Après un aperçu de mon voyage à Nantes (et ma rencontre avec Mamazerty), la croisière au début clémente puis sous le grain à la fin, me voici à l’entrée du port de Saint-Nazaire… N’hésitez pas à suivre les liens pour aller plus loin…
Après un rapide déjeuner, me voici en route pour le toit de la terrasse panoramique de l’écluse fortifiée, où j’avais déjà vu en 2007 la Suite de triangles de Felice Varini.
Retour en 2012… Ces triangles peints sur les toits et sur les bâtiments plus lointain fonctionnent comme des anamorphoses, l’artiste a prévu des points de vue (les dispositifs de visée noirs sur les rambardes) à partir desquels les triangles s’alignent selon ce qu’il a prévu, mais toutes les vues sont intéressantes…
En voici deux, mais à chacun de faire la sienne…
Depuis ce toit, on voit aussi très bien la base sous-marine et les trembles qui en émergent… Allez, hop, on fait le tour du bassin et on grimpe sur l’autre toit (il y a maintenant un ascenseur…).
De là haut, on a une autre vue sur les triangles, et on peut aussi jeter un coup d’œil à cette hémisphère qui abritait un radar de l’OTAN…
Reprenons le circuit sur le toit… Une exposition sur l’histoire de Saint-Nazaire, sa base sous-marine et les chantiers… puis un peu plus loin, une exposition de photographies de Franck Gérard, invité par Gilles Clément à montrer l’estuaire. Au passage, cet artiste a aussi réalisé l’un des six port-folios commandés dans le cadre du Voyage à Nantes, à retrouver en ville sous une forme papier ou sur le site de la manifestation… Bon, il n’y a pas du tout la parité pour cette commande, puisqu’il n’y a qu’une seule femme, Karen Knorr, et quatre autres hommes (Rip Hopkins, Olivier Metzger, Patrick Messina et Mathieu Bernard-Reymond). Six photographes, six visions très différentes de Nantes…
Revenons sur notre toit… En 2009, Gilles Clément, dont je vous ai déjà parlé pour ses livres Thomas et le voyageur et Le salon des berces) y a installé à une extrémité une forêt de trembles (désolée pour les gouttes d’eau sur l’objectif de l’appareil photo).Il l’a complété avec le jardin des orpins et des graminées, que l’on peut découvrir sur les côtés ou par la passerelle qui domine l’ensemble…
Au centre, une sorte de petit canal peu profond avec des prêles… Et tout au bout (photo du bas), le jardin des étiquettes est un Jardin du Tiers-Paysage (l’un de ses concepts à découvrir dans ses écrits). Il a juste mis un substrat vierge et il vient, tous les six mois, étiqueter les plantes qui y poussent à partir des graines apportées par les plumes des oiseaux, le vent ou les semelles des visiteurs…
Allez, il est temps de redescendre avant d’être trempée par la prochaine averse… Je m’engouffre dans la base sous-marine pour y découvrir une œuvre encore plus sombre qu’en 2007: pas de jeu de lumières cette fois-ci, juste une immersion dans le noir d’une grande salle, juste rompu par les lampes des issues de secours…
Direction le grand café avant un retour à Nantes par le train (il y a aussi la possibilité de rentrer en bus avec des commentaires des œuvres au long du trajet, mais il n’y avait plus de place ce jour là). Deux artistes y étaient présentés, Vincent Ganivet et Séverine Hubard. Je vous invite à découvrir leurs créations sur leurs sites respectifs… Détournement de matériaux et récupérations pour deux styles très différents.
Mon voyage à Nantes en 2012:
– un premier aperçu,
– croisière de Nantes à Saint-Nazaire : le début et la fin du trajet
– à Saint-Nazaire
– ça grimpe : trois plates-formes et le mont Gerbier de Jonc
– au jardin des plantes : avec des plantes et des oeuvres contemporaines
– sur l’île de Nantes : à l’ouest et au centre
– en ville : le début et la suite du parcours, de l’art dans la rue


Le monument porte d’autres signatures, « A. Mage, Entr[epren]eur » sur le socle à droite, « Boucher L. / Marteau C. » sur le socle à gauche, et encore « Laurier A., Grégoire C. » Un tour aux archives s’imposerait pour élucider le rôle de chacun.
Voici ce paquetage complet du soldat, sculpté en pierre, son sac à dos, son casque, sa gourde, sa besace, qui reposent sur un lit de feuilles.
Voici deux détails de la République, de dos (en haut) avec une vue de son chignon, et son pied droit nu dans sa sandale, deux détails qui sont fréquents sur les allégories de la République, comme sa longue robe à l’antique.
Nous arrivons maintenant au Pellerin, sur l’écluse d’entrée du canal de la Martinière, inauguré en 1892 et qui n’a fonctionné qu’un temps très court, vite obsolète avec l’évolution de la taille des navires… déjà une utilisation contestable de l’argent public pour un gigantesque ouvrage d’art.
La centrale thermique de Cordemais, la plus grande de France, bien polluante même s’il y a du mieux avec les nouveaux filtres, est à peine visible derrière le rideau de pluie… Un coup de vent a permis de mieux voir l’impressionnante machine qui permet de piocher avec les godets le charbon des barges de transport du charbon…
En forme de clin d’œil aux trois grandes cheminées du site,
On continue… sous le déluge, et on regarde vers la rive nord. Les plates-formes à cigognes sont difficiles à voir, et il faut deviner L’Observatoire de
Brève éclaircie… sur la rive sud à Paimbœuf,
Marée basse à coefficient assez fort, coup de vent, roulis, pluie… et un peu dans le lointain, puisque nous sommes au bout de l’estuaire, le bateau manœuvre pour entrer à Saint-Nazaire et sur l’autre rive, sur la pointe de Mindin à Saint-Brévin-les-Pins, le Serpent d’océan de Huang Yong Ping émerge sur la plage au gré des marées… Pour les Parisiens et les visiteurs à Paris, vous avez peut-être vu en 2009 au
Je commence avec le jardin n° 16, Le jardin des renards rouges, conçu par Katya Crawford, Susan Frye et Veree Parker Simons. Une entrée un peu surprenante par un grand mur camouflé…
Au revers du mur, les plantes commencent à grimper sur le plastique de camouflage… Autour du bassin, les diverses plantes s’épanouissent… la lumière joue sur les feuilles, notamment sur les feuilles de sauge.
Les renards errent ici et là, isolés ou par groupes.
Je poursuis avec le jardin n° 4, Le potager, conçu par le
Celui-ci, il me plaît bien, il a réussi à concentrer sur sa petite surface plein de légumes et surtout une grande variété d’aromatiques et notamment de menthes. Et comme dans le 
Avec
Je termine avec son voisin, le jardin n° 3, Lèche-vitrine, conçu par Benjamin Jardel et Nicolas Epaillard de l’atelier d’architecture
Il peut juste l’observer depuis la passerelle ou à travers les hublots aménagés dans la cage métallique au centre du bassin. Esthétique, mais pas vraiment ce que je préfère comme jardin, pour moi, on doit pouvoir s’y promener, toucher, sentir…
Je vous ai donné l’autre jour un petit
Sur la rive sud, à Bouguenais / Port Lavigne, 
… alors qu’un groupe de singes semble voler de branches en branche dans la dernière installation. Voir d’autres commentaires et les photographies prises depuis la « terre », y compris le chemin d’approche, par
Sur la rive sud à Indre, mais à voir d’abord depuis la rive nord à Basse-Indre (quitte à prendre le bac…),
La Maison dans la Loire de
On aperçoit de loin le château du Pé, à Saint-Jean-de-Boiseau, où il est possible de dormir dans des chambres créées par des couples d’artistes Bevis Martin et Charlie Youle; EVA & ADELE; Frédéric Dumond et Emmanuel Adely; John Giorno et Ugo Rondinone; Mrzyk et Moriceau (dont je vous reparlerai pour une autre œuvre à Nantes) et Sarah Fauguet et David Cousinard. Dans la cour, la fontaine (Did I miss something ? / Ai-je raté quelque chose ?) de
Après les deux commerces de Georges Lasseron, A la ménagère (1906) et le grand café (1908) (revoir ici ces
Un entresol, deux étages réunis par une même très large baie couverte en anse de panier partagée en trois par deux colonnes. Cet immeuble qui utilise encore largement la pierre de taille reste dans une tradition du 19e siècle.
En face ou à peu près, les Galeries parisiennes sont construites à partir de 1906, dans un îlot qui permet trois façades, la principale rue Victor Hugo, une dans la montée de la rue Berthomé et la façade postérieure rue du Faisan. Une architecture qui fait encore la part belle à la pierre de taille, la structure métallique est limitée à la façade principale. Les formes courbes chères à l’art nouveau (et que l’on trouve la même année au Grand Café) ne sont pas retenues (sauf pour l’angle à peine arrondi), donnant un aspect de grande rigidité…
La marquise (l’auvent vitré au-dessus de l’entrée) de la façade postérieure a été conservée. En revanche, il est très dommage que le lanterneau (partie surélevée du toit permettant le passage de la lumière), qui devait fournir un bel éclairage soit masqué à l’intérieur par un horrible faux plafond. L’intérieur du bâtiment est d’ailleurs complètement déprimant, sans fenêtre et avec une lumière artificielle blafarde.
La même année, en 1906, est construit cet immeuble d’habitation avec magasin en rez-de-chaussée tout au bout de la rue Victor Hugo, sur la place devant les 
Rue Victor-Hugo, à côté ou presque de la Ménagère, se trouve le magasin « Au Gagne-Petit »…
…signé et date « P. Mongeaud / Archte 1910 ». Pierre Mongeaud est l’architecte des ailes de la
Ici, nous avons un curieux mélange de vocabulaire architectural. S’il n’y avait pas le premier étage, les panneaux sculptés avec le caducée du commerce, les baies et les lucarnes tendraient à attribuer ce bâtiment au dernier quart du 19e siècle. Mais le propriétaire, F. Foucher, qui a fait mettre son nom dans la travée d’angle, a fait quelques concessions à la modernité au premier étage avec l’utilisation d’huisseries métalliques et une baie en anse de panier sur la travée d’angle.
Enfin, voici le passage du commerce, percé en biais entre la rue Ricard et la place du Temple. Ici, il s’agissait d’accueillir des boutiques de luxe, le passage était d’ailleurs à l’origine fermé par des grilles, sur le modèle des passages couverts des grandes villes (Paris, Nantes, etc.).
Sur une carte postale ancienne, ce n’est pas plus mal…
Je rentre d’un long week-end (vendredi, samedi et dimanche) consacré au VAN…
Impossible de se perdre, il suffit de suivre le fil rose au sol… (pour les Poitevins, il doit vous rappeler les fils de visite jaune, bleu et rouge, à moitié effacés et interrompus par les travaux, avec toujours des touristes qui tentent de les suivre…). Sur ce fil nantais, on croise des touristes, mais aussi des Nantais qui découvrent autrement leur ville, je vous ferai faire la promenade en quelques étapes…
Certains ne sont cependant pas convaincus, si l’on en juge par ces messages au sol sur le fil dans l’île de Nantes : « le voyage à Nantes c’est l’arnaque » et « Ne pas jeter de cacahuètes aux habitants »…
… D’autres prennent certaines œuvres avec humour, comme ici au jardin des plantes (« Ceci n’est pas une œuvre d’estuaire »), où certaines œuvres en effet interrogent sur la notion d’art… j’y reviendrai aussi.
Certaines rues ont été recouvertes de fanions : Drapopo et Fanion-nion par Quentin Faucompré et Olivier Texier (voir leur signification par ce
… des tables et du mobilier urbain, avec hamacs etc., réalisations des architectes trois architectes, Frédéric Péchereau, Thomas Cantin et Wilfrid Lelou, ont envahi plusieurs lieux de la ville, mais avec le mauvais temps, celles-ci (ici sur l’île de Nantes) n’avaient pas beaucoup de succès ce week-end… [voir d’autres vues chez
… ainsi que des coins potagers et vergers, ici près de l’ancienne usine Lu transformée depuis un moment en scène nationale, le
Sur l’île de Nantes, vous êtes toujours accueillis par l’éléphant des
Samedi (7 juillet 2012), j’avais réservé la croisière Nantes-Saint-Nazaire (que j’avais déjà faite en 2007, je n’avais pas participé à Estuaire 2009)… Si la première moitié du trajet s’est faite presque à sec, nous avons essuyé à mi chemin un gros grain, et arrivés à Cordemais, la centrale thermique et l’œuvre à côté étaient à peine visibles…
Arrivée à Saint-Nazaire presque 
Au centre d’une grande structure rouge, comme une gigantesque assiette, sont installés des légumes (essentiellement)… La récolte ne sera pas facile, .
Sur les cordes bleues sont accrochés des tas d’ustensiles de cuisine…
Pour se reposer, un tronc d’arbre avec juste un espace dégagé à la tronçonneuse pour poser tranquillement ses fesses. Il est à l’ombre d’un arbre entouré de tissus, qui rappelle, couleur exceptée,
Poursuivons avec le jardin n° 9, Locus genii : le génie est partout, conçu par GIGA-G (Genius Inspired Garden Admirers-Group), composé de Cristina Mazzucchelli, Alice Strada, Alberto Callari, Eugenia Garavaglia, Sandro Degni et Alessandro Muzzi. On entre dans le jardin d’Aladin…
Le visiteur est invité à faire le tour de la claustra, il découvre alors un coin repos sympa… mais assez peu de plantes, elles sont au pied de la claustra et sur les côtés…
Le génie est partout… aucun doute, c’est bien le message qui s’échappe des lampes…
Je termine pour aujourd’hui avec le jardin 6, Le jardin bijou, conçu par Loulou de La Falaise, créatrice de bijoux (que vous pouvez
En fait, c’est bien le même jardin qu’en 2011, à
Le voici sous un autre angle…
Les pauvres ours dans leur fosse tournent en rond, en permanence sollicités par les visiteurs… Je me demande comment de nos jours, il est encore possible d’enfermer des animaux dans ces conditions… Au moins, dans certains parcs zoologiques, comme à Doué-la-Fontaine, ils ont plus de place et les visiteurs les dérangent moins, même s’ils sont en captivité et loin de leurs conditions naturelles d’habitat.
C’est plus calme en revanche du côté des paons blancs, photographie que j’ai déjà envoyée à
Finalement, ces derniers jours, seuls les flamands roses ont peut-être eu un peu de fraîcheur avec leur mare.