Archives par étiquette : Vienne

Cathédrale de Poitiers : le portail de Thomas

Poitiers, cathédrale, portail de Thomas, 01, vue générale Je vous emmène à nouveau visiter la façade occidentale de la cathédrale Saint-Pierre à Poitiers, sculptés sans doute au milieu du 13e siècle, dans un style gothique., un siècle après le début de la construction de l’édifice Alors qu’en Poitou-Charentes (contrairement à d’autres régions), il n’y a pas de tympan sculpté à l’époque romane, nous trouvons juste après des chefs-d’œuvre de sculpture sur les trois tympans de cette façade.je vous ai déjà montré le portail central avec le Jugement dernier (avec le paradis et l’enfer) et le Christ de la résurrection, et le portail nord, avec la dormition et le couronnement de la Vierge (et aussi des personnages sur les rouleaux à voir sur la partie externe droite). Aujourd’hui, direction le portail sud (à droite quand on regarde la façade. Alors que Poitiers avait développé les mêmes thèmes que la cathédrale Notre-Dame de Paris sur les deux autres portails, on trouve ici l’histoire de l’apôtre Thomas, là où à Paris on trouve la vie de sainte Anne (la mère de Marie). Je vous montre aujourd’hui le tympan, je vous montrerai une autre fois la sculpture de la voussure (voir les Vierges sages et les Vierges folles). Les différentes scènes du tympan sont encadrées de quatre anges encadrant le Christ situé sur la clef de l’arc, un livre dans la main gauche et bénissant de la main droite.

Poitiers, cathédrale, portail de Thomas, 02, le tympan Saint Thomas est rarement représenté sur les cathédrales. On le trouve par exemple isolé dans l’ébrasement du portail nord de la façade occidentale de la cathédrale de Strasbourg. Mais Poitiers est probablement le seul tympan entièrement consacré à la vie de l’apôtre Thomas. Le tympan est organisé en deux registres, séparé par une ligne horizontale ondulée (symbolisant les nuages) et interrompue.

Poitiers, cathédrale, portail de Thomas, 03, le registre inférieur Sur le registre inférieur se trouvent trois groupes de trois personnages, plus les deux anges du rouleau qui participent à la gloire du Christ mais aussi observent cette scène.

Poitiers, cathédrale, portail de Thomas, 07, petit monstre à gauche Sous les pieds de ces deux anges se trouvent des petits monstres simiesques (d’habitude plutôt associés aux forces du mal), voici celui de gauche…

Poitiers, cathédrale, portail de Thomas, 08, petit monstre à droite … et celui de droite. Sous les pieds des anges du portail de la Vierge se trouvent aussi des personnages, mais il s’agit alors de deux femmes prosternées.

Poitiers, cathédrale, portail de Thomas, 04, registre inférieur, groupe à gauche Sur la scène de gauche, trois personnes debout portent des livres, celui de droite avec une inscription. Il s’agit d’apôtres.. Derrière eux se tient un ange qui les observe tout en participant à la scène du rouleau.

Poitiers, cathédrale, portail de Thomas,05, registre inférieur, groupe au centre Au centre, un personnage jeune (imberbe) et saint (auréolé), sans doute aussi un apôtre, regarde Thomas, au centre, mettre le doigt dans la plaie du Christ (dont on devine à peine la croix sur le nimbe) qui leur fait face.

Poitiers, cathédrale, portail de Thomas, 06, registre inférieur, groupe à droite Sur la scène de droite, on retrouve deux hommes barbus et un imberbe. Celui de gauche semble porter un rouleau, celui du centre une croix et celui de droite un livre enfermé dans un coffret orné de pierreries. Ce sont également des apôtres. Parmi les sept apôtres / disciples accompagnant Thomas, Marie-Thérèse Camus a reconnu Pierre, André et Jean, je trouve que les attributs ne sont pas très clairs et ne permettent pas d’identification certaine (mais bon, je ne suis pas spécialiste de la sculpture religieuse…). Derrière, l’ange qui participe à l’autre scène tout en regardant celle-ci.

Poitiers, cathédrale, portail de Thomas, 10, registre supérieur, la maison au centre Au centre du registre supérieur se trouve une maison portée vers le ciel par deux anges, alors qu’un ange sort de chacune des deux portes au rez-de-chaussée de cette maison et deux autres sont accoudés aux fenêtres. Quatre têtes sont représentées sous la maison. Il fait allusion à la légende rapportée dans la légende dorée (écrite par Jacques de Voragine au début du 13e siècle) de Thomas aux Indes. Celui-ci avait dilapidé tout l’argent donné par le roi des Indes pour construire un palais en le distribuant aux pauvres. Le roi l’avait condamné à mort, mais son frère, mourant, avait eu la vision dans le ciel un palais (représenté par cette maison) en or, en argent et en pierreries.Thomas est alors gracié, le roi se convertit au christianisme et reçut le baptême.

Poitiers, cathédrale, portail de Thomas, 11, registre supérieur, scène à gauche Dans la partie gauche du registre supérieur se trouvent trois personnages debout au centre, un quatrième, accroupi devant eux, les regarde alors qu’un cinquième est agenouillé en position de prière à l’arrière.

Poitiers, cathédrale, portail de Thomas, 12, registre supérieur, scène à droite Sur la droite du registre supérieur, quatre personnages discutent debout et légèrement penchés (le premier pourrait être Thomas) devant un cinquième assis devant eux (sans doute le frère mourant du roi) et un sixième agenouillé à l’arrière de la scène.

Pourquoi Thomas ici à Poitiers? Marie-Thérèse Camus a évoqué qu’il pourrait s’agir d’une allusion à l’assassinat de Thomas Becket assassiné en 1170 dans la cathédrale de Canterbury sur l’ordre d’Henri II Plantagenêt (le deuxième mari d’Aliénor d’Aquitaine, qui ont fondé la cathédrale de Poitiers et que l’on voit sur le grand vitrail du chœur). Les reliques de Thomas Becket, canonisé entre temps, étaient arrivées en 1174 à la cathédrale de Poitiers. L’apôtre saint Thomas serait alors ici par substitution à l’autre saint Thomas (Becket). Pourquoi pas…

Pour aller plus loin : un beau livre récent, Collectif (Claude Andrault-Schmitt, Christian Barbier, Yves Blomme, Jean-Pierre Blin, Bernard Brochard, Marie-Thérèse Camus, Robert Favreau, François Jeanneau, Françoise Perrot, Yves-Jean Riou, Albert Rouet, Jean-Pierre Roussel), La cathédrale de Poitiers, éditions Le Temps qu’il fait, 2007, 176 pages (ISBN : 978-2-86853-415-6).

Poitiers, grrr! retour sur les poiriers de Chine

Poitiers, fontaines, 13 mai 2011, 7, place LeclercSur la place d’Armes (place Leclerc) à Poitiers, le projet de cœur d’agglomération prévoyait la réalisation d’une « placette » (??? elle n’est pas séparée du reste de la place, cette photographie date de mai 2011) dans l’angle formé par la verrue du printemps et l’ancien théâtre. La ridicule fontaine devait être encadrée d’arbres, dont des poiriers de Chine ou Pyrus calleryana (aussi appelés Bradford pear), qui sont devenus au moins en Amérique du Nord une espèce est classée sur la liste des espèces invasives, voir ici. Je vous en avais parlé dans cet article publié cinq jours après le grand bouleversement du 30 août 2010 dans le cadre de Poitiers cœur d’agglomération, cœur de pagaille…

Le projet initial pour les plantations sur la place pour compenser le massacre des arbres mentionnait la plantation de 11 Sophora japonica à l’emplacement des anciens tilleuls, 16 poiriers de Chine le long des façades ainsi que 3 Micocouliers au sein d’un bosquet près de la place d’Armes, plus quelques autres dans le futur jardin de Puygarreau. En plus d’être potentiellement une plante invasive, le bois du poirier de Chine est assez cassant, ses fleurs ne sentent pas très bon et son pollen provoque des allergies. La plantation des Sophoras a eu lieu en décembre 2010. Pour le reste…

– les arbres du square de la République, près du monument aux morts de 1870-1871 vers la rue Magenta ont été abattus hier 12 décembre 2011 (et il a perdu ses grilles un peu avant)

– des poiriers de Chine ont été plantés en fait au printemps dernier, en bordure nord et sud de la place d’Armes, devant les bistrots et rue Claveurier

– comme annoncé dans Poitiers magazine n° 192 daté de novembre 2011, dans une note d’actualité signée « Nadia Herbreteau / ilex », page 6, il y a eu ces derniers jours la plantation de « 8 sophora japonica […] place Aristide Briand, 16 gleditsia rue Victor Hugo et 3 celtis austalis [sic] au coin du Printemps« . Les Sophora japonica, je vous en ai parlé dans le même article, les Celtis austRalis (avec un R, c’est mieux), ce sont les micocouliers (un bois idéal pour fabriquer les aiguilles à tricoter et les cravaches ), les gleditsia sont des féviers (à voir ici si vous ne connaissez pas).

Alors certes, comme l’a dit le maire, en nombre, à la fin de cœur d’agglo, il y aura plus d’arbres qu’avant, mais en qualité, nous aurons perdu les essences locales au profit d’arbres d’ornementation qui n’ont rien à voir avec notre région ni même notre continent…

Et si vous voulez rire (en tout cas, cela a égayé ma soirée l’autre jour), je vous invite à aller lire ce Poitiers magazine en ligne, sur la même page 6, juste au-dessus de la note sur les plantations, il y a une saisie d’écran d’info travaux quasiment identique à celle que je vous ai montrée avec la rue des Hautes-Treilles à la place de la rue Théophraste-Renaudot (nom qu’elle a depuis 1895 voire 1894, un très gros siècle en tout cas) et la rue Lazare Carnot à la place de la rue (Sadi) Carnot! Mais pas de souci… le service communication m’a rassurée l’autre jour (un mél arrivé après la publication de mon article, soit plus de 15 jours après le message que j’avais adressé à info travaux pour signaler l’erreur), la ville n’a jamais demandé à Google Map de mettre rue des Hautes-Treilles à cet emplacement (je n’en ai jamais douté!!!) et a demandé une rectification… Wait and see… une petite récompense « maison » (DIY / do it yourself) au premier qui me signalera en commentaire que mister G a corrigé le plan de la ville de Poitiers!

Trois immeubles des frères Martineau à Poitiers

Poitiers, immeubles des frères Martineau, vue 1, rue des écossais, façade

Je vous ai déjà parlé des architectes Maurice (1887-1982) et Lucien (1890-1972) Martineau à propos de l’ancienne chambre de commerce rue du Marché, à Poitiers, ainsi que de leur père Léon Martineau (1853-1921), qui a réalisé notamment la maison Vannier. Les archives abondantes de ces trois architectes font l’objet d’un répertoire bien pratique mis en ligne par les archives départementales de la Vienne. Je vous montre aujourd’hui trois autres immeubles qu’ils ont construits dans les années 1930.

Je commence par le n° 13 rue des Écossais, juste à côté du temple protestant (qu’ils vont reconstruire une quinzaine d’années plus tard), se trouve cet immeuble de rapport de cinq étages construit en 1931. Ses plans ont été présentés en 1988 dans l’exposition « 37 » et l’architecture des années 1930 à Poitiers (c’était avant mon arrivée, mais le Picton en a publié un long compte rendu et il existe un petit journal de cette exposition, les deux autres immeubles de l’article du jour y figuraient aussi). L’immeuble a été construit par M. Fraillon, négociant en matériaux de construction.

Poitiers, immeubles des frères Martineau, vue 2, rue des écossais, façade Les architectes ont décidé de jouer sur une architecture avec des poteaux en béton bien visibles en façade. Le rez-de-chaussée, qui devait renfermer des bureaux, se présente comme un gros bloc en saillie. Le porche est traversant et donne accès à la cour en arrière. Pour les étages, éclairés par de larges fenêtres, ils ont joué sur les formes droites pour les avant-corps et arrondies au centre (formant une sorte de V en retrait par rapport à l’alignement de la rue). Au dernier étage, une fausse balustrade forme un garde-corps devant les grandes fenêtres. Le toit est débordant avec un décor de cercles sous le chéneau.

Poitiers, immeubles des frères Martineau, vue 3, rue d'Alsace-Lorraine, vue générale Pour l’immeuble construit pour le dentiste Rat aux 21 et 23 rue d’Alsace-Lorraine, ils ont choisi encore des formes rondes, mais en saillie cette fois, formant comme une ré-interprétation du bow-window. Comme dans l’immeuble précédent, le rez-de-chaussée est prévu pour des bureaux et le porche est traversant.

Poitiers, immeubles des frères Martineau, vue 4, rue d'Alsace-Lorraine, vue générale Ici aussi, la structure porteuse en béton est visible de l’extérieur, avec des colonnes rondes sur la partie en saillie.

Poitiers, immeubles des frères Martineau, vue 5, rue d'Alsace-Lorraine, la rête sculptée Seule concession au décor, cette tête de femme sculptée au-dessus de la fenêtre du rez-de-chaussée, aux cheveux enroulés en volute qui ne parviennent pas à animer sa face rigide.

Poitiers, immeubles des frères Martineau, vue 6, rue du marché, façade Le troisième immeuble que je souhaite vous présenter aujourd’hui se trouve rue du Marché. Il a été construit pour la Banque nationale de crédit (c’est aujourd’hui une boutique). Il a été réalisé en lien avec les frères Auguste (1874-1954) et Gustave (1876-1952) Perret, oui, ceux de la reconstruction du Havre, ils étaient alors les architectes de la Banque nationale de crédit à Paris. La rue manque sérieusement de recul pour prendre la photographie. Mais vu ainsi, on voit mieux que les fenêtres du haut sont plus enfoncées dans la façade que les fenêtres du premier et du deuxième étage. Nous sommes un peu avant la construction des deux immeubles précédents, en 1928-1929. Point de formes rondes ici, des lignes droites et rigides…

Poitiers, immeubles des frères Martineau, vue 7, rue du marché, décor de la façade Un petit décor quand même sous la corniche, seule concession aux formes rondes… Je vous ai fait un assemblage sur la ligne du haut la partie gauche et sur la ligne du bas la partie droite. J’aurais peut-être dû corriger les déformations de mes photos, mais ça vous donne une idée…

Défi photo, la tête dans les nuages…

Défi photo, la tête dans les nuages, 9 décembre 2011, à la gare Monique / Bidouillette / Tibilisfil est revenue depuis quelques jours sur la blogosphère… et nous propose un nouveau défi photo, la tête dans les nuages. Et bien, depuis une semaine, les nuages, on n’en manque pas à Poitiers, voici deux photographies gris sur gris, prises hier à Poitiers. La première sur le parvis de la gare (où il faut toujours passer pour les malvoyants et aveugles entre des clous espacés et des piquets)… C’est l’un des mâts du rond-point, habillé de boules de noël (mauves)…

Défi photo, la tête dans les nuages, 9 décembre 2011, au-dessus de Notre-Dame-la-Grande La seconde, c’est le ciel au-dessus de Notre-Dame-la-Grande.

Nous sommes toujours en déficit de pluie, mais les nappes et les rivières vont finir par remonter un peu…

Histoire embrouillée des Brouillet… du grand-père au petit-fils

Je réédite cet article paru pour la première fois le 11 septembre 2011, car, grâce à la presse locale numérisée, j’ai trouvé une précision intéressante sur la mort d’André Brouillet, voir en fin d’article…Cela concerne le 7 décembre 1914, ce 8 décembre 2011 est presque l’anniversaire de ce drame… Confolens (prévu aujourd’hui) reviendra le mois prochain…

Dans la famille Brouillet, je demande le grand-père, André François Brouillet, né le 22 septembre 1788 à Charroux (Vienne) et décédé le 17 novembre 1864 à Charroux, connu des préhistoriens pour avoir trouvé en 1834 la grotte du Chaffaud à Savigné (Vienne), au bord de la Charente, et identifié une des premières œuvres d’art préhistorique identifiée comme « antédiluvienne », un os gravé de deux biches, aujourd’hui conservée au musée d’archéologie nationale, à Saint-Germain-en-Laye. Si vous n’avez pas l’occasion d’y aller, vous pouvez la voir ici, et clic sur les vignettes pour voir les autres photographies. Il était notaire à Charroux, et pour les amateurs de généalogies, les archives contenant les papiers de son étude sont déposés aux archives de la Vienne à la cote 4 E 077. Pour information, Savigné se trouve à la sortie de Civray en allant vers Charroux, la grotte a fait l’objet d’un aménagement ces dernières années. Pour reconstituer le parcours de l’os gravé du Chaffaud au musée de Cluny (musée du Moyen-Âge à Paris), voir l’article « Les biches du Chaffaud (Vienne) : vicissitudes d’une découverte », par Suzanne de Saint-Mathurin, paru en 1971 dans la revue Antiquités nationales (pages 22-28).

Poitiers, le cercle du commerce, le fronton avec l'llégorie de la CharitéL’un de ses fils, Pierre Amédée Brouillet dit Amédée Brouillet est né le 7 septembre 1826 à Charroux (Vienne), décédé le 12 février 1901 à Rochecorbon (Indre-et-Loire). Il était peintre et surtout sculpteur, et la plupart des livres (y compris dans la table topographique des artistes français publiée en 1886 donc du vivant de l’artiste, voir page 60) et des sites internet disent qu’il est né à Chatain, mais vérification faite dans les registres d’état civil (voir les pièces justificatives en bas de cet article), il est en fait né à Charroux. Je vous en ai parlé pour les peintures et la sculpture du tympan complètement inventé de l’église Saint-Nicolas à Civray ou encore pour les sculptures de l’ancien cercle industriel et de l’ancien cercle du commerce à Poitiers. Pour les préhistoriens, il est surtout connu pour sa publication des Époques antédiluvienne et celtique du Poitou (Poitiers, 1864, à la société des antiquaires de l’ouest, à lire sur le site Gallica de la bibliothèque nationale de France, première partie et deuxième partie) qu’il a publié avec le pharmacien, chimiste et géologue Meillet… malheureusement auteur de faux grossiers vite dénoncés qui ont complètement discrédité ce travail et par voie de conséquence la découverte de son père au Chaffaud. Il fut l’un des premiers conservateurs du Musée des Beaux-Arts de Poitiers et directeur de l’école des Beaux-Arts à Poitiers aussi.

Le petit-fils est Pierre Aristide André Brouillet , né le 1er septembre 1857 à Charroux (Vienne) et décédé à Couhé Vérac (Vienne)… à une date qui diffère suivant les sources, soit le 5, soit le 8 le 6 ou le 7 décembre 1914 (pour ces années là, les registres sont à consulter sur place et pas mis en ligne, protection de la vie privée oblige, recommandation de la CNIL de ne pas dépasser 1903 pour les mises en ligne, même si ces archives sont communicables après 75 ans), des suites d’une chute de vélo (ou plutôt sans doute d’un infarctus après avoir monté une côte à vélo, voir la transcription de l’article ci-dessous) alors qu’il allait porter des vêtements à des réfugiés de la Première Guerre mondiale. Peintre académique, il s’est spécialisé dans les scènes de genre. Vous pouvez voir certaines de ses œuvres dans la base Joconde, une de ses œuvres la plus célèbre est la leçon clinique à la Salpêtrière, présentée au salon des artistes français de 1887 et aujourd’hui conservée au musée des Beaux-Arts de Nice. On y voit Charcot en train d’examiner l’une de ses hystériques préférées, Blanche Wittmann, lors d’une de ses célèbres séances du mardi à la Salpêtrière. Des élèves ont produit ce dossier qui présente entre autres les œuvres du musée de Poitiers.

Pièces justificatives sur les dates de naissance et de décès des trois hommes, sur les sites des archives départementales de la Vienne et d’Indre-et-Loire… Pour les premières, clic sur état civil, puis sélectionner la commune (Charroux dans tous les cas ici), choisir l’année et le bon registre (baptêmes avant 1789, naissance, décès), je vous ai simplifié la tâche en vous notant la page des registres numérisés… Pour l’Indre-et-Loire, les registres de naissance et décès ne sont pas encore en ligne (à la date du 31 août 2010), mais les tables décennales le sont. Les naissances, les décès et les mariages y sont classés par catégorie, sur dix ans, par ordre alphabétique (sur certains registres seulement à la même lettre) puis par année, avec renvoi au numéro de l’acte et report de la date de naissance/décès ou mariage.

André François Brouillet, né le 22 septembre 1788 à Charroux , voir l’acte de baptême dans le registre paroissial, page 104 sur 110 du registre numérisé, en haut à droite. Pour le
décès le 17 novembre 1864 à Charroux, acte n° 28 de l’année 1864 (page 22 sur 142 du registre numérisé, en haut à droite).

Pierre Amédée Brouillet, naissance à Charroux, prendre le registre de 1823-1832, aller à la page numérisée 34/105, il est à peu près au milieu du feuillet de gauche. Pour le décès, chercher le bon registre, clic sur l’espèce d’appareil photo tout à gauche, puis aller page 11.

Pierre Aristide André dit André Brouillet, naissance à Charroux le 1er septembre 1857, acte de naissance n° 42 de l’année 1857, page 81 sur 137, en haut à gauche du registre numérisé par les archives départementales de la Vienne. Pour le décès, invérifiable sur l’état civil en ligne.

Cependant, un article de presse permet de proposer la date du 6 ou du 7 décembre 1914 pour son décès.

Voici ce qu’en dit l’Avenir de la Vienne, 42e année, n° 298, daté du lundi 7 décembre 1914 (vue numérisée n° 7 de décembre 1914, page de droite) :

« Mort de M. André Brouillet. On nous téléphone de Couhé Vérac :
« Notre peintre poitevin M. André Brouillet, officier de la légion d’honneur, est mort cette nuit.
« On peut dire que l’excellent artiste est parti en faisant le bien, car, hier soir, il ne voulut pas attendre que l’on aille lui chercher un lot de vêtements qu’il avait préparé pour nos réfugiés belges : il tint à les apporter lui-même. Lorsqu’il eût gravi la côte de Valence, M. André Brouillet s’affaissa sur la route. Rassemblant alors ses forces, il parvint à se relever et, laissant le panier qu’il tenait à la main, il redescendit péniblement chez lui.
« Malgré les soins qui lui furent prodigués par M. le docteur Cousin, notre sympathique ami s’éteignit doucement ce matin à 4 heures.
« La nouvelle de la mort de M. André Brouillet se répandit dans notre commune comme une traînée de poudre et fit une profonde impression sur notre population qui connaissait le grand coeur de cet homme de talent et avait pour lui une haute estime.
« A la famille Brouillet, nous adressons l’expression émue de notre douloureuse sympathie ». »

Poitiers, des plaques de rue… les frères Lumière(S)?

Poitiers, plaque de la rue des frères Lumière avec et sans s Et c’est Dalinele qui a gagné la première manche du grand jeu des plaques de rue à Poitiers (un petit cadeau te parviendra prochainement!)… Cette fois, il ne s’agit pas d’une plaque neuve, et nous ne sommes pas en centre-ville mais en bordure du quartier de Beaulieu. Je passe environ une fois par mois du côté du centre commercial, où la rue est bien orthographiée: rue des Frères Lumière… Je pense que je n’étais jamais allée au bout de la rue, où il n’y a guère qu’un vétérinaire… Mais là, allez savoir pourquoi, quelqu’un a eu la très mauvaise idée d’accorder Lumières à frères!!! Ben oui, quoi, ils étaient plusieurs (Louis et Auguste)! Rue des Frères Lumières, original… Une correction pourrait peut-être entrer dans le programme des nouvelles plaques de rue de Poitiers?

Dans l’article précédent sur les plaques des rues Montgau(l)tier et du Souci(s), Chris / C en Roussillon proposait d’étendre le jeu à toute la France, pourquoi pas? Et à la Belgique aussi!!! Et à tous ceux qui veulent! Si vous en trouvez chez vous ou lors de vos voyages, n’hésitez pas à faire un petit article et à me le signaler, j’ouvrirai une page spéciale pour mettre les liens…

PS: en mars 2012, la plaque a été corrigée

Poitiers, plaque de la cité de la traverse

Je me rapproche maintenant de chez moi… avec cette « rue cité de la traverse ». Au passage, je me demande quel est l’intérêt de poser des plaques neuves qui laissent apparaître l’empreinte de la précédente dans l’enduit de la maison… Pas beau!!! Vous prenez donc la rue Aliénor d’Aquitaine (anciennement rue de la Traverse, la rue qui traversait le bourg Saint-Hilaire, voir la feuille I1 sur le cadastre ancien de Poitiers), elle est u milieu à peu près. Dans le courant du 19e siècle est aménagée une « cité » privée, qui prend le nom de cité de la Traverse, puisqu’elle donnait dans cette rue. Sur le plan Blaye de Poitiers (la dernière version avant le changement de sens des rues), c’est noté impasse, ce qui correspond mieux. C’est un cul de sac qui ne mène qu’à l’ancien rectorat, et maintenant à plusieurs services de la ville et de l’agglomération. Mais ils ne pouvaient sans doute pas avoir une adresse dans une cité ou une impasse???

Petit rappel budgétaire… Le prix de ces plaques, réalisées par la fonderie Doute au Lion-d’Angers et la société SES à Chambourg-sur-Indre, n’est pas négligeable. Le budget total de l’opération de changement de plaques (voté en 2010) est de 205.000 euros HT, soit de 35 à 53€ pour une plaque en émail et de 43 à 106€ pour une plaque en fonte, ce sont, si j’ai bien compris, les services de la ville qui les posent. Autant les relire avant, quand même…

Pour revoir les autres plaques…

rues Renaudot et Carnot (anciennes rues des Hautes Treilles, des Trois Piliers, des halles),

– rue de Blossac (toujours pas corrigée)

rues Montgau(l)tier et du Souci(s), toujours du scotch sur le s de souci, mais la rue Montgautier a été corrigée

rue des frères Lumière(s) et cité de la Traverse, les Lumières ont enfin perdu leur S (voir ici la plaque corrigée)

– la rue Sainte-Radegonde scotchée

– les rues Scheurer-Kestner (sans C), Augouard, Foch.

– et Philippe de Tout Poitiers en a trouvé une excellente pour la rue de la Cueille aigüe / aiguë / aigüë!

La Liberté de Poitiers et Châteauneuf-la-Forêt

Poitiers, la statue de la liberté, carte postale ancienne le jour de l'inauguration

Je réédite aujourd’hui un article publié pour la première fois le 7 juin 2008. J’ai complété pour Poitiers, qui n’avait qu’une seule photographie… Aujourd’hui, à quelques jours de l’anniversaire de la loi de séparation des églises et de l’État (le 9 décembre 1905), m’a semblé le bon jour, chaque année, une manifestation des organisations laïques de Poitiers a lieu ce jour là au pied de la statue.

Poitiers, la statue de la Liberté, 7, la marque du sculpteur La statue de la Liberté (en fait, La Liberté éclairant le monde) de Frédéric [Auguste] Bartholdi, dont le modèle de 1878 est visible aux arts et métiers à Paris, a fait l’objet de dizaines de copies, plus de deux cents, d’après des sources sûres. Je vous en montre deux aujourd’hui. Elle existe toujours au catalogue du fondeur… Ici la marque, « Fonderie / Val d’Osne / 56 / Sommevoire / Paris », c’est la fonderie bien connue de Durenne. De [Frédéric] Auguste Bartholdi (Colmar, 1834 – Paris, 1904), je vous ai déjà montré la fontaine monumentale à Lyon (1888), le sergent Hoff au cimetière du Père Lachaise à Paris, le monument à Rouget-de-Lisle à Lons-le-Saunier et les répliques des statues de la Liberté à Poitiers et Châteauneuf-la-Forêt, etc.

Poitiers, la statue de la liberté, carte postale ancienne le jour de l'inauguration

La copie de la statue de la Liberté de Poitiers, financée par les francs-maçons de Poitiers et Neuville-du-Poitou (voir plus bas) a été inaugurée le 14 juillet 1903, cette première carte postale est une photographie de ce jour là. La place du Pilori avait été le lieu d’exécution des basses et hautes œuvres (« exposition » [peine infamante] des condamnés et exécutions), y installer la Liberté qui se libère de ses fers, voir le détail sur le modèle de 1878, était donc très symbolique.  Vous pouvez en lire la relation dans ce grand article de l’Avenir de la Vienne numérisé (sur la vue 21, 15 et 16 juillet 1903), consacré à l’inauguration de la copie de la statue de la Liberté à Poitiers et au monument aux morts de 1870 de Châtellerault.

Poitiers, la statue de la liberté, carte postale ancienne, vue de près avec des enfants Sur cette autre carte postale ancienne, vous pouvez déjà voir les bancs qui existent toujours aujourd’hui sur la place.

Poitiers, la statue de la liberté, 1, vue de loin sur la place Vous les voyez?

Poitiers, la statue de la Liberté, 6, vue de face Bon, on s’approche pour mieux voir…

Poitiers, la statue de la liberté, 3, de dos Et la voici de dos.

Poitiers, la statue de la Liberté, 8, la tête de la statue, son diadème et le flambeau La Liberté porte un flambeau de la main droite, sur les vues anciennes, vous pouvez voir que ce flambeau en forme de suppositoire a remplacé celui d’origine avec un globe, qui a été enlevé je ne sais pas quand…

Statue de la Liberté de Poitiers, avec son nouveau globe, vue rapprochée[PS: avril 2014, elle a retrouvé un flambeau… ou plutôt un  nouveau globe! à suivre bientôt ici! Un petit investissement de 2800€…].

Poitiers, la statue de la liberté, 2, de face Vous voulez la voir de face? Pas de panique… la voici.

Poitiers, la statue de la Liberté, 8, le détail des tables de la loi Dans la main gauche, elle tient les Tables de la Loi qui portent l’inscription  » 14 juillet / 1789 / 14 juillet / 1903″.

Poitiers, la statue de la liberté, 5, le profil gauche Elle est représentée à l’Antique, vêtue d’une longue robe avec une coiffure en chignon, recouvert d’un diadème comportant six pointes (l’original en comporte sept, symboles des sept océans).

Poitiers, la statue de la Liberté, 9, les faces avec du texte Sur le socle sont reportés les mots Poitiers et la devise républicaine Liberté, égalité, fraternité, avec un mot par face accompagné d’un texte plus long. Sur la face avec Poitiers, on peut lire « AUX / DEFENSEURS / DE LA LIBERTE ».

Sur la face Liberté (à droite quand on est face à la statue), « Délibération municipale du 1er Xbre 1902 / Gastonjolet préfet de la Vienne / Surreaux maire de Poitiers / Morain 1er adjoint / Chaveau 2e – / Lemoine entrepreneur ».

Sur la face « égalité » (au dos quand on est face à la statue) : « Quand l’innocence des citoyens / n’est pas assurée / la LIBERTE / ne l’est pas non plus / Montesquieu.

Sur la face « fraternité » (à gauche quand on est face à la statue) : « Élevé par souscriptions / sur l’initiative / des LOGES MACONNIQUES / de Poitiers et de Neuville ».

poitiers, la loge maçonnique rue du trottoir Il faut préciser que la grande loge est juste à côté, rue du trottoir.

La liberté de Châteauneuf-sur-Charente En juin 2008, je suivais un stage de couture à la ferme des Ribières à Châteauneuf-la-Forêt, en Haute-Vienne. En plus du site, vous pouvez aussi allez voir leur blog.

Mais cette commune a aussi la particularité d’avoir, comme Poitiers, une copie de la statue de la Liberté (en fait, La Liberté éclairant le monde) de Frédéric-Auguste Bartholdi. Or actuellement (en juin 2008) et depuis quelques semaines, je travaille pour établir la base de données (architecture, indexation des photographies) correspondant à l’ouvrage de Charlotte Pon sur Les allégories de la République sur les monuments aux morts en Poitou-Charentes (ouf !) dans la collection Parcours du Patrimoine. Elles me poursuivent jusqu’en week-end (désolée pour la photo, temps déplorable et téléphone portable en guise d’appareil photo).

Mais c’est aussi pour moi l’occasion de vous faire partager le travail de l’inventaire général du patrimoine culturel. Nous étudions, recensons et faisons connaître, d’après la loi de 2004 sur les libertés locales, et aussi dans la réalité, avec dans chaque région des dizaines de milliers de dossiers documentaires sur l’architecture et les objets, et des centaines de milliers de photographies. Depuis février 2007, tous les services régionaux de l’inventaire ont été décentralisés et transférés aux Régions. Progressivement, chacun récupère ses données malmenées par le ministère de la culture pour mieux les valoriser. La masse documentaire est cependant énorme et il faudra plusieurs années pour la mettre totalement à disposition du public par voie numérique. Chaque service possède néanmoins un centre de documentation, généralement ouvert au public. Pour en revenir à Châteauneuf-la-Forêt, la commune a fait l’objet d’un inventaire au début des années 1980, partiellement disponible en ligne sur les bases de données du Ministère de la Culture.

Pour y accéder, c’est néanmoins un parcours du combattant ! Tout d’abord, aller sur la page des bases de données du patrimoine du ministère de la Culture. Cliquer sur  » accès géographique  » dans l’onglet du haut puis, dans la colonne de gauche, dans la case  » Accès aux bases de données « , cliquer sur  » Liste des communes de France par département  » puis cliquer sur le département 87 dans la carte, et enfin, sur l’un des petits carrés en face de Châteauneuf-la-Forêt, le premier correspond à l’architecture.

Pour avoir la fiche descriptive du monument aux morts, cliquer sur le petit bouton qui ressemble à une page écrite. Après seulement, sur le symbole de dossier vert, qui vous donnera le scan du dossier réalisé en 1981. Mais ce dernier est aussi accessible par ce lien direct (attention, lire 1ère moitié 20e siècle et pas 19e siècle, correction peu lisible au crayon à papier, le monument a été inauguré en 1924).

Je sais, ce n’est pas du tout ergonomique, mais le ministère de la culture à la fâcheuse habitude de modifier la structure de ces bases et les anciens liens d’accès directs à chaque commune, que nous pouvions trouver auparavant, ne fonctionnent plus depuis quelques mois.

Pour information, la colonne suivante dans la liste des communes vous donne accès aux dossiers d’objets mobiliers (pour cette commune tous consacrés au mobilier de l’église), la troisième colonne aux photographies, la dernière colonne aux références documentaires. Pour Châteauneuf-la-Forêt, elle n’est pas renseignée, parce qu’il s’agit de dossier ancien, mais le service régional de l’inventaire du Limousin a réalisé ce dépouillement bibliographique, il n’est  » juste  » pas pris en compte par le Ministère de la culture.

Pour ceux que ça intéresserait, voici le lien vers le site du service régional de l’inventaire de Poitou-Charentes, où je travaille. Sur ce site, vous trouverez notamment deux dossiers importants : l’un sur le patrimoine industriel, et l’autre sur la Nouvelle-France et ses traces en Poitou-Charentes… et des dizaines d’autres depuis la première publication de cet article en 2008…

Bonne découverte !

Poitiers, place d’Armes (Leclerc), du mieux et du moins bien…

Poitiers, place d'Armes, fin novembre 2011, 1, dégradations Cela fait… deux jours que je ne vous ai pas parlé de Poitiers!!! Je vous emmène cette fois de nouveau sur la place d’Armes (place Leclerc de son vrai nom)… Les photographies datent de la deuxième quinzaine de novembre, sur plusieurs passages. Sa ré-ouverture au public date du 21 juin 2011, donc a moins de six mois, et la place est déjà dégradée avec des dalles cassées et des épaufrures (des éclats détachés par accident) sur la plupart des bancs et certaines marches devant l’hôtel de ville. Qu’est-ce que ça va donner à moyen terme???

Poitiers, place d'Armes, fin novembre 2011, 4, gare au gel, déjà avec l'eau, ce n'est pas terrible On peut aussi s’inquiéter pour les glissades dès que ça va geler… Il n’a pas plu sur l’image du haut, c’est juste la condensation de la nuit qui ne sèche pas de la journée dans la partie qui reste à l’ombre, quand ça va geler, il faudra peut-être un poste de secours avancé sur la place (et pour l’entrée de la rue des Grandes-Ecoles, très en pente avec le même revêtement, ça va être sportif)! La place deviendra-t-elle aussi une plage comme la grand’rue à chaque coup de gel (l’article date de janvier 2009, mais la scène se répète presque chaque année). L’ancien revêtement, au moins, accrochait un peu plus… Au passage, vous apercevez les installations en cours pour le marché de noël, plus de patinoire sur la place… Certes, une patinoire classique, ça consomme beaucoup d’eau et d’énergie, mais nos amis belges (dont Liège, Namur, Tournai depuis plusieurs années) et quelques villes françaises installent des patinoires à revêtement synthétique, qui n’ont pas ces inconvénients (mais peut-être d’autres?)…

Poitiers, place d'Armes, fin novembre 2011, 2, petites améliorations

Je ne sais pas si c’est un effet de mon article sur Poitiers ville inaccessible, mais les ouvriers sont revenus pour essayer d’améliorer la situation entre l’hôtel de ville et la banque à l’angle de la rue des Grandes-Ecoles… En haut à gauche, en cours de montage la semaine dernière… L’escalier le plus en contre-bas a maintenant des bandes d’éveil de vigilance (les clous que chacun peu sentir et être ainsi alerté du danger) et une main-courante permet aussi le guidage ou l’appui, en fonction des besoins de chacun. Mais sur les photographies du bas, on voit bien qu’il reste les petites marches traitres dont je vous ai re-parlé dans l’article toujours des problèmes (du 9 novembre 2011). Dans le sens montée, ça peut aller, mais dans le sens descente, il y a toujours trop peu de contraste et beaucoup de monde (valide!) qui trébuche voire pire…

Poitiers, place d'Armes, fin novembre 2011, 3, peu mieux faire, toujours casse-gueule Voici donc l’état de la situation au 30 novembre 2011 : en vert, ce qui a été considérablement amélioré, en rouge, les marches qui restent casse-gu…le. Et pour les 8% de messieurs daltoniens et susceptibles de passer sur mon blog… je n’ai pas réussi à trouver de contraste de couleur satisfaisant avant mon logiciel de test des images, alors, je vous ai fait une vue en noir et blanc, en gris clair, ce qui fonctionne et en gris foncé, ce qui est toujours problématique…

Poitiers, place d'Armes, fin novembre 2011, 3, peu mieux faire, toujours casse-gueule, en niveau de gris

Poitiers, square de la République,6, coupe des grilles le 29 novembre 2011 Côté square de la République, je vous avais annoncé mardi 29 novembre le risque de massacre de ses grilles (et de deux arbres), les grilles ont été passées à la meuleuse dès le lendemain, voici une photographie en cours de découpe, envoyée par B.D. Il suggère que les grilles soient remployées rue des Quatre-roues, où une promenade vient d’être aménagée après le rachat par la ville des terrains riverains. C’est une très bonne idée, je trouve! J’ai des photos de l’aménagement, quand les travaux n’étaient pas tout à fait terminés, j’en referai aux beaux jours…

J’avais fais aussi des photographies le mercredi 30 novembre, je les ai ajoutées, avec celle-ci, sur le précédent article… Jeudi, les arbres étaient toujours là, je n’ai pas pu vérifier depuis, j’étais vendredi à un stage organisé par l’Inserm à Paris pour les associations de malades sur l’immunité (les cytokines n’ont plus aucun secret pour moi ou presque…), et aujourd’hui, je suis près de Poitiers à un stage de vannerie…

Poitiers, risque de massacre au square de la République

Poitiers, square de la République, 1, carte postale ancienne

De nouveaux massacres sont annoncé à Poitiers, cette fois dans le square de la République… [PS de du 24 février 2012: le massacre continue… le monument lui-même a subi un nettoyage intempestif, avec un décapage par hydrogommage, sablage si vous préférez. Sa restauration a commencé en juin 2012.].

Alerte pour la sauvegarde des grilles et de deux arbres

Le 19 novembre dernier, les Verts (Europe-Ecologie-les-Verts) organisaient une manifestation devant le square de la République (localement généralement appelé square Magenta). Parallèlement, en cherchant des informations sur le changement de nom des rues Renaudot et Carnot (dates précises toujours pas trouvées…), j’étais tombée sur un article de l’Avenir de la Vienne, 124e année, n° 301, mardi 24 et mercredi 25 décembre 1895, vues numérisées 41 et 42 notamment, racontant l’inauguration, avec les discours et le menu du banquet… Plus de détails sur l’article Le monument aux morts de 1870-1871, publié une première fois en janvier 2009 et complété en janvier 2010… puis au début du mois avec la presse locale.

Aujourd’hui, ce sont les grilles qui risquent d’être détruites. Depuis la fin de la semaine dernière (je l’ai vu dimanche, je n’avais pas mon appareil photo), le réaménagement de la zone de chantier laisse présager une intervention imminente. Celle-ci risque fort de se traduire par l’abattage de deux arbres (objet de la manifestation du 19 novembre), mais aussi par la destruction de la remarquable grille en fer forgé qui enclot le square. On la voit bien sur cette carte postale ancienne. [voir une vue du projet en commentaire ci-dessous et dans l’article de Grégory Vouhé : Édouard André et Jean-Camille Formigé. Le square de la République, L’Actualité Poitou-Charentes, n° 95, 2012, p. 45]. Le soldat est une œuvre de Jules Félix Coutan, fonte des frères Thiébaut, le square et les grilles ont été dessinés par Édouard André, et le monument et les autres bronzes de Jean-Camille Formigé, le tout a été inauguré en 1895.

Poitiers, square de la République, 2, le pseudo affichage légal

Sur le dessin affiché sur les grilles de chantier (photographies du 19 novembre 2011 à midi), sur un panneau qui ne peut pas être considéré comme un affichage légal (il manque entre autre le numéro et la date du permis d’aménager…), les ateliers Lion, qui pilotent le projet Poitiers cœur d’agglomération, cœur de pagaille…,ont supprimé les grilles de ferronnerie côté rue et remplacé les autres par quelque chose qui ressemble à des barreaux de prison. Du coup, si l’on en juge par la définition du mot square, ça n’en sera plus un : « Jardin public généralement peu étendu, entouré d’une grille, au milieu d’une place« . Il ne s’agira même plus d’un jardin, il n’y aura plus aucune herbe ni plante en dehors des bacs surélevés qui entoureront les arbres, juste des pavés, encore des pavés… Avant, il y avait un peu de verdure en périphérie du monument et autour du square…

 

Peut-on savoir quel sort est réservé à ces grilles en fer forgé??? La casse? Le remploi? La fonte? Aucune information n’a jamais été donnée à ce sujet.

Poitiers, square de la République, 3, l'affichage d'Europe Ecologie les Verts

Je vous mets aussi quelques photographies du 19 novembre 2011… de 15h à 16h environ, le temps de la manifestation. Les Verts y ont procédé à l’affichage légal du permis de construire, plus quelques slogans bien sentis sur la minéralisation du centre-ville (parmi les rares arbres plantés, il y a des poiriers de Chine sur lesquels je reviendrai bientôt… une espèce potentiellement invasive dont je vous ai déjà parlé cinq jours après le démarrage des travaux, il y a plus d’un an). Alors qu’en réunion publique, il avait été dit que les arbres du square de la République seraient sauvegardés, il est prévu d’en abattre deux pour créer une nouvelle rue au fond du square. Au fait, pourquoi tracer une rue alors que la philosophie de cœur d’agglo est de chasser les voitures du centre-ville? Je n’ai pas dû bien comprendre…

Poitiers, square de la République, 4, comparaison du montage de Lion et du monument il y a deux ans

Un dernier montage photo… A gauche, le projet de Yves Lion, à droite, une photographie du monument aux morts de 1870/1871 deux ans avant les travaux… Cherchez l’erreur? Allez, je vous aide, ce cabinet d’architecte en principe « mondialement réputé » () n’est même pas capable de mettre le bon monument aux morts sur son photo-montage! L’obélisque (la « pyramide » offerte par la famille Vareilles-Sommières, je cherche encore une source certaine comme quoi il s’agit de la pyramide de Saint-Hilaire, rapporté ici et là, mais aucune source primaire fiable et même il y a plutôt des arguments contre) a été remplacé par une colonne brisée, et le soldat est placé en miroir. Faut-il y voir aussi une menace sur le monument lui-même ou juste une bourde de l’architecte?

PS : dans le photo-montage plus récent sur le projet artistique, le soldat du monument est le bon… mais il n’y a même plus un brin de verdure au pied des arbres. Grrr!

Poitiers, square de la République,6, coupe des grilles le 29 novembre 2011 Mardi 29 novembre : les grilles ont été passées à la meuleuse, voici une photographie en cours de découpe, envoyée par B.D. Il suggère que les grilles soient remployées rue des Quatre roues, où une promenade vient d’être aménagée après le rachat par la ville des terrains riverains. C’est une très bonne idée, je trouve! J’ai des photos de l’aménagement, quand les travaux n’étaient pas tout à fait terminés, j’en referai aux beaux jours…

Poitiers, square de la République, 5, sans les grilles Mercredi 30 décembre 2011: photographies de ce midi… les grilles ont été enlevées dès hier, il n’en reste plus de trace, elles ont semble-t-il été découpées et entassées sur des camions sans ménagement hier. Pour quelle destination??? Pas la casse, j’espère… Au moins qu’elles puissent être remployées (rue des Quatre-Roues?).

PS2 : sur la pyramide de Saint-Hilaire: elle est signalée dans l’arrêté de protection du musée de Chièvres (dont je vous ai parlé pour le portail des Augustins, il faut d’ailleurs que je mette cet article à jour avec des photographies après restauration) : « Petit monument commémoratif dit Pyramide de Saint-Hilaire sis 21 rue Bourbeau démonté (au musée de Chièvres) en attente de réédification soit au musée même, soit dans la ville : inscription par arrêté du 21 juin 1952« .

Pour aller plus loin : voir les articles de Grégory Vouhé, Édouard André et Jean-Camille Formigé. Le square de la République, L’Actualité Poitou-Charentes n° 95, janvier 2012, p. 45 et Édouard André, jardins pour Poitiers, L’Actualité Poitou-Charentes n° 96, avril 2012, p. 42-44.

Voici en complément une carte postale envoyée par Grégory montrant l’aménagement d’Édouard André, publiée dans cet article, il y a maintenant à la place une rue bétonnée…

Photo : Paysagiste de renommée internationale, Edouard André avait créé en 1893-1894 le Square de la République. Cette carte postale garde seule mémoire de sa végétation luxuriante : une chape de béton a été coulée sur ce jardin, et désormais une rue passe à l'emplacement du bassin et des rocailles. ©Grégory Vouhé Pour en savoir plus : "Edouard André. Jardins pour Poitiers", L'Actualité Poitou-Charentes n° 96, p. 42-44.

Des statues religieuses au fil des rues de Poitiers

Poitiers, statues religieuses, 01, sainte Barbe rue de la Chaussée Poitiers, ville aux cent clochers… Mais en dehors des clochers, églises et autres institutions religieuses, il y a des statues qui se cachent dans des niches au fil des rues… Presque toutes semblent dater du 19e siècle. Je vous ai déjà montré saint Nicolas, voici quelques autres exemples aujourd’hui. Je commence rue de la Chaussée avec cette statue qui a pour attribut une tour. Il pourrait s’agir de sainte Barbe (fêtée dans quelques jours, le 4 décembre, juste avant saint Nicolas… le 6), dont les attributs sont une tour et une palme. Il y a pas très loin de là une chapelle sainte Barbe dans l’église Saint-Jean-de-Montierneuf. Il y avait des casernes dans ce quartier au 19e siècle (la caserne Dalesme dans les anciens bâtiments de l’abbaye Saint-Jean-de-Montierneuf, maintenant occupée par le rectorat, et ), dont le 20e puis le 109e régiment d’artillerie, sainte Barbe est la patronne des artilleurs (et des pompiers), ce pourrait être une piste. Mais pourquoi ici à l’écart de la caserne?

Poitiers, statues religieuses, 03, Sacré-Coeur de Jésus rue Roche d'Argent Rue Roche-d’Argent, près du musée Sainte-Croix et du baptistère Saint-Jean, un Christ avec un sacré cœur semble faire du prosélytisme…

Poitiers, statues religieuses, 04, sainte rue Roche d'Argent Deux maisons plus loin se trouve cette religieuse en prière.

Poitiers, statues religieuses, 05, vierge à l'enfant, rue Orillard A l’angle de la rue Orillard et de la rue Jean-Jaurès se trouve cette Vierge à l’Enfant, avec Marie et Jésus couronnés.

Poitiers, statues religieuses, 02b, Vierge à l'Enfant terrassant le serpent, rue Orillard Toujours rue Orillard, mais au n° 22, une Vierge à l’Enfant terrasse un dragon… C’est une manière très inhabituelle de représenter la Vierge à l’Enfant… sauf si l’on se souvient que le dragon et le serpent, c’est la même chose, tout animal hybride à queue de serpent est un dragon. Et la Vierge terrassant le serpent se trouve assez fréquemment, le serpent symbolisant le mal, mais aussi la tentation d’Ève. Eva / Ave (Maria), Marie qui rachète la faute d’Ève (attention, je ne fais que vous expliquer la scène et les croyances…).

Poitiers, statues religieuses, 2, détail de la Vierge à l'Enfant terrassant le serpent, rue Orillard Voici un détail de la Vierge, couronnée, tenant Jésus dans ses bras, leurs deux mains tenant la lance qui terrasse le serpent/dragon.

Poitiers, statues religieuses, 02b, détail du serpent, rue Orillard

Et j’ai essayé de prendre cette bête sous plusieurs angles différents…

Poitiers, statues religieuses, 06, Vierge à l'Enfant, rue de Puygarreau On en trouve une autre rue de Puygareau, presque en face de la chapelle Saint-Louis. Jésus porte un sacré cœur dans sa main gauche.

Poitiers, statues religieuses, 07, anges, rue Faguet Plus loin, à l’angle de la rue Faguet et de la rue de la Cathédrale, en face de l’enseigne au coq, deux anges doivent venir d’un édifice détruit…

Poitiers, statues religieuses, 08, un des anges, rue Faguet Voici le premier…

Poitiers, statues religieuses, 09, le deuxième des anges, rue Faguet Et le second qui, a bien y regarder, ne porte pas d’aile et n’est donc sans doute pas un ange…

Poitiers, statues religieuses, 11, détail d'une tête d'ange, rue Faguet Voici sa tête…

J’en ai d’autres en stock, mais cet article est déjà assez long, ça sera pour une autre fois…

Pour aller plus loin, un ouvrage d’un autre temps… Joseph-Marie-Ulysse Béduchaud, Le culte de la très Sainte Vierge dans le Poitou, à travers les siècles jusqu’à nos jours : souvenirs et documents recueillis par J.-M.-U. Béduchaud, Poitiers, société française d’imprimerie et de librairie, 1912