique (lien vers l’exposition convoi vers l’est et retour) [PS:Un mois après la fin de l’exposition au CRDP de Poitiers, le lien ne fonctionne déjà plus… Ils n’arrêtent pas de changer leurs adresses de liens, c’est exaspérant] se tient jusqu’au 18 mars 2014 une exposition de photographies de Claude Pauquet (dont je vous ai parlé il y a longtemps pour Paysages urbains), dont la mère, Geneviève Pakula, a fait partie du même convoi que Charlotte Delbo, le convoi des « 31000 » (dont les matricules commençaient par ce chiffre, voir Le convoi du 24 janvier). En 1997, Claude Pauquet a refait le trajet du convoi, de Romainville à Mauthausen, via Auschwitz, Birkenau et Ravensbrück. L’exposition a été présentée une première fois en 2002. Elle rassemble des photographies au format paysage très allongé, toutes sauf cinq sont présentées à l’horizontale. Un travail très fort… Celle qui m’a le plus frappée? C’est une vue de l’intérieur du Bloc 26 à Birkenau, avec au sol une plaque de neige infiltrée par le vasistas ouvert. [voir aussi le livre Convoi vers l’est de Claude Pauquet].

Enfin, si ces manifestations pouvaient aussi être l’occasion de rappeler qu’il y avait plusieurs camps d’internement à Poitiers, et de mettre au moins une mention (plaque?) pour que les habitants du nouveau quartier des Montgorges sachent que sur ce terrain se sont succédé le Frontstalag 230 et le camp de la Chauvinerie (voir aussi le témoignage de Paulette)…

Pour aller plus loin, suivre les liens vers les mots-clefs ci-dessous et notamment ceux sur les , et plus largement sur la

Quelques pistes de lecture:

– Charlotte Delbo : Aucun de nous ne reviendra, Le convoi du 24 janvier, La mémoire et les jours

Le wagon d’Arnaud Rykner, histoire d’un convoi parti de Compiègne pour Dachau

– Maus, de Art Spiegelman, tome 1 : mon père saigne l’histoire, et tome 2 : Et c’est là que mes ennuis ont commencé, témoignage en bande dessinée sur la déportation de ses parents

La vie en sourdine de David Lodge, roman où il aborde un voyage à Auschwitz-Birkenau

 

Marie Tijou expose à Poitiers…

Illustration de Marie Tijou pour la bourse aux spectacles 2013 à PoitiersLa ville de Poitiers organise en ce moment une exposition de trois artistes qui ont eu des résidences dans ses ateliers. La première à avoir ouvert est celle de Marie Tijou, une artiste dont vous avez déjà pu découvrir des œuvres ces derniers mois sur le flyer (prospectus, c’est mieux, non?) annonçant la bourse aux spectacles, qui permet des réductions aux spectacles pour ceux qui ont des difficultés financières (la photographie qui illustre cet article) ou dans la revue L’Actualité Poitou-Charentes. Jusqu’au 29 novembre 2013 (inauguration vendredi 15, avec celle de l’exposition qui vient juste d’ouvrir à la galerie Louise Michel), vous pouvez découvrir à la galerie Art Cella du CRDP de Poitiers (du lundi au vendredi, de 8h30 à 17h30, gratuit) Rencontres animales, 15 aquarelles grand format (57 sur 77 cm) avec des animaux aquarelles et de petits personnages au feutre fin. La visite peut être accompagnée de livrets pour les enfants. Cette exposition fait suite à celle que je n’ai pas vu cet été, présentée à la biennale d’art contemporain de Melle. Vous pouvez aussi découvrir d’autres œuvres dans le quartier de Bellejouanne (à la bibliothèque de Médiasud, à la mairie annexe et au relai Habitat 86).

N’hésitez pas à aller visiter l’exposition de Marie Tijou ou à défaut découvrir son univers sur son site!

Pierre Albert-Birot au musée d’Angoulême

affiche de l'exposition Pierre Albert-Birot au musée d'AngoulêmeAu mois d’août, je suis allée voir avec Emmanuelle / le Marquoir d’Élise l’exposition Pierre Albert-Birot (1872-1967), l’artiste au pied de la lettre au musée des Beaux-Arts d’Angoulême (jusqu’au 6 janvier 2014, entrée gratuite, les supports sur papier vont changer à mi-course, pour des raisons de conservation, ceux qui ont déjà vu l’exposition peuvent donc y retourner!). Né à Angoulême, Pierre Albert-Birot (que j’ai découvert à l’occasion) a eu une œuvre foisonnante, sculpture (il fait la connaissance à 16 ans de Georges Achard qui le fait venir à Paris, où il découvre Alexandre Falguière), peinture, littérature -prose, théâtre et poésie (je vais essayer de le lire prochainement, notamment Grabinoulor), illustrations, etc. L’exposition s’appuie sur un don de la famille, l’achat du fond d’atelier par le musée d’Angoulême et de nombreux prêts, notamment du centre Georges-Pompidou. Bien que contemporain des surréalistes, il ne se mêle pas au groupe sauf avec Guillaume Apollinaire, dont il a illustré Les Mamelles de Tirésias. Il dirige pendant la première guerre mondiale, de 1916-1919, la revue avant-gardiste Sic (Sons Idées Couleurs, Formes), qui rassemble 54 numéros. Une belle découverte!

Dommage qu’il n’y ait pas (encore?) de catalogue pour accompagner l’exposition / la collection du musée d’Angoulême et celle du centre Georges-Pompidou. J’aurais bien aimé découvrir aussi sa sculpture… technique qu’il semble avoir abandonnée après la première guerre mondiale pour se consacrer à la peinture et à l’écriture.