Archives par étiquette : Vienne

Choc de simplification de la sécurité à Poitiers…

Le chantier de démolition de feue la verrue du Printemps à Poitiers se poursuit… mais avec des conceptions un peu curieuses de la sécurité. Je trouve très étrange la présence d’un ouvrier non casqué en contrebas d’une pelle mécanique qui charge tout en haut au-dessus de lui un godet de gravats (photographie prise le 28 octobre un peu après 12h30)… Même s’il ne venait donner qu’une consigne aux autres ouvriers, naviguer dans cette zone sans protection est peut-être un « choc de simplification administrative » (assouplir les normes…) mais peut aussi s’avérer un « choc mortel »! Ça serait dommage, même à la veille de la fête des morts…

Sinon, le chantier se poursuit à grand bruit, démolition du toit en cours (état hier en fin d’après-midi)… Il ne va pas rester grand chose de la structure d’origine. Une pensée pour tous les riverains et particulièrement pour Grégory!

Dimanche, péché de gourmandise?

Stalles de la cathédrale de Poitiers, la gourmandiseDimanche, vous allez/avez trop mangé? Attention, vous avez commis un grave péché! Après l’avarice et l’orgueil, je vous montre aujourd’hui la gourmandise située sur les stalles du 13e siècle de la cathédrale de Poitiers. Désolée, c’est encore du côté sud donc mes photographies ne sont pas terribles.

Stalles de la cathédrale de Poitiers, la gourmandise, carte postale ancienne de Jules RobuchonVoici donc, comme précédemment, un cliché de Jules Robuchon qu’il a édité en carte postale. La gourmandise est représentée sous les traits d’un homme barbu et joufflu, assis devant une table sur laquelle repose un panier plein de bons gros pains ronds marqués d’une croix (croix qui rappelle les hosties?).

Stalles de la cathédrale de Poitiers, la gourmandise, l'homme avec un grand couteau, les painsIl tient l’un de ces pains de la main gauche et le découpe avec un grand couteau.

Stalles de la cathédrale de Poitiers, la gourmandise, l'ange lui souflant à l'oreilleDans le coin supérieur gauche, un ange (vous voyez son aile je pense), main droite le montrant de son index, lui murmure à l’oreille… sans doute que la gourmandise est un vilain défaut (péché)! Je vous montre très vite d’autres représentations des péchés capitaux… prises sur plusieurs édifices

Photographies de septembre 2014.

Les écoinçons des dorsaux des stalles nord, rangée supérieure de la cathédrale Saint-Pierre de Poitiers, numérotés à partir de l’ouest (à gauche quand on les regarde)

Les écoinçons des dorsaux des stalles sud, rangée supérieure de la cathédrale Saint-Pierre de Poitiers, numérotés à partir de l’est (à gauche quand on les regarde)

  • écoinçon 1 et tous les écoinçons impairs, des anges, le premier à gauche porte une seule couronne, le dernier à droite a été coupé lors du rétrécissement des stalles, les autres portent deux couronnes, comme sur la rangée nord
  • Stalles de la cathédrale de Poitiers, un lion terrasse un dragonécoinçon 2 : un lion mange un dragon
  • écoinçon 4 : deux avants-corps de chien
  • écoinçon 6 : deux lutteurs
  • Stalles de la cathédrale de Poitiers, dosseret, tuerie du cochonécoinçon 8 : un charcutier avec ses outils et une tête de cochon
  • Stalles de la cathédrale de Poitiers, architecteécoinçon 10 : un architecte
  • Stalles de la cathédrale de Poitiers, l'avariceécoinçon 12 : l’avarice
  • Stalles de la cathédrale de Poitiers, l'orgueilécoinçon 14 : l’orgueil
  • Stalles de la cathédrale de Poitiers, la gourmandiseécoinçon 16 : la gourmandise
  • écoinçon 18 : un basilic ou un cocatrix
  • écoinçon 20 : un homme assis et un animal fantastique

Poitiers, (feue?) la verrue du Printemps

La façade de l'ex-printemps à Poitiers, mars 2014Puisque cette verrue ne sera bientôt plus qu’un mauvais souvenir (attention, on sait ce qu’on perd, ce qu’on va gagner n’est pour l’instant qu’un dessin d’architecte apposé sur la palissade en mars 2014), je vais compléter l’article du 12 septembre 2010 avec quelques photographies de ces derniers jours.En fin d’article, vous trouverez les vues du début du 20e siècle, avec le beau bâtiment précédent…

Façade de l'ancien printemps à Poitiers, pelleteuse sur le toitAprès une longue phase de désamiantage, une pelleteuse était montée sur le toit début septembre (photographie du 3 septembre 2014). Une pensée pour Grégory, qui en riverain (à l’arrière) subit bruits et poussières depuis des semaines, et pour les autres voisins du chantier…

Façade de l'ancien printemps à Poitiers, 12 octobre 2014, installation chantierDimanche dernier (12 octobre 2014), tout était prêt pour accueillir la grue et la grignoteuse, y compris une épaisse couche de sable pour protéger les pavés… Je ne donne pas cher des poiriers de Chine, mais vu la « grande qualité environnementale » 🙁 de cette espèce, ça ne sera pas une grande perte.

Façade de l'ancien printemps à Poitiers, 14 octobre 2014, 18h, façade bien entaméeDès mardi soir, la façade a été bien entamée et rassemble de nombreux badauds.

Façade de l'ancien printemps à Poitiers, 15 octobre 2014, midi, badauds sous la pluieMercredi midi, la pluie ne décourage pas les curieux.

Façade de l'ancien printemps à Poitiers, 15 octobre 2014, soir, la démolition se poursuitLe soir, ils sont toujours là, mais presque plus la façade! Un gros tas de gravats en bas, ma grignoteuse casse, casse, un écran évite la projection des pierres…

Façade de l'ancien printemps à Poitiers, 16 octobre 2014, soir, la façade sur place est presque entièrement détruiteJeudi 16 octobre 2014, toute la journée, la grignoteuse s’est attaquée à la « marquise » en béton qui couvrait le trottoir (disparu avec Poitiers cœur d’agglomération, cœur de pagaille) devant le magasin.

Vendredi 17 octobre, la démolition a dû se poursuivre sur la rue Victor-Hugo, comme je suis à Mouchin, j’ajouterai la photographie lundi!

Façade de l'ancien printemps à Poitiers, 20 octobre 2014, midi, façades place d'Armes détruite et rue Victor Hugo éventréeLundi 20 octobre, la façade sur la place est entièrement détruite, le tas de gravats pas encore évacué. Sur la rue Victor-Hugo, la frappe a été plus « chirurgicale »… Affaire à suivre dans les prochains mois!

Article du 12 septembre 2010

La façade du magasin Le Printemps à PoitiersAlors que la ville de Poitiers souhaite réhabiliter le centre-ville dans le cadre de l’opération Cœur d’agglomération et notamment la place d’armes (ce n’est pas son vrai nom, en fait, c’est la place du maréchal Leclerc, mais tout le monde l’appelle place d’armes…). De l’autre côté par rapport à l’hôtel de ville, juste à côté de l’ancien théâtre se trouve le grand magasin à l’enseigne du Printemps (grand, enfin, à la taille de Poitiers, donc minuscule et de plus en plus vide, car il a changé de gamme vers les prix exorbitants ces dernières années). Déjà qu’il n’était pas beau avec son architecture de 1963-1965, mais il est de pire en pire, avec des fissures bouchées au ciment. Il paraît, d’après le maire en réunion publique il y a des mois, qu’il appartient à un fond de pension et qu’il va y avoir des travaux… mais ça traîne et c’est de pire en pire… Cette photo a déjà quelques mois. Depuis, la façade a été couverte d’un filet de protection car des morceaux tombaient sur les passants. Au moment de sa construction (voir les articles de presse chez Pourquoi pas Poitiers ici pour le lancement des travaux et là pour l’inauguration et les 25 ans du magasin), il fut considéré comme un chef-d’œuvre de l’architecte P. Grimm…

Juillet 2011, art contemporain, 1 la façade du printemps à Poitiers [Edit de juin 2011 : la fermeture du magasin est maintenant programmée pour la fin de l’année 2011. Des plaisantins l’ont décoré de couleurs vives].

poitiers place arme nouveau theatre anciennes galeries text Ce magasin a succédé à des galeries qui ont été détruites par un violent incendie en 1961. Cette première vue date entre 1954 (construction du nouveau théâtre) et 1961 (incendie des galeries).

Poitiers, place d'armes, au fond, les anciennes galeries et l'ancien théâtre

Ce Bazar des Augustins, que l’on voit ici sur une carte postale ancienne, à côté du premier théâtre de Poitiers, avait été construit en style art nouveau à la fin du 19e siècle, à l’emplacement de l’ancien couvent des Augustins, vendu comme Bien national à la Révolution et dont je vous ai déjà montré le portail aujourd’hui remonté à l’entrée de la cour du musée de Chièvres (il est lui en cours de restauration).

Poitiers, coeur d'agglo, 30 août 2010, vue 7, rue Victor-Hugo Je vous remets aussi l’image du côté rue Victor-Hugo, prise le 30 août, le jour de fermeture de la rue…

Place d'Armes à Poitiers, tramway devant l'ancien théâtre et les anciennes galeriesAllez, pas de doute, c’était mieux avant, avec le tramway… remplacé plus tard par un trolley-bus.

Attention, péchés capitaux!

Stalles de la cathédrale de Poitiers, l'avaricePetite révision… les péchés capitaux, ça vous dit quelque chose? Vous vous souvenez de la liste? Un truc que l’Église catholique met toujours dans son catéchisme et source de bien des frustrations, pour sauver votre tête (caput > capital), vous êtes prié de vous tenir à l’écart de l’orgueil (superbia), de l’avarice (avaritia), de l’envie (invidia), de la colère (ira), de la luxure (luxuria), de la gourmandise (gula) et de l’acédie ou paresse spirituelle (acedia)… En cherchant, je me suis aperçue que j’en ai plein en stock dans mes photos! Je pense en faire une petite série, parfois contrebalancée par les vertus associées! Je ne sais pas encore si je vous les présenterai par site (tous les vices de l’église Saint-Denis d’Amboise par exemple) ou par thème (vice après vice…). Qu’en pensez-vous? Aujourd’hui, direction la cathédrale de Poitiers et ses stalles du 13e siècle pour vous présenter l’avarice et l’orgueil.

Stalles de la cathédrale de Poitiers, l'avarice, carte postale ancienne Jules RobuchonComme ma photographie n’est pas terrible (toujours le contre-jour gênant pour les stalles côté sud), voici un cliché de Jules Robuchon sur une carte postale ancienne. Une femme est assise sur un tabouret (ou un banc) devant un coffre qui déborde de pièces (vous distinguez bien je pense sur la carte postale les petits ronds des pièces) au point qu’il est impossible de fermer le couvercle. Un sac suspendu derrière elle doit contenir d’autres trésors, et pourtant, elle semble de pas avoir les moyens de s’acheter des chaussures, vous voyez son pied nu?

Stalles de la cathédrale de Poitiers, l'avarice, détailElle ne dépense pas non plus ses richesses pour refaire ses vêtements: vous voyez sur ce détail, sa robe est trouée au niveau du coude. Ses cheveux longs tressés sont retenus par un foulard noué à l’arrière. Elle tient de sa main gauche une coupe et plonge la droite dans le coffre, comme pour se rassurer sur la présence de ses pièces. « Ma cassette, ma cassette », semble-t-elle prête à crier comme l’avare de Molière!

Stalles de la cathédrale de Poitiers, l'orgueilL’orgueil n’est pas mieux sur ma photographie…

Stalles de la cathédrale de Poitiers, l'orgueil, carte postale ancienne Jules Robuchon… voici donc celle de Jules Robuchon. Comme dans d’autres représentations du 13e siècle, l’orgueil est représenté comme un homme qui tombe de cheval. Du cheval, on voit le dos et la très belle queue. La selle est bien en place. L’orgueilleux cavalier est lui dans une position grotesque, la tête en bas, les fesses au niveau de la selle, les jambes grands écartées, l’une en appui sur le bord de l’écoinçon, l’autre avec le pied replié vers l’encolure du cheval.  La chute de cheval de Gurbanguli Berdymukhamedov, président dictateur du Turkmenistan, a été censurée en 2013! Orgueil, avez-vous dit?

Photographies de septembre 2014.

Les écoinçons des dorsaux des stalles nord, rangée supérieure de la cathédrale Saint-Pierre de Poitiers, numérotés à partir de l’ouest (à gauche quand on les regarde)

Les écoinçons des dorsaux des stalles sud, rangée supérieure de la cathédrale Saint-Pierre de Poitiers, numérotés à partir de l’est (à gauche quand on les regarde)

  • écoinçon 1 et tous les écoinçons impairs, des anges, le premier à gauche porte une seule couronne, le dernier à droite a été coupé lors du rétrécissement des stalles, les autres portent deux couronnes, comme sur la rangée nord
  • Stalles de la cathédrale de Poitiers, un lion terrasse un dragonécoinçon 2 : un lion mange un dragon
  • écoinçon 4 : deux avants-corps de chien
  • écoinçon 6 : deux lutteurs
  • Stalles de la cathédrale de Poitiers, dosseret, tuerie du cochonécoinçon 8 : un charcutier avec ses outils et une tête de cochon
  • Stalles de la cathédrale de Poitiers, architecteécoinçon 10 : un architecte
  • Stalles de la cathédrale de Poitiers, l'avariceécoinçon 12 : l’avarice
  • Stalles de la cathédrale de Poitiers, l'orgueilécoinçon 14 : l’orgueil
  • Stalles de la cathédrale de Poitiers, la gourmandiseécoinçon 16 : la gourmandise
  • écoinçon 18 : un basilic ou un cocatrix
  • écoinçon 20 : un homme assis et un animal fantastique

L’architecte des stalles de la cathédrale de Poitiers

Angoulême, cour de l'hôtel de ville, buste de Paul Abadie,La semaine dernière, je recevais un commentaire à propos d’un vieil article sur le buste de Paul Abadie par Gabriel Jules THOMAS à Angoulême:

« Sous son buste sont sculptés les outils de l’architecte, équerre et compas », nous dites-vous. Sans doute. Mais n’Est-ce pas aussi les symboles de sont appartenance à la franc-maçonnerie ? [sic pour l’orthographe]

Stalles de la cathédrale de Poitiers, architecteEn lui répondant que vu le métier de Paul Abadie, il s’agit d’abord des attributs d’un architecte et qu’il faudrait arrêter de voir des symboles maçonniques partout. Je voulais le renvoyer à l’architecte des stalles de la cathédrale de Poitiers, auxquelles j’ai consacré il y a déjà longtemps une série d’articles: point de franc-maçonnerie au 13e siècle, mais bien l’équerre, le compas et le niveau comme attribut de l’architecte (et aussi du maçon… non franc!).

Zut, je ne l’avais point montré, les stalles du côté sud étant souvent à contre-jour, les photographies sont floues ou trop sombres. J’ai cherché dans d’autres photos prises depuis, très moyen, j’y suis donc retournée cette semaine… un peu mieux, j’en ai profité pour changer les photographies des précédents articles (liens à la fin).

Stalles de la cathédrale de Poitiers, architecte, détail du niveauDerrière le personnage donc se trouve un niveau, avec le petit plomb suspendu à une cordelette tressée (là où nous avons maintenant un tube avec une bulle… enfin, dépassé par les niveaux au laser)…

Stalles de la cathédrale de Poitiers, architecte, détail du compasL’architecte, bien jeune, dessine sur sa table avec un compas (qui a perdu l’une de ses branches).

Stalles de la cathédrale de Poitiers, architecte, détail du compasDevant, dans l’angle de l’écoinçon se trouve l’équerre.

Bon, du coup, il me reste à vous montrer les merveilles de ces stalles pas encore publiées ici!

Les écoinçons des dorsaux des stalles nord, rangée supérieure de la cathédrale Saint-Pierre de Poitiers, numérotés à partir de l’ouest (à gauche quand on les regarde)

Les écoinçons des dorsaux des stalles sud, rangée supérieure de la cathédrale Saint-Pierre de Poitiers, numérotés à partir de l’est (à gauche quand on les regarde)

  • écoinçon 1 et tous les écoinçons impairs, des anges, le premier à gauche porte une seule couronne, le dernier à droite a été coupé lors du rétrécissement des stalles, les autres portent deux couronnes, comme sur la rangée nord
  • Stalles de la cathédrale de Poitiers, un lion terrasse un dragonécoinçon 2 : un lion mange un dragon
  • écoinçon 4 : deux avants-corps de chien
  • écoinçon 6 : deux lutteurs
  • Stalles de la cathédrale de Poitiers, dosseret, tuerie du cochonécoinçon 8 : un charcutier avec ses outils et une tête de cochon
  • Stalles de la cathédrale de Poitiers, architecteécoinçon 10 : un architecte
  • Stalles de la cathédrale de Poitiers, l'avariceécoinçon 12 : l’avarice
  • Stalles de la cathédrale de Poitiers, l'orgueilécoinçon 14 : l’orgueil
  • Stalles de la cathédrale de Poitiers, la gourmandiseécoinçon 16 : la gourmandise
  • écoinçon 18 : un basilic ou un cocatrix
  • écoinçon 20 : un homme assis et un animal fantastique

La permission… juillet 1916

Ensemble de 7 cartes adressées à une habitante de Vouillé de 1912 à 1919A la brocante, je suis tombée sur une série de cartes colorisées adressées à une habitante de Vouillé, dans la Vienne. Elles s’étendent de 1912 à 1919, pour celles qui sont datées. La plupart accueillent un message très personnel, et je ne vous en montrerai que la face quand l’occasion se présentera.

Carte de permission, juillet 1916, faceL’une a particulièrement attiré mon attention. Elle montre un soldat avec une tenue colorisée en vert (en 1916, fini les pantalons rouge garance et les vestes bleu horizon… le pastel et la garance seront moins cultivées vers Toulouse), casque nouveau modèle à la main, embrassant tendrement une jeune femme assise dans un fauteuil. La légende?

La Permission
Les baisers de la permission
Font mieux sentir l’affection

Carte de permission, juillet 1916, dosLe texte au dos, avec les approximations orthographiques (j’aime beaucoup le x au Bon-Dieux!), est le suivant:

Aux armées le 26 juilliet 1916 à 9 heures

Ma cher petite femme

J’aie donc reçue ton Aimable petite lettre du 23 sur la quel tu me dit que tu as reçue ma carte qui t’à fais beaucoups de plaisirs. Cher amie je pense que celle-là ne t’en feras pas moins que l’autre en te rapportant cette courte permission doux petit moment trop court.

Cher amie tu me dit donc que tu attendais la visite de cette pauvre belle soeur allors je vois que vous aurez pas encore trouvée la journée trop longue comme ça. Allon ces bien de partager vos douleurs toutes les deux. En attendant le Bon-Dieux va peut être nous ramener à vous dans quelques jours.

Reçoit de ton fidèle époux ses plus doux baisers. J.J.B.

Voir le site Les Français à Verdun sur les uniformes et les casques.

Deux athlètes gardent le stade de Poitiers

Le stade de PoitiersJe suis rentrée pour la première fois en plus de 20 ans que je suis ici au stade Rébeilleau à Poitiers au printemps dernier, à l’occasion de la Rencontre malgache sportive 2014 qui avait lieu ici, échanges culturels et sportifs pendant trois jours de la communauté malgache européenne. Je vous ai déjà montré le monument commémoratif du stade poitevin (Joffre Laurentin et deux conflits mondiaux).

Stade poitevin, l'escalier gardé par deux statuesDeux statues, un peu plus grandes que nature (2,08 et 2,35 m), gardent l’escalier. Comme le monument au comte de Blossac de Raymond Sudre ou le lion amoureux d’Étienne Hippolyte Maindron, dans le parc de Blossac, elles sont un dépôt du Fonds national d’art contemporain.

Stade poitevin, Athlète de Léopold KretzA gauche donc, nous avons Athlète, en pierre taillée, un « beau jeune homme » aux lignes étirées et épurées. Enfin, beau, tout est une question de point de vue, LOL!

Stade poitevin, Athlète de Léopold Kretz, signatureCommandé en 1939, daté 1941, et mis en dépôt en 1947, Athlète est une œuvre de Léopold Kretz (Lwov, en Ukraine,1907 –  Paris, 1990), avec la signature « Kretz 1941 ». Le fond d’atelier de cet artiste a été légué par sa veuve en 2012 au musée Despiau-Wlérick à Mont-de-Marsan (après une tentative avortée en 2003 à Marq-en-Baroeul), avec des centaines de dessins préparatoires.

Stade poitevin, AthlèteJ’ai un problème pour l’œuvre de droite… Spontanément, je ne pensais pas que c’était le même auteur, style différent, mais je n’ai pas vu de signature. En « feuilletant » le catalogue (base de données plutôt) du Fonds national d’art contemporain, pour Poitou-Charentes et Léopold Kretz, je trouve une Femme assise à Bressuire et…  Vénus debout à Poitiers (présente dans Joconde et dans les Dépôts de l’État). Euh, vu les attributs de la statue, ce n’est certainement pas une Vénus. De plus, la fiche précise « terre cuite ». Me voici donc cherchant parmi les 380 dépôts de l’État à Poitiers (musée, mairie, préfecture, rectorat), si on réduit à la sculpture 93 œuvres (92 plutôt, les Trois Nymphes de Maillol y sont deux fois, avec Attribution par l’Office des Biens et Intérêts privés / MNR : œuvre récupérée en Allemagne après la chute du IIIème Reich, une fois par le musée d’Orsay et une fois par le musée national d’art moderne) … sans succès dans un premier temps. Mais qui est cet homme nu, plus musclé que l’autre? Au passage, j’ai retrouvé, outre les œuvres déjà citées plus haut, la science et l’agriculture de Barrias,  La douleur maternelle et Le bonheur maternel (1866) d’Antoine Etex. Têtue, j’ai recommencé quelques semaines plus tard et j’ai fini par trouver! C’est encore un Athlète (quelle originalité du titre), d’Ulysse Gemignani (Paris, 1906 – Paris, 1973), commandée en 1947 et déposée en 1948. Oups, je ne connaissais pas cet artiste même s’il est grand prix de Rome de sculpture 1933 et l’auteur de l’une des sculptures du mémorial du mont Valérien. Visiblement, j’ai raté la signature sur la base (U. Gemignani), je vais devoir retourner au stade un de ces jours pour me glisser derrière le buisson pour voir si elle s’y cache! Le musée de Poitiers conserve trois autres œuvres de cet artiste, deux maquettes d’un monument commémoratif aux victimes de la guerre et de la libération et une porteuse de gerbes.

Les deux Athlètes sont indiqués avec comme localisation… la mairie, comme les œuvres du parc de Blossac.

Photographies avril 2014

Quelques propositions pour Poitiers…

Amboise, panneau cyclistes pied à terreAu fil de mes pérégrinations en vacances, je n’ai pas oublié Poitiers! À Amboise, je ne suis pas seulement allée constater que les travaux de restauration de la fontaine Aux cracheurs, aux drôles, au génie, de Max Ernst, n’était pas terminés… J’ai aussi repéré ce panneau « cyclistes pieds à terre », à destination des nombreux cyclistes qui suivent le parcours de la Loire à vélo

C’est beaucoup plus clair que les panneaux « interdits aux cyclistes » où la mairie a précisé, notamment sur la question de Philippe, que les vélos pouvaient bien sûr passer mais à pied, sur le viaduc des Rocs  (voir commentaires lors de l’ouverture en février 2014)…

La passerelle de Chasseigne à Poitiers, interdite aux vélositiers_chasseigne_passerelle_sans_velo… ou sur la passerelle aux abords du moulin de Chasseigne sur le Clain, ce qui a donné lieu à une manifestation en juillet. Les cyclistes ne pourraient pas partager l’espace sur quelques dizaines de mètres avec des piétons, et dans le deuxième cas, le garde-corps ne serait pas aux normes. Mais sur la Promenade des Cours juste refaite et rouverte début septembre 2014, les vélos ne peuvent plus rouler sur la chaussée, ils doivent prendre le chemin en terre… avec les piétons! « Le cheminement piéton est ouvert aux cyclistes » (sic). C’est d’une grande logique!

La cour pavée avec des marches du musée Sainte-Croix à PoitiersA Limoges, où j’ai passé une journée avec Marlie et François (en train, petit coucou au passage à l’intérieur et à l’extérieur de la gare de Limoges), c’est au musée Sainte-Croix à Poitiers que j’ai pensé… Son directeur souhaite améliorer l’accessibilité en créant une bande de roulement dans la cour du musée (il faudra aussi créer une rampe pour l’escalier), ici avec une vue prise lors de l’inauguration de Flux et de l’exposition de Rainer Gross.

Entrée du musée de Limoges, plaques en caoutchoucLe musée des Beaux-Arts de Limoges, bien que refait récemment (rouvert en 2012), avait le même problème, on devrait condamner les architectes à tester leurs équipements en fauteuil roulant (ou en hauts talons!). Ils ont trouvé une solution provisoire (j’espère), pas très esthétique mais assez efficace et sans doute pas chère, en créant un cheminement en bandes alvéolées en caoutchouc, comme celles qui permettent de désensabler une voiture ou de faire décoller un avion en rase campagne sur un terrain non stabilisé.

Qui a dit que nous n’étions pas constructifs?

Logo de l'association Valentin ApacEnfin, si, je vais être méchante langue, mais Vitalis et la ville de Poitiers ont encore une semaine pour rectifier le tir. Je tiendrai, comme depuis 2006, voir plus sur l’édition 2012, avec deux autres bénévoles le stand de l’association Valentin Apac, association de porteurs d’anomalies chromosomiques, à la journée des associations de Poitiers, le 14 septembre de 10h à 19h… Nouveau lieu, le parc des expositions…

Poitiers, parc des expositions et arrêts de busExploit de Vitalis, billet retour gratuit si vous venez en bus et le faites tamponner au secrétariat général… sauf que le parc des expositions n’est pas desservi le dimanche! Interrogée par messagerie, la ville de Poitiers vient de me confirmer qu’il n’y aurait pas de desserte exceptionnelle et qu’il faudrait descendre à Northampton sur les lignes A et B (pour les non poitevins, environ 10 minutes à pied sur une route pas agréable, en pleine pluie ou en plein soleil avec des voitures qui roulent vite, un bus toutes les 40 minutes) ou à Touffenet, ligne D, même pas un bus chaque heure, même route désagréable dans l’autre sens, trajet un peu plus long. J’étais une des seules à être venue en bus à la réunion d’information la semaine dernière, en tout cas, j’étais la seule à attendre le bus à l’issue de la réunion où l’auditorium était plein. En ajoutant une fin de trajet désagréable à pied en faisant attention aux horaires (à peine plus de un trajet par heure si on a la chance d’être sur les itinéraires dominicaux), je pense qu’il n’y aura aucun visiteur en bus le dimanche, mais de la pub gratuite pour Vitalis sur tous les documents!

Sinon, n’hésitez pas à venir quand même à cette journée qui permet tous les deux ans de rencontrer les associations qui œuvrent sur Poitiers! Le vélo peut être une alternative au tout voiture de ce quartier, même si là aussi, il faut ruser pour trouver un trajet à peu près sécurisé sans risquer d’être renversé par les véhicules qui y roulent souvent trop vite!

Derrière les lignes ennemies, de Marthe Cohn

Couverture du livre Derrière les lignes ennemies, une espionne juive dans l'Allemagne Nazie de Marthe Cohn

Logo de pioché en bibliothèque

Le 5 septembre 1944, Poitiers était libérée. J’ai choisi de vous parler d’un livre plus ou moins dans le thème.

Il y a quelques semaines, je vous ai parlé du témoignage de Marthe Cohn, après la projection gratuite en avant-première du documentaire « Jean-Richard Bloch, la vie à vif« , un intellectuel engagé et témoin de son époque sur France 3, réalisé par Marie Christiani et co-produit par France 3 Poitou-Charentes et Anekdota production (voir La Mérigot(t)e à Poitiers, résidence de l’écrivain Jean-Richard Bloch) et la mise en place à l’hôtel de ville d’une plaque en hommage à Raymond Charpentier dont l’inauguration avait été  reportée. Depuis a aussi été inaugurée à la médiathèque l’exposition Une fenêtre sur le monde, Jean-Richard Bloch à la Mérigotte, avec un programme de conférences en septembre et octobre. J’ai trouvé le livre dans l’édition de 2005 (la couverture ci-dessus est celle de la réédition) à la médiathèque.

Le livre: Derrière les lignes ennemies, une espionne juive dans l’Allemagne Nazie, de Marthe Cohn, traduit de l’anglais par Hélène Prouteau, éditions Plon, 2005 (rééd. 2009 chez Tallandier), 311 pages, ISBN 9782259196586. Paru en 2002 aux États-Unis, Behind Enemy Lines The true story of a French Jewish Spy in Nazi Germany.

Le livre :  1940. La famille Hoffnung a fui Metz, les uns sont à Limoges, les autres à Poitiers. Les parents de Marthe montent un commerce en ville, mais très vite, elle passe en zone occupée, les lois de Vichy les obligent à des humiliations puis à la fermeture. Marthe, qui a un temps travaillé à la mairie, doit quitter son emploi. Elle arrive à entrer dans une école d’infirmières, tombe amoureuse de Jacques Delaunay, étudiant en médecine. Après l’arrestation de son père (vite libéré) et de sa sœur aînée (internée au camp de la route de Limoges, décédée à Auschwitz), elle organise la fuite de la famille (sept personnes) en zone libre par Saint-Secondin en août 1942 après  sa sœur Stéphanie est arrêtée, internée au camp de la route de Limoges. Marthe retourne en zone occupée, mais Jacques est arrêté, exécuté. Engagée dans l’armée de Libération, par hasard, la hiérarchie apprend qu’elle parle parfaitement allemand, par la Suisse, elle est envoyée en Allemagne, afin de mener des actions de renseignements et de démoraliser les troupes avec qui elle arriverait à entrer en contact.

Mon avis: comme les auditeurs de son témoignage à Poitiers ou ceux de ses multiples interventions ont pu le remarquer (voir à Metz en 2012), Marthe Cohn, née Marthe Hoffnung-Gutglück, alerte et toute petite dame de 94 ans (née en 1920 à Metz), a le sens du récit, à la limite de l’épopée dans ce livre. Elle raconte sur un ton badin ses mésaventures, présente comme un hasard la réussite de la fuite de la famille, ses difficultés pour passer de Suisse en Allemagne, et pourtant, c’est bien pour des exploits qu’elle a reçu de multiples décorations (Croix de guerre en 1945, Médaille militaire en 1999, Chevalier de la Légion d’honneur en 2004, Médaille de reconnaissance de la Nation en 2006). D’un point de vue littéraire, j’ai quelques réserves sur ce livre, mais il s’agit d’un témoignage intéressant et poignant.

Poitiers, lycée Victor Hugo, plaques commémoratives pour les élèves victimes de la deuxième guerre mondialePour les Poitevins, ils y découvriront un témoignage sur la vie sous l’occupation, les réfugiés de l’est, parmi lesquels le rabbin Bloch, dont le nom de la fille Myriam figure sur la liste des victimes ainsi que sur l’une des plaques commémoratives des déportées du lycée Victor-Hugo, les soutiens, modestes ou remarquables, le rôle de Raymond Charpentier, qui a fourni les papiers à toute la famille, les visites possibles au camp de la route de Limoges, le réseau de médecins résistants, au premier rang desquels Joseph Garnier. On y lit aussi une version de l’assassinat du Dr Michel Guérin, collaborateur (éditorialiste du journal L’Avenir de la Vienne sous la signature de Pierre Chavigny, il avait accueilli à Poitiers, en avril 1942, Jacques Doriot, de retour du front russe sous l’uniforme allemand), le 13 mai 1943, mené par un groupe de 5 étudiants dont Jacques [son fiancé] et Marc Delaunay (voir le dossier des archives départementales de la Vienne) et qui ont été fusillés au Mont-Valérien (pour d’autres faits découverts entre-temps) le 6 octobre 1943.

Pour aller plus loin: voir le nouveau portail Territoires et Trajectoires de la Déportation des Juifs de France, qui recense les trajectoires des enfants juifs déportés.

Mme Odile Teyssendier de la Serve, née De Morin, élève infirmière, camarade de Marthe Cohn, qui a hébergé la famille Hoffnung-Gutlück la veille de sa fuite, a reçu à titre posthume la médaille des justes. Noël Degout, de Dienné, qui a aidé les frères aînés de Marthe, a également un dossier (incomplet) de Juste parmi les Nations.

Rentrée des classes… comme un seul mouton?

Juin 2014, Poitiers, M. Mouton dans une voiture qui tracte une caravaneAprès avoir annoncé la sortie par une caravane…

Poitiers, M. Mouton, septembre 2014, retour à la normaleM. Mouton annonce pour la rentrée des classes un « retour à la normale », tout le monde suivra gentiment « tout doux comme un agneau » en se comportant « comme un mouton »?

Poitiers, M. Mouton, septembre 2014, télé qui musèleJe n’ai sans doute pas vu la nouvelle livraison du  facétieux M. Mouton (voir les épisodes précédents dans Moutons poitevins, la synthèse…) dès son collage à Poitiers, et oui, moi aussi, je suis partie en vacances!  Dans la série « dénonciation des médias » et suivi aveugle de la publicité, il y a le téléviseur qui musèle le mouton…

Poitiers, M. Mouton, septembre 2014, écran d'ordinateurMais en faisant cet article, aurai-je moi aussi droit à un tweet ou un google+1??? Je n’ai pas rapporté de vidéo de mes vacances, contrairement à M. Mouton 😉

Poitiers, M. Mouton, septembre 2014, incendie de la Moneda, coup d'état du 11 septembre 1973 au ChiliLe 11 septembre approche, avec la date à nouveau sur cette variante, 11 septembre 1973, coup d’état au Chili et renversement d’Allende, ici avec l’incendie du palais La Moneda à Santiago (voir une autre vue sur le dossier des Affaires étrangères françaises en 2013).

Poitiers, M. Mouton, septembre 2014, sur une vitrineAu niveau des grands formats sur des vitrines, je n’ai vu que celui-ci, rue de la Cathédrale. Les moutons y dansent à la façon des personnages de Keith Haring.

PS: aux amis de Melle, Châtellerault ou ailleurs, si vous en repérez aussi, partagez-les!