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Sept histoires qui reviennent de loin de Jean-Christophe Rufin

Couverture de Sept histoires qui reviennent de loin de Jean-Christophe Rufin pioche-en-bib.jpgCela fait un moment que j’ai envie de découvrir les livres de Jean-Christophe Rufin, souvent entendu dans des émissions… La présentation de ce livre dans les nouvelles acquisitions de la médiathèque a été l’occasion de l’emprunter.

Le livre : Sept histoires qui reviennent de loin de Jean-Christophe Rufin, collection blanche, éditions Gallimard, 2011, 163 pages, ISBN 9782070134120.

L’histoire : sept nouvelles à travers le monde et le temps. Dans Passion francophone, une jeune Kirghize, juste après la Perestroïka, casse tout dans sa chambre d’hôtel, frustrée d’être enfin à Paris sans que personne ne la comprenne. Quelle langue lui a donc apprise le prisonnier de son puissant père? Sur une île (l’île Maurice?), les personnages des Naufragés font face à l’évolution de l’île, entre pré- et post-colonialisme. Dans Le refuge Del Pierro, deux jeunes alpinistes croisent dans un restaurant un monsieur en tenue d’alpiniste démodée, que fait-il là tout seul et visiblement désabusé? Le jeune médecin de Nuit de garde doit aller faire le constat du décès d’un vieux monsieur. Dans Train d’enfer, un homme qui part dans sa maison de campagne des Ardennes est coincé dans un train en panne à côté d’une jeune femme d’origine africaine qui va retrouver son fiancé en Allemagne, mais pourquoi est-elle si contrariée? Je vous laisse découvrir Garde-robe et les fiancés de Lourenço Marques.

Mon avis : des nouvelles sympathiques, qui se lisent bien, mais qui ne me laisseront pas un souvenir impérissable, il fait partie de ces livres que l’on lit et oublie assez vite, à mon avis…

Le puits de mon âme de CHOI In-Seok

Couverture de Le puits de mon âme de Choi In Seok pioche-en-bib.jpgJ’ai trouvé ce livre à la médiathèque parmi une sélection de livres en bout de rayons.

Le livre : Le puits de mon âme de CHOI In-Seok, traduit du coréen par Ko Kwang-dan et Éric Bidet, collection Regards croisés, éditions de l’Aube, 2007, 200 pages, ISBN 978-2-7526-0232-9.

L’histoire : trois nouvelles d’une soixantaine de pages. Le rivage du monde se passe à la campagne, vers 1990. Un couple, Chae-yeong et Yeong-su, se marie en grande pompe quand surviennent deux amis d’université de l’époux, Han Cheol-gyu et Li Gyeong-man. Ils ne se sont pas vus depuis huit ans et l’université. A l’issue de la soirée, au lieu de faire le voyage de noces prévu de longue date, Chae-yeong suit ses anciens amis, au grand désespoir de sa femme, surtout que cela tourne à la beuverie dans une chambre salle… Quel lien unit ces trois hommes?

Sous le pont du monde se passe dans une salle d’attente déserte où deux hommes attendent en buvant de l’alcool un bus qui n’arrive pas. D’un côté, un homme qui recherche l’homme qui l’a aidé après la mort de ses parents, grâce à qui il a pu aller à l’université, mais qui ensuite a fait 15 ans de prison pour espionnage. De l’autre, un soldat qui doute. Témoin de Jéhova, objecteur de conscience, il a été malmené physiquement et psychologiquement jusqu’à ce qu’il accepte de porter une arme et de devenir lui-même instructeur… Jusqu’au jour où s’est à son tour de soumettre un témoin de Jéhova par les mêmes méthodes…

Le puits de mon âme se passe dans une prison, huit hommes dans une cellule recréent une micro-société, travaux forcés à l’extérieur de la prison, trafics en tout genre et homosexualité (interdite et potentiellement sévèrement réprimée) à l’intérieur de la cellule.

Mon avis : j’ai moins aimé la troisième nouvelle, mais toutes les trois montrent une société coréenne (du Sud) marquée par la guerre avec le Nord, sans qu’elle soit vraiment mentionnée, la chasse aux dissidents (même pour quelques tracts) qui justifie la torture, la guerre qui justifie également la brutalité bestiale pour soumettre les objecteurs de conscience, quitte à ce qu’ils en meurent, une société qui se recrée en prison… jusqu’à pousser un des co-détenus au suicide. Une découverte surprenante pour moi, loin de l’image d’une Corée où la technologie triomphe, les enfants sont soumis à une forte pression pour réussir leurs études, tout en se défoulant aux jeux vidéos (cf. un reportage sur France 2 en ce début d’année 2011)… Certes, ces nouvelles se passent plutôt il y a une vingtaine d’années, mais quel décalage!

logo tour du monde en lecture Ce livre entre dans le cadre du défi du tour du monde des livres, organisé par Livresque, au titre de la Corée-du-Nord.

C’est un métier d’homme, par un collectif de l’OuLiPo

Couverture de C'est un métier d'homme, par un collectif de l'OuLiPo pioche-en-bib.jpgJ’ai trouvé ce livre à la médiathèque dans une sélection de nouvelles acquisitions.

Le livre : C’est un métier d’homme, autoportraits d’hommes et de femmes au repos par un collectif de l’OuLiPo (ouvroir de littérature potentielle), éditions Mille Et Une Nuits, 2010, 139 pages, ISBN 978-2755505801.

L’histoire : Paul Fournel a écrit une nouvelle de cinq pages, Le descendeur (un champion de ski qui se lance dans la pente). Ses camarades de l’Oulipo puis d’autres personnes se sont emparés de la forme de ce premier récit pour écrire d’autres portraits – des autoportraits, nom donné à cette nouvelle contrainte, de cinq à six pages. Le volume rassemble les textes des membres de l’OuLiPo qui ont participé à cette expérience, Michèle Audin, Marcel Bénabou, Paul Fournel, Frédéric Forte, Michelle Grangaud, Jacques Jouet, Hervé Le Tellier, Daniel Levin Becker, Ian Monk et Olivier Salon.

Mon avis : un livre paru pour les 50 ans de l’OuLiPo. Cette fois, la contrainte est la forme de la nouvelle, sa structure de texte, vous comprendrez en lisant le livre… jusqu’au bout, car il ne faut pas rater la toute dernière, Autoportrait du Président, par Hervé Le Tellier. Un livre à découvrir pur voir la variété de ce que l’on peut écrire en dépit d’une contrainte assez forte…

Fantômes et kimonos de OKAMOTO Kidô

Couverture de Fantômes et kimonos de OKAMOTO Kidô pioche-en-bib.jpgJ’ai trouvé ce livre qui avait été recommandé par Dalinele à la médiathèque.

Le livre : Fantômes et kimonos, Hanshichi mène l’enquête à Edo de OKAMOTO Kidô, traduit du japonais par Karine Chesneau, éditions Philippe Picquier, 2006 (série écrite partir de 1917), 205 pages, ISBN 978-2-877308564.

L’histoire : dans le Japon de la deuxième moitié du 19e siècle, à Edo. Hanshichi raconte les histoires auxquelles il a été confronté. Sur un fond de superstitions, des malfaiteurs en profitent pour apeurer leurs semblables, commettre des crimes, etc. Entre fêtes, traditions, religion, le monde des commerçants et celui des servantes, une plongée dans le Japon ancien.

Mon avis : écrites il y a presque un siècle, ces nouvelles ont connu un grand succès au Japon, un peu comme Sherlok Holmes, d’après ce que j’ai lu. Elles sont très dépaysantes, je trouve, retour en arrière dans un monde qui ne m’est pas familier. Une lecture agréable…

Le trottoir au soleil de Philippe Delerm

Couverture de Le trottoir au soleil de Philippe Delerm pioche-en-bib.jpgJ’ai trouvé ce livre à la médiathèque parmi une sélection de nouvelles acquisitions.

Le livre : Le trottoir au soleil de Philippe Delerm, collection blanche, éditions Gallimard, 2011, 178 pages, ISBN 9782070123254.

L’histoire : à Paris, en Normandie, en France et ailleurs, plutôt de nos jours mais pas seulement, souvent sans repère temporel… Le narrateur rapporte de petits instants de la vie quotidienne comme autant d’événements heureux.

Mon avis : un recueil de nouvelles très courtes, deux à trois pages, rarement quatre ou cinq. Je n’avais pas relu cet auteur depuis la première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules. Alors, que dire, pour faire plaisir à Monique / Bidouillette / Tibilisfil et faire écho à Dans la poussière dorée, à lire dans un lieu où l’on n’est pas très attentif ou interrompu, au parc, dans une salle d’attente ou dans le bus… Sinon, quelques nouvelles qui font écho bien sûr à des expériences vécues, comme Le cauchemar du trois étoiles (ou comment supporter le service dans un restaurant huppé), ou Travailleurs du dimanche (des agriculteurs qui prennent leur tracteur pour aller travailler ou parcourir les routes?). Une église notée pour une éventuelle visite (Je peux vous faire à dîner, à Dore-l’Eglise dans le Puy-de-Dôme). Et je conseille à l’auteur de goûter de vraies figues séchées, achetées en vrac à l’épicerie fine (s’il passe à Poitiers, chez Amandine sous les halles), il fera une expérience très différente du magma carré décrit dans Les figues séchées… Un livre à lire comme ça, entre deux autres lectures, entre deux rendez-vous, sitôt lu, sitôt oublié, mais pas désagréable.

A la recherche de Shanghai de WANG Anyi

Couverture de A la recherche de Shanghai de WANG Anyi pioche-en-bib.jpgJ’ai trouvé ce livre à la médiathèque parmi une sélection de nouvelles acquisitions. Je mets en majuscule le nom, en premier comme pour les auteurs chinois et pour respecter la présentation de l’éditeur.

Le livre : A la recherche de Shanghai de WANG Anyi, traduit du chinois par Yvonne André, collection écrits dans la paume de la main, éditions Philippe Picquier, 2011 (le copyright au début est de 2010, l’achevé d’imprimé de février 2011), 120 pages, ISBN 978-2809702415.

L’histoire : des nouvelles qui ont toutes pour cadre Shanghai, d’hier et d’aujourd’hui, d’ailleurs plus d’hier… Shanghai, village de pêcheurs, rivale de Pékin, loin de la mégalopole d’aujourd’hui dont il est question au début du livre.

Mon avis : des nouvelles à lire pour découvrir cette ville, mais attention, il n’y est pas question de politique de la Chine, pas même dans Shanghai et Pékin, qui aborde la rivalité des deux villes par les ruelles, les temples, les dialectes, rien d’autre… Mais aussi cinq jolis contes à la fin, enfin, sur une bonne moitié du livre, dans Rêve de prospérité à Shanghai, avec un monde de pêcheurs, l’attente du retour à terre… Une rêverie à lire en ville ou près de la mer…

logo tour du monde en lecture Ce livre entre dans le cadre du défi du tour du monde des livres, organisé par Livresque, au titre de la Chine, en complément de La montagne de l’âme de Gao Xingjian, auteur français d’origine chinoise, pour ce livre écrit en chinois, prix Nobel de littérature en 2000 pour la France.

La nuit viennent les renards de Cees Nooteboom

Couverture de La nuit viennent les renards de Cees Nooteboom pioche-en-bib.jpgJ’ai trouvé ce livre à la médiathèque dans les nouvelles acquisitions…

Le livre : La nuit viennent les renards de Cees Nooteboom, traduit du néerlandais (Pays-Bas) par Philippe Noble, éditions Actes Sud, 158 pages, 2011, ISBN 978-2-7427-9515-4.

L’histoire : huit nouvelles plus ou moins longues, un peu partout en Europe (surtout méditerranéenne), de nos jours, même si elles sont encrées depuis les années 1960. Un thème commun, la mort, au moins en arrière-plan, comme dans Gondoles, où un homme se retrouve à Venise où il était allé des années auparavant avec une femme, qu’il va finalement retrouver…in extremis. Beaucoup plus violente dans Orages, où un couple attablé à un café espagnol en bord de mer assistent au foudroiement d’un homme sur la plage. Dans une nouvelle plus longue (une cinquantaine de pages, le tiers du livre), Heinz, c’est la lente descente dans l’enfer de l’alcool de Heinz, un diplomate néerlandais en poste en Italie, suite à la mort de sa première femme, Arielle, à l’âge de 22 ans, dont il ne s’est jamais remis…

Mon avis : je viens de découvrir un grand nouvelliste en Cees Nooteboom. Toutes parlent de mort ou intègrent au moins un mort dans le récit, mais elles sont très différentes les unes des autres, et intègrent toutes aussi de belles histoires d’amitiés. Autre point commun, les photographies… je vous laisse découvrir tout cela dans ce petit livre…

logo tour du monde en lecture Ce livre entre dans le cadre du défi du tour du monde des livres, organisé par Livresque, au titre des Pays-Bas.

Contes et nouvelles en vers de Jean de La Fontaine

Couverture des Contes et nouvelles en vers de La Fontaine
Logo du défi J'aime les classiques J’ai oublié de vous parler d’un classique le mois dernier, même si le défi J’aime les classiques proposé par les Carabistouilles de Marie (clic sur le logo pour voir mon récapitulatif) est terminé depuis fin 2010, je l’ai un peu poursuivi mais arrête ici…

Le livre : Contes et nouvelles en vers de Jean de La Fontaine, édition présentée, établie et annotée par Alain-Marie Bassy, collection Folio classique n° 1404, éditions Gallimard, 551 pages, 1995, ISBN 978-2-07-037404-1 (première édition dans la collection en 1982, 1ère édition de 1664, complétée les années suivantes, 1665, 1666, 1668, 1671, 1674 et 1682).

L’histoire : difficile de raconter des récits qui chacun ont leur indépendances… Originaux ou ouvertement inspirés du Décaméron de Boccace, de textes de l’Arioste, de Machiavel ou de Rabelais, ils mettent principalement en scène le désir, le plaisir, des maris trompés et des femmes galantes.

Mon avis : je trouve que certains de ces contes rappellent le style de ses lettres écrites en 1663 à sa femme lors de son exil volontaire dans le Limousin (la traversée de l’actuelle région Poitou-Charentes n’est pas reluisante…). Un style leste, gaillard et parfois paillard pour jeter un regard sur le monde de son époque… Plus toujours très faciles à comprendre (là, l’appareil critique et les notes peuvent être utiles), mais un tableau du 17e siècle sous un jour différent de ce qu’on lit dans les livres d’histoire…

Pour aller plus loin : voir le site édité par la ville de Château-Thierry autour de la maison natale de Jean de La Fontaine, avec beaucoup de ressources sur l’auteur.

Le fil des Missangas de Mia Couto

Couverture du fil des missangas de Mia Couto pioche-en-bib.jpglogo du chalenge 1% rentrée littéraire 2010J’ai emprunté ce livre à la médiathèque, où il était mis en valeur dans les nouveautés.

Le livre : Le fil des Missangas de Mia (Ontonio Leite) Couto, traduit du portugais (Mozambique) par Élisabeth Monteiro Rodrigues, éditions Chandeigne, 2010, 172 pages, ISBN 9782915540765.

L’histoire : les histoires plutôt, dans une Afrique noire intemporelle, pour certains sous la colonisation. Des portraits de personnages souvent forts, telles ces femmes qui parfois disjonctent et finissent par tuer leur mari ivrogne et/ou violent (dans Faute avouée à demi pardonnée ou les yeux des morts), la télévision rêvée (le mendiant vendredi jouant au football, qui regarde le match depuis la rue dans la vitrine d’un magasin et est matraqué à mort par la police, ou enterrement télévisé, où la veuve a fait mettre la télévision en morceaux dans le cercueil et l’antenne sur la tombe), la colonisation et ses séquelles (à travers notamment le club des chemins de fer qui revient dans plusieurs nouvelles ou le nouveau prêtre), la différence (l’enfant qui écrivait des vers) ou encore la mère qui met au monde un enfant pour sa fille qui n’arrive pas à en avoir (Maria Pedra à la croisée des chemins).

Mon avis : de petites nouvelles à enfiler comme les missangas (les perles de verre), des nouvelles très courtes, quelques pages chacune, dans un style fleuri, certainement bien rendu par la traductrice. À lire si vous le trouvez!

PS: du même auteur, j’ai aussi lu L’accordeur de silences et La pluie ébahie.

logo tour du monde en lecture Ce livre entre dans le cadre du défi du tour du monde des livres, organisé par Livresque, au titre du Mozambique.

Les demeures sans nom et autres nouvelles de Zariâb

Couverture des demeures sans nom et autres nouvelles de Zariâb pioche-en-bib.jpglogo du chalenge 1% rentrée littéraire 2010 J’ai emprunté ce livre à la médiathèque, où il avait été mis en avant parmi les nouvelles acquisitions.

Le livre : Les demeures sans nom et autres nouvelles de Spôjmaï Zariâb, traduit du persan (Afghanistan) et postface par Didier Leroy, collection Regards croisés, éditions de l’Aube, 2010, 254 pages, ISBN 978-2-8159-0089-8.

L’histoire : une série de nouvelles assez courtes qui a pour cadre l’Afghanistan dans des cadres chronologiques pas toujours bien définis. La tragédie des hommes et surtout des femmes. Ainsi, cette prof de persan qui s’escrime inutilement à essayer de faire progresser ses élèves ignorants, une femme qui erre dans un village à la recherche de quelqu’un pour écouter l’histoire de sa vie, celle qui attend désespérément le retour de son fils parti combattre les Anglais, celle qui, sur le point d’accoucher, ne veut pas que son enfant vienne au monde pour subir les mêmes sévices qu’elle, etc.

Mon avis : des nouvelles fortes, avec une écriture pas toujours facile à suivre mais qui, par exemple, pour les personnages errants marque bien l’errance. La condition de la femme afghane y est décrite avec un grand pessimisme, aucun espoir pour un avenir meilleur n’apparaît dans ces textes… Et pourtant, dans la « vraie vie », l’auteure a pu fuir les Talibans en 1991 et se réfugier dans le sud de la France.

logo tour du monde en lecture Ce livre entre dans le cadre du défi du tour du monde des livres, organisé par Livresque, au titre de l’Afghanistan.

Il entre aussi dans le cadre du 1% rentrée littéraire est repris par Schlabaya,