Archives par étiquette : suicide

La boîte de Pauline Martin

Couverture de La Boîte de Pauline Martin pioche-en-bib.jpgLogo BD for WomenJ’ai emprunté ce livre à la médiathèque en cherchant des auteures femmes, sans en connaître le thème à l’avance…

Le livre : La boîte de Pauline Martin (scénario et dessin), collection Aire Libre, éditions Ego comme X (Angoulême), 2000, 27 planches, ISBN 978-2910946203.

L’histoire : Février 1997, à Zurich. Pauline devait voir Giovanni hier, mais plusieurs fois, il a annulé… Elle apprend qu’il s’est suicidé pendant la nuit. Elle se reproche de n’avoir rien vu venir, de ne pas avoir perçu qu’il était déprimé. Ayant mis la main sur une boîte avec des images de Giovanni et des objets lui ayant appartenu, elle reconstruit ses souvenirs quand elle ne cauchemarde pas…

Mon avis : si j’avais connu le thème abordé, le suicide, je n’aurais probablement pas emprunté cette bande dessinée… et pourtant, je ne regrette pas, par son trait noir et blanc, Pauline Martin rend très bien ses sentiments, le déni, la culpabilité, la reconstruction personnelle qui passe par une phobie de la mort (et des transports, avions, voiture, etc.)…

Logo top BD des blogueurs 2011 Cette BD sera soumise pour le classement du TOP BD des blogueurs organisé par Yaneck / Les chroniques de l’invisible. Mes chroniques BD sont regroupées dans la catégorie pour les BD et par auteur sur la page BD dans ma bibliothèque.

Poetry de Lee Chang-dong

Affiche de Poetry de Lee Chang-dong Je poursuis les comptes rendus du festival Télérama avec Poetry de Lee Chang-dong, qui avait reçu le prix du scénario à Cannes en 2010.

Le film : Dans une petite ville de la province du Gyeonggi, pas très loin de Séoul, de nos jours. Une collégienne s’est suicidée en se jetant d’un pont dans le fleuve Han. Cette jeune fille était élève dans la même classe que le petit-fils de Mija, 65 ans, une mamie un peu excentrique, qui soigne son apparence (une belle collection de robes à fleurs et de chapeaux…), mais doit travailler comme aide-ménagère d’un vieux monsieur qui a eu une attaque cérébrale pour réussir à vivre… Sur le parking de la clinique où elle vient de consulter pour un mal à l’épaule et des trous de mémoire (qui s’avéreront être un début de maladie d’Alzheimer), elle croise l’ambulance qui a amené le corps de la collégienne et sa mère en pleine détresse… À l’arrêt de bus, elle a vu une petite annonce pour des cours de poésie à la maison de la culture, elle décide de s’y inscrire et reçoit comme exercice d’écrire, pour la première fois de sa vie, un poème. Elle assiste aussi à des lectures de poésie dans une sorte de café-poésie… Mais voilà, au milieu de cette harmonie, son petit-fils lui mène la vie rude, vautré devant la télé ou derrière son ordinateur, exigeant pour les repas, recevant très tard une bande de copains. Et voilà qu’elle reçoit la visite du père d’un de ces copains… Dans son journal intime, la collégienne dénonce les viols depuis des mois par six de ses camarades. Les cinq autres pères ont décidé d’acheter le silence de la mère en lui proposant 30 millions de wons (soit 21 000 euros, d’après ce que j’ai lu sur certains sites) pour la convaincre de ne pas porter plainte, avec la complicité du directeur du collège. Comment Mija trouvera-t-elle 5 millions de wons ? Et au fait, où est passée sa fille, mère du garçon coupable à laquelle elle n’annonce même pas le comportement de son fils ?

Mon avis : Je n’étais pas allée voir ce film lors de sa sortie, même s’il avait une bonne critique et reçu le prix du scénario lors du dernier festival de Cannes, j’avais peur que ce soit un film trop dur (les films de Corée du Sud le sont parfois…). Le vrai choc entre le sordide de la situation et Mija qui part en rêveries poétiques quand la réalité semble trop difficile à supporter. Cette grand-mère est vraiment bien sympathique avec ses « belles » tenues, la maladie d’Alzheimer débutante est abordée avec pudeur. Mais que dire de la place des enfants et la relation des parents face à leur enfant roi en Corée, prêts à acheter le silence du proviseur et de la mère de la victime et pourquoi pas la police plutôt qu’à faire comprendre à leurs fils la gravité des faits qu’ils ont commis, pour ne pas compromettre leur avenir… Un très beau film, plein de poésie dans la tragédie…

La liste des films de la sélection 2011 du festival Télérama que j’ai vus :

Melmoth, Mary Shilling, de Marc Rénier et Rodolphe

Couverture du tome 2 de Melmoth, de Rodolphe et Marc-Renier pioche-en-bib.jpgJe poursuis la série Melmoth, après sur la route de Londres, voici Mary Shiling, toujours trouvé dans les bacs de bandes dessinées de la médiathèque.

Le livre : Melmoth, tome 2 : Mary Shilling, de Rodolphe (scénario) et Marc Renier (dessin), Marie-Noëlle Bastin (couleurs), éditions Dargaud, 46 planches, 1993, ISBN 978-2871290704.

L’histoire : à Londres, au début du 19e siècle. Sébastien Melmoth, orphelin, et son ami, l’ancien apprentis voleur, ont été recueillis par le notaire, qui, à la veille de sa mort, leur lègue ses biens et les a inscrit au collège. Pas question d’y aller pour Sébastien, il a un très mauvais souvenir de son précédent pensionnat. Il décide de prendre la route du nord pour essayer de retrouver un vieil oncle. En cours de route, dans une auberge, il est détroussé. L’aubergiste accepte de le prendre sous son aile et de lui donner un emploi avant de reprendre sa route. Il faut dire qu’il a vu Sébastien prendre la défense d’une pauvre femme, Marie Shilling, devenue à moitié folle après le suicide de son mari et la mort de son fils en bas âge. Un jour, l’aubergiste trouve le voleur des bourses dans son établissement, c’est son autre serveur. Mais celui-ci l’assassine. Sébastien découvre le corps, tout risque de l’accuser, il prend la fuite…

Mon avis : un peu le même que pour le premier tome, un scénario gentillet, un graphisme qui m’a bien plu, un agréable moment de détente à défaut d’une BD d’un grand cru…

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Irène, de Alain Cavalier

Affiche de Irene, de Alain Cavalier Dans le cadre du festival Télérama 2010, j’ai aussi vu Irène de Alain Cavalier. Je suis allée voir ce film en plus de ce que j’avais prévu, après une longue discussion, et je le place aujourd’hui également après mûre réflexion et analyse. Aucune inquiétude à avoir donc pour mes proches, je ne sais pas si je vais bien aujourd’hui, j’ai rédigé l’article il y a un mois et demi et ne compte pas le relire… et j’ai rendez-vous à 13h chez le psychologue.

Le film : aujourd’hui et en 1970/1971… Comme un dialogue entre l’auteur, Alain Cavalier, et le journal intime de son amie, décédée en 1971 d’un accident de la route. Mais était-ce bien un accident ? Irène avait fait plusieurs tentatives de suicide. Ce jour là, ils étaient chez des amis et sur le point de se séparer. Alain a refusé de l’accompagner pour une promenade, elle a fui en voiture et a eu un accident de voiture au carrefour suivant. Consciente à l’arrivée des secours, elle ne donne pas son identité ni le numéro de téléphone… Elle décède dans la soirée. Alain revisite aujourd’hui les lieux qu’ils ont partagé, au fil du journal intime…

Mon avis : un film très curieux, où le spectateur semble en position du voyeur, alors même qu’Irène n’est évoquée que par ses textes, quelques rares photographies et des silhouettes (édredon positionné en forme humaine sur un lit, allusion avec la reproduction d’un tableau de De la Tour, etc…). Aucun acteur, pas de musique… Un film qui doit avoir aidé – au moins je l’espère – l’auteur à évacuer sa culpabilité 40 ans après… Une heure et demie d’un film impossible à classer… et qui prend un écho très particulier pour moi, mais je le savais avant d’y aller. À ne pas voir sans être prévenu, mais il y a peu de risque, peu de copies, et à part Arte, je ne vois pas quelle chaîne de télévision prendra le risque de le diffuser (en tout cas pas à une heure de grande écoute).

Les films que j’ai déjà vus du festival Télérama 2010 :

PS : depuis, j’ai vu aussi d’Alain Cavalier, Pater.

 

Le village de l’Allemand de Boualem Sansal

Couverture du journal de l'Allemande, de Sansal Logo des coups de coeur de la blogosphère À l’occasion du 65e anniversaire de la libération d’Auschwitz, Arte rediffuse ce soir la première partie de Shoah, de Claude Lanzmann. L’occasion aussi pour moi de vous parler d’un livre en rapport avec le sujet.

Theoma organise le challenge les coups de cœur de la blogosphère, que je regroupe pour ce qui me concerne sur cette page. J’ai commencé par un livre proposé par Amanda Meyre (qui a eu les honneurs de l’article de Télérama dont je vous ai parlé lundi et qui a parlé du livre ici). J’ai emprunté ce livre à la médiathèque.

pioche-en-bib.jpgLe livre : Le village de l’Allemand ou le journal des frères Schiller, de Boualem Sansal , Gallimard / NRF, 264 pages, 2008, ISBN 978-2070786855.

L’histoire : deux frères, de mère algérienne et de père allemand, arrivés enfants chez un oncle en France, en banlieue parisienne, sans retourner en Algérie. L’un est ingénieur, l’autre, viré de l’école en CM2, se débrouille dans la cité. Le 24 avril 1996, l’aîné, Rachel, s’est suicidé aux gaz d’échappement… Depuis deux ans, il était à la dérive et a laissé à son frère, Malrich, un journal, qui lui est remis quelques mois après sa mort par le commissaire de police. Malrich découvre alors que ses parents ont été massacrés le 24 avril 1994 à Aïn Deb, un petit village des montagnes algériennes, et enterrés pour leur mère sous son nom de jeune fille et pour son père, sous son nom hérité du maquis algérien. Rachel avait vu l’information à la télévision, s’était rendu sur place avec bien des difficultés, puis avait découvert des documents prouvant que son père avait un passé de criminel nazi, chimiste dans les camps de la mort… Rachel avait alors délaissé son travail pour aller sur les traces de son père, voulant payer le prix que celui-ci n’avait pas payé… Quant à Malrich, il fait le parallèle entre ce qu’il découvre dans le journal de son frère et l’embrigadement des jeunes de la cité par des extrémistes islamistes.

Mon avis : il y a quelque chose qui m’a gêné dans ce livre, je ne sais pas exactement quoi… Pas le suicide, ni le cheminement de Rachel puis de Malrich, que nous suivons par l’intermédiaire de deux journaux qui s’entrecroisent. Pas la forme narrative non plus, assez originale et très efficace. Plutôt sans doute la mise en parallèle de la Shoah, du GIA et de l’islamisation des cités, par le biais de l’embrigadement principalement. Ou bien le fait que l’on puisse se sentir responsables des crimes de ses parents jusqu’à se suicider soi-même ? Je ne regrette pas d’avoir lu ce livre, mais il me laisse un petit quelque chose d’inexprimable… J’ai été beaucoup plus sensible au récit précédent de Baoulem Sansal, Poste restante : Alger, que j’ai lu avant d’ouvrir ce blog.

logo tour du monde en lecture J’ai sélectionné ce livre pour le tour du monde en lecture proposé par Livresque.

Logo du challenge ABC critique de BabelioJ’ai sélectionné ce livre pour le défi ABC critique organisé par Babelio.

Première bougie

Statistiques d'un an de blogMon blog a aujourd’hui un an, plus de 500 articles, presque 84 000 pages vues par un peu plus de 35 000 visiteurs, 2800 commentaires… Je voudrais d’abord remercier ma psychologue, le psychiatre et toute l’équipe du centre médico-psychologique (CMP) Boncenne à Poitiers, qui m’ont convaincue qu’un blog pouvait m’aider à surmonter le suicide de ma mère. Mais je voudrais surtout vous remercier, vous qui passez me lire, me laissez des messages, et encore plus toutes celles qui ont organisé des projets à long terme qui ont rythmé cette année. Je vais essayer de n’oublier personne…

Pour le point de croix :

Pour le tricot :

Je voudrais aussi remercier celles avec qui nous avons réalisé un PIF, achevé, en cours ou à venir, Diedouchka, Alix, Nourscatpatch et peut-être un autre avec Coco 2… Merci aussi à toutes celles et à tous ceux (plus rares) qui me laissent des commentaires et des messages parfois quotidiens, vous vous reconnaitrez, j’arrête ici la liste pour n’oublier personne… Et vous savez ce que m’a demandé ma psy pour 2009 ? Reprendre tous mes livres et revues de loisirs créatifs, vérifier si j’ai bien réaliser quelque chose dans chacun d’eux, et dans le cas contraire, le faire… En fait, j’ai déjà commencé pour les petits cadeaux de noël, en variant les sources des modèles… Bilan dans un an…
Côté commentaires, je prévois un petit cadeau pour le 3000e (c’est pour bientôt), le 4000e, le 5000e, puis seulement le 7500e, s’il est atteint cette année, mais je ne pense pas, quand même… Un sigisbée remportera peut-être l’un de ces lots…

Ondine Khayat, le pays sans adultes

Couverture du Pays des sans adultes, de Ondine Khayat J’ai reçu ce livre par le site Chez les filles.com, qui m’a déjà envoyé d’autres ouvrages (voir en fin d’article), un grand merci à ce site.

Le livre : Le pays sans adultes de Ondine Khayat, aux éditions Anne Carrière, ISBN 978-2-8433-7508-8, 2008, 335 pages.

L’histoire : le narrateur, Slimane, raconte sa vie à la première personne. Il habite avec son frère aîné, Maxence, et ses parents dans un HLM. Sa mère travaille comme femme de chambre dans un hôtel, son père, chômeur, alcoolique, lui tape dessus pour la moindre broutille, et n’épargne pas les frères quand ils tentent de s’interposer ou quand la mère est absente. Un jour, le père retrouve un emploi, la vie s’améliore dans la famille, le père semble redevenir un père normal (quoique… un peu excessif). Et il perd son boulot, retombe dans l’alcool, les coups. Maxence ne supporte plus, ne comprend pas sa mère qui refuse de porter plainte, les voisins qui ferment les yeux… autant que l’éducation nationale, quand un enfant fait systématiquement des malaises pour éviter la piscine (à cause des bleus), mais que l’infirmière ne vérifie rien, est-ce normal ? Maxence choisit de rejoindre le monde sans adulte (se suicide, en clair), son frère tente de le suivre dans la mort mais se retrouve hospitalisé, et tente de reconstruire sa vie.

Mon avis : ce livre est émouvant, bouleversant, écrit dans une langue simple (celle d’un enfant de 11 ans, en principe). mais efficace. J’ai bien aimé, aussi, cette manière d’introduire le débat sur la maltraitance et l’aveuglement de la société, ainsi que la note d’espoir qui apparaît dans les cent dernières pages…

Logo de Chez les filles Le site Chez les filles.com (merci à eux et notamment à Suzanne) m’ont déjà envoyé ces autres livres, que j’ai parfois aimés, parfois pas du tout. Retrouvez-les sur la page des livres reçus pour critique.

Coming out…

Carte reçue de Thalie

Sur les conseils (l’injonction ?) de ma psychologue, qui est aussi à l’origine de l’ouverture de ce blog et que j’ai vue ce matin, je vous confirme (pour celles qui le savaient ou qui avaient deviné) que mon anniversaire était bien samedi dernier 11 octobre… Depuis le suicide de ma mère le 12 mars 2007, cela fait un peu plus de 19 mois et c’était clairement lié à ses 60 ans la semaine précédente, j’ai beaucoup de mal à bien vivre des événements qui devraient être heureux. C’est normal dans le cadre d’un deuil après suicide, dit toute l’équipe du centre médico-psychologique que je rencontre régulièrement, mais ma psychologue m’a dit que publier la carte de Thalie ou le cadeau reçu d’Emmanuelle n’était pas suffisant. Certaines ont compris, mais je vous le dis désormais clairement, SAMEDI 11 OCTOBRE, J’AI EU 39 ANS. J’ai encore un long parcours à parcourir pour accepter les moments qui doivent être heureux (au moins dans les conventions sociales). Je pars pour le Nord dans quelques minutes (voir l’annonce de mon père par ce lien), je ne vous lirai que lundi, cela me permettra de prendre un peu de recul.

Lecture : Amos Oz, Une histoire d’amour et de ténèbres

Couverture d'une histoire d'amour et de ténèbres, d'Amos Oz J’ai mis beaucoup de temps à achever la lecture du roman autobiographique d’Amos Oz, Une histoire d’amour et de ténèbres, publié en 2003 en Israël, traduit en 2004 par Sylvie Cohen pour Gallimard et sorti en Folio (n° 4265) en 2005.

Je voulais vraiment lire cet auteur, après ses déclarations au dernier salon du livre de Paris et un de membres fondateurs, en 1978, du mouvement La paix maintenant. Dès le milieu du livre, vers la page 250, il annonce le suicide de sa mère à l’âge de 38 ans, alors qu’il en avait 12 et demi. Enfin, il le suggère déjà avant, mais le dit clairement plus tard. Évidemment, cet épisode a fait écho à ma propre histoire. Surtout qu’à partir de ce point, il alterne les chapitres sur les relations avec son père et sa mère, sa famille, y compris les ancêtres qui vivaient en Europe centrale, les écrivains qu’ils fréquentaient, et la lente dégradation de l’état de santé psychique de sa mère, de plus en plus dépressive après la guerre d’indépendance d’Israël, sa rémission provisoire juste une semaine avant qu’elle ne passe à l’acte… dans le dernier chapitre. Mais avant, il parle déjà de  » l’après « , sa famille maternelle qui refuse de revoir son père après, l’absence de dialogue avec son père (jamais ils n’ont parlé ensembles du suicide, et il n’a pas pu assister à son enterrement), sa dégringolade scolaire et son entrée au kibboutz alors que son père se remarie et part vivre plusieurs années en Angleterre. À cette histoire très intime, dont il n’a pas pu parler avec son père avant son décès, nous dit-il, se mêle l’histoire tragique de la création d’Israël et de la vie littéraire de grands auteurs, dont Samuel Yosef Agnon qui reçut conjointement avec Nelly Sachs, juive allemande exilée en Suède le prix Nobel de littérature en 1966. Et aussi ses souvenirs d’enfant unique, qui apprit à lire très petit, dévorait les livres, commis une énorme bêtise un jour de visite chez un notable arabe, etc.

C’est un livre très fort, très poignant – enfin, qui m’a paru comme tel, au point d’être bloquée sur certains chapitres qui ont trait à l’état de santé de sa mère.

logo tour du monde en lecture J’ai sélectionné ce livre pour le tour du monde en lecture proposé par Livresque.

Logo du challenge ABC critique de BabelioJ’ai sélectionné ce livre pour le défi ABC critique organisé par Babelio.

En perspective, Giacometti

Le musée des Beaux-arts de Caen dans l'enceinte du château Je rentre de Caen avec une halte au Mans… Je vous reparlerai de tout ça dans les prochains jours. Plus de 30 km à pieds et au moins autant en bus et en tram à Caen, ça donne de nombreuses visites…

Je commence par les deux expositions autour de Giacometti, qui se terminent le 31 août 2008 au musée des Beaux-Arts. Très peu de visiteurs, peut-être à cause de la performance d’un artiste qui avait lieu devant le musée et bloquait plus ou moins (plutôt plus que moins) l’entrée du musée. Au premier plan de la photographie du musée, une œuvre du jardin de sculpture, One man, nine animals, en fonte d’aluminium, de Huang Yong Ping (1999, dépôt du FNAC ou Fond national d’art contemporain).

Revenons aux expositions montées en lien avec la fondation Alberto et Annette Giacommetti. La première est intitulée En perspective Giacometti. Cette exposition propose une rencontre avec 15 artistes contemporains, dont Georg Baselitz, Louise Bourgeois, Donald Judd, Alain Kirili ou encore Annette Messager. Dans chacune des neuf salles, une ou deux œuvres de Giacommetti sont mises en perspective avec une ou deux œuvres d’artistes contemporains, avec un thème (objets, mémoire, visions, etc.). C’est aéré, certains diraient minimalistes. J’ai bien aimé et je n’ai pas résisté, j’ai acheté le catalogue…
Je relèverai deux œuvres qui m’ont particulièrement frappée.La première a pour titre Plaisir, déplaisir, est due à Annette Messager et se trouve habituellement au CAPC à Bordeaux. Elle se compose, dans une pièce sombre, de grandes pièces cousues dans des tissus divers et portant en forme de ribambelle verticale les lettres des mots PLAISIR et DEPLAISIR, qui s’entremêlent avec de grands filets dans lesquels sont emprisonnés d’autres pièces cousues de parties du corps humain (poumons, colonne vertébrale, intestins, etc.). Sont aussi intercalées des plaques en carton transpercées de crayons de couleur, et, dans la zone centrale, de petits miroirs horizontaux et des fragments de photographies.
La seconde œuvre qui m’a bien plu est due à Javier Pérez. Son titre, Disparaître à l’intérieur. Un masque composé de fils de laine teintés en rose est suspendu au plafond. Vous avez une idée de ce masque en page 3 de ce dossier de presse de la Criée, même si c’est une version différente ici. De ce masque semblent s’écouler treize petites têtes en format réduit, autoportraits de l’artiste, rouge sang en haut et en couleur de plus en plus atténuée jusqu’à la résine pure quasi transparente en bas.
Enfin, pour Louise Bourgeois, ce n’est pas une de ses œuvres filiformes  » à la Giacometti  » qui a été retenue, probablement parce que ces œuvres étaient aux expositions de Londres et de Paris au début de l’exposition de Caen. Le commissaire de l’exposition a choisi une version de 1998 de Henriette, toile et collage présentant la jambe handicapée de la sœur de l’artiste.

La seconde exposition se tient dans le cabinet des estampes, pas facile à trouver, car il faut pousser une lourde porte marquée XVIIIe, XIXe et XXe siècle… Elle s’intitule Giacometti, Leiris et Illiazd et montre des gravures et eaux-fortes, certaines inédites et qui jamais à ce jour n’avaient été présentées dans leur intégralité. Pour Michel Leiris, il s’agit de portraits de l’écrivain convalescent après une tentative de suicide en 1957. Une partie de ces gravures, treize en tout, qui comprennent aussi des vues intérieures, illustrèrent en 1961 Vivantes cendres, innomées. Pour Illiazd, il s’agit d’un ensemble de gravures pour le recueil de sonnet Sentence san paroles, paru en 1961, avec un portrait d’Illiazd en frontispice. Les autres portraits furent réunis plus tard sans Les douze portraits du célèbre Orbandale. Ce travail vaut vraiment la peine d’être vu.

Et pour revoir quelques-uns des lieux que j’ai visités à Caen, voici les liens :