Archives par étiquette : sculpture

Niort, l’église Saint-André

Niort, église Saint-André, 1, la façade occidentale Sur la colline de Niort existait une église romane dont il ne reste que quelques vestiges… au musée Bernard d’Agesci (installé dans l’ancien lycée de jeunes filles). Modifiée et agrandie à l’époque gothique puis à la Renaissance, l’église est dévastée par les protestants lors des guerres de religion en 1588. Louis XIV et de Madame de Maintenon décident de financer sa reconstruction au 17e siècle. Après avoir servi de temple de la raison (temple de la montagne) sous la Révolution, puis magasin de fourrages pendant les guerres de Vendée, au milieu du 19e siècle, elle menace ruine. La reconstruction (radicale et presque complète, seules deux chapelles de 17e siècle échappent aux travaux) commence en 1855 et dure presque dix ans sous la direction de l’architecte (dont je vous ai déjà parlé pour l’église Saint-Hilaire, la préfecture des Deux-Sèvres, le palais de justice et la prison), qui choisit le style néo-gothique. Les travaux sont financés par des dons et pour un sixième par la ville de Niort (et oui, nous étions avant la séparation des églises et de l’État).

Niort, église Saint-André, 2, le portail occidental ouvert La façade est surmontée de deux flèches. Au-dessus du portail, sur un fronton à pinacle (pas de tympan ici) a pris place un haut-relief sculpté.

Niort, église Saint-André, 3, le Christ encadré de saint André et saint Pierre sur le portail Sur des nuées, au centre, le Christ est assis sur son trône. De sa main droite, il bénit le passant… et saint André agenouillé et portant sa croix. De sa main gauche, il tend les clefs à saint Pierre, également agenouillé.

Niort, église Saint-André, 4, les statues des saints Pierre et Paul à l'entrée de l'église Quand on entre dans l’église, on est accueilli par deux statues de saints.

A gauche, saint Paul porte un parchemin et s’appuie sur une épée, avec l’inscription Doctor gentium sur le socle, cela vient d’un texte de l’alleluia: Petrus apostolus et Paulus doctor gentium.

A droite, saint Pierre portant ses clefs de la main gauche et un livre (évangile) de la main droite, est qualifié de Claviger Coeli, le porteur de clef céleste.

Je n’ai pas pris de photographies du mobilier ni des peintures murales du chœur et du transept de , peintre niortais dont je vous ai aussi parlé pour l’église Saint-Hilaire.

Niort, église Saint-André, 5, le chevet Au chevet, la taille du transept et des chapelles semble disproportionnée par rapport au chœur. En haut du mur pignon se tient une statue de saint André.

Les photographies datent de mi juillet 2011.

Nicolas-Joseph Beaurepaire par Maximilien Bourgeois à Angers

Nicolas-Joseph Beaurepaire par Maximilien Bourgeois à Angers, vue généraleJe n’ai quasiment pas bougé de Poitiers depuis juillet dernier, mais j’ai plein de photographies en stock… Direction aujourd’hui, avec des clichés pris en octobre 2011, sur le pont de Verdun.

 

Nicolas-Joseph Beaurepaire par Maximilien Bourgeois à Angers, dédicaceLe monument est dédié « à / Beaurepaire » et porte la mention « 14 juillet 1889/ De Guignard Maire ». Si l’on se réfère à la fiche de la base de données e-monumen, un premier projet de 1836, par Louis David d’Angers, n’a pas abouti, un piédestal dont la première pierre est posée en 1848 reste vide. Un nouveau projet, en 1881, aboutit à l’érection de ce monument inauguré le 14 juillet 1889 par le Dr Guignard, porteur du projet depuis plusieurs années alors qu’il n’était que conseiller municipal. Nicolas-Joseph Beaurepaire (Coulommiers, 1740 – Verdun, 1792) fut officier sous l’Ancien Régime puis au début de la Révolution, a pris sa retraite en Anjou en 1791 avant de « rempiler » quelques mois plus tard à la tête du bataillon des volontaires de Mayenne-et-Loire et de se retrouver à Verdun, bientôt assiégée par les Prussiens où il trouve la mort le 2 septembre 1792 au moment de la reddition de la ville (assassiné ou suicidé, les versions divergent). Il aurait dû faire partie de « l’armée de généraux » qui peuplent le Panthéon à Paris, mais son corps ne fut pas retrouvé au moment du transfert…

Nicolas-Joseph Beaurepaire par Maximilien Bourgeois à Angers, signature de Maximilien Bourgeois

La ville d’Angers a choisi de reproduire le monument érigé à Coulommiers, la ville natale de Beaurepaire, avec une statue en pied de Maximilien [Louis] Bourgeois (Paris, 1839 – Paris, 1901) présentée au salon des artistes français de 1884 sous le n° 3310. Comme beaucoup de statues en bronze, elle fut fondue en 1942 sous le régime de Vichy. Un nouveau tirage est réalisé et inauguré en 1987 (d’après le modèle en plâtre aujourd’hui conservé au musée municipal des Capucins à Coulommiers?). La signature porte la trace de cette péripétie: Il porte la signature « Max(lien) Bourgeois scup(t) / Fond. Joly Nantes ». La statue de Coulommiers a également été fondue en 1942…

Nicolas-Joseph Beaurepaire par Maximilien Bourgeois à Angers, trois vues, de trois quarts et de côtéIl est représenté en uniforme, debout, en appui de la main gauche sur son épée reposant au sol, bras droit ramené sur la poitrine, poing serré.

Nicolas-Joseph Beaurepaire par Maximilien Bourgeois à Angers, vue de profil avec la tableDerrière lui se trouve une table où est étalée une carte avec la mention « France », sur laquelle sont posés un pistolet, une plume, de l’encre et des feuilles de papier.

Nicolas-Joseph Beaurepaire par Maximilien Bourgeois à Angers, détail du visageOh, il a l’air bien sévère et pas commode, le sieur Beaurepaire avec ses sourcils froncés…

 

 

 

 

Hippolyte Taine et le général Gouraud square d’Ajaccio à Paris

Le monument à Hippolyte Taine dans le square d'Ajaccio à Paris, vue généralePuisque nous étions la semaine dernière dans le square d’Ajaccio à Paris (près des Invalides) avec La défense du foyer… par Emile André Boisseau, retournons y cette semaine avec les deux autres monuments qui s’y trouvent, toujours avec des photographies de février 2012.

Le monument à Hippolyte Taine dans le square d'Ajaccio à Paris, dédicaceLe premier monument, réalisé par l’architecte Dessauer, se compose d’un gros bloc en pierre sur lequel sont apposés un médaillon en bronze et la dédicace « A la / mémoire / de / Hippolyte Taine / 1828-1893 / Causas rerum altissimas / candido et constanti animo / in philosophia historia literis / perscrutatus / veritatem unice dilexit ».

Le monument à Hippolyte Taine dans le square d'Ajaccio à Paris, signature de Oscar Roty sur le médaillonLe médaillon en bronze porte la signature de O. Roty, pour [Louis] Oscar Roty (Paris, 1846 – Paris, 1911). Son fils, Georges Roty, lui a consacré un livre (Le médailleur Louis Oscar Roty (1846-1911), sa vie, son œuvre, Presses du Compagnonnage, 1971) et un musée géré par une fondation à Jargeau dans le Loiret [du même artiste, voir le médaillon de Louis Herbette].

Le monument à Hippolyte Taine dans le square d'Ajaccio à Paris, le médaillon en bronzeIl porte l’inscription « Hippolythe Adolphe Taine » au-dessus de son portrait de profil gauche… à moitié chauve, moustache et barbiche portées fièrement. L’érection du monument a été décidée en 1928 pour le centenaire de sa naissance, il est finalement inauguré en 1931 (voir la fiche de la base de données e-monument). Hippolyte (Adolphe) Taine (Vouziers, 1828 – Paris, 1893), agrégé de philosophie, fut professeur de philosophie… à Poitiers (si, si!), à Nevers et à Besançon, mais comme de nombreux érudits de son époque, il est difficile à classer avec son Histoire de la littérature anglaise (5 volumes, 1863-1866) et son Histoire des origines de la France contemporaine (1875-1893). Il a à son tour fait l’objet de nombreuses études, dont la plus récente est parue en 2013 (Nathalie Richard, Hippolyte Taine : Histoire, psychologie, littérature, Classiques Garnier, je ne l’ai pas lue!).

Le monument au général Henri Gourauddans le square d'Ajaccio à Paris, dédicaceLe troisième monument du square est dédié à « Général / Henri / Gouraud / 1867 – 1946 / gouverneur militaire / de Paris 1923-1937 ». Le général Henri [Joseph Eugène] Gouraud s’est illustré « aux colonies », notamment en Afrique (adjoint de Lyautey au Maroc de 1911 à 1914), puis en Champagne pendant la Première Guerre mondiale, et à nouveau dans les colonies, au Liban et en Syrie, avant de terminer sa carrière comme gouverneur militaire de Paris (voir sa biographie sur le site des lycées français Gouraud et Descartes). Il est inhumé dans le monument-ossuaire de la ferme de Navarin (Monument aux morts des Armées de Champagne), à Souain-Perthes-lès-Hurlus, qu’il avait inauguré en 1924 (par l’architecte Bauer et le sculpteur Maxime Real del Sarte)… pour être « auprès de ses hommes morts pour la France ».

Le monument au général Henri Gourauddans le square d'Ajaccio à Paris, vue généraleRevenons à Paris… Le monument se compose d’un haut socle portant le buste du général en pierre. Je n’ai pas trouvé la signature du sculpteur.

Le monument au général Henri Gourauddans le square d'Ajaccio à Paris, le buste de face et de profilet ai vu sur plusieurs sites que le monument date de 1899, ce qui est impossible, le général est représenté vieux, en 1899, il aurait eu 33 ans et ne porterait pas toutes ces décorations obtenues plus tard! Si le buste est contemporain de la dédicace, il doit dater des années 1950…

Comment on fait des bébés? A poil, au Moyen-Âge aussi!

Extrait de centre Presse avec une coquille autour de Copé et Tous à poilComme annoncé jeudi et samedi derniers, aujourd’hui, je vais vous présenter du « dur » pour rebondir sur  Tous à poils, de Claire Franek et Marc Daniau, aux éditions du Rouergue… Même si, si j’en crois la presse locale et comme je vous l’ai déjà montré (c’est même repris dans les perles de la presse du Canard Enchaîné du 19 février 2014), M. Copé est pour, finalement. Lu dans Centre presse du 13 février 2014 (la photographie ci-dessus): « L’UMP a pris mercredi la défense de son président Jean-François Copé, objet de vives critiques après sa dénonciation du livre Tous à poil, qu’il a recommandé [sic] pour les classes primaires ».

[Canard enchaîné, petites perles, édition du 19 février 2014 avec reprise de Centre pressePS: signalé au Canard Enchaîné, qui l’a repris, édition du 19 février 2014!]

Avant d’attaquer le sujet, je voudrais vous conseiller l’article recommandé hier par Philippe, la vision en bande dessinée du sexisme ordinaire par Lili aime le nougat. Je rappelle aussi aux imbéciles qui seraient tentés de s’attaquer aux sculptures qui suivent qu’elles sont protégées au titre des monuments historiques et que toute dégradation peut les envoyer en prison.

Scène d'accouplement, sculpture romane de la façade de l'église Saint-Savinien à Melle, Deux-Sèvres Direction tout d’abord pour Melle, dans les Deux-Sèvres, avec la façade de l’église Saint-Savinien, en centre-ville, à côté de l’ancien château (devenu hôpital) et de l’hôtel de Ménoc. Ce n’est pas l’église la plus célèbre des églises romanes de Melle où les églises Saint-Hilaire et Saint-Pierre sont sans doute plus visitées, mais elle vaut le détour. Quand elle est ouverte au public, n’hésitez pas à entrer, vous verrez entre autre un beau chapiteau sur l’histoire de saint Savinien.

La façade et la nef de l’église Saint-Savinien datent de la deuxième moitié du 11e siècle (le transept et chevet sont un peu plus récents, du 12e siècle). La sculpture qui nous intéresse se trouve en façade. Il s’agit d’une métope qui représente une scène explicite d’accouplement. L’homme et la femme, tête contre tête, sont en position assise, la femme à gauche, grassouillette, tient l’épaule du monsieur (plus svelte) dont le sexe est bien visible et engagé entre ses cuisses.

Homme nu avec sexe proéminent, sculpture romane de la façadeSi on se déplace un peu plus à gauche de la façade, une autre métope montre un homme nu, allongé sur le ventre, sexe bien visible aussi…

Scène d'accouplement, sculpture gothique sur un chapiteau dans l'église de Payroux, Vienne, vue largeIl y a beaucoup d’autres scènes de ce type dans l’art roman, pas seulement de chastes Adam et Eve ou des femmes dénudées pour symboliser la luxure, je vous en montrerai d’autres un de ces jours… En attendant, avançons un peu dans le temps, vers la fin de l’époque gothique, au sud de la Vienne, à Payroux. Nous voici à l’intérieur de l’église Notre-Dame, de quoi se réconcilier avec la messe si on s’y ennuie…

Scène d'accouplement, sculpture gothique sur un chapiteau dans l'église de Payroux, Vienne, vue rapprochéeComment ça, vous ne voyez rien? On s’approche, désolée pour la qualité de la photographie, en intérieur, mon appareil photo ne fait pas toujours bien le point… Bon, pas facile pour un sculpteur de bien montrer ces scènes. L’homme et la femme sont allongés sur le dos, sexe contre sexe au centre du chapiteau et tête vers l’extérieur, la femme à gauche et l’homme à droite. La femme, seins nus et tête sur un oreiller, semble passive, les bras levés. L’homme, tête tendue vers l’arrière, semble plus actif et lui tient fermement les jambes écartées de chaque côté de son corps à lui. Aucun doute sur la nature de leur relation, là aussi, le sexe de l’homme est bien engagé dans celui de la femme, ses jambes à lui sont repliées vers le haut. Position inconfortable et peu réaliste, il s’agissait plus de montrer l’acte. Alors, Tous à poil, même à l’église???

Photographies de 2010.

Poitiers, chevet de l'église Saint-Hilaire, absidiole du transept sud, métope avec la lutte finale et un obscenaPS: et les animaux aussi peuvent avoir des érections dans l’art roman… Voir ou revoir la lutte finale et un obscena sur une absidiole du transept de l’église Saint-Hilaire-le-Grand à Poitiers.

La défense de la famille… par Emile André Boisseau

La défense de la famille par Boisseau à Paris, dans le square d'AjaccioD’aucuns défendent ces dernières semaines une vision très rétrograde de la famille. J’en ai retrouvé une qui doit bien leur plaire dans mes photographies (prises en février 2012): elle se trouve dans le square d’Ajaccio, dans le 7e arrondissement de Paris, un square créé en 1865 par Jean-Charles Alphand (Grenoble, 1817 – Paris, 1891, enterré au cimetière du Père-Lachaise avec sur sa tombe un buste de Jules Coutan) et qui longe le côté nord-est de l’hôtel des Invalides.

La défense de la famille par Boisseau à Paris, signature de Emile André BoisseauCe groupe sculpté en marbre a pour titre « La défense du foyer » et porte la signature « É[mile André] Boisseau » (Varzy, 1842 – Paris, 1923). Cette allégorie de la famille a été sculptée en 1887 et il en existe des versions en bronze et des réductions. Il semble avoir été présenté au salon des artistes français de 1881, mais c’est l’année qui manque dans les catalogues numérisés par la Bibliothèque nationale de France (base Gallica).

La défense de la famille par Boisseau à Paris, vue de face et de profilUn homme debout (un valeureux gaulois), une femme assise (toute menue et apeurée), un bébé… L’homme tenait un glaive brisé (comme le soldat du Gloria Victis d’Antonin Mercié) dans la main droite mais il n’en reste que le pommeau. Vous pouvez le voir dans son état d’origine sur le plâtre patiné attribué musée d’Orsay (et mis en dépôt au musée de Clamecy), il figure dans le catalogue des sculptures du musée d’Orsay, dirigé par une certaine… Anne Pingeot, et Antoinette Le Normand-Romain et Laure de Margerie.

La défense de la famille par Boisseau à Paris, le pagne en peau de fauve, la mère et le bébéUn père, une mère, un bébé. Le père est nu, vêtu d’une peau de fauve (tigre?) comme d’un pagne retenu par son baudrier. Il domine la scène et « protège » sa femme et le bébé qu’il ne porte pas (ça serait attenter à sa virilité?) mais qui repose sur les genoux de la mère.

La défense de la famille par Boisseau à Paris, les pieds du père et de la mèreLe père est chaussé, mais la mère pieds-nus…

La défense de la famille par Boisseau à Paris, le bébé tout nu… et le bébé tout nu, même s’il a perdu sa main droite et son pénis. Il semble pleurer, grimaçant bouche ouverte et yeux fermés.

Extrait de centre Presse avec une coquille autour de Copé et Tous à poilA poil, ça doit plaire à M. Copé, LOL! (si, si, j’ai lu ça dans Centre presse du 13 février 2014: « L’UMP a pris mercredi la défense de son président Jean-François Copé, objet de vives critiques après sa dénonciation du livre Tous à poil, qu’il a recommandé [sic] pour les classes primaires ». Pour ceux qui veulent ce livre « recommandé pour les classes primaires », c’est Tous à poils, de Claire Franek et Marc Daniau, aux éditions du Rouergue).

La défense de la famille par Boisseau à Paris, le bébé tout nu, détail du sexe coupé(PS: pour répondre à Marlie, voici un détail, il y a bien le scrotum, mais le zizi est cassé presque au ras, pauvre bébé! Euh, j’ai retaillé dans ma photo pas très lourde, si un(e) ami(e) parisien(ne) a l’occasion de passer par là, de faire une photo rapprochée et de me l’envoyer, je remplacerai)

La défense de la famille par Boisseau à Paris,  coiffure du pèreDans le même esprit, vous croyez que des cheveux longs, c’est en accord avec « un homme »??? Bon, ça doit aller avec « Notre ancêtre le Gaulois bien fort ». Ah les stéréotypes… Belle sculpture mais vision pour le moins rétrograde de la famille et du Gaulois!

Dans le même square se trouvent un monument à Hippolyte Taine et une statue du Général Gouraud, mais je vous les montrerai une autre fois…

Vous pouvez aussi revoir d’autres « familles » sur mon blog… Clic sur les vignettes et sur les liens pour en savoir plus. Petite sélection:

Mairie de Montreuil-Bonnin, mur 1, partie droite, repas familialla famille représentée par l’artiste catholique engagée Marie Baranger dans la mairie de Montreuil-Bonnin

Pons, monument à Emile Combe par Paul Landowski, 1, vue généralele monument à Émile Combes par Paul Landowski à Pons (allégorie de l’éducation)

Cahors, monument aux morts de 1914-1918, 7, vue de côtéLe soldat, sa femme et le bébé sur le monument aux morts 1914-1918 par François Sicard à Cahors

Tours, les mystères douloureux de C. Alaphilippe, 1, vue généraleles mystères douloureux de Camille Alaphilippe dans le parc Mirebeau à Tours.

Les estropiés du chevet de l’église Saint-Nicolas de Civray

Chapiteau du chevet de l'église Saint-Nicolas de Civray, personnage au gros oeil portant une coupe et personnage à la jambe de boisLa restauration de l’église Saint-Nicolas à  dans la Vienne vient de commencer (revoir la façade, des dragons) et devrait durer deux ans si les travaux respectent leur calendrier. Sur l’un des chapiteaux du chevet se trouve une scène assez originale dans l’art roman, même si on en trouve des équivalents sur quelques églises. Deux personnages sont représentés. A gauche, un personnage est vêtu d’une longue robe : à l’époque, cela peut être aussi bien un homme qu’une femme, n’en déplaise à certains! Mais les longues manches en font plutôt une femme…

Chapiteau du chevet de l'église Saint-Nicolas de Civray, personnage à la jambe de boisCe personnage présente une coupe à celui qui lui fait face, allongé et portant un outil tranchant. Ce deuxième personnage, également vêtu d’une robe, mais à manches plus serrées, est plutôt un homme.

Chapiteau du chevet de l'église Saint-Nicolas de Civray, détail des estropiés, gros eil et jambe de boisLeur particularité est plus visible sur ce détail. Le personnage de gauche a un gros œil gauche, alors que celui de droite a une jambe de bois. Il rappelle une métope de l’église Saint-Savinien à , dans les Deux-Sèvres, qu’il faudra que je vous montre un jour, un personnage armé d’un outil genre masse fait face à un personnage à la jambe de bois, et à côté, un couple copule de manière très réaliste… désolée MM. Copé et consorts, ça date du 11e siècle, c’est sur une façade d’église et bien plus cru que l’album Tous à poils, de Claire Franek et Marc Daniau, aux éditions du Rouergue. Un autre personnage à jambe de bois se trouve sur un chapiteau de l’église Saint-Hilaire, toujours à Melle… Il va me falloir un peu d’aide pour retrouver mes photographies et les partager avec vous!

 

Photographies d’avril 2010.

La statue de saint Martin menace Tours…

basilique Saint-martin de Tours, statue de saint Martin au-dessus de la coupole, vue éloignéeJe pensais vous avoir déjà montré la statue de saint Martin qui menace de tomber du toit de la basilique qui porte son nom à , mais non… Je vous ai montré plusieurs éléments de cette basilique, mais pas cette statue, même si on l’aperçoit sur le premier article (revoir les épisodes précédents: aperçu de la basilique; la charité de Martin par Varenne; la messe miraculeuse de saint Martin par Alaphilippe). Mes photographies datent d’octobre 2011, un beau ciel bleu, ça fait du bien aussi, non?

basilique Saint-martin de Tours, statue de saint Martin au-dessus de la coupole, vue rapprochéeLa statue de saint Martin qui domine la coupole menace de tomber depuis un moment (premier élément de plomb tombé en 2011), voir l’article paru dans la Nouvelle République du 1er février 2014. Elle devait être déposée pour restauration le 11 février (opération finalement reportée au 17 février)… si elle ne tombe pas avant. Les dernières tempêtes l’ont un peu plus déstabilisée, un nouveau coup de vent est annoncé la nuit prochaine, espérons qu’elle tiendra jusqu’à son démontage, car dans sa chute, elle pourrait endommager sérieusement la coupole! Elle mesure 4,25m de haut pour 1,7 tonne de bronze et d’armature interne (elle est creuse, heureusement). Vous pourrez toujours voir la maquette en plâtre de la tête à l’intérieur de la basilique, si elle n’a pas bougé depuis 2011, elle se trouve juste à côté de messe miraculeuse de saint Martin par Camille Alaphilippe. La basilique Saint-martin de Tours est l’œuvre de l’architecte , la crypte avec le tombeau est inaugurée en 1889, et la nouvelle basilique, de style néo-classique, l’année suivante. L’achèvement des travaux donne lieu à une bénédiction en 1902, mais la basilique n’est finalement consacrée qu’en 1925. La statue est l’œuvre de , grand prix de Rome de sculpture en 1875, qui a travaillé sur d’autres projets avec (notamment les gares de Tours et d’Orsay, l’hôtel de ville de Tours, pour lesquels il a sculpté des allégories, voir ou revoir les allégories de Limoges et Nantes, la force et le courage). Saint Martin (suivez le lien pour retrouver d’autres articles sur ce saint, sinon la chapelle du catéchumène, l’église et l’abbaye de Ligugé pour un bref aperçu de son histoire), portant ses vêtement sacerdotaux, est présenté debout, appuyé sur sa crosse, bénissant la ville de la main droite… signe de protection s’il ne s’effondre pas dans les prochains jours 😉

Il a été fondu en 1889 par les frères Thiébaut, des fondeurs dont je vous ai déjà montré pas mal de réalisations.

Tours, la basilique Saint-Lartin en mai 2016PS : En mai 2016, le dôme est sous cloche…

Statue de saint Martin redorée au sommet de la basilique Saint-Martin à Tours11 novembre 2016, saint Martin, restauré, est remis en place en grande pompe. La ville de Tours aurait voulu la dorer entièrement, mais l’État s’y est opposé, aucune source n’indiquait qu’elle avait été ainsi dorée… la ville avait trouvé un projet de qui le montrait ainsi, mais il n’a sans doute jamais été réalisé (c’est très fréquent dans les projets).

Quatre vues de la statue de saint Martin, sur la basilique à ToursUne solution intermédiaire a été trouvée, dorer les attributs liturgiques, le pallium, la couronne, la crosse, le pectoral et l’anneau, ainsi que le bas des manches, de l’étole et de la chasuble et le bout des chaussures, ce qui donne déjà un effet assez « bling-bling ». Cette statue de 4,25 m de haut est une œuvre du sculpteur Jean [Baptiste] Hugues, fondue par Thiébaut frères.

 

Pour les curieux, voici quelques articles de mon blog qui peuvent vous intéresser sur Tours:

Le tombeau de César Frank par Auguste Rodin au cimetière du Montparnasse à Paris

Médaillon par Auguste Rodin sur la tombe de césar Franck, cimetière du Montparnasse à Paris, le tombeauLe musicien César Frank (Liège, 1822 – Paris, 1890) est enterré au cimetière du Montparnasse à Paris. Le tombeau a été dessiné par l’architecte Gaston Redon (1853-1921): voir le dessin au musée d’Orsay.

Médaillon par Auguste Rodin sur la tombe de césar Franck, cimetière du Montparnasse à Paris, signature d'Auguste RodinLe tombeau porte un médaillon sculpté par (Paris, 1840 –  Meudon, 1917) dont on peut lire la signature. L’original du médaillon ayant été volé une première fois puis restitué (et mis à l’abri), c’est un tirage moderne, de 1995, qui orne la tombe…

Médaillon par Auguste Rodin sur la tombe de césar Franck, cimetière du Montparnasse à Paris, le médaillonLe musicien est représenté par son profil droit cerné par une branche de laurier.

Médaillon par Auguste Rodin sur la tombe de césar Franck, cimetière du Montparnasse à Paris, le médaillon face au visage

Si on tourne un peu, on s’aperçoit que le portrait est réalisé en haut relief et le visage de César Franck apparaît en entier avec ses favoris qui descendent assez bas, laissant juste le menton glabre.

Médaillon par Auguste Rodin sur la tombe de césar Franck, cimetière du Montparnasse à Paris, détail de l'épaule et du colSur le col se lit l’inscription BEATITUDES et une portée avec quelques notes de musique est gravée sur l’épaule.

Photographies de juin 2013.

Le monument à Saint- Exupéry à Paris, par Madeleine Tezenas du Montcel

Monument à Antoine de Saint-Exupéry près des Invalides à Paris, par Madeleine Tezenas du Montcel, vue généraleMes plus fidèles lecteurs se souviennent peut-être du monument à Saint-Exupéry et le petit Prince par Madeleine Tezenas du Montcel à Toulouse… La même artiste a réalisé dédié au même Antoine de Saint-Exupéry près des Invalides à Paris en 1989.

Monument à Antoine de Saint-Exupéry près des Invalides à Paris, par Madeleine Tezenas du Montcel, signatureVoici un détail de la signature de Madeleine Tezenas du Montcel (voir son site internet).

Monument à Antoine de Saint-Exupéry près des Invalides à Paris, par Madeleine Tezenas du Montcel, le buste de faceIci, Saint-Exupéry est représenté en buste, donc de manière beaucoup plus classique qu’à Toulouse.

Monument à Antoine de Saint-Exupéry près des Invalides à Paris, par Madeleine Tezenas du Montcel, vue de l'arrièreEt une vue depuis l’arrière…

 

Monument à Antoine de Saint-Exupéry près des Invalides à Paris, par Madeleine Tezenas du Montcel, plaque commémorativeAu sol, une plaque rappelle qui était Antoine de Saint-Exupéry… « Antoine de Saint-Exupéry / écrivain et pilote de guerre / mort pour la France en mission / le 31 juillet 1944 ».

Photographies de février 2012.

La tombe de Geoffoy Saint-Hilaire par David d’Angers dans le cimetière du Père Lachaise à Paris

Paris, cimetière du Père Lachaise, médaillon de Geoffoy Saint-Hilaire par David d'Angers, vue généraleJe poursuis la présentation des œuvres de David d’Angers (suivre le lien pour retrouver les articles précédents) avec le médaillon qui est apposé au sommet de la stèle de la tombe d’Étienne Geoffroy Saint-Hilaire (Étampes, 1772 – Paris, 1840), naturaliste qui a notamment participé à l’expédition scientifique de la campagne d’Égypte de Napoléon, titulaire d’une chaire au muséum d’histoire naturelle de Paris où il s’est opposé à Georges Cuvier (voir la biographie de Geoffroy Saint-Hilaire par son fils Isidore sur Gallica).

Paris, cimetière du Père Lachaise, médaillon de Geoffoy Saint-Hilaire par David d'Angers, signatureLe médaillon porte la signature et la date d’exécution, « David / 1831 ».

Paris, cimetière du Père Lachaise, médaillon de Geoffoy Saint-Hilaire par David d'Angers, le médaillonSur le médaillon, d’un diamètre d’environ 40 cm, Geoffroy Saint-Hilaire est représenté par son profil droit, chauve, imberbe et l’air sévère…

Photographies de novembre 2012.