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Trois nouvelles de Marguerite Yourcenar

Couverture de Conte bleu etc. de Marguerite Yourcenar pioche-en-bib.jpg
Logo du défi J'aime les classiques Logo du challenge ABC critique de BabelioAujourdh’ui, je fais d’une pierre deux coups avec ce livre de Marguerite Yourcenar : il entre à la fois dans le défi J’aime les classiques proposé par les Carabistouilles de Marie (clic sur le logo pour voir mon récapitulatif) et dans le défi ABC critique organisé par Babelio Il ne me reste plus que la lettre U avec Sigrid Unset pour ce dernier Défi… J’ai longuement hésité dans le rayon de la médiathèque avant de choisir ce volume.

Le livre : Conte bleu. Le premier soir. Maléfice de Marguerite Yourcenar, collection NRF, éditions Gallimard, 1993, 88 pages (plus 21 pages d’introduction numérotées de I à XXI), ISBN 9782070730629 (a aussi été édité en Folio, le premier conte était inédit, écrit en 1927, le second a paru en 1929 dans la Revue de France et le troisième en 1933 au Mercure de France).

L’histoire : trois récits indépendants. Conte bleu se passe dans la Grèce antique, un groupe s’empare de saphirs et va peu à peu en être violemment dépossédé. Le premier soir et Maléfice sont contemporains de leur écriture (à la fin des années 1920), dans le premier, un mari, qui vient de plaquer sa maîtresse, part en train en voyage de noce avec sa jeune épouse… Le récit de cette première journée et première nuit ensembles. Dans le dernier, un groupe de femmes et l’amant organisent une soirée de magie noire avec un homme un peu sorcier pour comprendre qui a jeté un sort à l’une de leurs amies, qui se meurt lentement de maladie.

Mon avis : je n’ai pas trop mordu au premier récit. Le second, dit la préface, a été inspiré à Marguerite Yourcenar par un manuscrit de son père, je l’ai bien aimé, comme le dernier, qui montre la crédulité et la manipulation possible d’un groupe, et rappelle de sombres affaires d’exorcisme qui peuvent encore aujourd’hui défrayer la chronique.

Façons de perdre de Julio Cortázar

Couverture de Façons de perdre, de Cortazar pioche-en-bib.jpg J’ai choisi ce livre à la médiathèque, souhaitant depuis longtemps lire un des livres de Julio Cortázar… et notamment après avoir lu la thèse de Virginie Gilmet, qui habitait près de chez moi à Mouchin dans le Nord, sur le Boom, un mouvement littéraire sud-américain qui a rassemblé notamment Gabriel Garcia Marquez, Carlos Fuentes (j’ai adoré ses romans à l’écriture si particulière, lus avant d’ouvrir ce blog) et Mario Vargas Llosa, le nouveau prix Nobel de littérature. Le titre de la thèse, inédite je pense, de Virginie Gilmet, « Boom » du roman – « boom » de la révolution : littérature et politique en Amérique Latine, Université de Poitiers, 2006… J’avais inscrit les auteurs dans un petit carnet, lu la plupart d’entre eux mais pas encore Julio Cortázar.

Le livre : Façons de perdre de Julio Cortázar, traduit de l’espagnol par Laure Guille-Bataillon, collection l’étrangère, éditions Gallimard, 1993, 185 pages, ISBN 9782070728367 [première édition en espagnol en 1977, mais certaines nouvelles ont été écrites bien avant, dès les années 1950].

L’histoire : un recueil de nouvelles intemporelles (sauf Quelqu’un qui passe par là, qui se termine par « Cuba, 1976 »), à travers le monde… Onze nouvelles pour onze façons de perdre, en amour, en truanderie, en crimes, etc.

Mon avis : L’auteur est un véritable maître dans l’art du récit court… J’ai particulièrement aimé Vents alizés (une histoire de couple qui décide d’aller passer des vacances dans un club, en se faisant passer pour célibataires), La barque ou nouvelle visite à Venise (une femme qui cède aux avances d’un gondolier alors qu’en voyage, elle a déjà une relation avec un autre homme) et Quelqu’un qui passe par là (un projet d’assassinat à Cuba par un exilé qui y revient par la plage).

Pour aller plus loin voir le site de Julio Cortázar (en espagnol).

logo tour du monde en lecture Ce livre entre dans le cadre du défi du tour du monde des livres, organisé par Livresque, au titre du l’Argentine, même si l’auteur est né à Bruxelles (de parents argentins) en 1914 et a vécu 30 ans en France (après avoir fui l’Argentine de Pérón), est mort à Paris le 12 février 1984 après avoir obtenu en 1981 la nationalité française. Il a en effet vécu en Argentine toute son enfance (dès 1918), a toujours écrit en espagnol et eu une influence considérable sur la littérature sud-américaine.

Rouge est ma couleur de Marc Villard

Coffret de huit polars réédités par Télérama en 2010 Il y a quelques mois, Télérama a réédité une série de polars. Après J’étais Dora Suarez, de Robin Cook, j’attaque le tome 6 du coffret.

Le livre : Rouge est ma couleur de Marc Villard, Télérama / Rivages / noir, 2010 , 185 pages, ISBN 978-2-7436-0040-2 (première édition chez Rivages en 1996).

L’histoire : le volume est composé de deux parties. La première, Rouge est ma couleur, occupe une grosse moitié du volume. Il s’agit d’une longue nouvelle ou d’un court roman. Il se passe à Paris et en proche banlieue, dans les années 199O. David Nolane, le meilleur flic de Barbès, voit son co-équipier abattu sous ses yeux au cours d’une opération anti-drogue. De retour chez lui, sa femme lui avoue qu’elle avait une relation avec ce co-équipier… et le quitte. David décide de sortir de la clinique psychiatrique sa fille Zoé, droguée et qui a failli assassiner sa mère il y a un an. Alors qu’il sombre dans l’alcool tout en cherchant le coupable du meurtre de son co-équipier, sa fille tente de se sortir de la drogue tout en montant un groupe de musicien… et en dealant pour le patron qui leur prête la salle. Comment cela va finir?

Dans la deuxième partie, l’homme est un animal, sont regroupées des nouvelles brèves, de quelques pages, qui se passent presque toutes dans une cité de Colville, en banlieue parisienne, entre drogues, viols, flics pourris, etc..

Mon avis : une série de récits tous plus noirs les uns que les autres, sans aucun espoir en l’Homme, tous dealers, tous pourris, flics compris… À ne lire que si vous avez le moral au plus haut!

Pour aller plus loin : aller visiter le site officiel de Marc Villard.

Retrouvez tout le coffret Télérama

L’erreur est humaine de Woody Allen

Couverture de l'erreur est humaine de Woody Allen, en collection j'ai lu J’avais lu une critique dans Le monde des livres et ai acheté ce livre à la librairie de la rue Mouffetard à Paris (retrouvez l’arbre à lettres sur leur blog), lors de mon séjour en février.

Le livre : L’erreur est humaine de Woody Allen, traduit de l’anglais (États-Unis) par Nicolas Richard, éditions J’ai lu, 2009 (1ère édition 2007), 222 pages, ISBN 9782290007358.

L’histoire : un recueil de nouvelles qui tournent toutes autour de l’escroquerie, de la société de consommation, des personnes vulnérables qui se font avoir comme des gogos. Le tout dans le monde du cinéma, de la mode, de la compétition pour avoir les meilleurs postes, dès la maternelle !

Mon avis : sous un style déjanté, des sujets importants sont abordés. Certes avec exagération, comme cette famille qui se ruine pour payer des pots-de-vin pour permettre à leur jeune fils de passer une seconde fois la sélection de l’école maternelle privée où il vient d’être recalé (Recalé, ou cet acteur minable qui est embauché pour doubler un acteur célèbre, part de Hollywood vers l’Inde dans un avion pour intouchables (sic) et est enlevé à la place de l’acteur, dans espoir de rançon (le figurant ravi), etc. Mais je ne sais pas, je n’ai pas été aussi emballée que le laissait supposer la critique que j’avais lue… Pas mauvais, mais pas excellent non plus…

Pour Woody Allen, vous pouvez relire mes articles

Les neiges du Kilimandjaro de Ernest Hemingway

Couverture des neiges du killimandjaro de Ernest Hemingwy, couverture de 1982 J’ai relu ce livre qui était dans ma bibliothèque… J’ai décidé d’essayer de reprendre la lecture des livres des lauréats de prix Nobel de littérature, ceux qui sont dans ma bibliothèque et si possible un de chaque auteur, si j’arrive à les trouver, certains ne semblent avoir jamais été traduits en français. Pour Hemingway, je vous ai déjà parlé du Vieil homme et la mer.

Le livre : Les neiges du Kilimandjaro suivi de dix indiens, de Ernest Hemingway, traduit de l’anglais par Marcel Duhamel, Folio n° 151, 188 pages, 1982, ISBN 2-07-036151-9 (première édition dans la collection en 1972, il y en a eu d’autres depuis, ici, la couverture est extraite du film adapté de la nouvelle titre, avec Gregory Peck et Ava Gardner, réalisé par Henry King, en 1952. Pour mémoire, première édition en anglais de la nouvelle titre dans Esquire en 1936, certaines autres sont un peu plus tardives).

L’histoire : ce recueil regroupe douze nouvelles de longueur variable, une bonne quarantaine de pages pour les les neiges du Kilimandjaro et l’heure triomphale de Francis Macomber, quelques-unes seulement pour d’autres. Certaines se passent dans l’Afrique colonisée, en particulier les deux plus longues, qui toutes deux parlent de la chasse au gros gibier, les autres sont variées, en Europe (attente devant une gare dans hommage à la Suisse, en Palestine au 1er siècle de notre ère (c’est aujourd’hui vendredi), aux États-Unis, etc. Voici le titre des autres nouvelles : dix indiens, la capitale du monde, le vieil homme près du pont, la lumière du monde, la fin de quelque chose, une journée d’attente, là-haut dans le Michigan, trois jours dans la tourmente.

Mon avis : j’ai bien aimé la chasse au lion et aux buffles de l’heure triomphale de Francis Macomber, surtout sa chute, la lente agonie du héros des neiges du Kilimandjaro, avec le retour sur le passé, l’attente hypothétique de l’arrivée de secours pour la voiture en panne avant que la gangrène ne tue l’homme, et ses relations avec sa femme riche… J’ai adoré la courte nouvelle c’est aujourd’hui vendredi, discussion chez un marchand de vin de deux légionnaires qui ont assisté à la crucifixion du Christ et la commente avec cynisme. J’ai moins aimé les autres…

logo tour du monde en lecture J’ai sélectionné ce livre pour le tour du monde en lecture proposé par Livresque.

Les murmures du mal de Bernard Manciet

Couverture des Murmures du mal de Manciet pioche-en-bib.jpgAprès avoir lu jardins perdus sur les conseils de Véro bis, j’ai emprunté le tome deux des nouvelles à la médiathèque.

Le livre : Les murmures du mal, jardins perdus deux, de Bernard Manciet, traduit de l’occitan par l’auteur, éditions de l’Escampette, 94 pages, 2006 (posthume), ISBN 978-2914387750.

L’histoire : toujours dans les Landes, plutôt dans l’après seconde Guerre mondiale, même si certaines nouvelles se passent avant… Où l’on découvre qu’il y a de nombreux secrets dans un village, de nombreuses relations extra-conjugales, de nombreux décès brutaux (accidents, suicides)…

Mon avis : j’aime beaucoup ces petits textes qui dressent en deux ou trois pages un tableau de la vie rurale ordinaire… ou presque.

Logo du challenge ABC critique de BabelioJ’ai sélectionné ce livre pour le défi ABC critique organisé par Babelio.

Jardins perdus de Bernard Manciet

Couverture de jardins perdus de Bernanrd Manciet pioche-en-bib.jpgIl y a quelques mois, Véro bis me recommandait la lecture de ce livre de Bernard Manciet. Je l’avais dans le petit carnet offert par Emmanuelle, et l’ai trouvé à la médiathèque.

Le livre : Jardins perdus, de Bernard Manciet, traduit de l’occitan par Guy Latry, éditions de l’Escampette, 94 pages, 2005, ISBN 978-2-9143-8766-8.

L’histoire : une suite de petits tableaux mettant en scène la vie quotidienne dans la campagne landaise de la première Guerre mondiale à la fin de la seconde, en gros. Les parents, l’enterrement, les amis, le marché, le prêtre, le bistrot, le tenancier et ses clients… La vie ordinaire…

Mon avis : j’ai beaucoup aimé ces textes courts (2 à 3 pages), en prose mais très poétiques, qui me donnent envie de découvrir plus en détail l’œuvre de cet auteur décédé en 2005 à un peu plus de 80 ans. J’ai souri page 51, à propos d’une République du monument aux morts, en poudre de marbre, achetée sur catalogue…

J’ai aussi lu la suite.

La femme sur la plage avec un chien de William Boyd… et sextines

Couverture de Lafemme sur la plage avec un chien de Boyd pioche-en-bib.jpgCette fois, c’est un recueil de nouvelles que j’ai emprunté à la médiathèque.

Le livre : La femme sur la plage avec un chien, de William Boyd, traduit de l’anglais par Christiane Besse, le Seuil, 197 pages, 2005, ISBN 9782020679046.

L’histoire : neuf nouvelles avec des lieux (Angleterre, États-Unis et même Normandie) et des époques (de 1944 à nos jours) variées. Des récits qui mettent presque toutes en scène l’amour, ou plus exactement l’amour adultère… Chaque nouvelle a un style et une écriture différente…

Mon avis : je ne les ai pas toutes appréciées de la même façon. J’ai bien aimé la nouvelle Beulah Berlin de A à Z, dont chaque paragraphe commence par une lettre de l’alphabet, dans l’ordre, et le plus souvent sur le mode du jeu Marabout… Bout de ficelle… Selle de cheval… Il y fait en plus référence, à la lettre S, à la Sextine, que vous pouvez par exemple découvrir sur le deuxième blog de mon père, consacré uniquement à la sextine… Vous pouvez, vous aussi, utiliser le programme de dessin ou lire la célèbre sextine « Ongle et oncle » d’Arnaut Daniel. Il présentait il y a déjà longtemps ce travail de Sextine graphique sur son site perso. Sinon, ce type de poésie a été beaucoup utilisé par certains Oulipiens (membres de l’ouvroir de littérature potentielle), et en particulier Jacques Roubaud… Bien sûr, Poézibao présente aussi les sextines…

Et sur le blog que vous connaissez de mon père, vous trouverez toutes les informations pour aller visiter son atelier le week-end prochain (du 16 au 18 octobre 2009), j’y serai aussi.

Le Crin de Florence de Marie Rouanet

Couverture du Crin de Florence de Marie Rouanet pioche-en-bib.jpgJe n’ai pas encore fait venir en centre-ville Nous les filles ni Il a neigé cette nuit, de Marie Rouanet, des bibliothèques périphériques du réseau de la médiathèque de Poitiers. Le mystère de l’antipetitserpentigraphe devra encore attendre… Mais je n’oublie pas, Michel.

Le livre : Le Crin de Florence, de Marie Rouanet, éditions Climats, 1992, 61 pages, ISBN 2-907563-69-6 (il existe d’autres éditions de cet ouvrage).

L’histoire : des nouvelles qui mettent en scène, pour la plupart, des animaux… Comme l’invasion de la grenouille taureau, qui a envahi la région en une quinzaine d’années… Ou une curieuse histoire autour d’un petit carnivore, une autre sur les araignées. Les dernières parlent de prison et du monastère Saint-Michel de Grandmont (à l’origine d’un ordre monastique fondé en Limousin au 12e siècle et qui a essaimé un peu en Poitou-Charentes).

Mon avis : des textes courts, souvent poétique. J’ai beaucoup aimé, en dévorant ce petit livre un midi enfermée dans mon bureau au frais.

J’ai aussi lu Du côté des hommes et Nous les filles de Marie Rouanet.

Nouvelles re-vertes

Couverture du livre nouvellesre-vertes pioche-en-bib.jpgLe livre : Nouvelles re-vertes, collectif, éditions Thierry Magnier, 2008, 173 pages, 978-2-84420-715-9. Le site de l’éditeur est en cours de construction… mais leur catalogue est en ligne.

L’histoire : pas l’histoire, treize histoires par treize auteurs, autour de la planète qui vire au vert, des nouvelles ancrées dans le monde d’aujourd’hui ou sous forme de science-fiction, toutes pleines d’humour. J’ai beaucoup aimé celle de la vie post-pétrole, celle sur la ville utopique au Brésil (Télérama y avait consacré un long article cet été, beaucoup d’émissions radio en ont parlé, il s’agit ici d’une version plus imaginée), ou la jeune ingénieure agronome qui essaye de rendre fertile un lopin de terre en Afrique…

Mon avis : j’ai pioché ce livre sur la table des nouvelles acquisitions de la médiathèque. Des nouvelles courtes, variées même si elles ont pour thème commun l’avenir de la planète devenue sensible aux questions écologiques… Rapide et agréable à lire. Il est classé chez l’éditeur dans la catégorie livre pour adolescent… Mais tout adulte soucieux de l’avenir de la terre pourrait (devrait ?) le lire.
Et pourquoi Re-vertes, direz-vous ? Et bien, parce qu’il y a déjà eu des Nouvelles vertes, chez le même éditeur, Thierry Magnier, en 2005. Mais je ne les ai as lues…