Archives par étiquette : Vienne

Le printemps de Monsieur Mouton…

Et vous faites vous tac tac? Affichette de Monsieur MoutonCela fait un moment que je ne vous ai pas parlé de Monsieur Mouton dans les rues de Poitiers (revoir l’index des précédents moutons, pas complètement à jour, je n’ai pas ajouté la dernière série de l’article M. Mouton est Charlie… PS : c’est fait depuis…). Pourtant, toutes les deux ou trois semaines, il y a de nouveaux affichages de ces petits formats sur les gouttières, les panneaux etc. Il y a quelques semaines, Monsieur Echo de Centre presse s’interrogeait sur ces affiches à cocher:

« FAITES-VOUS TAC TAC ?

  • Frénétiquement plusieurs fois par jour
  • Très régulièrement tous les jours
  • Régulièrement, une fois par semaine
  • Rarement, une fois par mois
  • Jamais, jamais… »

Faites-vous tac-tac, achète, consomme de Monsieur MoutonLa réponse est arrivée samedi dernier, ce n’était pas le printemps, un groupe d’étudiants en mal de « crac-crac », mais bien Monsieur Mouton qui a posé ces affichettes, et pour être sûr qu’il n’y ait plus de doute, il les a associées dans de nombreux collages… Il s’agissait plutôt à une réponse à un sondage sur le commerce en centre-ville et la fréquence de venue et d’achats en centre-ville mené par une agence immobilière.

Le TAC (travaille achète consomme ) de Monsieur MoutonVoici de plus près: en bas un troupeau de moutons, en haut la question « Faites-vous tac tac? Frénétiquement? »… et sur le côté, le symbole du recyclage avec « Travaille, Achète, Consomme » (TAC… Tac!), et retour aux précédents messages 😉

Mouton avec discours sur les richesses mondiales en 2015Pour rester dans sa ligne politique altermondialiste voire anarchiste, en tout cas bien à gauche, il délivre aussi deux messages avec beaucoup de texte et juste un petit mouton en bas: « 2015. 80 personnes possèdent 50 % des richesses mondiales. Vrai? »…

Mouton avec discours sur les richesses mondiales en 2016… et « 2016, dans le monde le patrimoine de 1% sera plus important que celui des 99% restants. Vrai? ».

Mouton avec dessin enfantinEn début de semaine, j’ai repéré deux exemplaires de cette version plus « cool », à classer plutôt dans la série des rebonds artistiques: un dessin enfantin coloré avec un personnage qui dit « t’es bizarre toi ! » et en bas la réponse du mouton: « avant j’étais comme toi, et puis j’sais pas ce qui s’est passé »…

Timbre avec Monsieur Mouton en Louis XIVEt puis il y a eu une série « postale ». La dernière livraison repérée est celle-ci, un mouton loup (merci Emmanuelle!) perruqué très chic sur un timbre « 1638 Louis XIV 1715 » surmonté du message « éthique et respect du vivant sont-ils à notre époque ce qu’étaient l’eau et l’hygiène au siècle de Louis XIV »?

Moutons en ballon, souvenir de Paris mai 1871Dans la série cartes postales historiques, il y a déjà un moment, j’avais vu plusieurs variantes. Un survol en ballon de Montmartre, « souvenir de Paris, mai 1871 » (il faut que je vous montre quand même un jour le mur des fédérés)…

Mouton survolant un bataillon d'artillerie en 1914…toujours dans sa nacelle, il survole des pièces d’artillerie tirées par des chevaux, « campagne de 1914″…

Moutons en ballon au-dessus d'un dollar en AfriqueSans timbre mais toujours en ballon, Monsieur Mouton se promène près d’une pyramide, au-dessus , d’un dollar et d’une caravane de chameaux… Il vient poser la nacelle du ballon comme sommet de la pyramide décapitée.

Moutons dans des quadrillagesEnfin pour finir un troupeau de moutons que je n’ai pas réussi à classer, dans une sorte de quadrillage complexe…

Portrait rouge de Monsieur Mouton… et un grand portrait rouge qui se trouvait près de la médiathèque.

M. Mouton est Charlie…

M. Mouton s'interroge sur l'attentat contre Charlie hebdo, Why?Après les attentats d’il y a quinze jours, M. Mouton a réagi à son tour à Poitiers (revoir l’index des précédents moutons). Lundi matin, c’est une collègue qui m’a signalé et transmis la photographie de la « vitrine » de la direction régionale des affaires culturelles (DRAC) avec ce grand Mouton (vitrine déjà montrée avec d’autres affiches-moutons, par exemple ici). Il n’affiche pas le désormais hélas célèbre Je suis Charlie, mais pose devant un mur criblé de balles (qui rappellent la forme de l’œil du mouton) avec un grand Why en rouge. La grande barre du Y est réalisée avec un crayon qui pointe sur la tête du mouton.

M. Mouton s'interroge sur l'attentat contre Charlie hebdo, Why? ... et maintenant?En faisant un peu plus attention en ville, j’ai trouvé d’autres grandes affiches aux emplacements les plus fréquemment utilisés pour les Moutons, et plein de petites affichettes, en noir et blanc ou en couleur. Il y a aussi une version moins utilisée, qui demande « … et maintenant? » avec un crayon à papier rouge posé à l’horizontale entre le texte et le mouton à côté des mêmes trois trous de balle. En tout cas, cette fois, ils sont restés plus longtemps que les autres en plein centre-ville.

Toujours en soutien à Charlie Hebdo, il faut que j’aille faire de meilleures photographies des grandes peintures au pochoir réalisées par des grapheurs, je les ai prises avec mon téléphone, mais ce n’est pas terrible…

Mouton poitevin avec chapeau de fou du roiJe profite de cet article pour vous montrer les moutons apparus en décembre.Il y en a un dont le message était tristement prémonitoire, avec un mouton coiffé d’un chapeau de fou du roi : « lorsqu’il ne tolère plus ses bouffons, le pouvoir est fragile… ».

Moutons poitevins, NoëlCelui pour Noël est en couleur mais pixellisé, sans doute imprimé à partir d’un fichier d’un autre groupe: rappelons qu’on m’en a signalé à Châtellerault et Melle, et qu’Emmanuelle / le Marquoir d’Élise en voit de plus en plus souvent à Angoulême. Amis qui irez au festival de la Bande dessinée le week-end prochain, ouvrez l’œil (et pas la caméra), il y aura peut-être d’autres versions? Peut-être une version en rebond sur les bancs mis en cage par le maire UMP? (sauvé par Charlie, celui-ci, les dessinateurs de bande dessinée avaient auparavant l’intention de réagir à sa stupide action anti-SDF). Car à côté des messages généraux, nous avons eu à Poitiers des modèles très spécifiques, comme le rebond sur les Incroyables comestibles ou le château de Poitiers dans les Riches heures du duc de Berry.

Moutons devant une centrale nucléaireAlors que les survols des drones se multipliaient sur les centrales nucléaires et que plusieurs incidents étaient signalés dans ma centrale nucléaire préférée (Civaux), les tours de refroidissement déjà montrées sont revenus barrées du message « tout va bien », message qui rappelle le « Jusqu’ici tout va bien » vu jusqu’à présent sur des détournements de panneaux routiers.

Moutons poitevins, le goût de l'obéissanceFin novembre, il y avait aussi eu ce message au premier abord mystérieux sur la même vitrine de la DRAC: « 27 11 1914 le goût de l’obéissance ». Pas de mouton avec le message, mais ce dernier, sa graphie et son emplacement ne laisse guère de doute sur l’auteur. Le 27 novembre 1914 correspond à l’affaire de Vingré, arrestation des six premiers Poilus du 295e régiment d’infanterie (le caporal Paul Henry Floch et les soldats Jean Blanchard, Francisque Durantet, Pierre Gay, Claude Pettelet et Jean Quinault) qui seront fusillés pour l’exemple le 4 décembre 1914 pour avoir abandonné leur tranchée face à l’ennemi, avant d’être réhabilités le 29 janvier 1921.

Moutons poitevins dansants à la façon de Keith HaringLes moutons rouges dansant à la façon des personnages de Keith Haring de cette vitrine de la rue de la Cathédrale ont disparu depuis longtemps… mais ont été remplacés par le même modèle en noir et blanc, dédoublé, en tirage plus petit!

Parmi les propositions de décembre, on retrouve une bergerie industrielle, cette fois avec le message « La majorité c’est nous, nous voulons, nous choisissons ».

Moutons poitevins façon gorillesAprès les moutons-loups, les moutons-papillons, voici les moutons-gorilles, ici répétés sur une gouttière (avec une centrale nucléaire).

Moutons poitevins avec antenne de télé gardés par un mouton-loup devant une ville ancienneEt quand on parle du loup… voici une nouvelle dénonciation des médias, avec un troupeau de moutons portant une antenne de télévision sur la tête et un grand mouton-loup avec un poste de télévision au bout de sa houlette, devant un paysage de ville ancienne. Au premier abord, je ne sais pas pourquoi, j’ai d’abord pensé à Albi, mais ça ne colle pas et  je n’ai pas poussé la recherche pour l’identifier, pourtant, ça me dit quelque chose, caché dans un obscur coin de ma mémoire faiblarde

Mouton peint au pochoir trouvé par Maryse au Mexique_mexique… mais l’antenne rappelle à nouveau celle du mouton trouvé par Maryse cet été au Mexique.

Où il est question d’un rachat de péage par un financement participatif (1924)

La Roche-Posay, pont suspendu sur la Creuse, carte postale ancienneEn parcourant la presse locale pour un autre sujet, je suis tombée sur cette pépite où il est question de travail dominical (d’un conseil municipal!) qui décide de faire tomber un péage (pas d’autoroute) grâce à un financement participatif (le nom moderne des souscriptions publiques). Il s’agit du péage pour passer le pont suspendu sur la Creuse à La Roche-Posay, dans le département de la Vienne (lu dans l’Avenir de la Vienne du 13 mars 1924, vue numérisée 19/53) :

Arrondissement de Châtellerault
La Roche-Posay

Rachat du Pont à péage. – Dans sa séance de dimanche dernier, le conseil municipal a voté le rachat du Pont à péage.
La vieille servitude qui disparaît était onéreuse pour beaucoup, désagréable pour tous. On peut même dire, dans une certaine mesure, elle était préjudiciable à nos foires.
La question du rachat avait été maintes fois portée à l’ordre du jour du Conseil municipal, mais les avis avaient toujours été partagés sur son opportunité.
Sur l’initiative de M. le Maire, les principaux usagers du Pont furent réunis à la mairie le 2 dernier. Ils estimèrent avec lui que le rachat devait être poursuivi et qu’une souscription destinée à alléger les charges qui en résulteraient pour la commune devait être ouverte.
L’idée fut bonne : les fonds recueillis atteignaient dimanche près des trois-quarts de la part contributive de la commune.
L’éloquence des chiffres eut une influence heureuse : sur 10 conseillers présents, 9 votèrent le rachat.

Exhibit B de Bett Bailey à Poitiers

Flux de Rainer Gross à Poitiers, mai 2014, dans la cour du muséeDans le cadre de Peaux de tigre et de pouilleux, Du colonisé à l’étranger, organisé par le théâtre et auditorium / TAP et l’université de Poitiers du 12 au 16 novembre 2014, j’ai juste vu:

– « l’exposition » proposée par la  fondation pour l’éducation contre le racisme de  Lilian Thuram (des panneaux aux textes beaucoup trop denses, qui doivent à peu près reprendre ceux de Exhibitions, exposition au musée du quai Branly à Paris en 2012, sans les objets) dans le foyer du théâtre

– et, dans le cadre de ma saison 2014-2015 au  théâtre et auditorium de Poitiers / TAP, Exhibit B de Bett Bailey présenté au musée Sainte-Croix.

Le spectacle: 12 « tableaux humains » organisés par Bett Bailey, metteur en scène sud-africain qui a connu l’apartheid, avec des « performeurs », artistes professionnels ou non : Machita Doucoure, Alexandre Fandard, Guillaume Mivekannin, Éric Abrogoua, Jelle Samminadin, Jean-Philippe Mpeng-Backot aka « Soon », quatre chanteurs de Namibie – Marcellinus Swartbooi, Chris Nekongo, Lelsey Melvin Du Pont, Avril Nuuyoma – etc. Les douze tableaux vivants reproduisent les zoos humains ou les spectacles des expositions coloniales, mais aussi d’autres scènes comme les têtes coupées (envoyées par les colons allemands pour étudier les « races ») ou le sort des immigrés dans les centres de rétention.

Mon avis: interdit à Londres, faisant l’objet de pétitions contre sa présentation à Paris, ici, il n’y avait aucune polémique, pas un flic à l’horizon alors que j’avais un billet pour la toute première présentation du vendredi. J’ai bien apprécié la « mise dans l’ambiance ». Les groupes de 30 personnes (répartis au moment de la réservation des billets) sont rassemblés dans le hall du musée et emmenés en groupe avec des consignes de silence vers un autre espace du musée pour se mettre à l’aise, laisser sacs et manteaux. Tous les téléphones, pour une fois, semblaient bien éteints (enfin, un a sonné assez tôt pour un rappel à l’ordre). Montée du groupe au premier étage, dans ce qui ressemble à une « salle de classe », sans pupitres. Des chaises par rangs de trois, des numéros sur les chaises, un pupitre devant, une dame (« maîtresse d’école? »). Nous sommes appelés un à un par ces numéros, départs toutes les minutes environ. Ensuite, il faut suivre le parcours dans l’ordre, mais chacun à son rythme, en silence, enfin, avec en bruit de fond de très beaux chants qui se précisent au fur et à mesure qu’on s’approche [la chorale namibienne, composée de Marcellinus Swartbooi, Chris Nekongo, Lelsey Melvin Du Pont et Avril Nuuyoma, a donné la semaine suivante un concert-sandwich au TAP]. L’installation s’accompagne aussi de la mise en valeur ou le rebond sur des œuvres du musée, mises en valeur par l’éclairage (par exemple la Baigneuse de Pierre-Marie Poisson) ou laissées volontairement dans la pénombre (Les Nymphes de la prairie ou Les Trois grâces, d’Aristide Maillol, œuvre en dépôt faisant partie des spoliations de la Seconde guerre mondiale et donc des Musées nationaux récupération). L’ensemble, le tableau proposé, le cartel qui donne des informations qui interpellent (genre « technique mixte, personne noire, spectateur », etc.) ou qui expliquent des épisodes sombres de la colonisation, comme les têtes coupées, à la fois par la chorale dont les têtes émergent de caisses blanches, surmontées de photographies des têtes réellement coupées (le cartel explique ce qu’était « le cabinet de curiosités du Dr Fischer »), ou par la femme qui nettoient l’un des crânes, prisonnière derrière des barbelés. A chaque tableau, les performeurs tentent de capter droit dans les yeux le regard du spectateur. Avant de revenir, sonné, au monde réel, le spectateur passe par une salle ou les performeurs sont présentés, avec une photographie et leur motivation pour participer à cette expérience, puis une grande table avec des feuilles blanches et des crayons permet de laisser son impression, et surtout de ne pas repartir sans cette « transition ». Un spectacle dont personne ne ressort sans interrogations sur la nature humaine…

La grimolle, spécialité locale (poitevine?)

Ma grimolleJe réédite cette recette publiée en 2012 et le 1er octobre 2013… mais c’est une merveille en cette saison avec les bonnes pommes si vous en trouvez des non traitées (raisins et pommes sont les fruits qui reçoivent le plus de produits chimiques). Si vous êtes sûrs de leur provenance, vous pourrez garder les trognons et les épluchures pour la gelée d’épluchures et de trognons de pomme ou pour une boisson que j’ai vue (et pas encore testée) dans les recettes antigaspi proposées par de grands chefs pour La ruche qui dit oui et la région île de France, en partenariat avec Marmiton, dans le cadre de la semaine de la réduction des déchets (clic sur la pomme). Et pour les Poitevins, vous pouvez encore aller glaner des idées de recettes – et autres – aujourd’hui (23 novembre 2014) au salon Bien vivre Bio respire la vie au parc des expositions, j’ai participé hier à un atelier savon par saponification à froid (par Savondou), un sur les cosmétiques naturels maison (par Flore de Saintonge) – j’ai laissé mes coordonnées pour éventuellement un stage d’été – et un atelier autour des huiles essentielles (oui, je sais, je suis toujours quasi à zéro côté odorat, sur les quatre huiles essentielles qu’elle a utilisée, j’ai à peine perçu quelque chose avec le petit grain bigarade) animé par Alexia Blondel, qui fait également des stages au CHU, en cancérologie mais que j’aimerais pouvoir suivre… Dommage que ce genre de salon mêle stands sérieux et d’autres qui semblent vraiment relever de l’exploitation des gens trop crédules.

Article d’origine

Quand je trouve une recette que je veux tester, je la mets de côté dans la cuisine… et elle peut y rester longtemps avant que je ne me décide à la faire. C’est le cas pour la grimolle, découpée dans un magazine de présentation du département de la Vienne il y a plusieurs années… et que j’ai testée avec succès, pour changer du quatre-quarts aux pommes (nouvelle récolte qui arrive sur le marché). La recette, reprise ci-dessous (avec une ou deux adaptations…), ne précisait pas s’il s’agissait de cuillères à soupe rases ou bombées, j’ai fait entre les deux… Il y est dit qu’il s’agit d’une spécialité poitevine… à vérifier auprès d’authentiques poitevins.

Les ingrédients:

– 4 pommes
– 2 œufs
– 6 cuillères à soupe de sucre [la prochaine fois, j’en mettrai un peu moins]
– 7 cuillères à soupe de farine
– 3 cuillères à soupe d’huile
– 5 cuillères à soupe de lait
– 1 sachet de levure

La recette

Mélanger la farine, la levure et le sucre. Incorporer en mélangeant au fur et à mesure les œufs, puis l’huile, puis le lait.

Éplucher, vider et couper en grosses lamelles les pommes, les incorporer dans la pâte [petit rappel: vous pouvez congeler les épluchures et trognons, et quand vous en aurez suffisamment, préparer de la gelée d’épluchures et de trognons de pomme].

Si vous êtes « joueur », verser sur des feuilles de chou (il paraît que ça se faisait comme ça), sinon, dans un moule à gâteau (huilé ou beurré, à votre convenance), enfourner 20 à 30 minutes (30 pour mon four) à 180° / thermostat 6 (7 chez moi, question d’adaptation à mon four).

Verdict: délicieux, désolée, il n’en reste plus, mais j’en referai!

PS : lisez les différents commentaires ci-dessous, vous y trouverez des liens intéressants…

PPS: dès le samedi suivant, Anne-Marie / Brodstitch a testé la recette avec succès, voir ici!

 

M. Mouton, ce n’est pas prudent de s’enfoncer un sapin de noël dans les fesses!

Mouton avec un plug anal vert face à Paul McCarthyDe nouveaux moutons (revoir l’index) sont apparus en fin de semaine dernière à Poitiers. Le premier n’a pas eu l’air d’interpeler les passants, qui ne le voyaient même pas sur sa gouttière. Un mouton avec un plug anal vert dans les fesses, déguisé en taureau  face à un homme barbu / toréador, allusion au « sapin de noël » érigé par Paul McCarthy (dont c’est à peu près un portrait) lors de la dernière biennale d’art contemporain place Vendôme à Paris. L’artiste avait été agressé et blessé le 16 octobre 2014 puis avait utilisé comme un exorcisme des phrases entendues lors de cette agression dans son exposition Chocolate Factory à l’hôtel de la monnaie. Il est accompagné de cette légende: « To plug or not to plug. Merci pour cette démo qui met en lumière l’intransigeance et la dangerosité de nos intégristes religieux ».

Mouton Art terroristToujours dans le domaine de l’art, cette tête de mouton « Art / ter / ror /ist ».

Des moutons de l'ORTFPour changer de média (M. Mouton a beaucoup attaqué la publicité et la télévision), cette affichette en couleur (j’ai failli ne pas l’identifier de loin comme une affichette à moutons) avec des moutons noirs et blancs devant un micro « ORTF L’ORTF bouge… 7h-7h30 LE MATIN » (avec le pouce de Maryse!).

Moutons noirs et blancs Je ne suis pas raciste mmmêêêêêD’autres moutons blancs font face à des moutons noirs: « Je ne suis pas raciste mmmêêêêê… ». Comme ils étaient collés sur un panneau qui indiquait la direction du théâtre et auditorium de Poitiers / TAP, j’y ai vu, peut-être à tort, une allusion à la manifestation Peaux de tigre et de pouilleux, Du colonisé à l’étranger, qui y avait lieu au même moment.

Un mouton obèse qui stresse et consommeA nouveau, il dénonce la société de consommation, soit avec des modèles antérieurs, soit avec ce nouveau modèle de mouton obèse « Plus je stresse plus je consomme, plus je consomme plus je stresse ».

Des moutons face à des maisons pavillonaires et leur ossatureLa consommation de masse toujours avec ces pavillons préfabriqués et leur ossature…

Deux vitrines avec un mouton face à un panneau publicitaireDes modèles anciens sont aussi réapparus sur des vitrines de magasins abandonnés…

Deux grands moutons sur le même magasin fermé… parfois même sur les deux vitrines, même si la première avait été partiellement nettoyée.

Enlèvement des dernières cabines téléphoniques de PoitiersAvec l’enlèvement des dernières cabines téléphoniques du centre-ville ont disparu un support d’affichage sauvage…

Un jour à Poitiers, 60 jeunes reporters mercredi en ville!

Un atelier des assises du journalisme 2012, pohoto archives nouvelle république

Dans le prolongement des Assises du journalisme qui s’étaient tenues à Poitiers en 2011 et 2012, le club de la presse de la Vienne, le Clemi (centre de liaison de l’enseignement et des médias d’information), la ligue de l’enseignement de la Vienne et des classes et clubs « journalisme » de collèges et lycées de Poitou-Charentes s’étaient retrouvé le 9 octobre 2013 avec le théâtre et auditorium de Poitiers / TAP comme « quartier général ».

La formule est renouvelée cette semaine, le mercredi 19 novembre 2014. Une soixantaine d’adolescents, encadrés par des journalistes de la presse écrite, de la radio et de la télévision, vont réaliser des reportages en ville et livrer des articles, sons et sujets, au fur et à mesure de la journée sur le blog Un jour à Poitiers et sur twitter sur le hashtag #1JaP. Cette fois, le rassemblement aura lieu dans les locaux de Canopé/ex-CRDP de Poitiers, un lieu que mes fidèles lecteurs ont déjà pu découvrir (voir le cénotaphe de Saint-Hilaire et les expositions de Jephan de Villiers et Eric Straw). La « salle de presse », les ordinateurs pour la tenue du blog Un jour à Poitiers (j’y participerai activement) et les ateliers radio animés par l’association L’œil à l’écoute (avec le soutien matériel de France bleu Poitou) s’y tiendront.

Cette journée est possible grâce au soutien de la Région, du Département et de la Ville de Poitiers.

Centre-ville de Poitiers, attractif ou infréquentable?

Campagne de publicité à Poitiers, novembre 2014Après la campagne d’affichage dans le métro parisien l’année dernière et Bienvenue aux touristes cet été, la ville de Poitiers et son agence de communication tourangelle ont choisi de lancer de nouveaux bandeaux web et affiches absolument illisibles et signés « Double Mixte, direction de la communication de Poitiers 2014 (c) Yuriy Shevtsov – Fotolia.com » (la dernière référence, c’est une plateforme de photographies libres de droit, ils n’ont même pas payé les personnes, homme et femme (ouf, parité!), avec un visage  brouillé par le message publicitaire. Comme je l’ai expliqué pour une carte à publicité, lire un texte superposé à une image qui a du sens, comme ici un visage qui met en branle « l’aire de reconnaissance des visages » (même si c’est un visage inconnu) est encore quasiment impossible pour mon cerveau. Je suis loin d’être la seule dans ce cas! Bon, la ville est optimiste. En réponse à une pétition de commerçants et faisant la promotion de cette campagne de publicité dans un article paru dans Centre presse, on peut lire:

« On travaille sur les parkings, la signalétique, les animations. On n’a pas attendu leur courrier pour le faire » répond Patricia Persico. Cette campagne, qui a coûté 45.000€, sera aussi diffusée sur des radios et apparaîtra sur plusieurs bandeaux de sites internet nationaux. Reste à savoir si cela sera suffisant pour séduire les Poitevins.

A lire les réactions sur Facebook suite à cet article, je ne suis pas sûre du tout que les gens adhèrent!

Poitiers, rue Carnot, camionnette d'artisan empêchant le passage des personnes à mobilité réduite et des poussettesCeci étant, les commerçants et artisans réclament, outre la réouverture de certaines rues, moins de PV. Mais ils ne se rendent pas compte que leur comportement est dangereux pour eux et autrui? Voici un exemple relevé il y a quelques semaines par Maryse: un artisan garé pendant plusieurs heures rue Carnot sur le trottoir. Comment passent les personnes en fauteuil roulant ou les poussettes? Sur une rue passante, en plus. Et ne suggérez pas de passer en face, il y a une autre camionnette.

Poitiers, rue Carnot, voitures garées anarchiquement en avant de la zone piétonneEn avançant plus loin, c’est aussi un véritable slalom pour les piétons, alors que nous sommes en zone piétonne.

Poitiers, 2 novembre 2014, voitures sur les trottoirsUne rue adjacente continue à servir jour après jour, en journée, le soir et le dimanche, de parking sauvage, je vous ai déjà montré plusieurs fois cet endroit (revoir stationnement anarchique, ou encore là, des voitures à la place des piétons, mégots, chewing-gums et autres incivilités, ras-le-bol, exemples à Poitiers et Niort). En rentrant de Exhibit B vendredi soir, pour une fois, elles avaient toute reçu un PV, ce qui sera sans doute considéré comme exagéré par les commerçants signataires de la pétition.

Poitiers, boulevard Pont Achard, neutralisation du trottoir sans passage sécuriséLa ville autorise aussi de curieux panneaux aux artisans. Ainsi, devant chez moi, pendant une semaine, ils ont « neutralisé » le trottoir, avec un panneau « changez de trottoir ». Or il est absolument impossible de traverser à cet endroit, avec une circulation dense sur le boulevard Pont Achard, du coup, les piétons contournaient sur la chaussée, sans protection ne serait-ce que par des cônes…

Camionette de livraison devant les pompiers le 15 novembre 2014Au même endroit, samedi matin, vers 8h15. Le samedi, le boulevard est calme. Le conducteur de cette camionnette de livraison de Toupargel a ralenti, regardé les numéros sur son carnet, avec un écart, je me suis reculée dans l’abribus. Puis il a fait carrément demi-tour pour se garer en face, une voiture sortant du tunnel a dû ralentir. Il s’est garé devant les portes des pompiers. Quand je lui ai fait remarqué, il a juste répondu que la première porte est bloquée par des bennes à ordure (c’est vrai) et qu’ils peuvent passer à la deuxième porte. Le temps de sa livraison, deux piétons ont dû passer sur la chaussée (passante) et le livreur a lui-même traversé deux fois car il livrait en face! En s’imposant au retour face au flux de voitures. Trois traversées inutiles (une en voiture, deux à pieds), la mise en danger des piétons, le blocage des pompiers, avec un sans-gêne assumé, voilà qui donne envie de boycotter cette marque! Il pouvait tranquillement livrer en restant du bon côté (espace suffisant entre l’abribus et le vendeur de piles tout en laissant un passage aux piétons), puis aller tourner quelques dizaines de mètres plus loin par le tourne à gauche prévu à cet effet, juste au-dessus du tunnel. Un petit rappel du code de la route, des règles de bonne conduite et de civilité s’impose pour ce chauffeur-livreur.

Il y a encore du travail pour un partage en sécurité de l’espace public! Je sais que c’est pareil ailleurs, mais ce n’est pas une raison pour perpétuer ces comportements.

Peaux de tigre et de pouilleux… à Poitiers!

L'hôtel de ville de Niort, 4, le blason Après un colloque consacré à Michel Foucault (né à Poitiers) en 2012 et un sur le genre, Miroir d’Éros, en 2013 (dans lequel le dernier film de François Ozon que j’ai vu hier aurait eu toute sa place), le théâtre et auditorium / TAP et l’université de Poitiers récidivent en organisant du 12 au 16 novembre 2014 avec Peaux de tigre et de pouilleux. Du colonisé à l’étranger. Un titre qui peut paraître mystérieux mais qui renvoie à la une du journal pour l’inauguration de l’exposition coloniale de 1931. Colloque, films, spectacle, conférences se répartiront sur ces 4 jours, en partie gratuits (attention, il faut réserver sa place pour les conférences de Lilian Thuram – au nom de sa fondation pour l’éducation contre le racisme – et de Christiane Taubira – comme ministre de la Justice PS: elle sera finalement absente).

Ils reviendront en partie sur le thème des zoos humains, un sujet que j’avais abordé à l’occasion de Exhibitions, exposition au musée du quai Branly à Paris en 2012 et qui m’avait un peu laissée perplexe dans son traitement.

Pour ma part, j’irai sans doute voir l’exposition dans le hall du TAP (tirée en partie de Exhibitions si j’ai bien compris) et j’ai une place, dans le cadre de ma saison 2014-2015 au  théâtre et auditorium de Poitiers / TAP, pour Exhibit B de Bett Bailey (en 12 tableaux humains), un spectacle qui fait polémique surtout lorsqu’il n’a pas été mis dans son contexte (faire réfléchir sur l’exposition d’êtres humains), interdit à Londres et qui fait l’objet de pétitions pour sa suspension à Paris. Je vous en reparle très vite. Le reste du programme est alléchant, mais en journée, je travaille (et oui, j’ai repris plus ou moins à plein temps) et le soir… je dors très tôt (mon cerveau réclame encore beaucoup de sommeil même si cela fait presque un an jour pour jour que j’ai été opérée d’un méningiome). Voir le programme complet sur le site de l’université de Poitiers.

Paris, le palais des colonies de l'exposition coloniale de 1931Pour rebondir, je vous parlerai samedi prochain de la cité de l’immigration et du palais des colonies créé pour l’exposition coloniale de 1931 (devenu musée des arts africains et océaniens puis cité de l’immigration, avec aquarium au sous-sol) aux portes de Vincennes.

Couverture de Cacaouettes et bananes, de Jean-Richard BlochParu dans les mêmes années (1929), le livre Cacaouettes [sic] et bananes, de l’intellectuel communiste Jean-Richard Bloch, m’a surprise il y a quelques semaines par ses positions sur les « bienfaits du colonialisme ».

Illustration en tête de cet article : les armoiries de l’hôtel de ville de Niort.

Sur le site de l’INA, voir ce petit film sur l’exposition coloniale de 1931 à Vincennes

Poitiers et ses morts pour la France…

Poitiers, le monument aux morts de 1914-1918, 2, la VictoireDepuis de longs mois, je suis relancée par un de mes lecteurs pour souligner l’absence de liste exhaustive des morts pour la France à Poitiers. Comme je le disais dans mon article sur le monument aux morts de 1914-1918 de Poitiers (centre-ville)  par Aimé Octobre et comme Grégory l’a rappelé dans le dernier numéro de L’actualité Poitou-Charentes n° 106, automne 2014 (Aimé Octobre, de la femme éplorée à la Victoire, page 24), « les listes des morts de la Vienne ont été déposées dans le socle du monument inauguré le 15 mars 1925 ». Des listes partielles se trouvent dans les différents lieux et plaques commémoratives (revoir le carré militaire de la Pierre Levée et monument aux morts allemands, la plaque commémorative de 1939-1945 au cimetière de la Pierre-Levée, les plaques commémoratives des déportées du lycée Victor-Hugo, le monument au réseau Louis Renard dans le cimetière de Chilvert, également à la gare, à l’université, dans les églises, aux Coloniaux, sur le monument du parc de la Roseraie, sur le monument commémoratif du stade poitevin), mais il n’existe  pas de liste complète des morts pour la France de Poitiers et cela est assurément en contradiction avec les différentes lois commémoratives et la dernière en date, la loi n° 2012-273 du 28 février 2012 fixant au 11 novembre la commémoration de tous les morts pour la France qui précise dans son article 2: « Lorsque la mention « Mort pour la France » a été portée sur son acte de décès dans les conditions prévues à l’article L. 488 du code des pensions militaires d’invalidité et des victimes de la guerre, l’inscription du nom du défunt sur le monument aux morts de sa commune de naissance ou de dernière domiciliation ou sur une stèle placée dans l’environnement immédiat de ce monument est obligatoire ».

Je ne suis pas sûre que le futur monument qui inscrira virtuellement le nom des morts pour la France dans le « béton connecté », d’abord annoncé dans le parc de Blossac puis près de l’ancien printemps, réponde à cette obligation. Ne me demandez pas comment ça marche, ni si ça vieillira bien, je n’ai pas bien compris ce qui était annoncé dans la presse.

Accès au monument aux morts du parc de la Tête d'Or à Lyon, accès fermé en avril 2012A ce propos, le parc de Blossac a été « judicieusement » contourné par le secteur sauvegardé de Poitiers, sans doute pour permettre ce genre d’aménagement, mais il reste un site classé au sens de la loi de 1930, et donc soumis à des permis d’aménager. Cependant un grand monument dans un parc ne me choque pas, voir à Lyon dans le parc de la Tête d’Or, où il était malheureusement en cours de réhabilitation lors de mon dernier passage à Lyon en avril 2012.

Dans les chefs-lieux de département, les listes des morts peuvent être longues et nécessitent de dresser des stèles ou des plaques sur une grande longueur. Les monuments sont alors souvent aussi dédiés aux morts du département et non aux seuls morts de la ville.

Angers, monument aux morts, 3, le groupe sculpté de plus prèsComme Poitiers, certaines villes n’ont pas de listes de morts sur leurs monument aux morts principal, comme ici à Angers

Angoulême, monument aux morts de 1914-1918, 1, vue de loin et de la République… ou à Angoulême (liste à l’intérieur, non visible du public)…

Metz, le monument aux morts de 1914-1918, carte postale des années 1930… ou encore à Metz, mais les communes d’Alsace et Moselle sont soumises à d’autres réglementations.

Toulouse, le monument morts de Haute-Garonne, face principaleCertaines villes ont choisi de mettre ces stèles à l’écart. Ainsi, il n’y a pas de liste de morts sur le monument aux morts de Haute-Garonne à Toulouse.

Toulouse, monument aux morts de 1914-1918 au cimetière de SaloniqueMais les morts de la ville de Toulouse  figurent sur le monument aux morts du cimetière de Salonique.

Lons-le-Saunier, monument aux morts de 1914-1918, quatre vues de faceUne configuration en grand arc de cercle a aussi été retenu à Lons-le-Saunier.

Le monument aux morts de 1914-1918 à Nantes, vue actuelle (2012)Nantes a choisi de réaliser un grand mur de noms…

Cahors, monument aux morts de 1914-1918, 1, vue de faceDans des villes plus petites, la liste tient à l’avant, comme à Cahors

Niort, le monument aux morts de 1914-1918 par Poisson, 4, le monument à son nouvel emplacement… ou à Niort, …

Monument aux morts de La Rochelle, 02, vu de face… ou derrière le monument comme ici à La Rochelle.

Affaire à suivre…

PS: un généalogiste poitevin, Frédéric Coussay, publie chaque jour jusqu’à la fin de conflit et au-delà (les soldats ou soignants morts après 1918 de leurs blessures de guerre ont pu être reconnus morts pour la France plus tard) au minimum la fiche de Mémoire des hommes, à la date de leur décès, des soldats nés dans la Vienne. Il ajoute dans la mesure du possible aux « morts pour la France » les autres morts (de maladie sans lien avec le conflit, suicidés, fusillés, etc.). A voir sur son blog.