Archives par étiquette : sculpture

Poitiers, une maison avec des atlantes face au parc de Blossac

Poitiers, maison aux atlantes près de Blossac, 1, la façade

Juste en face de la grille principale du parc de Blossac, à côté du château d’eau, se trouve un hôtel particulier richement décoré, au moins pour sa travée centrale.

Poitiers, carte postale ancienne, l'entrée du parc de Blossac et la maison aux Atlantes On l’aperçoit ici à droite sur une carte postale ancienne, prise pour voir certes l’entrée du parc de Blossac.

Poitiers, maison aux atlantes près de Blossac, 2, la porte du rez-de-chaussée Au rez-de-chaussée, la porte est encadrée de deux atlantes qui supportent le balcon du premier étage.

Poitiers, maison aux atlantes près de Blossac, 3, l'atlante à gauche Ces atlantes sont représentés au-dessus de la ceinture, dans la même position que de nombreux atlantes.

Poitiers, maison aux atlantes près de Blossac, 4, l'atlante à droite Vous pouvez par exemple revoir pour comparaison les atlantes de François-Léon Sicard (Tours, 1862 – Paris, 1934) pour l’hôtel de ville de Tours.

Poitiers, maison aux atlantes près de Blossac, 5, la porte-fenêtre du premier étage et son balcon Voici un détail de la porte-fenêtre du premier étage et de son balcon avec un garde-corps en ferronnerie.

Poitiers, maison aux atlantes près de Blossac, 6, le décor du premier étage Et le linteau sculpté de cette fenêtre.

Poitiers, maison aux atlantes près de Blossac, 7, la lucarne Sur la lucarne tout en haut est inscrite la date de la construction, 1869.

Poitiers, maison aux atlantes près de Blossac, 8, la date 1869 Avec un détail, c’est plus facile à lire.

Poitiers, maison aux atlantes près de Blossac, 9, l'escalier vers l'arrière Désolée pour le contre-jour… A l’arrière se trouve un escalier semi-hors-oeuvre, visible depuis la rue, et un grand parc, visible seulement en photographie aérienne.

 

L’ancienne fontaine du Trocadéro à Paris

Paris, l'ancien palais du Trocadéro, carte postale ancienne, 2, le palais depuis le pont L’ancienne fontaine du palais du Trocadéro avait été construite en 1878 pour l’exposition universelle de Paris. Elle a été détruite en 1935, comme le palais, pour laisser place à ceux que l’on voit aujourd’hui, inaugurés pour l’exposition internationale de 1937. Je vais donc vous montrer aujourd’hui des cartes postales anciennes…

Paris, l'ancien palais du Trocadéro, carte postale ancienne, 1, de la fontaine vers la tour Eiffel Juste dans l’axe, on voit la tour Eiffel…

Paris, l'ancien palais du Trocadéro, carte postale ancienne, 3, le palais et la fontaine Cette fontaine était entourée de quatre statues de bronze monumentales, dues chacune à un sculpteur différent.

Paris, l'ancien palais du Trocadéro, carte postale ancienne, 4, le palais et la fontaine

Si l’on se place face au palais, on peut voir autour du bassin, de gauche à droite sur cette photographie, le cheval à la herse de Pierre Rouillard, l’éléphant pris au piège d’Emmanuel Frémiet, le rhinocéros de Henri Alfred Jacquemart et le bœuf d’Auguste Cain (oui, le sculpteur des tigres chimères de l’hôtel de ville de Poitiers).

Paris, l'ancien palais du Trocadéro, carte postale ancienne, 5, le taureau Après 1935, ces sculptures se sont promenées… Le bœuf est devenu… un taureau et se trouve désormais à Nîmes, je n’en ai pas de photographie numérique personnelle… il faudra attendre que j’aille à Nîmes!

Paris, la sculpture de l'ancien palais du Trocadéro devant le musée d'Orsay Quant aux trois autres, ils sont installés depuis 1985 sur le parvis devant le musée d’Orsay, je vous les montrerai un par un lors des prochains samedis… Voir le cheval à la herse de Pierre Rouillard, l’éléphant pris au piège d’Emmanuel Frémiet, le rhinocéros de Henri Alfred Jacquemart.

Le monument aux morts de Lessac en Charente

Le monument aux morts de Lessac (Charente), 1, vu de face, de loin et de près Aujourd’hui, nous retournons à Confolens, ou plutôt juste à côté, à Lessac, toujours avec des photographies de mars 2010. Le monument aux morts se dresse sur la place près de l’église. Il comporte une Victoire en bronze, commandée en 1926, installée sur un haut socle et inaugurée le 11 novembre 1928. La Victoire est l’œuvre de Henri-Charles Pourquet (1877-1943), qui a réalisé pas mal de monuments aux morts en France, et qui fut l’élève de Louis Barrias (dont je vous ai montré la science et l’agriculture sur le fronton de l’hôtel de ville de Poitiers) et Jules Coutan (dont je vous ai aussi déjà parlé, pour le monument aux morts de 1870-1871, également à Poitiers).

Le monument aux morts de Lessac (Charente), 2, les quatre faces La Victoire est ailée, comme il est de coutume, et est vêtue d’une longue robe à l’Antique. Ce qui est moins fréquent, c’est qu’elle tient une couronne végétale dans chaque main (mais Pourquet avait fait de même pour le monument au mort de Corvol-l’Orgueilleux, détruit en 1992, avec une Victoire en plâtre recouvert de bronze).

Le monument aux morts de Lessac (Charente), 3, détail du buste Elle porte également un casque de Poilu, attribut assez fréquent (voir le Parcours du patrimoine de Charlotte Pon sur les allégories de la République sur les monuments aux morts en Poitou-Charentes). Elle a un visage lisse, peu expressif.

Le monument aux morts de Lessac (Charente), 4, les pieds sur la sphère, de face et de côté Elle a les pieds nus posés sur une sphère. Sur le côté est posée une branche de laurier.

La Nativité de la façade de Notre-Dame-la-Grande à Poitiers

Poitiers, façade de Notre-Dame-la-Grande, la Nativité et le bain du Christ

J’avais publié cet article pour la première fois pour noël 2008, avec des photographies prises avec mon ancien appareil photographique. Je le reprends aujourd’hui avec de meilleures photographies et des vues de détail.

Cette scène de Nativité se trouve sur la façade de  à Poitiers, elle est encadrée à gauche par la Visitation et à droite par Joseph contemplant Jésus enfant (j’ai aussi actualisé les photographies de ces deux articles). En Poitou-Charentes, il existe une seule autre scène sur ce thème, sur la chapelle Saint-Laurent à Montmorillon. Sur un chapiteau de l’église Saint-Hilaire de Poitiers, on trouve également Marie alitée et le bain de Jésus, mais sans la crèche. Ici, nous avons deux scènes, la Nativité à proprement dit et le bain de l’enfant.

Poitiers, la Nativité de la façade de Notre-Dame-la-Grande, vue d'ensemble Je commence par la scène de la Nativité. Marie, tout juste accouchée, est allongée sur un riche lit et présente (la main gauche ouverte vers lui) le petit Jésus qui vient de naître.

Poitiers, la Nativité de la façade de Notre-Dame-la-Grande, Marie alitée

Voici de plus près Marie. Elle est couchée dans un lit en bois avec des pieds en bois tournés, dont on voit bien le décor. Le linge de lit est très riche, on distingue très bien les plis du drap de dessous et de celui de dessus. L’oreiller semble bien douillet aussi, remarquez au passage le bras droit ramené sous la tête, doigts légèrement fléchis. Marie est vêtue d’une chemise à manches serrées, sans doute une chainse (chemise de dessous), à comparer aux larges manches de la scène de l’Annonciation. Ses cheveux sont recouverts d’un voile, mais une mèche dépasse légèrement au-dessus de son œil droit.

Poitiers, la Nativité de la façade de Notre-Dame-la-Grande, Jésus dans son berceau

L’enfant Jésus (reconnaissable à son nimbe cruciforme, l’auréole autour de sa tête avec une croix) est emmailloté très serré, les langes maintenus par une sangle qui semble tressée. Il repose non pas dans une mangeoire (crèche) mais dans un berceau en vannerie. Au-dessus de lui, on peut voir le bœuf (dont la patte avant gauche pend dans le berceau) et l’âne. Un mobilier bien riche donc par rapport à la pauvreté présumée (et clamée dans la Bible et répétée par l’Église ces jours-ci) de la Sainte-Famille… Mais bon, nous sommes à l’époque romane, et l’artiste est libre…

Poitiers, la Nativité de la façade de Notre-Dame-la-Grande, le bain de l'Enfant À droite de la Nativité, le bain de l’Enfant, qui est une scène apocryphe, c’est-à-dire pas dans les quatre Évangiles officiels, enfin, reconnus par l’Église pour être plus exacte, racontée par exemple dans le proto-évangile de Jacques, qui narre l’enfance de Jésus, ou, dans une version un peu différente, dans l’évangile du Pseudo-Mathieu. Jésus est baigné dans un baquet dont la forme rappelle celle du calice, dont la partie haute semble être décorée de pierreries. Attention, il ne faut pas confondre cette scène avec le baptême du Christ, qui lui est administré à l’âge adulte. Ici, nous sommes juste après la naissance, donc après l’annonce aux bergers mais sans doute avant l’adoration des mages. Deux femmes, interprétées souvent comme des sages-femmes, aux genoux fléchis, encadrent le baquet en maintenant Jésus. Cette scène se trouve sur de nombreuses icônes de l’église orthodoxe. Je vous propose d’aller voir une de ces icônes sur un site consacré aux icônes grecques. Elle vient du monastère de l’Annonciation de l’île de Patmos.

Poitiers, la Nativité de la façade de Notre-Dame-la-Grande, détail du bain de l'Enfant

Voyons de plus près la sage-femme de gauche. Elle a une robe à larges manches relevées jusqu’au-dessus du coude (elle veut sans doute éviter de se mouiller), maintenue à la taille par une ceinture plate, d’un modèle très différent donc de la cordelette qui retient la robe de Marie dans la scène de l’Annonciation. Elle tourne la tête non pas vers le bébé, mais vers la mère alitée dans la scène voisine. [PS: la pauvre a été utilisée pour une publicité poitevine dans le métro parisien…].

Façade de Notre-Dame-la Grande à Poitiers, la Nativité et le bain de l'Enfant

Je vous mets une photo avec une petite flèche pour retrouver la scène si vous passez par là… Juste à côté du bain de l’enfant, à droite, retrouvez Joseph n’en revient pas.

Un peu d’histoire, même si je reparlerai de cette église : mentionnée au Xe siècle, l’église Notre-Dame-la-Grande est construite en partie sur des fondations romaines et conserve sur son élévation nord un mur qui pourrait dater entre l’Antiquité tardive et l’époque carolingienne… Elle a été reconstruite et consacrée en 1086 par Eudes de Châtillon, le futur pape . Il s’agissait alors d’une collégiale (avec un chapître de chanoines). Il faudra que je vous montre le reste de la façade et l’intérieur…

Un peu de lecture :
– pas cher et pratique à emporter pour une visite sur place, paru

Pierre Doriole par Georges Chaumot à La Rochelle

Le monument de Doriole par Georges Chaumot à La Rochelle, 1, le monument vu de loin

Dans le parc animalier installé sur les anciennes fortifications de la Rochelle se trouve une statue représentant Pierre Doriole…

Le monument de Doriole par Georges Chaumot à La Rochelle, 2, l'inscription sur le socle Le socle nous renseigne :  » Pierre Doriole / 1407-1485 / maire de La Rochelle / chancelier de la France / premier président de la chambre / des comptes « .

Le monument de Doriole par Georges Chaumot à La Rochelle, 3, la signature G. Chaumot 1941 Elle porte la signature  » G. Chaumot / 1941 « . Je vous ai déjà parlé de Georges Chaumot (1908-?) pour le monument aux pionniers de la Côte-d’Ivoire, qu’il a réalisé avec son père, il a aussi sculpté d’autres œuvres à La Rochelle : le fronton de la gare maritime de La Pallice (détruite), le relief de la maternité (il faut que je la prenne en photo la prochaine fois) ou encore la frise de l’église de Fétilly (à voir par exemple ici). La date de 1941 est la date de réalisation de la sculpture. Elle avait été commandée en juin 1939 par l’Etat, à la demande du maire de la ville, Léonce Vieljeux, dont je vous ai parlé à propos de son médaillon sculpté. La statue ne fut cependant inaugurée que le 24 novembre 1956.

Le monument de Doriole par Georges Chaumot à La Rochelle, 4, vu de trois quarts Pierre Doriole est représenté debout, tenant un rouleau (de parchemin) dans la main droite.

Le monument de Doriole par Georges Chaumot à La Rochelle, 5, détail de la partie haute Il porte un drôle de chapeau et un manteau fermé par une ceinture, la main gauche sur un des pans du manteau.

Toutes ces photographies datent du 25 juin 2011.

Les mystères douloureux de Camille Alaphilippe à Tours

Tours, les mystères douloureux de C. Alaphilippe, 1, vue générale

Petite erreur de programmation, l’article était prévu pour le 20 décembre 2011…

Cela faisait un moment que je ne vous avais pas emmenée en visite à Tours… Aujourd’hui, nous retournons dans le parc Mirabeau, où je vous ai déjà montré la fontaine inaugurale et la stèle aux céramistes. Cette fois, il s’agit d’un groupe sculpté en marbre, Les mystères douloureux. Il est composé d’un couple, un homme et une femme, qui se lamentent sur le corps inanimé d’un jeune enfant (cela vous rappelle peut-être une sculpture sur le même thème que je vous ai montrée à Poitiers, La douleur maternelle de Antoine Etex, 1859). Le père est un homme assis, nu, musclé, qui passe le bras gauche autour de la taille de sa femme assise à son côté, vêtue d’une longue robe, la tête nue aux longs cheveux décoiffés, et soutient de son autre main la tête de l’enfant dont le corps est allongé sur ses genoux.

Tours, les mystères douloureux de C. Alaphilippe, 2, signature Ce groupe sculpté est beaucoup plus récent et est daté de 1905, année où il a aussi été présenté au salon des artistes français sous le n° 2786. Il est signé de Camille Alaphilippe, dont je vous ai déjà montré, aussi à Tours, la messe miraculeuse de saint Martin (voir cet article pour un bref aperçu de la vie de ce sculpteur) dans la basilique Saint-Martin. Il a aussi réalisé plusieurs monuments aux morts en Algérie, où il a poursuivi sa vie, dont celui de Skikda (Philippeville) déplacé à Toulouse, ainsi que par exemple le Premier miroir dans le jardin des plantes de Nantes.

Tours, les mystères douloureux de C. Alaphilippe, 3, l'enfant très endommagé Ce groupe en marbre a subi de nombreuses dégradations, en particulier, l’enfant a eu les bras et les jambes fracturés…

Tours, les mystères douloureux de C. Alaphilippe, 4, quatre vues de détail

Voici quelques détails qui montrent comment le sculpteur a représenté la douleur notamment de la mère, soutenue par son mari, qui contraste avec le visage serein de l’enfant.

Tours, les mystères douloureux de C. Alaphilippe, 5, quatre vues de détail dont les visages

Voici quelques détails des visages de la mère, de l’enfant et du père. De dos, on voit la position relâchée, effondrée du père.

Les photographies datent d’octobre 2011.

Cathédrale de Poitiers : le portail de Thomas

Poitiers, cathédrale, portail de Thomas, 01, vue générale Je vous emmène à nouveau visiter la façade occidentale de la cathédrale Saint-Pierre à Poitiers, sculptés sans doute au milieu du 13e siècle, dans un style gothique., un siècle après le début de la construction de l’édifice Alors qu’en Poitou-Charentes (contrairement à d’autres régions), il n’y a pas de tympan sculpté à l’époque romane, nous trouvons juste après des chefs-d’œuvre de sculpture sur les trois tympans de cette façade.je vous ai déjà montré le portail central avec le Jugement dernier (avec le paradis et l’enfer) et le Christ de la résurrection, et le portail nord, avec la dormition et le couronnement de la Vierge (et aussi des personnages sur les rouleaux à voir sur la partie externe droite). Aujourd’hui, direction le portail sud (à droite quand on regarde la façade. Alors que Poitiers avait développé les mêmes thèmes que la cathédrale Notre-Dame de Paris sur les deux autres portails, on trouve ici l’histoire de l’apôtre Thomas, là où à Paris on trouve la vie de sainte Anne (la mère de Marie). Je vous montre aujourd’hui le tympan, je vous montrerai une autre fois la sculpture de la voussure (voir les Vierges sages et les Vierges folles). Les différentes scènes du tympan sont encadrées de quatre anges encadrant le Christ situé sur la clef de l’arc, un livre dans la main gauche et bénissant de la main droite.

Poitiers, cathédrale, portail de Thomas, 02, le tympan Saint Thomas est rarement représenté sur les cathédrales. On le trouve par exemple isolé dans l’ébrasement du portail nord de la façade occidentale de la cathédrale de Strasbourg. Mais Poitiers est probablement le seul tympan entièrement consacré à la vie de l’apôtre Thomas. Le tympan est organisé en deux registres, séparé par une ligne horizontale ondulée (symbolisant les nuages) et interrompue.

Poitiers, cathédrale, portail de Thomas, 03, le registre inférieur Sur le registre inférieur se trouvent trois groupes de trois personnages, plus les deux anges du rouleau qui participent à la gloire du Christ mais aussi observent cette scène.

Poitiers, cathédrale, portail de Thomas, 07, petit monstre à gauche Sous les pieds de ces deux anges se trouvent des petits monstres simiesques (d’habitude plutôt associés aux forces du mal), voici celui de gauche…

Poitiers, cathédrale, portail de Thomas, 08, petit monstre à droite … et celui de droite. Sous les pieds des anges du portail de la Vierge se trouvent aussi des personnages, mais il s’agit alors de deux femmes prosternées.

Poitiers, cathédrale, portail de Thomas, 04, registre inférieur, groupe à gauche Sur la scène de gauche, trois personnes debout portent des livres, celui de droite avec une inscription. Il s’agit d’apôtres.. Derrière eux se tient un ange qui les observe tout en participant à la scène du rouleau.

Poitiers, cathédrale, portail de Thomas,05, registre inférieur, groupe au centre Au centre, un personnage jeune (imberbe) et saint (auréolé), sans doute aussi un apôtre, regarde Thomas, au centre, mettre le doigt dans la plaie du Christ (dont on devine à peine la croix sur le nimbe) qui leur fait face.

Poitiers, cathédrale, portail de Thomas, 06, registre inférieur, groupe à droite Sur la scène de droite, on retrouve deux hommes barbus et un imberbe. Celui de gauche semble porter un rouleau, celui du centre une croix et celui de droite un livre enfermé dans un coffret orné de pierreries. Ce sont également des apôtres. Parmi les sept apôtres / disciples accompagnant Thomas, Marie-Thérèse Camus a reconnu Pierre, André et Jean, je trouve que les attributs ne sont pas très clairs et ne permettent pas d’identification certaine (mais bon, je ne suis pas spécialiste de la sculpture religieuse…). Derrière, l’ange qui participe à l’autre scène tout en regardant celle-ci.

Poitiers, cathédrale, portail de Thomas, 10, registre supérieur, la maison au centre Au centre du registre supérieur se trouve une maison portée vers le ciel par deux anges, alors qu’un ange sort de chacune des deux portes au rez-de-chaussée de cette maison et deux autres sont accoudés aux fenêtres. Quatre têtes sont représentées sous la maison. Il fait allusion à la légende rapportée dans la légende dorée (écrite par Jacques de Voragine au début du 13e siècle) de Thomas aux Indes. Celui-ci avait dilapidé tout l’argent donné par le roi des Indes pour construire un palais en le distribuant aux pauvres. Le roi l’avait condamné à mort, mais son frère, mourant, avait eu la vision dans le ciel un palais (représenté par cette maison) en or, en argent et en pierreries.Thomas est alors gracié, le roi se convertit au christianisme et reçut le baptême.

Poitiers, cathédrale, portail de Thomas, 11, registre supérieur, scène à gauche Dans la partie gauche du registre supérieur se trouvent trois personnages debout au centre, un quatrième, accroupi devant eux, les regarde alors qu’un cinquième est agenouillé en position de prière à l’arrière.

Poitiers, cathédrale, portail de Thomas, 12, registre supérieur, scène à droite Sur la droite du registre supérieur, quatre personnages discutent debout et légèrement penchés (le premier pourrait être Thomas) devant un cinquième assis devant eux (sans doute le frère mourant du roi) et un sixième agenouillé à l’arrière de la scène.

Pourquoi Thomas ici à Poitiers? Marie-Thérèse Camus a évoqué qu’il pourrait s’agir d’une allusion à l’assassinat de Thomas Becket assassiné en 1170 dans la cathédrale de Canterbury sur l’ordre d’Henri II Plantagenêt (le deuxième mari d’Aliénor d’Aquitaine, qui ont fondé la cathédrale de Poitiers et que l’on voit sur le grand vitrail du chœur). Les reliques de Thomas Becket, canonisé entre temps, étaient arrivées en 1174 à la cathédrale de Poitiers. L’apôtre saint Thomas serait alors ici par substitution à l’autre saint Thomas (Becket). Pourquoi pas…

Pour aller plus loin : un beau livre récent, Collectif (Claude Andrault-Schmitt, Christian Barbier, Yves Blomme, Jean-Pierre Blin, Bernard Brochard, Marie-Thérèse Camus, Robert Favreau, François Jeanneau, Françoise Perrot, Yves-Jean Riou, Albert Rouet, Jean-Pierre Roussel), La cathédrale de Poitiers, éditions Le Temps qu’il fait, 2007, 176 pages (ISBN : 978-2-86853-415-6).

Trois immeubles des frères Martineau à Poitiers

Poitiers, immeubles des frères Martineau, vue 1, rue des écossais, façade

Je vous ai déjà parlé des architectes Maurice (1887-1982) et Lucien (1890-1972) Martineau à propos de l’ancienne chambre de commerce rue du Marché, à Poitiers, ainsi que de leur père Léon Martineau (1853-1921), qui a réalisé notamment la maison Vannier. Les archives abondantes de ces trois architectes font l’objet d’un répertoire bien pratique mis en ligne par les archives départementales de la Vienne. Je vous montre aujourd’hui trois autres immeubles qu’ils ont construits dans les années 1930.

Je commence par le n° 13 rue des Écossais, juste à côté du temple protestant (qu’ils vont reconstruire une quinzaine d’années plus tard), se trouve cet immeuble de rapport de cinq étages construit en 1931. Ses plans ont été présentés en 1988 dans l’exposition « 37 » et l’architecture des années 1930 à Poitiers (c’était avant mon arrivée, mais le Picton en a publié un long compte rendu et il existe un petit journal de cette exposition, les deux autres immeubles de l’article du jour y figuraient aussi). L’immeuble a été construit par M. Fraillon, négociant en matériaux de construction.

Poitiers, immeubles des frères Martineau, vue 2, rue des écossais, façade Les architectes ont décidé de jouer sur une architecture avec des poteaux en béton bien visibles en façade. Le rez-de-chaussée, qui devait renfermer des bureaux, se présente comme un gros bloc en saillie. Le porche est traversant et donne accès à la cour en arrière. Pour les étages, éclairés par de larges fenêtres, ils ont joué sur les formes droites pour les avant-corps et arrondies au centre (formant une sorte de V en retrait par rapport à l’alignement de la rue). Au dernier étage, une fausse balustrade forme un garde-corps devant les grandes fenêtres. Le toit est débordant avec un décor de cercles sous le chéneau.

Poitiers, immeubles des frères Martineau, vue 3, rue d'Alsace-Lorraine, vue générale Pour l’immeuble construit pour le dentiste Rat aux 21 et 23 rue d’Alsace-Lorraine, ils ont choisi encore des formes rondes, mais en saillie cette fois, formant comme une ré-interprétation du bow-window. Comme dans l’immeuble précédent, le rez-de-chaussée est prévu pour des bureaux et le porche est traversant.

Poitiers, immeubles des frères Martineau, vue 4, rue d'Alsace-Lorraine, vue générale Ici aussi, la structure porteuse en béton est visible de l’extérieur, avec des colonnes rondes sur la partie en saillie.

Poitiers, immeubles des frères Martineau, vue 5, rue d'Alsace-Lorraine, la rête sculptée Seule concession au décor, cette tête de femme sculptée au-dessus de la fenêtre du rez-de-chaussée, aux cheveux enroulés en volute qui ne parviennent pas à animer sa face rigide.

Poitiers, immeubles des frères Martineau, vue 6, rue du marché, façade Le troisième immeuble que je souhaite vous présenter aujourd’hui se trouve rue du Marché. Il a été construit pour la Banque nationale de crédit (c’est aujourd’hui une boutique). Il a été réalisé en lien avec les frères Auguste (1874-1954) et Gustave (1876-1952) Perret, oui, ceux de la reconstruction du Havre, ils étaient alors les architectes de la Banque nationale de crédit à Paris. La rue manque sérieusement de recul pour prendre la photographie. Mais vu ainsi, on voit mieux que les fenêtres du haut sont plus enfoncées dans la façade que les fenêtres du premier et du deuxième étage. Nous sommes un peu avant la construction des deux immeubles précédents, en 1928-1929. Point de formes rondes ici, des lignes droites et rigides…

Poitiers, immeubles des frères Martineau, vue 7, rue du marché, décor de la façade Un petit décor quand même sous la corniche, seule concession aux formes rondes… Je vous ai fait un assemblage sur la ligne du haut la partie gauche et sur la ligne du bas la partie droite. J’aurais peut-être dû corriger les déformations de mes photos, mais ça vous donne une idée…

Histoire embrouillée des Brouillet… du grand-père au petit-fils

Je réédite cet article paru pour la première fois le 11 septembre 2011, car, grâce à la presse locale numérisée, j’ai trouvé une précision intéressante sur la mort d’André Brouillet, voir en fin d’article…Cela concerne le 7 décembre 1914, ce 8 décembre 2011 est presque l’anniversaire de ce drame… Confolens (prévu aujourd’hui) reviendra le mois prochain…

Dans la famille Brouillet, je demande le grand-père, André François Brouillet, né le 22 septembre 1788 à Charroux (Vienne) et décédé le 17 novembre 1864 à Charroux, connu des préhistoriens pour avoir trouvé en 1834 la grotte du Chaffaud à Savigné (Vienne), au bord de la Charente, et identifié une des premières œuvres d’art préhistorique identifiée comme « antédiluvienne », un os gravé de deux biches, aujourd’hui conservée au musée d’archéologie nationale, à Saint-Germain-en-Laye. Si vous n’avez pas l’occasion d’y aller, vous pouvez la voir ici, et clic sur les vignettes pour voir les autres photographies. Il était notaire à Charroux, et pour les amateurs de généalogies, les archives contenant les papiers de son étude sont déposés aux archives de la Vienne à la cote 4 E 077. Pour information, Savigné se trouve à la sortie de Civray en allant vers Charroux, la grotte a fait l’objet d’un aménagement ces dernières années. Pour reconstituer le parcours de l’os gravé du Chaffaud au musée de Cluny (musée du Moyen-Âge à Paris), voir l’article « Les biches du Chaffaud (Vienne) : vicissitudes d’une découverte », par Suzanne de Saint-Mathurin, paru en 1971 dans la revue Antiquités nationales (pages 22-28).

Poitiers, le cercle du commerce, le fronton avec l'llégorie de la CharitéL’un de ses fils, Pierre Amédée Brouillet dit Amédée Brouillet est né le 7 septembre 1826 à Charroux (Vienne), décédé le 12 février 1901 à Rochecorbon (Indre-et-Loire). Il était peintre et surtout sculpteur, et la plupart des livres (y compris dans la table topographique des artistes français publiée en 1886 donc du vivant de l’artiste, voir page 60) et des sites internet disent qu’il est né à Chatain, mais vérification faite dans les registres d’état civil (voir les pièces justificatives en bas de cet article), il est en fait né à Charroux. Je vous en ai parlé pour les peintures et la sculpture du tympan complètement inventé de l’église Saint-Nicolas à Civray ou encore pour les sculptures de l’ancien cercle industriel et de l’ancien cercle du commerce à Poitiers. Pour les préhistoriens, il est surtout connu pour sa publication des Époques antédiluvienne et celtique du Poitou (Poitiers, 1864, à la société des antiquaires de l’ouest, à lire sur le site Gallica de la bibliothèque nationale de France, première partie et deuxième partie) qu’il a publié avec le pharmacien, chimiste et géologue Meillet… malheureusement auteur de faux grossiers vite dénoncés qui ont complètement discrédité ce travail et par voie de conséquence la découverte de son père au Chaffaud. Il fut l’un des premiers conservateurs du Musée des Beaux-Arts de Poitiers et directeur de l’école des Beaux-Arts à Poitiers aussi.

Le petit-fils est Pierre Aristide André Brouillet , né le 1er septembre 1857 à Charroux (Vienne) et décédé à Couhé Vérac (Vienne)… à une date qui diffère suivant les sources, soit le 5, soit le 8 le 6 ou le 7 décembre 1914 (pour ces années là, les registres sont à consulter sur place et pas mis en ligne, protection de la vie privée oblige, recommandation de la CNIL de ne pas dépasser 1903 pour les mises en ligne, même si ces archives sont communicables après 75 ans), des suites d’une chute de vélo (ou plutôt sans doute d’un infarctus après avoir monté une côte à vélo, voir la transcription de l’article ci-dessous) alors qu’il allait porter des vêtements à des réfugiés de la Première Guerre mondiale. Peintre académique, il s’est spécialisé dans les scènes de genre. Vous pouvez voir certaines de ses œuvres dans la base Joconde, une de ses œuvres la plus célèbre est la leçon clinique à la Salpêtrière, présentée au salon des artistes français de 1887 et aujourd’hui conservée au musée des Beaux-Arts de Nice. On y voit Charcot en train d’examiner l’une de ses hystériques préférées, Blanche Wittmann, lors d’une de ses célèbres séances du mardi à la Salpêtrière. Des élèves ont produit ce dossier qui présente entre autres les œuvres du musée de Poitiers.

Pièces justificatives sur les dates de naissance et de décès des trois hommes, sur les sites des archives départementales de la Vienne et d’Indre-et-Loire… Pour les premières, clic sur état civil, puis sélectionner la commune (Charroux dans tous les cas ici), choisir l’année et le bon registre (baptêmes avant 1789, naissance, décès), je vous ai simplifié la tâche en vous notant la page des registres numérisés… Pour l’Indre-et-Loire, les registres de naissance et décès ne sont pas encore en ligne (à la date du 31 août 2010), mais les tables décennales le sont. Les naissances, les décès et les mariages y sont classés par catégorie, sur dix ans, par ordre alphabétique (sur certains registres seulement à la même lettre) puis par année, avec renvoi au numéro de l’acte et report de la date de naissance/décès ou mariage.

André François Brouillet, né le 22 septembre 1788 à Charroux , voir l’acte de baptême dans le registre paroissial, page 104 sur 110 du registre numérisé, en haut à droite. Pour le
décès le 17 novembre 1864 à Charroux, acte n° 28 de l’année 1864 (page 22 sur 142 du registre numérisé, en haut à droite).

Pierre Amédée Brouillet, naissance à Charroux, prendre le registre de 1823-1832, aller à la page numérisée 34/105, il est à peu près au milieu du feuillet de gauche. Pour le décès, chercher le bon registre, clic sur l’espèce d’appareil photo tout à gauche, puis aller page 11.

Pierre Aristide André dit André Brouillet, naissance à Charroux le 1er septembre 1857, acte de naissance n° 42 de l’année 1857, page 81 sur 137, en haut à gauche du registre numérisé par les archives départementales de la Vienne. Pour le décès, invérifiable sur l’état civil en ligne.

Cependant, un article de presse permet de proposer la date du 6 ou du 7 décembre 1914 pour son décès.

Voici ce qu’en dit l’Avenir de la Vienne, 42e année, n° 298, daté du lundi 7 décembre 1914 (vue numérisée n° 7 de décembre 1914, page de droite) :

« Mort de M. André Brouillet. On nous téléphone de Couhé Vérac :
« Notre peintre poitevin M. André Brouillet, officier de la légion d’honneur, est mort cette nuit.
« On peut dire que l’excellent artiste est parti en faisant le bien, car, hier soir, il ne voulut pas attendre que l’on aille lui chercher un lot de vêtements qu’il avait préparé pour nos réfugiés belges : il tint à les apporter lui-même. Lorsqu’il eût gravi la côte de Valence, M. André Brouillet s’affaissa sur la route. Rassemblant alors ses forces, il parvint à se relever et, laissant le panier qu’il tenait à la main, il redescendit péniblement chez lui.
« Malgré les soins qui lui furent prodigués par M. le docteur Cousin, notre sympathique ami s’éteignit doucement ce matin à 4 heures.
« La nouvelle de la mort de M. André Brouillet se répandit dans notre commune comme une traînée de poudre et fit une profonde impression sur notre population qui connaissait le grand coeur de cet homme de talent et avait pour lui une haute estime.
« A la famille Brouillet, nous adressons l’expression émue de notre douloureuse sympathie ». »

La Liberté de Poitiers et Châteauneuf-la-Forêt

Poitiers, la statue de la liberté, carte postale ancienne le jour de l'inauguration

Je réédite aujourd’hui un article publié pour la première fois le 7 juin 2008. J’ai complété pour Poitiers, qui n’avait qu’une seule photographie… Aujourd’hui, à quelques jours de l’anniversaire de la loi de séparation des églises et de l’État (le 9 décembre 1905), m’a semblé le bon jour, chaque année, une manifestation des organisations laïques de Poitiers a lieu ce jour là au pied de la statue.

Poitiers, la statue de la Liberté, 7, la marque du sculpteur La statue de la Liberté (en fait, La Liberté éclairant le monde) de Frédéric [Auguste] Bartholdi, dont le modèle de 1878 est visible aux arts et métiers à Paris, a fait l’objet de dizaines de copies, plus de deux cents, d’après des sources sûres. Je vous en montre deux aujourd’hui. Elle existe toujours au catalogue du fondeur… Ici la marque, « Fonderie / Val d’Osne / 56 / Sommevoire / Paris », c’est la fonderie bien connue de Durenne. De [Frédéric] Auguste Bartholdi (Colmar, 1834 – Paris, 1904), je vous ai déjà montré la fontaine monumentale à Lyon (1888), le sergent Hoff au cimetière du Père Lachaise à Paris, le monument à Rouget-de-Lisle à Lons-le-Saunier et les répliques des statues de la Liberté à Poitiers et Châteauneuf-la-Forêt, etc.

Poitiers, la statue de la liberté, carte postale ancienne le jour de l'inauguration

La copie de la statue de la Liberté de Poitiers, financée par les francs-maçons de Poitiers et Neuville-du-Poitou (voir plus bas) a été inaugurée le 14 juillet 1903, cette première carte postale est une photographie de ce jour là. La place du Pilori avait été le lieu d’exécution des basses et hautes œuvres (« exposition » [peine infamante] des condamnés et exécutions), y installer la Liberté qui se libère de ses fers, voir le détail sur le modèle de 1878, était donc très symbolique.  Vous pouvez en lire la relation dans ce grand article de l’Avenir de la Vienne numérisé (sur la vue 21, 15 et 16 juillet 1903), consacré à l’inauguration de la copie de la statue de la Liberté à Poitiers et au monument aux morts de 1870 de Châtellerault.

Poitiers, la statue de la liberté, carte postale ancienne, vue de près avec des enfants Sur cette autre carte postale ancienne, vous pouvez déjà voir les bancs qui existent toujours aujourd’hui sur la place.

Poitiers, la statue de la liberté, 1, vue de loin sur la place Vous les voyez?

Poitiers, la statue de la Liberté, 6, vue de face Bon, on s’approche pour mieux voir…

Poitiers, la statue de la liberté, 3, de dos Et la voici de dos.

Poitiers, la statue de la Liberté, 8, la tête de la statue, son diadème et le flambeau La Liberté porte un flambeau de la main droite, sur les vues anciennes, vous pouvez voir que ce flambeau en forme de suppositoire a remplacé celui d’origine avec un globe, qui a été enlevé je ne sais pas quand…

Statue de la Liberté de Poitiers, avec son nouveau globe, vue rapprochée[PS: avril 2014, elle a retrouvé un flambeau… ou plutôt un  nouveau globe! à suivre bientôt ici! Un petit investissement de 2800€…].

Poitiers, la statue de la liberté, 2, de face Vous voulez la voir de face? Pas de panique… la voici.

Poitiers, la statue de la Liberté, 8, le détail des tables de la loi Dans la main gauche, elle tient les Tables de la Loi qui portent l’inscription  » 14 juillet / 1789 / 14 juillet / 1903″.

Poitiers, la statue de la liberté, 5, le profil gauche Elle est représentée à l’Antique, vêtue d’une longue robe avec une coiffure en chignon, recouvert d’un diadème comportant six pointes (l’original en comporte sept, symboles des sept océans).

Poitiers, la statue de la Liberté, 9, les faces avec du texte Sur le socle sont reportés les mots Poitiers et la devise républicaine Liberté, égalité, fraternité, avec un mot par face accompagné d’un texte plus long. Sur la face avec Poitiers, on peut lire « AUX / DEFENSEURS / DE LA LIBERTE ».

Sur la face Liberté (à droite quand on est face à la statue), « Délibération municipale du 1er Xbre 1902 / Gastonjolet préfet de la Vienne / Surreaux maire de Poitiers / Morain 1er adjoint / Chaveau 2e – / Lemoine entrepreneur ».

Sur la face « égalité » (au dos quand on est face à la statue) : « Quand l’innocence des citoyens / n’est pas assurée / la LIBERTE / ne l’est pas non plus / Montesquieu.

Sur la face « fraternité » (à gauche quand on est face à la statue) : « Élevé par souscriptions / sur l’initiative / des LOGES MACONNIQUES / de Poitiers et de Neuville ».

poitiers, la loge maçonnique rue du trottoir Il faut préciser que la grande loge est juste à côté, rue du trottoir.

La liberté de Châteauneuf-sur-Charente En juin 2008, je suivais un stage de couture à la ferme des Ribières à Châteauneuf-la-Forêt, en Haute-Vienne. En plus du site, vous pouvez aussi allez voir leur blog.

Mais cette commune a aussi la particularité d’avoir, comme Poitiers, une copie de la statue de la Liberté (en fait, La Liberté éclairant le monde) de Frédéric-Auguste Bartholdi. Or actuellement (en juin 2008) et depuis quelques semaines, je travaille pour établir la base de données (architecture, indexation des photographies) correspondant à l’ouvrage de Charlotte Pon sur Les allégories de la République sur les monuments aux morts en Poitou-Charentes (ouf !) dans la collection Parcours du Patrimoine. Elles me poursuivent jusqu’en week-end (désolée pour la photo, temps déplorable et téléphone portable en guise d’appareil photo).

Mais c’est aussi pour moi l’occasion de vous faire partager le travail de l’inventaire général du patrimoine culturel. Nous étudions, recensons et faisons connaître, d’après la loi de 2004 sur les libertés locales, et aussi dans la réalité, avec dans chaque région des dizaines de milliers de dossiers documentaires sur l’architecture et les objets, et des centaines de milliers de photographies. Depuis février 2007, tous les services régionaux de l’inventaire ont été décentralisés et transférés aux Régions. Progressivement, chacun récupère ses données malmenées par le ministère de la culture pour mieux les valoriser. La masse documentaire est cependant énorme et il faudra plusieurs années pour la mettre totalement à disposition du public par voie numérique. Chaque service possède néanmoins un centre de documentation, généralement ouvert au public. Pour en revenir à Châteauneuf-la-Forêt, la commune a fait l’objet d’un inventaire au début des années 1980, partiellement disponible en ligne sur les bases de données du Ministère de la Culture.

Pour y accéder, c’est néanmoins un parcours du combattant ! Tout d’abord, aller sur la page des bases de données du patrimoine du ministère de la Culture. Cliquer sur  » accès géographique  » dans l’onglet du haut puis, dans la colonne de gauche, dans la case  » Accès aux bases de données « , cliquer sur  » Liste des communes de France par département  » puis cliquer sur le département 87 dans la carte, et enfin, sur l’un des petits carrés en face de Châteauneuf-la-Forêt, le premier correspond à l’architecture.

Pour avoir la fiche descriptive du monument aux morts, cliquer sur le petit bouton qui ressemble à une page écrite. Après seulement, sur le symbole de dossier vert, qui vous donnera le scan du dossier réalisé en 1981. Mais ce dernier est aussi accessible par ce lien direct (attention, lire 1ère moitié 20e siècle et pas 19e siècle, correction peu lisible au crayon à papier, le monument a été inauguré en 1924).

Je sais, ce n’est pas du tout ergonomique, mais le ministère de la culture à la fâcheuse habitude de modifier la structure de ces bases et les anciens liens d’accès directs à chaque commune, que nous pouvions trouver auparavant, ne fonctionnent plus depuis quelques mois.

Pour information, la colonne suivante dans la liste des communes vous donne accès aux dossiers d’objets mobiliers (pour cette commune tous consacrés au mobilier de l’église), la troisième colonne aux photographies, la dernière colonne aux références documentaires. Pour Châteauneuf-la-Forêt, elle n’est pas renseignée, parce qu’il s’agit de dossier ancien, mais le service régional de l’inventaire du Limousin a réalisé ce dépouillement bibliographique, il n’est  » juste  » pas pris en compte par le Ministère de la culture.

Pour ceux que ça intéresserait, voici le lien vers le site du service régional de l’inventaire de Poitou-Charentes, où je travaille. Sur ce site, vous trouverez notamment deux dossiers importants : l’un sur le patrimoine industriel, et l’autre sur la Nouvelle-France et ses traces en Poitou-Charentes… et des dizaines d’autres depuis la première publication de cet article en 2008…

Bonne découverte !