Le « déménagement » du site du LM Café à Poitiers et un commentaire reçu hier sur mon blog m’incitent à vous parler aujourd’hui de Langue des signes (française) ou LSF. J’en avais appris quelques rudiments en prépa (oui, pas hier…) pour pouvoir échanger un minimum avec la fillette des gardiens du foyer de jeunes filles où je logeais. Chacun devrait connaître quelques mots, ne serait-ce que bonjour ou merci!
Le commentaire émanait de Frédéric Vaghi, qui me signalait la mise en ligne de sa vidéo sur la chienne et la louve de Pierre Rouillard, à Toulouse. J’ajoute le visualiseur à la fin de cet article et sur les deux articles… et ça m’incite à vous montrer d’autres œuvres de Pierre Rouillard (outre le cheval à la herse à Paris) que j’ai « en stock » parmi mes milliers de photographies.
Historiquement, Poitiers, par son institution de Larnay et l’accueil des sourds-aveugles, attire des familles qui savent pouvoir recevoir un enseignement de qualité en langue des signes françaises y compris dans des classes « ordinaires » et avec de nombreuses conférences et quelques spectacles « traduits » notamment par l’association Deux langues pour une éducation.

James et Odile, bénévolement, accueillent au LM Café rue Carnot:
– les premier et troisième lundis du mois de 18h à 19h un cours gratuit donné par Frédéric Boulin (sourd), du centre de recherche, de formation et de promotion de la LSF à Poitiers, pour y avoir participé plusieurs fois, on y apprend dans la bonne humeur (et éventuellement mais pas obligé avec un petit verre de liquide alcoolisé ou non) des mots sur le thème choisi ce jour-là;
– le deuxième mardi du mois, de 19h à 20h, Frédéric Boulin revient accompagné de Florence (entendante) pour une soirée de rencontre entre sourds et entendants, plutôt pour ceux qui ont déjà quelques notions de langue des signes
– le dernier vendredi du mois, de 18h30 à 20h30, Frédéric Boulin et M. Robin animent le bistrot des signes
– et chaque mercredi, Odile, « la patronne », mène d’un bon train (et dans la bonne humeur) sourds et entendants pour une randonnée d’une dizaine de kilomètres de 9h à 11h au départ, toujours du LM Café.
Le programme détaillé est publié dans la presse locale et sur la page facebook du LM-Café, où il se passe plein d’autres choses les autres soirs, autour de l’emploi tout court des handicapés en particulier, des initiatives économiques, etc. Et c’est aussi un bar de quartier sympa pour le petit café du matin, l’apéro du midi ou du soir!
Voir directement la vidéo de Frédéric Vaghi, présentant en LSF la chienne et la louve de Pierre Rouillard


Je regrette quand même que pour Toulouse Pont-Jumeaux (pages 181 et suivantes), le projet d’aménagement avec le centre de la danse soit présenté sur plusieurs pages, mais qu’il n’y ait pas le moindre mot sur le bas-relief en marbre réalisé entre les ponts en 1775 par François Lucas (que j’ai photographié en mai 2012, lors de mon dernier séjour 

Cette fontaine hexagonale a été réalisée en 1910 par le statuaire Laporte Blairsy.
Elle fut réalisée grâce à un legs du négociant toulousain Octave Sage à
Au sommet du monument se tient donc la fameuse dame Clémence Isaure, alias » la belle Paule « , réalisée en bronze. Je vous présenterai d’autres représentations de Clémence Isaure à Toulouse, celle qui se trouvait au
D’un autre côté, désolée pour la photographie, il ne faisait pas très beau en ce jour de début mars… Admirez sa haute coiffe et la couronne végétale (pour le vainqueur des jeux?) qu’elle tient dans la main gauche.
Sur la colonne de marbre sont sculptés trois fillettes.
Sous leurs pieds, dans un décor de fleurs et de tiges entremêlées, des tortues dressées sur leurs pattes arrière, en bronze, crachent de l’eau.
Trois couples de crapauds, en bronze, tentent d’escalader la margelle. Ils n’ont pas
Trois gargouilles fantastiques évacuent le trop-plein d’eau à l’extérieur du bassin… Tiens, des gargouilles, je propose donc l’article à la communauté des gargouilles.
Sur la face extérieure du bassin, vous pouvez voir un bas-relief en bronze avec un paysage urbain comprenant un pont (je n’ai pas trouvé d’étude qui précise de quel pont il s’agit PS: voir en commentaire)…
… un texte en occitan de Mengaud (dont vous pouvez découvrir le buste
… un relief en bronze avec un grand pont, pas plus identifié, si quelqu’un a l’information, je complèterai l’article [voir en commentaire]…
… un texte en français de Pipert…
… un autre paysage urbain en bronze, et sur la dernière face, la dédicace que je vous ai montrée au début de l’article.
Je vais vous présenter aujourd’hui deux monuments aux morts de 1914-1918 formés d’une colonnade en hémicycle, sans statue au centre.
En revanche, il vaut mieux ne pas faire le tour du monument, l’arrière sert de latrines et de dépotoir, manque de respect et/ou manque d’entretien… Pas reluisant en tout cas. Si on contourne complètement le monument, à quelques dizaines de mètres se trouvent le monument à la gloire de la résistance jurassienne, beaucoup plus intéressant, et un autre dédié aux morts en Afrique du Nord entre 1952 et 1962… mais je vous en parlerai une autre fois.
Partons maintenant à Toulouse… Je vous ai déjà montré le monument aux morts de Haute-Garonne inauguré en 1928 avec une
Derrière le monument se trouve le monument « à la mémoire / des / soldats et travailleurs / indochinois / morts au service de la France / 1914-1918 ». Il rappelle la présence d’une importante communauté indochinoise à Toulouse, d’un hôpital à Blagnac qui soignait notamment des combattants de l’ex-Empire colonial français, et plus particulièrement des « soldats annamites » (indochinois). Rappelons que 70.000 soldats des troupes coloniales sont morts pour la France en 1914-1918. J’ai vu une carte postale qui montrait ce monument au sein d’un cimetière militaire, je ne sais pas quand il a été déménagé au cimetière de Salonique.
Il porte la signature du
Mais ici, nous ne sommes pas face à une œuvre en série, mais bien d’une œuvre originale. Le soldat, aux traits asiatiques, s’appuie de la main gauche sur son fusil, brandit de la main droite une couronne végétale constituée de branches de chêne et de laurier, fermée par une cocarde aux chiffres de la République (RF). Il porte ses décorations et un casque colonial.

Cette sculpture représente le sixième des douze travaux d’Hercule, celui où il doit abattre de ses flèches les oiseaux du lac Stymphale. On ne voit qu’Hercule / Herakles bandant son arc, en appui contre un rocher.
Antoine Bourdelle, qui a apposé sa marque et la signature « ANTOINE / BOURDELLE / SCULP / 1909 / PARIS ».
Le fondeur, Alexis Rudier, a également apposé sa marque (que je vous ai déjà montrée sur la statue du
Malgré les tags qui salissent l’œuvre, on peut admirer la position de l’archer…
Au-dessus de la signature se trouve un petit relief qui porte la scène complète de la lutte d’Hercule contre l’hydre de Lerne (le deuxième des douze travaux d’Hercule), identifiée par les inscriptions « HYDRE » et en grec « Y
Un autre petit relief est inséré dans la sculpture, un homme luttant contre un lion, donc Hercule luttant contre le lion de Némée (le premier des travaux d’Hercule). Ces deux reliefs ont été ajoutés par Antoine Bourdelle seulement sur la version de 1923 de Herakles archer, même si la date apposée avec la marque du sculpteur est 1909…
Le monument est complété par une stèle à l’effigie d’Alfred Mayssonnié, positionnée sur l’un des petits côtés du « temple ».
Voici un détail de ce portrait de Mayssonié…
Le bronze a également été réalisé par Antoine Bourdelle, qui a apposé sa marque et la signature « ANTOINE / BOURDELLE / A / MAYSSONIE / 1925 ».
De l’autre côté par rapport à la stèle à Mayssonnié se trouve une autre stèle, dédiée « a[u] [d]octeur / Paul Voivenel / inspirateur / de ce / monument », (1881-1975), psychiatre, amateur de rugby, qui avait négocié avec Antoine Bourdelle la réalisation de ce monument.
Elle porte la signature « Andrau », probablement le sculpteur toulousain 
Le monument aux morts de la guerre 1914-1918, inauguré en 1926 à Philippeville, aujourd’hui Skikda en Algérie, transféré en 1969
Il a été déplacé donc dans le cimetière de Salonique à Toulouse : il faut remonter la côte après le cimetière de Terre-Cabade, traverser le petit chemin, entrer dans le cimetière de Salonique et longer le mur de l’autre côté du chemin, vous ne pouvez pas le rater.Il fait face, au bout de l’allée, au monument des Toulousains morts pour la France, dont je vous reparlerai.
Le bronze de grandes dimensions (plus de 8m de long sur 3 de large) est signé et daté « C. Alaphilippe / 1922 », soit quatre ans avant la date de l’inauguration du monument. Je vous ai déjà parlé du sculpteur
Le centre du monument est dominé par une grande Victoire ailée, les seins dénudés, le bas du corps drapé dans un grand tissu, bras largement ouverts, vers laquelle semblent se hisser deux groupes de soldats disposés de part et d’autre.
Sur la partie gauche du monument, un groupe de soldats (souvent torse nu) et de chevaux tractent du matériel.
A gauche (photo du haut), des chevaux peinent à tirer une lourde pièce d’artillerie. A droite (photo du bas), des soldats des « troupes indigènes » (celles si mal récompensées par la France, qui ont donné leurs vies mais jamais reçu les mêmes compensations que les soldats de métropole) se tiennent près d’un autre groupe de chevaux.
Tous les détails sont très soignés, ici la partie droite du monument. En bas, on peut voir ce soldat avec un brassard de la croix rouge qui caresse son chien…


Un article qui entre dans le cadre du
Le musée Paul Dupuy