Des milliers de gens sont morts au nom de l’idéal de la République, en France et ailleurs dans le monde… Autant sont morts pour le droit de vote pour tous (enfin… pour ces messieurs, mais ces dames ont pardonné, même s’il ne leur a été accordé que depuis 1945). Alors, si vous n’avez pas voté dimanche dernier et qu’il y a un deuxième tour cette semaine dans votre commune, allez voter et faites voter autour de vous! Même si c’est pour voter blanc et que le vote blanc n’est pas encore pris en compte, exprimez-vous! 48% d’abstention dimanche dernier à Poitiers, c’est trop, même si vous ne voulez plus de « super cumulard » (chut, pas de nom, trêve électorale oblige), vous avez le choix entre 4 listes, plus le vote blanc et le vote nul si vous souhaitez protester!
Donc pour illustrer la République, j’ai choisi aujourd’hui une allégorie de la République (« A la gloire de la République 1889 ») à Lyon place Carnot (qui a pris ce nom en 1889, elle s’est appelée successivement place des Victoires sous Napoléon Ier, place Louis XVI, puis Louis XVIII, brièvement de la Liberté lors de la Révolution de 1848, puis de la République lors de la brève deuxième République, de Napoléon sous Napoléon III, puis place Perrache). Il s’agit de Lazare Carnot, décédé en 1888. Le monument à la République a été érigé pour le centenaire de la Révolution, en 1889 (un an avant la République/monument au centenaire de la fête de la Fédération de Châtellerault), avec un monument inachevé (maquette en plâtre patiné). Il n’a été inauguré qu’en 1894 avec la mise en place de la statue en bronze à l’occasion de l’exposition universelle, internationale et coloniale de Lyon. Sadi Carnot, venu pour cet événement, est assassiné le 24 juin par l’anarchiste italien Sante Caserio (mais c’est une autre histoire dont j’aurai l’occasion de vous reparler).
Le monument se compose aujourd’hui d’un haut socle en pierre au sommet duquel est dressée une République en bronze qui porte la signature « E. Peynot sculp. 1889 », pour Émile (Edmond) Peynot (Villeneuve-sur-Yonne, 1850 – 1932), grand prix de Rome en 1880. Il a présenté le modèle en plâtre lors du salon des artistes français de 1888 sous le numéro 4525. L’ensemble du monument a été dessiné par l’architecte Victor Auguste Blavette (Brains-sur-Gée, 1850 – Paris, 1933) deuxième second (sic!) grand prix de Rome de sculpture en 1878 puis premier grand prix de Rome de sculpture en 1879 (il faudra que je vous en reparle pour le monument aux morts de Cognac…).
A l’origine et jusqu’en 1975 (construction du métro qui a entraîné un réaménagement de la place), elle était accompagnée à sa base d’une allégorie de La ville de Lyon, en pierre, désormais installée plus loin sur la place, et de groupes sculptés avec les allégories de la Liberté, de l’Égalité de de la Fraternité, déplacées dans le parc Bazin (je n’avais pas eu le temps d’y aller lors de ce séjour à Lyon). Sur cette carte postale ancienne, elle semble un peu perdue au milieu des tramways malgré ses dimensions imposantes (7,5m de haut pour la statue, le double pour le socle)…
Son aménagement a changé au fil du temps, sur cette vue colorisée avec au fond la gare de Perrache (la statue du sommet est de dos), les éléments de la base ont été enlevés et un basin a été aménagé à son pied.
Revenons à la République… Elle se dresse debout bien droite, avec un lion assis à sa droite, avec la queue qui s’enroule derrière elle et réapparaît à côté de son côté gauche. Elle lui flatte la tête (même pas peur!) de la main droite et brandit un rameau de la main gauche.
Elle concentre les symboles, coiffée du bonnet phrygien, une étoile à cinq branches sur la ceinture.
Ouh! Le lion ne semble pas si commode que ça…
D’autres symboles républicains sont sculptés au sommet du socle, bonnet phrygien à la cocarde sur des cornes d’abondance, coq dressé sur des serpents et (pas trop visible sur ma photographie), symboles de la ville de Lyon.
Photographies du 9 avril 2012.
Pour changer du
Avec une toile cirée rouge
A Châtellerault, après une histoire mouvementée (voir lien à la fin de l’article), le palais de justice est reconstruit à partir de 1842/1844 à son emplacement actuel qui correspond à une partie de l’ancien couvent des Minimes, sur les plans de Dulin, architecte du département, juste à côté du théâtre (qui vient juste d’être restauré). L’ensemble comprend l’hôtel de ville, le palais de justice installé dans le corps de bâtiment central, une école, le musée et la bibliothèque. C’est sans doute sur cette carte postale ancienne que l’on voit le mieux l’organisation de l’ensemble.
Voici aujourd’hui (enfin, en 2012) la façade de l’hôtel de ville côté cours de Blossac (à revoir à une extrémité du boulevard le
…et celle du palais de justice.
Voici la même façade sur une carte postale ancienne.
Le fronton a été sculpté par Honoré Hivonnait, qui a aussi réalisé une partie du décor peint du théâtre voisin mais qui est surtout connu dans le département de la Vienne pour ses vitraux et ses peintures religieuses (à voir prochainement sur ce blog le chemin de croix peint de l’église Saint-Jacques de Châtellerault et le décor peint de l’église de Civaux).
Au centre du fronton trône une allégorie de la Justice encadrée par la ville et l’art… La Justice, vêtue à l’Antique, cheveux longs nattés et chaussée de sandales, porte ses attributs habituels, un glaive (levé vers le haut) et une balance. Sa tête est cernée de foudres et ses épaules se détachent sur un fond de drapeaux déployés. Une tête de lion est posée à son côté.
A gauche (côté hôtel de ville), la Ville avec ses armoiries, assise mais manches retroussées, tient un rouleau de parchemin et des outils liés à la métallurgie, tenailles et massette. La production métallurgique locale, couteaux et baïonnettes (en savoir plus sur la
A droite (côté musée), l’art est assise la tête penchée en avant, un papier posé sur les genoux avec à ses côtés tout ce qui lui est utile (palette, équerre, compas, lyre, tambour, globe terrestre etc.).
A Belfort, un énorme (22m de long sur 11m de haut) lion en grès réalisé par
Elle porte la signature « A Bartholdi Sc-it » (Auguste Bartholdi m’a sculptée). Elle a été inaugurée le 21 septembre 1880. Du même artiste, vous pouvez (re)voir sur mon blog la statue de
La réplique mesure donc 7 m de long sur 4 m de haut et est dédié « à la / défense nationale / 1870-1871 ».
Le lion est majestueusement allongé sur son socle… et cerné par les voitures!
Sur la face avant, un médaillon en bronze représentant le colonel Denfert-Rochereau a été ajouté en 1920. Je n’ai pas trouvé de signature (photo prise d’assez loin en haute définition et retaillée, pas question de s’aventurer au pied du lion!) ni l’auteur de ce médaillon.
Lors de mon dernier passage à Lyon, en avril 2012, La grande statue équestre de Louis XIV, place Bellecour, avait été transformée en support publicitaire et la statue du Rhône portait des traces de peinture verte, restes d’un acte de vandalisme… Cette statue équestre a remplacé la statue équestre de Louis XIV à Lyon par Martin Desjardins, détruite (abattue et fondue) pendant la Révolution (pour ce monument, voir pour aller plus loin en fin d’article). Elle est néanmoins connue par des réductions (tirages à plus petite échelle). Les deux allégories du Rhône et de la Saône, qui se trouvaient de part et d’autre du piédestal, ont été préservées et remises en place sur le nouveau monument.
La signature se trouve sur la terrasse (le rebord vertical) du Rhône: « Fait et fondu par Guill[au]me Coustou Lyonnois 1719 ». Commandées en 1714 aux frères Coustou (la Saône est de Nicolas Coustou), ces allégories du Rhône et de la Saône n’ont été fondues qu’en 1719 et mises en place en 1721, soit bien après la mort de Louis XIV (1er septembre 1715). Mises à l’abri à l’hôtel de ville de Lyon, elles ont été remises à la base du piédestal en 1953.
Le Rhône est représenté sous les traits d’un homme barbu quasi nu. Comme beaucoup d’allégories de fleuves ou de
Il s’appuie sur un lion dont la patte avant droite est posée sur un poisson posé sur une profusion de blé et de raisin… Vive l’abondance des récoltes fournies par le fleuve!
La Saône est elle aussi presque nue et allongée en appui sur un autre lion.
Impossible d’ignorer l’auteur de la statue équestre… c’est marqué en gros sur les faces avant et arrière du piédestal : « Chef d’oeuvre de Lemot sculpteur Lyonnois ». Il s’agit de la dernière œuvre monumentale réalisée par François Frédéric Lemot (Lyon,
Le muséum de Nantes accueillait plusieurs expositions dans le cadre du
Le fronton est encadré à chaque extrémité des rampants par des tigres ailés assez graciles.
La femme brandit un flambeau : elle symbolise la la Science éclairant le monde entre le règne animal (à gauche, incluant des fossiles), le le règne minéral incarné dans le globe terrestre à droite et le règne végétal sur toute la partie droite.
A gauche, dans un décor de plantes tropicales, un singe, un oiseau et une tête de lion occupent la pointe gauche du fronton.
Devant, deux enfants debout, légèrement vêtus, l’un armé d’une lance, leur tournent le dos et font face à l’allégorie assise représentant le règne végétal. Entre l’allégorie assise et la science, un chérubin joue avec un grand crâne animal.
Sur la droite, un autre chérubin semble empêtré dans son vêtement devant le globe terrestre montré du doigt par la Science.
L’allégorie assise reçoit une profusion de plantes de deux enfants représentés debout, nus ou presque (le deuxième porte une sorte de pagne et une besace). Un troisième enfant, accroupi sur la droite, coiffé d’un chapeau cloche, manie le burin et le marteau et porte un sac, il pourrait symboliser le géologue… La partie en pointe à droite est occupée par des fleurs et des plantes où se cache au moins une chenille ou un ver.
Après vous avoir montré deux splendides chapiteaux historiés de l’église Saint-Pierre de Chauvigny (avec
Le serpent tend le fruit à Ève mais Adam et Ève semblent déjà avoir mordu dedans puisqu’ils ont pris conscience de leur nudité : une feuille cache le sexe d’Ève, qui porte sa main gauche sous sa poitrine, et Adam a posé main gauche sur son sexe, sa main droite sur la poitrine. Remarquez qu’ils ont tous les deux les orteils en appui sur le rebord de
Les autres chapiteaux romans portent des représentations animales. Sur l’un d’eux, des griffons se font face de part et d’autre d’une coupe, un peu dans la même position que les plus classiques oiseaux à la coupe, dont je vous ai déjà parlé à propos d’un
Les lions d’un autre chapiteaux sont représentés dressés, groupés deux par deux, dos à dos, avec une tête unique dans l’angle et des queues tressées entre elles.
Je vous ai déjà montré le
Dédié « Aux morts pour la Patrie », il se compose d’un socle en pierre surmonté d’un obélisque massif sur lequel est apposée une plaque en bronze avec un soldat dans un médaillon, auquel une fillette vient apporter un bouquet de fleurs. Il a été inauguré le 



En visitant l’autre jour l’intérieur du
Le château d’eau a été construit un peu avant celui de Poitiers, ainsi qu’en atteste l’inscription au milieu du grand mur de façade : » En l’année 1868 sous le règne de Napoléon III empereur des Français / Alexandre Rivière, chevalier de la légion d’honneur et maire de Châtellerault / a fait installer en vertu des délibérations du conseil municipal / cette distribution d’eau dont les travaux ont été réalisés par MMrs Coudère, Prévignault, Sichère et Bollée / sous la direction de M. Carmejeanne, architecte de la ville « .
Voici quatre vues de la partie « château d’eau » de cet ensemble, avec au sommet un périmètre de protection sur lequel sont installées des ruches.
Au sommet de ce monument a été ajouté en 1890 une grande colonne encadrée de deux lions en bronze et surmontée d’une Liberté de Gustave Michel, œuvre de série fondue par Louis Gasne et dont on trouve, à Jonzac, une version dans une mise en scène très différente (1894, voir ici le monument du 
La Liberté est coiffée d’un bonnet phrygien recouvert par une couronne végétale. Vêtue à l’antique, elle porte une épée courte dans un baudrier (qui au passage lui met en valeur les seins…), elle tient au sol de la main droite les tables de la Loi (la Constitution) et de la gauche un flambeau, soit une position inversée par rapport à la 
Mais quand on arrive aujourd’hui devant le monument, il y a encore un troisième élément remarquable, le monument aux morts de 1914-1918 érigé en 1926…
Il s’agit d’un soldat vêtu à l’antique portant dans sa main droite une petite Victoire.

Sur le socle en pierre, sous la statue en bronze se trouve une très touchante dédicace :
Le soldat a un visage inexpressif, comme beaucoup de statues d’empereurs romains, il est coiffé à l’antique…


Pour la crinière, j’ai trouvé la « laine qui va bien » chez Phildar: qualité Beaugency, couleur ambre. Le modèle dit de la fixer sur un ruban, sans plus de précision… J’ai fixé à la main les boucles de laine sur une bande de tissu de 2cm de large, pliée en deux dans le sens de la longueur. Puis, comme les bébés ont tendance à tirer, j’ai repassé la couture à la machine, avant de plier la bande en deux et de refermer la bande à la main sur toute la longueur… puis de la fixer à petits points sur le cou… Il restait à broder les yeux, la bouche et la moustache…