J’ai choisi aujourd’hui de vous présenter le monument aux morts de 1914-1918, du souvenir français et de la ville de Metz car il a connu une histoire liée aussi à la seconde guerre mondiale (pour cette dernière, revoir le monument en hommage aux Hommes de fer). Il se trouve square Gallieni, près de la Porte serpenoise… et était, au moment de mes photographies en août 2012, noyé au milieu de travaux.
A l’origine, ce monument, inauguré en 1935, célébrait la réunification de l’Alsace et de la Lorraine (en fait de la Moselle) à la France en 1918. Il est l’œuvre du sculpteur Paul [François] Niclausse (Metz, 1879 – Paris en 1958) et non Paul Miclaux comme indiqué en légende de la carte postale. Du même Paul Niclausse, je dois avoir quelque part les photographies de l’Orpheline, présentée dans le parc Tassart à Cahors et le buste d’Albert Ier roi des Belges à Metz. Outre les personnages centraux, le monument comportait à l’origine un relief central dominant le groupe sculpté, avec une représentation allégorique de la famille laissée par le soldat envoyé au front: une mère portant son nourrisson dans les bras, encadrée par les grands-parents. Sur les côtés prenaient place deux reliefs représentant chacun un Poilu.
Pendant la Deuxième Guerre mondiale, dès 1940, les Allemands suppriment les reliefs sculptés pour ne conserver que l’allégorie féminine et le soldat mort. Cette carte postale porte pour légende « Metz, das Deutsche Denkmal » (le monument allemand) et sur la stèle martelée, on peut lire l’inscription en lettres gothiques qui a remplacé les bas reliefs: « Sie starben für das Reich » (ils sont morts pour l’Empire).
L’inscription allemande a été enlevée dès la fin de la guerre. Le monument ne conserve que le groupe sculpté central composé d’une mère et d’un soldat mort. Une figuration très allégorique du deuil, avec la mère représentée assise, pieds nus et habillée d’une longue robe drapée à l’Antique. Elle porte sur ses genoux le soldat figuré nu, tête et pieds en appui sur les massifs qui l’encadrent. Sans uniforme, impossible de savoir que ce soldat a combattu dans les rangs allemands, puisque la Moselle était allemande depuis 1871.
L’inscription qui a été ajoutée à la base du socle est désormais « Aux morts de la guerre », sans préciser laquelle… En bas à droite, il reste toujours l’inscription d’origine « érigé par le Souvenir français ».
Voici un détail des têtes de la mère, avec les cheveux tressés ramenés sur le front, et du soldat mort.
Voir aussi l’histoire compliquée du monument au Poilu libérateur de la Moselle, également à Metz
Photographies d’août 2012.
Je poursuis cette semaine d’avant le 11 novembre (retrouvez d’autres
Je n’ai pas trouvé la signature de Landowski (il faut dire que la crasse qui recouvre le monument n’aide pas), mais j’ai repéré celle des architectes : « A Drouet, J. Derudder / P. Tabon architectes ». J’ai essayé de reconstituer dans ce document (voir ) les extraits du journal de Paul Landowski qui concerne ses multiples avancées, réflexions, modifications. Au fil des mois, il hésite, n’est pas satisfait de son travail…
Ainsi que l’explique l’inscription, ce monument a été « érigé par le comité national / du monument à l’infanterie / fondé en 1936 devenu en 1951 / le comité national du monument / à la gloire de l’armée française / 1414-1918 ».
La composition s’organise autour d’une allégorie féminine (l’armée française) tenant de sa main droite une épée pointée vers le bas et dans sa main gauche un bouclier dont l’ornementation lui a donné beaucoup de mal, il a testé énormément de motifs (voir
Elle est encadrée par des soldats des différentes armes, y compris un spahi des troupes coloniales sur son cheval, et non uniquement de l’infanterie comme prévu au départ par le comité pour l’édification du monument.
A gauche, un sapeur avec sa tenue complète (y compris une semelle de chaussure qui dépasse de son sac à dos) et sa pioche.
A droite, une femme soutient un soldat mourant (déjà mort?) dénudé.


Premier lundi du mois… je poursuis ma découverte des
Non, le
Je continue à vous présenter des 
Voici une autre vue, plus rapprochée, de la République.
Il porte les signatures « Barbaud et Bauhain / architectes / Rispal statuaire » et dans une gravure plus légère « Dorotte, Arch. voyer – inspect[eur] / des travaux ».
Les travaux ont été confiés à l’un des principaux entrepreneurs de monuments funéraires de la ville, « H[enri] Bremaud / entrepreneur ».
Le dos du monument relate l’histoire mouvementée de l’érection du monument, inauguré le 25 octobre 1903. Vous pouvez voir des photographies de l’érection et de l’inauguration sur cette 
La République casquée et cuirassée s’appuie fièrement sur son épée, dans une attitude très différente de celle du
Un long poème de Victor Hugo, Hymne aux morts de juillet, daté de 1831 et publié en 1836 dans les
Je vous ai déjà montré le monument pour le centenaire de la fête de la fédération (et la Révolution française) et le 

Voici deux détails du soldat, jambes nues et croisées, effondré en appui sur son bars droit et serrant de la main gauche le drapeau sur sa poitrine.
Aïe, il n’a pas l’air en forme mais bien mourant, les yeux déjà dans le vague…
Voici ce qu’il donne de dos…
Le monument aux morts des Sables-d’Olonne se trouve aujourd’hui dans le jardin de la Liberté, à l’est du centre-ville. Je l’ai photographié il y a juste deux ans, j’y étais allée après le
Le monument porte la signature de Maurice Legendre (1875-1964), un sculpteur dont je vous reparlerai pour plusieurs immeubles à Angers (voir l’
Voici un détail des bustes, têtes et casques de Poilus qui émergent du socle… asses lugubre, impression renforcée par le granite sombre et le ciel gris lors de ma visite aux Sables-d’Olonne…
Dans un angle de la place, un immeuble porte une stèle avec un médaillon commémoratif également de 1914-1918.
Je vais vous présenter aujourd’hui deux monuments aux morts de 1914-1918 formés d’une colonnade en hémicycle, sans statue au centre.
En revanche, il vaut mieux ne pas faire le tour du monument, l’arrière sert de latrines et de dépotoir, manque de respect et/ou manque d’entretien… Pas reluisant en tout cas. Si on contourne complètement le monument, à quelques dizaines de mètres se trouvent le monument à la gloire de la résistance jurassienne, beaucoup plus intéressant, et un autre dédié aux morts en Afrique du Nord entre 1952 et 1962… mais je vous en parlerai une autre fois.
Partons maintenant à Toulouse… Je vous ai déjà montré le monument aux morts de Haute-Garonne inauguré en 1928 avec une
Derrière le monument se trouve le monument « à la mémoire / des / soldats et travailleurs / indochinois / morts au service de la France / 1914-1918 ». Il rappelle la présence d’une importante communauté indochinoise à Toulouse, d’un hôpital à Blagnac qui soignait notamment des combattants de l’ex-Empire colonial français, et plus particulièrement des « soldats annamites » (indochinois). Rappelons que 70.000 soldats des troupes coloniales sont morts pour la France en 1914-1918. J’ai vu une carte postale qui montrait ce monument au sein d’un cimetière militaire, je ne sais pas quand il a été déménagé au cimetière de Salonique.
Il porte la signature du
Mais ici, nous ne sommes pas face à une œuvre en série, mais bien d’une œuvre originale. Le soldat, aux traits asiatiques, s’appuie de la main gauche sur son fusil, brandit de la main droite une couronne végétale constituée de branches de chêne et de laurier, fermée par une cocarde aux chiffres de la République (RF). Il porte ses décorations et un casque colonial.
Place Beaulieu à Angoulême, au bout du plateau dominant la Charente, non loin du lycée Guez-de-Balzac, se dresse l’imposant monument aux morts de 1914-1918. Je vous ai déjà montré le monument aux morts de 1870, dit
C’est finalement le projet arrivé en quatrième et dernière position, proposé par l’architecte Breil, qui est mis en œuvre non pas par lui, mais par l’architecte Roger Baleix et le sculpteur 




La mise en scène était différente à l’origine, comme on peut le voir sur cette carte postale ancienne. En mai 1927, la ville de Nantes avait acheté un tirage de la Délivrance de Émile [Oscar] Guillaume (1867-1942), réalisée après la première bataille de la Marne et éditée par la fonderie Barbedienne. Plusieurs villes (Amiens, Bruxelles, Colmar, Liège, Lille, Metz, Reims, Mézières, Saint-Quentin, Strasbourg et Verdun) l’avaient commandée dès 1919, d’après le catalogue du fondeur.
Son histoire à Nantes est compliquée et rapportée en partie sur le site des
Elle est finalement restaurée en 1980, les bras sont restitués par le sculpteur Douillard et les fondeurs Douet, Heuz, Bertrand et Flasquin. En 1987, elle est installée sur l’extrémité est de l’Île de Nantes, à l’angle sud-est de l’hôtel de Région. Vous pouvez la voir également sur
Elle est sur un socle beaucoup plus haut qu’à l’origine, mais j’ai quand même pu en prendre quelques vues… Elle est certes nue, mais je ne vois pas en quoi elle a pu déchaîner un tel rejet dans les années 1920…
Sur le socle est portée une inscription impossible à lire vue la position actuelle du socle…