Archives par étiquette : amour

Exit wounds de Rutu Modan

pioche-en-bib.jpgLogo BD for WomenCouverture de Exit wounds de Rutu ModanUne bande dessinée trouvée dans les bacs de la médiathèque.

Le livre : Exit wounds de Rutu Modan (scénario et dessins), traduit de traduit de l’hébreu par Rosie Pinhas-Delpuech, éditions Actes sud BD, 2007, 176 pages, ISBN 978-2-7427-7107-3.

L’histoire : Tel-Aviv, janvier 2002. Koby, chauffeur de taxi, est abordé par Numi, une jeune femme qui effectue son service militaire: elle pense que le père de Koby, dont elle est l’amante, est la victime non identifiée d’un attentat kamikaze. Koby n’a plus de relation avec son père, sa sœur n’en a que de loin en loin. Une visite dans l’appartement montre qu’il n’y est pas venu depuis un moment. D’abord réticent, Koby finit par accepter de mener l’enquête avec elle.

Mon avis : un album en couleur avec des dessins aux traits assez simplifiés pour les personnages et très détaillés pour le paysage urbain. Le scénario est le prétexte pour explorer la vie d’une famille israélienne qui a explosé: la sœur est partie du pays depuis longtemps et vit à New-York, le père et le fils ne se voient plus depuis des années. Le volet attentat et terrorisme est finalement peu développé, comme si ceux-ci s’étaient banalisés, une victime non identifiée enterrée après un mois dans l’indifférence générale et hors cimetière juif (des fois qu’elle ne soit pas juive) – elle finira quand même par être identifiée, ce n’est pas le père recherché par la jeune amante. Je trouve que l’album manque de profondeur en n’abordant pas à fond un sujet (terrorisme) ou l’autre (qui est vraiment ce père mystérieux).

Logo du top BD des blogueurs 2013 Cette BD sera soumise pour le classement du TOP BD des blogueurs organisé par Yaneck / Les chroniques de l’invisible. Mes chroniques BD sont regroupées dans la catégorie pour les BD et par auteur sur la page BD dans ma bibliothèque.

Suite paradisiaque de Ville Ranta

pioche-en-bib.jpgCouverture de Suite paradisiaque de Ville RantaJ’ai trouvé ce livre à la médiathèque, parmi les nouvelles acquisitions de bandes dessinées il y a déjà un moment, j’ai du retard dans mes chroniques BD… , un auteur dont je vous ai déjà parlé pour L’exilé du Kalevala et Papa est un peu fatigué. [voir aussi Sept saisons]

Le livre : Suite paradisiaque de Ville Ranta (scénario et dessin), traduit du finnois par Kirsi Kinnunen, éditions Rackham, 2012, 72 pages, ISBN 9782878271454.

L’histoire : au Paradis terrestre… tentée par le serpent, Ève croque le fruit défendu, l’accès à l’arbre de vie est défendu par des anges armés (à tendance SS), Dieu est un peu égocentrique et surveille « ses » créations/créatures, Adam, guère enclin au travail après l’expulsion du paradis, préfère vivre une histoire d’amour avec Ève…

Mon avis : après les illustrations de la Genèse entamées par mon père qui a montré lors des dernières portes ouvertes des ateliers d’artistes dans le Nord ses travaux sur le troisième chapitre (voir des détails en cliquant sur les vignettes dans ses articles Ma pomme, Jardin clos ou Et le serpent…), voici une autre version proposée par  de l’expulsion d’Adam et Ève du paradis. Une version tout en mouvements, déstructurée par rapport au rendu de bande dessinée (pas de cases), des couleurs tendres rendues par un joli travail d’aquarelle. Le « fruit défendu », interprété dans l’art médiéval occidental sous l’apparence d’une pomme (voir les représentations de différentes périodes d’Adam et Ève présentées sur mon blog) est remplacé de manière très explicite par… le gland d’Adam, la main de Dieu (symbole fréquent pour Dieu) devient un doigt tendu accusateur (comme sur la couverture) Dieu a du mal à « couper le cordon » avec ses « enfants » qui ont désobéi, Adam et Ève vivent une vraie passion. Une version drôle et pleine d’humour de l’expulsion du Paradis.

Pour aller plus loin : voir le site officiel de Ville Ranta.

Logo du top BD des blogueurs 2013 Cette BD sera soumise pour le classement du TOP BD des blogueurs organisé par Yaneck / Les chroniques de l’invisible. Mes chroniques BD sont regroupées dans la catégorie pour les BD et par auteur sur la page BD dans ma bibliothèque.

Un léger déplacement de Marie Sizun

pioche-en-bib.jpgCouverture de Un léger déplacement de Marie SizunUn livre trouvé à la médiathèque. Il a reçu le Prix Exbrayat 2012.

Le livre : Un léger déplacement de Marie Sizun, éditions Arléa, 2012, 230 pages, ISBN 9782869599710.

L’histoire : Paris, sans doute en 2007 (1962 plus 35 ans). Hélène / Ellen / Lena rentre à Paris après trente-cinq ans d’absence, pour régler la succession de l’appartement de ses parents rue du Cherche-Midi après la mort de sa belle-mère, Ida Zollmacher qui en avait l’usufruit depuis une trentaine d’années et la mort du père. Elle a laissé à New-York Norman, son mari, et leur petite librairie de Chelsea. A Paris, elle se trouve confrontée aux fantômes du passé, la mort de sa mère quand elle avait huit ans, l’arrivée de la comptable de la boutique de chaussures de son père, qui l’épouse très vite, et son fils Stéphane, mais aussi Ivan, un ami de son année de terminale, parti à la guerre d’Algérie l’été suivant… Ce retour sur le passé lui permettra-t-il d’affronter le présent et de se réconcilier avec ses trois personnalités, Hélène de ses parents, Ellen de New-York, Lena de sa belle-mère et Ivan?

Mon avis : j’ai beaucoup aimé ce roman au style clair, agréable à lire, sur le Paris d’hier et d’aujourd’hui, la quête du passé en partie effacé (ou reconstruit) par la mémoire. Retrouvera-t-elle le visage de sa mère, comme effacé? Pourquoi n’est-elle pas revenue à Paris en 35 ans, sauf quelques jours à la mort de son père il y a vingt ans? Et cette fois-ci, restera-t-elle ou laissera-t-elle le notaire s’occuper de la vente de l’appartement? Est-il bien raisonnable de le vendre? Et ce mystérieux demi-frère qui a mal tourné, drogue, prison, fâché avec Ida, qui est- il vraiment? Qu’est-ce qui est arrivé à Ivan en Algérie puis à son retour deux ans plus tard? Autant de questions qui se succèdent, se mêlent au fil du récit et soutiennent le rythme.

La femme à l’écharpe, de Madeleine Chapsal

pioche-en-bib.jpgCouverture de La femme à l'écharpe, de Madeleine ChapsalCela faisait un moment que je souhaitais découvrir cette auteure, le hasard d’un livre mis en valeur à la médiathèque a été l’occasion de franchir le pas…

Le livre : La femme à l’écharpe de Madeleine Chapsal, éditions Fayard, 2007, 216 pages, ISBN 978-2213627199.

L’histoire : été 2003 [l’année n’est pas citée, mais quelques indices, il fait chaud, Paris a un nouveau maire depuis peu et surtout Laurent Pagny chante Ma liberté de penser], à Paris et Saintes en Charente-Maritime. Mona, jolie femme très parisienne, est à Saintes où elle doit ranger et mettre en vente la maison de ses grands-parents, où son père, également très parisien, était venu finir sa vie à 80 ans et est mort récemment, l’argent lui servira à acheter avec Max, son mari depuis huit ans, un plus grand appartement à Paris. Au marché, elle achète des fagots de serments de vigne, la marchande les lui fait livrer par Laurent Verdier, un éleveur de chevaux qui passe devant chez elle. De retour à Paris, retour à la vie parisienne, restos chics, théâtre… Retour à Saintes pour la vente, à laquelle elle a du mal à se résoudre, Laurent Verdier lui propose d’acheter lui la maison pour une tante, elle pourrait ainsi toujours y revenir. Au retour à Paris, plus rapide que la date prévue, elle découvre que son mari la trompe avec sa secrétaire… et se réfugie dans la vieille maison.

Mon avis : un roman rapide à lire… sans grande surprise, le riche mari dominateur mais attentionné, qui trompe « naturellement » sa femme soumise qui finit par se rebeller, l’éleveur de chevaux à la vie simple…

Une escapade dans un restaurant proche de Saintes, à Taillebourg, un village qui pour moi a plutôt un écho archéologique avec ses nombreux bateaux trouvés dans le fleuve Charente, sur les communes de Taillebourg et Port-d’Envaux (suivre le lien pour l’article de Jean Chapelot et Eric Rieth, L’archéologie des fleuves et des rivières, une thématique de recherche originale : l’exemple du fleuve Charente, Actes du Quatrième congrès international d’archéologie médiévale et moderne, 3-8 septembre 2007), une épave Viking y a aussi été trouvée (voir la synthèse tout juste parue, Archéologie et histoire du fleuve Charente Taillebourg – Port d’Envaux : une zone portuaire du haut Moyen Âge sur le fleuve Charente, sous la direction de Annie Dumont et Jean-François Mariotti, aux presses universitaires de Dijon, 2013).

Grand central de Rebecca Zlotowski

Affiche du film Grand central de Rebecca ZlotowskiNouvelle sortie cinéma avec le film de Rebecca Zlotowski, Grand central [de la même réalisatrice, voir aussi Planétarium].

Le film : de nos jours dans la centrale nucléaire de Cruas-Meysse (quatre réacteurs nucléaires) dans la vallée du Rhône en Ardèche. Gary (), gamin attardé (la petite trentaine, il est né en 1984) de la banlieue lyonnaise, erre de petit boulot en petit boulot quand il est embauché sans grande difficulté par une entreprise sous-traitante du nucléaire. Après une brève « formation », il est intégré dans une équipe dont il partage aussi la vie au camping du coin avec Toni, le quadra stérile (Denis Ménochet, il a pris trop de « dose » radioactive?), Karole (), l’amie avec laquelle il doit bientôt se marier, Gilles (), l’aîné du groupe, désabusé par ce sale boulot. Les intérimaires se retrouvent à réaliser les tâches qu’il vaut mieux ne pas confier aux permanents d’EdF (mieux payés, moins exposés à la radioactivité, parking à part, électricité gratuite, dixit le film). Sur fond de course à éviter de prendre trop de rayonnement radioactif (surtout synonyme de fin du boulot), avec la complicité des dirigeants de la société sous-traitante pour traficoter les résultats des dosages, Gary tombe amoureux de Karole…

Mon avis : deux aspects dans ce film, l’histoire d’amour entre Karole et Gary, ou plutôt Gary et Karole, car on peut se demander si cette dernière ne s’est pas engagée avec lui uniquement pour trouver un « donneur de sperme » qui pourrait suppléer à la défaillance de Toni, l’amour de sa vie devenu stérile, probablement suite à une trop grande exposition à la radioactivité. Le deuxième est une dénonciation somme toute soft et pas militante des conditions de travail dans le nucléaire, l’abus d’emplois d’intérimaires bien pratiques puisque leur exposition aux doses est plus discrète, ils finiront par disparaître dans la nature… Et ne croyez pas que c’est une vue de l’esprit, cela a été l’objet de plusieurs reportages en France, et actuellement à Fukushima (voir cet article du Monde sur la nouvelle fuite en cours, avec de nombreux liens utiles pour comprendre ce qui se passe), Tepco recoure aux mêmes méthodes (voire pire: les dosimètres individuels ne sont pas seulement cachés, certains ont avoué avoir été contraints de les planquer sous des plaques de plomb pour qu’ils n’enregistrent pas la radioactivité). , découvert dans Un prophète de Jacques Audiard, est vraiment excellent, comme , que j’avais bien aimé aussi dans L’enfant d’en haut de Ursula Meyer. La partie bricolage et défaut de sécurité des intérimaires du nucléaire est traitée par suggestions que je trouve très efficaces: elles devraient amener les spectateurs « non militants » à se poser des questions de manière peut-être plus douce que les films militants, finalement vus plus par des militants déjà convaincus que par ceux qui auraient intérêt à comprendre ce qui se passe dans nos centrales, où les incidents de niveau 0 et 1, liés le plus souvent à des non-respects des procédures de sécurité se multiplient année après année, dénoncés rapports après rapports par l’autorité de sûreté nucléaire (ASN) sans qu’aucune mesure ne soit prise sur le long terme. EdF sera-t-il enfin contraint d’assumer les risques et d’embaucher en direct ce sous-prolétariat du nucléaire, qui prend la plus grande partie des doses radioactives et sans suivi médical à long terme?

Pour aller plus loin : EdF n’a bien sûr pas autorisé le tournage à l’intérieur de l’une de ses centrales nucléaires « si sûres » (revoir ma centrale nucléaire préférée (Civaux), construite sur le karst, ses problèmes avec la sécheresse, avec une petite crue de la Vienne, une fuite de tritium en janvier 2012, etc.) de tels manquements à la sécurité, le film a donc été tourné en Autriche, sur le Danube, dans la centrale nucléaire de Zwentendorf… la seule centrale nucléaire autrichienne, construite à une cinquantaine de kilomètres de Vienne, et jamais mise en service suite à un référendum en 1978! Elle se visite depuis 2010 et sert aussi à des tournages…

A titre personnel, je me suis engagée avec Enercoop un fournisseur plus cher… quoi que, à force, il va finir par être moins cher, puisque nous payons de l’énergie sans apport du nucléaire, payée au juste prix de la production, visitez leur site, si vous ne souhaitez pas sauter le pas de changement de fournisseur d’énergie, actuellement, vous pouvez aussi participer à « l’aventure » en finançant de nouvelles unités de production d’énergie non nucléaire (biomasse, solaire, éolien, etc.)…

Le passé, d’Asghar Farhadi

Affiche de Le Passé, d'Asghar FarhadiFoule des grands jours à la séance de 16h30 lundi au TAP Castille à Poitiers (trois salles d’art et essai louées au cinéma commercial, depuis la fermeture de l’ancien théâtre, pour lequel la lutte continue depuis la parodie de concertation, réunion d’information ce soir 22 mai 2013 au Plan B, grande fête /manifestation programmée le 15 juin 2013).

Il faut dire qu’avec la pluie insistante, que faire d’autre qu’aller au cinéma? En plus, le lundi, c’est 5 € pour tout le monde. Le tableau d’affichage indiquait qu’à la séance de 16h pour Hannah Arendt, de Margarethe Von Trotta, il restait… 3 places! Il y avait un peu moins de monde pour Mud, de , sorti déjà depuis un moment. J’ai donc choisi de voir Le passé, d’, qui vient de sortir et est présenté en ce moment au festival de Cannes. Vous pouvez revoir mes avis sur ses autres films, Le client, Une séparation et Les enfants de Belle Ville.

Le film : de nos jours à Sevran en banlieue parisienne (une petite maison au ras de la ligne du RER) et à Paris. Ahmad (Ali Mosaffa) débarque de Téhéran après quatre ans d’absence: Marie (Bérénice Bejo), son épouse française qui travaille dans une pharmacie parisienne, veut régulariser leur divorce, elle est enceinte de Samir (), le patron du pressing voisin de son lieu de travail, avec qui elle a une relation depuis quelques mois, mais qui ne peut pas divorcer de sa femme, dans le coma depuis huit mois après une tentative de suicide. Les deux enfants de Marie, issus d’un premier mariage (le père a refait sa vie à Bruxelles), la petite Léa et Lucie (Pauline Burlet), l’adolescente rebelle, et Fouad (Elyes Aguis), le fils de Samir, semblent vivre difficilement cette situation. Pourquoi les relations entre Samir et Lucie sont-elles aussi tendues?

Mon avis : la presse présente ce film comme un film intimiste sur la séparation, le divorce, la famille recomposée, j’y ai surtout vu un film sur le suicide (6 ans après le suicide de ma mère, je peux enfin voir ce type de film sans fuir la salle, mais si j’avais connu ce thème avant, je n’y serai sans doute pas allée) et les remords des proches (pourquoi? qu’est-ce que j’ai fait ou pas?), les secrets de famille. Le jeu de tous les acteurs est excellent, les adultes bien sûr (Ali Mosaffa, Bérénice Bejo, ), mais aussi les enfants, surtout Elyes Aguis (Fouad), et Pauline Burlet (Lucie) qui à 17 ans montre des talents exceptionnels. La photographie est très soignée, les scènes d’intérieur dans la maison de Sevran dégagent une ambiance tout à fait adaptée au film, avait déjà montré son talent pour les scènes intimistes dans Une séparation et Les enfants de Belle Ville (les scènes chez le père de la victime notamment). A voir absolument, je lui souhaite de recevoir une récompense à Cannes… ou lors de prochains festivals, et surtout de trouver son public!

PS: Bérénice Bejo a reçu le prix de la meilleure actrice pour ce film au festival de Cannes 2013.

Festival Télérama 2014:

les films que j’ai vus avant le festival

– les films que j’ai vus dans le cadre du festival

– les films que je ne verrai pas parce qu’ils ne passent pas à Poitiers

  • Inside Llewyn Davis de Joel et Ethan Coen
  • Heimat, Edgar Reitz (dommage, il me tentait bien, il est sorti au mauvais moment pour moi)
  • Mon âme par toi guérie de François Dupeyron

– les films que je n’ai pas vus

  • Le Géant égoïste de Clio Barnard
  • A touch of Sin de Jia Zhang Ke
  • Snowpiercer, Le Transperceneige de Bong Joon-ho
  • La Danza de la Realidad de Alejandro Jodorowsky

Rosa de Knut Hamsun

COuverture de Rosa de Knut HamsunUn livre qui attendait sagement dans ma bibliothèque (je l’avais lu il y a longtemps, quelques coquilles typographiques corrigées au fil des pages). L’auteur a reçu le prix Nobel de littérature en 1920. Pro-nazi, il a été condamné après la guerre.

Le livre : Rosa de Knut Hamsun, traduit du norvégien par Régis Boyer, Folio n° 2694, 1995, 247 pages, ISBN 9782070388263 [première édition en Norvège en 1908].

L’histoire : à Sirilund, un petit village norvégien, au 19e siècle. Deux personnages se partagent la propriété des bateaux de pêche et de la boutique, Mack et Benoni Hartvigsen, qui se fait appeler B. Hartwich. Un étudiant, Parelius, débarque, il souhaite rejoindre un de ses camarades pour faire un grand voyage à pied à travers la Norvège. Pour poursuivre son voyage, il lui faut d’abord un peu d’argent. Benoni l’embauche pour quelques travaux de peinture (en bâtiment et en tableau), jusqu’à l’arrivée de Rosa, énigmatique jeune femme dont l’étudiant tombe amoureux… Mais Benoni se la réserve… l’étudiant est alors embauché par la « baronne », fille fantasque de Mack. Finira-t-il par poursuivre son voyage ou va-t-il rester dans ce village?

Mon avis : deuxième volet d’un diptyque qui commence avec Benoni, que je ne me rappelle pas avoir lu. Un microcosme, des intrigues, une histoire d’amour, une trame classique? La narration à la première personne, par l’intermédiaire de l’étudiant, rend le roman très vivant. Une réflexion toujours d’actualité sur le pouvoir de l’argent: Mack et sa baignoire géante pour accueillir les filles, Benoni qui achète littéralement Rosa, déjà mariée, pour en faire sa propre femme, un système de « dons » à la boutique, pas si gratuits que ça, le riche et mystérieux anglais qui vit sur une île voisine. Et la peur ancestrale qui hante la baronne, l’apparition du personnage du « lapon », mystérieux, mythique, même s’il y a des éléments concrets (une idole de pierre).

Pour aller plus loin : voir le site sur Knut Hamsun (site danois, une série de pages en français)

Si j’y suis de Erwan Desplanques

Couverture de Si j'y suis de Erwan Desplanquespioche-en-bib.jpgUn livre trouvé parmi les nouvelles acquisitions de la médiathèque.

Le livre : Si j’y suis de Erwan Desplanques, éditions de l’Olivier, 2013, 105 pages, ISBN 978-2823601046.

L’histoire : de nos jours en bord de mer dans les Landes… Jacques, correcteur dans un journal, erre sur la place, il est venu se ressourcer, enfermé jour après jour avec sa mère malade hospitalisée à Paris. Il y retrouve Marion, son ex-femme. De retour à Paris, il partage son temps entre le journal et l’hôpital… A l’occasion d’un pot, il fait la connaissance plus approfondie de Denis, un de ses collègues qui a un problème d’alcool. Quelques mois plus tard, on retrouve Jacques à Hanoï…

Mon avis : un tout petit premier roman (une toute petite centaine de pages si on enlève les pages blanches, le titre, etc.), écrit par un journaliste à Télérama. Un récit en trois temps, la plage des Landes, Paris, et en route pour une plage à Hanoï. Cette dernière partie est plus vivante, les deux premières m’ont ennuyée, je suis restée un peu à côté, pas entrée dans le récit ni dans les relations qui lient (ou non) le fils et sa mère qui agonise lentement mais dont il est finalement assez peu question directement. Juste une impression de longue errance, sans aucune réponse ni même cerner le sujet. Quel est le sujet, d’ailleurs? L’agonie? un homme paumé? La mère? Le premier amour qui n’est plus? Une interrogation sur le sens de la vie?

Amour, de Michael Haneke

Affiche de Amour de Michael Haneke Week-end pourri, week-end cinéma! Après Dans la maison de François Ozon, je suis allée voir Amour de Michael Haneke (palme d’or à Cannes en 2012, revoir mon avis sur Le ruban blanc) puis Une famille respectable de Massoud Bakhshi. Je vous parle aujourd’hui du plus poignant…

Le film : à Paris de nos jours. La police et les pompiers entrent dans un appartement d’où s’échappe une odeur infernale… Dans une chambre, ils découvrent une vieille dame morte, joliment habillée et entourée de fleurs… Retour quelques mois en arrière. Au théâtre des Champs-Elysées, un couple âgé, Georges (Jean-Louis Trintignant) et Anne (Emmanuelle Riva), assistent au concert de leur ancien élève de piano, Alexandre (Alexandre Tharaud). Le lendemain, au petit déjeuner, Anne a une absence… il s’agit en fait d’un accident vasculaire cérébral. Bien qu’opérée, elle revient chez elle paralysée d’un côté. Elle fait promettre à Georges de ne jamais la renvoyer à l’hôpital. Leur fille, Eva (Isabelle Huppert), également musicienne et vivant à l’étranger, a du mal à comprendre leur décision. Au fil des mois, Georges s’occupe avec tendresse de sa femme dont l’état se dégrade peu à peu…

Mon avis : un grand silence a accompagné la fin du film, chacun prolongeant l’instant d’émotion avant de sortir de la salle… Deux acteurs sublimes, Jean-Louis Trintignant et Emmanuelle Riva, au service d’un lent développement autour de la fin de vie et de la déchéance physique puis psychique, un couple fusionnel, qui semble avoir toujours tout fait ensemble. Une performance encore plus pour Emmanuelle Riva, dont la transformation physique au fil du film est d’un tragique réalisme… Une grande prouesse pour deux acteurs âgés qui ont accepté de jouer un rôle qu’ils craignent sans doute pour eux-mêmes ou leurs proches. Un film terrible à verser à la réflexion sur la fin de vie et de la légalisation de l’euthanasie ou du suicide assisté. Et quelques remarques audacieuses, de celles que l’on n’ose pas dire tout haut, comme celle-ci: non, toutes les infirmières ne sont pas dévouées, certaines peuvent être brusques, incompétentes, sans compassion. Comment peut-on forcer une femme qui ne supporte pas l’évolution de son corps à se regarder dans le miroir pour voir comment elle l’a coiffée… sans ménagement en tirant sur les nœuds? Oui, il y a des soignants formidables, comme l’autre infirmière, le médecin, que l’on ne voit jamais mais réussi à faire organiser la vie du couple à domicile… trop longtemps peut-être, en ne sachant pas arrêter à temps l’aidant épuisé et en hospitalisant malgré tout sa femme. Un film terrible mais très beau, à voir si vous avez le moral…

Le festival Télérama 2013 et ses films…
Ceux que j’ai vus avant le festival et dont je vous ai parlé (pas beaucoup cette année)

Ceux que j’ai vus pendant le festival

Ceux que je ne verrai pas

  • Moonrise Kingdom de Wes Anderson
  • Margin Call de J.C. Chandor
  • Holy Motors de Leos Carax
  • Tabou de Miguel Gomes
  • The Deep Blue Sea de Terence Davies
  • Les adieux à la reine de Benoît Jacquot
  • Elena de Andreï Zviaguintsev

Nos si brèves années de gloire de Charif Majdalani

Couverture de Nos si brèves années de gloire de Charif Majdalani

pioche-en-bib.jpgVoici un livre trouvé parmi les nouvelles acquisitions de la médiathèque.

Le livre : Nos si brèves années de gloire de Charif Majdalani, collection Cadre Rouge, éditions du Seuil, 2012, 188 pages, ISBN 978-2021055108.

L’histoire : à Beyrouth, du début des années 1960 au début de la guerre civile libanaise, en 1975. Ghaleb Cassab, le narrateur, est le fils de filateurs ruinés. Après ses études, il s’emploie chez plusieurs personnes avant de se fixer dans un magasin de tissus. Là, il en profite pour draguer certaines clientes, même si elles se présentent voilées. Après plusieurs aventures, il tombe amoureux d’une femme inaccessible: elle est promise à un homme beaucoup plus riche et plus âgé, qui a remboursé les hypothèques des parents de la belle pour obtenir le mariage. De dépit, Ghaleb va avec un ami acheter des chevaux, puis un jour, suite à une victoire aux échecs, il devient l’heureux propriétaire de tout un lot de machines à coudre… qu’il a du mal à écouler. Et voilà qu’un riche propriétaire lui propose de déménager à travers la montagne une usine mise sous séquestre en Syrie… je vous laisse découvrir la suite par vous même…

Mon avis : j’ai arrêté mon résumé beaucoup plus tôt que la quatrième de couverture: je ne comprends pas pourquoi l’éditeur dévoile tout le contenu du livre, jusqu’au dernier chapitre… D’après la présentation également, ce livre est le troisième d’un triptyque qui comprend Histoire de la Grande Maison (2005) et Caravansérail (2007), que je n’ai pas lus… et que je ne lirai probablement pas parce que je n’ai pas été particulièrement séduite par Nos si brèves années de gloire. Je ne sais pas, peut-être est-ce dû à la position de la femme dans ce livre, objet sexuel plutôt que sujet, ou au caractère aventureux, parfois à la limite de l’épopée orientale, du narrateur.

Bienvenue en arabeUn livre qui entre dans le cadre du défi sur le monde arabe organisé par Schlabaya.

logo tour du monde en lecture Ce livre entre dans le cadre du défi du tour du monde des livres, organisé par Livresque, au titre du Liban.