Archives par étiquette : orthographe catastrophique

Je viens, de Emmanuelle Bayamack-Tam

pioche-en-bib.jpgCouverture de Je viens, de Emmanuelle Bayamack-TamUn livre recommandé dans la sélection d’été du magazine Causette et trouvé dans une annexe de la médiathèque.

Le livre : Je viens, de Emmanuelle Bayamack-Tam, éditions POL, 2014, 462 pages, ISBN 9782818035412.

L’histoire : de nos jours à Marseille. Charonne, la vingtaine, est une jeune fille métisse, obèse, abandonnée à sa naissance, adoptée à l’âge de 5 ans, par des parents qui l’auraient bien rendu quelques mois plus tard à l’aide sociale à l’enfance, « trop noire »… Dans la grande maison, il y a sa grand-mère, Nelly, nonagénaire, ex-star d’une grande beauté, Charlie, son deuxième époux, raciste, atteint de la maladie d’Alzheimer depuis quelque temps. Quand ils ne sont pas en vadrouille au Bhoutan, il y a aussi les parents de Charonne, Gladys, la fille – la soixantaine – de Nelly et Fernand (qui fut son grand amour malgré son infidélité), et Régis, le fils de Charlie et d’une mère qui les a abandonnés quand il avait douze ans. Ajoutez à ces personnages les employés de maison, une famille philippienne, les parents, aidés pour leurs vieux jours par leurs enfants (un garçon adopté et 6 filles), et un mystérieux personnage qui semble habiter le bureau, et vous aurez le tableau général de cette maisonnée…

Mon avis : trois chapitres d’environ 150 pages chacun, avec pour narratrice successivement Charonne (personnage récurrent de l’auteure mais je n’ai pas lu ses autres romans), Nelly et Gladys, la même histoire, un point de vue et donc des « vérités » qui varient pour chacune. Un seul lieu, une grande maison située à Marseille (mais ça pourrait être ailleurs), quelques rares escapades, dans le parc voisin, à l’hôtel (pour la nuit de noces de Nelly et Fernand), d’autres biens hérités de Fernand (la villa à Cassis etc., juste mentionnés). L’amour ou le manque d’amour filial, mais aussi le racisme, la beauté (de Nelly jeune), la laideur (supposée de Charonne), sont au cœur de ces trois récits successifs d’une même histoire familiale. Il y a aussi la tentation du suicide : par Charonne, la mal-aimée, rejetée à sa naissance puis par ses curieux parents adoptifs, de Nelly, qui veut en finir avec sa déchéance et surtout celle de Charlie, en mettant de côté des médicaments… Un récit à la limite du conte, surtout lors des apparitions du « fantôme » dans le bureau, sur fond de Petrouchka, ce conte russe mis en ballet par Igor Stravinski. Alors, vous demandez-vous? Ai-je aimé ce livre? Je ne sais pas, je l’ai lu de manière fragmentée, sur une quinzaine de jours, je l’avais choisi en raison de la critique que j’avais lue mais aussi parce que POL offre l’avantage d’avoir un interligne suffisant pour ne pas devoir emporter l’ordinateur et la caméra en vacances, c’était sans compter sur le fait que les pages ne sont pas assez opaques et que le texte du verso des pages brouille ma lecture, impossible de lire plus de quinze à vingt pages à la fois, cela n’aide pas pour apprécier un ouvrage. Chacun des trois gros chapitres de 150 pages forme un bloc compact, sans subdivision (sous-chapitre, saut de page), un choix de l’auteur mais cela n’aide pas à « respirer », ni à reposer la vue surtout. De plus, à nouveau, comme il y a des mois avec résonne/raisonne dans N’entre pas dans mon âme avec tes chaussures de Paola Pigani, mon cerveau a eu des difficultés à restituer le sens d’une phrase mal orthographiée :  » ma décision est prise est je n’y reviendrai pas  » (page 239)… Bref, l’inconfort matériel de la lecture ne m’a sans doute pas aidée à apprécier ce roman à sa juste valeur.

La catin habite au 21, de Hervé Sard

Couverture de La catin habite au 21, de Hervé Sardpioche-en-bib.jpgJ’ai trouvé ce livre parmi les nouvelles acquisitions de la médiathèque.

Le livre : La catin habite au 21, de Hervé Sard, le Poulpe n° 287, éditions de la Baleine, 2014, 180 pages, ISBN 9782842195328.

L’histoire : à Paris de nos jours. Au comptoir de son bistrot préféré, le Poulpe apprend la disparition d’une prostituée à Sainte-Mère-des-Joncs, près de Nantes. Le démarrage du chantier du nouvel aéroport du Grand-Ouest traîne, après les tensions des dernières années. Personne ne semble s’inquiéter de cette disparition, chez l’employeur de la demoiselle, qui gère les réservations par internet, les deux gérantes ne l’ont jamais vues et s’interrogent sur sa réalité. Une seule solution pour le Poulpe, aller voir sur place ce qui se passe… Visite à l’hôtel, chez le maire, chez le notaire, dans la maison occupée par la dame, la retrouvera-t-il?

Mon avis : cela fait fort longtemps que je n’ai pas lu un livre de la collection du Poulpe, créée par Jean-Bernard Pouy (voir 1280 âmes). Au début de la série, je les ai presque tous lus, attirée par cette série à contraintes, avec les mêmes personnages (Gabriel dit le Poulpe, Cheryl sa petite amie, Gérard le bistrotier, Pedro le fabricant de faux papiers), quelques lieux incontournables (le bistrot de la Sainte-Scolasse). Les romans sont plus ou moins réussis selon les auteurs. J’ai arrêté lorsque les éditions de la Baleine ont eu des difficultés, et au final, j’ai dû lire une cinquantaine de titres sur les 287 paru dans cette série depuis 1995. Ce nouvel opus qui se passe à Sainte-Mère-des-Joncs aurait dû m’attirer par son thème. Cela a très mal commencé page 13 avec une phrase obscure « Infichu capable de se souvenait de sa date de naissance »… Finalement, comme je vous le disais lundi, le neurologue a raison, même si je fais quelques fautes d’orthographe suite à mon opération, j’en fais moins que beaucoup de monde et arrive à corriger celles que je vois… mais là, mon cerveau a quand même eu du mal à comprendre la phrase (comme il y a des mois avec résonne/raisonne dans N’entre pas dans mon âme avec tes chaussures de Paola Pigani). Le passage sur la mémoire olfactive page 45 ne m’évoque plus grand chose, vu le peu d’odeurs que j’arrive à percevoir (ça ne s’est pas beaucoup amélioré depuis cet article sur mon anosmie). Côté contraintes et intégration dans la série, c’est le service minimum, Cheryl est évacuée en deux lignes (en vacances), Gérard le bistrotier apparaît brièvement, de même que Pedro. Aucune allusion à un épisode précédent. Côté écriture et intrigue, ce titre est plus que décevant, même si l’idée développée au fil du « scénario » (pas vraiment un roman à mon sens) est assez intéressante… Si vous souhaitez découvrir cette série, choisissez un autre titre, plutôt écrit par un auteur reconnu de polars!

Tacos marocains made in Brive???

Restaurant de spécialités orientales avec tacos mexicains et paninisAu détour des rues, il arrive parfois de trouver de petites perles sur les chevalets et autres panneaux annonçant les menus. En ce 24 mai 2015, je n’avais pas résisté à photographier celui-ci à Brive-la-Gaillarde. Ce « restaurant spécialités orientales » propose en première ligne… des « Tacos marocains » et des « paninis »! Bon, il y a beaucoup d’émigrés italiens au Mexique, mais cela fait un super mélange avec les couscous, tajines et kebabs!

Panneau à l'hôpital de BriveToujours à Brive, le code de la route s’applique dans l’enceinte de l’hôpital (j’allais photographier l’ancien hôtel-Dieu voisin), mais pas l’orthographe: « Le code de la route s’aplique [sic] dans l’enceinte du centre hospitalier ».

La rondelle de ma crâniotomie, radiographie du 13 novembre 2014Finalement, je vais croire mon neurologue, même avec mes difficultés de mémoire de travail verbal [et finalement pas de mémoire kinésique / kinesthésique] et d’orthographe, pour lesquelles il a identifié la cause (ma cicatrice interne touche une zone liée au langage, quasi en-dessous de la petite rondelle centrale en blanc sur cette radio), je fais encore moins de fautes que d’autres… dont le neurologue lui-même avec « il n’est pas exclue » dans son dernier compte-rendu. Le radiologue a quant à lui réussi à écrire une phrase incompréhensible dans le compte-rendu du dernier scanner: « chez une femme aux antécédents de méningiome un opéré niveau masse sur six IV de non opérée en parafalcique droit et sphéno-orbitaire gauche »… donc aux antécédents de méningiomes, un opéré [niveau masse sur six IV = ??? même pour mon médecin] deux non opérés etc. Bon, de mon côté, je vais quand même essayer la rééducation, 30 séances chez l’orthophoniste, à raison de deux séances par semaine, dès que j’aurais réussi à joindre celles qui m’ont été conseillées.

Toulouse territoires Garonne, habiter en bord de fleuve

Couverture de Toulouse territoires Garonne, habiter en bord de fleuvelivres, critiques citations et bibliothèques en ligne sur Babelio.comJ’ai reçu ce livre il y a déjà un petit moment dans le cadre d’une opération masse critique de Babelio. Ce n’est pas vraiment un livre grand public, mais c’est un sujet qui m’intéresse beaucoup… j’ai lu le livre il y a une quinzaine de jours, et relu le week-end dernier…

Le livre : Toulouse territoires Garonne, habiter en bord de fleuve, de Rémi Papillault, Enrico Chapel et Anne Péré, Collection Architectures, éditions des presses universitaires du Mirail, 2012, ISBN 978-2-8107-0209-1.

L’histoire (plus le propos du livre, dans ce cas) : le livre est le résultat de travaux menés suite à un appel à projets sur les relations de l’homme aux fleuves lancé en 2008 et piloté à Toulouse par les trois architectes auteurs principaux du livre, en lien avec des travaux menés par des groupes d’étudiants pendant trois années. Impossible de résumer ce livre, en voici donc sa présentation officielle :

Les systèmes géographiques que sont les parcs, les bois, les zones agricoles de bord de ville, les lignes de force collinaires, les réseaux hydrographiques, représentent les supports actifs d’une nouvelle urbanité. Parviennent-ils à allier la conscience de la grande échelle à celle de l’ancrage dans un territoire et l’urbain à un nouveau rapport à la nature ? Cet ouvrage explore la métropole toulousaine autour du fleuve Garonne, de la confluence Ariège jusqu’à la confluence de l’Hers et de la Save à Grenade-sur-Garonne. Trente-six kilomètres de fleuve pour tenter de comprendre les nouvelles questions qui se posent à nous sur la grande échelle de la ville contemporaine en partant de l’hypothèse que la majeure partie de ce territoire défini comme inconstructible par le Plan de Prévention des Risques d’Inondation (PPRI), peut être un lieu porteur de nouvelles manières d’habiter et que sur les rives du fleuve se dessinent les territoires majeurs de la ville de demain. La Garonne nous permettrait donc de penser une architecture du territoire à grande échelle.

Mon avis : voici une longue liste de questions de formes qui influent parfois aussi sur le fond. Par exemple, les auteurs expliquent avoir choisi délibérément un logiciel de dessin plutôt qu’un système d’information géographique… Certes, ces logiciels sont plus lourds et plus délicats à manier, comme le soulignent les auteurs, mais ils permettent aussi d’intégrer des données dans un système global, de faire des analyses sur des données brutes ou « digérées » où que l’on soit dans le monde si le fichier de formes est partagé… Le choix de l’échelle pose aussi problème… et surtout le non report d’échelles graphiques (des barres avec la distance) sur les cartes publiées. Ainsi, l’échelle annoncée est probablement celle des documents de base, mais pas du tout celle des documents édités et publiés. Aucune carte ne comporte d’échelle graphique, l’une d’elle porte une échelle textuelle absurde : « 1/5000ème » (page 111). Non seulement ce n’est pas l’échelle de la carte après publication, mais en échelle textuelle, c’est 1/5000 qu’il aurait fallu écrire, ou 5000ème, mais pas la double fraction qui s’annule! Seule l’échelle graphique évite une erreur si une carte n’est pas publiée à l’échelle prévue au départ. Des détails, pensez-vous? Ce genre de détails m’a mise dans de mauvaises dispositions… qui se sont aggravées avec des tas d’autres détails:

– p. 57: « les habitants des zones périphériques continuent à produire du blé »… Les agriculteurs, plutôt que les habitants, d’autant plus qu’avec la concentration des terres des céréaliers, ceux-ci ne sont quasiment plus jamais résidents sur la commune où ils cultivent;

– un manque certain de relecture, qui se traduit par des erreurs parfois drôles (un séminaire qui a eu lieu du 30 au 4 septembre 2010 page 61), des dizaines de fautes d’orthographe, la palme étant décrochée pour des travaux d’étudiants, par exemple page 103 (« avec la garone » (sans majuscule et un sul n), « la mojorité […] cogaronne », « Hierarchisation […] niveau transversale: Voie rapide et voie ferré coté canal », « limite franche de la ville crée par le naturel : les ancien maraichage […] », etc.

– une maquette qui ne permet pas de lire les documents lorsqu’ils sont sur deux pages, une partie du texte et des images se trouvant dans la reliure rigide et donc parfaitement illisibles;

– des légendes incomplètes sur certaines cartes (les symboles des équipements sur la carte du SCOT / schéma de cohérence territoriale p. 41 manquent pour comprendre la carte).

Sur une question qui porte plus sur le fond, je reste dubitative quant à l’utilisation de la carte de Cassini telle qu’elle est proposée. Les cartes de Cassini sont des mines d’informations, mais il s’agit d’une représentation de proche en proche, la projection réalisée à l’époque n’est pas celle que l’on utilise aujourd’hui, il est donc délicat de la superposer à des fonds actuels. Par ailleurs, il y a un décalage manifeste de quelques dizaines de mètres sur l’une des planches du cadastre ancien (dit napoléonien): l’utilisation d’un SIG permet de recaler ces décalages qui sont souvent juste des erreurs de copie, cela doit aussi pouvoir se faire en utilisant les calques d’un logiciel de dessin… à moins que l’on ait ici une erreur de calage par celui qui a positionné les différentes planches du cadastre ancien???

Il y a quand même des points positifs, avec l’intégration de données très récentes (par exemple, le port gaulois, voir l’exposition Niel brut de fouilles). Les approches des paysages par différents points de vue (l’hydrologie, l’occupation du sol hier et aujourd’hui etc.), l’analyse de projets récents ou même à venir sont assez intéressantes.

Toulouse, le relief sculpté en marbre entre les ponts jumeauxJe regrette quand même que pour Toulouse Pont-Jumeaux (pages 181 et suivantes), le projet d’aménagement avec le centre de la danse soit présenté sur plusieurs pages, mais qu’il n’y ait pas le moindre mot sur le bas-relief en marbre réalisé entre les ponts en 1775 par François Lucas (que j’ai photographié en mai 2012, lors de mon dernier séjour à Toulouse).

Logo rentrée littéraire 2012Ce livre entre dans le cadre du défi 1% de la rentrée littéraire organisé à nouveau cette année par Hérisson. [Il est paru fin août 2012, je pense qu’on peut l’entrer dans la catégorie des essais].

Le lait et le fiel de Yves Créhalet

Couverture de Le lait et le fiel de Yves Créhalet

livres, critiques citations et bibliothèques en ligne sur Babelio.com

J’ai reçu ce livre des éditions Persée dans le cadre d’une opération masse critique de Babelio.

Le livre : Le lait et le fiel de Yves Créhalet, éditions Persée, 2012, 190 pages, ISBN 978-2-8231-0158-4.

L’histoire : à Nice puis en Palestine de nos jours. Hakim est un jeune schizophrène, la vingtaine d’années, adopté en Palestine par Billie, assistante de Lili, responsable des collections du MAMAC, le musée d’art contemporain de Nice (le Mur de Feu, d’Yves Klein, joue un rôle important dans l’histoire) et actuellement amante du jeune homme. Il a un lourd passé, a été enlevé à sa mère, Balkis, 18 ans, à sa naissance, son père, Moussa, tué lors de l’Intifada, son père adoptif, médecin, parti faire de la médecine humanitaire en Palestine, lui aussi tué là-bas. Alors qu’il déambule avec Zeev, un peinte juif homosexuel, malade du SIDA, ce dernier est assassiné sous ses yeux, lui-même est enlevé à la sortie du commissariat par les tueurs et emmené de force en Israël où commence la deuxième partie de l’histoire, mais chut, je vous laisse découvrir la suite…

Mon avis : sur le fond, le livre est un plaidoyer pour la paix entre Israël et la Palestine, en passant par la schizophrénie d’un jeune adolescent pour démontrer l’absurdité du conflit israëlo-palestinien. Le tout avec en toile de fond un tableau, Le mur de feu, d’Yves Klein, et un film, Nuit et brouillard d’Alain Resnais. Cela aurait été plutôt un bon roman s’il n’était desservi par une orthographe déplorable, qui bat presque le record de La mémoire mutilée de Mohamed Cherid. Sans parler de la syntaxe approximative, qui peut relever du « style », j’ai relevé les fautes que j’ai vues (plus facile dans le train que dans le bus…), il doit y en avoir bien d’autres… Et une question de fond, liée aussi à l’orthographe, la minuscule à « les palestiniens » ne les élève pas au rang de nation, propos pourtant sous-jacent au roman.

Les fautes que j’ai vues…

– prés pour près p. 67

– trait d’union manquant (ou parfois remplacé par une apostrophe) à peut-être (p. 60, 74, 80, 84, 88, 92, 106, 119, 131, 139, 158, 180), -moi, -tu, -il, -ils, elle, -elles, -vous, -nous (p. 52, 54, 61, 64, 75, 77, 88, 92, 94, 96, 128, 179, 190), au-dessus (p. 76, 152, 186, 188), là-bas (p. 74), -là (p. 85, 149, 173, 181), à des noms propres (p. 78, 156, 188), après-midi (p. 80)

– à l’inverse, il faut une apostrophe et non un trait d’union à grand’mère (p. 119)

– trait d’union et s manquant à suicide dans attentats-suicides p. 175

– il ne faut pas de x à nouveau-nés p. 168

– du au lieu de dû (ce qui change le sens…) p. 70, 87, 94

– i pour î dans connaît (p.29, 79), connaître (p. 110, 174), reconnaître (p. 35), reconnaîtrait (p. 40), paraît (p. 50), entraînant (p. 188), plaît (p. 69), fraîche (p. 85 deux fois, 104)

– Lot dans la Bible s’écrit Loth (p. 143)

– kamikaze et pas kamikazé p. 94, 172, 184

– majuscule au lieu de minuscule après deux points p. 61, 73, 74, 84, 93, 109,127, 130, 144, 172, 185

– minuscule au lieu de majuscule à État (ce qui change le sens…) p. 65

– un espace en trop après un trait d’union p. 165

– des virgules manquant à des incises (après orge p. 111, tradition p. 120)

– accords d’Oslo et pas accords Oslo en note p. 112

– au pluriel, garde-frontière est écrit tantôt gardes-frontière (p. 111, 119, 148), tantôt garde-frontières (p. 160), mais là, le pluriel est sujet à discussion, voir dans les commentaires de cet article des correcteurs du Monde

Un grand merci à Babelio et aux éditions Persée pour ce livre.

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Ce livre entre dans le cadre du défi 1% de la rentrée littéraire organisé à nouveau cette année par Hérisson.

 

La mémoire mutilée de Mohamed Cherid

Couverture de La mémoire mutilée de Mohamed Cherid Bienvenue en arabe Un livre prêté avec quelques autres (dont je vous parlerai prochainement, avec Une enfance algérienne sous la direction de Leïla Sebbar, Les honneurs perdus de Calixthe Beyala et Surtout ne te retourne pas de Maïssa Bey, et vous montrerai le marque-page fleuri qui a accompagné leur retour) par une amie quand elle a vu que je participai au défi sur le monde arabe organisé par Schlabaya… Elle se reconnaîtra… et je lui souhaite bon courage dans la réparation de sa fracture… Les béquilles ne seront bientôt qu’un lointain souvenir…

Le livre : La mémoire mutilée de Mohamed Cherid, éditions Edilivre, 2008, 156 pages, ISBN 9782812102882.

L’histoire : à Fodda (dans la wilaya de Chlef en Algérie) et dans ses environs, disons des années 1930 à après 1980, il y a assez peu de repères chronologiques, les tremblements de terre de 1954 et 1980, la période coloniale, la guerre de libération (mais pas la période noire des attentats des années 1990). Alors que son grand-père vient de mourir, le narrateur se souvient des événements qui ont marqué la vie de sa famille, mariages, enterrements, maladies, naissances, mais aussi les études, leur abandon. En tant qu’aîné, il fallait aider la famille à vivre, il est devenu instituteur après une brève formation pendant un été…

Mon avis : un beau texte, avec même un poème intercalé à la fin du chapitre 6. Le récit ne se fait pas dans l’ordre chronologique, mais dans celui de la mémoire du narrateur, qui les restitue dans le désordre… La guerre de libération (plaçons nous du côté du colonisé, pour une fois…) est surtout vue à travers des faits de petite et grande résistance au quotidien, comme cette femme qui fait passer des fonds en scotchant les billets dans les langes d’un bébé… L’indépendance, proclamée le 5 juillet 1962, est assez peu évoquée, il est même parfois difficile de savoir si l’on se place avant ou après cette date. De la période après l’indépendance ne se distingue vraiment que le tremblement de terre de 1980 et ses destructions.

Sinon, à nouveau, un livre avec beaucoup trop de coquilles qui rendent parfois la lecture incompréhensible ou qui la ralentissent, avec le sens de la phrase qui n’apparaît pas au premier abord… Ainsi, systématiquement, il y a « prés » pour « près », « dés » pour dès ». Quelques autres exemples au fil des pages:
– page 86 : « j’étais le premier enfant a été [pour: à être] scolarisé »;
– page 103 : « très préoccupé pas [pour: par] l’état de santé »;
– page 123 : « les brèches par lesquelles pénétraient [pour: pénétrait] l’eau ».

Les génies sont fous de Boureima Gazibo

Couverture de Les génies sont fous de Boureima Gazibo pioche-en-bib.jpgUn livre trouvé parmi les nouvelles acquisitions de la médiathèque.

Le livre : Les génies sont fous de Boureima Gazibo, éditions de L’Harmattan, 2011, 208 pages, ISBN 978-2-296-55229-6.

L’histoire : au Niger de nos jours. Kaïla Hari a quitté son village natal pour la capitale, Niamey, il y a douze ans, il y a trouvé sa femme, eu deux enfants, est devenu fonctionnaire… et est tombé gravement malade. Depuis des mois, il erre d’hôpitaux en hôpitaux, de médecins en médecins, a perdu du poids, mal au ventre, aucun diagnostic précis… Alors, aujourd’hui, il rentre, seul, au village. Avec l’aide de son oncle et de son cousin, bien que réticent, il va remettre son sort à la médecine traditionnelle…

Mon avis : un texte qui m’a bien plu, mais desservi par une orthographe et des coquilles à la pelle, qui parfois rendent même difficile la compréhension du texte… Sans parler de la concordance des temps, etc. Il n’y a donc plus de relecteur chez l’Harmattan??? Je n’ai pas résisté, j’en ai marqué une partie ci-dessous, et encore, je n’ai pas fait une lecture spécifique sur les fautes… Franchement agaçant… Mais ce livre est quand même une plongée intéressante dans l’opposition entre la vie à la ville et celle au village, la médecine traditionnelle et la médecine occidentale (toutes deux en échec, au final).

Petit florilège de coquilles, et encore, je n’ai pas noté les fautes de virgules (toujours mal placées après mais et car), tirets, majuscules en début de phrase, formats variables de guillemets et d’apostrophes… et je n’ai sans doute repéré qu’une petite partie des erreurs…

Page 20 : il sentit la remarqua

Page 43 : le bruit de [pour que] cela

Page 52 : ils eurent finirent

Page 74 : qu’elle le souhaiterai[t]

Page 74 : pour qu’il soit revienne [???]

Page 78 : si demain par exemple tu voudras me voir

Page 86 : comment in grand soldat comme lui puisse-t-il

Page 86 : ce n’était pas sa faute que cet accident soit arrivé

Page 87 (et aussi pages124 et 125), une apostrophe avant ou après y (il ‘y en a, il y’ aura, il y’ a)

Page 91 : Peut-être tu ‘es laissé aller

Page 92 : je ne [me] suis pas laissé

Page 92 : accent circonflexe manquant sur paraît (aussi pages 155 et 158)

Page 98 : ils n’en attrapaient [pas] en couple

Page 102 : les écarts de langages

Page 106 : Hamsou Hamani parût gênée

Page 107 : s’il te plaît

Page 108 : mais, écoute-moi, bien (les virgules mal placées perturbent la lecture)

Page 114 : il y avait de marabouts (de pour des, deux ?)

Page 135 : ils pourront […]se retrouver balancer dans la nature

Page 136 : la boîte de nuit

Page 138 : Alarba venant ‘accoucher [d’accoucher?] d’un garçon

Page 142 : ravi d’avoir retrouvé sa source, de sa jeunesse et un pan de son passé

Page 144 : en venant danser, bousculer, et de déranger

Page 154 : il ne se passait [pas] de semaine

Page 168 : le piroguier ne semblait [pas] avoir été ému

Page 199 : il lâcherait, la tête du bouc […] ainsi [que] le canard

Page 204 : il n’avait [pas] bougé

Page 205 : accepterait-il d’enregistrerait

Page 206 : il avait à peine levé les yeux sur […] qui, pourtant, l’interrogerait du regard

Page 207 : restées accrochées à [la] grand poutre

logo tour du monde en lecture J’ai sélectionné ce livre pour le tour du monde en lecture proposé par Livresque, au titre du Niger… Les cinquante livres de cinquante auteurs de pays différents sont dépassés, mais je poursuis ce tour du monde!

La folie Verdier de Michel Quint

Couverture de La folie Verdier de Michel Quint pioche-en-bib.jpgJ’ai trouvé ce livre à la médiathèque parmi les nouvelles acquisitions …

Le livre : La folie Verdier de Michel Quint, collection Histoire courte, Les Éditions du moteur, 2011, 42 pages (numérotées une page pour le feuillet gauche et droit), ISBN 9782918602101.

L’histoire : de nos jours quelque part dans le nord de la France. Un promoteur immobilier, le narrateur, négocie avec une vieille dame de 80 ans, Maire-Madeleine Gheysels, l’achat de sa demeure familiale qui comprend un château (genre château de capitaine d’industrie du début du 20e siècle), avec son parc et au fond, une petite « folie » (ces petites annexes que l’on trouve souvent dans ces propriétés). Justement, cette folie cacherait un trésor… à la chasse auquel part Thierry Sauvage, le gigolo (enfin, pas présenté comme ça) de la vieille dame qui, un peu médium, ressent de mauvaises ondes dans le château. Sauf qu’alors que la vente n’est pas achevée, il saute sur des munitions entreposées dans la folie. Quels secrets s’y cachent?

Mon avis : un petit livre à lire rapidement si vous avez une demi-heure à perdre (dans une salle d’attente?), sinon, vous pouvez vous en dispenser. Même s’il y a beaucoup trop de coquilles (deux fautes de grammaire pour la seule page 6, il y en a d’autres dans les pages suivantes, un format approximatif d’apostrophe, qui varie d’un signe à l’autre…). Un thème récurrent dans l’œuvre de Michel Quint, la Seconde Guerre mondiale et la collaboration. Sans oublier le promoteur immobilier, un peu à l’image de celui de Avec des mains cruelles.

Pour aller plus loin : dans la même collection, mais dans un format deux fois moins haut (les pages restant numérotées par double page), je vous ai parlé de et de La longue nuit d’un repenti de Yasmina Khadra et de La photographe de Christophe Ferré

Du même auteur, Michel Quint, je vous ai parlé de Effroyables jardins et Aimer à peine ; Avec des mains cruelles.; La folie Verdier (ci-dessus) ; Close-up, L’espoir d’aimer en chemin, Et mon mal est délicieux ; Fox-trot

La couleur des sentiments de Kathryn Stockett

Couverture de La couleur des sentiments de Kathryn Stockett logo du chalenge 1% rentrée littéraire 2010pioche-en-bib.jpgOn a beaucoup parlé de ce livre après la rentrée littéraire (il a d’ailleurs reçu le grand prix des lectrices de Elle), je l’ai lu après une longue attente sur la liste de la médiathèque.

Le livre : La couleur des sentiments de Kathryn Stockett, traduit de l’anglais par Pierre Girard, éditions Jacqueline Chambon, 2010, 526 pages, ISBN 978-2742792910.

L’histoire : de 1962 à 1964, à Jackson dans le Mississipi. D’un côté, un quartier blanc avec de grandes maisons et des femmes blanches qui s’occupent d’œuvres de charité pendant que les maris travaillent. De l’autre, un quartier noir avec des petites maisons bien tenues aussi par des femmes noires… qui écoutent les sermons du pasteur à la radio et fréquentent d’autres paroisses. Ces femmes sont aussi souvent bonnes chez les blanches, assurant le ménage et la garde des enfants, et pouvant être remerciées à tout moment. Du côté des blancs, une femme tente de mettre en place des toilettes séparées pour leurs bonnes noires (et aussi les jardiniers noirs). De l’autre, la progression des revendications des droits civiques, au péril de leur vie, parfois (un jeune homme est battu et reste aveugle pour avoir utilisé par erreur les mauvaises toilettes). Trois femmes mènent alternativement ce récit… Aibileen vit seule après la mort de son fils d’un accident de travail. Elle est bonne depuis quarante ans et essayent d’inculquer à la nouvelle petite fille qu’elle élève à la place de sa mère des notions d’égalité des blancs et des noires… Minny est sa meilleure amie. Elle a deux enfants, un mari alcoolique et une grande gueule. Elle n’arrête pas de se faire virer de chez ses patrons pour leur avoir dit ce qu’elle pense, malgré les recommandations de sa mère, jadis. Elle retrouve une place chez une femme blanche isolée dans sa communauté. Enfin, Skeeter Phelan, qui revient chez ses parents après ses études supérieures et rêve d’être journaliste et écrivain. outre la lettre de la paroisse, elle trouve un petit emploi dans un journal local, où elle doit tenir une chronique ménagère… domaine où elle ne connaît rien. Constantine, la bonne qui l’avait élevée, ayant brusquement disparu dans des circonstances étranges (partie, renvoyée?), elle s’adresse à Aibileen pour avoir les réponses. C’est alors que naît un projet fou et dangereux pour toutes, interviewer les bonnes pour raconter de leur point de vue leurs conditions de travail et de vie… Qui, à part Aibileen, va accepter de prendre le risque?

Mon avis : la forme de ce récit à trois voix m’a beaucoup plu. Même s’il est parfois rédigé dans une langue familière et parlée, et desservi (et oui, encore) par trop de coquilles… Cette fois, c’est dû je pense au traducteur, car il s’agit de fautes de grammaire (singulier/pluriel) récurrentes, plus il y a de fautes au départ, plus il en reste après le passage du correcteur, mais voyant cela, l’éditeur aurait pu commander une autre lecture… Voir en fin d’article mon relevé des fautes pour la fin du livre (agacée, j’ai fini par noter)… Cette forme littéraire est un très bon moyen pour partager la montée de la lutte pour les droits civiques, faire prendre conscience des humiliations continuelles dont sont victimes les bonnes. Les événements nationaux sont à peine signalés, l’assassinat de Kennedy, la grande marche de Martin Luther King (pour l’éditrice, le livre doit paraître en fonction de cette marche). Au fil des pages, quelques progrès quand même, la bibliothèque des blancs s’ouvre aux noirs… Un récit sensible, émouvant, que j’ai dévoré sur deux jours… Sur un sujet proche mais un point de vue différent, je vous conseille aussi Chien blanc de Romain Garry.

Les fautes que j’ai relevées dans les 150 dernières pages, je n’ai pas noté avant et j’en ai sans doute laissé passer: elle pour elles page 372, il pour ils p. 397, ait pour ai p. 398, il pour ils p. 474, on pour ont p. 523. Il faudrait peut-être offrir un petit Bled au traducteur?

Touriste de Julien Blanc-Gras

Touriste par Julien Blanc-Gras livres, critiques citations et bibliothèques en ligne sur Babelio.com J’ai reçu ce livre dans le cadre d’une opération Masse critique organisée par Babelio.

Le livre : Touriste de Julien Blanc-Gras, éditions Au diable Vauvert, 2011, 260 pages, ISBN 9782846262958.

L’histoire : il y a des années en Angleterre, puis de nos jours à travers le monde… Obnubilé par la géographie, les cartes et les atlas, dès qu’il est majeur, le narrateur décide de partir en Angleterre avec son passeport tout neuf, sans être soumis à l’autorisation parentale de sortie du territoire. Entre étudiants et travail dans une usine de conditionnement de poissons à Hull, il découvre le monde entier sans bouger… Il a calculé qu’en restant 150 jours dans un pays, il pouvait tous les visiter dans sa vie.On le retrouve plus tard (il a une femme, des enfants, à peine signalés au détour d’une phrase), touriste professionnel, c’est-à-dire employé par des revues pour visiter un hôtel-club en Tunisie, suivre une équipe scientifique à Madagascar ou au Mozambique, etc. (en Israël et en Palestine, au Guatemala, en Chine…).

Mon avis : le nombre de fautes de typographie dessert sérieusement ce livre, voici quelques exemples, je n’ai pas tout noté, n’ayant pas toujours eu un stylo sous la main au fil de ma lecture : p. 35, vent pour veut, p. 46 du pour , p. 84, il a regard profonde de (manque le?), p. 94, le c de centaine sur la ligne précédente, p. 216, le symbole de la livre sterling £ s’est glissé en tête d’un mot, page 246, un et a perdu son e, p. 254, un é son accent (s’echappe), etc. Par ailleurs, je n’aime pas beaucoup ce style qui ressemble au langage parlé. Du routard au touriste professionnel, soulignant que le touriste est souvent mal vu – notamment l’allemandenshort (sic), qui n’est pas forcément allemand, le narrateur dénigre le touriste de base mais n’approfondit pas vraiment lui-même la vie des pays qu’il visite. Mon avis est donc assez mitigé…