Archives par étiquette : Vierge à l’Enfant

Une Vierge à l’Enfant de Baptiste Baujault à Niort

Niort, la Vierge de Baujault, 1, la maison avec la statue Sur une maison qui porte la date de 1840 située rue Saint-jean à Niort, juste en face de l’ancienne école de dessin se trouve une Vierge à l’Enfant réalisée entre 1840 et 1845 par (Jean) (je vous en ai parlé pour le monument à Amable Ricard).

Niort, la Vierge de Baujault, 2, vue de face Marie est représentée debout, portant une longue robe recouvert d’un large voile qui lui couvre légèrement la tête. Jésus est représenté nu tenant dans ses mains un globe.

Niort, la Vierge de Baujault, 3, détail de face et de profil

De près, on voit mieux le mouvement de la Vierge qui tient l’Enfant d’une manière un peu curieuse, la main gauche sous les fesses et la droite sous les pieds. Pour un nourrisson, il se tient déjà bien, !

Pour en savoir plus : lire les articles de Marie-Paule Dupuy, « À mon ami Baujault (1828-1899), sous le charme d’un sculpteur des Deux-Sèvres », Le Picton. Histoire, patrimoine, tourisme en Poitou-Charentes, n° 173, septembre-octobre 2005, p. 42-48 et « Baptiste Baujault, artiste statuaire La Crèche (Deux-Sèvres) : 19/04/1828 – 27/11/1899 », Revue Aguiaine, mai-juin 1999.

Photographies de mi juillet 2011.

Poitiers, les peintures de Marie Baranger dans l’église Sainte-Thérèse, les autels secondaires

Poitiers, église Sainte-Thérèse, transept sud, mur est, peinture de Marie Baranger, consacrée à sainte Thérèse et Vierge à l'EnfantAprès la visite générale de l’église Sainte-Thérèse à Poitiers, son chemin de croix, et les peintures des murs nord et sud du transept, je continue à vous faire découvrir les peintures de Marie Baranger (1902-2003) dans cette église avec les peintures qui surmontent les autels secondaires dans les transepts, également réalisés en 1934-1935. Les autels quant à eux viennent sans doute de la chapelle d’origine (construite en 1867, en centre-ville), les ateliers de Saint-Hilaire ont réalisé de très nombreux autels dans le diocèse de Poitiers (actuels départements de la Vienne et des Deux-Sèvres) dans la deuxième moitié du 19e siècle. L’autel majeur a quant à lui été « victime de Vatican II ». Démonté pour être remplacé par un autel « face aux fidèles », il a semble-t-il été en grande partie détruit, quelques statues auraient été conservées.

Le mur est du transept sud porte une peinture de Marie Baranger autour de sainte Thérèse, comme le mur sud du transept (à revoir dans l’article sur les peintures des murs nord et sud du transept).

Poitiers, église Sainte-Thérèse, transept sud, mur est, peinture de Marie Baranger, sainte Thérèse bénite par la ViergeUne grande Vierge à l’Enfant bénit sainte Thérèse, qui se tient debout devant elle. D’après la documentation laissée par Marie Baranger, elle s’est inspirée de la Vierge d’Ognissanti de Giotto di Bondone (dit Giotto), peinte entre 1300 et 1303 pour la chapelle des Ognissanti à Florence, aujourd’hui présentée dans la galerie des offices. Bon, une inspiration… et une réinterprétation assez différente!

Poitiers, église Sainte-Thérèse, transept sud, mur est, peinture de Marie Baranger, détail du texte

Le texte, encadré par deux anges, rapporte des paroles de sainte Thérèse:

Je suis venue donner aux âmes ma petite voie de confiance / et d’abandon, je n’ai jamais rien refusé au Bon Dieu / il n’y a pas de petites actions / la sainteté, disposition du cœur / je veux bien encore souffrir / Demain, ce sera encore pure eh bien tant [pis] / Je ferai tomber une pluie de roses / je marche pour les missionnaires / ma vocation, c’est l’amour. / Afin de vivre dans un acte de parfait amour / je m’offre en victime d’Holocauste / à votre amour miséricordieux / il faudra que le Bon Dieu fasse toutes / mes volontés au ciel parce que je n’ai / jamais fait ma volonté sur la terre.

Poitiers, église Sainte-Thérèse, autel sud des ateliers de Saint-Hilaire, vue généraleL’autel sud est consacré à des scènes de la vie de sainte Anne, sculptées sur le devant.

 

Poitiers, église Sainte-Thérèse, autel sud des ateliers de Saint-Hilaire, signatureIl porte, comme l’autel nord, la signature des ateliers de Saint-Hilaire (qui étaient situés près de la cathédrale de Poitiers) : « Ateliers St Hilaire / Charron & Beausoleil / Poitiers ».

Poitiers, église Sainte-Thérèse, autel sud des ateliers de Saint-Hilaire, panneau centralAu centre, le panneau un peu plus large porte une scène de la vie de sainte Anne. Heureusement qu’il y a un texte explicatif sur le rebord : « S[an]c[t]a Anna Virginis Mariae parens ora pro nobis » (sainte Anne, mère de la Vierge Marie, prie pour nous). Sainte Anne, assise sur un trône installé devant une cathédrale, enseigne au bon peuple (et à la Vierge qui tient Jésus dans ses bras, à sa droite, à gauche du panneau).

Poitiers, église Sainte-Thérèse, autel sud des ateliers de Saint-Hilaire, Vierge à l'Enfant et saint JosephCe panneau central est encadré par sainte Anne (« S[an]c[t]a Anna ») à gauche et saint Joachim (« S[anct]us Joachim ») à droite, les parents de la Vierge (sans la légende, on aurait pu les confondre avec une Vierge à l’Enfant et saint Joseph).

Poitiers, église Sainte-Thérèse, transept nord, mur est, peinture de Marie Baranger, consacrée à Jeanne d'Arc Le mur est du transept nord porte une scène avec le couronnement de Jeanne d’Arc, le mur nord du transept était également consacré à cette sainte (à revoir dans l’article sur les peintures des murs nord et sud du transept).

Poitiers, église Sainte-Thérèse, transept nord, mur est, peinture de Marie Baranger, couronnement de Jeanne d'ArcJeanne d’Arc, l’épée posée au sol derrière elle, est agenouillée devant le Christ qui lui remet la couronne.

Poitiers, église Sainte-Thérèse, transept nord, mur est, peinture de Marie Baranger, texte rapporté à Jeanne d'ArcLe texte sous la peinture, encadré de deux anges, se veut dans la bouche de Jeanne d’Arc:

Je vis saint Michel et ses anges / et l’ange me racontait la grande / piété qui était au royaume de Fr[ance] / eusse-de cent pères et mères, Dieu le / commandant je serai[s à moitié effacé] partie / j’ai été envoyée pour la consolat[ion] / des pauvres et des indigents / les gens d’armes batailleront et / Dieu donnera la victoire / c’est le péché qui fait perdre les / batailles. Dieu, premier servi / conduit mon oeuvre j’aimerais mie[ux] / garder les brebis. / Je ne crains pas les traîtres / je m’en rapporte tout à Dieu.

Poitiers, église Sainte-Thérèse, autel nord des ateliers de Saint-Hilaire, vue généraleL’autel secondaire nord porte trois scènes sculptées de mêmes dimensions. En l’absence de légende et de temps pour chercher le sujet représenté, je ne me risquerai pas à une interprétation, le répertoire des ateliers de Saint-Hilaire était varié, et parfois loin des représentations « classiques » (voir la vie de sainte Anne ci-dessus) et volontiers autour de saints « locaux ».

Poitiers, église Sainte-Thérèse, autel nord des ateliers de Saint-Hilaire, signatureIl porte la signature des ateliers de Saint-Hilaire, moins lisible que sur l’autel sud (voir plus haut).

Poitiers, église Sainte-Thérèse, autel nord des ateliers de Saint-Hilaire, panneau gaucheA gauche, une sainte femme (auréolée) joue de la musique, visitée par un ange et un soldat romain.

Poitiers, église Sainte-Thérèse, autel nord des ateliers de Saint-Hilaire, panneau centralAu centre, la sainte femme est agenouillée dans une sorte d’oratoire, une lyre et une partition posées au sol devant elle. Un ange semble la conseiller, tandis que le soldat romain brandit son arme pour l’occire.

Poitiers, église Sainte-Thérèse, autel nord des ateliers de Saint-Hilaire, panneau droitA droite, un saint homme (pas Jésus, il n’y a pas de croix sur le nimbe) donne la charité à une famille.

Photographies de novembre 2012 et avril 2013.

L’ancienne auberge du Dauphin ou maison de la Vierge à Niort

Niort, la maison de la Vierge, 1, les deux façades

Vers le haut de la rue Saint-Gelais, à l’angle de la rue Vieille Rose, à Niort, se trouve une maison construite en partie en pan de bois qui mériterait une sérieuse étude d’archéologie du bâti avant sa rénovation… Elle présente un rez-de-chaussée en moellons, un premier étage en pan de bois rue Saint-Gelais et en moellons rue Vieille Rose. Les fenêtres à mouluration entrecroisée sont en accord avec une datation de la fin du 15e ou du début du 16e siècle, mais une étude pourrait réserver quelques surprises. Mais la ville, qui en a été propriétaire de 1995 à 2009, n’y a pas engagé d’étude ou de travaux, la laissant à l’abandon jusqu’à la revendre aux enchères en 2009. La maison a été inscrite au titre des monuments historiques en 2001. Deux artistes (un musicien et une peintre) l’ont achetée pour en faire leur atelier et y organiser des expositions…

Dans la nuit du 27 décembre 1588, la maison a été témoin d’affrontements sanglants entre catholiques et protestants. Elle a plus tard accueilli une auberge dite du Dauphin.

Niort, la maison de la Vierge, 2, la Vierge à l'Enfant à l'angle Elle est aussi connue sous le nom de maison de la Vierge, en raison de la statue de la Vierge à l’Enfant (plus récente, disons en gros du 19e siècle, sans garantie) abritée dans une niche dans l’angle.

Niort, la maison de la Vierge, 3, des détails d'architecture Au 20e siècle, une épicerie a occupé son rez-de-chaussée. Le choix de faire des réparations en plaquant des aplats de ciment est une très mauvaise idée (sans doute pas autorisée par les Monuments historiques), sur une maison à pan de bois, cela peut aggraver les dégradations en ne laissant pas passer l’eau qui s’accumule dans les murs.

Les photographies datent de juillet 2011.

Marc Chagall à Metz (1) : paradis terrestre

Cathédrale de Metz, vitrail de Marc Chagall, le Paradis terrestre, 1, vue généraleJe vous ai promis cet article lorsque je vous ai parlé l’exposition Marc Chagall à La Piscine à Roubaix (qui devait être bien plus grande que l’actuelle exposition sur le même artiste au musée du Luxembourg jusqu’au 21 juillet 2013 à Paris), et puis, l’actualité a fait que je l’ai plusieurs fois reporté, les photographies sont même incrustées de l’adresse de mon ancien blog… Les photographies datent de fin juillet 2012. Marc Chagall (1887-1985) a réalisé plusieurs séries de vitraux après la seconde guerre mondiale. Son ensemble pour la cathédrale de Reims est célèbre, comme ceux de la chapelle des Cordeliers à Sarrebourg, de la chapelle du Saillant à Voutezac en Corrèze ou de la synagogue de l’Hôpital Hadassah à Jérusalem, il a également réalisé trois grandes verrières pour la cathédrale de Metz. Je vous montre aujourd’hui l’ensemble qui se trouve sur le mur ouest du transept nord. La verrière de la deuxième lancette a été endommagée par un vandale en août 2008 mais restaurée depuis.

Cathédrale de Metz, vitrail de Marc Chagall, le Paradis terrestre, 2, signature Chagall Reims 1963Le vitrail est signé « Chagall / Reims / 1963 ». Il a été réalisé, comme tous les vitraux de Marc Chagall, par l’atelier Simon Marq à Reims (maîtres-verriers de père en fils depuis 1640). Les deux autres verrières réalisées par Marc Chagall pour la cathédrale de Metz sont plus anciens de quelques années, mais je commence par vous montrer celle-ci parce qu’elle se situe au tout début de l’histoire et de la Genèse…

Cathédrale de Metz, vitrail de Marc Chagall, le Paradis terrestre, 3, deux détails de la partie supérieure

Le jaune flamboyant domine sur les vitraux qui ferment les baies à réseau.

Cathédrale de Metz, vitrail de Marc Chagall, le Paradis terrestre, 4, les quatre vitres centrales

La partie centrale raconte l’histoire d’Adam et Ève, soit de gauche à droite : Ève est créée à partir de la cote d’Adam, ils vivent heureux au paradis, Ève accepte la pomme du serpent, Adam et Ève sont chassés du paradis (dans la partie froide, en bleu).

Cathédrale de Metz, vitrail de Marc Chagall, le Paradis terrestre, 5, Eve nait de la cote d'Adam et Eve au paradis

Sur la lancette de gauche, Adam est endormi et Ève sort devant son corps. Sur la troisième lancette, Ève prend la pomme au serpent que l’on voit à droite. Elle a fait l’objet d’un timbre-poste en 2002.

Cathédrale de Metz, vitrail de Marc Chagall, le Paradis terrestre, 6, les animaux de la création

Les animaux de la création foisonnent et se cachent dans tous les vitraux.

Cathédrale de Metz, vitrail de Marc Chagall, le Paradis terrestre, 7, deux détails

Sur la deuxième lancette, Adam et Ève profitent du paradis terrestre. En haut de cette même lancette, remarquez le geste tendre de Ève toujours nue.

Cathédrale de Metz, vitrail de Marc Chagall, le Paradis terrestre, 8, Vierge à l'eEnfant et Christ en croix En haut de la première lancette, Marie, nouvelle Ève selon la tradition chrétienne, tient l’Enfant Jésus dans ses bras… Jésus que l’on voit ensuite à sa droite dans un mouvement de bras qui évoque la crucifixion.

Cathédrale de Metz, vitrail de Marc Chagall, le Paradis terrestre, 9, visages Les visages se mêlent dans la petite verrière tout en haut.

Pour aller plus loin, voir :

– mes articles autour de , dont l’exposition Marc Chagall à La Piscine à Roubaix, et la suite de la cathédrale de Metz: les Rois et les propètes, baie droite et baie gauche

– le musée national Marc Chagall, musée du message biblique à Nice

– les vitraux de la cathédrale de Reims (et bientôt sur mon blog ceux de la cathédrale de Metz)

– le plafond de l’opéra de Paris

Vierge à l’Enfant à Poitiers et à Parthenay

Poitiers, église Sainte-Radegonde, Vierge de la Rédemption

Une fois n’est pas coutume, je vous présente deux œuvres du milieu du 19e siècle qui représentent le même thème, l’une se trouve dans l’église Sainte-Radegonde de Poitiers, l’autre sur la façade de l’église Saint-Laurent à Parthenay. Bon, si vous préférez revoir une magnifique statue du milieu du 17e siècle dans l’église Sainte-Radegonde de Poitiers, vous pouvez retourner lire l’article sur statue d’Anne d’Autriche en sainte Radegonde, auquel Grégory Vouhé vient de consacrer un article dans le dernier numéro de l’Actualité Poitou-Charentes (Grégory Vouhé, Nicolas Legendre, Anne d’Autriche et Radegonde, L’actualité Poitou-Charentes, n° 98, octobre-décembre 2012, p. 36). Revenons à notre Vierge du jour… A Sainte-Radegonde, il s’agit d’une œuvre de série en plâtre, comme on en trouve dans de nombreuses églises. Elle a été tirée d’après un moulage approximatif d’une belle Vierge à l’Enfant en marbre du 12e siècle donnée par la famille royale à l’église Saint-Laud d’Angers. Cette Vierge, très endommagée, avait fait l’objet d’une restauration approximative, mais son modèle en plâtre a connu, dès sa parution vers 1850, un certain succès… La Vierge tient dans ses bras l’Enfant Jésus et foule au pied une femme nue croquant une pomme, l’artiste (de l’original) jouant sur EVA (Ève) / AVE (Maria), le culte de Marie la nouvelle Eve, rédemptrice des péchés, se développe justement à la fin du 12e siècle. Un autre exemplaire de ce plâtre se trouve dans l’église de Civaux, une variante avec l’Enfant qui joue avec un oiseau dans l’église de Lhommaizé, toutes deux dans la Vienne.

Vierge de la rédemption à Saint-Laurent de Parthenay C’est probablement de l’un de ces moulages que s’est inspiré le sculpteur de Parthenay. L’église Saint-Laurent y a été profondément modifiée à partir de 1852 par l’architecte Segrétain (dont je vous ai parlé pour la préfecture des Deux-Sèvres à Niort). La statue a été commandée en 1861 à M. Bonneau, sculpteur de Châtellerault, qui l’a réalisée en pierre de Chauvigny.

Pour aller plus loin : voir sur le site du diocèse de Poitiers La statue de la façade du collatéral nord de l’église Saint-Laurent de Parthenay

Anne d'Autriche en Radegonde (Poitiers, église Sainte-Radegonde) avec des rubans sur son sceptre Allez, je vous montre quand même la jolie Radegonde / Anne d’Autriche de Legendre… photographies prises cette semaine, le 10 octobre 2012. Qui a mis ces rubans de satin et quels vœux ont alors été prononcés? Clic sur l’image pour voir l’article…

Chapiteau de l’Enfance du Christ à Saint-Pierre de Chauvigny

Chauvigny, église Saint-Pierre, chapiteau de l'Enfance, 01, positionnement L’église collégiale Saint-Pierre, en ville haute de Chauvigny (Vienne) est célèbre notamment pour les chapiteaux du chœur, richement sculptés avec des repeints du 19e siècle… mais qui reprennent sans doute une partie des peintures romanes. La lutte du bien et du mal est omniprésente dans ce programme sculpté. Je commence aujourd’hui par le chapiteau situé dans l’axe du chœur et qui présente quatre scènes consacrées à l’Enfance de Jésus. Une cinquième scène (l’Annonce aux bergers) se trouve sur un autre chapiteau, dominé par le thème de l’Apocalypse

Chauvigny, église Saint-Pierre, chapiteau de l'Enfance, 02, Annonciation La première scène, dans l’ordre chronologique de l’histoire dans le Nouveau testament, se trouve non pas sur la face que l’on voit en regardant le chœur, mais sur la face sud. La scène est rapportée dans Luc 1, 26-38: l’archange Gabriel annonce à Marie qu’elle va donner naissance à Jésus, fils de Dieu.

Chauvigny, église Saint-Pierre, chapiteau de l'Enfance, 03, Marie et archange de l'Annonciation Marie (identifiée par S. MARIA), à gauche, accueille la nouvelle les mains ouvertes, tandis que l’archange lui présente une croix.

(Je vous ai déjà montré des scènes de l’Annonciation à Poitiers sur la partie droite du portail Saint-Michel de la cathédrale et sur la façade de l’église Notre-Dame-la-Grande).

Chauvigny, église Saint-Pierre, chapiteau de l'Enfance, 04, Adoration des mages

Sur la face ouest du chapiteau, la plus visible, est représentée l’adoration des mages. Chronologiquement, cette scène se situe après la Nativité (Luc 2, 7, à revoir à Poitiers, sur la façade de l’église Notre-Dame-la-Grande) et l’Annonce aux bergers (sur un autre chapiteau de l’église Saint-Pierre à Chauvigny). Avant d’arriver, les rois mages ont eu quelques péripéties (Matthieu 2, 7-10) que l’on peut voir par exemple sur la partie gauche du portail saint Michel de la cathédrale de Poitiers. L’adoration des mages (Matthieu 2, 11) se trouve également sur la partie droite du portail saint Michel de la cathédrale de Poitiers. Revenons à Chauvigny. Marie (à nouveau identifiée par une inscription sur son auréole, SANCT MARIA), tenant Jésus sur ses genoux, trône au centre du chapiteau et est encadrée par deux rois mages à gauche et un à droite. Ils apportent leurs présents.

Chauvigny, église Saint-Pierre, chapiteau de l'Enfance, 05, Vierge à l'Enfant

A gauche est représentée l’étoile du berger, qui a guidé les rois mages, et à droite la main de Dieu.

Chauvigny, église Saint-Pierre, chapiteau de l'Enfance, 06, inscription Godefridus me fecit

Ce chapiteau est surtout célèbre pour son inscription « GOFRIDUS ME FECIT », Geoffroy m’a fait ou m’a fait faire (selon que l’on traduise une forme active ou passive du verbe), mentionnant soit le sculpteur, soit le commanditaire de cet ensemble sculpté.

Chauvigny, église Saint-Pierre, chapiteau de l'Enfance, 07, présentation au Temple

La face sud du chapiteau porte une scène peu fréquente dans l’art roman, la présentation au Temple (Luc 2, 22-39). Sur la droite de cette face se trouve le dernier roi mage de la face précédente.

Chauvigny, église Saint-Pierre, chapiteau de l'Enfance, 08, Siméon et le Christ

A gauche, Siméon (SIMEON) accueille au-dessus de l’autel Jésus (le nimbe cruciforme suffisait à l’identifier, l’inscription IHS XPS est superflue) présenté par sa mère (SANCTA MARIA). Cette église est décidément bavarde… avec de nombreux textes pour expliciter les scènes pourtant claires… surtout pour les chanoines qui à l’époque avaient seuls accès au chœur…

Chauvigny, église Saint-Pierre, chapiteau de l'Enfance, 09, Tentation au désert

La face est du chapiteau porte également une scène assez rarement représentée, la tentation au désert (Luc 4, 1-13, Matthieu 4, 1-11).

Chauvigny, église Saint-Pierre, chapiteau de l'Enfance, 10, le Christ et le diable du désert Le Christ, à gauche, fait face au diable… que je trouve très réussi avec ses pattes arrières griffues, ses ailes et ses grandes dents.

Photographies de juillet 2012.

Les clefs de voûte de la cathédrale de Poitiers

Poitiers, la clef portant la date de 1167 dans la cathédrale Il existe dans la cathédrale de Poitiers des clefs de voûte très intéressantes, hélas pas facile à photographier avec un appareil ordinaire et sans éclairage. Si vous voulez les voir vraiment, il faut que vous alliez les voir sur place avec des jumelles ou dans le livre que je vous ai signalé en fin d’article (page 48 pour la première, pages 133-135 pour les autres). La première se trouve dans la dernière travée centrale du chœur (juste devant le grand vitrail). Elle porte l’inscription « IN QUO A(nno) MCLXVII », en cette année 1167. Mais elle est écrite de manière curieuse. Vous avez la nervure centrale et les petits bourrelets autour. Dans les angles en bas de ce dernier, vous avez I d’un côté, N de l’autre. Sur la nervure en haut, A à gauche, VO à droite. Le A. pour Anno se trouve entre le Q et le VO. Ensuite, il faut lire en tournant. Sur la barre horizontale de la nervure, vous pouvez lire à gauche le M, en bas le C écrit tourné vers le haut, à droite le LX et au centre VII.

Schéma de la cathédrale de Poitiers, 1, dates sur la clef

Voici ci-dessous ce que ça donne sur un schéma. A quoi correspond cette année? A la fin de la construction de la voûte au moins de la partie orientale de la cathédrale, c’est l’année de la naissance de Jean (sans Terre), fils d’Aliénor d’Aquitaine, en Angleterre, que l’on ne voit pas non plus sur le grand vitrail (en bas à droite de celui-ci, il y a le plan de la cathédrale porté par les commanditaires des premiers travaux, Aliénor d’Aquitaine et Henri II Plantagenêt, encadrés de 4 enfants, soit Henri, Mathilde, Richard -le futur Richard Cœur de Lion et Geoffroy, Guillaume étant déjà décédé et Aliénor, Jeanne et Jean pas encore nés, donc le vitrail a sans doute été réalisé avant 1161, année de naissance de Mathilde. D’après les estimations (pour plus d’arguments, voir le livre cité en fin d’article), le chantier de la cathédrale a dû commencer entre 1154 et 1162.

Poitiers, les clefs historiées de la cathédrale

Vraiment désolée, on n’y voit pas grand chose…Nous sommes ici un peu plus tard que pour la clef de voûte portant la date, il y a eu un changement d’option de voûtement dans le chantier, et ces clefs sont sans doute réalisées entre 1180 et 1220/1230. J’ai organisé ici ce que l’on voit autour de la croisée du transept (au centre) où il y a un oculus pour laisser passer la corde des cloches, et les 7 clefs de voûte qui l’entourent, en haut nous sommes vers le chœur (dans la première des trois travées du chœur), en bas dans la troisième et dernière travée de la nef et les collatéraux, sur la ligne centrale dans l’axe du transept. Voici un schéma pour mieux vous repérer (attention, c’est juste un schéma, non conforme à l’échelle et à la forme exacte de la cathédrale).

Schéma de la cathédrale de Poitiers, 2, plan de la cathédrale

A part l’agneau, toutes les figures sont représentées à mi corps. Sur l’oculus central se trouvent 13 anges, 5 groupes de deux et trois seuls. Ils portent des livres, une croix, une couronne, un linge, une couronne d’épines. Pour les autres clefs, voici leurs thèmes en commençant en bas à gauche et en tournant dans le sens des aiguilles d’une montre autour de l’oculus :

– un ange portant une petite croix avec un tau gravé,

– saint Paul déroulant un phylactère, une Vierge à l’Enfant (tous deux couronnés),

– saint Pierre bénissant de la main droite et portant une grosse clef dans la main gauche,

– un ange portant une croix dans sa main droite et une couronne dans la gauche,

– l’Agneau de Dieu avec une croix et un oriflamme sur le dos, son nimbe a un curieux décor,

– et le Christ représenté en buste sur un fond de feuillage et tenant une hostie dans la main gauche sa main droite est cassée, mais la position du coude laisse supposer qu’il bénissait).

Les clefs de voûte de la cathédrale de Poitiers ont été exclues par Y. Blomme de son étude sur les clefs de voûte du domaine Plantagenêt (parce qu’ici, il y a une influence d’artistes venus du nord), mais je trouve qu’elles sont quand même très proches de celles qu’il mentionne (voir référence ci-dessous), en particulier celles de l’église d’Airvault dans les deux-Sèvres.

Pour aller plus loin :

  • un livre : Collectif (Claude Andrault-Schmitt, Christian Barbier, Yves Blomme, Jean-Pierre Blin, Bernard Brochard, Marie-Thérèse Camus, Robert Favreau, François Jeanneau, Françoise Perrot, Yves-Jean Riou, Albert Rouet, Jean-Pierre Roussel), La cathédrale de Poitiers, éditions Le Temps qu’il fait, 2007, 176 pages (ISBN : 978-2-86853-415-6).
  • un article : Blomme, Yves. L’image de l’apocalypse dans la sculpture gothique Plantagenêt (XIIe et XIIIe siècles). Dans Apocalypse, imaginaire et création artistique, sous la direction de Marie-Claude Rousseau, Cahiers du CIRHiLL, Hors série 2004, Angers, Édition de l’UCO, p. 19-45.

La Nativité de la façade de Notre-Dame-la-Grande à Poitiers

Poitiers, façade de Notre-Dame-la-Grande, la Nativité et le bain du Christ

J’avais publié cet article pour la première fois pour noël 2008, avec des photographies prises avec mon ancien appareil photographique. Je le reprends aujourd’hui avec de meilleures photographies et des vues de détail.

Cette scène de Nativité se trouve sur la façade de  à Poitiers, elle est encadrée à gauche par la Visitation et à droite par Joseph contemplant Jésus enfant (j’ai aussi actualisé les photographies de ces deux articles). En Poitou-Charentes, il existe une seule autre scène sur ce thème, sur la chapelle Saint-Laurent à Montmorillon. Sur un chapiteau de l’église Saint-Hilaire de Poitiers, on trouve également Marie alitée et le bain de Jésus, mais sans la crèche. Ici, nous avons deux scènes, la Nativité à proprement dit et le bain de l’enfant.

Poitiers, la Nativité de la façade de Notre-Dame-la-Grande, vue d'ensemble Je commence par la scène de la Nativité. Marie, tout juste accouchée, est allongée sur un riche lit et présente (la main gauche ouverte vers lui) le petit Jésus qui vient de naître.

Poitiers, la Nativité de la façade de Notre-Dame-la-Grande, Marie alitée

Voici de plus près Marie. Elle est couchée dans un lit en bois avec des pieds en bois tournés, dont on voit bien le décor. Le linge de lit est très riche, on distingue très bien les plis du drap de dessous et de celui de dessus. L’oreiller semble bien douillet aussi, remarquez au passage le bras droit ramené sous la tête, doigts légèrement fléchis. Marie est vêtue d’une chemise à manches serrées, sans doute une chainse (chemise de dessous), à comparer aux larges manches de la scène de l’Annonciation. Ses cheveux sont recouverts d’un voile, mais une mèche dépasse légèrement au-dessus de son œil droit.

Poitiers, la Nativité de la façade de Notre-Dame-la-Grande, Jésus dans son berceau

L’enfant Jésus (reconnaissable à son nimbe cruciforme, l’auréole autour de sa tête avec une croix) est emmailloté très serré, les langes maintenus par une sangle qui semble tressée. Il repose non pas dans une mangeoire (crèche) mais dans un berceau en vannerie. Au-dessus de lui, on peut voir le bœuf (dont la patte avant gauche pend dans le berceau) et l’âne. Un mobilier bien riche donc par rapport à la pauvreté présumée (et clamée dans la Bible et répétée par l’Église ces jours-ci) de la Sainte-Famille… Mais bon, nous sommes à l’époque romane, et l’artiste est libre…

Poitiers, la Nativité de la façade de Notre-Dame-la-Grande, le bain de l'Enfant À droite de la Nativité, le bain de l’Enfant, qui est une scène apocryphe, c’est-à-dire pas dans les quatre Évangiles officiels, enfin, reconnus par l’Église pour être plus exacte, racontée par exemple dans le proto-évangile de Jacques, qui narre l’enfance de Jésus, ou, dans une version un peu différente, dans l’évangile du Pseudo-Mathieu. Jésus est baigné dans un baquet dont la forme rappelle celle du calice, dont la partie haute semble être décorée de pierreries. Attention, il ne faut pas confondre cette scène avec le baptême du Christ, qui lui est administré à l’âge adulte. Ici, nous sommes juste après la naissance, donc après l’annonce aux bergers mais sans doute avant l’adoration des mages. Deux femmes, interprétées souvent comme des sages-femmes, aux genoux fléchis, encadrent le baquet en maintenant Jésus. Cette scène se trouve sur de nombreuses icônes de l’église orthodoxe. Je vous propose d’aller voir une de ces icônes sur un site consacré aux icônes grecques. Elle vient du monastère de l’Annonciation de l’île de Patmos.

Poitiers, la Nativité de la façade de Notre-Dame-la-Grande, détail du bain de l'Enfant

Voyons de plus près la sage-femme de gauche. Elle a une robe à larges manches relevées jusqu’au-dessus du coude (elle veut sans doute éviter de se mouiller), maintenue à la taille par une ceinture plate, d’un modèle très différent donc de la cordelette qui retient la robe de Marie dans la scène de l’Annonciation. Elle tourne la tête non pas vers le bébé, mais vers la mère alitée dans la scène voisine. [PS: la pauvre a été utilisée pour une publicité poitevine dans le métro parisien…].

Façade de Notre-Dame-la Grande à Poitiers, la Nativité et le bain de l'Enfant

Je vous mets une photo avec une petite flèche pour retrouver la scène si vous passez par là… Juste à côté du bain de l’enfant, à droite, retrouvez Joseph n’en revient pas.

Un peu d’histoire, même si je reparlerai de cette église : mentionnée au Xe siècle, l’église Notre-Dame-la-Grande est construite en partie sur des fondations romaines et conserve sur son élévation nord un mur qui pourrait dater entre l’Antiquité tardive et l’époque carolingienne… Elle a été reconstruite et consacrée en 1086 par Eudes de Châtillon, le futur pape . Il s’agissait alors d’une collégiale (avec un chapître de chanoines). Il faudra que je vous montre le reste de la façade et l’intérieur…

Un peu de lecture :
– pas cher et pratique à emporter pour une visite sur place, paru

Des statues religieuses au fil des rues de Poitiers

Poitiers, statues religieuses, 01, sainte Barbe rue de la Chaussée Poitiers, ville aux cent clochers… Mais en dehors des clochers, églises et autres institutions religieuses, il y a des statues qui se cachent dans des niches au fil des rues… Presque toutes semblent dater du 19e siècle. Je vous ai déjà montré saint Nicolas, voici quelques autres exemples aujourd’hui. Je commence rue de la Chaussée avec cette statue qui a pour attribut une tour. Il pourrait s’agir de sainte Barbe (fêtée dans quelques jours, le 4 décembre, juste avant saint Nicolas… le 6), dont les attributs sont une tour et une palme. Il y a pas très loin de là une chapelle sainte Barbe dans l’église Saint-Jean-de-Montierneuf. Il y avait des casernes dans ce quartier au 19e siècle (la caserne Dalesme dans les anciens bâtiments de l’abbaye Saint-Jean-de-Montierneuf, maintenant occupée par le rectorat, et ), dont le 20e puis le 109e régiment d’artillerie, sainte Barbe est la patronne des artilleurs (et des pompiers), ce pourrait être une piste. Mais pourquoi ici à l’écart de la caserne?

Poitiers, statues religieuses, 03, Sacré-Coeur de Jésus rue Roche d'Argent Rue Roche-d’Argent, près du musée Sainte-Croix et du baptistère Saint-Jean, un Christ avec un sacré cœur semble faire du prosélytisme…

Poitiers, statues religieuses, 04, sainte rue Roche d'Argent Deux maisons plus loin se trouve cette religieuse en prière.

Poitiers, statues religieuses, 05, vierge à l'enfant, rue Orillard A l’angle de la rue Orillard et de la rue Jean-Jaurès se trouve cette Vierge à l’Enfant, avec Marie et Jésus couronnés.

Poitiers, statues religieuses, 02b, Vierge à l'Enfant terrassant le serpent, rue Orillard Toujours rue Orillard, mais au n° 22, une Vierge à l’Enfant terrasse un dragon… C’est une manière très inhabituelle de représenter la Vierge à l’Enfant… sauf si l’on se souvient que le dragon et le serpent, c’est la même chose, tout animal hybride à queue de serpent est un dragon. Et la Vierge terrassant le serpent se trouve assez fréquemment, le serpent symbolisant le mal, mais aussi la tentation d’Ève. Eva / Ave (Maria), Marie qui rachète la faute d’Ève (attention, je ne fais que vous expliquer la scène et les croyances…).

Poitiers, statues religieuses, 2, détail de la Vierge à l'Enfant terrassant le serpent, rue Orillard Voici un détail de la Vierge, couronnée, tenant Jésus dans ses bras, leurs deux mains tenant la lance qui terrasse le serpent/dragon.

Poitiers, statues religieuses, 02b, détail du serpent, rue Orillard

Et j’ai essayé de prendre cette bête sous plusieurs angles différents…

Poitiers, statues religieuses, 06, Vierge à l'Enfant, rue de Puygarreau On en trouve une autre rue de Puygareau, presque en face de la chapelle Saint-Louis. Jésus porte un sacré cœur dans sa main gauche.

Poitiers, statues religieuses, 07, anges, rue Faguet Plus loin, à l’angle de la rue Faguet et de la rue de la Cathédrale, en face de l’enseigne au coq, deux anges doivent venir d’un édifice détruit…

Poitiers, statues religieuses, 08, un des anges, rue Faguet Voici le premier…

Poitiers, statues religieuses, 09, le deuxième des anges, rue Faguet Et le second qui, a bien y regarder, ne porte pas d’aile et n’est donc sans doute pas un ange…

Poitiers, statues religieuses, 11, détail d'une tête d'ange, rue Faguet Voici sa tête…

J’en ai d’autres en stock, mais cet article est déjà assez long, ça sera pour une autre fois…

Pour aller plus loin, un ouvrage d’un autre temps… Joseph-Marie-Ulysse Béduchaud, Le culte de la très Sainte Vierge dans le Poitou, à travers les siècles jusqu’à nos jours : souvenirs et documents recueillis par J.-M.-U. Béduchaud, Poitiers, société française d’imprimerie et de librairie, 1912

Une Vierge à l’Enfant

Poitiers, cathédrale, portail de la Vierge, 02, le tympan Pour le 15 août et l’Assomption, j’aurais pu vous détailler le tympan du portail de la Vierge de la cathédrale Saint-Pierre à Poitiers (portail nord de la façade occidentale). Ce sera pour une autre fois (voir le portail de la Vierge). J’avais aussi le choix entre des dizaines de représentations de la Vierge.

Stalles de la cathédrale de Poitiers, ange transformé en Vierge à l'enfant Finalement, j’ai choisi la Vierge à l’Enfant du troisième écoinçon des stalles nord de la même cathédrale. Au départ, au XIIIe siècle, cet écoinçon portait, comme les autres écoinçons, un ange levant les deux bras et tenant dans chaque main une couronne.

Stalles de la cathédrale de Poitiers, Vierge à l'enfant, carte postale ancienne de Jules RobuchonLes deux couronnes, les deux bras et les deux ailes de l’ange restent visibles. Mais l’ange a été re-sculpté (peut-être au 14e siècle) en une Vierge assise, qui tient l’Enfant sur ses genoux. Elle penche légèrement la tête et semble raconter une histoire à l’Enfant, vous ne trouvez pas ?

Stalles: Photographie remplacée en septembre 1914 et carte postale ancienne d’après un cliché de Jules Robuchon.

Les écoinçons des dorsaux des stalles nord, rangée supérieure de la cathédrale Saint-Pierre de Poitiers, numérotés à partir de l’ouest (à gauche quand on les regarde), je vous les montrerai tous un jour ou l’autre :

Les écoinçons des dorsaux des stalles sud, rangée supérieure de la cathédrale Saint-Pierre de Poitiers, numérotés à partir de l’est (à gauche quand on les regarde)

  • écoinçon 1 et tous les écoinçons impairs, des anges, le premier à gauche porte une seule couronne, le dernier à droite a été coupé lors du rétrécissement des stalles, les autres portent deux couronnes, comme sur la rangée nord
  • Stalles de la cathédrale de Poitiers, un lion terrasse un dragonécoinçon 2 : un lion mange un dragon
  • écoinçon 4 : deux avants-corps de chien
  • écoinçon 6 : deux lutteurs
  • Stalles de la cathédrale de Poitiers, dosseret, tuerie du cochonécoinçon 8 : un charcutier avec ses outils et une tête de cochon
  • Stalles de la cathédrale de Poitiers, architecteécoinçon 10 : un architecte
  • Stalles de la cathédrale de Poitiers, l'avariceécoinçon 12 : l’avarice
  • Stalles de la cathédrale de Poitiers, l'orgueilécoinçon 14 : l’orgueil
  • Stalles de la cathédrale de Poitiers, la gourmandiseécoinçon 16 : la gourmandise
  • écoinçon 18 : un basilic ou un cocatrix
  • écoinçon 20 : un homme assis et un animal fantastique

Pour aller plus loin :

  • un schéma de stalles et un vocabulaire normalisé de description des stalles en français et en anglais, ont été établis par l’université Paris 4-Sorbonne (mais il manque les écoinçons…).
  • Un article ancien, mais intéressant : Amédée Boinet (1913) – Les stalles de la cathédrale de Poitiers, Compte-rendu du LXXVIIIe Congrès archéologique de France tenu en 1912 à Angoulême, 1913, p. 325-338. Consultable dans la bibliothèque numérique / Gallica de Bibliothèque nationale de France par ce lien
  • un beau livre récent avec quelques éléments sur les stalles : Collectif (Claude Andrault-Schmitt, Christian Barbier, Yves Blomme, Jean-Pierre Blin, Bernard Brochard, Marie-Thérèse Camus, Robert Favreau, François Jeanneau, Françoise Perrot, Yves-Jean Riou, Albert Rouet, Jean-Pierre Roussel), La cathédrale de Poitiers, éditions Le Temps qu’il fait, 2007, 176 pages (ISBN : 978-2-86853-415-6).