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Le monument à la Marseillaise à Strasbourg…

Strasbourg, monument à la Marseillaise, 1, vue éloignée de face

Chose promise, chose due… Après la maison natale et le monument à Rouget-de-Lisle à Lons-le-Saunier, j’ai exhumé de mes photographies (de novembre 2010) le monument à la Marseillaise à Strasbourg. Il faut dire que la Marseillaise (enfin, l’hymne de guerre dédié au maréchal de Luckner, commandant de l’armée du Rhin) avait été écrite par Rouget-de-Lisle dans cette ville où il était en garnison fin avril 1792. Le monument avait été inauguré en 1922 et était l’œuvre du sculpteur Alfred [Frédéric] Marzolff (Strasbourg, 1867 – Rountzenheim, 1936). Il va vraiment falloir que je ressorte mes photographies de Strasbourg, où j’ai aussi photographié d’autres œuvres de ce sculpteur…

Strasbourg, le monument à la Marseillaise, carte postale ancienne Détruit par les Allemands en 1940, il a été reconstitué par les sculpteurs de l’œuvre Notre-Dame de Strasbourg en 1980 et réinstallé sur la place Broglie, non loin de l’opéra, derrière l’hôtel de ville. L’opération était assez facile, puisque la maquette originale en plâtre, datée de 1919, n’a pas été détruite (et est toujours conservée au musée d’art moderne et contemporain).

Le socle ne porte plus les médaillons de bronze de Alfred Marzolff. En voici une vue sur une carte postale ancienne.

Strasbourg, monument à la Marseillaise, 2, deux vues de côté

Le texte « Allons enfants de la Patrie » est également une création de 1980. Sur le socle se tiennent deux hommes moustachus qui portent le drapeau.

Strasbourg, monument à la Marseillaise, 3, deux détails, les têtes et les pieds L’un est chaussé de bottines, l’autre de sabots… Cliché sur le mélange du peuple dans l’armée révolutionnaire…

Strasbourg, monument à la Marseillaise, 4, de dos Voici une dernière vue, de dos, avec le bloc de pierre brut… J’avoue que ce monument n’est pas mon préféré pour la sculpture des années 1920…

La maison dite de Henri II à La Rochelle

La Rochelle, maison Henri II, 01, élévations sur cour Cela fait un moment que je ne vous ai pas emmenés à La Rochelle. Il va vous falloir un peu d’imagination pour le début de la visite… impossible de faire des photographies avec les véhicules garés rue Chaudrier (le 25 juin 2011). A l’origine se trouve un hôtel particulier du 13e siècle, l’hôtel de Baillac, qui fut occupé au 14e siècle par Jean Chaudrier, maire de La Rochelle. Il en subsiste l’un des pignons sur la rue Chaudrier, avec un pignon en pan de bois recouverts d’essentage d’ardoises (des ardoises posées verticalement pour protéger le bois, une technique quasi généralisée à La Rochelle, embruns salés obligent)…

Nous allons faire le tour du pâté de maison pour entrer dans la cour par le 11 rue des Augustins. Les bâtiments sur les côtés du jardin sont récents, construits en 1896, d’après la plaque apposée, pour l’aile gauche par la Caisse d’Epargne et de prévoyance de La Rochelle.

La Rochelle, maison Henri II, 02, l'hôtel particulier Renaissance Ce qui nous intéresse se trouve au fond… Un corps de bâtiment sur la gauche, en légère avancée, qui avait au premier étage le cabinet de travail, un autre corps dé bâtiment avec le logement sur la droite, et une galerie qui les relie. Il s’agit de l’hôtel Pontard. A partir de 1555 et pendant une quinzaine d’années, Hugues Pontard, procureur du roi en Saintonge, se fait construite cet hôtel  » à la mode « , en style Renaissance, occupé par son fils François, maire de La Rochelle en 1567. Ces bâtiments ont accueillis le bureau des finances à la toute fin du 17e siècle, à partir de 1695, puis le corps de ville jusqu’en 1748. Ils ont ensuite été transformés en appartements, la galerie est alors fermée. Rachetés par la ville en 1894, il sont restaurés et remis en état : en 1908, le célèbre photographe Eugène Atget en fait des clichés.

La Rochelle, maison Henri II, 05, galerie du rez-de-chaussée et dépôt lapidaire

L’ensemble abrite le musée de la Société archéologique de l’Aunis, dont le dépôt lapidaire est visible depuis la cour au rez-de-chaussée.

La Rochelle, maison Henri II, 03, le faune à gauche Le bâtiment gauche a les angles renforcés par des contreforts ornés de faunes dont on voit bien les pieds de bouc à gauche…

La Rochelle, maison Henri II, 04, le faune à droite … comme à droite.

La Rochelle, maison Henri II, 06, les clefs des arcs avec têtes animales Les clés des arcs des grandes ouvertures sont décorées de têtes de lion à gueule ouverte ou fermée…

La Rochelle, maison Henri II, 09, détail de la frise … tandis que tout le décor décline le vocabulaire de l’architecture de la Renaissance, avec des colonnes doriques au rez-de-chaussée et ioniques à l’étage, des consoles à pattes de lion autour des lucarnes, et, entre le rez-de-chaussée et le premier étage, une frise composée de bucranes et de médaillons séparés par des éléments verticaux (pas tout à fait les triglyphes que l’on trouve d’habitude, il leur manque un motif plein sur la gauche, voir ici pour un retour sur le vocabulaire) et soulignés de groupes de cinq gouttes… Ils doivent vous rappeler l’hôtel Pélisson que je vous ai déjà montré à Poitiers, construit exactement à la même époque (1557).

La Rochelle, maison Henri II, 07, galerie à l'étage et plafond Les plafonds de la galerie sont richement sculptés.

La Rochelle, maison Henri II, 08, deux autres plafonds de la galerie

Les caissons du plafond sont richement ornés, certains portent les H couronnés d’Henri II (1519-1559, deuxième fils de François Ier et roi de France à partir de 1547), grand constructeur et promoteur de la Renaissance avec son architecte Philibert Delorme. Un peu lèche-bottes, le procureur du roi, Hugues Pontard ?

La Rochelle, maison Henri II, 10, l'escalier et le corps de bâtiment droit

Sur la droite, le deuxième corps de bâtiment, également en légère avancée, renfermait les pièces d’habitation et un grand escalier à cage ouverte.

La Rochelle, maison Henri II, 11, gargouille sur la rue Une dernière petite vue avant de partir, la gargouille qui garde la rue des Augustins.

Pour en savoir plus : voir le dossier établi par le service de l’inventaire de Poitou-Charentes (clic sur la petite flèche bleue en bas du dossier pour avoir plus de photographies).

La fileuse de la façade de Notre-Dame-la-Grande

Façade de Notre-Dame-la-Grande à Poitiers, la Visitation, vue générale de la scène Il y a quelques mois que je vous ai montré la scène de la Visitation sur la façade de Notre-Dame-la-Grande à Poitiers, mais je n’avais pas attiré votre attention sur les gestes des femmes…

Poitiers, la Visitation de Notre-Dame-la Grande, 1, la suivante d'Elisabeth A gauche, il faut regarder la suivante d’Élisabeth de plus près…

Poitiers, la Visitation de Notre-Dame-la Grande, 1, la suivante d'Elisabeth, détail de la quenouille Et oui, vous ne rêvez pas, comme Ève sur la voûte de l’église de Saint-Savin dans la Vienne (à voir ici, sur le panneau 6, en attendant que je vous la montre peut-être un jour…), la suivante tient une quenouille à la main et file, même si la main fracturée ne permet pas de voir le geste de la main.

Poitiers, la Visitation de Notre-Dame-la Grande, 3, la suivante de Marie La suivante de Marie, quant à elle, tout à droite de la scène,…

Poitiers, la Visitation de Notre-Dame-la Grande, 4, la suivante de Marie, geste de la main … fait un curieux geste de sa main gauche, joignant le pouce et le majeur. Au passage, j’attire à nouveau votre attention sur les manches démesurément large de ces dames… pas très pratique pour un travail manuel…

Pour aller plus loin :

Un petit livre bien pratique, paru juste après les restaurations du début des années 1990, par Yves-Jean Riou : Collégiale Notre-Dame-la-Grande à Poitiers, collection itinéraires du patrimoine, n° 85, éditions CCCPC, 1995, ISBN : 2-905764-12-0.
Si vous voulez un beau livre beaucoup plus cher, alors il vous faut le livre dirigé par Marie-Thérèse Camus et Claude Andrault-Schmitt, Notre-Dame-Grande-de-Poitiers. L’œuvre romane, éditions Picard/CESCM Université de Poitiers, 2002.

Retrouvez tous les articles sur Notre-Dame-la-Grande à Poitiers

La façade occidentale

Les scènes sont classées de gauche à droite et de bas en haut. Dans chaque article, un petit schéma vous les positionne.

A l’intérieur

Rouget-de-Lisle à Lons-le-Saunier

Lons-le-Saunier, monument à Rouget-de-l'Isle, 01, maison natale

Je poursuis la série des maisons natales… Après Émile Roux à Confolens, Théophraste Renaudot à Loudun et Louis Pasteur à Dole, voici celle de Claude Joseph Rouget de Lisle à Lons-le-Saunier, je n’ai pas visité le musée, les images que j’en ai vu m’ont plutôt incitée à me promener en ville. Et puis, sa mère a accouché sous les arcades que l’on voit… elle était allée faire quelques emplettes et le bébé est venu… c’est au moins ce que rapporte la tradition. Au passage, cela me fait penser que j’ai aussi en stock des photographies du monument à la Marseillaise à Strasbourg…

Lons-le-Saunier, monument à Rouget-de-l'Isle, 02, vu de loin Rouget de Lisle (enfin, sa statue en bronze) se dresse sur un haut socle place de la Chevalerie à Lons-le-Saunier.

Lons-le-Saunier, monument à Rouget-de-l'Isle, 03, les textes sur le socle Le monument est très bavard et raconte son histoire… en majuscules, mais je vous mets le texte en minuscules, c’est plus facile et agréable à lire. Sur la face principale, le texte de la Marseillaise est gravé dans le bronze. Au dos, on peut lire  » ROUGET DE LISLE / Né à Lons-le-Saunier le 10 mai 1760 / mort à Choisy-le-Roy le 27 juin 1836 / auteur de la Marseillaise / Ce chant de la patrie / lui fut inspiré et fut créé par lui / à Strasbourg / 1792 / Ce monument est érigé à sa mémoire / par sa ville natale / et par souscription nationale 1880 / classé monument historique 1990 / Restauré en 1991 par la marbrerie Nachon à Lons-le-Saunier « . Sur les côtés, des citations  » Cela est divin et rare d’ajouter / un chant éternel à la voix des nations / Michelet  » ;  » La Marseillaise est liée à la Révolution / et fait partie de notre délivrance / Victor Hugo  » et  » La Marseillaise est un chant de fraternité / Michelet « . La base Monumen précise qu’une première souscription avait été lancée sans succès en 1838, peu après la mort de Rouget de Lisle.

Lons-le-Saunier, monument à Rouget-de-l'Isle, 04, la signature de Bartholdi Ce monument a été inauguré le 27 août 1882 et est signé et daté  » A. BARTHOLDI / SCit 1882 « … [Frédéric] Auguste Bartholdi (Colmar, 1834 – Paris, 1904), un sculpteur dont je vous ai déjà montré la fontaine monumentale à Lyon (1888), le sergent Hoff au cimetière du Père Lachaise à Paris, le monument à Rouget-de-Lisle à Lons-le-Saunier et les répliques des statues de la Liberté à Poitiers et Châteauneuf-la-Forêt, etc.

Lons-le-Saunier, monument à Rouget-de-l'Isle, 05, la signature de Thiébaut et du restaurateur Le bronze a été fondu par  » THIEBAUT FRERES Fondeur « , Thiébaut frères, mes fidèles lecteurs commencent à les connaître (revoir le monument de l’Amiral Duperré de Pierre Hébert à La Rochelle, Gloria Victis d’Antonin Mercié à Niort, le monument aux morts de 1870-1871 de Jules Félix Coutan à Poitiers). Une petite plaque apposée en dessous de cette signature garde la trace de la restauration :  » STRESSACKER / RESTAUREE 1991 « .

Lons-le-Saunier, monument à Rouget-de-l'Isle, 06, deux vues de face Le voici qui se dresse tout en mouvement retenu sur son socle, prêt pour une envolée lyrique…

Lons-le-Saunier, monument à Rouget-de-l'Isle, 07, deux détails de face Il est représenté sous les traits d’un homme jeune et volontaire…

Lons-le-Saunier, monument à Rouget-de-l'Isle, 08, deux vues de côté

Le geste et les lyres sculptées sur le socle rappellent qu’il s’agit d’un musicien, l’épée son combat dans les armées de la Révolution (comme officier du génie)…

Lons-le-Saunier, monument à Rouget-de-l'Isle, 09, deux vues de dos

Voici deux dernières images de dos, remarquez les cheveux longs de Rouget-de-Lisle, rassemblés par un ruban à leur extrémité.

Les photographies sont de juillet 2012.

Le musée des Beaux-Arts de Metz

Façade du musée des Beaux-Arts de Metz Début août 2012, j’ai passé quelques jours à Metz… Après les expositions 1917 et Sol LeWitt au centre Pompidou, je ne pouvais pas rater le musée de la Cour d’or, qui rassemble l’archéologie et les beaux-arts (voir le site du musée de la Cour d’or). Des collections exceptionnelles… Bon, je ne sais pas où se cache la préhistoire et notamment le Néolithique, mais pour la Protohistoire et l’Antiquité romaine, il y a des merveilles… dans ces salles où je me suis longuement attardée, mais aussi dans les suivantes.

Un très gros bémol néanmoins, les éclairages sont catastrophiques, à moins qu’il n’y ait eu des modifications depuis ma visite (2 août 2012). Quelques exemples: au sous-sol, les cartels des thermes sont écrits en blanc sur fond noir dans une salle sombre: ils sont tout simplement illisibles. Des objets en pierre, qui n’ont donc pas de contrainte d’éclairage pour raison de conservation, sont très mal éclairés. Les cartels écrits en minuscules caractères et sans contraste suffisant de couleur (blanc sur rouge, beige sur noir) sont illisibles pour les bien-voyants, alors qu’en est-il pour ceux qui ont des problèmes de vision??? De toute façon, ils ont toutes les chances (tous les risques) de ne pas sortir indemnes de la visite, absence de marquage de la quasi-totalité des nez de marches d’escaliers, de bandes podotactiles et de rampe débordante sur beaucoup d’escaliers. Il y a une foule de marches dans ce musée, très peu accessible de ce fait aux personnes à mobilité réduite, et une bande de roulement lisse serait nécessaire dans le très beau grenier, impossible de traverser cette grande salle en fauteuil avec des pavés aussi irréguliers..

Problème d’éclairage encore avec des spots dans la figure, par exemple lorsqu’on veut lire le panneau qui accompagne la colonne de Merten (j’ai dû intercaler ma main entre le spot et mon visage pour réussir à voir quelque chose) ou bien un spot à l’arrière de la vitrine des bijoux mérovingiens (salle 17) qui empêche également de voir la vitrine… Ce ne sont que quelques exemples, j’ai pris deux pages de notes…

Poitiers, coeur d’agglo, faut pas regarder dans les détails…

Poitiers, septembre 2012, 01, sous le clocher de Saint-Porchaire Puisque nous sommes en pleines Journées européennes du patrimoine 2012, j’ai eu envie de faire une promenade en centre-ville de Poitiers, en plein secteur sauvegardé, dans et aux abords immédiats d’édifices protégés au titre des monuments historiques, dans un rayon de moins de 5 minutes à pied autour de l’hôtel de ville. Depuis le début de Poitiers cœur d’agglomération, cœur de pagaille…, il y a deux ans, il y a eu des destructions irrémédiables, la dernière en date étant la destruction du square de la République, dessiné par le grand architecte paysager Édouard André, destruction assumée par l’architecte Yves Lion… Les pavés, c’est pas mieux que les plantes??? Je vous mets ici des choses dont je ne vous ai pas encore parlé, mais vous ai préparé une mosaïque d’images en fin d’article, clic sur les vignettes pour retrouver les articles où je parle des problèmes, ainsi que quelques repères bibliographiques. Un bon point quand même, cette opération a été l’occasion d’agrandir la zone piétonne et de nettoyer beaucoup de façades très noires jusqu’alors…

Il y a peu, je vous ai montré la très belle restauration du clocher de l’église Saint-Porchaire. Il y avait un spot qui éclairait le soir à côté de ce qui était visé (tiens, ça me rappelle aussi cette façade), les électriciens sont intervenus vendredi dernier en début d’après-midi, quelques heures avant l’inauguration officielle de la restauration… En revanche, ils ont laissé sous le clocher la guirlande de leds, façon tube en plastique pour éclairer les maisons à noël, c’est vraiment dommage, parce que le clocher débarrassé de son sas en bois a vraiment belle allure…

Poitiers, actualité juillet 2012, canapés colorés devant l'hôtel de ville

Puisqu’il est question de sas, déplaçons nous de quelques dizaines de mètres… là aussi, la façade restaurée a belle allure, la suppression de l’escalier monumental qui y mène ne lui donne plus son ampleur symbolique, sur son socle, mais permet l’accès de tous, y compris les personnes à mobilité réduite, par le même cheminement. Il y a quelques semaines en revanche, gros couac, un sas hideux a été installé derrière la porte, si peu en accord avec le bâtiment inscrit parmi les monuments historiques et non conforme au projet qu’il a été démonté quelques jours plus tard…

Poitiers, septembre 2012, 02, dans le hall de l'hôtel de ville, carrelage et moulures cassées … non sans dommages collatéraux, comme l’éclatement de nombreux carreaux de marbre au sol et l’entaille des moulures…

Poitiers, septembre 2012, 03, hôtel de ville, spots en plastique Et puisque nous sommes dans le hall, interrogeons-nous aussi sur la pertinence de poser des spots en plastique bas de gamme…

Poitiers, septembre 2012, 04, problèmes de poubelles et benne à verre Ressortons, et là, il est visible qu’il y a un énorme souci d’hygiène. Nos urbanistes super pensants (toujours le cabinet d’Yves Lion) ont juste oublié l’évacuation des poubelles, ce qui est un comble… Au bout de la rue des Grandes Écoles, les bistrots du secteur sortent et amoncellent leurs poubelles dès 18h… Elles y restent jusqu’au lendemain matin (je suis sympa, j’ai pris la photo le matin…). La ville a annoncé qu’elle allait installer un local collectif pour les restaurants dans le parking de l’hôtel de ville, je veux bien que ce soit utile pour les restaurants de la place, mais je vois mal ceux de la rue des Grandes écoles parcourir une telle distance avec leurs ordures (et ça ne résout pas la question de l’hygiène pour eux…). Juste à côté, c’est une benne à verre qui déchaîne depuis plusieurs semaines les passions (les messages humoristiques sont enlevés chaque matin par le service propreté, mais vous pouvez les voir chez M. Echo, ici et ), et à juste titre… Au lieu d’être installée par exemple rue Claveurier, entre les arbres (qui mettront des années à pousser) et les arceaux à vélo, elle a été mise sur la terrasse (au mètre-carré concédé fort cher par la mairie) d’un bistrot rue de l’Éperon, absurde!

Poitiers, septembre 2012, 05, un panneau qui empêche la fermeture du volet Puisque nous sommes là, traversons juste la rue… Les riverains de la rue de l’Éperon m’ont signalé il y a quelques jours (enfin, presque deux semaines) ce panneau de sens obligatoire à la limite de la rue de l’Éperon et de la rue de Puygarreau, posé quelques centimètres trop haut, il n’est plus possible de fermer les volets du rez-de-chaussée… Je suis repassée par là hier (visite du chantier de fouilles dans le cadre des journées du patrimoine), le panneau est maintenant tordu, mais pas sûre que le volet passe quand même…

Poitiers, septembre 2012, 06, des végétaux en plastique

Éloignons-nous un peu et quittons les réalisations communales pour voir quelques exploits privés… mais qui devraient faire l’objet d’un contrôle par la ville, au titre de l’urbanisme en secteur sauvegardé… Il y a quelques mois, de hideux murs végétaux en plastique ont fleuri dans le centre commercial (à gauche de l’image, le mur est celui de la chapelle des cordeliers, reprise dans un magasin de vêtements)… Pas de doute, je préfère les vrais (voir les murs végétaux de Patrick Blanc à Chaumont-sur-Loire, par exemple, celui du musée du quai Branly fonctionne moins bien). Et puisque le plastique a été toléré là, il est apparu il y a quelques jours sur une terrasse de brasserie rue Carnot…

Poitiers, septembre 2012, 08, bien restauré mais mal fini, enseigne et store

Son voisin et concurrent avait plutôt bien amorcé sa restauration, le dégagement des fenêtres du bâtiment à gauche de leur coffrage de bois est plutôt réussi… Mais ensuite, il y a des détails approximatifs, par exemple la pose du store ou l’enlèvement de l’ancienne enseigne après le départ de l’entreprise de restauration, qui laisse donc une marque très disgracieuse sur la façade…

Poitiers, septembre 2012, 07, des autocollants criards en façade Si on traverse juste la rue, à l’angle de la rue Saint-Nicolas, un magasin de jeux vidéos a ouvert il y a quelques semaines. Il a maculé sa façade d’autocollants criards… D’après un article lu dans la presse, ils sont bien non conformes à la réglementation des enseignes en ville, mais ils sont toujours en place (vendredi, un échafaudage était en cours d’installation sur l’immeuble). [PS: le magasin a fait faillite en avril 2013, exit les autocollants].

Poitiers, septembre 2012, 09, un support pour drapeaux à travers une porte protégée En même temps, pourquoi forcer un privé à respecter la réglementation, alors que l’État s’en moque complètement? Nous nous éloignons un peu, et allons rue Théophraste-Renaudot, juste à l’angle de la rue Victor-Hugo (je vous ai montré la façade rue Victor-Hugo). Juste à l’arrière se trouve un hôtel particulier dont l’orthographe varie selon les documents, mais qui figure ainsi dans la base Mérimée :  » Hôtel Joulard-d’Iversais (ancien) / la porte cochère y compris ses vantaux (cad. BL 61) : inscription par arrêté du 5 mars 1970 « . Les services de la préfecture ont dû oublier de demander une autorisation avant de visser ce porte-drapeaux en plein dans un « monument historique », sans aucune précaution (et sans doute sans demande d’autorisation).

J’arrête là, j’ai encore du stock pour de prochains articles (en s’éloignant un peu en particulier), en attendant, je vous invite à relire mes articles précédents sur divers problèmes soulevés ces derniers mois…. clic sur les vignettes pour accéder aux articles…

Poitiers, square de la République, 5, sans les grilles Poitiers, consoles de la banque populaire, 2, détail de l'erreur du sculpteur Poitiers, ville inaccessible au handicap, 09, les fameuses boules casse-gueule
Poitiers, fin mai 2012, 7, chapelle Saint-Louis, rampe peinte en blanc puis en gris Le nouveau mobilier urbain de Poitiers, mars 2012, 04, spot mal positionné rue de la Marne Nouvelle plaque de rue pour la rue de Blossac à Poitiers
Poitiers, balcon rue Charles-Gide, problème de restauration Poitiers, place d'Armes, fin novembre 2011, 1, dégradations Le monument aux morts de 1870 de Poitiers, après le kärcher, le 21 février 2012 dans l'après-midi
Poitiers, l'intérieur de la poste, 1, avant travaux en 2011, cliché A.C. La plaque de la rue Scheurer-Kestner à Poitiers, avec trois fois un c manquant Poitiers, coeur d'agglo, 3 septembre 2010, 17h15, vue 4, troncs abattus
Poitiers, fin mai 2012, 5, deux détails de la pharmacie Carnot avec façade défoncée Poitiers, actualité juillet 2012, grilles du square de la République avant et après coeur d'agglo Le nouveau mobilier urbain de Poitiers, mars 2012, 03, poubelle décolée, enfin, la colle

 

Poitiers, arbres sur un mur, rue Saint-Hilaire, détailsSi vous allez visiter l’église Saint-Hilaire, vous pouvez toujours admirer l’invasion de la végétation sur les murs à proximité, je n’ai rien contre les plantes, au contraire, sauf quand elles menacent l’intégrité des murs…

Et quelques lectures utiles sur les bâtiments cités (en pdf)… voir les articles de Grégory Vouhé parus dans la revue L’Actualité Poitou-Charentes:

– Édouard André et Jean-Camille Formigé. Le square de la République, n° 95, janvier 2012, p. 45

Édouard André, jardins pour Poitiers, n° 96, avril 2012, p. 42-44.

La place d’armes rénovée, n° 95, janvier 2012, p.46-47

– Théâtre de Poitiers, pour Pansart et Lardillier, n° 97, juillet 2012, p. 25

Louis XIV à Poitiers, n° 91, janvier 2011, p. 42-43

Une blancheur de marbre, n°86, octobre 2009, p. 45 [sur la construction de l’hôtel de ville]

Poitiers hausmanien, n°83, janvier 2009, p. 46-47

Le chef-d’œuvre d’Hilaire Guinet, n° 94, octobre 2011, p. 20-23.

– Et sur l’hôtel de ville: le catalogue de l’exposition Un Louvre pour Poitiers La construction du Musée – Hôtel de ville
1867 – 1875, par Anne Benéteau Péan et Grégory Vouhé, édition des Musées de la ville de Poitiers, 2010.

Louis Pasteur à Dole

Louis Pasteur à Dole, 01, maison natale Il y a déjà longtemps, je vous ai parlé du monument à Pasteur par Alexandre Falguière, avec des vues d’hier et d’aujourd’hui, à Paris (place de Breteuil), je vous renvoie à ces articles pour quelques repères sur la vie de Louis Pasteur. Début août 2012, lors de mes vacances dans le Jura, j’ai fait une halte de quelques heures à Dole… j’en ai rapporté cette photographie de la maison où il est né le 27 décembre 1822, aujourd’hui transformée en musée, dans le quartier des tanneurs.

Louis Pasteur à Dole, 02, monument près de la maison natale Dans le jardin voisin (passage de l’abreuvoir) a été élevé un petit monument le 14 juillet 1931 (date inscrite sur le socle)…

Louis Pasteur à Dole, 03, buste près de la maison natale Il renferme un buste en bronze… Il ne porte pas de signature, mais d’après le site du musée, il s’agit d’une copie récente du buste réalisé en 1877 par Paul Dubois (Nogent-sur-Seine, 1829 – Paris, 1901). En cherchant, j’ai trouvé le plâtre original qui semble correspondre à ce tirage dans la base Joconde, mais date de 1880 d’après la notice (présenté au présentée au salon des artistes français de 1880 sous le n° 6285, la notice fait bien allusion au tirage de Dole). Ce plâtre original se trouve aujourd’hui au musée Paul Dubois-Alfred Boucher à Nogent-sur-Seine. Le monument de Dole de 1931 a été conçu par Jean Hézard.

Louis Pasteur à Dole, 04, monument dans le parc Mais le grand monument à Louis Pasteur se trouve un peu plus loin, dans le jardin public près du cours Saint-Mauris (un jardin dont je vous reparlerai dans les prochaines semaines). Il se compose d’une colonne au sommet de laquelle se trouve une statue en bronze représentant Louis Pasteur pensant et au pied, une mère tenant sur ses genoux deux enfants et une allégorie féminine figurant l’humanité. Sur la colonne se trouvent également des reliefs sculptés. Le projet a été choisi à l’issue d’une souscription internationale et un concours lancés en 1898, sous le patronage de Félix Faure, soit trois ans après la mort de Pasteur. Le monument a été inauguré le 3 août 1902, donc avant le monument parisien.

Louis Pasteur à Dole, 05, signatures de Antonin Carles Plusieurs signatures sur le monument, celle du sculpteur, [Jean] Antonin Carlès (Gimont, 1851 – Paris, 1919) qui se trouve à la fois sur les plis de la femme (pas de photo), sur le socle avec la date 1902 et sur la terrasse (le rebord) de la statue de Pasteur. Celle de l’architecte, [Jules] Léon Chifflot (Lyon, 1869 – Bréhat, 1949, grand prix de Rome d’architecture en 1898, l’architecte en 1920 de la Casa Velasquez) se trouve sur le socle, désolée, pas de photographie, elle était floue.

Louis Pasteur à Dole, 06, Pasteur debout et pensant au sommet Au sommet donc se tient Louis Pasteur, représenté debout et pensif… Une statue de bronze assez classique…

Louis Pasteur à Dole, 08, la mère et les enfants Au pied du monument, voici le groupe en bronze avec la mère éplorée tenant sur ses genoux deux enfants, et devant elle, une femme qui désigne l’inscription  » A / LOUIS / PASTEUR / NE A DOLE / LE 27 DECEMBRE / 1822  » … et qui se prolonge donc en bas (voir photographie précédente) … « L’HUMANITE RECONAISSANTE ».

Louis Pasteur à Dole, 09, l'humanité

La femme debout, qui lève la main droite vers Pasteur, peut être assimilée à une allégorie de « l’humanité reconnaissante ».

Louis Pasteur à Dole, 10, les reliefs sur la colonne Au dos de la colonne, l’inscription rappelle l’origine des fonds…  » SOUSCRIPTION / INTERNATIONALE ».

Louis Pasteur à Dole, 11, reliefs avec la vigne, le loup enragé et les moutons Voici de plus près les reliefs où l’on reconnaît de la vigne et du raisin (travaux sur la fermentation autour de 1865) des moutons (allusion au vaccin contre le charbon du mouton qu’il mit au point en 1881), un loup enragé (travaux sur la rage à partir de 1881, premiers essais du vaccin en 1885).

PS: si vous êtes « fans » de maisons natales, vous pouvez aussi aller lire mon article sur Théophraste Renaudot à Loudun (Vienne).

Niort, le chemin de croix de l’église Saint-Hilaire par Rosine Sicot

Niort, le chemin de croix de l'église Saint-Hilaire par Rosine Sicot, stations 1 à 8 Le chemin de croix de l’église Saint-Hilaire de Niort a été réalisé en 1958 par l’artiste niortaise Rosine Sicot. Il est composé de grandes dalles d’ardoise de Trélazé (près d’Angers) piquetées pour faire apparaître les différentes stations, sans aucune surprise puisque le thème principal est indiqué sur chaque dalle. Il est beaucoup moins original que celui réalisé par Jean Claro quelques années plus tard (1962) dont je vous ai déjà parlé et qui se trouve dans l’église Saint-Hilaire de Poitiers (revoir le chemin de croix en plomb de Jean Claro). Je vous mets quand même l’intitulé « officiel » de la station et une brève présentation de la scène figurée, remarquez le changement de position de la croix, représentée par des traits le plus souvent interrompus. Je n’ai pas repéré de signature.

Station 1. Jésus est condamné à être crucifié. Juste deux mais posées à plat (paume vers le bas) sur la croix.
Station 2. Jésus est chargé de sa croix. Une silhouette devant la croix, noter la forme souple des bras, l’un levé, l’autre légèrement baissé.
Station 3. Jésus tombe pour la première fois sous le poids de la croix. La croix et une silhouette agenouillée en forme de S, tête baissée.
Station 4. Jésus rencontre sa mère. Deux silhouettes debout se font face, celle de droite avec la tête courbée.
Station 5. Simon de Cyrène aide Jésus à porter sa croix. Deux silhouettes debout, noter la position des deux têtes et des deux bras.
Station 6. Véronique essuie le visage de Jésus. Une silhouette de femme voilée présente un linge sur lequel s’est imprimé le visage de Jésus.
Station 7. Jésus tombe pour la deuxième fois. La silhouette de Jésus à quatre pattes.
Station 8. Jésus rencontre les femmes de Jérusalem qui pleurent. La croix, une silhouette un peu plus grande à gauche fait face à deux silhouettes la tête légèrement penchée en avant.

Niort, le chemin de croix de l'église Saint-Hilaire par Rosine Sicot, stations 9 à 14

Station 9. Jésus tombe pour la troisième fois. La croix et une silhouette allongée sur le ventre avec un bras ramené vers la tête.
Station 10. Jésus est dépouillé de ses vêtements. La croix et une chemise.
Station 11. Jésus est cloué sur la croix. Juste la croix et trois clous.
Station 12. Jésus meurt sur la croix. La croix est partagée en son centre par une triple ligne en zigzag.
Station 13. Jésus est détaché de la croix et son corps est remis à sa mère. On trouve ici juste la croix et l’échelle.
Station 14. Le corps de Jésus est mis au tombeau. Une croix régulière avec au centre un disque partagé en 8 quartiers.

Le miracle de la croix de Migné dans la cathédrale de Poitiers

Monument de Jean-Baptiste de Bouillé dans la cathédrale de Poitiers, 1, vue générale

Dans la cathédrale de Poitiers se trouve le monument de l’évêque Jean-Baptiste de Bouillé (1759-1842, évêque à partir de 1819).

Monument de Jean-Baptiste de Bouillé dans la cathédrale de Poitiers, 2, buste de l'évêque En haut du monument se trouve son buste…

Monument de Jean-Baptiste de Bouillé dans la cathédrale de Poitiers, 3, relief, miracle de la croix Mais le plus intéressant est le relief apposé en bas. Il représente le « miracle de la croix » à Migné-Auxances. En 1826, l’évêque devait bénir une nouvelle croix de mission à Migné (c’était la grande période des missions, reconquête catholique des campagnes après la révolution). Au cours de la cérémonie dirigée par M. Pasquier, curé de Saint-Porchaire à Poitiers et M. Marsault, aumônier du collège royal, le 17 décembre 1826, les personnes présentes affirment avoir vu une croix lumineuse apparaître dans le ciel. Le procès-verbal du miracle est rédigé quelques jours plus tard, l’évêque Jean-Baptiste de Bouillé ouvre une enquête canonique fin janvier 1827, le miracle est reconnu par lui presque un an après…

Monument de Jean-Baptiste de Bouillé dans la cathédrale de Poitiers, 4, signature Thomas Louis Le relief est signé « sculpsit / Thomas Louis / pictavius / 1845 « .

Monument de Jean-Baptiste de Bouillé dans la cathédrale de Poitiers, 5, détail du relief

Il faudra que je vous montre la « nouvelle » église de Migné-Auxances, un de ces jours, elle a été agrandie dans le sens de l’apparition de la croix, consacrée le 31 mai 1841 par Jean-Baptiste de Bouillé. Sur le relief, on voit l’église telle qu’elle était et la croix, en revanche, l’évêque, visible ici au centre (avec mitre et crosse), n’était pas présent le jour du « miracle »…

Pour aller plus loin:

– sur l’évêque Jean-Baptiste de Bouillé:

Voir l’article de Jacques Marcadé, Monseigneur de Bouillé et la restauration du diocèse de Poitiers (1819-1842), Revue Historique du Centre-Ouest, tome 9 (2010), p. 339-361.

– sur l’église de Migné

Dans cette église, il faut notamment que je vous montre le chemin de croix et les vitraux réalisés par Jean Gaudin en 1927, à l’occasion des fêtes du centenaire du « miracle », ainsi que les fresques de Marie Baranger réalisées dans le chœur en 1933. Si vous voulez déjà les découvrir, voir l’image du patrimoine n° 253 Autour de Poitiers, les communes de l’agglomération, par Thierry Allard, Geneviève Renaud-Romieux et Yannis Suire (Geste éditions, 2009).

Voir aussi l’article de Yves-Jean Riou, La collaboration de l’architecte André Ursault (1894-1971) avec le maître verrier et mosaïste Jean Gaudin (1879-1954), Revue Historique du Centre-Ouest, tome 9 (2010), p. 299-334.

Chapiteau de l’Apocalypse à Saint-Pierre de Chauvigny

Chauvigny, église Saint-Pierre, chapiteau de l'Apocalypse, 01, positionnement L’église collégiale Saint-Pierre, en ville haute de Chauvigny (Vienne) est célèbre notamment pour les chapiteaux du chœur, richement sculptés avec des repeints du 19e siècle… mais qui reprend sans doute une partie des peintures romanes. La lutte du bien et du mal est omniprésente dans ce programme sculpté. Après le chapiteau consacré à l’Enfance de Jésus, voici un chapiteau dont le thème principal (mais pas unique) tourne autour de l’Apocalypse. C’est l’un des chapiteaux les plus « bavard » de l’église, avec des légendes inscrites partout… N’allez pas mal interpréter les scènes, tout est expliqué aux chanoines (les paroissiens, à l’époque romane, n’avaient pas accès à cette partie de l’église).

Chauvigny, église Saint-Pierre, chapiteau de l'Apocalypse, 02, annonce aux bergers Dans l’ordre de la Bible, la première face est la face nord, qui regarde vers le chœur. Elle ne porte pas une scène de l’Apocalypse mais la cinquième scène du programme sculpté consacrée à l’Enfance de Jésus. Il s’agit de l’annonce aux bergers, qui débordent sur les faces adjacentes. Leurs moutons (bizarrement figurés) sont poussés devant eux.

Chauvigny, église Saint-Pierre, chapiteau de l'Apocalypse, 03, l'archange de l'annonce aux bergers

L’archange Gabriel (GABRIEL ANGELUS sur son auréole) se tient au milieu de la scène, occupe presque tout le chapiteau avec ses ailes déployées et ses mains largement ouvertes. Il porte la parole de Dieu (DIXIT GLORIA IN EXCELSIS DEO) et est chargé d’annoncer aux bergers que le Christ est né.

Chauvigny, église Saint-Pierre, chapiteau de l'Apocalypse, 04, berger et moutons Débordant sur la face à droite se trouve un berger avec deux moutons. La légende déborde sur la face ouest du chapiteau : PASTOR BONUS, le bon pasteur.

Chauvigny, église Saint-Pierre, chapiteau de l'Apocalypse, 05, détail d'un berger A l’opposé, débordant en partie sur la face est du chapiteau, deux autres bergers (PASTORES).

Chauvigny, église Saint-Pierre, chapiteau de l'Apocalypse, 06, la Babylone maudite

La face est est envahie par les éléments des scènes adjacentes, le berger à droite, nous l’avons vu, et aussi à gauche, le diable qui tire sur un plateau de la pesée des âmes.

Chauvigny, église Saint-Pierre, chapiteau de l'Apocalypse, 07, le prophète méditant sur les ruines La scène centrale montre un homme assis, représenté de profil, la tête tournée vers le spectateur dans un air pensif, se tenant la tête de la main gauche. Là, l’identification n’est pas évidente, mais le texte associé donne la clef : « BABILONIA DESERTA » (Babylone maudite). Il s’agit d’un prophète qui médite devant la ruine de la Babylone terrestre.

Chauvigny, église Saint-Pierre, chapiteau de l'Apocalypse, 08, la pesée des âmes La troisième scène se développe sur la face sud du chapiteau, tout en débordant assez largement à l’est. Il s’agit de la pesée des âmes.

Chauvigny, église Saint-Pierre, chapiteau de l'Apocalypse, 10, l'archange de la pesée des âmes

Au centre, l’archange Michel (MICAEL ARCANGELUS), les ailes déployées, fait un signe de bénédiction de la main droite et porte de la main gauche la balance destinée à peser les âmes.

Chauvigny, église Saint-Pierre, chapiteau de l'Apocalypse, 09, l'âme et de diable

Une de ces âmes, représentée traditionnellement sous les traits d’un personnage nu (voir l’âme d’Hilaire sur le chapiteau de la mort d’Hilaire à Poitiers ou les âmes du jugement dernier de la cathédrale Saint-Pierre à Poitiers encore). A l’opposé, un diable s’accroche à un plateau de la balance pour tenter de l’orienter vers l’enfer.

Chauvigny, église Saint-Pierre, chapiteau de l'Apocalypse, 11, la Grande prostituée de Babylone

La dernière face, vers l’ouest, représente la grande prostituée de Babylone (BABILONIA MAGNA MERETRIX, Apocalypse 17, 1-18). c’est une scène très rarement représentée dans l’art roman.

Chauvigny, église Saint-Pierre, chapiteau de l'Apocalypse, 12, inscriptions de la Grande prostituée

L’inscription s’emmêle un peu avec celle du bon pasteur… Elle est représentée de manière impudique, les cheveux dénoués et non voilés, les jambes écartées sous sa robe richement ornée…

Chauvigny, église Saint-Pierre, chapiteau de l'Apocalypse, 13, mains de la Grande prostituée Elle tient dans ses mains une coupe (la coupe d’or pleine de l’abomination, dit l’Apocalypse) et un petit vase à parfum.

Les photographies datent de juillet 2012.