Archives de catégorie : Lecture / autres

Toutes mes lectures, à l’exception des bandes dessinées et des livres écrits par des prix Nobel de littérature, classés à part.

Espagne, Espagne! de Jean-Richard Bloch

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Couverture de Espagne, Espagne! de Jean-Richard BlochAlors que le cycle de conférences autour de  Jean-Richard Bloch se poursuit demain en complément de l’exposition Une fenêtre sur le monde, Jean-Richard Bloch à la Mérigotte à la médiathèque de Poitiers (jusqu’au 31 octobre 2014, voir le programme d’animations (conférences, visites guidées), j’ai lu plusieurs de ses ouvrages (rééditions ou originaux issus de sa bibliothèque), c’est quand même mieux que d’en entendre parler ou commenter l’œuvre…  Vous pouvez aussi sur mon blog aller (re)voir sa tombe au cimetière du Père-Lachaise à Paris.

Le livre: Espagne, Espagne!, de Jean-Richard Bloch, éditions Aden, 2014, 310 pages, ISBN 9782805920578 [première édition 1936, réédition augmentée de deux chapitres, d’appendices et de biographies].

La présentation de l’éditeur:

Espagne, Espagne ! est un des livres les plus forts sur la guerre civile espagnole, à placer aux côtés de ceux de Bernanos, Hemingway ou Neruda. Dès juillet 1936, Jean-Richard Bloch s’est rendu en Espagne pour y rencontrer les républicains, qu’ils soient intellectuels, syndicalistes, dirigeants politiques ou simples militants. Rien n’échappe à son regard bienveillant mais acéré, pas plus l’enthousiasme de ceux qui croient qu’ils ne peuvent perdre cette guerre que leurs dramatiques lacunes. En arrière fond de tout ce que Bloch nous apprend, Espagne, Espagne ! annonce la Seconde Guerre mondiale et c’est aussi pour alerter les responsables politiques français que ce livre a été écrit.

Mon avis: La première partie, Barcelone, Madrid, Valence, est un récit au jour le jour de sa progression avec les Républicains. Les biographies en fin d’ouvrage aident à mieux comprendre qui ils sont, mais je n’ai pas réussi à identifier de qui il parle p. 42 de la réédition: « Un artiste, -excellent graveur que Montparnasse connaît bien-, régnait sur ce monde difficile et bariolé » (si quelqu’un le sait, je complèterai…). Dans la deuxième partie, Le martyre de l’Espagne de mois en mois, Jean-Richard Bloch a réuni des articles parus dans plusieurs revues (Vendredi, L’humanité, L’œuvreL’avant-garde) d’août à octobre 1936. Dans ce contexte, je ne sais pas s’il est judicieux d’avoir intercalé deux autres articles sous forme de nouveaux chapitres dans l’ouvrage, puisqu’il ne les avait pas retenus dans sa sélection. Ils auraient pu être ajoutés à la fin avec les documents annexes qui aident à comprendre la période. A noter qu’ils ne sont pas complètement inédits puisque l’un est paru dans les Cahiers Jean-Richard Bloch, n° 15, en 2009 et l’autre dans la revue Europe en 1937. Cette partie est beaucoup plus politique, avec de nombreuses références à la Première guerre mondiale (et le « miracle de la Marne »…), la mort du roi Albert Ier de Belgique, la situation en Angleterre, en Italie, en URSS, en Allemagne, mais surtout en France, avec le front populaire et une virulente critique contre la politique menée par Léon Blum (p. 143-146). Pour lui (et de nombreux historiens), tout s’est joué entre le 6 et le 7 août 1936: le 6, le gouvernement autorisait l’exportation d’armes par des compagnies privées françaises vers les Républicains espagnols, puis l’interdisait dès le lendemain. Il évoque aussi la montée de l’antisémitisme en Allemagne, mais aussi en France avec un épisode qui préfigure la collaboration française: en 1934 (en fait le 26 novembre 1933), les compositeurs Florent Schmitt et  Marcel Delannoy ont interrompu aux cris de « Vive Hitler ! » un récital de Kurt Weill, l’auteur de l’Opéra de quat’sous (p. 163).

Les deux parties apportent un éclairage très différent sur la guerre d’Espagne. Proche des communistes, il a une analyse politique de la situation certes orientée, mais fort intéressante qui m’engage à essayer de me replonger dans cette guerre d’Espagne,  les analyses historiques reçues en classe préparatoire sont loin et j’ai lu peu de choses sur cette période depuis, à part sur la présence des réfugiés espagnols en France…

Pour aller plus loin : 

– sur le blog: La Mérigot(t)e à Poitiers, résidence de l’écrivain Jean-Richard Bloch, Une fenêtre sur le monde, Jean-Richard Bloch à la Mérigotte, sa tombe au cimetière du Père-Lachaise à Paris (bientôt d’autres lectures)

Jean-Richard Bloch. En Mérigotte, auberge antifasciste

– voir aussi l’article d’Alain Quella-Villéger (avec des photographies de Marc Deneyer), Jean-Richard Bloch à la Mérigote, L’Actualité Poitou-Charentes n° 46, 1999, p. 18-23.

– voir le site de l’Association Études Jean-Richard Bloch.

– mes lectures de Jean-Richard-Bloch : Sur un cargo, Cacaouettes et bananes, Espagne, Espagne!, traduction de Karl et Anna, de Leonhard Frank

Il a jamais tué personne, mon papa, de Jean-Louis Fournier

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Couverture de Il a jamais tué personne, mon papa, de Jean-Louis FournierJ’avais bien aimé Où on va, papa ? de Jean-Louis Fournier, il y a quelques années, aussi je n’ai pas hésité à emprunter cet autre titre que l’ai trouvé en parcourant le rayon large vision de la médiathèque.

Le livre: Il a jamais tué personne, mon papa, de Jean-Louis Fournier, éditions Stock, 2008, 174 pages, ISBN 9782234062047 (lu en large vision, éditions A vue d’oeil).

L’histoire: dans la région d’Arras, dans les années 1940 et au début des années 1950. Un enfant raconte sa vie avec son père, médecin… et alcoolique, qui ne demandait pas d’argent aux gens qui ne pouvaient pas payer et que l’on pouvait trouver dans trois bistrots (« deux à Arras un à Louez-les-Duisans ») plutôt qu’à son cabinet. La mère essaye de protéger son honneur, de cacher son alcoolisme, il est fatigué, le papa, au point de perdre sa voiture et son vélo Déprimé, le père se « suicidait » régulièrement en s’ouvrant les veines avec son bistouri. Le petit Jean-Louis n’a pas la tenue que l’on attendrait d’un fils de médecin…

Mon avis: écrit en 1998, ce livre a été publié en 2008 après le succès de Où on va, papa ?, récit autobiographique sur ses fils handicapés. Ici, il s’agit encore d’un récit autobiographique, sur son enfance à Arras, où il est né en 1938. Le récit est écrit à la première personne, dans la bouche de l’enfant, dont le père est mort à 43 ans, quand il avait 15 ans. Avec tendresse et humour, par petites anecdotes de deux pages, Jean-Louis Fournier laisse néanmoins transparaître la grande souffrance du père, de l’enfant, moins celle de la mère, qui apparaît soumise, travaillant en cachette pour assurer la vie des enfants, cachant au maximum la « fatigue » du père, ne réagissant pas quand il casse tout. Un témoignage sur une enfance pas facile avec un père que l’enfant souhaite aimer à tout prix mais qui sombre de plus en plus dans l’alcoolisme. Médecin des gardes mobiles, des bonnes sœurs, des gendarmes, des coureurs cyclistes, de la prison, il devait avoir suffisamment de revenus par ces « contrats » pour pouvoir boire quotidiennement. Les institutions qui l’employaient devaient connaître son addiction, aucune apparemment n’a essayé de l’aider à se soigner, malgré une hospitalisation rapportée dans un chapitre.

Mesure de nos jours de Charlotte Delbo

Couverture de Mesure de nos jours de Charlotte Delbo

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Après Le convoi du 24 janvier, La mémoire et les jours, Aucun de nous ne reviendra et Une connaissance inutile, je continue ma lecture de Charlotte Delbo avec la suite de ce dernier titre également trouvé à la médiathèque de Poitiers qui avait organisé une exposition Autour de Charlotte Delbo.

Le livre : Auschwitz et après, III, Mesure de nos jours, de Charlotte Delbo, Editions de minuit, 1971 (réédition 2013), 186 pages, ISBN 9782707304034.

La quatrième de couverture:

Et toi, comment as-tu fait ? pourrait être le titre de ce troisième volume de Auschwitz et après. Comment as-tu fait en revenant ? Comment ont-ils fait, les rescapés des camps, pour se remettre à vivre, pour reprendre la vie dans ses plis ? C’est la question qu’on se pose, qu’on n’ose pas leur poser. Avec beaucoup d’autres questions. Car si l’on peut comprendre comment tant de déportés sont morts là-bas, on ne comprend pas, ni comment quelques-uns ont survécu, ni surtout comment ces survivants ont pu redevenir des vivants. Dans Mesure de nos jours, Charlotte Delbo essaie de répondre, pour elle-même et pour d’autres, hommes et femmes, à qui elle prête sa voix.

Mon avis: comme dans les précédents volumes, Aucun de nous ne reviendra et Une connaissance inutile, le texte de Charlotte Delbo est très agréable à  lire, avec une majorité en prose mais aussi quelques textes en vers. L’ensemble est écrit à la première personne, mais chaque chapitre rapporte le témoignage du retour des déportées, pour la plupart des co-détenues du Convoi du 24 janvier, comment elles se sont réinsérées ou pas dans la vie, la maladie, la faiblesse des indemnités, surtout pour celles qui n’ont pas été reconnues comme résistantes, celles et ceux qui ont été entourés au retour, mais aussi ceux dont le retour n’était pas attendu, avec des proches qui avaient parfois refait leur vie. Certaines reviennent sur leur arrestation, les interrogatoires, le séjour à Drancy ou à Romainville, beaucoup sur la difficulté à revenir dans la vie « ordinaire », la difficulté de « parler de là-bas ». Le retour à Auschwitz (Birkenau et Rajsko) ou à Ravensbrück, des années plus tard, permettra a certaines de trouver un sens à leur vie, si c’est possible, en s’engageant dans la transmission de la mémoire. Les bombardements qui les ont accompagnés lors des transferts de camps en camps, le trajet du retour, par la Suède en bus puis en avion ou en train, l’arrivée à Paris n’ont pas marqué la fin des souffrances. Il y a aussi quelques témoignages de déportés ne faisant pas partie de ce convoi, comme Jacques, soupçonné au retour d’avoir dénoncé son groupe et qui a vécu un vrai calvaire à Angoulême malgré sa réhabilitation tardive. La déportation fut terrible, mais le retour tant espéré (voire « fantasmé » pour réussir à tenir) rarement un long fleuve tranquille… Un témoignage à découvrir, lire, partager!

Pour aller plus loin:

Voir le site de l’Association « Les Amis de Charlotte Delbo »

Revoir mon article sur l’exposition Autour de Charlotte Delbo à Poitiers, les mots-clefs ci-dessous et notamment ceux sur les camps de concentration, et plus largement sur la deuxième guerre mondiale… Revoir aussi L’empereur d’Atlantis, un opéra écrit dans un camp de concentration de Terezin, écrit par Viktor Ullmann avec un livret de Peter Kien, et de nombreux liens dans mon article sur Parce que j’étais peintre de Christophe Cognet, sur la peinture dans les camps de concentration.

Quelques pistes de lecture:

Aucun de nous ne reviendra, Le convoi du 24 janvier, La mémoire et les jours de Charlotte Delbo

– Maus, de Art Spiegelman, tome 1 : mon père saigne l’histoire, et tome 2 : Et c’est là que mes ennuis ont commencé, témoignage en bande dessinée sur la déportation de ses parents

Le wagon d’Arnaud Rykner, histoire d’un convoi parti de Compiègne pour Dachau

La vie en sourdine de David Lodge, roman où il aborde un voyage à Auschwitz-Birkenau

Embrouille à Amboise, de Philippe-Michel Dillies

Couverture de Embrouille à Amboise, de Philippe-Michel DilliesUn livre trouvé à Amboise, dans la même série que Drôle de chantier à Saint-Nazaire de Firmin Le Bourhis.

Le livre: Embrouille à Amboise, de Philippe-Michel Dillies, collection Enquêtes et suspense, Éditions Alain Bargain, 2009, 334 pages, ISBN 978-2355500503.

L’histoire: Amboise, de nos jours. Constance étudie des manuscrits anciens depuis quelques semaines au château quand, un soir, elle aperçoit un pendu à la fenêtre de son bureau. La fatigue lui joue-t-elle des tours, comme le pensent les gendarmes, trop imprégnée par l’histoire du lieu et les pendus d’Amboise (les conjurés exécutés en 1560)? Sur la Loire, la Délivrance avec à son bord un vieux batellier et une passagère qu’il vient de recueillir, Emma, qui faisait du « bateau-stop » après une rupture sentimentale. Un employé municipal puis un autre sont retrouvés morts, accidents, assassinats? Venus de Tours, le capitaine Guillaume va devoir débrouiller l’affaire sur fond de franc-maçonnerie et d’adorateurs d’Horus…

Mon avis:  comme avec d’autres polars locaux (Drôle de chantier à Saint-Nazaire Le Bourhis Firmin, Les naufragés de l’Hermione de Christophe Lafitte, L’assassinat de l’ingénieur Leberton, de Jacques Farisy, Casa del Amor et autres de la série Marie Lester par Jean Failler, etc.), je ne m’attendais pas à grand chose d’autre qu’un moment de détente immergée dans le contexte. Il n’est pas mal écrit, plutôt très lisse, même si le contexte commence mal, avec du personnel municipal dans le château, un conservateur, un adjoint, une équipe de chercheurs. C’est oublier que le château d’Amboise est un château privé, qui appartient aux descendants des rois de France, avec ces derniers mois, vous l’avez peut-être entendu dans les médias sans y faire attention, un conflit entre la fondation Saint-Louis (créée par Henri d’Orléans, « comte de Paris », dans les années 1970 et qui gère le château d’Amboise et d’autres biens comme le château de Dreux et les archives privées de la « maison de France ») et les héritiers du « comte » pour des objets conservés à Amboise. Bref, visiteur d’Amboise, tu finances l’ex- royauté… en général sans le savoir. Revenons au roman, qu’en dire? Une improbable secte dans la mouvance franc-maçonne, une ex-flic un peu perdue, toujours amoureuse, un demi-frère disparu, une clinique psychiatrique aux étranges pratiques de lavage du cerveau, des histoires de souterrains (entre le château et le Clos-Lucé), telles que les archéologues en ont marre d’entendre parler (oui, il existe des souterrains-refuges, certains ont été étudiés et fouillés, mais jamais aussi longs que pour traverser une ville…).

L’auteur a écrit sur tous les lieux du secteur (Saumur, Lauches, Blois, Descartes, Vouvray et Chartres, un peu plus loin)… mais je ne pense pas les lire, sauf si je passe par là et tombe sur le livre! C’est le but de ces petites collections, non?

Chuuut de Janine Boissard

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Couverture de Chuuut de Janine BoissardJ’avais emporté mon visioagrandisseur maison, en vacances, mais en bus ou dans les salles d’attente, je lis encore un peu des livres en large vision empruntés à la médiathèque. L’offre n’est pas terrible, et une bonne partie est composée de romans du terroir…

Le livre: Chuuut!, de Janine Boissard, éditions Robert Laffont, 330 pages, 2013, ISBN 978-2-221-13146-0 (lu en édition large vision, Libra Diffusio, 367 pages).

L’histoire:aux environs de Cognac, un château au milieu des vignes, occupé par la famille d’Edmond de Saint Junien, lui et sa femme au centre, les enfants et petits-enfants dans les ailes, enfin, pas tous… Roselyne, l’aînée, est partie il y a des années en Belgique, mais chuuut, il ne faut pas en parler, et pour cause, elle s’est enfuie avec un proxénète. Et voilà qu’un coup de fil révèle sa mort (du SIDA) et l’existence d’un fils, Nils, 18 ans. Le patriarche part immédiatement le chercher, il occupera la partie réservée à sa mère. Il fait vite connaissance de la famille, Philippine et Fine, les cousines inséparables, le cousin autiste, les autres cousins un peu glandeurs, préférant le golf aux études. Pendant les vacances d’été, les cousines l’aident à monter une cabane, mais voici que Maria, la fille du gardien, 4 ans, y est retrouvée assassinée, Nils auprès d’elle, voilà le coupable tout trouvé, même s’il clame son innocence, le grand-père lui trouvera la meilleure avocate.

Mon avis: les secrets de famille sont au centre de ce roman, secret de la vie de la fille aînée, mais aussi de la lourdeur de gérer un autiste qui devient adolescent. Il y a quelques semaines, j’ai eu une discussion avec Grégory, qui trouvait que Nativité cinquante et quelques de Lionel-Edouard Martin, dans la sélection pour le prix des lecteurs Poitou-Charentes, était « formaté » pour les lecteurs de romans du terroir, répondant à leurs attentes. Alors non, l’écriture de Nativité cinquante et quelques est infiniment meilleure que celle de Chuuut! L’alternance des points de vue, avec une narration qui passe de Fine à Nils ou à l’avocate, donne un peu plus de vigueur à ce texte, je vous rassure, contrairement à d’autres livres, pas de risque de vous perdre, à chaque changement de narrateur. Pas question que le lecteur fasse un effort, lecture facile (pas mal écrit, juste lisse, très lisse, guimauve fade), sur un sujet pourtant crédible, avec un château que l’on imagine sans peine dans le Cognaçais, avec ses grandes propriétés du 19e siècle closes de murs. Il ne manque que, à la dernière page, « ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfant ». Qui, « ils »? Nils assurément, et Fine ou l’avocate? Suspense insoutenble 😉 je vous laisse lire ce roman si vous avez le courage…

Composite, de Denis Bourgeois

Couverture de Composite, de Denis BourgeoisJ’ai terminé la lecture des livres pour la voix des lecteurs avec Composite, de Denis Bourgeois. Voir les liens vers les autres titres en fin d’article.

Merci à Grégory qui a organisé ce groupe de lecteurs avec Florence, Jenny, Michèle.

Le livre: Composite, de Denis Bourgeois, éditions égo comme X, 2013, 154 pages, ISBN 9782910946906.

La première de couverture:

Tout a commencé quand j’ai voulu calculer ce que m’a rapporté mon activité d’écrivain : 3 francs 6 sous a été le premier titre de ce livre. De fil en aiguille et Chapeau de paille ont suivi. Ils n’ont pas résisté longtemps. Un matin, j’ai trouvé L’Amicale des feux follets. Je m’y suis tenu un certain temps. Le Numismate a duré une nuit. Ensuite, j’ai arrêté de chercher des titres. C’est à cette période que j’ai campé le portrait de Léonce tel que je l’ai connu. Une des trames qui court du début à la fin de ce livre, pose la question de ce que l’on gagne à pratiquer toute sa vie un art.

Mon avis: pour la quasi totalité des 500 livres que j’ai chroniqués (hors bandes dessinées), j’ai rédigé un résumé « maison », la présentation de l’éditeur donnant  rarement une idée juste du livre. Ici, pas d’histoire au sens propre, un auteur qui se regarde le nombril, plein de références à des lieux (Nantes, Paris, Angoulême, Amsterdam), des livres, des films, des tableaux, ce qui doit être agaçant pour ceux qui ne les connaissent pas, avec un sentiment d’exclusion. Du coup, la première (oui, pas la dernière) de couverture, qui reprend la première page du livre, vous donne une assez bonne idée du style. Ajoutez y une longue (enfin, relative, c’est un petit livre de 150 pages) digression sur Céline et une autre sur Gao Xingjian avec qui le narrateur aurait écrit un livre sans être reconnu comme auteur, une mère communiste et auteure d’une thèse sur le travail non marchand et vous avez un aperçu quasi exhaustif du livre. Ah non, il faut ajouter l’abus des nombres écrits en chiffres et non en lettres: 1 (décor), 2 (volumes, semaines, points, aspects, artistes…), 3 (mois, fois, personnages, périodes…), etc.

Et puisque, à la fin, l’auteur remercie trois relecteurs et que, page 130, le narrateur dit: « je mettrai le paquet de feuilles dans une enveloppe et j’enverrai le manuscrit pour corrections », je ne peux que souligner qu’il reste pas mal de coquilles, « à l’age de 30 ans » sans accent circonflexe page 32, « sur le faits » page 91, etc.

Bref, vous l’avez compris, ce livre n’est pas mon favori pour la voix des lecteurs Poitou-Charentes!

Parmi les lieux cités, la Fontaine des quatre parties du Monde, de Carpeaux (et la statue de Ney juste à côté), il faut vraiment que je vous la montre, je l’ai « croisée » une autre fois pendant mes vacances (au palais de l’exposition coloniale de 1931, alias musée des colonies puis des Arts d’Afrique et Océanie et enfin cité de l’immigration). Sinon, parmi les éléments cités, vous pouvez aussi faire une grande visite de mon blog et voir ou revoir (clic sur les liens ou les images):

Nantes 2012, début du circuit en ville, 03, au lieu Unique Nantes et le Lieu Unique dans Mon voyage à Nantes 2012

Couverture de la Religieuse de Diderot Denis Diderot et La religieuse

La façade antérieure, sur cour, du musée Rodin à Paris Le musée Rodin à Paris

Couverture d'Ulysse de Joyce en Folio, ancienne édition James Joyce et son Ulysse (pas lu mais commenté!)

Art dans la rue au nord-est de Paris, 01, mosaïques Des Spaces invaders à Nantes et à Paris dans le quartier de Ménilmontant

Le Grand-Palais vu du bout de l'esplanade des invalides Le Grand-Palais avec Boltanski, monumenta 2010

L'élévation postérieure de la fondation Cartier et un mois de lecture La fondation Cartier à Paris et son cèdre (revoir les expositions César et Patti Smith)

Couverture de La montagne de l'âme, de Gao Xingjian Gao Xingjian et La montagne de l’âme

Hôtel Everland, palais de Tokyo, Paris Le Palais de Tokyo à Paris, voir hôtel Everland, versus Place royale à Nantes, Superdome, modules de la fondation Pierre Bergé Yves Saint-Laurent en février 2010 (Benjamin Swaim et Isabelle Frémin)

Tours, statue de Descartes, 3, presque de face Je n’ai pas relu Descartes depuis la classe préparatoire, mais vous pouvez voir le monument à Descartes par le comte de Nieuwerkerke près de la Loire à Tours

Couverture des neiges du killimandjaro de Ernest Hemingwy, couverture de 1982 Pour Ernest Hemingway, relire Les neiges du Kilimandjaro ; Le vieil homme et la mer

PS: voir l’avis des livres fantastiques de Pauline, une autre participante au Prix du livre

Suivre mes (nos) lectures de la sélection de la Voix des lecteurs 2014 (liens au fur et  mesure des lectures), groupe organisé par Grégory :

Profanes, de Jeanne Benameur, éditions Actes sud
Composite, de Denis Bourgeois, éditions Ego comme X
Petites scènes capitales, de Sylvie Germain, éditions Albin Michel
Nativité cinquante et quelques de Lionel-Edouard Martin, éditions Le Vampire actif
N’entre pas dans mon âme avec tes chaussures, de Paola Pigani, éditions Liana Levi

Derrière les lignes ennemies, de Marthe Cohn

Couverture du livre Derrière les lignes ennemies, une espionne juive dans l'Allemagne Nazie de Marthe Cohn

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Le 5 septembre 1944, Poitiers était libérée. J’ai choisi de vous parler d’un livre plus ou moins dans le thème.

Il y a quelques semaines, je vous ai parlé du témoignage de Marthe Cohn, après la projection gratuite en avant-première du documentaire « Jean-Richard Bloch, la vie à vif« , un intellectuel engagé et témoin de son époque sur France 3, réalisé par Marie Christiani et co-produit par France 3 Poitou-Charentes et Anekdota production (voir La Mérigot(t)e à Poitiers, résidence de l’écrivain Jean-Richard Bloch) et la mise en place à l’hôtel de ville d’une plaque en hommage à Raymond Charpentier dont l’inauguration avait été  reportée. Depuis a aussi été inaugurée à la médiathèque l’exposition Une fenêtre sur le monde, Jean-Richard Bloch à la Mérigotte, avec un programme de conférences en septembre et octobre. J’ai trouvé le livre dans l’édition de 2005 (la couverture ci-dessus est celle de la réédition) à la médiathèque.

Le livre: Derrière les lignes ennemies, une espionne juive dans l’Allemagne Nazie, de Marthe Cohn, traduit de l’anglais par Hélène Prouteau, éditions Plon, 2005 (rééd. 2009 chez Tallandier), 311 pages, ISBN 9782259196586. Paru en 2002 aux États-Unis, Behind Enemy Lines The true story of a French Jewish Spy in Nazi Germany.

Le livre :  1940. La famille Hoffnung a fui Metz, les uns sont à Limoges, les autres à Poitiers. Les parents de Marthe montent un commerce en ville, mais très vite, elle passe en zone occupée, les lois de Vichy les obligent à des humiliations puis à la fermeture. Marthe, qui a un temps travaillé à la mairie, doit quitter son emploi. Elle arrive à entrer dans une école d’infirmières, tombe amoureuse de Jacques Delaunay, étudiant en médecine. Après l’arrestation de son père (vite libéré) et de sa sœur aînée (internée au camp de la route de Limoges, décédée à Auschwitz), elle organise la fuite de la famille (sept personnes) en zone libre par Saint-Secondin en août 1942 après  l’arrestation et l’internement de sa sœur Stéphanie. Marthe retourne en zone occupée, mais Jacques Delaunay est arrêté, exécuté le 6 octobre 1943 au Mont-Valérien. Engagée dans l’armée de Libération, par hasard, la hiérarchie apprend qu’elle parle parfaitement allemand, par la Suisse, elle est envoyée en Allemagne, afin de mener des actions de renseignements et de démoraliser les troupes avec qui elle arriverait à entrer en contact.

Mon avis: comme les auditeurs de son témoignage à Poitiers ou ceux de ses multiples interventions ont pu le remarquer (voir à Metz en 2012), Marthe Cohn, née Marthe Hoffnung-Gutglück, alerte et toute petite dame de 94 ans (née en 1920 à Metz), a le sens du récit, à la limite de l’épopée dans ce livre. Elle raconte sur un ton badin ses mésaventures, présente comme un hasard la réussite de la fuite de la famille, ses difficultés pour passer de Suisse en Allemagne, et pourtant, c’est bien pour des exploits qu’elle a reçu de multiples décorations (Croix de guerre en 1945, Médaille militaire en 1999, Chevalier de la Légion d’honneur en 2004, Médaille de reconnaissance de la Nation en 2006). D’un point de vue littéraire, j’ai quelques réserves sur ce livre, mais il s’agit d’un témoignage intéressant et poignant.

Poitiers, lycée Victor Hugo, plaques commémoratives pour les élèves victimes de la deuxième guerre mondialePour les Poitevins, ils y découvriront un témoignage sur la vie sous l’occupation, les réfugiés de l’est, parmi lesquels le rabbin Bloch, dont le nom de la fille Myriam figure sur la liste des victimes ainsi que sur l’une des plaques commémoratives des déportées du lycée Victor-Hugo, les soutiens, modestes ou remarquables, le rôle de Raymond Charpentier, qui a fourni les papiers à toute la famille, les visites possibles au camp de la route de Limoges, le réseau de médecins résistants, au premier rang desquels Joseph Garnier. On y lit aussi une version de l’assassinat du Dr Michel Guérin, collaborateur (éditorialiste du journal L’Avenir de la Vienne sous la signature de Pierre Chavigny, il avait accueilli à Poitiers, en avril 1942, Jacques Doriot, de retour du front russe sous l’uniforme allemand), le 13 mai 1943, mené par un groupe de 5 étudiants dont Jacques [son fiancé] et Marc Delaunay (voir le dossier des archives départementales de la Vienne) et qui ont été fusillés au Mont-Valérien (pour d’autres faits découverts entre-temps) le 6 octobre 1943.

Pour aller plus loin: voir le nouveau portail Territoires et Trajectoires de la Déportation des Juifs de France, qui recense les trajectoires des enfants juifs déportés.

Mme Odile Teyssendier de la Serve, née De Morin, élève infirmière, camarade de Marthe Cohn, qui a hébergé la famille Hoffnung-Gutlück la veille de sa fuite, a reçu à titre posthume la médaille des justes. Noël Degout, de Dienné, qui a aidé les frères aînés de Marthe, a également un dossier (incomplet) de Juste parmi les Nations.

Nativité cinquante et quelques de Lionel-Edouard Martin

Couverture de Nativité cinquante et quelques de Lionel-Edouard Martin J’ai poursuivi la lecture des livres pour la voix des lecteurs, voir les titres déjà lus, Petites scènes capitales, de Sylvie Germain, Profanes, de Jeanne Benameur, et N’entre pas dans mon âme avec tes chaussures, de Paola Pigani. Je vous ai déjà parlé de Anaïs ou les gravières de Lionel-Edouard Martin.

Merci à Grégory qui a organisé ce groupe de lecteurs avec Florence, Jenny, Michèle.

Le livre: Nativité cinquante et quelques de Lionel-Edouard Martin, éditions du Vampire Actif, 2013, 221 pages, ISBN 9782917094105.

L’histoire: quelque part à l’est de la Vienne, dans les années cinquante, un soir de noël. Isolé dans sa ferme de Villemort, près de La Trémouille, Maît’Louis le rebouteux attend des visiteurs qu’il ne connaît pas encore. Jean-Dieu le boulanger lui a apporté le pain et a installé avec lui les guirlandes reliées à l’éolienne, pour guider ceux qui arriveront. De son côté, MaTante est malade, comme le nourrisson, brûlant de fièvre. Le tilleul au biberon n’ayant pas eu d’effet, la famille part à la recherche du médecin de garde, à bord de l’Ariane, malgré le mauvais temps…

Mon avis: On aime ou pas le style, je suis sûre qu’une phrase comme « C’est un jour mou comme de la mie de pain saucée dans du civet » (page 39) a prodigieusement agacé Grégory notre « chef de groupe » pour le prix des lecteurs (il m’a cité d’autres passages, quand nous en avons discuté après ma lecture et la rédaction de l’essentiel de cet article). Un « récit du terroir » formaté pour un certain public, comme il le pense? Moi qui ai lu quelques livres « de terroir », justement, ces derniers mois (l’offre en large vision n’est pas terrible à la médiathèque, je vous ai épargné mes avis jusqu’à présent, j’en écrirai sans doute un quand même), je peux vous certifier que l’écriture est bien meilleure pour Nativité cinquante et quelques. Un roman ancré dans le territoire du Montmorillonais, comme Anaïs ou les gravières, avec les communes de Journet, La Trimouille (La Trémouille dans le livre), Haims, des écarts comme Villemort. Un roman ancré dans les images de la Nativité, le marronnier illuminé brille comme l’étoile du Berger. La fin est prévisible, certes, mais j’ai bien aimé l’écriture, le passage d’un point de vue à l’autre, de la famille à la maison isolée. Quant au portrait du médecin de garde alcoolique, il me rappelle celui qui, dans une autre campagne (dans le Nord), n’avait pas pu venir pour la crise d’appendicite de ma soeur, trop imbibé, il avait fallu aller chez lui (mais il avait posé le bon diagnostic et non renvoyé la famille dans la nuit neigeuse!).

Sinon, spontanément, j’ai tiqué sur « [je] bayerais aux corneilles » page 137, tout en ayant un doute… toujours les incertitudes de mon cerveau. Vérification faite, la bonne orthographe est bien Bayer (aux corneilles, aux grues)

Quant au classement pour le Prix des lecteurs, je ne sais pas, les quatre livres que j’ai lus pour l’instant sont très différents… les cinq lecteurs de notre groupe aussi! Cela risque d’être difficile de se mettre d’accord pour un seul titre pour le vote de l’ensemble des groupes! Il me reste à lire Composite, de Denis Bourgeois.

Pour aller plus loin : voir le site personnel de Lionel-Edouard Martin.

Suivre mes (nos) lectures de la sélection de la Voix des lecteurs 2014 (liens au fur et  mesure des lectures), groupe organisé par Grégory :

Profanes, de Jeanne Benameur, éditions Actes sud
Composite, de Denis Bourgeois, éditions Ego comme X
Petites scènes capitales, de Sylvie Germain, éditions Albin Michel
Nativité cinquante et quelques de Lionel-Edouard Martin, éditions Le Vampire actif
N’entre pas dans mon âme avec tes chaussures, de Paola Pigani, éditions Liana Levi

Le cercle littéraire des amateurs de patates, de Shaffer et Barrows

Dalinele, juillet 2014, carnets de note et livreUn livre dont j’ai beaucoup entendu parlé et qui m’a été prêté par Dalinele quand elle est passée l’autre jour. Un grand merci à toi, il faut que je te le rende!

Le livre: Le cercle littéraire des amateurs de patates, de Mary Ann Shaffer et Annie Barrows, traduit de l’anglais par Aline Azoulay, 2011, 411 pages, ISBN 9782264053510.

L’histoire: janvier 1946. A Londres en pleine reconstruction après la Seconde Guerre mondiale, la jeune écrivain(e) Juliet Ashton reçoit de nombreux courriers, dont ceux de Dawsey, habitant de l’île de Guernesey. Ce dernier lui raconte la création d’un « Cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates » alors qu’un groupe d’amis, réunis pour manger clandestinement un cochon qui avait été soustrait aux réquisitions des Allemands, avait été arrêté pour avoir violer le couvre-feu et cette excuse avait servi d’alibi auprès des autorité. Au fil de ses conversations, elle en apprend plus sur la vie dans l’île pendant la guerre, et finit par vouloir écrire un livre et se rendre sur place…

Mon avis: en général, j’ai du mal à apprécier les romans épistolaires (voir Quand souffle le vent du nord de Daniel Glattauer), même les Liaisons dangereuses de Pierre Choderlos de Laclos, paresse sans doute de savoir qui parle à qui, et de reconstituer les histoires croisées. Mais là, je me suis laissée prendre au jeu de cet échange de lettres avec pas mal d’auteurs différents, la révélation peu à peu des personnes impliquées, dont Elisabeth, l’occupation allemande, la collaboration, les délations, la déportation de plusieurs personnes, l’enfant né d’un amour secret avec un Allemand, la débrouille pour la nourriture (la tourte aux épluchures de patates), etc. Sous un ton léger, entre les amours (chastes et épistolaires, guère plus qu’une repas ou un bal) et les états d’âme de Juliet, avec quelques références littéraires, même si la plupart des membres du club littéraire lisent peu, finalement, des sujets graves sont abordés. J’ai bien aimé ce mélange de thèmes, de lieux (Londres, Guernesey), avec un humour « so british »…

Logo God save the livre Bien que l’auteure soit américaine, elle a découvert Guernesey à partir de 1976 et parle de cette île et de Londres. Je pense que ce livre peut donc entrer dans le défi God save the livre, saison 3, organisé par Antoni / passion livres. Il s’agit de lire un ou plusieurs livres anglais d’ici fin février 2014 et atteindre l’une de ces catégories : « Duty Harry » (1 livre lu), « Prince Charles » (5 livres), « Prince William » (10 livres), « Lady Di » (15 livres), « The Beatles » (20 livres et plus), « Queen Mom » (au moins un livre en VO)…

Revers de fortune, par Antoni Lenormand

Couverture de Revers de fortune, par Antoni LenormandIl y a déjà un moment que j’ai acheté le deuxième roman d’Antoni Lenormand / passion livres, qui mène avec brio depuis plusieurs années le défi God save the livre. Bien qu’écrit en assez gros (police 14 pour la version papier, il est d’abord sorti en version numérique), il était arrivé chez moi avant mon visioagrandisseur maison, je l’ai donc lu en « tronçons » de 20 à 30 minutes… Pour ceux qui me posent la question, non, la tablette ne me permet pas de lire facilement, c’est bien mieux agrandi sur l’écran de l’ordinateur, surtout que je peux afficher plus de texte, avec moins de fatigue sur la « mise au point » par mon cerveau à chaque changement/défilement du texte.

Le livre : Revers de fortune, par Antoni Lenormand, CreateSpace Independent Publishing Platform (distribution Amazon), 2013, 346 pages, ISBN 978-1497442382.

La quatrième de couverture:

Pierre Mazerat-Déligney est une ordure. Comme l’on en fait encore peu aujourd’hui. Sans les moyens de ses très hautes prétentions, l’individu survit dans un sordide studio parisien. Bafouant l’ordre et la morale, Pierre se retrouve subitement à la tête d’une fortune estimée à quinze millions d’euros. Mais alors qu’il s’épanouit enfin dans sa nouvelle vie, le sort va irrémédiablement s’acharner contre lui, jalonnant son parcours de tragiques et mystérieuses disparitions… Poursuivi par le Mauvais Œil, il oublie qu’il ne fait que récolter ce qu’il a toujours semé.
De Paris à Los Angeles, en passant par la Croatie et la French Riviera, suivez les pérégrinations d’un être abject et sournois, en proie au plus machiavélique des adversaires de la Création…

Mon avis: on meurt beaucoup dans le sillage de Pierre, il ne fait pas bon être ami(e) avec lui… ni même son richissime père qu’il n’avait pas vu depuis des années succombe peu après leurs retrouvailles, et pas du cancer pour lequel il était soigné. La fortune, le (les?) revers de (la /des) fortune(s), annonce le titre… revers pour Pierre, pour son père, mais aussi pour son camarade d’infortune avec qui il aurait dû partager les gains du loto. Beaucoup d’humour noir, un style agréable, cherchant cependant parfois le « niveau de langage » entre des mots du registre soutenu (bien que souvent sur un ton badin) et les termes argotiques. Vu mes difficultés de lecture (oui, je sais, relatives, dit la neurologue, j’ai réussi à lire en un an beaucoup plus que l’immense majorité des Français, mais beaucoup moins que d’habitude), la lecture fractionnée par 10 à 15 pages a prolongé le suspense sur presque deux semaines… jusqu’à la chute finale, mais là, chut! Il vous faudra lire le livre!