
Ludovic Trarieux est né le 30 novembre 1840 à Aubeterre-sur-Dronne (un village à visiter!) au sud de la Charente (et mort à Paris le 13 mars 1904), il fut le fondateur et le premier président de la Ligue française des droits de l’Homme de 1898 à 1903., il s’est notamment battu pour la révision du procès du capitaine Dreyfus, pour une biographie plus complète, voir le site du Sénat.
Un monument lui rend hommage à Paris, tout près de la place Denfert-Rochereau, dans le square Nicolas Ledoux. Comme le dit la mention au dos, il a été « élevé par souscription publique / et inauguré le 12 mai 1907 ». Il semblerait que la famille de Dreyfus ait largement participé à cette souscription.
Il porte les signatures difficilement lisibles « Jean Boucher Stat. » et « V. Lesage Arch. », il s’agit du sculpteur Jean Boucher (Cesson, 1870 – Paris, 1939) et de l’architecte Victor Lesage (1873-1953), qui a notamment réalisé, avec Charles Mitgen, la maison de la Mutualité à Paris. Le plâtre du monument a été présenté au salon des artistes français de 1908 (la même année que le Cerf, faon et biche de Georges Gardet, à voir à Nantes, mais en catégorie architecture et pas en sculpture).
Une veuve et son enfant se présentent au pied du socle dominé par une grande stèle dédiée « Ludovic Trarieux / 1840-1904 » contre laquelle s’appuient de part et d’autre un homme et une femme, allégories du Travail et de la Justice. Au centre de la stèle est dessiné une grande table de la loi portant l’inscription « Les / droits de l’homme / I / II / III ».
Au sommet de la stèle se trouvait un buste en bronze représentant Ludivic Trarieux et qui a été fondu sous l’occupation, en 1942, on peut le voir sur cette carte postale ancienne. Seuls les éléments en pierre sont donc conservés.
L’homme, allégorie du Travail, porte de grosses chaussures et des vêtements de travail, manches relevées et outils glissés dans la ceinture.
La femme est une allégorie de la Justice, elle est vêtue à l’Antique et pieds nus.

La femme avec l’enfant montent les marches du socle. La femme porte un manteau avec un un grand manteau, tête couverte en signe de deuil, tandis que l’enfant (garçon ou fille?), en sabots et cheveux courts et en robe (ce qui n’en fait pas obligatoirement une fillette à l’époque), porte des objets assez indéfinissables (un livre et ?).
Photographies de mai 2013.
En vous montrant il y a quelques semaines les
Il porte la signature du sculpteur, « Fratin »…
… et la marque du fondeur, « De Eck et Durand, 1850 ».
Ce cheval a été l’objet de critiques lors de sa présentation: au lieu d’être représenté dans une position classique et figée, l’artiste a choisi de le mettre en mouvement avec sa queue au vent et sa tête fièrement dressée, comme aux aguets. Il est quand même beaucoup plus calme que celui du
Cela fait un bon moment que je ne vous ai pas parlé de l’
Ce plan de sauvegarde prévoit (entre autres) de raser le parking de la résidence installé en plein milieu du cloître dans des matériaux de médiocre qualité… mais 
Les serpents entrelacés, à l’autre bout du chevet, se mordent la queue… Un motif assez récurrent dans l’art roman notamment en Poitou.

Le 

Adolphe Thiers (1797-1877), premier président de la troisième République, a une tombe imposante, façon mausolée, dans le
Le fronton en marbre comprend deux figures allégoriques, le patriotisme sous les traits d’un homme ailé et la République (la France), assise et tenant un drapeau (à l’intérieur du tombeau, une autre République est assise, vaincue, sur un canon, garde son gisant).
La sculpture du fronton est signée « H. Chapu » pour Henri [Michel Antoine] Chapu (Mée-sur-Seine, 1833 – Paris, 1891), grand prix de Rome en 1855, conjointement avec
Voici un détail des visages bien sales et très classiques des allégories.
Au pied du patriotisme, un enfant git… mort ou endormi?
Dans la cour de l’hôtel de ville d’Angoulême se trouvent deux bustes en pierre, copies réalisées par surmoulages des plâtres originaux, les bronzes ayant été fondus pendant la deuxième guerre mondiale. A gauche se trouve le sculpteur
Je vous ai déjà montré plusieurs œuvres de Raoul Verlet (Angoulême, 1857 – Cannes, 1923): vous pouvez revoir à Limoges, le monument à
Le buste porte la signature « E. Peyronnet », pour
Paul Abadie fils (Paris, 1812 – Chatou, 1884) a été un architecte qui s’est assez violemment affronté à Prosper Mérimée pour la restauration notamment des cathédrales de Périgueux, d’Angoulême et de Bordeaux avant d’être l’architecte du Sacré-cœur à Paris, dont les travaux, commencés en 1875, se sont achevés en 1914, trente ans après sa mort. Il est aussi l’auteur du nouvel hôtel de ville (aujourd’hui bien sale!) d’Angoulême,
Le buste de Paul Abadie est signé « J. Thomas » alors que l’original porte « G.J. Thomas 1879 », pour Gabriel Jules THOMAS (Paris , 1824 – Paris, 1905), premier prix de Rome de sculpture en 1848 (après avoir reçu le deuxième prix en 1844), dont je vous reparlerai bientôt pour une œuvre autrement plus monumentale, la tombe du baron Isidore Taylor au cimetière du Père Lachaise. Il a réalisé le buste en 1880, du vivant d’Abadie, et présenté au
Nous retournons aujourd’hui au cimetière du Père Lachaise à Paris, sur la tombe de Félix Faure (Paris, 30 janvier 1841 – Paris, 16 février 1899). Un président de la République (élu en janvier 1895) probablement plus connu pour le contexte de sa mort (au lit avec sa maîtresse, Marguerite Steinheil, à l’Élysée) que pour son action politique. C’est à lui qu’Émile Zola adresse son célèbre J’accuse dans l’affaire Dreyfus, dont il avait refusé la révision du procès (voir
Félix Faure est représenté allongé sur deux drapeaux (l’un français, l’autre russe, il a œuvré pour l’alliance franco-russe) dont les hampes sont posées sur son côté droit et le drapé replié sur ses jambes. Deux couronnes mortuaires (en bronze également) sont posées aux pieds de la tombe.
La sculpture en bronze porte la signature « St Marceaux 1900 ». Il s’agit de René de Saint-Marceaux (Reims, 1845- Paris, 1915).
Le gisant porte la croix de grand maître de la légion d’honneur. Sur l’oreiller est inscrit un extrait de la Bible (Évangile de Jean, 11-25), généralement repris dans la messe de requiem (messe des morts): « Ego sum resurrectio et vita ; qui credit in me, etiam si mortuus fuerit, vivet » (Je suis la résurrection et la vie ; qui croit en moi, fût-il mort, vivra), formule que l’on trouve assez souvent sur des tombeaux… beaucoup plus anciens, remis à la mode dans la deuxième moitié du 19e siècle. Dieu pardonne la polygamie? Même sa femme repose dans le même tombeau que lui!
Je poursuis la visite du
C’est donc 
Voici deux détails du gisant.
Le radeau de la méduse, réinterprété par Antoine Etex, occupe la face principale du piédestal.
Il porte la signature « Etex 1839 » sur un élément du radeau.
Voici deux détails du radeau, des rescapés et des mourants.
Deux soldats en arme sont représentés avec leurs chevaux sur les petites faces. Bon, un cimetière n’est pas un musée, les tombes voisines gênent pour faire une photographie de face…
Les plaques latérales (en haut celle de gauche, en bas celle à droite) portent la signature « T. Géricault 1814 / Etex 1884 »
Voici deux détails de la plaque gauche où l’on reconnaît un hussard sabre au clair sur son cheval (Hussard chargeant). A droite (impossible de faire des photographies de détail, l’espace est trop étroit) est représenté un Cuirassier blessé, debout à côté de son cheval.
Lors de mon dernier passage à Lyon, en avril 2012, La grande statue équestre de Louis XIV, place Bellecour, avait été transformée en support publicitaire et la statue du Rhône portait des traces de peinture verte, restes d’un acte de vandalisme… Cette statue équestre a remplacé la statue équestre de Louis XIV à Lyon par Martin Desjardins, détruite (abattue et fondue) pendant la Révolution (pour ce monument, voir pour aller plus loin en fin d’article). Elle est néanmoins connue par des réductions (tirages à plus petite échelle). Les deux allégories du Rhône et de la Saône, qui se trouvaient de part et d’autre du piédestal, ont été préservées et remises en place sur le nouveau monument.
La signature se trouve sur la terrasse (le rebord vertical) du Rhône: « Fait et fondu par Guill[au]me Coustou Lyonnois 1719 ». Commandées en 1714 aux frères Coustou (la Saône est de Nicolas Coustou), ces allégories du Rhône et de la Saône n’ont été fondues qu’en 1719 et mises en place en 1721, soit bien après la mort de Louis XIV (1er septembre 1715). Mises à l’abri à l’hôtel de ville de Lyon, elles ont été remises à la base du piédestal en 1953.
Le Rhône est représenté sous les traits d’un homme barbu quasi nu. Comme beaucoup d’allégories de fleuves ou de
Il s’appuie sur un lion dont la patte avant droite est posée sur un poisson posé sur une profusion de blé et de raisin… Vive l’abondance des récoltes fournies par le fleuve!
La Saône est elle aussi presque nue et allongée en appui sur un autre lion.
Impossible d’ignorer l’auteur de la statue équestre… c’est marqué en gros sur les faces avant et arrière du piédestal : « Chef d’oeuvre de Lemot sculpteur Lyonnois ». Il s’agit de la dernière œuvre monumentale réalisée par François Frédéric Lemot (Lyon,
Le muséum de Nantes accueillait plusieurs expositions dans le cadre du
Le fronton est encadré à chaque extrémité des rampants par des tigres ailés assez graciles.
La femme brandit un flambeau : elle symbolise la la Science éclairant le monde entre le règne animal (à gauche, incluant des fossiles), le le règne minéral incarné dans le globe terrestre à droite et le règne végétal sur toute la partie droite.
A gauche, dans un décor de plantes tropicales, un singe, un oiseau et une tête de lion occupent la pointe gauche du fronton.
Devant, deux enfants debout, légèrement vêtus, l’un armé d’une lance, leur tournent le dos et font face à l’allégorie assise représentant le règne végétal. Entre l’allégorie assise et la science, un chérubin joue avec un grand crâne animal.
Sur la droite, un autre chérubin semble empêtré dans son vêtement devant le globe terrestre montré du doigt par la Science.
L’allégorie assise reçoit une profusion de plantes de deux enfants représentés debout, nus ou presque (le deuxième porte une sorte de pagne et une besace). Un troisième enfant, accroupi sur la droite, coiffé d’un chapeau cloche, manie le burin et le marteau et porte un sac, il pourrait symboliser le géologue… La partie en pointe à droite est occupée par des fleurs et des plantes où se cache au moins une chenille ou un ver.