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La pluie ébahie de Mia Couto

pioche-en-bib.jpgCouverture de La pluie ébahie de Mia CoutoLogo rentrée littéraire 2014J’ai trouvé à la médiathèque « le » nouveau livre de  (dont le nom circule parfois pour le prix Nobel de littérature). De cet auteur, j’ai déjà lu Le fil des Missangas, L’accordeur de silences. Ce livre entre dans le défi de la rentrée littéraire pilotée par Hérisson.

Le livre: La pluie ébahie de Mia Couto, traduit du portugais (Mozambique) par Elisabeth Monteiro Rodrigues, Éditions Chandeigne, 2014, 93 pages, ISBN  9782367320861.

L’histoire: de nos jours à Senaller, un petit village du Mozambique. Un matin, les habitants constatent un curieux phénomène: ma pluie refuse de tomber jusqu’au sol, elle reste en suspens dans l’air, mouille ceux qui la traversent mais n’arrose pas les champs et n’alimente pas le fleuve. S’agit-il d’un châtiment (de Dieu ou des esprits?), est-ce lié aux rejets pestilentiels de l’usine voisine?

Mon avis: cette malédiction de la pluie est l’occasion pour l’enfant qui assiste à la scène sur plusieurs semaines de revivre son histoire familiale (et au-delà l’histoire de son peuple?). Le grand-père lui raconte au fil des jours la légende des Ntowenis. Le récit mythologique (l’histoire de l’ancêtre) se mêle au monde moderne, à la pollution de l’usine voisine. Un conte, une histoire plus longue que les petits récits précédents, une histoire bien écrite (et traduite?) à lire en une soirée (ou un « petit matin », pour moi), avec des mots choisis, comme chantepleure, que je voulais il y a quelques années illustrer dans ma courte série d’articles sur des mots peu utilisés (revoir Bougette, affiquets et bonne grâce…). A lire, pour un instant calme, même s’il aborde des sujets graves (pollution, violence paternelle, pêche, religion, …).

L’accordeur de silences de Mia Couto

Couverture de L'accordeur de silences de Mia Couto pioche-en-bib.jpgJ’ai trouvé ce livre parmi les nouvelles acquisitions de la médiathèque, un auteur dont j’avais lu l’année dernière, Le fil des Missangas [depuis, j’ai aussi lu La pluie ébahie].

Le livre : L’accordeur de silences de Mia Couto, traduit du portugais (Mozambique) par Elisabeth Monteiro Rodrigues, éditions Métailié, 2011, 238 pages, ISBN 978-2-86424-839-2.

L’histoire : à « Jérusalem », une ancienne concession de chasse isolée au Mozambique ravagé par les guerres. Silvestre Vitalício, veuf, accusé d’avoir tué sa femme Aminha Dordalma, y a entraîné ses deux enfants, Mwanito, 11 ans, le narrateur, et Ntunzi, son frère aîné. Mwanito est voué au silence. Avec eux, Zacaria Kalash, domestique et ancien militaire, et Jezibela, l’ânesse. Ce trou perdu est baptisé Jésusalem par Silvestre. Il les a coupé du monde, interdit la prière, les femmes, l’apprentissage de la lecture et de l’écriture à Mwanito, qui le fait en secret (en lisant des caisses de munitions et en écrivant sur un jeu de cartes à jouer). En marge, l’oncle des enfants, Aproximado, qui les ravitaille. Jusqu’au jour où une femme brave l’interdit, Martha tente d’oublier Marcello en se livrant à la photographie animalière…

Mon avis : un livre étrange, une écriture poétique, à la limite du rêve et du réel. Un livre sur la mémoire reconstruite, aussi, l’interrogation d’un enfant sur la mort de sa mère, qui reste longtemps un mystère. Avant un retour à la ville avec son père qui est à son tour devenu muet, à la limite de la folie. Mia Couto a été annoncé plusieurs fois comme pouvant recevoir le prix Nobel de littérature, son écriture n’est pas facile à aborder dans ce roman, moins en tout cas que dans le recueil de nouvelles que j’avais lu, Le fil des Missangas.

Logo rentrée littéraire 2011Ce livre est le dernier lu dans le cadre du défi 1 % rentrée littéraire 2011, coordonné cette année par Hérisson

Le fil des Missangas de Mia Couto

Couverture du fil des missangas de Mia Couto pioche-en-bib.jpglogo du chalenge 1% rentrée littéraire 2010J’ai emprunté ce livre à la médiathèque, où il était mis en valeur dans les nouveautés.

Le livre : Le fil des Missangas de Mia (Ontonio Leite) Couto, traduit du portugais (Mozambique) par Élisabeth Monteiro Rodrigues, éditions Chandeigne, 2010, 172 pages, ISBN 9782915540765.

L’histoire : les histoires plutôt, dans une Afrique noire intemporelle, pour certains sous la colonisation. Des portraits de personnages souvent forts, telles ces femmes qui parfois disjonctent et finissent par tuer leur mari ivrogne et/ou violent (dans Faute avouée à demi pardonnée ou les yeux des morts), la télévision rêvée (le mendiant vendredi jouant au football, qui regarde le match depuis la rue dans la vitrine d’un magasin et est matraqué à mort par la police, ou enterrement télévisé, où la veuve a fait mettre la télévision en morceaux dans le cercueil et l’antenne sur la tombe), la colonisation et ses séquelles (à travers notamment le club des chemins de fer qui revient dans plusieurs nouvelles ou le nouveau prêtre), la différence (l’enfant qui écrivait des vers) ou encore la mère qui met au monde un enfant pour sa fille qui n’arrive pas à en avoir (Maria Pedra à la croisée des chemins).

Mon avis : de petites nouvelles à enfiler comme les missangas (les perles de verre), des nouvelles très courtes, quelques pages chacune, dans un style fleuri, certainement bien rendu par la traductrice. À lire si vous le trouvez!

PS: du même auteur, j’ai aussi lu L’accordeur de silences et La pluie ébahie.

logo tour du monde en lecture Ce livre entre dans le cadre du défi du tour du monde des livres, organisé par Livresque, au titre du Mozambique.