Je viens, de Emmanuelle Bayamack-Tam

pioche-en-bib.jpgCouverture de Je viens, de Emmanuelle Bayamack-TamUn livre recommandé dans la sélection d’été du magazine Causette et trouvé dans une annexe de la médiathèque.

Le livre : Je viens, de Emmanuelle Bayamack-Tam, éditions POL, 2014, 462 pages, ISBN 9782818035412.

L’histoire : de nos jours à Marseille. Charonne, la vingtaine, est une jeune fille métisse, obèse, abandonnée à sa naissance, adoptée à l’âge de 5 ans, par des parents qui l’auraient bien rendu quelques mois plus tard à l’aide sociale à l’enfance, « trop noire »… Dans la grande maison, il y a sa grand-mère, Nelly, nonagénaire, ex-star d’une grande beauté, Charlie, son deuxième époux, raciste, atteint de la maladie d’Alzheimer depuis quelque temps. Quand ils ne sont pas en vadrouille au Bhoutan, il y a aussi les parents de Charonne, Gladys, la fille – la soixantaine – de Nelly et Fernand (qui fut son grand amour malgré son infidélité), et Régis, le fils de Charlie et d’une mère qui les a abandonnés quand il avait douze ans. Ajoutez à ces personnages les employés de maison, une famille philippienne, les parents, aidés pour leurs vieux jours par leurs enfants (un garçon adopté et 6 filles), et un mystérieux personnage qui semble habiter le bureau, et vous aurez le tableau général de cette maisonnée…

Mon avis : trois chapitres d’environ 150 pages chacun, avec pour narratrice successivement Charonne (personnage récurrent de l’auteure mais je n’ai pas lu ses autres romans), Nelly et Gladys, la même histoire, un point de vue et donc des « vérités » qui varient pour chacune. Un seul lieu, une grande maison située à Marseille (mais ça pourrait être ailleurs), quelques rares escapades, dans le parc voisin, à l’hôtel (pour la nuit de noces de Nelly et Fernand), d’autres biens hérités de Fernand (la villa à Cassis etc., juste mentionnés). L’amour ou le manque d’amour filial, mais aussi le racisme, la beauté (de Nelly jeune), la laideur (supposée de Charonne), sont au cœur de ces trois récits successifs d’une même histoire familiale. Il y a aussi la tentation du suicide : par Charonne, la mal-aimée, rejetée à sa naissance puis par ses curieux parents adoptifs, de Nelly, qui veut en finir avec sa déchéance et surtout celle de Charlie, en mettant de côté des médicaments… Un récit à la limite du conte, surtout lors des apparitions du « fantôme » dans le bureau, sur fond de Petrouchka, ce conte russe mis en ballet par Igor Stravinski. Alors, vous demandez-vous? Ai-je aimé ce livre? Je ne sais pas, je l’ai lu de manière fragmentée, sur une quinzaine de jours, je l’avais choisi en raison de la critique que j’avais lue mais aussi parce que POL offre l’avantage d’avoir un interligne suffisant pour ne pas devoir emporter l’ordinateur et la caméra en vacances, c’était sans compter sur le fait que les pages ne sont pas assez opaques et que le texte du verso des pages brouille ma lecture, impossible de lire plus de quinze à vingt pages à la fois, cela n’aide pas pour apprécier un ouvrage. Chacun des trois gros chapitres de 150 pages forme un bloc compact, sans subdivision (sous-chapitre, saut de page), un choix de l’auteur mais cela n’aide pas à « respirer », ni à reposer la vue surtout. De plus, à nouveau, comme il y a des mois avec résonne/raisonne dans N’entre pas dans mon âme avec tes chaussures de Paola Pigani, mon cerveau a eu des difficultés à restituer le sens d’une phrase mal orthographiée :  » ma décision est prise est je n’y reviendrai pas  » (page 239)… Bref, l’inconfort matériel de la lecture ne m’a sans doute pas aidée à apprécier ce roman à sa juste valeur.

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