Archives par étiquette : patrimoine

Saint Nicolas à Champagne-Mouton

Champagne-Mouton, saint Nicolas, détail de la tête et de l'inscription

Réédition de mon article du 6 décembre 2010… toujours d’actualité 😉 Un de ces jours, il faudra que je vous montre le reste du portail! En plus, il se trouve tout près de chez Ammaria (voir ici).

Aujourd’hui 6 décembre, c’est la saint Nicolas, patron des enfants (entre autres…). L’année dernière, je vous ai montré un saint Nicolas à Poitiers… Cette année, nous partons un peu plus loin, à Champagne-Mouton en Charente, sur la façade (mal) reconstruite dans la deuxième moitié du 19e siècle (à retrouver dans l’image du patrimoine Le Confolentais : entre Poitou, Charente et Limousin ou dans le dossier documentaire). Mais la sculpture du portail date du 12e siècle, même si elle a été démontée et remontée… Aucun doute sur l’identification, c’est écrit sur son auréole, S. NICOLAUS. Elles ne sont pas belles, sa moustache et sa barbe ?

Champagne-Mouton, saint Nicolas, debout Il est représenté debout, sous ses traits d’évêque (de Myre), debout, tenant sa crosse d’évêque de la main gauche. Au passage, remarquez la perspective tordue : le personnage est figuré de face, mais ses pieds sont de profil…

Paysages et patrimoines de la vallée de la Gartempe

Je ne suis pas très présente en ce moment sur mon blog, je poursuis activement mes exercices de stimulation qui prennent beaucoup de temps et d’énergie. Une fois n’est pas coutume, je vous parle aujourd’hui « boulot » et promis, je reviens très vite pour du cinéma, des lectures et autres sujets…

Je suis invitée demain par le Pays d’art et d’histoire du Montmorillonnais et aurai le plus grand plaisir à vous retrouver

Samedi 28 novembre 2015
à 15h30
à la Maison des Services de Montmorillon

pour une conférence et la présentation de l’exposition  Paysages et patrimoines de la vallée de la Gartempe réalisée par la Région Poitou-Charentes (service du patrimoine). Pour les absents, suivez le lien, avec mes collègues, nous vous présentons déjà beaucoup de photographies et un premier dossier : 1914-1918 : les monuments aux morts de Montmorillon… A suivre, le retour à la « normale » passe par le retour à une activité professionnelle « normale », même si j’attends encore de pouvoir reprendre le volant 😉

L’Inca et le Conquistador au musée du quai Branly à Paris

Jardin de Gilles Clément au musée du quai Branly, juin 2015Fin juin 2015, j’ai vu trois expositions au musée du quai Branly à Paris (ici le jardin de Gilles Clément): deux expositions-dossiers sur les mezzanines, qui se poursuivent encore quelques semaines (Tatoueurs-tatoués et L’Inca et le Conquistador, dont c’était le deuxième jour de présentation) et une grande exposition terminée mais dont je vous parlerai certainement, Les maîtres de la sculpture de Côte-d’Ivoire.

L’Inca et le Conquistador

Affiche de L'Inca et le Conquistador au musée du quai Branly à ParisA voir jusqu’au 20 septembre 2015.

L’exposition : 1520. Deux empires en pleine expansion. D’un côté, Charles Quint en Europe (des Pays-Bas à l’Espagne en passant par le Saint-Empire romain germanique, la Bourgogne et le Royaume de Naples), en Afrique-du-Nord et vers l’Amérique, où il envoie le conquistador Francisco Pizarro. De l’autre, l’empire inca Tawantinsuyu (« l’empire des quatre quartiers ») qui s’étend du centre du Chili au sud de la Colombie (si on considère les pays actuels) sous le règne de Huayna Capac. A sa mort, une guerre de succession mène sur le trône son fils l’Inca Atahualpa. L’exposition présente les forces en présence et retrace la confrontation en 1532 entre les conquistadors et le dernier inca à travers des objets mais surtout les récits qui en ont été faits, l’arrestation d’Atahualpa le 16 novembre 1532, sa détention (dorée, jusqu’au versement d’une époustouflante rançon) puis son exécution (1533) et la récupération de son corps par les siens, jusqu’à la guerre civile entre les conquérants, l’assassinat de Pizarro par ses compatriotes en 1541.

Mon avis : les deux premières parties présentent de nombreux objets, les suivantes plus de documents dont une belle série de gravures. L’exposition met en avant le choc de deux cultures. D’un côté les Espagnols, avides d’or et de richesse (ce qui amènera à la mort fratricide de plusieurs d’entre eux), perfides (ils tuent l’Inca malgré le versement de la rançon), de l’autre les autochtones qui ne comprennent pas que leurs codes de déférence et autres rapports hiérarchiques ne sont pas partagés par les conquérants. Bien que peu nombreux, mais disposants d’armes beaucoup plus dangereuses, les Conquistadors s’approprient les richesses de l’empire Inca. J’ai trouvé la dernière partie, sur les conséquences de la conquête, un peu décevante en n’insistant pas sur le problème de la colonisation, c’est récurrent dans ce musée, voir déjà mon commentaire sur Polynésie en 2008.

Il est également dommage que les gardiens (invisibles sauf à l’entrée) ne disent rien quand une visiteuse pousse tout le monde (c’était à l’ouverture donc pas trop de monde, mais quand même une dizaine de personnes gênées) pour prendre en photographie chaque vitrine et chaque cartel, avec un appareil photo numérique compact qui fait un bruit artificiel d’appareil argentique à chaque cliché, sans même regarder le contenu des vitrines, j’ai fini par l’interroger, pourquoi prend-elle autant de clichés? Pour en profiter chez elle (mais je vous promets, elle n’a rien vu de l’exposition en dehors du viseur de son appareil photo)!!! Je lui fais remarquer qu’elle ferait mieux d’acheter le catalogue (il y a les photographies de tous les objets à la fin, avec une notice plus complète que les cartels), qu’elle gêne tout le monde par son attitude (elle n’avait pas remarqué). Quant au bruit de son appareil, elle ne sait pas comment l’éteindre… Grrrr! Elle a fini par comprendre que son comportement égoïste ne serait plus toléré par les autres visiteurs et a fui « devant tant d’incompréhension et de tolérance »: elle a sauté toute la dernière section, après mes questions et le renfort d’autres visiteurs aussi agacés mais muets au début. Je ne sais pas si elle a acheté le catalogue, mais je vous le recommande aussi 😉

Sur le musée du Quai Branly à Paris, voir aussi

Sur Gilles Clément

Vieilles boutiques…

Ancienne boutique rue Magenta à Poitiers, façadeIl y a quelques jours, Danielle / Point droit 2.5 proposait de montrer nos boutiques préférées. Je pensais immédiatement à plusieurs boutiques en bois que je vous ai déjà montrées et à d’autres que j’ai « en stock ». Et puis, hier midi, Grégory me montrait cette boutique rue Magenta à Poitiers. Sous la boutique du restaurant qui a fait faillite il y a des années se trouve l’ancienne boutique en bois qui mériterait d’être conservée et qui risque sérieusement la destruction dans les prochains jours, même si elle se trouve en secteur sauvegardé de Poitiers. En tout cas, elle est bien mieux que tous les placages en baguettes de chez Castorama qui sont aménagés ici et là!

Ancienne boutique rue Magenta à Poitiers, façadeJugez de plus près…

Ancienne boutique rue Magenta à Poitiers, détails des montantsSi le bois est un peu attaqué à la base, les montants sont plutôt en bon état.

Ancienne boutique rue Magenta à Poitiers, volets coulissantsLes volets coulissants qui permettaient de fermer (et ouvrir) la boutique sont également conservés…

Ancienne boutique rue Magenta à Poitiers, affiche de l'ancien antiquaire… et même l’annonce du déménagement de l’antiquaire 😉

J’espère qu’elle ne sera pas détruite quand même…

Défi photo, du bois, Poitiers, 1, devanture rue de la Tranchée Vous pouvez aussi revoir d’autres boutiques poitevines, en activité ou abandonnées, à la fin de l’ancien article sur le défi photo sur le bois.

L’amour sur un dauphin de Durenne

L'amour sur un dauphin de Durenne, dans le parc de Blossac à Poitiers

Il y a quelques heures, Grégory me signalait un reportage de France 3 Poitou-Charentes sur le vol la nuit dernière (du 6 au 7 juillet 2015) de l’Amour sur un dauphin d’Antoine Durenne dans le parc de Blossac à Poitiers. Je ré-édite cet ancien article, en espérant qu’il sera retrouvé « sain et sauf »… Il est en fonte, pas en bronze, donc il n’y a que du fer, pas le moindre gramme de cuivre pour un revendeur de métaux… Même s’il s’agit d’une oeuvre de catalogue, éditée à plusieurs exemplaires, nous ne pouvons que condamner ce vol…

Article du 16 mai 2010

Il y a plusieurs mois que je vous avais montré les œuvres d’Antoine Durenne dans le parc de Blossac à Poitiers : la fontaine aux amours et aux nymphes et l’Amour sur un griffon ou une lionne, le Faune au coquillage et le Faune soufflant dans une corne. Il me manquait à l’époque l’amour sur un dauphin, mais en fait, je passe souvent devant sans faire attention… Il est caché dans la végétation devant les aquariums, juste avant les cages quand vous entrez dans le jardin anglais par la rue.

Le voici de plus près et en faisant le tour…

Quatre vues de L'amour sur un dauphin de Durenne, dans le parc de Blossac à Poitiers

Poitiers, carte postale ancienne, l'amour sur un dauphin au parc de Blossac Et puis, j’ai fini par trouver une carte postale ancienne (enfin, sans doute pas si ancienne, disons des années 1950/1960) avec cet amour…

Les autres articles sur le parc de Blosssac

Privatisation des espaces publics: pauvre square de la République à Poitiers…

Square de la République à Poitiers, privatisé pour une marque de voiture, 14 avril 2015, vue 1Comme partout en France, il faisait très beau en ce début de semaine à Poitiers. Mardi, il y avait beaucoup de monde dans les rues, dans les parcs et jardins de la ville. Mais si quelqu’un voulait se poser dans le square de la République, ce n’était pas possible, il avait été privatisé par une marque de voiture, pas question d’atteindre les bancs ou les gradins, une marque de voiture avait privatisé l’espace et y donnait une sauterie pour quelques clients. Petite question: la ville a-t-elle bien facturé cet usage qui me semble pour le moins troublant???

Square de la République à Poitiers, privatisé pour une marque de voiture, 14 avril 2015, vue 2Quand il s’y tient le marché bio le vendredi après-midi, déplacé de son ancien emplacement, les espaces de repos restent accessibles, là, impossible de s’approcher.

Poitiers, novembre 2012, arrêté municipal interdiant les chiens dans le square de la RépubliquePetit rappel, la ville a détruit il y a quelque temps l’ancien square, et y avait affiché un arrêté municipal qui interdit le square aux… chiens (article 1: « interdiction de circulation des chiens ») pour « empêcher les anciennes pratiques » (commentaires à relire dans cet article de février 2013), elle avait oublié de dire aussi interdit aux gorilles des sociétés de gardiennage!

Photo : Paysagiste de renommée internationale, Edouard André avait créé en 1893-1894 le Square de la République. Cette carte postale garde seule mémoire de sa végétation luxuriante : une chape de béton a été coulée sur ce jardin, et désormais une rue passe à l'emplacement du bassin et des rocailles. ©Grégory Vouhé Pour en savoir plus : "Edouard André. Jardins pour Poitiers", L'Actualité Poitou-Charentes n° 96, p. 42-44.

Photo : Paysagiste de renommée internationale, Édouard André avait créé en 1893-1894 le Square de la République. Cette carte postale garde seule mémoire de sa végétation luxuriante : une chape de béton a été coulée sur ce jardin, et désormais une rue passe à l’emplacement du bassin et des rocailles. ©Grégory Vouhé Pour en savoir plus : Édouard André. Jardins pour Poitiers, L’Actualité Poitou-Charentes n° 96, p. 42-44.

Sur les modifications du square, lire ou relire:

Poitiers, monument aux morts de 1870, 2, le soldatrevoir le monument aux morts de 1870-1871, avant les travaux…

Poitiers, square de la République,6, coupe des grilles le 29 novembre 2011 Il a ensuite perdu ses grilles et la plupart des arbres, tous les bosquets…

Le monument aux morts de 1870 de Poitiers, après le sablage, le 22 février 2012 à 8h05 et 17h30… puis sa patine (la presse en parle),

Poitiers, square de la République après restauration, 1, le soldat restauré

voir ensuite le début de la restauration, et le monument restauré,

Poitiers, actualité juillet 2012, grilles du square de la République avant et après coeur d'agglode nouvelles grilles moches,

Poitiers, square de la République, du mur peint aux piquetsIl a reçu une installation de Benoît-Marie Moriceau, après quelques péripéties (œuvre démontée en février 2013).

Poitiers, square de la République, avril 2013, effet des vélos sur le monument aux morts Voir enfin le nouveau square de la République raté. L’aménagement est limite pour les personnes handicapées visuelles: les marches et surtout les gradins ne se distinguent pas, en blanc sur blanc, avec des bandes d’alerte podotactiles très partiellement mises en place et aucune bande de contraste. Les Bmx n’hésitent pas, eux, à monter sur le monument aux morts et endommagent les « bacs » qui encadrent les arbres, leur présence dissuade, autant que les « anciennes pratiques » citées dans l’arrêté municipale, la venue des personnes âgées à certaines heures.

Privatisation du suare de la République à Poitiers, 10 septembre 2015PS : Récidive le 10 septembre 2015, privatisation par une autre marque de voiture, sono hurlante, allez donc faire respecter le calme en ville aux étudiants après ça!

Pour aller plus loin : voir les articles de Grégory Vouhé, Édouard André et Jean-Camille Formigé. Le square de la République, L’Actualité Poitou-Charentes n° 95, janvier 2012, p. 45 et Édouard André, jardins pour PoitiersL’Actualité Poitou-Charentes n° 96, avril 2012, p. 42-44.

Poitiers, (feue?) la verrue du Printemps

La façade de l'ex-printemps à Poitiers, mars 2014Puisque cette verrue ne sera bientôt plus qu’un mauvais souvenir (attention, on sait ce qu’on perd, ce qu’on va gagner n’est pour l’instant qu’un dessin d’architecte apposé sur la palissade en mars 2014), je vais compléter l’article du 12 septembre 2010 avec quelques photographies de ces derniers jours.En fin d’article, vous trouverez les vues du début du 20e siècle, avec le beau bâtiment précédent…

Façade de l'ancien printemps à Poitiers, pelleteuse sur le toitAprès une longue phase de désamiantage, une pelleteuse était montée sur le toit début septembre (photographie du 3 septembre 2014). Une pensée pour Grégory, qui en riverain (à l’arrière) subit bruits et poussières depuis des semaines, et pour les autres voisins du chantier…

Façade de l'ancien printemps à Poitiers, 12 octobre 2014, installation chantierDimanche dernier (12 octobre 2014), tout était prêt pour accueillir la grue et la grignoteuse, y compris une épaisse couche de sable pour protéger les pavés… Je ne donne pas cher des poiriers de Chine, mais vu la « grande qualité environnementale » 🙁 de cette espèce, ça ne sera pas une grande perte.

Façade de l'ancien printemps à Poitiers, 14 octobre 2014, 18h, façade bien entaméeDès mardi soir, la façade a été bien entamée et rassemble de nombreux badauds.

Façade de l'ancien printemps à Poitiers, 15 octobre 2014, midi, badauds sous la pluieMercredi midi, la pluie ne décourage pas les curieux.

Façade de l'ancien printemps à Poitiers, 15 octobre 2014, soir, la démolition se poursuitLe soir, ils sont toujours là, mais presque plus la façade! Un gros tas de gravats en bas, ma grignoteuse casse, casse, un écran évite la projection des pierres…

Façade de l'ancien printemps à Poitiers, 16 octobre 2014, soir, la façade sur place est presque entièrement détruiteJeudi 16 octobre 2014, toute la journée, la grignoteuse s’est attaquée à la « marquise » en béton qui couvrait le trottoir (disparu avec Poitiers cœur d’agglomération, cœur de pagaille) devant le magasin.

Vendredi 17 octobre, la démolition a dû se poursuivre sur la rue Victor-Hugo, comme je suis à Mouchin, j’ajouterai la photographie lundi!

Façade de l'ancien printemps à Poitiers, 20 octobre 2014, midi, façades place d'Armes détruite et rue Victor Hugo éventréeLundi 20 octobre, la façade sur la place est entièrement détruite, le tas de gravats pas encore évacué. Sur la rue Victor-Hugo, la frappe a été plus « chirurgicale »… Affaire à suivre dans les prochains mois!

Article du 12 septembre 2010

La façade du magasin Le Printemps à PoitiersAlors que la ville de Poitiers souhaite réhabiliter le centre-ville dans le cadre de l’opération Cœur d’agglomération et notamment la place d’armes (ce n’est pas son vrai nom, en fait, c’est la place du maréchal Leclerc, mais tout le monde l’appelle place d’armes…). De l’autre côté par rapport à l’hôtel de ville, juste à côté de l’ancien théâtre se trouve le grand magasin à l’enseigne du Printemps (grand, enfin, à la taille de Poitiers, donc minuscule et de plus en plus vide, car il a changé de gamme vers les prix exorbitants ces dernières années). Déjà qu’il n’était pas beau avec son architecture de 1963-1965, mais il est de pire en pire, avec des fissures bouchées au ciment. Il paraît, d’après le maire en réunion publique il y a des mois, qu’il appartient à un fond de pension et qu’il va y avoir des travaux… mais ça traîne et c’est de pire en pire… Cette photo a déjà quelques mois. Depuis, la façade a été couverte d’un filet de protection car des morceaux tombaient sur les passants. Au moment de sa construction (voir les articles de presse chez Pourquoi pas Poitiers ici pour le lancement des travaux et là pour l’inauguration et les 25 ans du magasin), il fut considéré comme un chef-d’œuvre de l’architecte P. Grimm…

Juillet 2011, art contemporain, 1 la façade du printemps à Poitiers [Edit de juin 2011 : la fermeture du magasin est maintenant programmée pour la fin de l’année 2011. Des plaisantins l’ont décoré de couleurs vives].

poitiers place arme nouveau theatre anciennes galeries text Ce magasin a succédé à des galeries qui ont été détruites par un violent incendie en 1961. Cette première vue date entre 1954 (construction du nouveau théâtre) et 1961 (incendie des galeries).

Poitiers, place d'armes, au fond, les anciennes galeries et l'ancien théâtre

Ce Bazar des Augustins, que l’on voit ici sur une carte postale ancienne, à côté du premier théâtre de Poitiers, avait été construit en style art nouveau à la fin du 19e siècle, à l’emplacement de l’ancien couvent des Augustins, vendu comme Bien national à la Révolution et dont je vous ai déjà montré le portail aujourd’hui remonté à l’entrée de la cour du musée de Chièvres (il est lui en cours de restauration).

Poitiers, coeur d'agglo, 30 août 2010, vue 7, rue Victor-Hugo Je vous remets aussi l’image du côté rue Victor-Hugo, prise le 30 août, le jour de fermeture de la rue…

Place d'Armes à Poitiers, tramway devant l'ancien théâtre et les anciennes galeriesAllez, pas de doute, c’était mieux avant, avec le tramway… remplacé plus tard par un trolley-bus.

Niort, le port

Niort, le port, 1, vue générale

Le port de Niort, sur la Sèvre niortaise, recevait les peaux du Canada et le sel de Marans et ré-expédiait les peaux chamoisées. Le premier port se trouvait un peu plus loin, plus près du donjon. Mais l’ouverture de la voie ferrée Poitiers-La Rochelle par Niort en 1857 (puis Niort-Angers en 1869) entraîne une chute du tonnage (de 41000 à 16000 tonnes entre 1856 et 1858). Du coup, l’ancien port ferme en 1868, les chantiers de construction de bateaux ferment, les terrains sont repris par les chamoiseries (dont la chamoiserie Boinot), les ponts Main sont construits en 1872. Voici donc le « nouveau » bassin du port, aménagé autour de 1870.

Niort, le port, 2, la calle La borne d’amarrage est toujours en place, même si aujourd’hui, elle ne sert plus qu’à quelques bateaux de touristes fluviaux (et encore, je n’en ai jamais vu à l’attache ici).

Niort, le port, 3, une maison avec toit orné en bois Je ne résiste pas à vous montrer un détail d’une des maisons qui borde le bassin, vous devez la voir sur la première photographie, pour son décor de toit en bois découpé et son épi de faîtage en bois tourné.

Ces photographies datent de mi juillet 2011.

Faut-il restaurer les ruines? interrogations à Cahors…

Cahors, théâtre romain sous la chambre d'agricultureEn ces journées du patrimoine, je vais à nouveau rentrer dans la polémique. Faut-il restaurer les ruines? Titre d’un colloque que j’avais eu à commenter il y a presque 25 ans pour le concours de conservateur. Toujours d’actualité: vaut-il mieux conserver une ruine, la restaurer (à l’état de ruine, restituée?), l’enterrer? je reste sur ma position, il vaut mieux ré-enterrer un vestige archéologique pour le protéger, le garder à tout prix sans explication et sans contexte dans un bâtiment contemporain n’a aucun sens (voir la collégiale Saint-Pierre-le-Puellier à Tours, la place Saint-Jean,  un palais à Rhodes, un bout de mur romain près de la chapelle du Pas-de-Dieu à Poitiers, etc.). Voici quelques exemples romains à Cahors. Le bâtiment de la chambre d’Agriculture est installé à cheval sur le théâtre, compréhensible seulement par un panneau…

Cahors, théâtre romain sous la chambre d'agriculture, panneau et sitepas très clair!!! Je ne vois pas comment le visiteur peut faire le rapprochement entre la vue ancienne, le plan et ce qu’il voit s’il n’est pas archéologue! Le théâtre dit des Cadourques, connu depuis toujours, a servi de carrière de pierres puis les vestiges ont été intégrés dans ce bâtiment (para-)public dans les années 1960.

Amphithéâtre antique de Cahors dans le parking souterrainReconnaître un amphithéâtre romain et le comprendre n’est pas facile, je vous en ai déjà montré quelques exemples (voir à Périgueux ou à Poitiers l’amphithéâtre romain et sa reconstitution par Golvin). Celui de Cahors, au milieu d’un parking souterrain, est encore moins compréhensible. Il a été trouvé en 2003 lors du creusement du parking, qui en a adopté la forme oblongue (il a valu en partie la défaite du maire de l’époque, Marc Lecuru, aux élections de 2008), mais comment expliquer aux gens à quoi servait cet édifice de spectacles et de jeux de gladiateurs? D’autant que l’usager du parking a un seul objectif, venir facilement en ville, se garer, courir faire ses courses, pas admirer le paysage, fût-il patrimonial et antique! Passé l’intérêt lors de la découverte, l’utilité de garder ce tas de pierres doit interroger quelques usagers.

Cahors, les thermes ou arc de DianeDans une ville romaine, à côté de l’amphithéâtre et du théâtre, il y a un autre monument public important, les thermes, qui souvent renferment aussi des installations sportives. Son nom est ambigu, « Arc de Diane », cela peut sous-entendre un arc de triomphe ou un temple dédié à Diane. Quand on passe dans la rue, on voit surtout un grand pan de mur. La construction du collège voisin et les fouilles consécutives (pas encore dites « préventives », plutôt du « sauvetage urgent » même si le site était connu) en  1953-1954 a permis de préciser qu’il s’agissait d’un des quatre murs qui bordait un piscine froide ou frigidarium.

Plan schématique de Cahors antiquePour le temple, je n’ai pas de photographie… mais voici la position des gros bâtiments publics romains de Cahors.

Pour aller plus loin, voir:

Deux mille ans d’un quartier urbain à Cahors [amphithéâtre], par Didier Rigal, Inrap

Les thermes romains de Cahors, par Michel Labrousse, Gallia, vol.21, n° 1, 1963, p. 191-225.

Photographies mars 2011

Deux maisons rue d’Alsace-Lorraine à Niort

Niort, maisons des 26, 28 et 30 rue Alsace-Lorraine, 1, les deux façades Aux 26, 28 et 30 rue d’Alsace-Lorraine à Niort se trouvent deux maisons avec un décor plutôt intéressant.

Niort, maisons des 26, 28 et 30 rue Alsace-Lorraine, 2, façade du 26 Celui du n° 26 est assez limité, à part l’encadrement des fenêtres et le décor géométrique de la corniche sous le toit.

Niort, maisons des 26, 28 et 30 rue Alsace-Lorraine, 3, détail de la façade du 30 Mais celui des n° 28 et 30 est plus riche. Il s’agit de deux maisons jumelles (sous le même toit) à deux étages, chacune avec à l’extérieur une travée étroite un peu en retrait (escalier intérieur) et des visages sur les clefs des fenêtres (homme en haut, femme en bas), chaque maison a deux travées avec la porte à gauche (pour ceux qui s’y perdent dans les mots compliqués, vous pouvez revoir ici le schéma avec le vocabulaire pour une façade de maison).

Niort, maisons des 26, 28 et 30 rue Alsace-Lorraine, 4, porte, corniche et linteau des 28 et 30Porte ouvragée en fer forgé, linteaux des portes et fenêtres très décorés, comme la corniche sous le toit. Au-dessus de la porte, on aperçoit aussi le bandeau de niveau (qui sépare le rez-de-chaussée du premier étage) avec un décor géométrique en croisillons.

Niort, maisons des 26, 28 et 30 rue Alsace-Lorraine, 5, têtes et décor végétal sur les 28 et 30Voici un détail des quatre visages, coiffures et vêtements sympa, même s’ils sont sales (à moins qu’il n’y aiteu un ravallement depuis), dans l’ordre où ils se présentent sur la façade, et deux détails des décors végétaux.

Photographies de mi juillet 2011.